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conception parasismique des batiments (structures) - Le Plan Séisme

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COURS DE CONSTRUCTION PARASISMIQUE – VOLUME 2CONCEPTION PARASISMIQUE DESBATIMENTS (STRUCTURES)INTRODUCTION A LA DYNAMIQUE DESSTRUCTURESIntroduction à la <strong>conception</strong> PS <strong>des</strong> <strong>structures</strong>- Approche qualitative du comportement dynamique- Eléments du bilan énergétique de la structure- Optimisation de la réponse d’une structure en réponse àla sollicitation d’origine sismique- Application au projet d’architectureà l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIERFigure 1 – Taiwan, 1999. Groupe d’immeubles présentant les mêmesqualités constructives (bonne qualité <strong>des</strong> matériaux et de la mise en œuvre).Seule la <strong>conception</strong> architecturale et structurelle différait entre ces immeubles.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 1


OBJECTIFS DE LA CONCEPTION PARASISMIQUE- Identification qualitative <strong>des</strong> phénomènes en jeu.- Préparation et optimisation de la phase calcul de dimensionnement.- Traduction réglementaire <strong>des</strong> connaissancesEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 2


4.3. Paramètre de la durée du séisme4.4. <strong>Le</strong> bâtiment doit-il résister à une force ou absorberl’énergie d’un séisme ?5. Introduction à la dynamique de l’oscillateursimple (domaine élastique)5.1. Généralités5.2. Période propre d’oscillations : oscillations libres5.2.1. Définitions5.2.2. Paramètres de la période propre d’oscillation5.3. Comportement sous oscillations forcées5.3.1. Notion de « réponse » de l’oscillateur5.3.2. Paramètres déterminant la période propre d’un oscillateursimple5.3.3. Résolution de l’équation du mouvement oscillatoire à l’aided’un spectre de réponse6. Introduction à la dynamique <strong>des</strong> oscillateursmultiples6.1. Généralités6.2. Mo<strong>des</strong> d’oscillation d’une structure6.3. Analyse modale spectrale, généralités6.4. Analyse modale spectrale, méthodologie6.5. Problématique de la localisation irrégulière <strong>des</strong>raideurs6.5.1. Accumulation localisée de la charge sismique6.5.2. Phénomène de torsionEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 4


7. Utilité <strong>des</strong> incursions dans le domaineplastique7.1. Généralités7.2. Conséquences pour le projet8. Application réglementaire aux ouvrages àrisque normal : paramètres de l’action sismiqueSECONDE PARTIE : LA DEMARCHE DU PROJET PARASISMIQUE9. Dès l’esquisse détecter les problèmespotentiels à résoudre par les caractéristiquesdéfinitives du projet9.1. Généralités9.2. Forme globale du bâtiment9.2.1. Généralités9.2.2. Approche du projet en plan9.2.2.1. Critère de la symétrie selon deux axes9.2.2.2. Critère de la simplicité <strong>des</strong> volumes, <strong>des</strong> transitionsgéométriques9.2.2.3. Critère <strong>des</strong> dimensions limitées et rapports entre lesdimensions limités9.2.3. Approche du projet en élévation9.2.3.1. Généralités9.2.3.2. Maîtrise <strong>des</strong> conséquences de l’élancement9.2.3.3. Critère de la symétrie et simplicité <strong>des</strong> volumes9.2.3.4. Critère de l’abaissement du centre de gravité9.2.3.5. Critère <strong>des</strong> variations de rigidité très limitées entre lesdifférentes parties du bâtiment9.3. Critère de la localisation <strong>des</strong> locaux de volumétriessensiblement différentes d’un bâtimentEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 5


9.3.1. Généralités9.3.2. Hauteurs d’étages différentes9.3.3. Niveaux décalés, planchers intermédiaires9.3.4. Noyaux rigi<strong>des</strong> ponctuels et excentrés9.4. Autres conséquences <strong>des</strong> choix architecturaux9.4.1. Généralités9.4.2. Traitement <strong>des</strong> angles de la construction9.4.3. <strong>Le</strong>s variations de section <strong>des</strong> éléments constructifs9.4.4. <strong>Le</strong>s excentrements9.4.5. <strong>Le</strong>s allèges sur ossatures9.4.6. <strong>Le</strong>s proportions d’une ossature : dimensionnement encapacité9.4.7. Question <strong>des</strong> consoles9.4.8. Liaisons couplées/découplées entre parties d’ouvrage9.4.9. Problématique <strong>des</strong> cages d’escalier10. <strong>Le</strong>s dispositifs correctifs externes à lastructure elle-même10.1. Généralités10.2. Découplage vertical <strong>des</strong> parties d’ouvrage : les jointsPS10.3. Découplage horizontal de l’infrastructure et de lasuperstructure : les appuis <strong>parasismique</strong>s10.3.1. Généralités10.3.2. Comportement dynamique recherché et conditionsd’utilisation10.3.3. <strong>Le</strong>s appuis à déformation10.3.4. Avantages et inconvénients de l’isolation <strong>parasismique</strong>10.3.5. Exemple de chantier sur isolateurs <strong>parasismique</strong>s10.4. <strong>Le</strong>s amortisseurs10.4.1. Généralités10.4.2. Comportement dynamique recherché et conditionsd’utilisation10.4.3. Types de systèmes d’amortissementEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 6


11. <strong>Le</strong>s stratégies propres aux choix de <strong>structures</strong>11.1. Généralités11.2. Adéquation système constructif à la nature du projet11.3. Critère de l’optimisation du rapport résistance / massevolumique <strong>des</strong> matériaux mis en oeuvre11.4. Maîtrise de la distribution <strong>des</strong> masses et <strong>des</strong> rigiditésen plan11.5. Maîtrise de la distribution <strong>des</strong> masses et <strong>des</strong> rigiditésen élévation11.6. Critère de l’homogénéité de la structure11.7. Recherche de l’hyperstaticité et du monolithisme de lastructure11.8. Question de la possible mise en résonance avec lesoscillations du sol11.9. Recherche de dissipativité11.10. Compatibilité <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de déformation de lastructure avec ceux <strong>des</strong> éléments non structuraux11.11. Vérification de la résistance aux efforts alternés11.12. Adéquation <strong>des</strong> systèmes de franchissement entreporteurs et <strong>des</strong> conditions d’appui11.13. Critères réglementaires et économiquesEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 7


11.14. Conclusion ?12. La question du contreventement12.1. Contreventement dans 3 plans orthonormés12.1.1. Principes12.1.2. Rôle <strong>des</strong> diaphragmes (éléments horizontaux ducontreventement)12.1.3. Rôle <strong>des</strong> palées (éléments verticaux ducontreventement)12.2. La nature <strong>des</strong> contreventements : rigi<strong>des</strong> - flexibles12.2.1. En plan12.2.1.1. Diaphragmes « plaques »12.2.1.2. Diaphragmes « triangulés »12.2.1.3. Localisation <strong>des</strong> diaphragmes12.2.2. En élévation12.2.2.1. Panneaux rigi<strong>des</strong>12.2.2.2. Palées triangulées12.2.2.3. Arcs et portiques12.3. Nombre et localisation <strong>des</strong> paléesEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 8


2. Préambule : quelques observations postsismiquesLa rupture localisée d’un élément soumis à une contrainte qu’il ne peut absorber estparfois due à un défaut d’exécution local, mais plus généralement à un mauvaiscomportement global de la structure qui a généré une accumulation localisée decontraintes. Une bonne <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> nécessite une compréhensionglobale de la dynamique <strong>des</strong> <strong>structures</strong>.Observons, pour commencer, quelques dommages « types » que l’on retrouvefréquemment après les catastrophes d’origine sismique. Dans ce préambule, ilsseront seulement montrés, on en trouvera l’explication dans les développements quisuivent cette introduction.N-B : <strong>Le</strong>s quelques clichés suivants sont présentés par ordre chronologique, sans« hiérarchie » de gravité ou de fréquence <strong>des</strong> phénomènes, qui seront évoqués plus loin.Figure 2 - Séisme du Chili, 1960 – Document Karl V. Steinbrugge – Caractère sélectif del’endommagement post-sismique. Ici une construction s’est effondrée, et pas ses voisines. Ce n’estpas forcément pour <strong>des</strong> questions de mise en œuvre défectueuse ou de vétusté, mais le plus souventen raison d’une <strong>conception</strong> inappropriée.Figure 3 – Séisme du Chili, 1960 – Document Rodolfo Schild – Destruction de l’angle d’uneconstruction de maçonnerie sans chaînages. <strong>Le</strong>s angles d’une construction sont le lieu d’accumulationsde contraintes qui doivent faire l’objet d’attentions particulières (<strong>conception</strong>, mise en œuvre).Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 10


Figure 4 - Séisme d’Anchorage, 1964 – Document Karl V. Steinbrugge – Dislocation <strong>des</strong> remplissagesde maçonnerie d’une ossature en béton armé et endommagement (souvent suivi de la ruine) de cetteossature. Ce mode de construction « hétérogène » se comporte très mal sous l’action d’un séismeviolent.Figure 5 - Séisme d’Anchorage, 1964 - Document Karl V. Steinbrugge – Entrechoquement debâtiments voisins séparés par un joint de dilatation. Un joint de dilatation est insuffisammentdimensionné pour que les déformations de chaque structure puissent se faire sans interaction.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 11


Figure 6 - Séisme de Mexico, 1985 – Document EQIIS – Coup de fouet dans les étages supérieursd’une construction. Ce mode de ruine, moins fréquent, correspond à <strong>des</strong> conditions spécifiques demise en résonance de <strong>structures</strong> flexibles.Figure 7 - Séisme de Kobé, 1995 – Document EQIIS – Perte d’un étage. Ce mode de ruine partiel seproduit lorsque cet étage est le lieu d’un changement significatif <strong>des</strong> caractéristiques physiques de lastructure, ce qui était le cas sur cet immeuble.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 12


Figure 8 - Séisme de Cariaco, 1997 – Document EERI – Effondrement en « mille-feuilles » <strong>des</strong>planchers d’une construction. Ce mode de ruine traduit l’absence de contreventement. « Erreur » de<strong>conception</strong> qui ne devrait jamais exister en zone sismique.Figure 9 - Séisme d’Athènes, 1999 – Document EERI – Rupture de poteaux « courts », c’est-à-direde poteaux dont le rapport de l’élancement sur la section est trop faible. Si ce sont <strong>des</strong> élémentsprincipaux de la structure, ils subissent <strong>des</strong> contraintes extrêmement élevées.Figure 10 - Séisme de Chi-Chi, Taiwan, 1999 - Document EERI – Perte totale ou partielle du rez-dechaussée<strong>des</strong> constructions à ossature en béton armé. Ce mode de ruine (trop) fréquent, est dû à ladifférence significative de <strong>conception</strong> (donc de comportement) entre le rez-de-chaussée (commerces)très ouvert et les étages (logements ou bureaux) encloisonnés par <strong>des</strong> éléments rigi<strong>des</strong> (murs,cloisons lour<strong>des</strong>).Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 13


Figure 11 - Séisme de Chi-Chi, Taiwan, 1999 - Document EQIIS – Basculement global d’uneconstruction. Il existe plusieurs causes possibles, dont la liquéfaction <strong>des</strong> sols exposée dans le volume1 de ce cours. <strong>Le</strong> moment de renversement <strong>des</strong> constructions élevées doit être limité par la<strong>conception</strong> de la structure et équilibré par les dispositions constructives.Etc.La liste <strong>des</strong> dommages significatifs est encore longue. Reprenons la question enétudiant les phénomènes.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 14


