Adventiste Magazine Mar / Avr 2016
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JEUNESSE<br />
> FAIT POUR L'ACTION !<br />
Journal bimestriel de la Fédération adventiste de la Suisse Romande et du Tessin (FSRT)<br />
N°2 /<strong>Mar</strong>s-<strong>Avr</strong>il <strong>2016</strong><br />
Revue gratuite<br />
Imprimé en Allemagne<br />
Rédacteur en chef : Rickson Nobre - Éditeur : Département des communications de la FSRT - Équipe de rédaction : Rickson Nobre, David Jennah,<br />
Nathalie Wagnon, Eunice Goi, Yolande Grezet, Pierrick Avelin, Serena Zagara et Adriana Stazi - Maquettiste : Eunice Goi - Rédacteurs : Pierrick Avelin,<br />
Rickson Nobre, Eunice Goi, Dr Pamplona Roger - Collaborateurs : Olivier Porchet, le Département de la Jeunesse FSRT - Traducteurs : Serena<br />
Zagara - Correctrice : Borbála Galánthay <strong>Mar</strong>ti<br />
Crédit photos<br />
Couverture : www.archivesadventistes.org, Eunice Goi - page 2 : dollarphoto - page 5 : Eunice Goi - page 6 et 7 : www.archivesadventistes.org -<br />
page 8 : www.archivesadventistes.org, René Frauchiger - page 9 : Carlos Alvarenga - page 10 : Lebensmittelfotos<br />
Les articles publiés dans ADVENTISTE MAGAZINE et signés n'engagent que leurs auteurs.<br />
Lors de la révolution bolchévique, deux réunions<br />
ont eu lieu le même soir dans une rue de Moscou.<br />
La première était celle de l’Eglise orthodoxe<br />
russe, qui tenait son assemblée nationale et a débattu<br />
toute la nuit du type de vêtement que les prêtres<br />
devaient porter. La deuxième était celle de Lénine et<br />
de ses amis, préparant leurs ultimes plans pour changer<br />
la face du monde et pour la cause communiste.<br />
Deux réunions aux impacts si différents. Deux<br />
groupes, l’un occupé à des futilités, l’autre prêt pour<br />
l’action.<br />
Ce fait historique a de quoi nous<br />
interpeler sur ce que nous faisons du<br />
temps qui nous est imparti. « Nous<br />
sommes ce que nous répétons<br />
chaque jour », disait Aristote.<br />
Nous avons tous vingt-quatre<br />
heures dans une journée. Ce<br />
qui fait mille quatre cent quarante<br />
minutes ou encore huit<br />
cent soixante-quatre mille secondes.<br />
Que faisons-nous de ce<br />
temps ? Je me reconnais parfois<br />
trop souvent dans la première catégorie.<br />
Perdant du temps et de l’énergie<br />
dans des choses secondaires qui finissent<br />
bien souvent comme emportées<br />
par le vent, alors que je désire réellement pouvoir<br />
faire une différence. Comment cela peut-il changer ?<br />
En réalité, notre problème ne vient pas forcément<br />
du fait que nous n’agissons pas, mais plutôt<br />
que nous ne vivons pas tous les plans et projets de<br />
Dieu pour nous. Nous visons bien souvent de pâles<br />
objectifs, par exemple uniquement une certaine<br />
réussite professionnelle, là où la Bible nous appelle<br />
à l’aventure ! Michel Ange disait : « Pour la plupart<br />
d’entre nous, le plus grand danger n’est pas d’avoir<br />
un but trop élevé et de ne pas l’atteindre, mais au<br />
contraire d’en avoir un trop peu ambitieux et de l’atteindre<br />
».<br />
Quel est donc l’objectif que nous propose la<br />
Bible ?<br />
« Voici ce que je préconise : libérer les gens<br />
enchaînés injustement, enlever le joug qui pèse sur<br />
eux, rendre la liberté à ceux qu’on écrase, bref, supprimer<br />
tout ce qui les rend esclaves. C’est partager<br />
ton pain avec celui qui a faim, loger les pauvres qui<br />
n’ont pas de maison, habiller ceux qui n’ont pas de<br />
vêtements. C’est ne pas te détourner de celui qui est<br />
ton frère. 1 »<br />
Quel programme ! Il est tellement grand<br />
d’ailleurs qu’il peut faire peur. Mais je préfère plutôt<br />
le voir comme un défi que la Parole nous lance.<br />
<strong>Mar</strong>tin Luther King disait : « Vivez les rêves que la<br />
vie vous défie de rêver ». Dans cette logique, nous<br />
avons dans le texte d’Esaïe un rêve que Dieu nous<br />
défie de rêver.<br />
Cela non seulement pour faire une différence<br />
dans ce monde, mais également pour nous ! Car il<br />
ne faut pas oublier l’une des clés du bonheur que<br />
Jésus nous a donnée : « Il y a plus de<br />
bonheur à donner qu’à recevoir 2 ».<br />
Conclusion à laquelle Jean-Jacques<br />
Rousseau était également arrivé : «<br />
Je sais et je sens que faire du bien<br />
est le plus vrai bonheur que le<br />
cœur humain puisse goûter ».<br />
Dieu nous lance cette<br />
importante question : qu’allons-nous<br />
faire de notre vie ?<br />
Allons-nous vivre pour nous ou<br />
prendre la décision courageuse<br />
de devenir un véritable disciple ?<br />
Allons-nous mettre des limites à ce<br />
qu’il peut faire dans notre vie et oublier<br />
ce que Paul disait : « Je suis capable de<br />
tout cela grâce au Christ qui me rend fort 3 » ou allons-nous<br />
suivre l’exemple d’Esaïe : « Alors j’ai entendu<br />
le Seigneur demander : "Qui vais-je envoyer<br />
? Qui sera notre porte-parole ?" J’ai répondu : "Me<br />
voici, envoie-moi 4 " » ?<br />
Dieu te lance ce même défi, que vas-tu répondre<br />
? Es-tu prêt à l’action ?<br />
1<br />
Esaïe 58.6-7 2 Actes 20.35b 3 Philippiens 4.13 4 Esaïe 6.8<br />
Pierrick Avelin<br />
Département de<br />
la jeunesse, FSRT<br />
POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />
jeunesse@adventiste.ch<br />
2
INTERVIEW<br />
> OLIVIER PORCHET<br />
Propos recueillis par Rickson Nobre<br />
Olivier, peux-tu te présenter ?<br />
Je suis né à Lausanne, passé<br />
les premières années<br />
de ma vie à la Vallée<br />
du Joux. On a ensuite<br />
déménagé dans la<br />
région Lausannoise.<br />
Lorsque j’avais 15 ans,<br />
on est allé à Collonges,<br />
j’y ai fait mes études, le<br />
bac et trois ans de théologie.<br />
J’ai arrêté parce que j’ai<br />
réalisé que j’aurais de la peine<br />
à fonctionner comme pasteur.<br />
Après mes études, j’ai travaillé en Suisse comme<br />
berger pendant plusieurs saisons.<br />
Berger ! Ah, donc tu n’as pas fait pasteur, mais<br />
berger quand-même (rires).<br />
Voilà, je paissais mais les moutons. C’était rigolo !<br />
Après j’ai eu l’opportunité d’acheter une propriété<br />
dans le sud de la France, où j’ai pu développer une<br />
partie de mes activités agricoles et en même temps<br />
accueillir des jeunes en difficulté, des jeunes qui<br />
étaient passés par la justice française. On a créé une<br />
association avec une sœur adventiste de la région<br />
qui avait monté une école Montessori. Je recevais<br />
souvent des jeunes en rupture scolaire et ils allaient<br />
prendre leur cours auprès de cette personne.<br />
Comment es-tu revenu en Suisse ?<br />
Je me suis retrouvé seul avec les quatre enfants. Je<br />
devais prendre une décision : rester sur la France<br />
ou rentrer en Suisse. J’étais un peu isolé de tout. La<br />
première école était à 35 km. Cela compliquait les<br />
choses. J’ai donc pris la décision de rentrer à Vallorbe.<br />
Étudiant en théologie, j’avais travaillé chez Securitas.<br />
Je les ai contactés depuis le sud de la France,<br />
mais ils m’ont dit qu’ils ne recrutaient pas par téléphone.<br />
J’ai dit que je connaissais un M. Nanceau<br />
avec qui j’ai travaillé, c’était un responsable. Je ne<br />
savais pas s’il y travaillait toujours. Et c’était un des<br />
responsables de Securitas Lausanne ! J’ai été engagé<br />
tout de suite. Il m’a dit : « Y’a un centre de réfugiés<br />
qui va ouvrir à Vallorbe. Avec ton expérience<br />
professionnelle, tu travailleras très bien sur ce site ».<br />
Six mois après j’étais l’un des responsables du centre<br />
de sécurité de Vallorbe.<br />
Travailles-tu au même poste encore aujourd’hui ?<br />
Non, au bout d’une année et demi, le directeur<br />
m’a demandé de travailler pour la Confédération et<br />
depuis 2003, je fais de la procédure d’asile. J’auditionne<br />
des requérants, puis je prends une décision.<br />
C’est moi qui décide si ses motifs sont pertinents en<br />
matière d’asile, s’il doit quitter la Suisse ou alors s’il<br />
doit obtenir la motion provisoire pour X raisons.<br />
J’imagine que les familles te craignent. Elles se<br />
demandent ce que tu vas décider. Ce sont des décisions<br />
lourdes que tu prends tous les jours.<br />
Pas tous les jours, mais ce sont des décisions qui<br />
engagent la destinée d’une personne. Ce n’est pas<br />
toujours facile. Mais je ne suis pas craint par les requérants.<br />
J’ai de bons contacts avec eux même si<br />
l’audition est parfois difficile. Il y a beaucoup de respect.<br />
Les choses se passent relativement bien. Même<br />
quand je suis obligé de décider que la personne doit<br />
quitter la Suisse, je l’appelle dans mon bureau et je<br />
lui explique pourquoi. Je prends du temps pour lui<br />
expliquer qu’avec les éléments dont je dispose, il ne<br />
lui est pas possible de rester en Suisse.<br />
Tu es un homme de foi, ancien d’église. On est<br />
bien conscient que tu ne peux pas faire de prosélytisme.<br />
Mais comment ta foi change la donne par<br />
rapport à quelqu'un qui n’a pas cette même foi ?<br />
J’ai pris l’habitude de prendre un temps de prière<br />
seul dans mon bureau le matin avant de commencer<br />
mon travail. Je vois que dans certaines situations, je<br />
réagis différemment de mes collègues. Je me souviens,<br />
une fois j’étais avec une personne de Géorgie,<br />
quelqu’un d’assez violent, elle sortait de prison<br />
et avait agressé violemment des officiers de police.<br />
J’avais lu le rapport de police. Je savais que cette<br />
personne était dangereuse. Lorsque j’ai commencé<br />
l’audition, ce monsieur a voulu imposer ses règles<br />
du jeu. Il y a eu très vite des tensions très fortes. Je<br />
voyais que la peau de ce monsieur changeait de couleur.<br />
Je voyais sa rage décupler. Je n’ai rien dit, mais<br />
me suis mis à prier dans le silence. Puis tout à coup,<br />
je l’ai vu se calmer. Il a accepté de répondre à mes<br />
questions alors qu’il ne voulait pas au début. A la fin,<br />
il a demandé pardon pour son attitude. Le traducteur<br />
a dit : « Mais vous êtes incroyable. Vous arrivez à faire<br />
