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Au fil des saisons - Comptoir Agricole

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<strong>Au</strong> <strong>fil</strong> l e j o u r n a l d e s a d h é r e n t s<br />

<strong>des</strong><br />

d u c<br />

<strong>saisons</strong><br />

o m p t o i r a g r i c o l e<br />

Quand l’histoire<br />

et l’actualité<br />

se mêlent<br />

SommairE<br />

doSSiEr avis de tempête<br />

sur les engrais Page 3<br />

La hausse du prix <strong>des</strong> engrais azotés est rudement ressentie par<br />

les producteurs. Retour sur un phénomène qui va en s’amplifiant.<br />

Page 2 La vie du <strong>Comptoir</strong><br />

rapport d’activité<br />

de l’exercice 2003/04<br />

Un métier de l’entreprise : l’accueil<br />

Sylvie Kastner, standardiste,<br />

et odile Knab, préposée au courrier<br />

Page 4 témoignage<br />

L’histoire du <strong>Comptoir</strong> racontée<br />

par quatre jeunes retraités<br />

Les brèves du <strong>Comptoir</strong><br />

Unter Uns<br />

# 1 0 • h i v e r 2 0 0 4 / 2 0 0 5<br />

Nos assemblées de section et l’assemblée générale ont été, comme à chaque fois, <strong>des</strong><br />

moments forts de notre vie coopérative. Et cela pour la quatre vingt-dix neuvième fois !<br />

Pour l’heure, il est question pour chacun de bien préparer son année 2005. Les labours se<br />

terminent et chacun pense à ses appros. Le prix <strong>des</strong> engrais est dans tous les esprits. Nous<br />

y revenons longuement dans ce numéro.<br />

Edito<br />

Un siècle d’expérience… au service de l’avenir<br />

2005 sera l’année du centenaire du <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong>.<br />

L’expérience vécue par notre coopérative, au <strong>fil</strong> <strong>des</strong> vicissitu<strong>des</strong><br />

historiques qui ont marqué l’Alsace, mais aussi <strong>des</strong> progrès<br />

techniques enregistrés par nos activités de production, démontre<br />

bien la capacité <strong>des</strong> agriculteurs à s’organiser collectivement<br />

pour promouvoir <strong>des</strong> initiatives dynamiques et <strong>des</strong><br />

réponses adaptées à l’évolution de notre société.<br />

C’est dans cet esprit que se sont réalisées par exemple la reprise<br />

de l’Union <strong>Agricole</strong> et la constitution du groupe <strong>Comptoir</strong><br />

<strong>Agricole</strong>.<br />

La force du <strong>Comptoir</strong> a résidé dans son ancrage professionnel<br />

avec une coopérative proche de ses adhérents et étroitement<br />

connectée avec les opportunités <strong>des</strong> marchés alsaciens et<br />

rhénans.<br />

Le premier atout d’une coopérative réside en effet dans la<br />

confiance que lui accordent ses adhérents et qui lui permet<br />

d’initier <strong>des</strong> projets aussi ambitieux que rigoureux.<br />

Certes il a fallu que se construisent progressivement les équipements<br />

nécessaires à la performance et à l’efficacité. Mais<br />

ils ont toujours été dictés par la volonté du meilleur service<br />

aux producteurs et par le souci d’une compétitivité renforcée<br />

auprès <strong>des</strong> principaux acheteurs.<br />

<strong>Au</strong>jourd’hui, la <strong>fil</strong>ière céréalière alsacienne est certainement<br />

celle qui bénéficie de la meilleure structuration régionale avec<br />

<strong>des</strong> finalités commerciales que beaucoup de concurrents nous<br />

envient, notamment vers l’alimentation humaine.<br />

Mais cette orientation n’a pu être concrétisée qu’avec <strong>des</strong> démarches<br />

qualitatives qu’il faut en permanence renforcer. Ces<br />

démarches sont le fruit du savoir-faire de nos producteurs, <strong>des</strong><br />

potentialités agronomiques de nos sols, mais aussi <strong>des</strong> applications<br />

scientifiques et techniques diffusées et encouragées par<br />

la profession et par la coopérative, ainsi que <strong>des</strong> compétences<br />

