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L'histoire un peu dégentée de ma rencontre avec Alice au pays des merveilles. Et un hommage à Lewis Caroll mais comme aurait dit Boris Vian : avec toutes mes excuses.
L'histoire un peu dégentée de ma rencontre avec Alice au pays des merveilles. Et un hommage à Lewis Caroll mais comme aurait dit Boris Vian : avec toutes mes excuses.
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mener en bateau ? Si il pense qu’on va galérer avec lui jusqu’au b<strong>ou</strong>t,<br />
compte dessus et bois de l’eau !«<br />
A ceux-là je réponds : passez, passez votre petit chemin. Je ne<br />
délire que p<strong>ou</strong>r ceux qui aiment se délier de leur lit de caill<strong>ou</strong>x. Car<br />
j’aime, moi, les flots impétueux, les torrents qui charrient des pépites<br />
de rêves d’or et je laisse la vase aux vers, aux misérables versruisseaux.<br />
- Comment ? des insultes maintenant s’écrieront-ils ? Mais p<strong>ou</strong>r<br />
qui se prend-il ce vil ég<strong>ou</strong>t puant, ce caniveau de détritus, ce filet de<br />
morve qu’on ferait bien de m<strong>ou</strong>cher ! Ne dirait-on pas qu’il s’enfle et<br />
veut n<strong>ou</strong>s faire accroire qu’il est une majestueuse rivière ?<br />
Pensez ce qu’il v<strong>ou</strong>s plaît, ce n’est pas mon affaire. Je n’oblige<br />
personne à naviguer sur mes eaux. Mais si v<strong>ou</strong>s aimez le voyage et le<br />
rêve, hâtez-v<strong>ou</strong>s, c’est maintenant qu’on embarque !<br />
Si je v<strong>ou</strong>s présente mon fleuve, c’est parce que je sais qu’il est<br />
plein de surprises et que même quand il ne s’y passe rien, il me suffit<br />
d’un s<strong>ou</strong>ffle de rêve, d’une g<strong>ou</strong>tte d’imagination p<strong>ou</strong>r m’en aller loin<br />
vers d’autres rivages.<br />
Tenez, dernièrement encore, alors que ma vie était sans rides, j’ai<br />
vu passer le long de mes berges le bateau ivre. Certains esprits<br />
malicieux insinueront peut-être que ce j<strong>ou</strong>r là j’avais dû confondre<br />
l’eau et le vin , mais je pardonne volontiers aux rieurs. même si c'est<br />
à mes dépens qu'’ils se gaussent. Le rire n’est-il pas après t<strong>ou</strong>t le<br />
meilleur remède à t<strong>ou</strong>s les maux ? Et observer les hommes se battre<br />
contre les flots diluviens qu’ils ont eux-mêmes déchaînés et s’en<br />
amuser comme d’une farce ridicule, n’est-ce pas le comble de la<br />
sagesse ?<br />
Mais quelle force, quel c<strong>ou</strong>rage ne faut-il pas p<strong>ou</strong>r plaisanter des<br />
maux mêmes qui n<strong>ou</strong>s blessent et parvenir à ce stade où t<strong>ou</strong>t ce qui<br />
n<strong>ou</strong>s ent<strong>ou</strong>re, t<strong>ou</strong>t ce qui n<strong>ou</strong>s t<strong>ou</strong>che de l’existence, n’est plus<br />
qu’une mordante b<strong>ou</strong>ffonnerie !<br />
A ceux qui brisent l’univers en grands éclats de rire, loin de leur<br />
en v<strong>ou</strong>loir s’ils me prennent p<strong>ou</strong>r cible, je crie chapeau bas, car ils<br />
sont un grand fleuve d’eaux vives ! Oui, laissez passer el rio des<br />
rieurs ! Car comme disait Hippocrate à propos de Démocrite qui<br />
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