des choses qu’aucun autre collègue n’arrive à faire ».<br />
Ce qui s’est passé là, ce n’est pas moi. Mais je vois<br />
que dans ces situations, la prière peut être extraordinairement<br />
efficace et amener un esprit différent dans<br />
l’audition. J’ai vécu des choses incroyables.<br />
Ce n’est pas simple d’être chrétien dans un milieu si<br />
difficile. Pour toi c’est peut-être devenu commun.<br />
Mais penses-tu que tu serais devenu aussi dur, indifférent<br />
ou amer que tes collègues sans ta foi ?<br />
Je vois des collègues qui n’ont pas eu le courage de<br />
partir à cause du salaire intéressant et ils ont fini dans<br />
un état déplorable. C’est vrai que ce n’est pas facile.<br />
Mais j’ai aussi des collègues humanistes qui font<br />
un travail formidable. Face aux problématiques religieuses,<br />
aux personnes qui sont persécutées pour<br />
leur foi, j’ai une approche différente de celle de mes<br />
collègues. J’ai une connaissance de la Bible qui fait<br />
que je peux très facilement définir si la personne me<br />
mène en bateau ou s’il y a eu une vraie conversion.<br />
Tes collègues te reconnaissent par rapport à ça ?<br />
Aujourd’hui je suis plus dans l’administratif et moins<br />
dans la procédure d’asile, mais il fut un temps où on<br />
disait pour les cas particuliers : « Donne à Olivier, il<br />
va se débrouiller avec ». Mais par rapport à la foi, la<br />
plupart de mes collègues n’ont aucune connaissance<br />
biblique ou tout au plus une connaissance basique.<br />
Je me souviens d’un Jordanien devenu chrétien. Son<br />
récit tenait la route. C’était une belle conversion. Et<br />
bien sûr sa famille a très mal vécu sa conversion de<br />
l’islam au christianisme. Il a été déshérité et son frère<br />
lui a tiré deux fois dessus. Heureusement, les deux<br />
fois, la balle l’a loupé. Son histoire m’a beaucoup<br />
touché. Je lui ai accordé la protection. Pour une fois,<br />
j’ai demandé à la direction de ne pas envoyer simplement<br />
une lettre pour l’avertir. Parce que quand<br />
on dit non, on accueille la personne dans le bureau<br />
pour le lui dire. Quand on dit oui, on envoie simplement<br />
une lettre pour indiquer qu’elle a le statut de<br />
réfugié. Comme le Jordanien était encore au centre<br />
de Vallorbe, j’ai demandé de pouvoir lui communiquer<br />
la décision de vive voix pour une fois. Ce qui a<br />
été accepté. J’ai pris un de mes collègues qui parle<br />
très bien l’arabe et je lui ai expliqué que son statut<br />
était accordé et qu’il allait pouvoir construire sa vie<br />
en Suisse.<br />
Wouahou, ça a dû être un moment très fort !<br />
Oui, j’ai beaucoup apprécié ce moment. J’ai vu<br />
qu’au début il ne savait pas bien ce qu’il se passait.<br />
Tout à coup, il a réalisé, il s’est levé, il a mis la main<br />
sur son cœur et il m’a dit : « Je vais vous dire, je serai<br />
digne de la confiance que vous m’avez accordée ».<br />
Il y a des moments très durs. Des récits de violence,<br />
de torture qui me hanteront jusqu’à la fin de mes<br />
jours. Mais il y a aussi des moments très forts comme<br />
celui-là qui resteront jusqu’à la fin de mes jours.<br />
Des fois, cela a un impact sur ma vie chrétienne. Je<br />
me souviens une fois, lors du printemps arabe, le<br />
centre m’avait appelé car il y avait cinq ou six personnes<br />
nord-africaines qui étaient excessivement<br />
violentes. Lorsque je suis allé pour essayer de discuter<br />
avec eux, ils ont commencé à envoyer des<br />
pierres, des projectiles sur les vitres du centre et sur<br />
nous. La sécurité a appelé la police. Les gendarmes<br />
sont arrivés. La bagarre a éclaté. Les Magrébins ont<br />
été arrêtés par la police à coups de matraque. C’était<br />
un vendredi. Le soir, je me retrouvais à Yverdon pour<br />
commencer le Sabbat avec l’église. C’était un moment<br />
très pénible. Chaque fois que je fermais les<br />
yeux pour prier, je revoyais ces coups de matraque,<br />
j’entendais les hurlements, les insultes. J’étais incapable<br />
de me concentrer sur autre chose. Des fois<br />
c’est tellement violent, ça crée un impact sur la vie<br />
personnelle et sur la prière.<br />
Une dernière expérience. Depuis l’année passée, on<br />
a beaucoup d’Afghans qui arrivent. L’un d’eux me dit<br />
qu’il veut me poser une question. Je commence à<br />
parler avec lui, je vois que son anglais n’est pas très<br />
bon. Il appelle un autre Afghan qui parle mieux l’anglais.<br />
En même temps arrivent une dizaine d’Afghans<br />
pour voir ce qu’il se passe. Je vois que la première<br />
personne se fâche et leur parle un peu durement et<br />
les autres partent. Il hésite à parler et pour finir il<br />
me demande avec beaucoup d’hésitation : « J’en ai<br />
assez de l’islam et de sa violence. Je voudrais devenir<br />
chrétien. Je voudrais lire la Bible. Où puis-je me<br />
procurer une Bible ? » Celui qui traduit me demande<br />
s’il peut répondre. Je lui dis : « Allez-y ». Il lui dit : «<br />
J’ai une Bible. Lorsque j’ai découvert la Bible c’était<br />
tellement extraordinaire que je n’ai pas arrêté de la<br />
lire pendant trois jours. Si tu veux je te la donne ».<br />
Cela a été très très fort de voir que des personnes qui<br />
n’avaient pas eu la possibilité de lire la Bible étaient<br />
capables de passer trois jours et trois nuits à la lire.<br />
Alors que dans notre pays, des milliers de personnes<br />
ont la liberté d'avoir accès à la Bible facilement et ne<br />
la lisent pas ou la lisent de manière anecdotique ou<br />
négligeable. Pour moi, voir ces Afghans se jeter sur<br />
la Bible, cela m’a beaucoup touché.<br />
POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />
communications@adventiste.ch<br />
3<br />
4
DOSSIER<br />
CZECHOWSKI, GEYMET,<br />
ANDREWS, CES MIGRANTS<br />
QUI ONT IMPLANTÉ<br />
L’ADVENTISME EN SUISSE<br />
Fondée aux Etats-Unis, l’Eglise adventiste du 7e jour<br />
met une quinzaine d’années avant d’arriver en Europe.<br />
C’est dans la nuit du 7 février 1866 que les premiers<br />
baptêmes adventistes en Suisse ont lieu au lac<br />
de Neuchâtel. Louise Pigeron, une femme du canton<br />
de Vaud, sera la première adventiste de la Confédération.<br />
La FSRT a célébré les 150 années de présence de l’adventisme<br />
dans notre pays en renouvelant l’expérience<br />
: une cérémonie de baptême dans le lac de Neuchâtel.<br />
Ainsi, 150 ans après, jour pour<br />
jour, les églises adventistes de l’arc<br />
jurassien se sont réunies le dimanche<br />
7 février <strong>2016</strong> pour le baptême d’une<br />
autre femme, Fatima.<br />
Comment le message adventiste a-til<br />
réussi à traverser le temps et les<br />
océans ? Retour sur le parcours de<br />
trois migrants qui avaient pour principal<br />
objectif d’apporter le salut aux<br />
autres.<br />
L’Eglise adventiste du 7e jour mondiale<br />
prend forme dès les années<br />
1840 de l’autre côté de l’Atlantique.<br />
Pourtant, c’est de Pologne que vient<br />
celui qui va faire fleurir l’adventisme<br />
en Suisse. Né en 1818 à Cracovie,<br />
Michael Czechowski se met d’abord au service de<br />
l’Eglise catholique. Il est d’ailleurs ordonné à Varsovie.<br />
Rapidement déçu par l’hypocrisie qui y règne, il<br />
quitte le monastère. Czechowski se rend alors à Rome<br />
et réussit à rencontrer le pape Grégoire XVI auprès<br />
de qui il dénonce la corruption au sein de l’Eglise.<br />
N’obtenant aucune réaction, il visite les ordres de Paris<br />
où son constat n’est guère différent. Ce sont ces<br />
différentes déceptions qui poussent Czechowski à<br />
s’éloigner de l’Eglise catholique et à se rapprocher<br />
des Saintes Ecritures. Il donne des études bibliques,<br />
prêche la tempérance et forme des groupes de travail<br />
sur l’amélioration sociale. Son leadership et son zèle<br />
effraient la population de l’époque. Dans un contexte<br />
politique fragile, il est emprisonné pour activisme politique.<br />
Les premières années de la vie de Michael Czechowski<br />
révèlent déjà un tempérament fougueux et engagé.<br />
C’est avec ses forces et ce que l’on peut aussi considé-<br />
Michael Czechowski<br />
rer comme des faiblesses que Dieu l’a pourtant utilisé.<br />
A sa sortie de prison, Czechowski paraît se chercher. Il<br />
part à Londres, puis revient à Paris pour s’occuper des<br />
réfugiés polonais. Il rejoint ensuite la Pologne en tant<br />
que militant politique, avec l’objectif de libérer son<br />
pays en proie à l’armée russe, ce qui n’arrivera pas. Il<br />
rentre à Paris.<br />
Après un an et demi de va-et-vient, Czechowski opte<br />
enfin pour une seule et même direction en 1850. Il<br />
quitte les ordres, épouse <strong>Mar</strong>ie Virginia Delavouet et<br />
s’installe avec elle en Amérique du Nord (d’abord aux<br />
Etats-Unis puis très vite au Canada), où il travaillera<br />
pendant 13 ans.<br />
Relieur de formation, Czechowski prospère et réussit<br />
même à monter son atelier de reliure. Un jour, celui-ci<br />
prend feu et Czechowski perd tout. Encore une<br />
épreuve et une grande déception qui le poussent<br />
vers d’autres chemins, plus proches de Dieu. En effet,<br />
c’est suite à ce désastre que la Société Missionnaire<br />
Baptiste l’invite à rejoindre son équipe dans un autre<br />
comté canadien. Le couple déménage et, encouragé<br />
par l’Eglise baptiste, Czechowski accomplit un travail<br />
d’évangélisation précieux et fructueux.<br />
Ce sont les premiers pas du<br />
missionnaire Michael Czechowski.<br />
Mais l’œuvre de Dieu ne s’arrête<br />
pas là. Czechowski devait rejoindre<br />
le champ missionnaire baptiste, car<br />
c’est dans cette ville qu’il entendit<br />
pour la première fois James White<br />
prêcher lors d’une campagne d’évangélisation.<br />
Touché en plein cœur<br />
par la nouvelle du retour de Jésus<br />
et égal à lui-même, entier, engagé<br />
et fougueux, Czechowski quitte les<br />
baptistes et se baptiste dans l’Eglise<br />
adventiste du 7e jour. Il déménage<br />
ensuite à Battle Creek, siège de<br />
l’Eglise à l’époque, où il reprend son<br />
travail de relieur. Une nouvelle et importante<br />