<strong>des</strong> cadres et services administratifs.<br />

Après un siècle d’existence, notre coopérative veut honorer<br />

tous ceux qui ont contribué à son développement et à sa réussite<br />

; mais elle veut aussi aller de l’avant pour affronter les formidables<br />

défis qui sont lancés aujourd’hui à notre agriculture.<br />

L’année 2005 célèbrera donc cet anniversaire, mais elle sera<br />

aussi une période stratégique pour la mise en œuvre d’une<br />

réforme de la PAC qui affecte directement le secteur céréalier.<br />

Or, face aux nouveaux enjeux de cette réforme, le <strong>Comptoir</strong><br />

<strong>Agricole</strong> reste un atout essentiel, pour l’adaptation et la consolidation<br />

de notre agriculture régionale.<br />

Eugène Schæffer<br />

Président du Conseil d’Administration


LA VIE DU COMPTOIR<br />

LES CHIFFRES DU COMPTOIR<br />

Rapport d’activité<br />

de l’exercice 2003/04<br />

(1 er juillet 2003 -> 30 juin 2004)<br />

L’activité « Collecte et vente de céréales & oléagineux »<br />

Avec 388 000 tonnes, la collecte totale de l’exercice recule d’environ 20% par rapport<br />

à celle de 2002, soit de presque 95 000 tonnes ! Les conditions climatiques de<br />

l’année - marquées par un été sec et caniculaire - ont pénalisé les cultures du blé et<br />

du maïs dont les rendements ont chuté en moyenne d’une quinzaine de quintaux<br />

à l’hectare…57 000 tonnes de blé et 326 000 tonnes de maïs auront finalement été<br />

collectées par le <strong>Comptoir</strong> dans <strong>des</strong> conditions exceptionnelles de récolte pour le<br />

Le chiffre d’affaires<br />

Les produits d’exploitation de la Coopérative s’élèvent à 96.1 millions d’euros, en<br />

baisse de près de 13 millions par rapport à l’an passé. La contribution <strong>des</strong> différentes<br />

activités à ce résultat se répartit comme suit :<br />

Céréales et Oléagineux 50.9 M�<br />

Approvisionnement 36.3 M�<br />

Prestations et transferts<br />

de charges 7 M�<br />

Pommes de terre 1.9 M�<br />

PORTRAIT D’Un MéTIER DE LA COOPéRATIVE<br />

Suivez le guide !<br />

Parce que le <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong> emploie près de 200 salariés, dont<br />

une quarantaine au siège à Hochfelden, il n’est pas forcement aisé<br />

d’y trouver le bon interlocuteur ! Et c’est bien là que réside tout<br />

l’enjeu <strong>des</strong> missions de Sylvie Kastner, standardiste, et Odile Knab,<br />

préposée au courrier, qui, jour après jour, mettent leur disponibilité<br />

et leur professionnalisme au service <strong>des</strong> nombreux adhérents<br />

et clients du <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong>.<br />

« Dans la joie et la bonne humeur », telle pourrait être la<br />

devise de Sylvie qui occupe depuis maintenant quatre<br />

ans le hall d’accueil du siège à Hochfelden. Depuis son<br />

bureau, elle traite quotidiennement, de 70 à 140 appels<br />

téléphoniques, selon la période de l’année. Trier<br />

les appels, apporter <strong>des</strong> réponses aux gens et le cas<br />

échéant, les orienter vers les bons interlocuteurs, autant<br />

de missions qui nécessitent une solide organisation<br />

en amont. « En plus de connaître chaque service et la<br />

nature exacte de leurs missions, je centralise les plannings<br />

<strong>des</strong> responsables sur l’ensemble <strong>des</strong> sites du <strong>Comptoir</strong><br />

<strong>Agricole</strong> ». Une logistique rigoureuse qui lui permet de<br />

savoir quand et comment joindre chacun d’entre eux, à<br />

n’importe quel moment.<br />

Aiguiller les informations est également la mission<br />

d’Odile, qui a uni son <strong>des</strong>tin au <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong> il y<br />

a 34 ans déjà. Chaque matin, elle prend connaissance<br />

d’environ 300 courriers qu’elle répartit ensuite sur l’ensemble<br />

<strong>des</strong> services concernés. Une tâche, là aussi importante,<br />

puisque de ce premier tri dépend la rapidité<br />

du traitement <strong>des</strong> plis.<br />

Un emploi du temps soutenu<br />

Toutefois, leur investissement<br />

ne se limite pas à cette seule<br />

fonction. C’est ainsi, qu’au <strong>fil</strong> <strong>des</strong><br />

ans, Sylvie a vu son poste s’enrichir<br />

de nouvelles tâches, à sa<br />

plus grande joie. « Je n’aime pas<br />

la routine. <strong>Au</strong>ssi, dès que j’ai eu à<br />

ma disposition un ordinateur, j’ai<br />

proposé mon aide à certains services qui connaissent <strong>des</strong><br />

surcharges saisonnières de travail. Si bien qu’aujourd’hui<br />

en plus d’assurer l’accueil, le standard et l’affranchissement<br />

du courrier, j’effectue <strong>des</strong> saisies informatiques et <strong>des</strong> classements.<br />

