BEAST Magazine #3 2016

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#Business | Workplace
IMPACT DES STRATÉGIES
COLLABORATIVES
DANS LA PERFORMANCE
DE L’ENTREPRISE PAR ALEXANDRE KEILMANN
Suite à une intervention très remarquée lors de la cérémonie
des Best Workplaces Luxembourg 2016 en mars dernier,
BEAST est allé à la rencontre de Bertrand Bailly, Président et
Fondateur de la société Davidson Consulting, classée #1 Best
Workplace Europe en 2015.
Attirer les talents et avoir une image employeur
digne de ce nom mais également offrir un
environnement de travail agréable dans
lequel tous les collaborateurs «peuvent se
regarder droit dans les yeux», telles étaient
les motivations de Bertrand Bailly lors de
sa première participation à l’enquête Great
Place to Work®. «Cela m’ennuierait beaucoup
que mes collègues ne soient pas heureux au
travail» ajoute-t-il. Pour cela, avec ses associés, il travaille à la
gestion des irritants : «De nombreux outils de communications
ont été mis en place pour remonter les choses positives, mais
surtout les choses négatives, dans le but de se débarrasser de
ces abcès». Ainsi, plutôt que de devoir gérer ces problèmes,
Bertrand avoue que désormais, bien que sa société emploie
plus de 1600 personnes, il a du temps pour lui, du temps
pour réfléchir, ce qu’il appelle plus ironiquement «du temps de
cerveau disponible».
Redonner la parole et le pouvoir créatif aux salariés
«Chez Davidson, on a, dès le début, mis en place une
communication…dans les deux sens, sans logique pyramidale»
précise le Président de la société de consulting. Il observe ainsi
une véritable symétrie de l’engagement : «les gens se donnent
à fond, la société restitue sous différentes formes». Chaque
mois et via l’application Satisfaction développée en interne, les
employés de la société de consulting sont invités à répondre à
de rapides questions sur leur état d’esprit au sein de la société
afin de mesurer l’humeur et détecter les principaux irritants.
Des reportings sont automatiquement générés et destinés aux
managers et à la direction. Un seul red flag et le manager a
l’obligation d’appeler son collaborateur. Bertrand Bailly pense
également que la confiance n’est que le résultat de ce que
l’on donne au quotidien, dans l’action managériale et selon
les postures que l’on adopte. Il cite l’humilité du CEO comme
condition sine qua non d’une Best Workplace : «95% des idées,
des process, des actions menées chez Davidson, ne trouvent
pas leur origine dans les dirigeants».
Maintenir le cercle vertueux de l’innovation collaborative
Conscient du statut de Best Workplace européenne,
les associés se sont imposés, dès la première appariation
dans ces classements, une hygiène managériale irréprochable,
et, forcément, Bertrand Bailly se met une forte pression :
BEAST MAGAZINE #3
«Lorsque nous avons
atteint la première place
du classement pour
la première année, les gens
se sont demandés qui nous
étions, notre site web
a même crashé ! »
«que vont dire les gens si nous ne sommes plus classés premiers ?».
Mais grâce à cette pression, des projets en interne fleurissent, la
direction expérimente de nouvelles formes de management et a
dernièrement opté pour un management tribal, sur les principes
du livre «Managez votre tribu» de Dave Logan,
John King et Halee Fischer-Wright. «Cela a
été un levier d’engagement phénoménal avec
un effet étonnant : les projets ont avancé
plus vite que nous ne pouvions l’espérer. Nos
collaborateurs se sont auto-affectés des projets
stratégiques. Il y a deux règles fondamentales :
pas de reporting, et une obligation de solliciter
la communauté, le consensus étant obligatoire»
souligne Bertrand Bailly. Il poursuit : «Lorsque
nous avons atteint la première place du classement pour la
première année, les gens se sont demandés qui nous étions, notre
site web a même crashé ! Mais c’est véritablement la deuxième
année que nous avons remarqué un intérêt majeur. Les gens
savaient alors que nous avions des initiatives intéressantes».
«L’humain est redevenu un paramètre important» explique
Bertrand Bailly. Il y a encore quelques années, c’est la satisfaction
client qui prenait le dessus. Cependant, il est difficile d’avoir un
client satisfait sans des salariés qui s’épanouissent sur leur lieu
de travail. Avant, l’entreprise choisissait son salarié qui restait
avec elle pendant 40 ans, ce n’est plus le cas désormais : il est
devenu le client de l’entreprise.
FOCUS SUR 5 BEST PRACTICES
1. Davidson Code. Les employés de Davidson ont publié deux
éditions de leur «Davidson Code», un ouvrage collaboratif de 128
pages créé au sein de l’entreprise, offert en téléchargement libre.
A ce jour, il a déjà été téléchargé… plus de 600 000 fois.
2. SYSK (Something You Should Know) permet d’échanger des feedbacks
sur un mode ludique entre managers ou collaborateurs. Chaque mois,
les salariés peuvent choisir de faire part d’une remarque (parmi une liste
de choix prédéfinis par d’administrateur) à leurs collègues. Ceci fait, ils
pourront découvrir les remarques qui leur ont été faites.
3. Rapport d’étonnement. Ce portail permet de collecter automatiquement
toutes les idées, impressions ou déceptions émises à l’issue des périodes
d’essai, qui font ensuite l’objet d’une analyse globale riche d’enseignements.
4. Your Opinion. YO! est un outil d’animation de séances virtuelles de «post
its». Chaque salarié peut de manière anonyme ou non soumettre un avis,
une question ou une opinion, puis voter pour les autres avis exprimés pour
les « ranker » ou les afficher sur écran géant. Les dirigeants, managers ou
présentateurs se livrent ensuite à un exercice consistant à traiter en «live»
l’ensemble de ces questions.
5. Le Campus Dav. Afin de faciliter l’arrivée de nouveaux collaborateurs et
fournir une solution logement temporaire, Davidson a créé le Campus Dav,
un logement collectif de studios suréquipés, avec des zones communes
basées sur l’experience collective, pour intégrer plus rapidement et plus
humainement les nouveaux talents.