étape de sa vie commence.<br />
Encore une fois, son zèle et son amour pour la Parole<br />
et sa prédication font de lui un homme très remarqué.<br />
Ellen et James White sont ravis de rencontrer un<br />
nouveau baptisé aussi engagé. Ils voient en lui une<br />
réelle bénédiction. C’est la raison pour laquelle ils<br />
financent sa mission d’évangélisation auprès de ses<br />
anciens amis au Canada, mission qu’il réalise avec<br />
succès en animant des conférences en français. Puis,<br />
tout à coup, sans consulter personne et sans prendre<br />
le temps d’une réelle réflexion, Czechowski décide<br />
que lui et sa famille quitteront le comté de Clinton<br />
pour se rendre dans la ville de New-York (Canada). Il<br />
explique sa décision en invoquant des difficultés pour<br />
subvenir à ses besoins là où il a été envoyé et Ellen et<br />
James White, compréhensifs, décident de continuer<br />
à le soutenir financièrement. Alertée dans une vision<br />
que Czechowski faisait fausse route, Ellen White lui<br />
conseille de renoncer à cette décision précipitée.<br />
6
Mais sa fougue et son entêtement ont raison de lui<br />
et il décide de poursuivre son projet. Czechowski débarque<br />
dans le Vermont où il évangélise les minorités<br />
et forme ce qu’il appelle lui-même des églises. Entre<br />
deux conférences, il écrit sa biographie en espérant<br />
la publier et gagner de l’argent. Mais ce qui n’était<br />
pas le plan de Dieu ne pouvait se transformer qu’en<br />
échec. L’Eglise n’arrivant plus à gérer une telle personnalité<br />
– fermée à toute remarque,<br />
ingérable et un peu<br />
dispersée – elle lui retire son<br />
aide financière. Cela signe<br />
la rupture « administrative »<br />
entre les deux parties.<br />
Toutefois, Czechowski continue<br />
son cheminement et<br />
n’abandonne pas sa foi en<br />
Dieu ni ses convictions religieuses<br />
adventistes. Il part<br />
même à la conquête de son<br />
grand rêve, l’évangélisation<br />
de son continent d’origine,<br />
Ellen et James White<br />
l’Europe. En 1864, il arrive<br />
en Italie et obtient un salaire<br />
de l’Eglise adventiste du 1er jour. Celle-ci découvrira<br />
deux ans plus tard que son argent allait en fait à la<br />
prédication du message adventiste du 7e jour, dénomination<br />
qu’elle ne connaissait même pas. La détermination<br />
de Czechowski pour ses projets n’a vraiment<br />
pas de limite. C’est dans ce contexte que Czechowski<br />
rejoint la Suisse. Mais il ne vient pas seul.<br />
Un certain J. D. Geymet<br />
(1842-1923) de Torre-Pellice,<br />
vallées vaudoises du Piemont,<br />
est intrigué et touché<br />
par le message de Daniel<br />
prêché dans les vallées par<br />
ce missionnaire européen<br />
érudit. Geymet demande à<br />
étudier plus profondément<br />
l’enseignement du Sabbat<br />
et toutes les vérités bibliques.<br />
Après de longs mois<br />
d’études, il prend finalement<br />
la décision de se faire baptiser.<br />
Geymet devient donc,<br />
John Nevins Andrews<br />
en 1865, le premier adventiste d’Europe. Suite à cela,<br />
les premiers défis de la vie de ce jeune converti arrivent.<br />
Sa fabrique de soierie, où il travaillait depuis<br />
un certain temps, le renvoie à cause de son refus de<br />
travailler le Sabbat.<br />
Geymet prend la courageuse décision de partir avec<br />
son mentor pour vivre pleinement pour et du message<br />
qu’il vient d’accepter. Czechowski, sa famille et<br />
lui arrivent donc à Yverdon, la fin des chemins de fers<br />
à l’époque, et ils s’installent à Grandson. Geymet doit<br />
accepter toutes sortes de petits travaux pour aider à<br />
nourrir la troupe, vu que les finances de Czechowski<br />
ne sont pas suffisantes. Il est l’éclaireur cherchant les<br />
salles d’écoles, les chapelles et les églises où son ami<br />
allait ensuite faire ses prêches.<br />
Suite à des présentations du message adventiste au<br />
temple de Fleurier, deux personnes se décident pour<br />
le baptême. La nuit du 7 février 1866, alors qu’il fait<br />
froid au point de devoir briser la glace pour entrer<br />
dans le lac, a lieu le premier baptême adventiste en<br />
Suisse à la lueur des lanternes. On n’osait pas encore<br />
baptiser de jour. Louise Pigueron et sa fille se font<br />
baptiser par Czechowski. L’année suivante, en 1867,<br />
grâce à ces deux courageuses pionnières, se forme la<br />
première église adventiste officielle à Tramelan.<br />
Mais Czechowski, rattrapé par ses tractations douteuses,<br />
perd le soutien de l’Eglise adventiste du 1er<br />
jour. Dans une période sombre de sa vie, il quitte<br />
femme et enfants et se rend seul en Hongrie, puis<br />
en Roumanie, où il met encore son<br />
zèle au service de la proclamation<br />
de l’Evangile. Après avoir transmis<br />
le flambeau à d’autres, Czechowski<br />
meurt tristement en Autriche le 25 février<br />
1876.<br />
Geymet, resté tout seul, décide de<br />
continuer la proclamation de l’Evangile<br />
par la distribution de littérature<br />
parlant du message adventiste. C’est<br />
ainsi que naît le premier colporteur<br />
adventiste européen. Ayant visité<br />
presque tous les villages suisses francophones<br />
de l’époque, il laisse sur son<br />
passage des milliers d’exemplaires de livres qui vont<br />
produire des centaines de convertis dans la région.<br />
Il s’agit notamment de La vie du Christ et D’Eden en<br />
Eden, ainsi que de traités, de brochures et de journaux.<br />
Lettre manuscrite<br />
de Michaël Czechowski<br />
Au départ de Czechowski pour la Hongrie, l’Eglise basée<br />
aux Etats-Unis estime qu’il est temps de soutenir<br />
la mission dans notre pays en envoyant un missionnaire<br />
expérimenté et choisi par la Conférence Générale.<br />
Celle-ci charge J. N. Andrews de cette mission.<br />
Ellen White affirme à l’époque qu’il s’agit de l’homme<br />
le plus capable. Andrews arrive donc en Suisse en<br />
1874, à 45 ans, veuf, accompagné de deux jeunes<br />
adolescents, Charles (15 ans) et <strong>Mar</strong>y (12 ans). Le courage<br />
de cette famille s’avère payant, puisqu’Andrews<br />
est notamment le créateur de la revue Signes des<br />
temps, au travers de laquelle la bonne nouvelle va<br />
se propager dans plusieurs pays européens. Il publie<br />
aussi trois autres revues : en allemand, Herold der<br />
Wahrheit, en italien, L’Ultimo Messaggio et en roumain,<br />
Adeverulu Present. Ses enfants aident dans la<br />
traduction, la correction et l’impression de la plupart<br />
de ces publications.<br />
Andrews est un théologien brillant. C’est lui qui,<br />
même depuis l’Europe, affine nos doctrines comme le<br />
Sabbat, le « sommeil » des morts, le sanctuaire, la dîme<br />
Fatima Servain, le jour de<br />
son baptême, le 7 février <strong>2016</strong><br />
Jean-David Geymet et sa famille<br />
et le message des trois anges. Il<br />
paie très cher son engagement.<br />
Ayant très peu de moyens pour<br />
vivre, sa famille se prive de beaucoup<br />
des choses. C’est ainsi que<br />
<strong>Mar</strong>y tombe malade et meurt en<br />
1878 suite à une tuberculose à<br />
l’âge de 16 ans. Plus tard, Andrews<br />
lui-même devient très malade. Il<br />
continue à travailler depuis son lit<br />
en dictant les articles et meurt à<br />
son tour en 1883, à 54 ans.<br />
Au cours de la décennie suivante, des groupes se<br />
constituent en Hollande, en Grande-Bretagne, en Belgique,<br />
en Tchécoslovaquie, en Hongrie et en Pologne.<br />
Puis, au début du siècle, dans les Balkans, en Autriche,<br />
en Espagne et au Portugal. On peut estimer à près de<br />
dix mille le nombre d’adventistes en Europe à la fin du<br />
19e siècle, 25 ans après la venue de J. N. Andrews.<br />
C’est ainsi que l’Eglise adventiste du 7e jour devint un<br />
mouvement européen et mondial.<br />
Un Polonais, un Piémontais, un Américain. Des<br />
hommes étranges de courage qui ont donné de leur<br />
vie pour la prédication du message adventiste en<br />
Suisse. Leur prédication ne cessa plus jamais, traversant<br />
les époques et nous atteignant aujourd’hui,<br />
comme en témoigne la ferveur de Fatima, une étrangère<br />
venant du Paraguay, qui se baptisa 150 après,<br />
jour pour jour, le 7 février <strong>2016</strong> au lac de Neuchâtel.<br />
Nous pouvons être fiers de ce que l’adventisme est<br />
devenu après tant d’années en Suisse, avec nos 4500<br />
membres et nos institutions. Mais le moment est plu-<br />
tôt à la réflexion et à la remise en question. Comme<br />
en témoigne le baptême de Fatima, une étrangère,<br />
notre message a du mal à passer chez les autochtones.<br />
Nos églises se vident petit à petit, les gens nés<br />
dans ce pays sont remplacés par des étrangers qui<br />
viennent dans notre Confédération, cette fois-ci non<br />
pour apporter le message, mais pour le découvrir.<br />
Nous pourrions dire que la boucle est bouclée. Mais<br />
non, que faire pour que le message continue à être<br />
pertinent, pour que des personnes comme Louise<br />
Pigueron, Suissesse intelligente et influente dans sa<br />
région, prennent la décision de se donner au Christ ?<br />
Pourquoi n’arrivons-nous plus à atteindre ces catégories<br />
de personnes ?<br />
Pour l’expliquer, certains affirment qu’il n’y a pas<br />
eu d’autres évangélistes aussi zélés et efficaces que<br />
Czechowski, Geymet ou Andrews, qui travaillaient<br />
avec ardeur et amour pour la mission. Czechowski,<br />
même s’il n’a pas toujours su soumettre son caractère<br />
et son tempérament à l’action transformatrice<br />
de Dieu, était, sans aucun doute, un instrument entre<br />
les mains de Dieu pour répandre la bonne semence<br />
en Europe et en Suisse notamment. Peut-être devrions-nous<br />
changer notre regard sur notre beau message,<br />
qui est toujours aussi pertinent. Malgré nos imperfections,<br />
Dieu peut faire de nous des Czechowski<br />
ou des Andrews, ayant le même courage, la même foi<br />
et la même détermination, pour qu’où nous soyons,<br />
nous puissions jouer un rôle dans le plan de Dieu pour<br />
ce monde.<br />