PREMIERE PARTIE : LES PHENOMENES PHYSIQUES<strong>Le</strong>s phénomènes physiques rappelés dans cette première partie sous-tendent lesstratégies de bonne <strong>conception</strong> exposées dans la seconde partie de ce volume.3. Déformation élastique <strong>des</strong> éléments soumis à<strong>des</strong> forces3.1. Généralités3.1.1. Déformations élastiques ou plastiquesUn solide n’est jamais parfaitement rigide : soumis à <strong>des</strong> forces extérieures, il sedéforme. Lorsque les forces extérieures sont faibles et pour de nombreux soli<strong>des</strong>, ladéformation disparaît lorsque l’action extérieure cesse: la déformation est élastiqueou réversible. Pour chaque sollicitation et chaque corps, il existe une force limite audelà de laquelle les déformations cessent d’être élastiques, c’est la limite d’élasticité.Au delà de cette limite, une partie de la déformation subsiste lorsque l’actionextérieure cesse, on dit que le corps a subi une déformation permanente ouplastique ou post-élastique.Nous allons d’abord, dans les chapitres suivants considérer le comportementélastique de la structure avant d’aborder les incursions dans le domaine « postélastique» au § 7.3.1.2. Déterminer le type et l’importance <strong>des</strong> contraintes pourdimensionner la structurePour dimensionner une structure au séisme l’enjeu sera de maîtriser lesniveaux de contraintes dues à l’action du séisme et les déformations élastiques (et lecas échéant plastiques), en fonction <strong>des</strong> objectifs de comportement recherchés.<strong>Le</strong> cheminement pour évaluer ces contraintes et dimensionner la structure de façon àmaîtriser les déformations est le suivant :1. Caractérisation du (<strong>des</strong>) séisme(s) de référence (a N )⇓2. Caractérisation <strong>des</strong> mouvements du sol d’implantation⇓3. Caractérisation de la réponse de l’ouvrage considéré comme un oscillateursollicité par les déplacements aléatoires de ses fondations (spectres et τ)⇓4. Evaluation <strong>des</strong> efforts maximums exercés sur les divers éléments⇓5. Reprise de ces efforts par la structure avec ou sans incursions dans le domainepost-élastique : dimensionnement et dispositions constructivesEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 15


3.2.2.2. TorsionIl peut arriver que les forces résultant de l’action sismique sur un élément ou sur lastructure dans son ensemble provoquent la torsion de cet élément ou de la structureautour d’un axe. C’est un mode de déformation auquel les matériaux de constructionrésistent mal. Il est rarement généré par un mouvement différentiel au niveau du sol,mais en général par un excentrement <strong>des</strong> masses de la construction ou dubarycentre de ses raideurs qui génère un couple de torsion. Nous verrons plus loincomment les masses et les raideurs conditionnent la cinématique d’une structure.L’élément ou la structure soumis à un couple de torsion ne subit pas <strong>des</strong> niveaux decontraintes homogènes. Plus le « bras de levier » du couple de torsion est important,plus les contraintes sont élevées à proximité du centre de torsion et plus lesdéformations sont importantes à l’autre extrémité.Un excentrement élevé du centre de gravité par rapport au barycentre <strong>des</strong> raideurspeut, pour une action « modérée », générer localement <strong>des</strong> contraintes ou <strong>des</strong>déformations trop élevées au regard de la résistance <strong>des</strong> matériaux de construction.C’est un phénomène qu’il faudra impérativement éviter.3.2.3. Paramètres de la rigidité/flexibilité <strong>des</strong> systèmessoumis à une force latéraleVis à vis <strong>des</strong> mouvements du sol, les <strong>structures</strong> se comportent comme <strong>des</strong> oscillateursdont les mo<strong>des</strong> propres d’oscillation (voir plus loin) dépendent notamment de la raideur(ou rigidité) <strong>des</strong> éléments de la structure.La raideur <strong>des</strong> différents éléments de la structure est un <strong>des</strong> paramètres fondamentauxdu comportement dynamique <strong>des</strong> <strong>structures</strong> qui doit être pris en considération par leprojet architectural en amont <strong>des</strong> calculs de vérification.La déformation <strong>des</strong> éléments est proportionnelle à la force exercée. <strong>Le</strong>coefficient de proportionnalité est la raideur (k).F = k.X ⇔ k = F/Xavec F [N] Force, X [m] déplacement, k [N/m] raideur.Quels sont les paramètres de la rigidité ?La raideur <strong>des</strong> éléments constructifs est fonction de quatre paramètres sur lesquels leconcepteur de la structure peut agir.(illustrations de ce paragraphe : Gérald Hivin pour les GAIA)• La nature <strong>des</strong> liaisons (articulations, encastrement...) conditionne la raideurElle est représentée par un coefficient de symbole « n »Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 18


Exemple : la flèche est beaucoup plus importante pour les poutres articulées quepour les poutres encastrées, le coefficient n est plus élevé pour les encastrements.• L’inertie <strong>des</strong> sections (dans le sens de la sollicitation) conditionne la raideurde l’élémentI [m 4 ] = (b x h 3 ) /12(soit h la dimension dans le sens de la sollicitation,et b la dimension perpendiculaire)<strong>Le</strong> paramètre « inertie <strong>des</strong> sections » de la raideur est un élément prépondérant pourla <strong>conception</strong> <strong>des</strong> <strong>structures</strong>, en effet, la raideur croît selon le cube de la dimensionconsidérée, ce qui est énorme, nous verrons que, mal maîtrisé, ce paramètre est àl’origine de la plupart <strong>des</strong> dommages dont l’origine est une mauvaise <strong>conception</strong> dela structure.• <strong>Le</strong> matériau (module de déformation) conditionne la raideurE [Mpa]Acier : module d’YoungBéton : module de déformationlongitudinaleLa raideur croît avec le module de déformation du matériau.• La longueur <strong>des</strong> éléments conditionne la raideur(on considèrera la hauteur <strong>des</strong> éléments porteurs dans le cas <strong>des</strong> <strong>structures</strong>verticales soumises à l’action horizontale d’un séisme)L [m]La raideur décroît selon le cube de la longueur, ce qui est également énorme, nousverrons aussi que, mal maîtrisé, ce paramètre est à l’origine d’un grand nombre dedommages dont l’origine est une mauvaise <strong>conception</strong> de la structure.<strong>Le</strong> calcul de dimensionnement <strong>des</strong> <strong>structures</strong> affecte <strong>des</strong> grandeurs à chacun de cesparamètres et permet de maîtriser les déformations de chacun <strong>des</strong> élémentsconstructifs.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 19


4. Forces d’inertie : représentation de l’actiond’un séisme4.1. Paramètres <strong>des</strong> forces d’inertie, conséquences pour la<strong>conception</strong> <strong>des</strong> <strong>structures</strong>4.1.1. GénéralitésLorsque la vitesse d’un objet varie en grandeur (accélération positive ou négative), ilest soumis à <strong>des</strong> forces d’inertie (translation), s’il y a une variation de direction il estsoumis à une force centrifuge (rotation). Il y a proportionnalité entre ces forces et lesvariations de vitesse et de direction.Rappelons que la force d’inertie agissant sur un corps est égale au produit de samasse par son accélération : F i = m.a (2 ème loi de Newton).(On acceptera par simplification que a est une « pseudo-accélération » sur le repèrerelatif de ses fondations en déplacement)(Accélération du sol)Pour le dimensionnement <strong>des</strong> <strong>structures</strong> aux charges sismiques selon les règles<strong>parasismique</strong>s on considère, par commodité, que ces charges sont les forces d’inertieengendrées dans la construction par l’accélération maximale que cette constructionest censée subir pendant le séisme. L’analyse « modale spectrale » (ou sonapplication simplifiée) est la méthode retenue par les règles pour évaluer cetteaccélération maximale pour chacun <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> significatifs d’oscillation de lastructure sous l’effet <strong>des</strong> on<strong>des</strong> sismiques (voir plus loin).4.1.2. Maîtrise de la masse<strong>Le</strong>s Forces d’inertie s’appliquent sur les masses de la construction. Dans le casgénéral on considèrera que les masses sont concentrées dans les planchers.Ainsi, la réduction <strong>des</strong> masses permet de minimiser les sollicitations d’originesismique. Pour le projet on considèrera, en fonction de sa nature et sesvolumes, que la recherche d’un rapport résistance/masse volumique élevéest un facteur à optimiser.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 20


4.1.3. Maîtrise <strong>des</strong> accélérationsLorsque le matériau utilisé ne présente pas un « bon rapport » résistance/massevolumique, on essaiera plutôt de minimiser les accélérations en réponse au séismede la structure. Il s’agit <strong>des</strong> accélérations de la structure en réponse à celles du sol.On peut difficilement agir sur les accélérations du sol, sauf à éviter les zonessusceptibles d’effets de site. Mais nous avons vu (volume 1 de ce cours) que leseffets de site sont sélectifs de certaines fréquences du signal sismique qui sontamplifiées localement. Nous avons vu aussi que <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> plus ou moinsprécises permettent d’identifier ces pério<strong>des</strong> (pics spectraux).La maîtrise <strong>des</strong> accélérations signifiera concrètement l’éviction pour lastructure <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> propres susceptibles d’entrer en résonance aveccelles du sol (Ou la recherche du sur-amortissement, voir plus loin).L’analyse modale a pour but d’identifier les pério<strong>des</strong> propres de chaque moded’oscillation (avec la marge d’imprécision de la réalité de la mise en œuvre au regardde la théorie du comportement <strong>des</strong> matériaux). Nous verrons plus loin ce que sontles mo<strong>des</strong> d’oscillation.4.2. Bilan énergétique d’une structure en mouvementEn termes de forces, on peut dire que les forces d’inerties F i doivent être équilibréespar les forces de rappel F r (qui permettent à la structure de revenir à sa positiond’origine après l’arrêt <strong>des</strong> sollicitations externes) et par les forces dissipées F d (sousforme de chaleur) pendant le mouvement. Si l’équilibre n’est pas assuré il y arupture. (Illustration Milan Zacek pour les GAIA).Représentation schématique de l’équilibre <strong>des</strong>forces en présence dans la structure, équilibrenécessaire pour la « résistance » de la structureauséisme.<strong>Le</strong> mot « résistance » ne signifie pas forcément, en termes de bilan énergétiqueoptimisé, le non-endommagement, dans la mesure où celui-ci permet d’amortirbeaucoup d’énergie.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 21


