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LES DANOIS
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collectivement leur destin en main. Elles leur ont permis de se
rencontrer, de communiquer, d’acquérir une forme de culture
démocratique et de se sentir investis d’une responsabilité sur le
plan national. Ils ont monté des abattoirs, des laiteries, des firmes
et des coopératives afin d’acheter ensemble ce dont ils avaient
besoin (matériels agricoles, fertilisants, engrais), de commercialiser
et d’exporter leurs productions. La plus ancienne coopérative
danoise, Thisted Arbejderforening (l’Association des
travailleurs de Thisted, au Jutland), a été créée en 1866 et est
toujours en activité aujourd’hui. Les premières coopératives ont
surtout commercialisé du blé, avant de subir une forte concurrence
venant de Russie et d’évoluer vers la fin du xix e siècle en
coopératives laitières puis en coopératives agricoles couvrant
tous les secteurs, notamment l’élevage de porcs. L’exportation
de bacon vers l’Angleterre a longtemps représenté une ressource
considérable pour l’agriculture danoise. Ces structures mutualisées
se sont progressivement étendues jusqu’à posséder leurs
propres banques, compagnies d’assurances, sociétés immobilières.
L’agriculture intensive a contribué à la prospérité du
pays, ce qui explique que le Danemark ait connu une industrialisation
retardée.
Dans vos livres, notamment Jours mémorables, paru en
2007, vous suivez des familles de paysans jutlandais sur
plusieurs générations. À quels moments avez-vous vu la
société rurale danoise changer ?
Je suis né à la campagne en 1946 de parents fermiers. Jusqu’à
mes dix ou douze ans, l’agriculture se pratiquait encore « à
l’ancienne », avant que la mécanisation et l’achat des premiers
tracteurs ne modifient profondément les modes de production.
Nous avons alors eu moins besoin de main-d’œuvre pour le
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