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ANALYSES ET PERSPECTIVES<br />
Les défis et opportunités de<br />
l’activité croisières en région PACA<br />
et en méditerranée<br />
Mercredi 25 Novembre • Marseille • Villa Méditerranée<br />
Table ronde 3 : le défi environnemental (suite)<br />
Jean-Louis AMATO, Président de l’ORT PACA :<br />
Nous avons la même problématique avec le GNL<br />
sur les investissements. Tant que nous n’aurons<br />
pas la certitude que la fiscalité va rester stable, que<br />
ce soit pour investir sur des moteurs GNL, sur des<br />
bateaux ou dans nos entreprises de transport, sur<br />
les camions, tant qu’on n'aura pas l’assurance d’une<br />
certaine stabilité, on ne pourra rien faire. La mise<br />
en service des stations c’est là même chose . Il n’y<br />
a pas de station parce qu’il n’y a pas de véhicules<br />
qui tournent au GNL ou très peu, tout ça parce qu’on<br />
ne sait pas si l’investissement pourra s’amortir sur<br />
la durée et si la fiscalité va rester stable, c’est un<br />
véritable problème.<br />
Jérome CICILE :<br />
Le GNV, gaz naturel pour véhicule, qu’il soit<br />
compressé (GNC) ou cryogénisé (GNL) est une<br />
énergie très prometteuse pour les modes lourds<br />
de transport. Certains navires en Europe du Nord<br />
fonctionnent déjà au GNL. L’ADEME défend cette<br />
filière depuis toujours avec ses acteurs, mais il faut<br />
avoir aussi des partenaires utilisateurs. En 2015,<br />
nous avons décidé de financer pour la première fois,<br />
avec le soutien du Conseil Régional, la station qui<br />
sera ouverte aux poids lourds sur le port de Marseille.<br />
Cette station publique, qui ouvrira au printemps 2016,<br />
sera destinée à fournir des poids lourds en GNL. Il<br />
y en aura sans doute d’autres, dans l’objectif d’un<br />
véritable maillage régional, et au-delà. Pour l’instant,<br />
les principaux concurrents sont les espagnols, qui<br />
pratiquent des tarifs attractifs, et qui proposent des<br />
stations GNV en France. Bien évidemment le port<br />
de Marseille doit se positionner sur le GNL. Il est<br />
également possible d’imaginer des petits méthaniers<br />
qui rechargent directement des navires au large,<br />
évitant les coûts d’infrastructures au sol.<br />
Les questions fiscales sont débattues en ce moment,<br />
sur l’aide au GNL, notamment la différenciation<br />
qui existe entre le GNL et le biométhane réinjecté<br />
sur le réseau. Notre président est très favorable au<br />
GNV, il l’a récemment exprimé. Il y a eu ce projet en<br />
PACA, il y en a eu un autre en Rhône-Alpes et nous<br />
devons dorénavant pour 2016 et les années qui<br />
viennent, discuter avec le nouvel exécutif du Conseil<br />
Régional. Nous devons envisager la meilleure façon<br />
d’accompagner la mutation des flottes de poids<br />
lourds en imaginant des aides pour prendre en<br />
partie en charge le surcoût d’investissement, mais<br />
sans créer d’effet d’aubaine. Certes le gasoil a de<br />
nouveau baissé, mais la transition énergétique est<br />
une aventure obligée. Il n’y a pas le choix et pour les<br />
modes lourds, seul le GNL est aujourd’hui une filière<br />
mature où il existe des industriels et des acteurs<br />
motivés.<br />
Je rappelle également que le GNL est fort intéressant<br />
puisqu’il peut comporter un apport biométhane<br />
carburant, issu de gaz de décharge ou de stations<br />
d’épuration. En Europe, il y a un fort potentiel de<br />
production de biogaz, et l’Union Européenne nous<br />
demande d’équiper les ports et les corridors TEN-T<br />
en stations CNC, GNL, à la fois pour les flottes<br />
maritimes, fluviales et routières.<br />
Olivier VARIN :<br />
On a oublié de parler des espèces invasives et de<br />
la convention de gestion des eaux de ballast. Cette<br />
convention n’est pas encore ratifiée mais tous les<br />
armateurs qui construisent un bateau depuis 5 ans<br />
ont équipé leurs navires de systèmes pour traiter<br />