Avec Odile, nous gérons les comman<strong>des</strong> de fournitures<br />

pour tout le <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong>. Enfin je suis en charge<br />

de missions aussi diverses que les comman<strong>des</strong> de fioul, la<br />

vente de billets de piscine et de cinéma pour le comité d’entreprise,<br />

ou encore l’organisation <strong>des</strong> fêtes de Noël… ». Et<br />

malgré son emploi du temps digne d’un marathonien,<br />

Sylvie se fait toujours un plaisir d’accueillir et de faire<br />

patienter les visiteurs en leur offrant un petit café.<br />

<strong>Au</strong> <strong>fil</strong> <strong>des</strong> <strong>saisons</strong><br />

2<br />

maïs : cinq « petites » semaines de moisson et une teneur moyenne en eau de 25%,<br />

largement inférieure à la normale !<br />

La sécheresse et la canicule ont touché toute l’Europe et la pénurie a fait flamber les<br />

cours <strong>des</strong> céréales. La hausse profitera cependant à peu d’intervenants sur le marché,<br />

une grande partie <strong>des</strong> transactions commerciales ayant déjà été réalisée.<br />

<strong>Au</strong> final la coopérative aura pu payer à ses adhérents producteurs de maïs un prix<br />

supérieur de près de 20% à celui de l’an passé.<br />

L’activité « Approvisionnement »<br />

L’augmentation du chiffre d’affaires global de près de 1 million d’euros est essentiellement<br />

due à la progression de celui <strong>des</strong> engrais azotés — les « simples » comme les<br />

« ternaires » — dont les prix ont eux aussi flambé ! Le déséquilibre de l’offre et de la<br />

demande consécutif aux restructurations <strong>des</strong> usines de production d’engrais, l’augmentation<br />

<strong>des</strong> cours <strong>des</strong> matières premières ainsi que du coût du fret ont constitué<br />

les principaux facteurs haussiers de ce marché.<br />

L’activité « Pommes de terre »<br />

Le chiffre d’affaires de cette « jeune » section de la coopérative avoisine les deux<br />

millions d’euros ; il progresse de 40% alors que les tonnages vendus en « primeurs »<br />

augmentent de plus d’un tiers.<br />

Les investissements<br />

Les montants investis s’élèvent à 2.9 millions d’euros. Un tiers de cette enveloppe correspond<br />

à la première tranche (dépôt + station d’engrais vrac) du site d’Ebersheim.<br />

Le restant <strong>des</strong> dépenses d’investissement correspond à diverses installations visant<br />

à améliorer le fonctionnement de nos silos, à l’acquisition et l’aménagement de terrains,<br />

à du matériel de manutention et de transport, à du matériel informatique.<br />

La structure du bilan témoigne de l’indépendance et de la solidité<br />

financière de la coopérative.<br />

La confiance accordée par ses adhérents constitue un réel encouragement pour les<br />

administrateurs et personnels de la coopérative qui ont ainsi à cœur de se montrer<br />

dignes d’un tel soutien. Ces comportements témoignent de la réussite de l’action<br />

entreprise et développée par le Comte d’Andlau lors de la création du <strong>Comptoir</strong><br />

<strong>Agricole</strong> en 1905 !<br />

Odile Knab (à gauche) et Sylvie Kastner<br />

Il en va de même pour Odile qui a également plusieurs<br />

cor<strong>des</strong> à son arc. En charge de la gestion <strong>des</strong> courriers<br />

entrants, <strong>des</strong> vérifications de situations, et de saisies<br />

informatiques, elle assure aussi la mise sous plis <strong>des</strong><br />

envois en nombre du <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong>. Des situations<br />

de comptes aux flashs techniques ; <strong>des</strong> factures dépôts<br />

aux envois du Fil <strong>des</strong> Saisons aux <strong>des</strong>tinataires institutionnels,<br />

ce sont <strong>des</strong> dizaines de milliers de courriers qui<br />

chaque année passent entre ses mains. Enfin c’est elle<br />

qui prend en charge le standard lorsque sa co-« équipière<br />

» est en congé.<br />

Vous avez dit polyvalentes ?