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communications@adventiste.ch<br />
7<br />
8
TÉMOIGNAGE<br />
> UN CÂLIN, UN LIVRE, UNE NOUVELLE VIE<br />
Fatima, le jour de son baptême<br />
9<br />
Ce fut une journée de semaine comme les autres. Un<br />
certain jeudi après-midi, le 20 février, elle devait passer<br />
au centre-ville pour quelques tracasseries de la<br />
vie. Loin dans ses pensées, elle est angoissée et toujours<br />
anxieuse à cause des défis de la vie. Son mari,<br />
ses deux enfants, la recherche d’un boulot, un sentiment<br />
de culpabilité pour tout ce qu’elle n’a pas fait<br />
de bien ou pour tout le bien qu’elle aurait dû faire.<br />
Tout à coup, elle est réveillée par un petit mouvement<br />
de foule, devant, sur le trottoir. Des jeunes souriants<br />
avec des pancartes qui crient les bras ouverts :<br />
« câlins gratuits ». Elle n’y comprend rien ! Des t-shirts<br />
colorés, une table sur la gauche avec des choses dessus.<br />
Elle tombe sur la gaieté du moment.<br />
Elle ouvre ses bras et reçoit plusieurs câlins<br />
gratuits des jeunes. Elle voit de loin<br />
le titre : Le meilleur chemin. « Combien<br />
ça coûte ?» demande-t-elle. « Rien,<br />
répond un jeune, c’est gratuit ».<br />
Et voici Fatima dans le bus pour<br />
rentrer à la maison lisant les premiers<br />
chapitres. Inexplicablement,<br />
ce livre l’attire beaucoup. Chapitre<br />
après chapitre, il lui parle. Elle découvre.<br />
Dieu, elle y croit, mais c’est<br />
très confus dans sa tête. En revanche,<br />
ces pages semblent lui expliquer les<br />
choses tellement clairement que c’est presque « magique<br />
». Elle lit sur la prière. Oui, elle peut communiquer<br />
directement avec Dieu. Elle lit sur l’importance<br />
de la Bible. Oui, elle a besoin d’une Bible. Ce petit<br />
livre lui donne soif de lire la Bible. Mais elle n’en a<br />
pas ! Que faire ? C’est simple : si la prière marche<br />
vraiment, elle décide de prier pour que quelqu’un lui<br />
donne une Bible ! Quelques jours plus tard, dans un<br />
arrêt de bus paumé quelque part dans la campagne<br />
genevoise, elle voit une dame qui marche, venant<br />
de loin, et qui s’approche de l’arrêt. Elle passe tout<br />
droit, puis s’arrête et, revenant sur ses pas, regarde<br />
Fatima et lui demande : « Veux-tu une Bible ?» « Bah,<br />
oui », répond Fatima, un peu surprise. Elle prend<br />
entre les mains la réponse à ses prières. Elle est stupéfaite.<br />
Quelques secondes après, elle regarde pour<br />
comprendre qui est cette dame qui lui a fourni ce<br />
précieux cadeau. Plus personne !<br />
Les jours suivants furent remplis d’une intense recherche.<br />
Il y a beaucoup de nouveautés, des choses<br />
inconnues. Chaque doute mérite un post-it. Après un<br />
certain temps, il y en a partout dans ce livre si précieux.<br />
Puis, il y a le besoin de connaître ceux qui lui<br />
ont offert le petit livre. Qui étaient ces jeunes qui lui<br />
ont donné les câlins et le livre ? Elle regarde et un petit<br />
flyer invite les gens à venir à des rencontres. C’est<br />
cela ! Elle décide d’y aller.<br />
La voici, pour la première fois de sa vie dans une<br />
église adventiste. Petit-déjeuner, accueil chaleureux,<br />
louange, paroles compréhensibles. Elle est agréablement<br />
surprise. Oui, elle reviendra. Le samedi suivant,<br />
Fatima vient à nouveau avec sa Bible. C’est la<br />
première fois que je la rencontre. Elle me raconte<br />
son histoire. Je vois dans ses yeux cette flamme du<br />
Saint-Esprit qui la fait rêver de jours meilleurs dans<br />
sa vie intérieure. Nous prenons rendez-vous le mardi<br />
suivant. Je me souviens de son mari qui m’ouvre la<br />
porte. Un costaud et au départ l’air un peu fermé.<br />
Mince !... Est-il fâché à l’idée qu’un inconnu<br />
vienne chez lui ? Nous nous mettons<br />
à table et nous commençons la première<br />
étude. Il ne dit rien, elle pose<br />
plusieurs questions. Elle est très intéressée.<br />
Mais le souvenir le plus<br />
marquant de cette rencontre est le<br />
témoignage de son mari : « Depuis<br />
qu’elle lit ce petit livre et la Bible, ma<br />
femme a changé. Elle est plus calme,<br />
plus sereine, elle se prend moins la tête<br />
et s’en prend moins à moi (sourire).<br />
Elle va mieux. » En d’autres termes, il<br />
me disait : « Je suis tout à fait d’accord<br />
qu’elle aille chez vous ». S’en sont suivis plusieurs<br />
mois d’étude de la Bible chez elle, des discussions<br />
passionnantes, beaucoup de lecture. Des liens<br />
d’amitié se sont tissés avec la communauté.<br />
Puis, un samedi après-midi, toujours au centre de Genève,<br />
entourée de sa famille, Fatima donne sa vie au<br />
Seigneur par les eaux du baptême dans la toute jeune<br />
église adventiste VIVO (Viens, vois et vis). Depuis, selon<br />
ses propres dires « ma vie est remplie de paix et<br />
de joie, la connaissance de la parole de Dieu a vraiment<br />
rempli ma vie de bonheur. J’ai compris quelque<br />
chose d’essentiel : la parole de Dieu est vie et elle<br />
vivifie mon âme, moi toute seule je ne peux rien ».<br />
D’autres hommes et femmes se promènent dans nos<br />
villes, comme Fatima, à la recherche d’une rencontre<br />
qui, enfin, donnerait un nouveau sens à leur vie.<br />
Sommes-nous prêts à oser les approcher ?<br />
Rickson Nobre<br />
Pasteur<br />
et secrétaire FSRT<br />
POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />
rickson.nobre@adventiste.ch<br />
SANTÉ<br />
Les légumineuses, bonnes pour vous et pour<br />
la planète<br />
Suite aux déclarations de l’OMS d’octobre 2015 à<br />
propos de l’effet cancérigène de la charcuterie et<br />
de la viande rouge, on aurait pu penser que l’Assemblée<br />
générale de l’ONU déclarerait <strong>2016</strong> année<br />
internationale des légumineuses. Alors que beaucoup<br />
de gens s’interrogent aujourd’hui sur ce qu’ils<br />
peuvent encore manger, l’ONU offre la bonne réponse<br />
: des légumineuses.<br />
Or, l’Assemblée générale de l’ONU avait déjà choisi<br />
2013 comme année internationale des légumineuses.<br />
C’était donc bien avant la déclaration de<br />
l’OMS sur la viande ! Ce qui prouve que l’ONU ne<br />
considère pas les légumineuses<br />
comme un simple<br />
remplaçant de la viande,<br />
mais qu’elle les estime<br />
pour leur haute valeur<br />
nutritionnelle. Autrement<br />
dit, ce n’est pas seulement<br />
parce que la viande<br />
est nuisible qu’il faut las<br />
remplacer par des lentilles,<br />
des haricots et des<br />
petits pois, mais pour bien d’autres raisons :<br />
Bienfaits des légumineuses sur la santé<br />
• Source de protéines végétales de haute qualité,<br />
contenant tous les acides aminés, essentiels et<br />
non essentiels. A noter que la plupart des légumineuses,<br />
sauf le soja dont la protéine est la plus<br />
complète de tous les végétaux, sont relativement<br />
pauvres en lysine (acide aminé). Mais cette faible<br />
proportion peut être facilement compensée en<br />
combinant les légumineuses avec des céréales<br />
(blé, riz, avoine, etc.) riches en lysine, ce qui permet<br />
d’obtenir une protéine complète favorisant<br />
la croissance des enfants et des adolescents.<br />
• Haute teneur en fer et en zinc, deux minéraux<br />
très importants pour la croissance.<br />
• Bonne source de fibres végétales, qui contribuent<br />
à éviter la constipation et à avoir une flore<br />
intestinale saine malgré la production de gaz.<br />
• Source d’isoflavones et autres phytoestrogènes<br />
protecteurs du cancer du sein et de la prostate.<br />
• Absence de cholestérol et de gluten.<br />
• Faible teneur en graisses.<br />
10<br />
• Faible indice glycémique, ce qui convient aux<br />
diabétiques et aux obèses.<br />
Bienfaits des légumineuses sur l’environnement<br />
• Les légumineuses fixent l’azote atmosphérique,<br />
donc fertilisent naturellement le sol (surtout si<br />
on incorpore leurs fanes à la terre après récolte).<br />
• Les légumineuses sont très économes en eau :<br />
obtenir 1kg de viande de bœuf demande 13 000<br />
litres d’eau, alors qu’il en faut seulement 50 pour<br />
récolter 1kg de lentilles.<br />
• Les légumineuses<br />
peuvent être conservées<br />
pendant plusieurs mois<br />
sans perdre leur haute<br />
valeur nutritionnelle, ce<br />
qui réduit la dépense de<br />
combustibles fossiles nécessaires<br />
à leur transport.<br />
Oui, les légumineuses<br />
sont bonnes pour la santé<br />
des hommes comme pour celle de la planète. Plusieurs<br />
millénaires avant que l’ONU ne recommande<br />
leur consommation, notre Père céleste avait dit aux<br />
premières créatures humaines : (...) Je vous donne<br />
toute herbe portant de la semence et qui est à la<br />
surface de toute la terre… (Genèse 1.29). On peut<br />
en déduire que les légumineuses, plantes herbacées<br />
non ligneuses portant des semences, en font partie,<br />
de même que les céréales.<br />
Quand Dieu ordonne à Ézéchiel d’organiser le rationnement<br />
de Jérusalem assiégée par les troupes<br />
babyloniennes (587-586 av. J.C.), il lui prescrit une<br />
recette de pain nutritif composée de légumineuses<br />
(fèves, lentilles) et de céréales (froment, orge, millet<br />
et épeautre). Il est remarquable de savoir que 200<br />
g par jour devaient lui suffire pour survivre pendant<br />
390 jours ! (Ézéchiel 4.9-10).<br />
Les légumineuses offrent bien plus qu’une alternative<br />
salutaire à la viande. Et la Bible l’a enseigné bien<br />
avant la science…<br />
Dr Pamplona Roger<br />
Département<br />
de la santé, FSRT<br />
POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />
sante@adventiste.ch
Faire une différence ?… C’est possible !<br />
Sierra Leone - camp humanitaire<br />
25 juillet - 15 août <strong>2016</strong><br />
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ou facebook.com/jeunesseadventisteFSRT<br />
MAGAZINE AVVENTISTA GIORNALE BIMESTRALE DELLA FEDERAZIONE AVVENTISTA DELLA SVIZZERA ROMANZA E DEL TICINO - N° 2 - MAR / APR <strong>2016</strong><br />
DOSSIER<br />
CZECHOWSKI, GEYMET,<br />
ANDREWS, …<br />
QUESTI MIGRANTI<br />
CHE HANNO FONDATO<br />
L'AVVENTISMO IN SVIZZERA<br />