L’énergie <strong>des</strong> oscillations doit donc être entièrement absorbée par la structure. Cetteabsorption se fait par deux mécanismes distincts lors <strong>des</strong> déformations de lastructure :- <strong>Le</strong> stockage de l’énergie communiquée : Il s’agit d’une énergiepotentielle (E p ) qui sera restituée sous la forme d’énergie cinétique pourramener la structure à sa position d’origine.- La dissipation d’énergie : une partie de l’énergie du séisme est dissipée(E d ) sous forme de chaleur sous l’effet <strong>des</strong> déformations élastiques de lastructure : il s’agit de l’amortissement (frottements internes à la matière).Amortissement critique : amortissement strictement suffisant à un oscillateur déporté de saposition d'équilibre pour qu'il revienne au repos sans effectuer d'oscillations (100% de l’énergie estdissipée sur un cycle).Amortissement relatif : (ξ) amortissement anélastique exprimé en % de l'amortissement critique. Ilcaractérise le système.Nous verrons que l’endommagement peut également être utilisé à cet effet, sousréserve de ne pas provoquer la ruine de la construction. Un <strong>des</strong> enjeux de laconstruction <strong>parasismique</strong> sera de maîtriser la nature et la localisation del’endommagement qui d’un point de vue énergétique est très favorable.En résuméCette démarche d’optimisation de la capacité d’absorption d’énergie de la structure,ne vise pas l’augmentation de la résistance <strong>des</strong> éléments structuraux aux contraintes,en termes de résistance pure, ce qui n’est pas forcément suffisant en cas de séismemajeur. On cherche à plutôt à limiter les contraintes induites par les mouvementssismiques de manière qu’elles n’atteignent pas la limite de rupture. <strong>Le</strong> but est doncde soustraire les constructions aux sollicitations excessives d’ensemble ou localisées.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 22


4.3. Paramètre de la durée du séismeCette démarche qualitative prend tout son sens si on considère bien que l’action« réglementaire » du séisme est assimilée pour le calcul de dimensionnement à uneforce statique équivalente calculée en prenant en compte l’accélération (en réponse)supposée maximale de la structure, et que le paramètre durée n’est pas prisdirectement en considération. Dans les faits, un séisme impose aux constructionsune suite d’accélérations violentes dont la durée peut dépasser 1 mn (voir <strong>des</strong>exemples d’accélérogrammes dans le volume 1 de ce cours). Or la durée <strong>des</strong>ecousses est un facteur important du niveau d’endommagement. Un séisme longest en général plus <strong>des</strong>tructeur qu’un séisme court plus fort. <strong>Le</strong> calcul réglementaire,quasi statique, ne prend pas en considération les conséquences dues à l'alternanced'efforts.4.4. <strong>Le</strong> bâtiment doit-il résister à une force ou absorberl’énergie du séisme ?En conclusion de ce qui précède on pourra dire :- que le bâtiment doit réglementairement résister aux forces statiqueséquivalentes calculées pour l’action réputée maximale du séisme,- qu’une mauvaise <strong>conception</strong> peut générer <strong>des</strong> accumulations de contrainteslocalisées qui sont un facteur de ruine pour les constructions, mêmedimensionnées pour l’action sismique « réglementaire ».En revanche, l’expérience post-sismique montre que <strong>des</strong> bâtiments ne répondant pasaux normes de construction <strong>parasismique</strong>, si leur <strong>conception</strong> leur permet deminimiser l’action sismique et d’absorber l’énergie sismique, se comportent bien.On considèrera donc qu’un bon bâtiment en zone sismique est à la fois :- bien conçu selon tous les critères qualitatifs précités, qui seront développés entermes d’applications concrètes dans la 2° partie de ce volume.- dimensionné par le calcul, si possible avec les données du site commevérification <strong>des</strong> données réglementaires,- et bien réalisé (voir volume 3 de ce cours).Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 23


5. Introduction à la dynamique de l’oscillateursimple (domaine élastique)5.1. GénéralitésUne construction, qui peut être assimilée à un oscillateur (système masse + ressort),peut être un amplificateur <strong>des</strong> secousses qui lui sont communiquées au niveau <strong>des</strong>fondations (phasage de T so l et de T bat ). Aussi les amplitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> paramètres dudéplacement <strong>des</strong> différents niveaux de la superstructure sont en général plusimportantes que celles du sol d’assise.5.2. Période propre d’oscillations : oscillations libres5.2.1. Définitions<strong>Le</strong>s paramètres de l’oscillation <strong>des</strong> <strong>structures</strong> sous l’effet de celles du sol sont lapériode (ou la fréquence) et le(s) mode(s) (« forme ») de ces déformationscycliques. Nous allons voir que ces deux paramètres dépendent <strong>des</strong> masses et <strong>des</strong>raideurs de la structure, de leurs localisation et du type de liaisons. (Voir les mo<strong>des</strong>d’oscillation au §6)Période d'oscillation : durée d'un cycle d'oscillation mesurée en secon<strong>des</strong> (inverse de lafréquence d'oscillation).Période propre d'oscillation d'un bâtiment : période selon laquelle le bâtiment oscillelibrement suite à un déplacement, c’est-à-dire, vis-à-vis du séisme, après l'arrêt <strong>des</strong>oscillations forcées (et jusqu'à l'amortissement complet du mouvement).5.2.2. Paramètres de la période propre d’oscillationCas de l’oscillateur simple en oscillations libresL’étude de l’oscillateur simple permet de mettre en place les notions et le vocabulairefondamental. Une structure portique d’un seul niveau de plancher rigide sollicitéeseulement en translation et dans une seule direction est une structure qui peut êtremodélisée comme un oscillateur simple.On suppose :• une structure symétrique du point de vue <strong>des</strong> masses et <strong>des</strong> raideurs.• le plancher indéformable dans son plan.• les masses concentrées dans les planchers.On verra l’influence <strong>des</strong> paramètres définissant la raideur (longueurs et inerties <strong>des</strong>éléments de la structure, nature <strong>des</strong> liaisons entre éléments, matériaux utilisés) etl’influence de la masse sur les mo<strong>des</strong> propres de vibration.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 24


Exemple du bâtiment à un niveau considéré comme un oscillateur simple.(Illustrations Gérald Hivin pour les GAIA)ModélisationnF<strong>Le</strong>s masses sontsupposées concentréesdans la dalleFXLa dalle est supposéeinfiniment rigide vis àvis <strong>des</strong> effortshorizontauxF= =Mouvement sismique selon xCet oscillateur simple, oscillateur linéaire à un seul degré de liberté, est soumis à unmouvement sismique, suivant x, appliqué à sa base. La masse m est soumise en casd’oscillations à une force de rappel du ressort Fr et à une force d’amortissement Fa.X F = k.X T= f(k,m) a = f(T,séisme)k =f(E,I,L, nature<strong>des</strong> liaisons)StatiqueDynamiqueOscillations libresOscillations forcéesFigure de gauche : Soumise à une force statique F, la force de rappel du système Fr = FFigure du centre : <strong>Le</strong> système est libre d’osciller après application de cette force statique qui l’avaitdéplacé de sa position d’origine. La période de ces oscillations libre, ou période propre du système estfonction de la masse m et de la raideur du système (voir§ 5.3.2)Figure de droite : Excité par les oscillations périodiques du sol dans lequel il est encastré, le système« répondra » en amplifiant d’un facteur majorant ou minorant les paramètres de déplacement du sol.Ce facteur dépendra de la concordance ou non de la période propre du système et du mouvementpériodique qui l’excite.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 25


Liste <strong>des</strong> symboles utilisés pour ce qui précède et ce qui suit.Symbole Unité Définitionm kg masse élastiquement liée au solk N/m coefficient de raideur du ressorta sol m/s 2 accélération du solx m déplacement de la masse à l’instant tx’ m vitesse de la masse à l’instant tx’’ m accélération de la masse à l’instant tF r = -k.x(t) N force de rappel du ressortF a = -c.dx(t)/dt N force d’amortissementc N/(m/s) coefficient d’amortissementc 0 N/(m/s) coefficient d’amortissement critiqueζ = c/ c 0 / facteur d’amortissementT s période propre de l’oscillateurf hz fréquence propreω rd/s pulsation propre5.3. Comportement sous oscillations forcées5.3.1. Notion de « réponse » de l’oscillateurOscillations forcées (sollicitations répétées)Régime harmoniqueDans ce cas la sollicitation est répétée et périodique. La force appliquée est donccaractérisée par son amplitude et sa période.L’amplitude <strong>des</strong> déplacements en réponse du système croît si la sollicitation et laréponse sont en phase, elle est pondérée par le taux d’amortissement (ξ). Ellepourrait tendre vers l’infini si ξ était égal à 0.Régime non harmonique<strong>Le</strong>s sollicitations sont répétées, mais aléatoires et décomposables en une successiond’impulsions élémentaires. La réponse à chaque impulsion est à rapprocher de celled’une oscillation libre, mais la réponse réelle du système est une convolution entre lasuccession <strong>des</strong> forces imposées et celle <strong>des</strong> réponses à chaque impulsion.Réponse d'une structure au séisme<strong>Le</strong> contenu spectral du signal sismique propre au site sera déterminant quant à laréponse du système. La résonance se produira en cas de composantes sismiques deT (fondamentale ou harmoniques) proche de T bâtiment.Rappelons que la réaction d'une construction aux secousses sismiques du sol estcaractérisée par les accélérations, les vitesses et les déplacements de ses éléments,notamment <strong>des</strong> planchers.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 26


5.3.2. Paramètres déterminant la période propre d’un oscillateursimpleL’observation de paires de maquettes (caractérisées comme <strong>des</strong> oscillateurs simples :quatre poteaux semblables et masse rassemblée dans le plancher infiniment rigideau regard <strong>des</strong> poteaux, un degré de liberté) oscillant librement après applicationd’une force en translation permet de mettre aisément en évidence les paramètres dela période propre d’oscillation. On utilise <strong>des</strong> paires de maquettes semblables enfaisant varier un seul paramètre. On déplace leur « plancher » de sa positiond’origine, on relâche et on peut mesurer (au moins comparer visuellement) lapériode d’oscillation de chacune.1° Expériencemassesdifférentes<strong>Le</strong>s deux maquettes sont semblables : même hauteur de poteaux, même section de poteaux, mêmematériau <strong>des</strong> poteaux, même type de liaisons (encastrements), mais la masse fixée sur le plancherdiffère.On observe que la maquette dont la masse est plus importante a unepériode propre d’oscillation plus longue.2° Expériencehauteursdifférentes<strong>Le</strong>s deux maquettes sont semblables : même section de poteaux, même matériau <strong>des</strong> poteaux, mêmetype de liaisons (encastrements), même masse sur le plancher, mais la longueur <strong>des</strong> poteaux diffère.On observe que la maquette dont les poteaux sont plus élancés a unepériode propre d’oscillation plus longue.3° Expériencesectionsdifférentes<strong>Le</strong>s deux maquettes sont semblables : même hauteur de poteaux, même matériau <strong>des</strong> poteaux,même type de liaisons (encastrements), même masse sur le plancher, mais la section <strong>des</strong> poteauxdiffère.On observe que la maquette dont la section <strong>des</strong> poteaux est moindre(moindre inertie) a une période propre d’oscillation plus longue.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 27


4° Expérienceliaisons ausupportdifférentes<strong>Le</strong>s deux maquettes sont semblables : même hauteur de poteaux, même section de poteaux, mêmematériau <strong>des</strong> poteaux, même masse sur le plancher, mais le type de liaisons en pied diffère.On observe que la maquette articulée en pied a une période propred’oscillation plus longue que la maquette encastrée en pied.5° Expériencematériauxdifférents<strong>Le</strong>s deux maquettes sont semblables : même hauteur de poteaux, même section depoteaux, même type de liaisons (encastrements), même masse sur le plancher maisle matériau <strong>des</strong> poteaux diffère.On observe que la maquette dont matériau a un module de déformationmoins élevé a une période propre d’oscillation plus longue.Conclusion :La première expérience démontre que la période propre d’oscillation croît avec lesmasses mises en mouvement.<strong>Le</strong>s quatre autres expériences montrent que la période propre d’oscillation décroîtavec la raideur (on a vu les 4 paramètres de la raideur/flexibilité au § 3.2.2).Or le projet architectural va conditionner ces paramètres. Si le programme le permet,le concepteur pourra opter pour un mode constructif et <strong>des</strong> élancements qui luipermettront « d’éloigner » la construction <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> dominantes du sol (<strong>structures</strong>rigi<strong>des</strong> sur sols souples, riches en basses fréquences et <strong>structures</strong> flexibles sur solsrigi<strong>des</strong>, riches en hautes fréquences)Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 28