doSSiEr<br />

Avis de tempête sur les engrais<br />

Alors que le bilan d’une campagne riche en rebondissements<br />

n’est pas encore totalement tiré, les adhérents du <strong>Comptoir</strong><br />

<strong>Agricole</strong> réfléchissent déjà à leurs appros 2005. Et la question<br />

du prix <strong>des</strong> engrais commence à occuper les esprits. <strong>Au</strong> Fil<br />

<strong>des</strong> Saisons en fait le dossier du trimestre afin de permettre à<br />

chacun de comprendre les enjeux.<br />

Une situation n’est jamais le fruit du hasard, mais plutôt la conjonction de différents<br />

événements. C’est exactement ce qui se passe sur le marché <strong>des</strong> engrais azotés.<br />

Suite à la fermeture inéluctable de plusieurs sites de production ouest européens,<br />

la France se retrouve plus que jamais tributaire de fournisseurs de moins en moins<br />

nombreux et basés de plus en plus loin. Mais voilà, le prix du pétrole s’envole et<br />

la facture énergétique s’alourdit. Et la fabrication <strong>des</strong> engrais azotés est très gourmande<br />

en énergie… Ajouter à cela une demande croissante de pays émergents<br />

comme la Chine, l’Inde ou l’Amérique du sud et voilà pourquoi la situation est plus<br />

que jamais tendue. Malgré un dollar faible par rapport à l’euro.<br />

Acte un : Des fournisseurs de moins en moins nombreux.<br />

Une demande croissante vers l’Asie.<br />

La catastrophe AZF de Toulouse est encore dans tous les esprits. Dans nos pays ouest<br />

européens, ammonitrate devient synonyme de matière dangereuse. Une situation<br />

qui ne fait qu’accélérer un mouvement de fermeture de sites industriels.<br />

Depuis 3 ans, l’Europe de l’Ouest a perdu plus du tiers de ses capacités de production<br />

d’engrais pour atteindre entre 6 et 8 millions de tonnes aujourd’hui. <strong>Au</strong> total, l’Union<br />

Européenne ne représente plus qu’environ 5% de la fourniture totale mondiale (environ<br />

130 millions de tonnes). Les pays de l’ex bloc soviétique restent donc les seules<br />

origines possibles avec l’Amérique du Nord et les pays du Proche Orient, dans la<br />

mesure où nos plus proches voisins préfèrent exporter vers les pays émergents.<br />

Tendance <strong>des</strong> flux d’engrais azotés à travers le monde<br />

Origines <strong>des</strong> engrais<br />

Amérique du Nord<br />

Europe de l‘Ouest<br />

CEI<br />

Proche Orient<br />

Ce phénomène de concentration se retrouve également parmi les pays importateurs.<br />

Notre consommation stagne voire diminue sous l’effet conjugué d’un raisonnement<br />

croissant de la fertilisation et d’une réglementation très stricte. Mais il n’en est pas<br />

de même dans les pays émergents. A elle seule, la Chine consomme le quart de la<br />

production mondiale, avec une frénésie d’importation sans précédent, qui touche<br />

d’ailleurs un grand nombre de matières premières. De grands pays agricoles comme<br />

la France ne pèsent plus très lourd dans la balance face à de tels mastodontes.<br />

Asie du Sud 17%<br />

Asie de l’Est 5%<br />

Amérique du Nord 16%<br />

Principales zones importatrices<br />

Chine 27%<br />

Amérique Latine 9% Europe de l’Ouest 12%<br />

Merci à l’Union Est Agro pour son aimable collaboration à ce dossier.<br />

Total Asie = 49%<br />

<strong>Au</strong>tres 9%<br />

Europe Centrale 5%<br />

Acte deux : les prix flambent dans le fret maritime<br />

Il ne suffit pas d’acheter au loin, il faut aussi faire venir la marchandise. Or le fret<br />

maritime connaît une augmentation de son prix de 30 à 40% depuis un an. La demande<br />

vers la Chine et les USA est telle que les autres <strong>des</strong>tinations en sont réduites<br />

à attendre d’éventuels transporteurs.<br />

Et si nos voies fluviales restent compétitives, les longues pério<strong>des</strong> de basses eaux<br />

