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Stéphane COPPEY :
Il se pose toujours la question de savoir quel
peut être le rôle des différentes collectivités
notamment dans les problèmes qui se posent à
vous.
Stéphanie RISSEL :
Je pense que l’information est importante avant
tout. Il faut savoir que pendant une escale, où on
a un seul bateau par exemple, il suffit d’un grand
bateau de la capacité de l’ «Allure of the Seas»,
on a une soixantaine de bus dans la ville avec
les navettes qui vont vers le port. Elles ont des
emplacements fixes mais souvent on se retrouve
sur ces emplacements fixes avec d’autres bus
qui sont garés là pour la journée, ça peut être
un bus étranger, le chauffeur peut être en train
de dormir ou avoir laissé son bus fermé, donc
les emplacements qui nous sont dédiés sont
occupés. Nous sommes contraints dans ce cas
de charger les passagers sur la voie publique,
avec le danger que cela comporte. C’est vrai que
nous travaillons quand même avec le PC du
club croisières mais il n’a pas la capacité seul de
déplacer un bus.
Stéphane COPPEY :
Vous-même vous représentez quel pourcentage
des excursions des croisiéristes ? vous êtes un
prestataire important des navires de grande taille.
Stéphanie RISSEL :
Je n’ai jamais fait le pourcentage mais j’ai
beaucoup de bus qui circulent dans la ville.
Raoul HADOU, Président de la commission
Tourisme du CESER :
Contrairement à la plupart d’entre vous, nous,
membres du CESER, notamment de la Commission
Tourisme, ne sommes pas des acteurs de terrain.
Nous sommes une structure à côté du Conseil
Régional qui a obligation de nous consulter sur
ses compétences prioritaires comme les finances,
la formation, les transports. Il peut nous saisir
sur un certain nombre de sujets qui concernent
© collection Port de Marseille Fos
le tourisme. Même si nous ne sommes pas des
acteurs de terrain, le CESER est composé de
représentants du monde économique, patronal
et salarial, associatif et environnemental,
composition très large. Dans notre commission
tourisme tous ces représentants sont présents.
On a pour habitude d’aller à la rencontre de
tous ceux qui sont sur le terrain et qui font le
développement touristique de notre région. Nous
avons au fil du temps étudié un certain nombre de
sujets et émis un certain nombre d’avis que suit
ou ne suit pas le Conseil Régional, notamment
le dernier schéma régional de développement
touristique où la croisière est particulièrement
absente. Je crois que dans le nouveau schéma
qui devra être mis en place pour les prochaines
années, la croisière devra figurer en bonne place
afin que la région et les collectivités territoriales
puissent s’investir dans le développement de
cette activité économique. Avec la loi NOTRe, on
ne sait pas bien comment seront faites les choses,
mais les collectivités territoriales ont obligation
de s’entendre entre elles. C’est une bonne chose
car à travers les sujets que l’on a abordés sur la
gouvernance institutionnelle du tourisme, on
s’est aperçu que le travailler ensemble n’était
pas spontané, les bagarres de clocher entre les
structures du tourisme sont une réalité. Il y a un
travail important à mettre en place. Au CESER,
nous avons un regard socio-économique réel
c’est-à-dire nous voyons le côté développement
des entreprises et de l’emploi, un côté aussi
aménagement du territoire parce qu’ il y a aussi
des choses à faire pour développer et aider dans
le domaine des transports, de l’aménagement,
des croisières, de l’aménagement des ports, des
quais, etc. Il y a aussi un enjeu environnemental,
de développement durable : pour faire accepter
aux populations le développement de cette
activité économique il ne faut pas qu’il y ait un
impact néfaste vis-à-vis d’elle. Il faut donc être
attentif à ce genre de choses. Voilà la manière
dont travaille la commission tourisme du CESER.
On émet un avis sur un certain nombre de sujets,
pour structurer. Il est vrai qu’on n’a pas de pouvoir
de décision mais cela nous permet d’être un peu
plus libres et indépendants dans nos propos.
© collection Port de Marseille Fos
Stéphane COPPEY :
Je crois que vous en êtes au deux tiers de votre
dossier croisières, y a t-il déjà des choses
pertinentes que vous avez mises en évidence ?
Raoul HADOU :
Il y a 3 Clubs Croisières dans la région, nous les
avons rencontrés, nous avons rencontré aussi
sous l’égide de la CCIR l’ensemble des chambres
de commerce. Ces rencontres sont importantes
car ces organismes sont les représentants
des acteurs économiques qui permettent le
développement de cette activité. Il nous reste à
voir le côté environnemental, lors d’une réunion
qui aura lieu le 9 décembre où aura lieu la
dernière audition de M. Visconte, professeur
d’université du Languedoc-Roussillon, spécialisé
dans le maritime, les gros cargos, qui vient nous
rencontrer en PACA. Notre rapport est au trois
quarts fait et sera voté en début d’année par le
CESER.
Le travailler ensemble nous semble indispensable.
Je crois qu’il faut mettre en place une gouvernance
formalisée pour permettre une synergie entre tous
les acteurs. Les clubs de croisières, les aéroports,
les chambres de commerce, les institutionnels, la
Région, les Métropoles, etc. cela fait beaucoup de
monde, il faut organiser le travailler ensemble de
ces structures.
Stéphane COPPEY :
Et que tous les territoires locaux se sentent aussi
concernés par les enjeux de la croisière
Raoul HADOU :
C’est peut être par la mise en place d’un système
type cluster, il faut créer un lieu de rencontre, le
CRT est aussi concerné par le développement à
l’international, par la connaissance des marques,
la marque Provence, la marque Côte d’Azur, je
crois qu’il faut gérer tout ça.
Marc BONNEFOY, COMITE REGIONAL DU
TOURISME - Responsable des études et de
l’observation du tourisme :
Le CRT est un organisme essentiellement de
promotion même si l’on contribue au niveau
régional à la stratégie touristique.
Notre organisme a un axe prioritaire qui est le
développement et la promotion du tourisme à
l’international que nous avons décliné en 2 axes.
Premier axe, les marchés lointains : on a des
opérations b to b. On va rencontrer des tours
opérateurs sur les marchés lointains, qui sont la
Chine, l’Asie, les Etats-Unis en général. Ensuite
nous avons aussi un travail sur l’Europe, qui
concerne les bassins émetteurs de proximité.
Là nous travaillons avec des opérateurs un
peu différemment, plutôt sur des approches
de thématiques, comme l’œno-tourisme, le
développement durable, le tourisme et l’écotourisme,
des filières sur les parcs naturels
régionaux.
Le Journal Des Transports > numéro 92 , Mars 2016 27