5.3.3. Résolution de l’équation du mouvement oscillatoire à l’aided’un spectre de réponsePour les projets courants on utilisera une méthode simplifiée, visant l’estimation de lasollicitation maximum, avec les limites de fiabilité déjà exposées.Une fois établies les pério<strong>des</strong> d’oscillation <strong>des</strong> <strong>structures</strong> (analyse modale), on lit surle spectre l’accélération en réponse supposée maximale, tenant compte del’amplification <strong>des</strong> mouvements du sol par la structure en fonction de ses pério<strong>des</strong>d’oscillation.ASpectres de réponse correspondant à divers degrés d’amortissementBExemple d’amplification et d’atténuation <strong>des</strong> accélérations par un bâtimentfondé sur un sol donné (ici, sol dur). <strong>Le</strong> bâtiment A (T = 0,3 s) amplifie lessecousses, le bâtiment B (T = 1,5 s) les atténue.Pour éviter la résonance, il convient donc de rechercher, pour le bâtiment projeté,une période propre (<strong>des</strong> pério<strong>des</strong>) aussi différente(s) que possible de la (<strong>des</strong>)période(s) dominante(s) du sol. Pour cela, on dispose rarement d’un spectre deréponse spécifique au site.Pour une première approximation, on peut considérer que sur sols meubles, ondevrait opter pour <strong>des</strong> <strong>structures</strong> rigi<strong>des</strong> et sur sols fermes ou rocheux pour <strong>des</strong><strong>structures</strong> flexibles (portiques sans murs de remplissage par exemple). Mais il estbeaucoup plus judicieux de comparer les pério<strong>des</strong> du bâtiment et du sol et, si ellessont proches, de les éloigner en intervenant sur la <strong>conception</strong> de l’ouvrage.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 29


La période propre d’un bâtiment courant est égale à environ un dixième du nombrede niveaux. Un bâtiment de quatre étages sur rez-de-chaussée possède donc unepériode propre proche de 0,5 s. Celle-ci peut être déterminée d’une manière plusprécise par <strong>des</strong> formules forfaitaires figurant dans les règles <strong>parasismique</strong>s ou par uncalcul plus approfondi. La période d’un bâtiment existant peut aussi être évaluéeexpérimentalement.La période propre dominante du sol peut être déterminée à partir <strong>des</strong> essaisgéotechniques (essai pressiométrique, SPT, cross-hole,…) ou mesurée à l’aide dubruit de fond.Spectre de réponse :• <strong>Le</strong> spectre de réponse <strong>des</strong> <strong>structures</strong> est un outil pour estimer la réponsed’un bâtiment au séisme (son amplification du mouvement du sol).• En général il s’agit de réponse en accélération, mais il existe <strong>des</strong> spectres endéplacement et en vitesse.• <strong>Le</strong> spectre de réponse est une « courbe » sur laquelle on lit les valeursmaximales de l’amplification du mouvement du sol.• Il caractérise le type de sol.• Il est évalué pour le pic du mouvement sismique.• Il est établi pour un amortissement relatif de la structure donné.• Du point de vue du calcul, les valeurs sont données pour un niveau (cas del’oscillateur simple) et sont extrapolées pour l’oscillateur multiple.• <strong>Le</strong>s constructions sont repérées sur le spectre de réponse par leur période propre.• On distingue:– <strong>Le</strong>s spectres de réponse d’un site donné pour un séisme donné– <strong>Le</strong>s spectres de réponse élastiques pour un site ou « standard » un type de sites– <strong>Le</strong>s spectres de réponse élastique standard réglementaires– <strong>Le</strong>s spectres de dimensionnement (élasto-plastiques)• <strong>Le</strong>s spectres sont obtenus par l’analyse du contenu fréquentiel <strong>des</strong>accélérogrammes pour différents sites et différents séismes.• Ils donnent la réponse maximale d’un ensemble d’oscillateurs simples de pério<strong>des</strong>propres représentatives <strong>des</strong> ouvrages, amortis (masse + ressort + amortisseurvisqueux) excités à leur base par un accélérogramme.•<strong>Le</strong> spectre d’un séisme particulier sur un site donné ne caractérise pas defaçon satisfaisante la réponse <strong>des</strong> constructions à un séisme futur dont lescaractéristiques peuvent être très différentes (source différente).•Pour un site et un séisme donnés on note sur l’accélérogramme le pic dumouvement sismique. C’est sur ce pic que le spectre de réponse sera « calé ».Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 30


•Cette valeur sera considérée comme la valeur «T= 0 », c’est à dire l’accélération dusol ou celle d’une structure qui bouge avec le sol sans réponse (absence totale dedéformation)•<strong>Le</strong> spectre de réponse peut être représenté:– Dans un repère orthogonal, dans ce cas on peut établir un spectre pour chaqueparamètre du mouvement (déplacement, vitesse, accélération). Voir plus loin.– Dans un repère quadrilogarithmique, dans ce cas un seul spectre donne tous lesparamètres du mouvement.Spectre quadrilogarithmique• <strong>Le</strong>s caractéristiques du spectre varient avec:– <strong>Le</strong> coefficient d’amortissement <strong>des</strong> constructions, (Voir encadré précédent)– La nature du sol,–La distance épicentrale,Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 31


<strong>Le</strong>s spectres ne permettent pas de prendre en compte:– La durée <strong>des</strong> secousses,– <strong>Le</strong>s fluctuations <strong>des</strong> oscillations du sol– L’interaction sol-structure (les constructions sont considérées comme parfaitementencastrées dans un sol infiniment rigide)<strong>Le</strong>s spectres de réponse standard• Ils sont établis à partir d’un ensemble d’accélérogrammes enregistrés sur <strong>des</strong> sitesde nature géologique comparable. Ils ne tiennent pas compte <strong>des</strong> effets de site.• Ces spectres sont « lissés »par analyse statistique pour supprimer les écartsspécifiques (au delà de l’écart type) et normalisés pour <strong>des</strong> intensités sismiquesdonnées.• Ils doivent être « calés » (T = 0) à l’accélération du sol pour laquelle on cherche àcalculer la construction : l’accélération nominale <strong>des</strong> PS-92.• On distingue:– <strong>Le</strong>s spectres élastiques– <strong>Le</strong>s spectres élastoplastiques, dits de dimensionnement.Spectres de réponse élastique réglementaires• On utilise ce type de spectres pour les constructions qui doivent rester dans ledomaine élastique (pas de déformation plastique admise).Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 32


6. Introduction à la dynamique <strong>des</strong> oscillateursmultiples6.1. Généralités<strong>Le</strong>s amplifications du mouvement par un oscillateur simple ou multiple (comme unbâtiment considéré comme encastré à sa base) se produisent par « effet deressort »; la force dans un ressort, dans notre cas la charge sismique, agit sur lamasse. Elle est égale, nous l’avons vu plus haut, au produit de la rigidité du ressort(k) par le déplacement de la masse (x)F = k.x.<strong>Le</strong>s déplacements relatifs <strong>des</strong> différents planchers d’un bâtiment et leurs paramètres(déplacement, vitesse et accélération) dépendent de l’importance et de la répartition<strong>des</strong> masses qui les constituent, de la rigidité <strong>des</strong> différents éléments porteurs et deleur localisation.Documents Milan Zacek pour les GAIA.a) Amplification <strong>des</strong> déplacements b) Forces appliquées sur le ressort (1° mode)6.2. Mo<strong>des</strong> d’oscillation d’une structureNotion de degrés de liberté en en translation et en torsion<strong>Le</strong> degré de liberté est la possibilité, pour un système donné, de subir une translationou une rotation. En principe un corps a six degrés de liberté :- Translation dans les 3 plans- Rotation dans les 3 plans.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 33


<strong>Le</strong>s liaisons suppriment les degrés de liberté.Sous charge statique, les degrés de liberté d'un élément par hypothèse indéformablepeuvent être supprimés en rendant ses déplacements impossibles.Sous séisme, les <strong>structures</strong> sont considérées comme déformables et toutes lesmasses en oscillation qui les composent (éléments de construction) peuventéventuellement conserver leurs 6 degrés de liberté.S’agissant d’une structure la nature <strong>des</strong> éléments et de leurs liaisons va conditionnerla pertinence <strong>des</strong> degrés de liberté pris en considération pour la modélisation.Mo<strong>des</strong> d’oscillation (oscillateur simple et oscillateur multiple)<strong>Le</strong> mouvement d'oscillation d'une structure qui comporte plusieurs masses (plancherspar exemple) étant complexe, pour l’analyser on le décompose en plusieurs mo<strong>des</strong>d'oscillation : mode fondamental et mo<strong>des</strong> supérieurs. Pour le mode fondamental, lesdiverses masses oscillent en phase. Pour les mo<strong>des</strong> supérieurs, elles sont plus oumoins déphasées. Pendant un séisme les déformations réelles de la structure à uninstant t résultent de la superposition de ses différents mo<strong>des</strong> d’oscillation. <strong>Le</strong> degréde participation (valeur énergétique) de chaque mode au mouvement global peutêtre estimé par le calcul.La réponse de la structure à un séisme dépend donc de ses mo<strong>des</strong> propresd’oscillation. Or ces mo<strong>des</strong> propres de vibrations ne dépendent pas du séisme. Ilspeuvent être visualisés lorsque la structure est en oscillations libres. C’estl’amplification plus ou moins importante de la réponse de la structure selon chacunde ces mo<strong>des</strong> qui doit être identifiée par le calcul modal spectral.<strong>Le</strong>s mo<strong>des</strong>, c’est à dire la forme, <strong>des</strong> oscillations d’une structure dépend de laréponse de la structure aux différents mouvements imposés par le sol et par sespropres caractéristiques (raideurs, masses) : tamis, pompage, roulis, lacet.Document V. Davidovici – Construire en zone sismiqueEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 34