(comme de août à novembre 2003) les rendent également très chères. Ajouter à<br />

cela un transport routier qui subit de plein fouet la flambée du prix du gasoil et la<br />

réglementation sur les horaires de travail, et chacun comprend bien que les charges<br />

logistiques plombent les comptes.<br />

Acte trois : le prix du pétrole flambe.<br />

Celui de l’ammoniac et de l’urée suit le mouvement.<br />

Les courbes parlent d’elles mêmes : le baril de pétrole, régulièrement sous la barre<br />

<strong>des</strong> 30$ le baril au cours <strong>des</strong> dernières années, ne cesse d’augmenter depuis le<br />

début de l’année 2004.<br />

55<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

h i v e r 2 0 0 4 / 2 0 0 5<br />

3<br />

$<br />

Janvier<br />

Février<br />

Mars<br />

Avril<br />

évolution du baril depuis 5 ans<br />

Mai<br />

Or la base <strong>des</strong> engrais azotés est l’ammoniac, dont la fabrication est très gourmande<br />

en énergie. La réaction est immédiate : les cours s’envolent. A 240 $ la tonne (rendu<br />

ports Europe de l’Ouest) en octobre 2003, le prix avait doublé en un an. Et nous en<br />

sommes actuellement à 310 $ en novembre 2004 !!<br />

$/ Tonne<br />

320<br />

300<br />

280<br />

260<br />

240<br />

220<br />

200<br />

180<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

Juin<br />

Juillet<br />

Prix de l’ammoniac rendu ports ouest Européens<br />

Août<br />

Septembre<br />

Et si la faiblesse du dollar face à l’euro nous est souvent favorable, l’effet tampon sur<br />

les hausses de prix reste trop mo<strong>des</strong>te.<br />

L’avis de l’expert : Dany Muller,<br />

responsable commercial du <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong><br />

Juin<br />

Octobre<br />

Juillet<br />

Novembre<br />

Le marché <strong>des</strong> engrais fait la part belle aux fournisseurs. Nous<br />

n’avons plus vraiment le choix de l’origine, et nous en sommes<br />

réduits à être satisfaits quand nous pouvons être livrés ! La<br />

pénurie est telle que quand une proposition nous est faite <strong>des</strong><br />

mois à l’avance, c’est tout simplement à prendre ou à laisser…<br />

sans garantie d’avoir une nouvelle offre. Quant à nos capacités<br />

de stockage, suite à la catastrophe de Toulouse, nous ne pouvons<br />

plus tout rentrer en morte saison. Malgré tout, notre premier souci est de<br />

pouvoir servir nos adhérents en temps et en heure. Ce sera fait en 2005 avec en<br />

corollaire un prix ajusté et équitable entre tous les adhérents.<br />

Août<br />

Décembre<br />

Septembre<br />

Janvier<br />

Octobre<br />

54$<br />

Février<br />

Novembre<br />

Mars<br />

Décembre<br />

Avril<br />

Mai<br />

2000<br />

2001<br />

2002<br />

2003<br />

2004


témoignagE<br />

Une histoire d’hommes<br />

Alors que le <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong> s’apprête à fêter ses 100 ans, quatre hommes dont le parcours professionnel est<br />

étroitement lié à l’histoire de la coopérative se préparent à partir en retraite. Retour sur quarante années de<br />

croissance au travers <strong>des</strong> témoignages d’Alfred Jacob, Manfred Keiser, Gérard Jacob et Jean-Georges Israël.<br />