INTERVISTA<br />
OLIVIER PORCHET<br />
GIOVENTÙ<br />
FATTO PER AGIRE !<br />
Photographie :<br />
bobthemagicdragon<br />
MAGAZINEAVVENTISTA.COM
EDITO<br />
UN BASTONE ROTTO…<br />
È con una certa emozione che scrivo all’alba di questa domenica mattina. Non un solo rumore in casa, e<br />
nel silenzio del mondo scorrono davanti a me i volti dei miei cari fratelli e sorelle scomparsi. E noto il loro<br />
costante impegno per la chiesa. Ritorna Signor Gesù!<br />
A cosa serviamo? È il titolo di un articolo. Certo, servo Dio e la Chiesa e servo a rendere felici i miei intimi,<br />
ecc.. Ma non devo servire affinché altri individui, che mi sono completamente sconosciuti e non dipendono<br />
da me, siano felici?<br />
Abbiamo bisogno di respiro, per uscire da relazioni confuse o nocive in famiglia o nella Chiesa. Questo è<br />
altruismo?<br />
E ancora, quei muri che si erigono, questo filo spinato per impedire ai migranti di entrare a casa nostra. Nel<br />
loro paese, a stragrande maggioranza non ha alcuna possibilità di vivere una vita dignitosa, non disponendo<br />
di cibo e di un alloggio. Se Gesù dice “Beati i poveri” è perché il cuore di Dio viene toccato dalla loro<br />
sofferenza. Ci invita alla comprensione e a diventare noi stessi poveri.<br />
La chiesa avventista si trova spesso di fronte alla sua storia. È rivelatrice di questo sentimento<br />
di umiltà che ha caratterizzato i suoi protagonisti in tutti questi anni. È importare dare un colpo<br />
d’occhio retrospettivo, ma senza nostalgia. Niente è statico perché la storia della nostra chiesa<br />
è un progetto dinamico di Dio. Vento in poppa !<br />
SOMMARIO<br />
2<br />
3<br />
5<br />
Fatto per agire !<br />
Intervista Olivier Porchet<br />
Czechowski, Geymet, Andrews…<br />
Questi migranti che hanno fondato<br />
l'Avventismo in Svizzera.<br />
9<br />
10<br />
GIOVENTÙ<br />
David Jennah<br />
Presidente FSRT<br />
12 Versione francese<br />
Un abbraccio, un libro, una nuova vita<br />
Le leguminose, buone per voi<br />
e per il pianeta<br />
> FATTO PER AGIRE !<br />
Durante la rivoluzione bolscevica, nella stessa<br />
sera si stavano tenendo due riunioni in una via di<br />
Mosca. La prima era quella della chiesa ortodossa<br />
russa. Era in occasione dell'assemblea nazionale e<br />
hanno discusso tutta la notte sul tipo di vestito che<br />
i preti dovevano portare. La seconda riunione era<br />
quella di Lenin e i suoi amici, che preparavano gli ultimi<br />
piani per cambiare la faccia della terra attraverso<br />
la causa comunista.<br />
Due riunioni dagli impatti diversi. Due gruppi,<br />
uno che si occupa di futilità, l'altro<br />
pronto all'azionall'azione.<br />
Questo fatto storico porta a<br />
questionarci su cosa facciamo del<br />
tempo che ci é dato. « Siamo<br />
ciò che ripetiamo ogni giorno<br />
», diceva Aristotele. Tutti disponiamo<br />
di 24 ore al giorno.<br />
Ciò significa 1440 minuti, o<br />
864.000 secondi. Cosa ne facciamo<br />
di questo tempo ? Troppo<br />
spesso mi riconosco nella prima<br />
categoria. Perdendo tempo ed energie<br />
in cose secondarie che spesso<br />
lasciano il tempo che trovano, mentre<br />
in realtà desidero poter fare la differenza.<br />
Come può cambiare tutto questo ?<br />
In realtà, il nostro problema non viene per<br />
forza dal fatto che non agiamo, piuttosto dal fatto<br />
che non viviamo tutti i piani e i progetti di Dio per<br />
noi. Vediamo molto spesso dei chiari obiettivi, come<br />
per esempio un successo professionale, mentre la<br />
Bibbia ci chiama all'avventura ! Michel Ange diceva<br />
« Per la maggior parte di noi, il più grande pericolo<br />
non é aver avuto uno obiettivo troppo alto e non<br />
averlo raggiunto, ma al contrario é avere troppo<br />
poca ambizione per raggiungerlo ».<br />
Che programma ! É così grande che può fare<br />
paure. Ma preferisco vederlo come una sfida che la<br />
Parola ci lancia. <strong>Mar</strong>tin Luther King diceva « vivete i<br />
sogni che la vita vi sfida a sognare ». In questa logica,<br />
abbiamo nel testo di Isaia un sogno che Dio ci<br />
sfida a sognare.<br />
Questo non é solo per fare la differenza nel<br />
mondo, ma anche per noi ! Perché non bisogna dimenticare<br />
una delle chiavi della felicità che Gesù ci<br />
ha donato « C'é piu gioia nel dare che nel ricevere 2<br />
». Conclusione alla quale Jean-Jacques<br />
Rousseau era arrivato: “so e sento che<br />
fare il bene é la più sincera felicità<br />
che il cuore umano possa provare ».<br />
Dio ci lancia questa importante<br />
domanda : che ne faremo della<br />
nostra vita ? Viviremo per noi<br />
stessi o prenderemo la coraggiosa<br />
decisione di diventare<br />
veri discepoli ? Metteremo<br />
dei limiti a ciò che Lui può fare<br />
per noi, dimenticando quello che<br />
diceva Paolo « Io posso ogni cosa in<br />
colui che mi fortifica 3 », o seguiremo<br />
l'esempio di Isaia, « allora ho sentito il<br />
Signore chiedere 'Chi invierò ? Chi sarà il<br />
nostro portavoce ?’ e io ho risposto 'eccomi, manda<br />
me' 4 » ?<br />
Dio ti lancia la stessa sfida: cosa risponderai ?<br />
Sei pronto all'azione ?<br />
1<br />
Isaia 58.6-7 2 Atti 20.35b 3 Filippesi 4.13 4 Isaia 6.8<br />
Giornale bimestrale della Federazione avventista della Svizzera Romanza e del Ticino (FSRT)<br />
N°2 /<strong>Mar</strong>zo-Aprile <strong>2016</strong><br />
Rivista gratuita<br />
Stampato in Germania<br />
Caporedattore : Rickson Nobre - Editore : Dipartimento delle Comunicazioni FSRT - Redazione a cura di : Rickson Nobre, David Jennah, Nathalie<br />
Wagnon, Eunice Goi, Yolande Grezet, Pierrick Avelin, Serena Zagara et Adriana Stazi - Impaginazione e grafica : Eunice Goi - Redattori : Pierrick<br />
Avelin, Rickson Nobre, Eunice Goi, Dr Pamplona Roger - Collaboratori : Olivier Porchet, Dipartimento della Gioventù FSRT - Traduttore : Serena<br />
Zagara - Correzione a cura di : Borbála Galánthay <strong>Mar</strong>ti<br />
Photo credit<br />
Copertina : www.archivesadventistes.org, Eunice Silva Goi - pagina 2 : dollarphoto - pagina 5 : Eunice Goi - pagine 6 et 7 : www.archivesadventistes.org<br />
- pagina 8 : www.archivesadventistes.org, René Frauchiger - pagina 9 : Carlos Alvarenga - pagina 10 : Lebensmittelfotos<br />
La responsabilità degli articoli firmati pubblicati su MAGAZINE AVVENTISTA è dei singoli autori.<br />
Qual é dunque l'obiettivo che ci propone la<br />
Bibbia ?<br />
« Ecco ciò che sostengo: liberare le persone<br />
incatenate ingiustamente, togliere il giogo che pesa<br />
su di loro, restituire la libertà a quelli che sono oppressi,<br />
quindi, eliminare tutto ciò che li rende schiavi.<br />
É condividere il tuo pane con colui che ha fame, dare<br />
un alloggio a quelli che non hanno casa, vestire coloro<br />
che non hanno vestiti. Non é evitare colui che é<br />
tuo fratello. 1 »<br />
2<br />
Pierrick Avelin<br />
Dipartimento della<br />
Gioventù, FSRT<br />
PER RISPONDERE ALL’ARTICOLO<br />
jeunesse@adventiste.ch
INTERVISTA<br />
> OLIVIER PORCHET<br />
Intervista a cura di Rickson Nobre<br />
Olivier, ti puoi presentare ?<br />
Sono nato a Losanna, e ho<br />
trascorso i primi anni nella<br />
valle di Joux. Ci siamo<br />
trasferiti nella regione<br />
di Losanna e all’età di<br />
15 anni siamo andati<br />
a Collonges. Lì ho studiato,<br />
ho fatto il liceo e<br />
3 anni di teologia. Non ho<br />
continuato perché mi sono<br />
reso conto che avrei avuto<br />
difficoltà a lavorare come pastore.<br />
Dopo i miei studi ho lavorato<br />
come pastore di pecore per molto tempo.<br />
Ah, quindi non sei fatto per essere pastore di chiesa<br />
ma sì per pastore di pecore ! (risate)<br />
Ecco, pascolavo le pecore. Era divertente! Successivamente,<br />
ho avuto l’opportunità di comprare una<br />
proprietà nel sud della Francia, dove ho potuto sviluppare<br />
una parte delle mie attività agricole e allo<br />
stesso accogliere dei giovani in difficoltà, giovani che<br />
erano passati davanti la giustizia francese. Abbiamo<br />
creato un’associazione con un sorella avventista della<br />
regione che aveva fondato una scuola Montessori.<br />
Ricevevo spesso giovani con difficoltà scolastiche e<br />
andavano a seguire dei corsi da questa sorella.<br />
Come sei tornato in Svizzera?<br />
Mi sono ritrovato solo con 4 bambini. Dovevo prendere<br />
una decisione, se restare in Francia o tornare<br />
in Svizzera. Ero un po’ isolato da tutto. La scuola più<br />
vicina si trovava a 35km e questo complicava le cose.<br />
Presi dunque la decisione di tornare a Vallorbe.<br />
Quando ero studente in teologia, avevo lavorato con<br />
Securitas. Mi misi in contatto con loro dal sud della<br />
Francia. Ma mi dissero che non reclutavano persone<br />
per telefono. Dissi che conoscevo un tal Nanceau<br />
con cui avevo lavorato, che era uno dei responsabili.<br />
Non sapevo se lavorava ancora lì. Ed era lui il<br />
direttore di Securitas di Losanna. Mi ingaggiarono<br />
immediatamente. Lui mi disse “Bisogna aprire un<br />
centro per rifugiato a Vallorbe. Con la tua esperienza<br />
professionale, lavorerai benissimo in questo campo.”<br />
Sei mesi dopo ero uno dei responsabili del centro di<br />
sicurezza di Vallorbe.<br />
Lavori ancora nello stesso posto?<br />
No, un anno e mezzo dopo il direttore mi chiese di<br />
lavorare per la confederazione e dal 2003 mi occupo<br />
di procedure di asilo politico. Faccio delle interviste<br />
ai richiedenti e dopo prendo una decisione. Sono io<br />
che decido se i loro motivi sono rilevanti in materia<br />
di asilo politico o se devono lasciare la Svizzera. O<br />
se devono ottenere una mozione provvisoria per un<br />
motivo in particolare.<br />
Immagino che ti debbano temere. Si chiedono<br />
cosa deciderai. Sono delle decisioni pesanti che<br />
prendi tutti i giorni.<br />
Non tutti i giorni, ma sono delle decisioni che hanno<br />
a che vedere con il futuro di una persona. Non è<br />
sempre facile. Ma non sono temuto dai richiedenti.<br />
Ho dei buoni contatti con loro anche se l’intervista<br />
è a volte difficile. C’è molto rispetto. Le cose vanno<br />