Exemples de mo<strong>des</strong> d’oscillation entranslation :- 1° mode (à gauche), tous les planchersse déplacent en même temps dans lamême direction- mode supérieur (à droite), tous lesplanchers ne se déplacent pas dans lamême direction).-Pendant un séisme, les différents mo<strong>des</strong> se « superposent ». <strong>Le</strong> bâtiment subit enmême temps du pompage, <strong>des</strong> translations, <strong>des</strong> torsions, et les planchers sont plusou moins en phase. La « participation » de certains mo<strong>des</strong> est négligeable. Chaquemode a une période propre d’oscillation. La période « fondamentale » est celle dumode ayant la période la plus longue (1° mode). <strong>Le</strong>s mo<strong>des</strong> supérieurs ont <strong>des</strong>pério<strong>des</strong> plus courtes (fréquences plus élevées). C’est le signal du sol, en fonction del’énergie associée à chaque fréquence d’oscillation, qui va exciter plus un mode ouun autre.Si la structure est régulière le 1° mode domine largement les autres (lesdéformations sont homogènes). Sauf si un pic spectral très particulier vient exciterplus particulièrement un autre mode.Si la structure est irrégulière la participation de mo<strong>des</strong> susceptibles de générer <strong>des</strong>contraintes ou <strong>des</strong> déformations locales inacceptables peut être trop importante,voire catastrophique s’il y a mise en résonance de ce mode (par exemple mo<strong>des</strong> detorsion d’axe vertical ou « coup de fouet » <strong>des</strong> étages supérieurs).6.3. Analyse modale spectrale, généralités1° phase : l’analyse modale recherche les mo<strong>des</strong> propres de vibrations de lastructure et leurs pério<strong>des</strong>. Ceux-ci sont indépendants du séisme.2° phase : l’analyse spectrale va estimer la réponse de la structure pour chacunde ses mo<strong>des</strong> (amplification de l’accélération de référence au rocher a N ).Il faudra ensuite déterminer la participation <strong>des</strong> différents mo<strong>des</strong> aux déformationsde la structure, c’est-à-dire les mo<strong>des</strong> conditionnant la déformation effective (la« masse modale » <strong>des</strong> règles de calcul), afin d’évaluer les forces d’inertie quipeuvent leur être associées pour le dimensionnement de la structure.L’analyse modale spectrale applique la Loi de Newton pour chaque nœud considérantque son déplacement résulte de ses N degrés de liberté, chacun étant considérécomme un oscillateur simple soumis à une oscillation forcée dépendant de safréquence modale, de son amortissement modal et de sa déformée modale. <strong>Le</strong>spectre de réponse établi pour un oscillateur simple est appliqué mode par mode.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 35


6.4. Analyse modale spectrale, méthodologieAnalyse modaleGéométrie de la structureModélisationMatrices- <strong>des</strong> masses M- <strong>des</strong> raideurs KAnalyse spectraleDéfinition de l'actionsismique de calcul<strong>Le</strong>s bâtiments àétages ou plusgénéralement les<strong>structures</strong> constituéesde plusieurs massesliées par <strong>des</strong> élémentsporteurs noninfiniment rigi<strong>des</strong> sontmodélisés enoscillateurs multiples.Mo<strong>des</strong> propres- pério<strong>des</strong> Ti- pulsations wi- fréquences fiVecteurs propres(coefficient de répartition<strong>des</strong> accélérations pour lesdifférentes masses)Spectre de réponseen accélérationCoefficient lusur le spectreAccélération de chaquemasse du modèleDéplacementsForcesExemple d’un bâtiment à 3 niveaux (translation en x).Oscillateur à 3 degrés de liberté. 3 mo<strong>des</strong> propres de vibration.• Un oscillateurmultiple auraplusieurs mo<strong>des</strong>propres devibration depériode T1, T2, T3(déterminés parl’analyse modaleet bien sûrindépendants duséisme)• Pour chacun deces mo<strong>des</strong> propresl’analyse spectralepermet dedéterminerl’accélération dechaque masse dumodèle pourchacun <strong>des</strong> mo<strong>des</strong>de vibrationa 31 = a 3 .φ 31a 32 = a 3 .φ 32a 33 = a 3 .φ 33Mode 1 (T1)Mode 2 (T2) Mode 3 (T3)Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 36


Accélérationa 3Spectre de réponse en accélérationd’un séisme donnéa 2a 1T3 T2 T1 Période propre T [s]Etapes du calcul ou méthodologie1. Analyse de la structure et modélisation à partir <strong>des</strong> plans d’architecte2. Entrée <strong>des</strong> données :géométrie:4. CalculChargement:Séismenœuds, barres, sections, matériaux,appuis, liaisons internes.cas de charges élémentairesCombinaisonsspectre5. Analyse <strong>des</strong> résultats et optimisation <strong>des</strong> sectionspério<strong>des</strong> propres, masses modalesSollicitations (M, N, V)ContraintesDéformations6. Sortie de la note de calcul7. Chaînage éventuel avec <strong>des</strong> programmes spécifiques (calcul BA et plansd’exécution par exemple)Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 37


6.5. Problématique de la localisation irrégulière <strong>des</strong>raideurs6.5.1. Accumulation localisée de la charge sismiqueComme nous l’avons vu, dans le sens de la sollicitation, la rigidité d’un élémentaugmente selon le cube de la dimension de la section sollicitée, mais la résistanceseulement avec le carré. Elle augmentent dans le même rapport lorsque l’élancementde l’élément est réduit.La cinématique de la structure sera déterminée par ses éléments les plus rigi<strong>des</strong> (enx et en y). Ils devront être en nombre et dimensions suffisants pour équilibrerl’action sismique.Document d’après V. Davodovici –La présence de poteaux plusrigi<strong>des</strong> sur un niveau d’ossatureest source de ruine pour cespoteaux s’il ne sont pasdimensionnés et en nombresuffisant pour reprendre lacharge sismique, ce qui est lecas généralement (exemple depoteaux de mêmescaractéristiques dont certainssont bridés par <strong>des</strong> allèges, <strong>des</strong>cloisonnements partiels).6.5.2. Phénomène de torsionSi, en plus, ces éléments plus rigi<strong>des</strong> sont excentrés, un mode d’oscillation en torsionpeut être excité par le séisme, et dans ce cas un problème de déformations tropimportantes peut concerner les éléments flexibles éloignés du barycentre <strong>des</strong> raideurs.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 38


7. Utilité <strong>des</strong> incursions dans le domaineplastique7.1. Généralités<strong>Le</strong>s forces d'inertie générées par l’action sismique dans les éléments de la structure,résultent <strong>des</strong> actions transmises par les liaisons de ces éléments.<strong>Le</strong>s déformations qui leur correspondent peuvent atteindre un niveau pour lequel laruine est inévitable par instabilité plastique ou par rupture fragile.Lorsque les matériaux (et leur mise en œuvre) présentent une capacité importante dedéformation plastique avant rupture il est possible d'obtenir une sécurité acceptable enautorisant <strong>des</strong> incursions significatives dans le domaine plastique (post-élastique). Laductilité ainsi définie se traduit par une augmentation <strong>des</strong> déformations sans élévationnotable du niveau de contraintes dans la structure.Aussi les règles PS—92 admettent-elles l’approximation <strong>des</strong> efforts réels endivisant par un coefficient « de comportement » q les efforts calculés sur lemodèle linéaire (déformations élastiques).Ductilité : capacité d'un matériau, et par extension d'un élément ou d'une structure,de subir, avant la rupture, <strong>des</strong> déformations plastiques (irréversibles) sans pertesignificative de résistance. Ces matériaux "préviennent" donc de l'approche de leurrupture.Déformation plastique (ou post-élastique) : déformation irréversible <strong>des</strong> élémentsréalisés en matériaux ductiles après que ceux-ci ont été chargés au-delà de leur limited'élasticité. Elle peut donner lieu à une importante dissipation d'énergie.Rotule plastique : zone plastifiée d'un élément de structure (poteau, poutre, ...). Unetelle zone se comporte comme une rotule mécanique, autorisant la rotation sur son axe<strong>des</strong> autres parties de l'élément.Rupture ductile : rupture précédée de déformations plastiques notables.Rupture fragile : rupture soudaine et quasi instantanée.PS-92 - § 4.41 : Ductilité• <strong>Le</strong>s divers éléments structuraux doivent présenter une ductilité suffisante pour conserver leurrésistance de calcul sous les déformations qu’ils sont exposés à subir au cours du mouvementsismique.• A défaut d’autres justifications, cette condition est réputée satisfaite si, l’ouvrage étant calculéconformément aux présentes règles, les dispositions techniques définies dans le présentdocument pour les différents matériaux sont respectées.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 38


7.2. Conséquences pour le projetSelon leur nature et leur forme, les éléments constructifs « travaillent » en flexion,compression, torsion, sous l’action sismique. Lors <strong>des</strong> actions dynamiques, lecomportement <strong>des</strong> éléments fléchis (et dans une certaine mesure celui <strong>des</strong> <strong>structures</strong>tendues ou comprimées), sujets à une rupture ductile, est bien meilleur que celui <strong>des</strong>éléments soumis à de fortes sollicitations de cisaillement ou de torsion, dont la ruptureest en général de type fragile. Or une rupture fragile peut conduire à un effondrementrapide, alors qu’un comportement ductile le retarde ou le prévient.<strong>Le</strong> choix du parti architectural et du parti constructif, opéré par l’architecte, figegénéralement le « fonctionnement » mécanique du bâtiment et détermine donc lanature <strong>des</strong> sollicitations <strong>des</strong> divers éléments structuraux, ainsi que son comportementsous séisme.<strong>Le</strong> choix du coefficient de comportement q vient constater de façonréglementaire la ductilité prévisible de la structure.Dimensionner une structure avec un coefficient q inférieur à celui qui est autoriséapporte de fait un gain de résistance ultime, de même que l’optimisation <strong>des</strong> qualitésintrinsèques de la structure par une <strong>conception</strong> optimisée telle que décrite dans la 2°partie de ce volume (homogénéité, régularité, hyperstaticité…) .Nous allons voir dans la 2° partie de ce volume comment, en tenant compte <strong>des</strong>concepts physiques que nous avons précisés, une bonne <strong>conception</strong> peut garantir lesobjectifs de sécurité plus sûrement que le simple calcul réglementaire.Elle permet également de minimiser le niveau d’endommagement sans accroître le coûtde la construction.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 39


8. <strong>Le</strong>s stratégies pour les choix de structure8.1. GénéralitésPenser que toute structure « calculée » selon les règles PS-92 satisfait au besoin <strong>des</strong>écurité et de non effondrement amène bien <strong>des</strong> concepteurs et <strong>des</strong> BET exerçant enzone de sismicité élevée à dire « Faisons le projet d’architecture, puis ledimensionnement de la structure dans le respect <strong>des</strong> résultats du calcul modal spectralen vigueur pour les ORN garantira sa tenue au séisme ».Un tel raccourci traduirait-il une méconnaissance <strong>des</strong> limites de l’arbitrageréglementaire <strong>des</strong> PS-92 au regard de la réalité de l’action sismique ?- Une force statique « équivalente au séisme » calculée en utilisant <strong>des</strong> spectresde réponse réglementaires susceptibles « de passer à côté » d’un problèmed’amplification élevée par résonance est-elle suffisamment représentative de laréalité <strong>des</strong> déformations induites sur la structure par une action dynamiquealéatoire et de la fatigue <strong>des</strong> matériaux sous l’effet <strong>des</strong> agressions répétées d’unséisme majeur ?- Quant-à la ductilité « réglementaire » accordée par le coefficient q qui autorise, àjuste titre, de réduire l’action sismique de calcul en fonction du type de structure,ne risque-t-il pas d’être surestimé si la <strong>conception</strong> même de cette structuregénère <strong>des</strong> accumulations de contraintes localisées et la rupture fragile deproche en proche qui s’ensuit ?On ne peut pas pour autant complexifier davantage la réglementation, dont la simpleapplication actuelle n’est pas toujours acquise dans tous ses aspects, dudimensionnement à l’exécution.La solution consiste certainement à opérer <strong>des</strong> choix lors de la <strong>conception</strong> <strong>des</strong><strong>structures</strong>, qui leur confèrent une « réserve de résistance ». Cette « réserve derésistance » viendra d’une <strong>conception</strong> « saine » de la structure, <strong>conception</strong> qui vise unemaîtrise de la réponse du bâtiment aux secousses. (N-B : La mise en œuvre de chaquesystème constructif viendra abonder les dispositions générales exposées dans le présentchapitre. Voir volume 3 pour la mise en œuvre)<strong>Le</strong>s règles PS-92 ne le demandent que de façon implicite en « favorisant » les<strong>structures</strong> « régulières », qui de fait auront les « 90% de masse modale » sur lespremiers mo<strong>des</strong> en translation. Ce qui signifie concrètement que les déformations seferont régulièrement et globalement sur l’ensemble de la structure 1 . Dans ce cas, mêmesi l’action sismique de référence est inférieure à l’action réelle sous séisme majeur,l’application <strong>des</strong> règles de mise en œuvre <strong>des</strong> matériaux et l’hyperstaticité de lastructure apporteront effectivement la ductilité nécessaire à la survie de l’ouvrage.Ajoutons qu’une structure dont les incursions dans le domaine plastique sous séismemajeur se feront effectivement sans préjudice pour la stabilité de l’ouvrage est unestructure qui subira peu de dommages sous séisme modéré.Aussi, après avoir analysé l’esquisse architecturale, nous allons reprendre la lecture dela structure en voyant en quoi sa <strong>conception</strong> définitive permet ou non une « bonne »réponse à l’action sismique.1 Sans accumulation de contraintes localisées.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 40