CE QU’ILS ONT VECU…<br />

LES ANNéES 60<br />

Chaque commune est<br />

dotée d’une coopérative locale<br />

qui assure les achats et<br />

les ventes de marchandises<br />

pour les agriculteurs de son<br />

secteur.<br />

Déchargement manuel <strong>des</strong><br />

engrais.<br />

Décomptes céréales, gestion<br />

<strong>des</strong> stocks et factures<br />

réalisés à la main.<br />

LES AnnéES 70<br />

Les coopératives locales<br />

ferment les unes après les<br />

autres. Il s’agit d’occuper le<br />

terrain. Dès 1974, le <strong>Comptoir</strong><br />

<strong>Agricole</strong> devient LA<br />

grande coopérative céréalière<br />

départementale<br />

1974 : Rachat de<br />

l’Union <strong>Agricole</strong> de l’Est<br />

21 juin 1962 : Arrivée de GéRARD JACOB<br />

à l’Union <strong>Agricole</strong> de l’Est sur le site de Molsheim<br />

ALFRED JACOB, 56 ans<br />

1965 : Guichetier au dépôt de Molsheim<br />

16 juillet 1962<br />

Arrivée d’ALFRED JACOB<br />

au <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong><br />

dépôt d’Hochfelden<br />

CE quI LES A MARquéS<br />

Evolutions techniques<br />

« Dans les années 70, durant la récolte,<br />

je quittais le dépôt vers 20heures, et à<br />

mon retour au petit matin, il m’arrivait<br />

de retrouver <strong>des</strong> agriculteurs qui<br />

avaient veillé toute la nuit au silo dans<br />

l’attente de décharger leurs marchandises.<br />

<strong>Au</strong>jourd’hui, une telle situation<br />

serait inenvisageable. »<br />

Rachat de l’Union <strong>Agricole</strong> de<br />

l’Est<br />

« En 1974 il s’est passé quelque chose<br />

d’extraordinaire. Le petit, Le <strong>Comptoir</strong><br />

<strong>Agricole</strong> qui possédait 7 dépôts sur le<br />

Bas-Rhin, a racheté le gros, l’Union<br />

<strong>Agricole</strong> de l’Est qui avait un rayonnement<br />

régional. »<br />

1971 : Commercial<br />

sur le secteur d’Hochfelden<br />

LES ANNéES 80<br />

Développement de la culture<br />

du maïs et <strong>des</strong> produits<br />

de protection phytosanitaires.<br />

<strong>Au</strong>gmentation <strong>des</strong> rendements<br />

et de la taille <strong>des</strong><br />

exploitations.<br />

Apparition <strong>des</strong> engrais sur<br />

palette et <strong>des</strong> «fenwicks».<br />

Gestion informatisée <strong>des</strong><br />

stocks et <strong>des</strong> factures.<br />

1982 : 1 er magasin<br />

Jardina à Sélestat<br />

1979 : Responsable<br />

du dépôt de Sélestat<br />

Unter Uns<br />

D’Natür het wieder emol ihrer Wintermantel angezöye...<br />

D’Blätter sin vun de Baam g’falle, d’Acker sin rum gezockert,<br />

s’Vieh isch im Drugede, d’Grumbere im Keller, de<br />

Win in de Fässer, s’Obst in de Gläser oder schun in de<br />

Flasche (v’r de Heilig Owed wem’r alli de frisch Schnaps<br />

versuche...), d’Wihnachstbredle sin in de Blechbichse,<br />

d’Gschenker in de Päckle, de Tannebaam isch geziert..<br />

m’r warte alli uf die g’mietlich Wihnachte.. e wisse <strong>des</strong><br />

Johr ? do sim’r alli wieder gspannt, ob’s eini gibt ? Scheen<br />

wer’s jo...<br />

-„ Heer emol Lene, was kochst Dü <strong>des</strong> Johr am Heilige<br />

Owed ?<br />

-„ Ich hab m’r’s schun e bissel iwerleyt aber festch gelegt<br />

isch’s noch nit : A gfielti Gans mit Rotkrüt un Käschte ?<br />

Paschtetle mit Hiehnerfricasse un selvergemachdi Nüd-<br />

LES AnnéES 90<br />

Période de sensibilisation<br />

aux risques encourus par<br />

l’utilisation de certains produits<br />

dans l’agriculture.<br />

Apparition <strong>des</strong> engrais<br />

vrac.<br />

La notion d’agriculture<br />

raisonnée respectueuse<br />

de son environnement fait<br />

son entrée dans les exploitations<br />

1989 : Rachat de la société<br />

de négoce Gustave Muller<br />

1 er décembre 1970 Arrivée de MANFRED KEISER à l’Union <strong>Agricole</strong> de l’Est<br />

