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ANALYSES ET PERSPECTIVES<br />
Les défis et opportunités de<br />
l’activité croisières en région PACA<br />
et en méditerranée<br />
Mercredi 25 Novembre • Marseille • Villa Méditerranée<br />
Table ronde 1 : les enjeux d’accueil des navires et des passagers (suite)<br />
centre-ville mais du coup, il est plus près de<br />
l’aéroport et ça c’est très clairement un avantage<br />
aussi en termes d’accessibilité et c’est un<br />
point fort d’attractivité pour les compagnies de<br />
croisières, de choisir Marseille comme tête de<br />
ligne, de la même façon qu’ils pourront choisir<br />
aussi Barcelone comme tête de ligne. Cette<br />
proximité de l’aéroport, cette proximité des gares<br />
pour que les croisiéristes puissent rejoindre le<br />
navire facilement, c’est évidemment un attrait<br />
fort.<br />
Bien évidemment aujourd’hui, l’attrait et<br />
l’attractivité du territoire de la région, le fait<br />
que quand vous êtes à Marseille, à Toulon ou<br />
à Cannes, vous avez un panorama en termes<br />
d’excursions qui est riche, ça renforce forcément<br />
l’attractivité de la région.<br />
C’est donc très clairement aujourd’hui un<br />
ensemble de choses qui doivent être combinées<br />
et qui ont fait le succès de cette histoire au port<br />
de Marseille qui n’est pas terminée puisqu’on<br />
est à 1,5 million de passagers et on prévoit qu’en<br />
2018-19 on sera à 2 millions. Nous, Grand Port<br />
Maritime de Marseille, notre volonté aujourd’hui<br />
est de mettre en place les moyens d’abord pour<br />
les compagnies de croisières, parce que notre<br />
premier client aujourd’hui c’est la compagnie de<br />
croisières, les moyens pour que le navire puisse<br />
accéder facilement avec des manœuvres qui<br />
soient sécurisées. C’est pour cela qu’on a lancé<br />
l’investissement de l’élargissement de la passe<br />
Nord en cours actuellement, qui va permettre aux<br />
plus grands paquebots d’avoir une manœuvre<br />
facilitée. C’est un vrai travail de coopération avec<br />
les acteurs de la place portuaire et notamment<br />
avec les pilotes qui travaillent beaucoup avec les<br />
commandants de navires pour les aider à aborder<br />
la manœuvre d’une façon facile et sécurisée par<br />
tout temps, parce que parfois on a du mistral...<br />
De plus en plus maintenant les navires peuvent<br />
accéder sans l’ombre d’une problématique<br />
quelconque dans la manœuvre aboutée de leur<br />
escale. Ensuite, il y a les accès de terminaux.<br />
On a parlé de la sécurité, on travaille en étroite<br />
coopération avec M. MASSONI et ses équipes<br />
sur la partie de cette gestion-là et puis tous<br />
les aménagements que le port peut faire pour<br />
l’accueil des cars, des taxis. Il faut donner<br />
aussi des solutions pour les passagers qui ne<br />
prennent ni le car ni le taxi. Ces solutions sont<br />
travaillées au fil de l’eau. Chaque saison, il y<br />
a des problématiques qu’on essaie de régler,<br />
et à Marseille globalement la coopération qui<br />
s’est installée entre toutes les parties prenantes<br />
au sein du club de la croisière, a prouvé son<br />
efficacité, et on est très contents de la façon dont<br />
les choses se passent.<br />
Stéphane COPPEY :<br />
Peut-être pourriez-vous rappeler le montant des<br />
investissements qui ont été consacrés et nous<br />
dire un mot sur votre perception personnelle<br />
des questions d’accueil des navires et des<br />
croisiéristes sur Marseille ?<br />
Christine CABAU-WOEHREL :<br />
Pour l’élargissement de la passe Nord, c’est<br />
35 millions d’euros d’investissement donc ce<br />
sont vraiment des chiffres importants. Pour la<br />
rénovation de la forme 10 c’est 30 millions d’€<br />
d’investissement sur un outil industriel adapté<br />
aux croisières mais c’est aussi encore une<br />
fois un effort quotidien. La navette gratuite<br />
que le port de Marseille met en place pour<br />
récupérer les passagers qui ne se sont pas<br />
inscrits aux excursions mais qui souhaitent<br />
quand même pouvoir circuler, ça coûte, c’est du<br />
fonctionnement mais ce sont des points qui sont<br />
mis en place, j’insiste beaucoup là-dessus, avec<br />
une coopération très forte de la place portuaire,<br />
du territoire et de la ville de Marseille. Que<br />
peut-on faire pour que cette ville et ce passage en<br />
accueil soient de plus en plus attrayants ? L’idée,<br />
c’est que les croisiéristes reviennent en croisière<br />
mais c’est aussi que les croisiéristes reviennent<br />
tout seuls pour faire du tourisme classique.<br />
Jacques MASSONI, Directeur de Marseille<br />
Provence Cruise Terminal :<br />
Le fait que Marseille soit un outil industriel, un<br />
outil logistique avant tout, est finalement facile<br />
à constater et ne présente pas d’intérêt majeur<br />
si ce n’est le fait que cela fonctionne et que les<br />
armateurs sont satisfaits. Je voudrais insister sur<br />
le modèle de gestion qui a été retenu par Marseille<br />
voici quelques années, où le port a décidé, il faut<br />
lui en rendre grâce, qu’il était temps qu’un groupe<br />
de sociétés dont c’est le métier, qui est impliqué<br />
dans la gestion des terminaux, s’investisse et<br />
intervienne et prenne non pas la place, mais<br />
apporte son expérience pour gérer l’outil. Il y a<br />
deux chiffres qui sont importants. La société que<br />
je représente dont les actionnaires aujourd’hui<br />
sont Costa Croisières et MSC Croisières, a pris le<br />
terminal en main en 2009, et a traité 600 000<br />
passagers. Aujourd’hui, on en traite 1,5 million et<br />
ces deux sociétés font à peu près 75 % du trafic.<br />
Elles se considèrent aujourd’hui «comme chez<br />
elles». On ne peut pas faire comme on le faisait<br />
par le passé, voir disparaître du jour au lendemain<br />
sans aucune prévenance une compagnie et ses<br />
20, 30 escales qui bien souvent deux jours après<br />
l’escale ratée nous disaient «finalement on a<br />
décidé d’annuler et de reporter nos 23 ou 24 ou 25<br />
escales ailleurs». On avait fait l’investissement,<br />
on gérait l’investissement, on avait le personnel,<br />
on avait mis en place tout un système, tout<br />
un dispositif. Une sécurité, une sûreté ont été<br />
apportées à l’investissement, au travail, à l’emploi,<br />
à travers l’appel à projets, la mise en place d’une<br />
concession sur 25 ans au profit de gens dont c’est<br />
le métier, non pas au profit de terminalistes qui<br />
sont là uniquement pour faire du développement<br />
capitalistique et valoriser leur société en bourse,<br />
mais pour investir, pour intervenir. Cet élément<br />
est extrêmement important et ne peut intervenir<br />
que lorsque le port et toute la communauté, sont<br />
unis.<br />
© collection Port de Marseille Fos<br />
J’ai une expérience à l’intérieur de tout cet outil<br />
portuaire de plus de 30 ans, et je crois que c’est<br />
une des rares fois où tout le monde a bien compris<br />
qu’en étant unis on réussirait. Beaucoup d’autres<br />
exemples existent aujourd’hui qui montrent<br />
qu’on n’est pas très bons, qu’on a un peu périclité.<br />
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Observatoire Régional des Transports PACA