8.2. Adéquation du système constructif à la nature du projet<strong>Le</strong>s critères à évaluer avant d’arrêter le choix et les caractéristiques d’une structure enzone sismique vont dans le même sens que <strong>des</strong> concepts qui ont été abordés pour leschoix architecturaux.Ainsi :- <strong>Le</strong>s choix judicieux relatif au système constructif devront, le cas échéant,compenser les problèmes non résolus <strong>des</strong> choix architecturaux. Unearchitecture apparemment irrégulière devra avoir une structure régulière dansl’implantation de ses raideurs et ses masses, c’est à dire <strong>des</strong> remplissages légersà la place de murs porteurs ou remplissages rai<strong>des</strong>, là où il ne faut pas créer deraideurs ou de masses ponctuelles et/ou excentrées.- Par ailleurs, il conviendra de veiller à ce qu’une architecture en apparencerégulière ne soit pas rendue vulnérable par une irrégularité dans les choix <strong>des</strong>tructure.- Il conviendra de prêter la plus grande attention aux éléments non structuraux(cloisons lour<strong>des</strong> d’inertie non négligeable dans leur plan), allèges sur ossatures,masses importantes, etc.) susceptibles de modifier le comportement prévu de lastructure.- La dissipativité, quels que soient les moyens de l’obtenir (amortissementanélastique, pose d’amortisseurs, incursions dans le domaine post-élastique)devra être « raisonnée » en amont de l’application forfaitaire du coefficient q <strong>des</strong>règles PS-92.Toutefois, la nature du projet, indépendamment du problème sismique, est une <strong>des</strong>composantes du choix définitif d’une structure, mais celui-ci ne peut être fait que sur<strong>des</strong> critères d’optimisation de la réponse dynamique.8.3. Critère de l’optimisation du rapport résistance / massevolumique <strong>des</strong> matériaux mis en œuvreFi = m.a . Cette donnée doit en toute logique nous amener à rechercher uneréduction de m, la masse de la construction, et/ou une réduction de al’accélération en réponse de la structure. Ce second paramètre, qui impliquea priori la non résonance avec le sol et une bonne dissipativité de la <strong>structures</strong>era discuté plus loin.Réduire la masse, oui, en vérifiant le comportement élastique et post-élastique.8.4. Maîtrise de la distribution <strong>des</strong> masses et <strong>des</strong> rigidités enplanLa symétrie éventuellement recherchée par la forme architecturale pour éviter lesphénomènes de torsion n’est efficace que si la structure est également symétrique(masses, rigidités).Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 41


Par exemple, un bâtiment en angle d’îlot urbain, d’aspect cubique, dont les paroislimitrophes <strong>des</strong> parcelles voisines sont « rai<strong>des</strong> », et les parois sur rues « flexibles »aura un barycentre <strong>des</strong> raideurs éloigné du centre de gravité <strong>des</strong> planchers.Séisme d’Anchorage, 1964 – A gauche, document Steinbrugge Karl V. – A droite, document X –Faça<strong>des</strong> « limitrophe » plus rai<strong>des</strong> que les faça<strong>des</strong> « avant » d’un bâtiment d’architecture régulière. Celuicia subi une torsion d’ensemble autour du barycentre <strong>des</strong> raideurs excentré.En général, on recherchera une disposition <strong>des</strong> contreventements équilibrant le centrede gravité et le centre de rigidité. (Voir § 12)On veillera en outre à la disposition <strong>des</strong> masses <strong>des</strong> éléments non structuraux et <strong>des</strong>équipements lourds à chaque niveau pour éviter la torsion d’ensemble.8.5. Maîtrise de la distribution <strong>des</strong> masses et <strong>des</strong> rigidités enélévation<strong>Le</strong>s masses<strong>Le</strong>s forces d’inertie que subit une construction sous l’effet d’un séisme sontproportionnelles à la masse et aux accélérations en réponse du bâtiment. Outre laréduction <strong>des</strong> masses qui ne participent pas à la résistance de la structure, évoquéeplus haut, il est souhaitable de rechercher, sous réserve de dispositions constructivesappropriées, un abaissement du centre de gravité (structure, éléments non structurauxet équipements).Séisme de San Fernando, 1971 - Document NISEE-USA – La masse importante <strong>des</strong> jardins implantés ausommet d’une structure à un niveau périphérique de l’hôpital de San Fernando a contribué à la ruine deladite structure, lors du séisme de 1971.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 42


En élévation, <strong>des</strong>centes de charges régulièresCes conditions doivent être remplies à tous les niveaux de façon à assurer une <strong>des</strong>centede charges directe au travers <strong>des</strong> éléments porteurs et de contreventement. Dans lecas contraire, le transfert <strong>des</strong> charges dans ces éléments par les diaphragmes imposeque la qualité de leur mise en œuvre assure leur rigidité effective et <strong>des</strong> liaisons (zonescritiques) résistantes et ductiles.Raideurs différentielles potentielles entre niveauxElles ont pu être détectées au niveau du projet d’architectural (hauteurs d’étagesdifférents, niveaux transparents. Elles doivent impérativement être gérées au niveau dela structure par la géométrie <strong>des</strong> sections <strong>des</strong> éléments, par le découplage <strong>des</strong>remplissages, par l’homogénéité <strong>des</strong> palées de contreventement, etc.8.6. Critère de l’homogénéité de la structureLa structure doit être étudiée de façon à éviter les comportements différentiels <strong>des</strong>parties d’ouvrages générés par l’association d’éléments de <strong>structures</strong> plus ou moinsrigi<strong>des</strong> ou lourds pour les différentes parties de l’ouvrage.On peut néanmoins envisager <strong>des</strong> ossatures légères sur <strong>des</strong> voiles (lourds) en veillantaux conditions de mise en œuvre de la jonction entre les <strong>structures</strong>.Lors de séisme de Kobé en 1995, plusieursbâtiments de <strong>conception</strong> architecturale régulière etconformes aux règles ont péri en raison d’uneimportante variation de raideur entre les étages dubas et ceux du haut, due au changement de<strong>conception</strong> de l’ossature considérant que les chargesétaient moins élevées dans le haut du bâtiment. Ils’agit bien d’une erreur de pensée « statiqueéquivalente » et non « dynamique ». La réponsedifférentielle et déphasée <strong>des</strong> oscillations entre lebas et le haut de l’immeuble a entraîné un tropimportante accumulation de contraintes à leurjonction.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 43


8.7. Recherche de l’hyperstaticité et du monolithisme de lastructure<strong>Le</strong>s <strong>structures</strong> hyperstatiques supportent la rupture de quelques éléments de <strong>structures</strong>ans que leur stabilité soit compromise (redondance). C’est bien ce que constate enprincipe un coefficient q élevé qui accorde qu’une chute de contraintes est due à la foisà la dissipation d’énergie lors d la plastification et l’allongement de la période propred’oscillation qui sort la structure d’un éventuel problème de résonance avec lesoscillations du sol.Figure 12 Document Milan Zacek – <strong>Le</strong> degréd’hyperstaticité d’un ouvrage est donné par lenombre de ruptures que cet ouvrage peutsupporter sans perte de stabilité d’ensemble- A Gauche Kobé 1995 - Document NISEE-USA - La réponse de cet ouvrage d’art, plus élevée que cellepour laquelle il avait été calculé et mis en œuvre, n’aurait sans doute pas entraîné sa ruine totale, si sa<strong>conception</strong> avait été hyperstatique plutôt qu’isostatique.- A droite, Ceyhan (Séisme d’Adana 1998) – Document P. Balandier pour AFPS - Malgré la <strong>des</strong>truction« en compression » <strong>des</strong> poteaux de sa façade sur rue (Hall d’entrée), la redondance <strong>des</strong> <strong>des</strong>centes decharges possibles par <strong>des</strong> éléments plus résistants sur l’arrière de la construction a sauvé cet immeublede la ruine totale.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 12


La formation de cette rotule plastique enpied de poteau ne compromet pas lastabilité d’ensemble de la structure etpermet, par incursion dans le domaine postélastiqueune dissipation d’énergieimportante•<strong>Le</strong>s <strong>structures</strong> monolithiques, (treillis tridimensionnels, coques…) sont par définition« hyperstatiques ».•Elles résistent bien aux séismes sous réserve de stabilité <strong>des</strong> sols.8.8. Question de la possible mise en résonance avec lesoscillations du solEn amont de l’utilisation réglementaire <strong>des</strong> accélérations lues sur les spectres <strong>des</strong> solsS 0 à S 3 , il est indispensable de vérifier s’il peut y avoir concordance entre la périodepropre fondamentale d’une construction (1° mode) et les pério<strong>des</strong> susceptibles d’êtreamplifiées par un site en fonction de sa raideur.Rappelons que les pério<strong>des</strong> propres calculées par le BET pour chaque mode sontindicatives, et que la réalité de la mise en œuvre leur confère une marge d’erreur plusou moins importante qui vient accroître celle qui existe sur la connaissance du filtragepar les sols <strong>des</strong> séismes plus ou moins lointains.Il faut vérifier la possibilité de mise en résonance et en tenir compte, sans pouvoirprétendre à une grande précision sur sa réalité lors d’un séisme futur venant d’unesource ou d’une autre.Si c’est possible, on optera pour un parti constructif donnant à la structure une périodefondamentale sensiblement éloignée <strong>des</strong> fréquences dominantes du site. Si la structureest régulière, le 1° mode, donc cette fréquence, sera dominant.Sinon le coût du dimensionnement de la structure au regard <strong>des</strong> mouvements attenduspeut être très onéreux sans garantie pour les résultats.Sur le site de l’église de Venelles, séisme de Lambescen 1909, ce sont les pério<strong>des</strong> courtes qui ont étéamplifiées, provoquant la mise en résonance de la nefde l’église, alors que le clocher plus élancé etapparemment très vulnérable, mais de période propreplus longue, a une réponse beaucoup plus faible et arésisté au séisme.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 45