avanti piuttosto bene. Anche quando prendo la<br />
decisione che la persona deve lasciare la Svizzera,<br />
la chiamo nel mio ufficio e le spiego il perché. Mi<br />
prendo del tempo per spiegarle che con gli elementi<br />
che presenta, non gli è possibile restare in Svizzera.<br />
Sei un uomo di chiesa, anziano di chiesa. Sappiamo<br />
bene che non puoi fare proselitismo lì dove<br />
sei. Ma in che modo la tua fede può cambiare tutto<br />
rispetto a un altro che ha la tua stessa fede?<br />
Ho preso l’abitudine di dedicare un tempo in preghiera<br />
nel mio ufficio la mattina prima di cominciare<br />
il mio lavoro. E noto che in determinate situazioni,<br />
reagisco in maniera diversa rispetto ai miei colleghi.<br />
Mi ricordo quando una volta ero con una persona<br />
della Georgia, molto violenta, era uscita di prigione<br />
e aveva aggredito violentemente degli ufficiali di polizia.<br />
Avevo letto il rapporto della polizia. Sapevo<br />
che questa persona era pericolosa. Quando comincia<br />
l’intervista, questo signore provò a dettare lui le<br />
regole del gioco. Rapidamente si creò una tensione.<br />
Vidi che la pelle di questo signore cambiava colore.<br />
Vidi la sua rabbia aumentare. Non dissi niente e mi<br />
misi a pregare in silenzio. Improvvisamente, vidi che<br />
si calmò. Accettò di rispondere alle mie domande,<br />
cosa che all’inizio non voleva fare. Alla fine, chiese<br />
scusa per il suo comportamento. Il traduttore che era<br />
affianco a lui disse “Lei è incredibile. Riesce a fare<br />
cose che nessun altro collega riesce a fare”. Ciò che<br />
è successo non è grazie a me. Ciò che vedo in questo<br />
caso è che la preghiera può essere straordinariamente<br />
efficace e cambiare il comportamento di qualcuno<br />
per un’intervista. Ho vissuto cose incredibili.<br />
In generale, essere cristiani in questo contesto è<br />
difficile. Anche se forse per te è diventato normale.<br />
Ma credi che saresti diventato duro o indifferente o<br />
sgradevole come i tuoi colleghi se non avessi avuto<br />
questa fede ?<br />
Vedo dei colleghi che non hanno avuto il coraggio di<br />
lasciare il lavoro a causa dello stipendio interessante<br />
e vivono adesso in uno stato deplorevole. È vero che<br />
non è facile, ma ho anche dei colleghi che fanno un<br />
lavoro straordinario. È anche vero che di fronte a<br />
delle problematiche religiose e a delle persone che<br />
sono state perseguitate per la loro fede, io ho un approccio<br />
diverso da quello dei miei colleghi. Ho una<br />
conoscenza della Bibbia tale che posso distinguere<br />
quando una persona si sta burlando di me o se ha<br />
vissuto una vera conversione.<br />
I tuoi colleghi ti riconosco per questo ?<br />
Oggi lavoro più nel campo amministrativo e meno<br />
nella procedura d’asilo politico, ma c’è stato un tempo<br />
in cui si diceva “Dallo ad Olivier, se la sbrigherà<br />
lui”. Ma per quanto riguarda la fede, la maggior<br />
parte dei miei colleghi non ha alcuna conoscenza<br />
della Bibbia, se non una base.<br />
Mi ricordo di uno proveniente dalla Giordania che<br />
era diventato cristiano. La sua storia lo confermava.<br />
Era una bella conversione. E ovviamente la sua famiglia<br />
non accettò la sua conversione dall’Islam al<br />
Cristianesimo. Era stato diseredato e suo fratello gli<br />
sparò due volte. Fortunatamente, entrambe le volte<br />
la pallottola lo mancò. La sua storia mi toccò profondamente.<br />
E gli diedi protezione. Per una volta, chiesi<br />
alla direzione di non mandargli semplicemente la<br />
lettera per avvisarlo. Perché quando diciamo no, invitiamo<br />
la persona in ufficio per dirlo personalmente.<br />
Ma quando diciamo sì, si manda semplicemente una<br />
lettera per comunicare che è stato concesso lo stato<br />
di rifugiato. E siccome lui era ancora lì, chiesi dunque<br />
di comunicarlo di persona. E fu accettato. Parlai con<br />
uno dei miei colleghi che parla molto bene l’arabo e<br />
gli spiegai che il suo stato era stato accettato e che<br />
avrebbe potuto costruire la propria vita in Svizzera.<br />
Wow ! Deve essere stato un momento molto intenso<br />
!<br />
Sì, mi è piaciuto molto quel momento. Vidi che<br />
all’inizio non capiva bene cosa stesse succedendo.<br />
Tutto d’un tratto, lo capì, si alzò, si mise la mano sul<br />
cuore e mi disse “Le volevo dire…Sarò degno della<br />
fiducia che avete riposto in me”. Così ci sono dei<br />
momenti come questo molto molto intensi che restano<br />
indelebili nella memoria. E ci sono dei momenti<br />
molto difficili. Delle storie di violenza, di tortura che<br />
mi turberanno per il resto dei miei giorni. Ma anche<br />
dei momenti intensi che resteranno vividi fino alla<br />
fine dei miei giorni.<br />
Delle volte, questo ha un impatto sulla mia vita cristiana.<br />
Mi ricordo che una volta, durante la primavera<br />
araba, il centro mi aveva chiamato perché c’erano<br />
5 o 6 persone nord africane che erano esageratamente<br />
violente. Quando andai per provare a parlare<br />
con loro, incominciarono a lanciare delle pietre, dei<br />
proiettili contro i vetri del centro, contro di noi. Eravamo<br />
il bersaglio dei proiettili. La sicurezza chiamò<br />
la polizia, che arrivò. Lo scontro era cominciato. I<br />
magrebini furono fermati dalla polizia a colpi di manganello.<br />
Era venerdì. Il sabato mi recai alla chiesa di<br />
Yverdon per cominciare il sabato con la chiesa. Era<br />
un momento così triste. Ogni volta che chiudevo gli<br />
occhi per pregare, rivedevo quei colpi di manganello,<br />
sentivo le urla, gli insulti. Ero incapace di concentrarmi<br />
su altre cose. A volte ci sono cose così violente<br />
che hanno un impatto forte sulla vita personale<br />
e sulla preghiera.<br />
Un’ultima esperienza. Dall’anno scorso arrivano<br />
molte persone afgane. Uno di loro mi disse che<br />
voleva farmi una domanda. Cominciai a parlare con<br />
lui, e vidi che il suo inglese non era molto buono.<br />
Chiamò un altro afgano che parlava meglio l’inglese.<br />
Allo stesso tempo arrivarono una dozzina di afgani<br />
per vedere cosa stava succedendo. Vidi che la prima<br />
persona si arrabbiò e parlò in maniera molto dura<br />
con gli altri che se ne andarono. Esitò a parlarmi e<br />
alla fine mi chiese con molta esitazione “Non ne posso<br />
più dell’Islam e della sua violenza. Vorrei diventare<br />
cristiano. Dove posso procurarmi un bibbia?”.<br />
Colui che traduce mi chiese se lui poteva rispondere<br />
e gli dico “Certo, fate pure”. E gli disse “Io ho una<br />
bibbia. Quando ho scoperto la Bibbia era una cosa<br />
talmente straordinaria che non ho potuto smettere<br />
di leggerla per 3 giorni. Se vuoi te la do”.<br />
È stato molto impattante vedere che due persone<br />
che non avevano la possibilità di leggere la Bibbia<br />
riuscivano a stare 3 giorni e 3 notti a leggere. Mentre<br />
noi nel nostro paese, dove migliaia di persone hanno<br />
liberamente accesso alla Bibbia e non la leggono<br />
o la leggono in modo aneddotico o trascurabile.<br />
Personalmente, vedere degli afgani immergersi nella<br />
Bibbia mi ha profondamente toccato.<br />
PER RISPONDERE ALL’ARTICOLO<br />
communications@adventiste.ch<br />
3<br />
4
DOSSIER<br />
CZECHOWSKI, GEYMET,<br />
ANDREWS, QUESTI MIGRAN-<br />
TI CHE HANNO FONDATO<br />
L'AVVENTISMO IN SVIZZERA.<br />
pria identità. Parte per Londra, poi torna a Parigi per<br />
occuparsi dei rifugiati polacchi, successivamente raggiunge<br />
la Polonia come militante politico con l'obiettivo<br />
di liberare il suo paese dall'armata russa, cosa che<br />
non riuscirà a fare. Torna a Parigi.<br />
Dopo un anno e mezzo di “vai-vieni”, nel 1850<br />
Czechowski si incammina verso un'unica direzione.<br />
Lascia l'ordine,sposa <strong>Mar</strong>ia Virginia Delavouet e si stabilisce<br />
con lei in America del Nord (prima degli USA<br />
e subito dopo in Canada) dove lavorerà per 13 anni.<br />
Fondata negli Stati Uniti, la Chiesa Avventista del 7°<br />
giorno impiega una quindicina d'anni per arrivare in<br />
Europa. Ed è nella notte del 7 febbraio 1866 che sono<br />
stati realizzati i primi battesimi avventisti in Svizzera<br />
al lago di Neuchâtel. Louise Pigeron, una donna del<br />
cantone di Vaud, sarà la prima avventista dellA confederazione.<br />
La FRST ha celebrato i 150 anni di presenza nel nostro<br />
paese rinnovando l'esperienza con una cerimonia battesimale<br />
nel lago di Neuchâtel. Così,<br />
150 anni dopo, le chiese avventiste<br />
dell'arco del Jura si sono riunite domenica<br />
7 febbraio per il battesimo di<br />
un'altra donna, Fatima.<br />
Come ha fatto il messaggio avventista<br />
ad attraversare il tempo e l'oceano?<br />
Vediamo il percorso di tre migranti<br />
che avevano come unico obiettivo<br />
quello di portare la salvezza agli altri.<br />
La Chiesa Avventista del 7° giorno<br />
mondiale viene fondata negli anni<br />
‘40 del 1800 dall'altro lato dell' Atlantico.<br />
E viene dalla Polonia colui<br />
che ha fatto fiorire l'avventismo in<br />
Svizzera. Nato nel 1818 a Cracovia,<br />
Michael Czechowski in un primo momento é stato al<br />
servizio della Chiesta Cattolica. Fu poi ordinato a Varsavia.<br />
Rapidamente deluso dall'ipocrisia che vi regnava,<br />
lascia il monastero e si reca a Roma dove riesce a<br />
incontrare il Papa Gregorio XVI al quale denuncia la<br />
corruzione presente nella chiesa. Non ottenendo alcuna<br />
reazione, visita gli ordini di Parigi dove il risultato<br />
non é diverso. Sono queste varie delusioni che spingono<br />
Czechowski ad allontanarsi dalla chiesa cattolica<br />
e ad avvicinarsi alle Sacre Scritture. Dà degli studi<br />
biblici, predica la temperanza e forma dei gruppi di<br />
lavoro sul miglioramento sociale. La sua leadership e<br />
il suo zelo colpiscono la popolazione dell'epoca. In un<br />
contesto politico fragile, viene arrestato per attivismo<br />
politico. Già i primi anni di vita di Michael Czechowski<br />
rivelano il suo temperamento vigoroso e disponibile.<br />
Dio si é dunque servito delle sue forze e di quelle che<br />