leurs eaux de ballast, donc les paquebots ont déjà<br />
ce système alors que la convention n’est pas encore<br />
en vigueur. Je voulais montrer qu’on est toujours<br />
au-delà de la réglementation.<br />
Stéphane COPPEY :<br />
Concernant le club croisière, est-il possible de<br />
demander que les organisateurs de croisières,<br />
les armateurs dans leurs cahiers des charges<br />
d’excursions, mettent des règles un peu plus<br />
strictes ?<br />
Jean-François SUHAS :<br />
Le GPMM, depuis des années déjà, que ce soit dans<br />
le pétrole, conteneurs et autres, on l’a vu avec la<br />
Méridionale, favorise dans ses droits et ses tarifs, les<br />
gens vertueux écologiquement.<br />
Stéphane COPPEY :<br />
Un car qui pénètre sur le port de Marseille a un prix<br />
différent s’il est «vertueux» ?<br />
Jean-François SUHAS :<br />
Exactement, je pense que c’est là-dessus qu’on<br />
incitera les armateurs si on leur vend l’électricité ou<br />
le gaz à un prix raisonnable, si les droits de port sont<br />
favorables. C’est cela que le GPMM a déjà imaginé<br />
dans les possibilités d’attirer ces grands armements.<br />
Jean-Pierre ESTELA – CERHE :<br />
Où en est-on des conventions Marpol puisqu’il<br />
il ya Marpol pour le range Nord et Marpol pour<br />
le range Sud ? On n’est pas dans les mêmes<br />
réglementations, on n’est pas dans les mêmes<br />
temporalités. Où en est-on aujourd’hui de la<br />
ratification au niveau européen ? qu’est-ce qui<br />
s’applique en méditerranée ? Par exemple, un<br />
bateau comme ceux de la Méridionale, s’il est<br />
à Marseille, il a une réglementation, s‘il était sur<br />
le Pas de Calais ou en Belgique, il en aurait une<br />
autre, est-ce que vous pouvez nous préciser cela ?<br />
Olivier VARIN :<br />
Dans les zones SECA il faut avoir un combustible<br />
soufré à 0,1 %. Aujourd’hui, on est nous dans une<br />
zone non SECA, on est à 1,5 %, et en 2020 nous, en<br />
Méditerranée, nous devrons passer à 0,5 % de soufre.<br />
Le combustible à 0,5 % pour le moment n’existe pas.<br />
Les pétroliers nous disaient «il n’existera pas on vous<br />
le fera pas, vous vous débrouillerez, vous passerez<br />
au GNL ou vous prendrez du léger, à 0,1 %». Et puis<br />
tout dernièrement, ils nous ont dit «finalement je<br />
vais peut-être le faire». Donc on espère d’ici là que<br />
nous aurons un combustible à 0,5 %.<br />
Il faut savoir que la pollution en Baltique est<br />
beaucoup plus importante qu’en Méditerranée, les<br />
effets sur la santé en mer du Nord et en Baltique<br />
étaient considérables, ils ont commencé par là où il<br />
y avait le plus de décès dus à la pollution de l’air.<br />
Philippe FOURNIER :<br />
Pourquoi on roule à 120 sur les autoroutes en<br />
Espagne et à 130 en France ? C’est la même raison.<br />
Pourquoi on paie 12 % d’impôts en Irlande et 36 % en<br />
France ? C’est pareil.<br />
Michaël PARRA :<br />
Ce qu’il faut comprendre effectivement c’est<br />
l’application de la loi, la particularité des zones<br />
SECA et on parle beaucoup de la Baltique parce<br />
qu’elle est en Europe, que c’est la plus proche et<br />
qu’elle nous touche. C’est la concentration des<br />
navires qui est en cause. En Méditerranée, il y a une<br />
grosse autoroute, elle ne passe pas sur les côtes<br />
de l’Union Européenne d’ailleurs, elle passe au<br />
large des côtes de l’Afrique, mais pour tout le reste<br />
finalement, il y a une densité de circulation qui n’est<br />
pas très importante. Ce qui n’est pas du tout le cas<br />
sur la Baltique où il y a énormément de croisements<br />
d’autoroutes. C’est la concentration de toute cette<br />
activité qui a généré énormément d’émissions et<br />
qui a posé des soucis, d’où la création de cette zone<br />
SECA. C’est une zone d’émissions basses en soufre.<br />
Il y a des législations différentes en mer, comme on<br />
peut avoir des législations différentes à terre.<br />
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Observatoire Régional des Transports PACA