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LES DANOIS
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Malgré des conditions difficiles, une « culture des marges »
(udkantskultur), appelée aussi « rébellion des périphéries » (oprør
fra udkanten), est née dans le Danemark de la banane pourrie.
Des groupes Facebook, où les habitants expriment avec dérision
la fierté qu’ils portent à leurs territoires, ont été créés. « Je vis
à Esbjerg et j’ai choisi, figurez-vous, d’y habiter de mon plein
gré. Ici, nous sommes ouverts aux autres, nous nous soutenons,
nous nous rencontrons régulièrement dans des associations
( foreningsmæssigt). Nous vivons à proximité de la nature et nous
échappons aux relations superficielles des grandes villes » écrit
une certaine Susanne Elgaard Tagmos qui travaille dans une
entreprise de coaching sur la page Udkantsdanmark. « Si vous cherchez
Udkantsdanmark, sachez que cela n’existe pas dans la vraie
vie » assène avec humour Café Danmark. « Je pensais que vous
parliez de la commune de Rødovre mais en fait le sujet semble
être la banane pourrie ! (rødne, rådne) » commente Torben Ruby.
Un « mouvement citoyen » a été créé par Finn Slumstrup et
Viggo Mortensen pour soutenir le Danemark périphérique.
En ligne, les critiques se concentrent sur la trop grande bureaucratie
de l’administration, sur les privilèges réservés aux
habitants de Copenhague, sur le coût des visites de la reine ou
sur la fracture numérique persistante. À l’inverse, la plupart
des posts insistent sur la qualité de vie hors des grandes villes,
sur l’absence d’embouteillages, sur la présence de la nature,
photos de paysages bucoliques et smileys jaunes à l’appui. L’une
des pages Facebook les plus fréquentées, Lolland-Falster Lovestorm,
dont le nom s’inspire des îles de Lolland et Falster, compte
22 900 abonnés. Elle a été créée en réaction à une série télévisée
intitulée På røven i Nakskov, c’est-à-dire « Dans le trou du
cul du monde de Nakskov », afin de contrebalancer l’image
négative diffusée régulièrement à propos de la région. Un site
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