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L'histoire un peu dégentée de ma rencontre avec Alice au pays des merveilles. Et un hommage à Lewis Caroll mais comme aurait dit Boris Vian : avec toutes mes excuses.
L'histoire un peu dégentée de ma rencontre avec Alice au pays des merveilles. Et un hommage à Lewis Caroll mais comme aurait dit Boris Vian : avec toutes mes excuses.
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<strong>Aqualice</strong> <strong>ou</strong> <strong>histoires</strong> d'eaux<br />
Il y a des événements qui b<strong>ou</strong>leversent parfois votre vie. Des<br />
événements <strong>ou</strong> bien des gens. Mais le plus s<strong>ou</strong>vent nos vies<br />
ressemblent à une s<strong>ou</strong>rce s<strong>ou</strong>terraine qui s<strong>ou</strong>rde, une eau morte et<br />
cr<strong>ou</strong>pie. Fleuve ess<strong>ou</strong>fflé, flétri, elles sont tellement banalisées,<br />
canalisées ces vies, qu’elles ne décrivent plus de gais méandres mais<br />
filent en un ténu filet n<strong>ou</strong>rrir un vaste océan de maussaderie. Vies<br />
tellement étales que v<strong>ou</strong>s ne voyez plus rien venir, sinon la même<br />
eau maussade c<strong>ou</strong>lant s<strong>ou</strong>s les ponts, charriant au j<strong>ou</strong>r le j<strong>ou</strong>r son<br />
petit lot d’affaires à suivre et l’éternel linge sale de la famille<br />
humaine, qu’aucune eau n’a jamais pu laver.<br />
V<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s êtes tellement habitué aux petits clapotis de l’existence,<br />
que ces incidents de parc<strong>ou</strong>rs ne v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>blent que passagèrement<br />
en surface. Rien qui ne v<strong>ou</strong>s émeuve mais rien qui ne v<strong>ou</strong>s abreuve<br />
non plus de vie. T<strong>ou</strong>t votre flux vital s’en va en pertes et profits. Et<br />
même vos fluets rejets ne forment jamais de grandes rivières. Pl<strong>ou</strong>f !<br />
un n<strong>ou</strong>veau né débarque dans votre vie ! Un instant, v<strong>ou</strong>s rayonnez<br />
alors de larges cercles concentriques qui, peu à peu, s’estompent dans<br />
le fl<strong>ou</strong> d’une vie pleine de vague à l’âme et de nostalgie. Si un petit<br />
affluent arrive par surprise, la vie v<strong>ou</strong>s fl<strong>ou</strong>e alors de votre lait, de<br />
votre sueur p<strong>ou</strong>r l’alimenter, mais sans remuer la vase, sans tr<strong>ou</strong>bler<br />
votre cœur, et v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s accommodez vite de ce n<strong>ou</strong>veau Moïse. Pas<br />
la mer à boire en somme ! Et puis la vie se passe, votre fleuve se<br />
tasse et v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s retr<strong>ou</strong>vez tari, à tordre et à essorer.<br />
Mais à m’entendre me répandre ainsi certains doivent se dire :<br />
« Enfin, où veut-il en venir celui-là ? Est-ce qu’il essaierait de n<strong>ou</strong>s<br />
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