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L'histoire un peu dégentée de ma rencontre avec Alice au pays des merveilles. Et un hommage à Lewis Caroll mais comme aurait dit Boris Vian : avec toutes mes excuses.
L'histoire un peu dégentée de ma rencontre avec Alice au pays des merveilles. Et un hommage à Lewis Caroll mais comme aurait dit Boris Vian : avec toutes mes excuses.
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passait p<strong>ou</strong>r avoir perdu la raison : « De tels hommes ne présentent<br />
aucune signe de folie mais plutôt une intelligence saine et<br />
exceptionnelle. Ils ont un savoir que les imbéciles jugent excessifs et<br />
qui, en réalité, ne l’est point ».<br />
Mais je ferme ici cette longue parenthèse car je ne v<strong>ou</strong>drais pas<br />
qu’on me juge trop sérieux <strong>ou</strong> assez prétentieux p<strong>ou</strong>r croire avoir<br />
atteint ce niveau de sagesse. J’en reviens donc à mon propre moyen<br />
de transformer le monde. Il est simple, extrêmement simple.<br />
Il suffit de faire appel au rêve créateur puis de voir la beauté en<br />
t<strong>ou</strong>tes choses. Et le secret de mon fleuve, c’est qu’il puise dans<br />
l’am<strong>ou</strong>r et l’hum<strong>ou</strong>r sa véritable s<strong>ou</strong>rce.<br />
Entre rêve et réalité, ma vie s’échappe comme un torrent qui<br />
gronde et rebondit cahin-caha sur de curieux rochers.<br />
C’est ainsi par exemple, qu’un soir de vague à l’âme, j’ai vu la<br />
belle Ophélie passer sur mes eaux. Pauvre Ophélie, elle avait bien<br />
froid ; on aurait dit même qu’elle était morte, t<strong>ou</strong>te blanche et glacée<br />
qu’elle était ! Mais v<strong>ou</strong>s savez, ce n’est pas difficile de faire revivre<br />
les personnes mortes et glacées. Il suffit de les réchauffer d’un<br />
s<strong>ou</strong>rire et t<strong>ou</strong>t de suite elles se réveillent et s<strong>ou</strong>rient à leur t<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>r<br />
v<strong>ou</strong>s remercier.<br />
C’est comme ça que l’on s’est aimé Ophélie et moi. Mais chut …<br />
c’est un secret que mes eaux ne révèlent que dans un murmure !<br />
Tenez, savez-v<strong>ou</strong>s aussi que j’ai apprivoisé le héron au long c<strong>ou</strong><br />
dans mon fleuve au long c<strong>ou</strong>rs ? C’est moi qui lui ai offert une<br />
adorable truite quand il n’avait plus rien à se mettre s<strong>ou</strong>s le bec. Et le<br />
plus drôle, c’est qu’elle était tellement belle la truite et tellement<br />
am<strong>ou</strong>reuse de lui, que le héron, au lieu de l’avaler, s’est empressé de<br />
l’ép<strong>ou</strong>ser.<br />
Ce fut d’ailleurs l’occasion des noces extraordinaires car t<strong>ou</strong>s les<br />
habitants de mes eaux v<strong>ou</strong>lurent assister à ce fabuleux mariage qu’un<br />
faire-part annonçait ainsi :<br />
« T<strong>ou</strong>te la population du fleuve au long c<strong>ou</strong>rs est cordialement<br />
invitée à la cérémonie des noces de Son Excellence le héron, né<br />
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