8.9. Recherche de dissipativitéLa dissipation d’énergie dans la structure et dans les éléments secondaires (parplastification, rupture d’éléments fusibles, frottements, pose d’amortisseurs…) est uncomportement qui doit être recherché pour préserver la structure.Cette recherche sous-tend les stratégies de construction <strong>parasismique</strong> courantes (saufpour les ORS). En effet, bien maîtrisée, elle permet un gain de sécurité (maîtrise duniveau de contraintes pendant les secousses) et un gain économique (dimensionnementpour une action sismique réduite par q).A Anchorage, en 1964, - Document EQIIS - les allèges quidevaient coupler les voiles de cette façade n’étaient pas conçuespour plastifier. <strong>Le</strong>ur rupture fragile a permis une dissipationd’énergie non négligeable, mais bien moindre de celle que l’onaurait pu obtenir avec une <strong>conception</strong> appropriée de ces élémentsnon structuraux pour lesquels <strong>des</strong> dommages sont acceptables carréparables.8.10. Compatibilité <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de déformation de la structureavec celles <strong>des</strong> éléments non structurauxCas <strong>des</strong> ossatures à remplissages de maçonnerie.On pourrait considérer la maçonnerie de remplissage <strong>des</strong> ossatures comme élémentstructural pendant les séismes car contribuant au contreventement. Alors qu’elle estnon structurale en fonctionnement normal. Sous séisme mineur elle contribueeffectivement à limiter les déformations et a raidir la structure (abaissement de T), cequi peut s’avérer positif sur sols meubles.Sous séisme majeur, la maçonnerie rigide entre en conflit avec l’ossature flexible, sesbielles comprimées créent <strong>des</strong> poussées dans les nœuds d’ossature qui réduisent larésistance <strong>des</strong> poteaux au cisaillement. <strong>Le</strong> jeu existant de fait entre les deux matériauxsi la maçonnerie est posée a posteriori favorise la dislocation de celle-ci parmartèlement. L’ossature endommagée en têtes de poteau n’a plus la ductilité requise(les éventuelles rotules plastiques devraient se former sur les poutres). La question estdéveloppée dans le § ossatures de béton armé du volume 3 de ce cours.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 46


Séisme d’Izmit, 1999 – Document EERI – Ruine d’une ossature avec remplissage de maçonnerie.Autres exemplesEn général il convient de vérifier systématiquement les compatibilités de déformation.A gauche, Séisme d’Anchorage, 1964 – Document Karl V. Steingrugge – A droite, Séisme de SanFernando, 1971 – Docuement EERI – La raideur de la cage d’ascenseur n’était pas compatible avec laflexibilité de l’ossature.8.11. Vérification de la résistance aux efforts alternésLa présence d’éléments ou d’un système d’éléments ne pouvant travailler qu’en tractionet pas en compression ne permet pas de répondre à l’exigence de travail sous chargesalternées sans désordre. On admet ces désordres sur certains éléments constructifs(par exemple rotules plastiques ou éléments fusibles) mais pas sur tous. Il convient debien comprendre les efforts générés par le séisme aux différentes phases de l’oscillationet de vérifier, au delà du comportement d’ensemble, que chaque élément aura laréponse qu’on attend de lui selon sa fonction.<strong>Le</strong>s passerelles de communication entre deux bâtimentsdoivent résister non seulement à <strong>des</strong> efforts alternés, maisaux oscillations déphasées <strong>des</strong> deux <strong>structures</strong> qu’ellesrelient. Pour résister à l’action d’un séisme, leurs mo<strong>des</strong> deliaison sur chaque extrémité doit autoriser la translation et larotation.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 47


8.12. Adéquation <strong>des</strong> systèmes de franchissements entreporteurs et <strong>des</strong> conditions d’appui sur le sol<strong>Le</strong>s franchissements rigi<strong>des</strong> et de grande portée(poutres Vierendeel, treillis, poutres sous-tenduespar exemple), ou les franchissements n’ayantaucune résistance en traction (voûtes en pierrepar exemple) n’ont aucune ductilité et ne peuvents’adapter à <strong>des</strong> déplacements différentiels deleurs supports.En zone de sismicité élevée, sauf à pourvoir raidirefficacement le plan <strong>des</strong> appuis (maçonneries defaibles dimensions), pour éviter cesdéplacements, il convient d’éviter lesfranchissements ne travaillant pas en flexion (nonsusceptibles de formation de rotules plastiques).8.13. Critères réglementaires et économiquesAprès évaluation <strong>des</strong> facteurs souhaités pour un bon comportement dynamique de lastructure, à choisir en fonction du parti architectural du bâtiment en projet, le choixdéfinitif du système porteur se fera en fonction <strong>des</strong> critères généraux etcomportementaux suivants. <strong>Le</strong>s arbitrages dépendront <strong>des</strong> enjeux et <strong>des</strong> conditionséconomiques.Nature de l’ouvrage<strong>Le</strong>s exigences de performances sont plus ou moins importantes selon qu’un risquenormal ou d’un risque spécial doit être envisagé. Au delà de la stricte applicationréglementaire, l’incidence économique fait partie <strong>des</strong> critères d’arbitrage.- Dans le premier cas, risque normal, les stratégies de dissipativité permettentd’appliquer un coefficient minorant au calcul de la structure, et <strong>des</strong> économies.- Dans ce second cas, les déformations post-élastiques ne sont pas admises (soithyper rigidité, soit appuis <strong>parasismique</strong>s, ce qui est en général moins cher etpréserve les équipements).Zone sismiquePlus l’aléa est élevé, plus les exigences de bon comportement dynamique doivent l’être.Ils doivent l’être au delà de la simple application de l’accélération nominale de calculréglementaire qui va avec la zone.Hauteur et volumes de la constructionEn cas de gran<strong>des</strong> dimensions, certains matériaux et certaines mises en œuvre sontprohibées. Soit en amont <strong>des</strong> calculs par la loi, soit par les conséquences de mise enœuvre irréalistes au calcul pour parvenir au résultat recherché. (<strong>Le</strong>s co<strong>des</strong> italiens etaméricains précisent <strong>des</strong> hauteurs maximum selon les systèmes constructifs, parexemple pour la maçonnerie.)Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 48


8.14. Conclusion ?Ce volume consacré à la <strong>conception</strong> n’a pu que sensibiliser à la lecture <strong>des</strong> pointsauxquels il faut être vigilent lors de la <strong>conception</strong> d’une structure. <strong>Le</strong> projet, dans sacomplexité, doit les arbitrer par <strong>des</strong> choix judicieux.<strong>Le</strong> chapitre suivant qui fait le point sur les principes du contreventement d’uneconstruction, et le volume 3 consacré à la mise en œuvre en zone sismique endonneront <strong>des</strong> applications plus concrètes.S’il fallait faire une pré-conclusion, on pourrait dire que « construire <strong>parasismique</strong> » esttout sauf une liste de recettes toutes faites à appliquer.Chaque projet sur son site est unique. Il faut le penser non pas en termes de« solidité », mais de dynamique. Comprendre comment le site va filtrer leséisme de référence, et comment le bâtiment peut répondre à cette actionlocale en fonction de sa <strong>conception</strong>, et lui éviter les configurationsdéfavorables sur ce site là et pour ce programme là.Si cette condition est remplie, le dimensionnement suffisant et la mise enœuvre ductile ne sont plus que <strong>des</strong> « formalités ».Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 49


9. La question du contreventement9.1. Contreventement dans 3 plans orthonormés9.1.1. PrincipesPendant un séisme, une construction reçoit <strong>des</strong> charges horizontales qui, comme lescharges verticales, doivent être transmises jusqu’au sol d’assise de la construction parles éléments résistants (travaillant en flexion ou en cisaillement).Deux approches sont possibles:- Structures auto-stables : les <strong>des</strong>centes de charges dynamiques horizontalespassent par les mêmes éléments de structure que les charges statiques verticales(coques, treillis tridimensionnels, portiques croisés…)- Structures contreventées : les <strong>des</strong>centes de charges horizontales passent par<strong>des</strong> dispositifs spécifiques (systèmes articulés + contreventements triangulés parexemple…).Dans tous les cas, ces efforts doivent être repris par <strong>des</strong> fondations appropriées.<strong>Le</strong>s <strong>structures</strong> contreventées sont, pour un grand nombre de partis architecturaux,moins coûteuses que les <strong>structures</strong> auto-stables.<strong>Le</strong> contreventement d’une structure doit être horizontal (diaphragmes) et vertical(palées de stabilité) et dimensionné.La qualité <strong>des</strong> liaisons entre la structure et les éléments de contreventement, et engénéral la qualité de leur mise en œuvre, conditionne leur efficacité.Séisme de Kalamata – Document x - Ce type de ruine par empilement <strong>des</strong> dalles est typique d’uneabsence de contreventement vertical.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 50


9.1.2. Rôle <strong>des</strong> diaphragmes (éléments horizontaux ducontreventement)<strong>Le</strong> contreventement <strong>des</strong> plans horizontaux permet de transmettre et répartir les actionslatérales subies par la construction (et ses charges de fonctionnement) sur les élémentsde contreventement vertical. Chaque niveau, y compris les pans de toiture, doit êtrecontreventé.Un diaphragme rigide est caractérisé par son aptitude à rester en phase élastique, à secomporter comme une poutre horizontale (<strong>conception</strong> et mise en œuvre).Un diaphragme est considéré comme rigide s’il est plus rigide que les palées <strong>des</strong>tabilité.La flexibilité peut être due aux matériaux employés ou aux dispositions constructives(diaphragmes longs et étroits, ou percés de trémies trop importantes). Un diaphragmeest considéré comme flexible, relativement aux palés de stabilité.Par conséquence :- Un diaphragme rigide impose le même déplacement en tête de chaque élémentvertical, ce qui permet de solliciter équitablement toutes les palées de stabilité.En cas de rupture d’une palée de stabilité, la répartition <strong>des</strong> charges se faitautomatiquement sur les autres.- Un diaphragme flexible n’a pas un comportement dynamique continu de part etd’autre <strong>des</strong> éléments verticaux (palées, mais également poteaux), et chaqueélément reçoit une charge proportionnelle à la surface de plancher le concernantcomme pour les charges verticales.En présence de diaphragmes flexibles, le contreventement vertical doit être beaucoupplus important : une palée par file minimum dans chaque direction et à chaque niveau,le report de charge ne pouvant se faire de façon satisfaisante d’une file à l’autre.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 51


Influence de la géométrie sur la rigidité <strong>des</strong> diaphragmes – Document Milan Zacek9.1.3. Rôle <strong>des</strong> palées (éléments verticaux du contreventement)<strong>Le</strong>s éléments du contreventement vertical, ou « palées de stabilité », doivent résisteraux efforts horizontaux dans leur plan et assurer la <strong>des</strong>cente <strong>des</strong> charges dynamiquesvers les fondations.<strong>Le</strong>s déformations acquises après séisme (Kobé,1995, document NISEE) de cette structure en boisqui n’est pas allée jusqu’à l’effondrement illustrentbien les sollicitations auxquelles elle a dû résister.9.2. La nature <strong>des</strong> contreventements : rigi<strong>des</strong> - flexibles9.2.1. En plan<strong>Le</strong>s diaphragmes rigi<strong>des</strong> appartiennent à deux familles constructives :9.2.1.1. Diaphragmes « plaques »La transmission <strong>des</strong> charges se fait par l’ensemble de la matière du diaphragme, enbois, en béton armé, en matériaux composites. <strong>Le</strong>s différents types de planchers ettoitures « plaques » ne constituent un diaphragme rigide que dans le respect decertaines dispositions constructives qui assurent un comportement dynamiquesatisfaisant.- Solidarisation impérative avec les chaînages périphériques et poutres qui assurent la liaisonavec les palées de stabilité.- Renforcement <strong>des</strong> bords <strong>des</strong> trémies dont les dimensions doivent être limitées (sinon,dispositions compensatrices pour éviter les déformations du diaphragme).- Si la « plaque » est constituée de plusieurs couches, liaisons entre les couches de façon àassurer un comportement dynamique homogène.- En cas de béton armé éviter les reprises de coulage du béton entre la dalle et les chaînages,poutres, chapiteaux…Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 52


