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DOSSIER PSYCHO-ONCOLOGIE - Institut Jules Bordet Instituut

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D O S S I E RP S Y C H O - O N C O L O G I EMieux communiquer avec les patientset leurs proches: un défi quotidienpour les médecins, les infirmières etles équipes soignantesIsabelle Merckaert, Clinique de Psycho-oncologie et des Soins Supportifs, <strong>Institut</strong> <strong>Jules</strong> <strong>Bordet</strong>et Unité de Recherche en Psychosomatique et Psycho-oncologie, Université Libre de BruxellesIsabelle.Merckaert@ulb.ac.beAu cours des dernières décennies, deux évolutions sociologiquesmajeures ont influencé la relation médecin-malade.D’une part, les sciences biomédicales ont réalisé des progrèsdiagnostiques et thérapeutiques vertigineux qui ont participé audéveloppement du mythe d’une médecine qui guérit tout. D’autrepart, les progrès thérapeutiques ont fait reculer l’image négativedu cancer et ont permis au mouvement d'information des patientsde se développer. Ces divers progrès ont, en outre, entraînéune multiplication des intervenants médico-psycho-sociaux. Letravail interdisciplinaire fait partie dès lors de la prise en charge d’unpatient atteint d’un cancer, posant aux soignants le défi d’articulerglobalité de la prise en charge et spécificité des interventions.La relation soignant-soigné, telle qu’elle est envisagée, se construitautour de trois grands objectifs : la mise en place d’unerelation thérapeutique satisfaisante, la facilitation des échangesd’information et la participation du patient à la prise de décisionthérapeutique. De tels objectifs supposent que le patient puisseinfluencer le cours du traitement par ses réactions et qu’il soitplacé au centre du processus thérapeutique. Les cancers peuventprovoquer des réactions psychologiques très variées qui,régulièrement, évoluent vers des troubles tels que de l’anxiété oude la dépression. Ainsi, le soignant est-il fréquemment confrontéà des patients présentant des signes de détresse émotionnelleet il est dès lors essentiel qu’il soit en mesure de répondre demanière adéquate à ces réactions psychologiques.De nombreux facteurs peuvent influencer négativement le modede communication des soignants avec le patient cancéreux: manquede temps, absence d’un cadre intime favorisant les échanges,... Des compétences insuffisantes en communication ouune mauvaise connaissance des problématiques psychosocialespropres à chaque malade peuvent également nuire à laqualité relationnelle.Face à la complexité croissante de la communication en oncologieet à une demande accrue de formation, différentes initiativesde formation des soignants à la communication ont été développéesnotamment par l’équipe de la Clinique de Psychooncologiede l’<strong>Institut</strong> <strong>Jules</strong> <strong>Bordet</strong> et par le C.A.M., Groupe deRecherche et de Formation (asbl). Changer la manière dont oncommunique est difficile car la communication est en grandepartie automatique et dépend des habitudes de chacun. Apprendreà utiliser de nouvelles stratégies de communication prenddonc du temps. De nombreuses recherches ont montré l’efficacitédes formations intensives utilisant les techniques de jeuxde rôle et centrés sur les difficultés rencontrées par les participantsdans leur pratique clinique quotidienne 1-8 . Le tableau 1reprend différents modules de formation disponibles actuellement.Tableau 1: Modules de formation à la communicationmédecin-malade disponibles actuellementCommunication de mauvaises nouvelles (4h)Communication dans le contexte d’une procédurede consentement éclairé (2h)Communication d’examens susceptibles de faire peur (2h)Communication à propos des médecines parallèles (2h)Communication à propos de la sexualité et de l’imagede soi: (2h)Communication dans le contexte d’une demandede collusion (4h)Communication dans le contexte de la transitioncuratif-palliatif (2h)Communication avec un patient en phase terminale (4h)Communication dans le