comme guichetier sur le dépôt de Diemeringen<br />

1972 : Commercial sur l’Alsace Bossue<br />

MAnFRED KEISER, 56 ans<br />

Repositionnement <strong>des</strong> missions<br />

du commercial<br />

« En 30 ans le monde agricole a très<br />

fortement évolué et par la force <strong>des</strong><br />

choses nos services également. A<br />

l’époque on répondait uniquement<br />

aux besoins de la culture, c’est-à-dire<br />

un peu de semence, un peu d’engrais.<br />

Les phytos c’était encore très marginal.<br />

<strong>Au</strong>jourd’hui avec l’évolution et<br />

la multiplication <strong>des</strong> produits, nous<br />

sommes devenus de véritables techniciens.<br />

»<br />

1987 : Responsable<br />

du dépôt de Wasselonne<br />

1984 : Responsable du<br />

dépôt de Maennolsheim<br />

GERARD JACOB, 56 ans<br />

Gestion manuelle <strong>des</strong> décomptes<br />

céréales, <strong>des</strong> stocks et <strong>des</strong> factures<br />

«L’arrivée du système informatique a<br />

été quelque chose d’extraordinaire.<br />

Avant, nous devions répertorier manuellement<br />

les entrées et les sorties<br />

dans <strong>des</strong> gros livres de stock. Et,<br />

lorsqu’un client téléphonait pour connaître<br />

la disponibilité d’un produit, il<br />

fallait cavaler au dépôt pour vérifier.<br />

<strong>Au</strong>jourd’hui pour le confort de tous,<br />

ces tâches sont considérablement<br />

simplifiées. »<br />

Evolution <strong>des</strong> produits<br />

« Les années 90 ont été marquées par<br />

une évolution <strong>des</strong> produits. Les premières<br />

mises en garde concernaient<br />

les produits marqués d’une tête de<br />

mort. Dès lors nous avons entamé<br />

un véritable travail de sensibilisation<br />

auprès de nos adhérents. »<br />

LES ANNéES 2000<br />

Mise en place de bulletins<br />

d’information <strong>des</strong>tinés aux<br />

agriculteurs.<br />

Montée en puissance de<br />

la législation visant à réglementer<br />

les produits de<br />

protection <strong>des</strong> cultures. De<br />

très nombreuses spécialités<br />

passent à la trappe.<br />

2001 : Certification<br />

ISO 9001 – version 2000<br />

2001 : Ouverture du dépôt<br />

Viti.com de Marlenheim<br />

16 septembre 1985 : Arrivée de JEAN GEORGES ISRAëL au <strong>Comptoir</strong><br />

