auUne attention portée aux PME…Dossier TRAMWAYbénéfice des publics <strong>les</strong> plus éloignés de l’emploiAu cœur de la Semaineeuropéenne de laMobilité, à l’occasion dulancement officiel du démarragedes travaux de plateformele 16 septembre dernier,François Rebsamen a pu soulignercombien <strong>les</strong> PME de l’agglomérationdijonnaise sontimpliquées dans le chantier du<strong>tram</strong>way. <strong>Le</strong>s trois lots de constructionde la plateforme (<strong>les</strong>trois branches au départ de laplace de la République), d’unmontant d’environ 40 millionsd’euros chacun, ont été confiésInstallation du réseau de chaleur devant Junot, avenue du Drapeau à Dijon.à des groupements d’entreprises,pilotés par des grandsgroupes nationaux présents àDijon qui s’appuient <strong>sur</strong> <strong>les</strong>compétences des entreprisesloca<strong>les</strong> de travaux publics.L’emploi localsoutenuAinsi Roger Martin, Dijonnaisede voies ferrées, Rougeot,Désertot, Pennequin et d’autressont-ils associés à Eurovia(Groupe Vinci), Snel/Colas(Groupe Bouygues) ou Eiffagepour la construction des voiesdu <strong>tram</strong>way. Cette politique estdestinée à soutenir l’emploilocal, et <strong>les</strong> résultats sont là : lahausse du nombre de demandeursd’emploi dans l’agglomérationest inférieure à celleobservée <strong>sur</strong> <strong>les</strong> autres territoiresde Bourgogne. Pour l’installationdes équipements électriqueset la fourniture ducourant qui alimentera le<strong>tram</strong>way, là encore c’est ungroupement qui a été retenupar le Grand Dijon : si l’entrepriseInéo, groupe GDF Suez,s’est vu attribuer le marché de176 millions d’euros dans lecadre d’un partenariat publicprivéparticulièrement innovant,elle s’est engagée contractuellementà confier 50 % de l’investissementet 70 % de l’exploitationà des PME loca<strong>les</strong>.Pour mémoire, pour la constructiondu Zénith comme de lapiscine olympique, ou encoredans la réhabilitation de lacaserne Heudelet qui abrite300 emploisen insertionLa politique du Grand Dijon àl’égard des PME va de pairavec celle conduite en faveurde l’insertion des publics <strong>les</strong>plus éloignés de l’emploi. Autotal, 300 emplois serontproposés aux publics eninsertion dans le cadre duchantier du <strong>tram</strong>way. Depuisla construction du Zénith,puis de la nouvelle stationd’épuration de Longvic ouencore de la piscine olympique,le Grand Dijon introduitdes clauses d’insertion dansses appels d’offres : <strong>les</strong> entreprisesretenues s’engagent àconfier 10 % du chantier à dessalariés en insertion ou à desentreprises d’insertion intervenanten sous-traitance.L’insertion par le biais deschantiers du bâtiment et destravaux publics est souventcouronnée de succès carl’action de construire suscitela fierté des jeunes et permetà ceux-ci de contribuerconcrètement au développementde leur ville, soulignent<strong>les</strong> professionnels.son siège, la Communautéd’agglomération avait eu largementrecours aux savoir-fairelocaux. ■le Grand Dijon l octobre 2010 l N° 22 15
Commentle <strong>tram</strong> va changer l’image de la villeDans une agglomération où le <strong>tram</strong>way a été autrefois supprimé,il va métamorphoser la ville.<strong>Le</strong> 1 er décembre 1961, un<strong>tram</strong>way de la ligne reliantla place Wilson à la baseaérienne de Longvic effectue sadernière rotation. <strong>Le</strong> <strong>tram</strong>waydisparaît du paysage dijonnaisau profit des bus. Une page setourne, après presque 70 ans de<strong>bons</strong> et loyaux services. Carc’est en 1893 que <strong>les</strong> premiers<strong>tram</strong>s font leur apparition àDijon, et qu’est constituée lasociété des <strong>tram</strong>ways électriquesde Dijon (TED), quiexploitera, après la SecondeGuerre mondiale, un réseaucomplet composé de six lignes.