contexte d’une demanded’euthanasie (4h)Communication dans le contexte d'un deuil (4h)Communication dans le contexte d'un sevragetabagique (4h)Communication avec des enfants ou des adolescentsatteints d'affection cancéreuse (4h)Pour toute demande de formation veuillez vous adresserà Mme Hubert au C.A.M., Groupe de Rechercheet de Formation (asbl), secrétariat: 02/538 03 27en charge globale dépassant la simple multiplication désorganiséed’intervenants.De nombreux facteurs peuvent influencernégativement le mode de communicationdes soignants avec le patient cancéreuxAider les membres des équipes à relever le défi d’une prise encharge de qualité par le biais d’une formation des équipes à lacommunication et au travail interdisciplinaire permettrait d’améliorerla qualité des soins donnés aux patients et de diminuer lestress professionnel de chaque membre de ces équipes. Cependant,même si la nécessité des formations au travail interdisciplinaireest reconnue, le contenu et l’efficacité de ces formationsrestent à tester. C’est pourquoi notre équipe de recherche, avecle soutien financier du FNRS-Section Télévie, évalue actuellementun programme de formation au travail interdisciplinaire orientéPHOTO DE COUVERTURE…vers les membres d’équipes de radiothérapie de 4 grands centresanti-cancéreux francophones. Ce programme permettrade déterminer l’impact de telles formations non seulement sur lacommunication établie par les membres de ces équipes soignantesmais également sur l’adaptation des patients à destraitements longs tels que les traitements de radiothérapie. ■Références1. Delvaux N, Merckaert I, et al: Cancer 103:2397-2411, 2005.2. Delvaux N, Razavi D, et al: British Journal of Cancer 90:106-14, 2004.3. Razavi D, Delvaux N, et al: British Journal of Cancer 87:1-7, 2002.4. Razavi D, Merckaert I, et al: Journal of Clinical Oncology 21:3141-9, 2003.5. Merckaert I, Libert Y, et al: Psychooncology, 2007.6. Merckaert I, Libert Y, et al: Cancer 104:411-421, 2005.7. Liénard A, Merckaert I et al: Ann Oncol 17:1450-8, 2006.8. Liénard A, Merckaert I, Psychooncology, 17:488-96, 2007.… les progrès thérapeutiques ont fait reculerl’image négative du cancerTout au long de leur parcours oncologique, les patients sontconfrontés à de nombreux intervenants médicaux et paramédicaux.Il est dès lors essentiel que la communication qui s’établitentre le patient et tous les membres des équipes soignantessoit tournée vers le patient. Rien de pire pour un patient qued’être le témoin d’échanges entre les soignants dont il est exclualors qu’il est physiquement présent. La question se pose doncà l’heure actuelle du développement de programmes de formationorientés vers l’ensemble des membres des équipessoignantes. On peut en effet supposer qu’une formation autravail interdisciplinaire visant à améliorer l’intégration des différentescommunications établies par les soignants avec chaquepatient, en réduisant au maximum les carences et redondancesen information et en soutien permettrait de développerchez les patients et leurs proches, la représentation d’une priseL’équipe du réseau Psycho-oncologie de l’ULB. De gauche à droite et rang par rang:1 er rang: Darius Razavi, Anne-Sophie Gibon, Françoise Daune, Grigori Stefos, Myriam Obiolset Marie-France Jaivenois.2 e rang: Lucie Dossogne, Julie Meunier, Serge Marchal, Angélique Moucheux, Sandrine Vandenbossche,Aurore Liénard, Sevim Samanci et Colombine Mayer.3 e rang: Behrouz Riahi, Dominique Lossignol, Jean-François Durieux, Yves Libert, Isabelle Merckaert,Laurence Wauthier et Odile Bonamis.4 e rang: Julie Beckers, Isabelle Libert, Valérie Mérien, Christine Farvacques et Florence Defays.Photo de couverture ainsi que portraits en p. 2, 6, 7, 9, 11 et 12: © Behrouz RiahiJOURNAL DU RÉSEAU CANCER DE L’UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLESN°12 – JANVIER-FÉVRIER-MARS 20091213JOURNAL DU RÉSEAU CANCER DE L’UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLESN°12 – JANVIER-FÉVRIER-MARS 2009

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