<strong>Agricole</strong> comme commercial sur le secteur de Stattmatten<br />

1990 : Chef de zone<br />

région nord, à Seebach<br />

2003 : Responsable<br />

du dépôt Viti.com<br />

de Marlenheim<br />

2001 : Responsable commercial<br />

de la région Nord<br />

2000 : Responsable du dépôt<br />

central de Marlenheim<br />

JEAn-GEORGES ISRAËL, 60 ans<br />

L’augmentation <strong>des</strong> rendements<br />

Les palettes et le vrac<br />

L’arrivée du maïs en Alsace<br />

« L’arrivé du maïs en Alsace a été une<br />

véritable révolution. Tout d’abord expérimenté<br />

par quelques agriculteurs,<br />

il est très rapidement apparu comme<br />

une plante facile à cultiver, qui avait<br />

d’excellents rendements et qui semblait<br />

se plaire sur nos sols. »<br />

Si le <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong> n’a cessé<br />

d’évoluer pour toujours mieux répondre<br />

aux évolutions du secteur<br />

agricole, c’est aussi grâce à l’investissement<br />

<strong>des</strong> hommes qui le compose.<br />

Comme le souligne Alfred Jacob : « Le<br />

<strong>Comptoir</strong> c’est comme une grande<br />

famille, et même si quelques fois, il<br />

émerge quelques petits différents entre<br />

nous, lorsqu’on décide quelque chose,<br />

on y va et l’on gagne le pari. »<br />

dle ? Suppefleisch mit Salädle und Merretisch un Gebredeldi<br />

? Hasepfeffer mit Spätzle ? un ver’s Dessert a g<strong>fil</strong>ter<br />

Biscuit, a Christstolle, Hutzelbrot, Lebkuche und Bredle ?<br />

Ebs isch sicher das es <strong>des</strong> Jahr a Wihnacht’s Esse „made<br />

in Elsass“ gibt...<br />

Un v’r de Silverschderowed gibt’s sogar a :<br />

„Bretschel, so groß wie a Schirtor<br />

A Blutwurst wie a Offerohr<br />

Un nit so verbrennt wie letscht Johr“<br />

A scheeni Wihnachte un a guter Ruscht in’s Neye Johr<br />

winscht Eich d’Nathalie un d’ganz Manchschaft vom<br />

Heftel „<strong>Au</strong> Fil <strong>des</strong> Saisons“.<br />

Nathalie Fritz<br />

LES brèvES<br />

dU <strong>Comptoir</strong><br />

Du monde aux assemblées de section<br />

Moments forts de la vie de la coopérative, les<br />

traditionnelles assemblées de section statutaires<br />

se sont déroulées entre le 29 novembre et le<br />

6 décembre. Les fidèles étaient aux rendez-vous<br />

et n’ont pas manqué de poser de nombreuses<br />

questions. L’assemblée générale du 10 décembre<br />

fut également l’occasion de remercier<br />

chaleureusement M Martin Dietsch, pour toutes<br />

ces années au service du <strong>Comptoir</strong>. Bienvenue à<br />

M Jean-Louis Siegrist, de Sundhouse, au sein de<br />

notre Conseil d’administration.<br />

Cours actuels <strong>des</strong> céréales : pro<strong>fil</strong> bas<br />

Des ventes conséquentes conjuguées à la<br />

faiblesse du dollar et à la flambée du fret international<br />

pèsent sur le cours du blé. Ceci est<br />

d’autant plus vrai que Bruxelles ne manifeste<br />

aucun signe concernant la mise en place de restitutions<br />

à l’export. Cette baisse du blé pèse aussi<br />

fortement sur les cours du maïs, même si les besoins<br />

en dégagements ne sont plus pressants (la<br />

récolte est logée).<br />

Démarche qualité : Le groupe<br />

<strong>Comptoir</strong> maintient son excellence<br />

Courant novembre, les audits de renouvellement<br />

de notre certification Iso 9001 version<br />

2000 ont confirmé que notre entreprise travaillait<br />

dans une vraie démarche d’amélioration<br />

permanente. Merci à tous ceux qui œuvrent<br />

chaque jour en ce sens.<br />

Visite d’une délégation hongroise<br />

Le <strong>Comptoir</strong> a reçu un groupe de coopérateurs<br />

Hongrois le 9 novembre. <strong>Au</strong> programme, découverte<br />

du <strong>Comptoir</strong>, de ses installations et de ses<br />

points de vue. Grand pays producteur de maïs, la<br />

Hongrie est donc de fait un intervenant sérieux<br />

sur le marché <strong>des</strong> céréales. Le Conseil d’administration<br />

du <strong>Comptoir</strong> y a d’ailleurs réalisé un<br />

voyage d’étude le printemps dernier.<br />

Réunions techniques janvier 2005:<br />

A vos agendas !!<br />

L’équipe technique du <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong> vous<br />

invite à ses réunions techniques. Outre les dernières<br />

nouveautés concernant les techniques de<br />

production, nous reviendrons longuement sur la<br />

question <strong>des</strong> mycotoxines. Rendez-vous à 13h30<br />

sauf à Berg.<br />

• Vendredi 7 janvier: Ebersheim (Brasserie Trutt)<br />

• Vendredi 7 janvier: Berg<br />

(restaurant <strong>Au</strong> Cygne) - 19h30<br />

• Lundi 10 janvier: Hohwiller (Restaurant au Bœuf)<br />

• Mardi 11 janvier: Schwindratzheim<br />

(Restaurant au Bœuf)<br />

• Mercredi 12 janvier: Erstein (Fescherhett)<br />

• Vendredi 14 janvier: Dossenheim Kochersberg<br />

(Salle <strong>des</strong> Fêtes)<br />

• Lundi 17 janvier: Sessenheim<br />

(Restaurant A La Croix d’Or)<br />

Directeur de la publication : André Schuhler - Coordination : Christophe Klotz - Comité éditorial : Brigitte Mengus, Clément Weinsando, Patrick Lutz, Marc Muller, Gilbert Faessel, Frédéric Bernold<br />

Rédaction : Marita Bach, Valérie Dietrich, Nathalie Fritz, Christophe Klotz - Photographies : Germain Schmitt / Photo Labo2, Valérie Dietrich, <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong>, tous droits réservés<br />

Création graphique : Antoine Neumann - Réalisation et impression : Nicolas Schelté - Girold / 67190 Mutzig - Illustrations : Antoine Neumann, Philippe Gaentzhirt - ISSN en cours<br />

Dépôt légal : décembre 2004 - Tous droits de reproduction interdits - Contact journal : <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong> / <strong>Au</strong> Fil <strong>des</strong> Saisons / 35, route de Strasbourg / 67270 Hochfelden

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