possono essere connsiderate come delle debolezze.<br />
Una volta uscito di prigione, sembra cercare una pro-<br />
Michael Czechowski<br />
Con una formazione di rilegatore, Czechowski prospera<br />
e riesce anche a metter su il suo atelier di rilegatura,<br />
che un giorno prende fuoco, perdendo tutto.<br />
Ancora una prova e una grande delusione che lo<br />
spingono ad imboccare altre strade, più vicine a Dio.<br />
Infatti, é dopo questo disastro che la Società Missionaria<br />
Battista lo invita a formar parte della sua équipe<br />
in un'altra regione canadese. La coppia si trasferisce<br />
e Czechowski, incoraggiato dalla chiesa Battista,<br />
compie un lavoro di evangelizzazione produttivo. Si<br />
tratta dei primi passi del missionario<br />
Michael Czechowski.<br />
Ma l'opera di Dio non si fermerà lì.<br />
Bisognava che Czechowski raggiungesse<br />
il campo missionario battista,<br />
perché fu in quest'occasione che<br />
sentì per la prima volta James White<br />
predicare in una campagna di evangelizzazione.<br />
Profondamente colpito<br />
dalla notizia del ritorno di Gesù,<br />
Czechowski lascia i battisti e viene<br />
battezzato nella chiesa Avventista del<br />
7° giorno. Si trasferisce poi a Battle<br />
Creek, sede della chiesa all'epoca,<br />
dove riprende il suo lavoro di rilegatore.<br />
Una nuova e importante tappa<br />
della sua vita comincia.<br />
Ancora una volta, il suo zelo e il suo amore per la Parola<br />
e la sua predicazione fanno di lui un uomo molto<br />
conosciuto. Ellen e James White sono stupiti di vedere<br />
un appena battezzato così impegnato. Vedono<br />
in lui una reale benedizione. Ed é questa la ragione<br />
per cui finanziano la sua missione di evangelizzazione<br />
presso i suoi vecchi amici in Canada, missione che<br />
realizza con successo presentando delle conferenze in<br />
francese. Improvvisamente, senza consultare nessuno<br />
e senza prendersi il tempo per riflettere, Czechowski<br />
decide che lui e la sua famiglia avrebbero lasciato la<br />
regione Clinton per spostarsi nella città di New-York<br />
(Canada). Rendendosi conto delle difficoltà per sopperire<br />
ai bisogni lì dove era stato mandato, Ellen e<br />
James White, comprensivi, decidono di continuare<br />
a sostenerlo finanziariamente. Avvisati in una visione<br />
che Czechowski aveva preso una strada sbagliata,<br />
Ellen e James White gli consigliano di rinunciare a tale<br />
decisione precipitata.<br />
6
Ellen e James White<br />
Ma la sua foga e la sua testardaggine hanno la meglio<br />
su di lui e decide di portare avanti il suo progetto.<br />
Czechowski sbarca in Vermont dove evangelizza<br />
alle minoranze e forma quelle che lui stesso chiama<br />
chiese. Fra due conferenze, scrive la sua biografia<br />
sperando di pubblicarla e guadagnare dei soldi. Ciò<br />
che non faceva parte del piano di Dio non poteva che<br />
trasformarsi in un fallimento. Di fronte alla sua personalità<br />
chiusa a ogni tipo di<br />
richiamo, non gestibile e un<br />
po' dispersa, la chiesa non<br />
riesce più a seguirlo e gli toglie<br />
dunque l'aiuto finanziero.<br />
Questo segna la rottura<br />
fra le due parti a livello “amministrativo”.<br />
Tuttavia, Czechowski continua<br />
il suo cammino e non abbandona<br />
la fede in Dio né le sue<br />
convinzioni religiose avventiste.<br />
Parte alla conquiste del<br />
suo grande sogno, l'evangelizzazione<br />
nel suo continente<br />
di origine, l'Europa. Nel<br />
1864 va in Italia e ottiene uno stipendio dalla Chiesa<br />
Avventista del 1° giorno. Quest'ultima scoprirà due<br />
anni dopo che i suoi soldi erano stati utilizzati per la<br />
predicazione del messaggio avventista del 7° giorno,<br />
denominazione che nemmeno conosceva. La determinazione<br />
di Czechowski per i suoi progetti non ha<br />
davvero limiti. É in questo contesto che Czechowski<br />
raggiunge la Svizzera. Ma<br />
non é solo.<br />
Un tal J.D.Geymet (1842-<br />
1923) di Torre Pellice, valle<br />
valdese del Piemonte, é attirato<br />
e toccato dal messaggio<br />
di Daniele predicato nelle<br />
valli da questo missionario<br />
europeo ed erudito. Geymet<br />
chiede di studiare in maniera<br />
più profonda l'insegnamento<br />
del sabato e tutte le verità<br />
bibliche. Seguiranno dei lunghi<br />
mesi di studi e arriverà finalmente<br />
la decisione di farsi<br />
John Nevins Andrews<br />
battezzare. Geymet diventa quindi, nel 1865, il primo<br />
avventista in Europa. Successivamente, arrivano<br />
le prime sfide per questo giovane convertito. La sua<br />
fabbrica di seta dove lavorava da un po' di tempo lo<br />
licenzia a causa del suo rifiuto di lavorare in giorno di<br />
sabato.<br />
Geymet prende la coraggiosa decisione di partire con<br />
il suo mentore per vivere pienamente il mesaaggio<br />
che ha appena accettato. Czechowski, la sua famiglia<br />
e Geymet arrivano dunque a Yverdon, il capolinea dei<br />
treni di quel tempo, e si stabiliscono a Grandson. Geymet<br />
fece qualsiasi tipo di lavoro per aiutare a mante-<br />
nere la truppa, visto che le finanze di Czechowski non<br />
erano sufficienti. Era l'esploratore che cercava le sale<br />
delle scuole, le cappelle e le chiese in cui il suo amico<br />
avrebbe presentato le sue prediche.<br />
In seguito alla presentazione del messaggio avventista<br />
al tempio di Fleurier, due persone decidono di essere<br />
battezzate. La notte del 7 febbraio 1866, quando<br />
il freddo era tale che bisognava rompere il ghiaccio<br />
per entrare nel lago, ebbe luogo il primo battesimo<br />
avventista in Svizzera alla luce delle lanterne, poiché<br />
non si osava ancora battezzare di giorno. Louise Pigueron<br />
e sua figlia si fecero battezzare da Czechowski.<br />
L'anno successivo, nel 1867, grazie a queste due<br />
coraggiose pioniere, si fondata la prima chiesa avventista<br />
ufficiale a Tramelan.<br />
Ma Czechowski, a causa delle sue trattative dubbiose,<br />
perde il sostegno della chiesta Avventista del 1°<br />
giorno. In un periodo oscuro della sua<br />
vita, lascia moglie e figli e va in Ungheria<br />
e poi in Romania, dove metterà<br />
ancora una volta il suo zelo al servizio<br />
della proclamazione dell'evangelo.<br />
Dopo aver lasciato il testimone ad altri,<br />
Czechowski muore tristemente in<br />
Austria il 25 febbraio 1876.<br />
Geymet decide allora di continuare<br />
la proclamazione dell'evangelo attraverso<br />
la distribuzione di letteratura<br />
che parlava del messaggio avventista:<br />
nasce quindi il primo colportore<br />
avventista europeo. Avendo visitato<br />
quasi tutte le città svizzere francesi dell'epoca, lascia<br />
al suo passaggio molti esemplari di libri che produrranno<br />
alcuni convertiti nella regione: in particolare,<br />
“La vita del Cristo” e “Da Eden a Eden”, senza considerare<br />
i trattati, le brouchure e i giornali.<br />
lettera scritta a mano<br />
di Michaël Czechowski<br />
Quando Czechowski parte per l'Ungheria, la Chiesa<br />
con sede negli Stati Uniti pensò che era il momento di<br />
sostenere la missione nel nostro paese mandando un<br />
missionario esperto e scelto dalla Conferenza Generale,<br />
nella persona di J.N.Andrews. Ellen White disse<br />
che stavano mandando l'uomo più capace. Nel 1874,<br />
quindi, all'età di 45 anni, vedovo con due giovani adolescenti,<br />
Charles (15 anni) e <strong>Mar</strong>y (12 anni), Andrews<br />
arriva in Svizzera. Il loro coraggio valse la pena, poiché<br />
fu il creatore della rivista “Segni dei tempi”, attraverso<br />
cui la buona novella avrebbe raggiunto vari<br />
paesi europei. Pubblicò anche altre tre riviste: “Herold<br />
der Wahrheit”, in tedesco, “L' Ultimo Messaggio”, in<br />
italiano e “Adeverulu Present” in rumeno. I suoi figli<br />
aiutarono nella traduzione, correzione e stampa della<br />
maggior parte delle pubblicazioni.<br />
É un teologo brillante, anche in Europa, ed è lui che<br />
perfeziona le nostre dottrine come il sabato, il “sonno”<br />
dei morti, il santuario, la decima e il messaggio<br />
dei tre angeli. Anche lui pagherà caro il suo impegno.<br />
Avendo pochi mezzi per vivere, la famiglia si priverà<br />
di molte cose. Fu così che <strong>Mar</strong>y si<br />
ammalò e morì nel 1878 a causa di<br />
una tubercolosi all'età di 16 anni.<br />
Più tardi, lui stesso sarà molto malato,<br />
lavorando dal suo letto dettando<br />
gli articoli da scrivere. Morirà<br />
nel 1833, a 54 anni.<br />
Nel decennio successivo, si formarono<br />
dei gruppi in Olanda, Regno<br />
Unito, Belgio, Cecoslovacchia, Ungheria<br />
e Polonia. Più tardi, all'inizio<br />
del secolo, anche nei Balcani,<br />
in Austria, in Spagna e in Portogallo. Si può stimare a<br />
circa dieci mila il numero di avventisti in Europa alla<br />
fine del secolo, 25 anni dopo l'arrivo di J.N.Andrews.<br />
Fu così che la chiesa Avventista del 7° giorno divenne<br />
quindi un movimento europeo e mondiale.<br />
Fatima Servain, il giorno del suo<br />
battesimo, le 7 febbraio <strong>2016</strong><br />
Jean-David Geymet e la sua famiglia<br />
Un polacco, un piemontese e un americano. Degli<br />
stranieri di coraggio che hanno dedicato la loro vita<br />
alla predicazione del messaggio avventista in Svizzera.<br />
La loro predicazione non finì mai, attraversando<br />
le epoche e raggiungendoci oggi, come testimonia<br />
il fervore di Fatima, donna straniera proveniente dal<br />
Paraguay, che si è battezzata 150 anni dopo, il 7 febbraio<br />
<strong>2016</strong> al lago di Neuchatel.<br />
Possiamo essere fieri di ciò che l'avventismo è diventato<br />
dopo tanti anni in Svizzera, con i nostri 4500<br />
membri e le nostre istituzioni. Ma é anche il momento<br />
di riflessione e di porsi delle domande. Come testimonia<br />
il battesimo di Fatima, una straniera, il nostro<br />
messaggio ha difficoltà a raggiungere gli autoctoni.<br />
Le nostre chiese si svuotano poco a poco di gente<br />
nata in questo paese, rimpiazzata ancora una volta<br />
da stranieri che ancora una volta vengono nella<br />
nostra confederazione, questa volta non per portare<br />