Sur cette illustration les dalles préfabriquées de béton armées sont effectivement rigi<strong>des</strong>, mais n’ont pasassuré leur rôle de diaphragme rigide sous séisme en raison de la faible qualité <strong>des</strong> liaisons périphériquesqui n’ont pas permis un comportement solidaire entre les planchers et les murs. Un séisme plus violentaurait provoqué la ruine totale de la construction.Exemples de diaphragmes plaques- Dalle pleine de béton armé coulé en place- Dalle pleine de béton armé coulé en place sur prédalles- Dalles préfabriquées en béton armé- <strong>Plan</strong>chers à dalle de compression sur poutrelles en entrevous- <strong>Plan</strong>chers à dalle de répartition sur tôles d’acier profilées- <strong>Plan</strong>chers et pans de toiture bois à panneaux de contreplaqué- <strong>Plan</strong>chers et pans de toiture à lames de bois massifChaque type de plaque pour chaque type de matériaux utilisés doit faire l’objet d’une mise en œuvreprécise pour assurer effectivement sa fonction de diaphragme rigide.<strong>Le</strong>s règles de construction précisent ces mises en œuvre.9.2.1.2. Diaphragmes « triangulés »Ce type de diaphragmes concerne plutôt les ossatures métalliques et les gran<strong>des</strong>portées qu’ils permettent avec <strong>des</strong> masses réduites. Triangulations et réseaux(utilisation <strong>des</strong> tirants en phase de traction et <strong>des</strong> barres en traction et compression).Ce sont de bonnes solutions constructives en toiture par exemple.- <strong>Plan</strong>chers et toitures raidis par <strong>des</strong> poutres au vent ou <strong>des</strong> tirants diagonaux.- <strong>Plan</strong>chers et toitures constitués de <strong>structures</strong> en réseau rigi<strong>des</strong>, en plan outridimensionnels.Exemples de diaphragmes triangulés- <strong>Plan</strong>chers et pans de toitures raidis par <strong>des</strong> poutres au vent- <strong>Plan</strong>chers et pans de toitures raidis par <strong>des</strong> tirants en diagonale- <strong>Plan</strong>chers et toitures en réseaux rigi<strong>des</strong>9.2.1.3. Localisation <strong>des</strong> diaphragmesOn doit trouver un diaphragme (contreventé dans son plan) à chaque plancher et dansles plans de toiture. Rappelons qu’il doit transmettre équitablement l’action horizontaledu séisme aux palées de stabilité (ne pas confondre palées et porteurs en statique)9.2.2. En élévationTous les types de palées de stabilité n’ont pas la même rigidité.<strong>Le</strong> choix du type de contreventement dépend de la nature de la structure, en tenantcompte du parti constructif, que l’on recherche plus ou moins rigide selon lescaractéristiques dynamiques du site (notamment sol plus ou moins meuble) pour éviterla mise en résonance de la construction.<strong>Le</strong> parti du contreventement doit être homogène.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 53


En plan : sachant que ce sont les palées les plus rigi<strong>des</strong> qui conditionnent lacinématique de la structure, il faut savoir que ce n’est qu’après leur rupture que <strong>des</strong>palées plus flexibles reprendraient les charges sismiques. On peut envisager cescénario, par exemple voiles plus portiques croisés, pour raidir une ossature à portiqueset bénéficier de la chute de contraintes lors d’un éventuel endommagement <strong>des</strong> voiles,mais la disposition <strong>des</strong> palées les plus rigi<strong>des</strong> ne doit en aucun cas favoriser la torsiond’ensemble de la structure.En élévation : nous avons vu que les hétérogénéités de raideurs entr niveaux doiventrester très faibles pour ne pas avoir de mo<strong>des</strong> d’oscillation complexes générant <strong>des</strong>accumulations de contraintes.<strong>Le</strong>s palées de stabilité courbes (réponse au parti architectural), doivent constituer unecoque rigide (pas de maçonnerie).9.2.2.1. Panneaux rigi<strong>des</strong><strong>Le</strong>s types de palées suivants sont les plus rigi<strong>des</strong> (chacun pour un système constructifcohérent dans le choix de ses matériaux et de leur mise en œuvre.- Maçonnerie confinée- Voiles de béton ou béton armé- Panneaux de bois massif- Panneaux de bois contreplaquéSéisme d’El Asnam. La ruine <strong>des</strong> panneaux de remplissage (maçonnerie) de l’ossature de béton arméillustre le fait qu’un « matériau rigide » dont la mise en œuvre est défaillante (ici, problème ducomportement non solidaire entre l’ossature et le remplissage), ne constitue pas une palée de stabilité.9.2.2.2. Palées triangulées<strong>Le</strong>s travées triangulées sont <strong>des</strong> systèmes de contreventement assez rigi<strong>des</strong>. Ellespeuvent être constituées de :- Tirants en diagonale (ne travaillent pas en compression, fatiguent sous les effortsalternés et dissipent très peu d’énergie)- Barres en diagonale, en V, en X ou autres (attention à la création de tronçonscourts)- HaubanageEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 54


<strong>Le</strong> parti pris pour ce bâtiment (Pointe-à-Pitre) aété de le contreventer par une triangulationglobale en façade.Exemple de contreventement en façade par croix de St André sur chacune <strong>des</strong> travées. Il s’agit d’un typede contreventement triangulé plutôt flexible qui autorise <strong>des</strong> déformations non négligeables. <strong>Le</strong>s tirantsles plus sollicités ont plastifié, certains on rompu, mais la redondance <strong>des</strong> palées de stabilité a permis <strong>des</strong>reports de charges qui ont sauvé ce bâtiment hyperstatique. <strong>Le</strong>s tirants défectueux peuvent êtreremplacés à l’issue du séisme.Chantier du palais de justice de Grenoble. Document P. Balandier - <strong>Le</strong> parti constructif de cette ossatured’acier a été de contreventer par <strong>des</strong> barres le noyau <strong>des</strong> cages d’escalier et d’ascenseurs (situé de façonsymétrique en plan) et les extrémités du bâtiment. Contrairement aux tirants <strong>des</strong> croix de St André ci<strong>des</strong>sus,les sections sont susceptibles de travailler en compression. <strong>Le</strong>ur éventuelle plastification est« maîtrisée » par la localisation préférentielle <strong>des</strong> possibles rotules plastiques aux extrémités <strong>des</strong> barres.Il est possible de contreventer une ossature debéton armé par <strong>des</strong> croix de St André en acier.Dans le cas présent, afin de réduire lessollicitations, un dispositif d’amortisseur partirants. Ainsi, lors d’un séisme unepartie de l’énergie dynamique esttransformée en chaleur.frottement a été installé à la jonction <strong>des</strong> deuxEléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 55


Autre mode de contreventement triangulé par barres d’une ossature d’acier. <strong>Le</strong>ur disposition en V inversépermet de ne pas exercer de poussée dans le nœud d’ossature pendant la phase de compression. Il esten effet préférable en cas de sollicitation importante de provoquer la plastification au milieu de la poutreplutôt que la formation d’une articulation dans le nœud qui doit rester un encastrement.9.2.2.3. Arcs et portiques<strong>Le</strong>s portiques sont rigi<strong>des</strong> dans leurs nœuds, mais flexibles dans leurs éléments. Unportique bien conçu et dimensionné est une palée de stabilité. Dans ce cas là on vaconsidérer que toutes les travées de toutes les files doivent avoir la même raideur dansun sens donné, pour ne pas créer de point dur. <strong>Le</strong>s ossatures à portiques croisés sontdonc en principe autostables. Mais elles autorisent <strong>des</strong> déformations importantes. Aussiil est fréquent de leur associer <strong>des</strong> éléments de contreventement pour leur donner uncomportement plus rigide de façon plus économique qu’en augmentant la section <strong>des</strong>poteaux. On choisira les palées rendues ainsi plus rigi<strong>des</strong> de façon à ce que leurimplantation ne génère pas de torsion d’ensemble.<strong>Le</strong>s arcs (lamellé-collé, acier) sont rigi<strong>des</strong> dans leur plan. Il est nécessaire de lesarticuler afin qu’ils puissent supporter les tassements de sol différentiels éventuels.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 56


9.3. Nombre et localisation <strong>des</strong> paléesElles doivent être en nombre suffisant et disposées pour résister aux efforts de flexionet de torsion (couple). C’est à dire qu’elles doivent être disposées de façon à assurer lamême rigidité dans les deux directions :- mais non concourantes pour éviter les torsions d’axe vertical,- à tous les étages (pas de niveau flexible),- de préférence périphériques (long bras de levier depuis le centre de rigidité), etsymétriques (CR=CG),- de préférence sur les angles si l’ensemble <strong>des</strong> faça<strong>des</strong> ne peut participer aucontreventement,- éventuellement par noyaux, disposés de façon à ce que CR=CG- suffisamment larges pour offrir la meilleure résistance à la flexion, au cisaillement età l’arrachement.Si les diaphragmes sont rigi<strong>des</strong> il suffit en principe de trois palées par niveau : une danschaque direction (translation), plus une pour créer un couple s’opposant à la rotation).Redondance souhaitable.Si les diaphragmes sont flexibles il faut au moins une palée par file dans chaquedirection et à tous les étages.La disposition <strong>des</strong> palées doit conférer à chaque niveau une rigidité comparable(translation et torsion) : homogénéité en nombre, en nature et en localisation.Eventuellement une rigidité croissante vers le bas (sans variation d’étage à étagesupérieure à 20%).Idéal :- superposer les palées de stabilité pour constituer <strong>des</strong> consoles verticalessuffisamment larges, avec un avantage à les disposer dans les angles du bâtiment- favoriser l’existence de bielles de compression à l’échelle <strong>des</strong> faça<strong>des</strong>.Impératif :- tous les niveaux contreventés (pas de niveau flexible).<strong>Le</strong> mode de contreventement doit assurer <strong>des</strong> rigidités comparables à tous les niveaux de la construction.Ici, le niveau inférieur contreventé par portiques (flexibles) n’est pas compatible avec la présence decontreventements raidis <strong>des</strong> par plaques rigi<strong>des</strong> dans les étages.<strong>Le</strong>s particularités constructives <strong>des</strong> différents systèmes de contreventementseront développées au volume 3 de ce cours de construction <strong>parasismique</strong>.Par exemple niveau comprenant <strong>des</strong> murs et niveau ne comprenant que <strong>des</strong> poteauw.Eléments de <strong>conception</strong> <strong>parasismique</strong> à l’usage <strong>des</strong> techniciens du bâtimentPatricia BALANDIER pour DDE Martinique – SECQUIP – Juillet 2001 - page 57

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