<strong>Le</strong>s premiers projets desuppression du <strong>tram</strong>way remontentaux années 1930, rappelleDijon dans la placeGuy Louis, historien destransports publics dijonnais,dans un livret consacré à l’histoiredu <strong>tram</strong> publié en 1977 parla fédération des amis des<strong>Le</strong>s places Darcy et République seront toutes deux desservies par <strong>les</strong>deux lignes de <strong>tram</strong>way, ce qui offrira un passage toutes <strong>les</strong> deuxminutes et demie dans <strong>les</strong> deux sens. Jusqu’à présent traversées pardes flux de voitures qui <strong>les</strong> défigurent, <strong>les</strong> places vont profiter de l’arrivéedu <strong>tram</strong>way pour se refaire une beauté. C’est le paysagiste strasbourgeoisAlfred Peter qui a redessiné ces espaces publics, où <strong>les</strong>piétons et <strong>les</strong> modes de déplacement doux auront la part belle. Laplace Darcy, où le nombre de voies de circulation sera ramené de 11 à2, va voir « pousser » des arbres plantés dans de grands bacs servirontaussi de bancs. La perspective s’ouvrira, à travers l’arc de triomphe,vers la rue de la Liberté piétonnisée. Quant à la place de la République,espace de correspondance entre <strong>les</strong> <strong>tram</strong>ways et <strong>les</strong> bus, elle seraceinturée par deux voies de circulation au lieu de trois… Plantations,nouveaux cheminements et revêtements, création d’une fontainecontemporaine qui mettra en valeur le monument Sadi-Carnot, miseen lumière soignée, piétonisation de l’esplanade centrale vont faire decette place un espace public de grande qualité, où pourront s’installerdes manifestations ponctuel<strong>les</strong>, qui profiteront de l’attractivité nouvelledu site. Il ne reste plus qu’à faire preuve de patience !chemins de fer secondaires. Etfinalement, l’autobus finit parobtenir gain de cause.Dijon ne faisait que s’inscrire àl’époque dans un mouvementgénéral, observé dans toutes <strong>les</strong>vil<strong>les</strong> de France. « C’est enquelque sorte l’école française,explique Alfred Peter, paysagistestrasbourgeois qui a redessiné<strong>les</strong> rues et <strong>les</strong> places de Dijon.Comme toutes <strong>les</strong> infrastruc -tures ont été supprimées àl’époque, il faut aujourd’hui toutreconstruire, et, par la mêmeoccasion, repenser la ville, l’urbanisme,<strong>les</strong> modes de déplacement…»Certaines vil<strong>les</strong> tentent l’expérienceplus tôt que d’autres :Saint-Etienne par exemple sedote d’un <strong>tram</strong>way « moderne »dès 1959. Mais il faudraattendre 1985 pour que Nanteslui emboîte le pas, puisGrenoble et Strasbourg. « Avecle recul, on s’aperçoit que, nullepart, le retour du <strong>tram</strong>way n’a étéfinalement critiqué, constateGuy Louis. Partout, ce moyen detransport remporte un vraisuccès. » A Dijon, <strong>les</strong> deuxlignes devraient transporter90 000 passagers par jour etfaire progresser le nombre devoyageurs Divia de 30 %. Maispourquoi un tel engouement ?« C’est un moyen de transportconfortable, qui donne à voir laville autrement à travers sesgrandes baies vitrées, expliqueGuy Louis. Il donne une impressionde rapidité, même quand ilne roule qu’à 50 kilomètresheure.Et puis c’est un vecteurde modernité : regardezcomment des gens qui n’auraientjamais pris le bus montentvolontiers dans un <strong>tram</strong>way ! »Profitant de l’arrivée du« <strong>tram</strong>way moderne » de Dijon,Guy Louis met la dernièremain à un livre de 350 pagesqui racontera toute l’histoiredes transports en commundijonnais. ■16