il messaggio, ma per scoprirlo. Possiamo dire che il<br />
cerchio si chiude. Ma no, cosa fare affinché il messaggio<br />
continui ad essere pertinente in modo che una<br />
persona come Louise Pigueron, donna, una svizzera<br />
intelligente e influente nella sua regione, prenda la<br />
decisione di donarsi a Cristo? Perché non riusciamo<br />
più a raggiungere queste categorie di persone?<br />
Per spiegarlo, alcuni affermano che non ci sono stati<br />
altri evangelisti zelanti ed efficaci come Czechowski,<br />
Geymet o Andrews, che lavorassero con ardore e<br />
amore per la missione. Czechowski, anche se non ha<br />
sempre sottomesso il suo carattere e il suo temperamento<br />
all'azione trasformatrice di Dio, é stato senza<br />
dubbio uno strumento nelle mani di Dio per spargere<br />
il buon seme in Europa e in particolare in Svizzera.<br />
Forse dovremmo cambiare il nostro sguardo sul nostro<br />
bel messaggio e sempre pertinente. Malgrado le<br />
nostre imperfezioni, Dio può fare di noi dei Czechowski<br />
o degli Andrews, con lo stesso coraggio, la stessa<br />
fede e determinazione, affinché ovunque noi siamo,<br />
possiamo avere il ruolo nel piano di Dio per questo<br />
mondo.<br />
PER RISPONDERE ALL’ARTICOLO<br />
communications@adventiste.ch<br />
7<br />
8
TESTIMONIANZA<br />
> UN ABBRACCIO, UN LIBRO, UNA NUOVA VITA<br />
SALUTE<br />
Le leguminose, buone per voi e per il pianeta<br />
Era un giorno di una settimana come un’altra. Un<br />
giovedì pomeriggio, il 20 febbraio lei doveva passare<br />
in centro città per sbrigare qualcosa. Nei suoi<br />
pensieri è angosciata e sempre ansiosa per le sfide<br />
della vita. Suo marito, i suoi due bambini, la ricerca<br />
di un lavoro, il senso di colpa per tutto il bene che<br />
non ha fatto o per tutto il bene che avrebbe dovuto<br />
fare. Improvvisamente, si imbatte in un movimento<br />
di gente sul marciapiede. Dei giovani sorridenti con<br />
delle insegne e le braccia aperte le gridano “abbracci<br />
gratuiti!”. Lei non capisce cosa succede. Delle<br />
magliette colorate, un tavolo sulla sinistra con delle<br />
cose sopra. Si fa prendere dalla gioia del momento<br />
e apre le braccia ricevendo vari abbracci<br />
dai giovani. Vede da lontano il titolo “La<br />
via migliore”. “Quanto costa?” chiede.<br />
“Niente” risponde un giovane, “è<br />
gratis”.<br />
Ecco Fatima su un autobus per<br />
tornare a casa leggendo i primi<br />
capitoli di questo libro. Inspiegabilmente,<br />
questo libro la attira molto.<br />
Capitolo dopo capitolo, si sente<br />
ispirata e scopre cose nuove. Dio: lei<br />
ci crede, ma è molto confusa. Ma<br />
quelle pagine sembrano spiegarle le<br />
cose in modo così chiaro che è quasi<br />
“magico”. Legge qualcosa riguardo la preghiera. Si,<br />
può comunicare direttamente con Dio. Legge anche<br />
qualcosa riguardo l’importanza della bibbia. Si, ha<br />
bisogno di una bibbia. Questo piccolo libro le dà voglia<br />
di leggere la bibbia. Ma non ce l’ha! Cosa fare?<br />
È semplice: se la preghiera funziona veramente, prega<br />
affinché qualcuno le regali una bibbia!<br />
Qualche giorno dopo, alla fermata dell’autobus sperduta<br />
da qualche parte nella campagna di Ginevra,<br />
vede una signora che cammina, che viene da lontano<br />
e si avvicina alla fermata. Continua dritto, ma poi<br />
si ferma e torna indietro verso Fatima e le dice “Vuoi<br />
una bibbia,” “Bah, si.” Risponde un po’ sorpresa. La<br />
prende tra le mani la risposta alle sue preghiere un<br />
po’ stupefatta. Qualche secondo dopo, guarda per<br />
capire chi è quella donna che le ha dato questo regalo<br />
prezioso. Non c’era più nessuno!<br />
I giorni a seguire furono caratterizzati da una ricerca<br />
intensa. C’erano tante cose nuove, cose sconosciute.<br />
Ogni dubbio meritava di essere scritto su un<br />
post-it. Dopo un po’ di tempo questo prezioso libro<br />
era pieno di post-it.<br />
Successivamente, sentiva il bisogno di conoscere<br />
coloro che le avevano regalato quel libro. Infatti,<br />
chi erano quei giovani che davano abbracci e libri?<br />
Fatima, il giorno del suo battesimo<br />
Guarda un piccolo volantino che invita le persone a<br />
venire agli incontri. Ecco, decide andare.<br />
Un sabato mattina al centro città di Ginevra, Fatima<br />
è persa, non riesce a trovare l’indirizzo esatto dell’incontro.<br />
Chiama e la vanno cercare in strada. E per la<br />
prima volta nella sua vita, arriva in una chiesa avventista.<br />
È piacevolmente sorpresa. E tornerà.<br />
Il sabato successivo, Fatima torna con la sua bibbia.<br />
È la prima volta che la vedo. Mi racconta la sua storia.<br />
Vedo nei suoi occhi quella fiamma dello Spirito<br />
Santo che la fa sognare dei giorni migliori nella sua<br />
vita interiore. Prendiamo un appuntamento il martedì<br />
successivo. Mi ricordo di suo marito quando mi<br />
apre la porta. Robusto e dall’aria decisa.<br />
Ecco! È arrabbiato con questo sconosciuto<br />
a casa sua? Ci mettiamo a tavola e<br />
cominciamo il primo studio. Lui non<br />
dice niente, lei fa tante domande ed<br />
è molto interessata. Tuttavia, il ricordo<br />
più significativo di quell’incontro<br />
è stata la testimonianza di<br />
suo marito “Da quando legge quel<br />
piccolo libro, mia moglie è cambiata.<br />
È più calma, serena, meno preoccupata<br />
e mi assilla meno. Sta meglio”. In<br />
altre parole, mi diceva che era d’accordo<br />
che venisse da noi.<br />
Sono seguiti vari mesi di studio della bibbia a casa<br />
sua, discussioni appassionate, molte letture da parte<br />
sua e una partecipazione regolare da parte sua e dei<br />
suoi bambini. Si sono creati dei legami di amicizia<br />
con la comunità.<br />
Questa volta, un sabato pomeriggio, sempre al<br />
centro di Ginevra, Fatima dona la sua vita al Signore<br />
attraverso le acque del battesimo nella giovane chiesa<br />
avventista VIVO (vieni, vedi e vivi).<br />
Altri uomini e donne passeggiano nelle nostre città,<br />
come Fatima, alla ricerca di un incontro che possa<br />
finalmente dare un nuovo senso alla loro vita. Siamo<br />
pronti ad avvicinarci a loro?<br />
Rickson Nobre<br />
Pastore e<br />
segretario FSRT<br />
PER RISPONDERE ALL’ARTICOLO<br />
rickson.nobre@adventiste.ch<br />
Dopo le dichiarazioni dell’OMS nell’ottobre 2015<br />
riguardo l’effetto cancerogeno dei salumi e della<br />
carne rossa, si sarebbe potuto pensare che l’Assemblea<br />
generale dell’ONU dichiarasse il <strong>2016</strong> l’anno<br />
internazionale delle leguminose. Poiché molte persone<br />
di chiedono osa possono ancora mangiare,<br />
l’ONU fa la risposta giusta: le leguminose.<br />
Ora, l’Assemblea generale dell’ONU aveva già scelto<br />
il 2013 come l’anno internazionale delle leguminose.<br />
È stato quindi prima della dichiarazione dell’OMS<br />
sulla carna! Ciò prova che l’ONU non considera le<br />
leguminose come una semplice sostituzione delle<br />
carne, ma le considera per il loro alto valore nutrizionale.<br />
In altre parole, non<br />
è solo perché la carne è<br />
nociva che bisogna sostituirla<br />
con delle lenticchie,<br />
fagioli e piselli, ma per altre<br />
ragioni :<br />
Benefici delle leguminose<br />
sulla salute<br />
• Fonte di proteine vegetali<br />
di alta qualità, che contengono tutti gli<br />
amminoacidi, essenziali e non essenziali. Bisogna<br />
notare che la maggior parte delle leguminose, a<br />
parte la soia, la cui proteina è la più completa<br />
fra tutti i vegetali, sono relativamente poveri in<br />
lisina (amminoacido). Ma questa debole proporzione<br />
può essere facilmente compensata combinando<br />
leguminose con cereali (grano, riso, avena,<br />
etc) ricchi in lisina, che permette di ottenere<br />
una proteina completa favorendo la crescita dei<br />
bambini e degli adolescenti;<br />
• Alto tenore in ferro e zinco, due minerali molto<br />
importanti per la crescita;<br />
• Buona fonte di fibre vegetali che contribuiscono<br />
a evitare il raffreddore e ad avere una flora intestinale<br />
sana nonostante la produzione di gas;<br />
• Fonte di isoflavonoidi e di altri fitoestrogeni protettori<br />
dal cancro al seno e alla prostata;<br />
• Assenza di colesterolo e glutine;<br />
• Debole in tenore di grassi;<br />
• Debole indice glicemico, ottimo per diabetici e<br />
obesi.<br />
Benefici delle leguminose sull’ambiente<br />
• Le leguminose fissano l’azoto atmosferico, e<br />
quindi fertilizzano naturalmente il suolo (soprattutto<br />
se si incorporano le loro cime alla terra<br />
dopo il raccolto);<br />
• Le leguminose sono molto economiche in acqua:<br />
ottenere 1kg di carne di bovino richiede<br />
13.000 litri d’acqua, mentre ne servono solo 50<br />
per raccogliere 1kg di lenticchie;<br />
• Le leguminose possono essere conservate durante<br />
vari mesi senza che perdano il loro alto valore<br />
nutrizionale; ciò riduce la spesa di combustibile<br />
fossile necessario al<br />
loro trasporto.<br />
Si, le leguminose sono<br />
buone per la salute degli<br />
uomini cosi come per<br />
quella del pianeta. Molti<br />
millenni prima che l’ONU<br />
ne raccomandasse la<br />
consumazione, il nostro<br />
Padre celeste aveva detto<br />
alle prime creature umane “Io vi do ogni erba che<br />
fa seme sulla superficie di tutta la terra..” (Genesi<br />
1:29). Possiamo dedurre che le leguminose, piante<br />
erbacee non legnose portatrici di seme, ne fanno<br />
parte, cosi come i cereali.<br />
Quando Dio ordina a Ezechiele di organizzare il razionamento<br />
di Gerusalemme assediata dalle truppe<br />
babilonesi (587-586 a.C.), gli dà una ricetta di un<br />
pane nutriente composto da leguminose (fave, lenticchie)<br />
e cereali (frumento, orzo, miglio e farro).<br />
È significativo sapere che 200g al giorno dovevano<br />
servirgli per sopravvivere durante 390 giorni!<br />
(Ezechiele 4:9-10). Le leguminose offrono molto più<br />
di un’alternativa salutare alla carne. E la Bibbia ce<br />
l’ha insegnato molto prima della scienza.<br />
Dr Pamplona Roger<br />
Dipartimento<br />
della salute, FSRT<br />
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