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LES DANOIS
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européennes. En 1825, des habitants de Marstal construisent
eux-mêmes un môle de pierre de 1 065 mètres de long. Six
jours plus tard, ils créent une compagnie maritime d’assurance.
Progressivement les chasse-marée sont remplacés par des goélettes
(schooners) afin d’assurer les échanges vers la Russie, les
Pays-Bas, l’Espagne mais aussi l’Amérique du Sud. Dans les
années 1880, des îliens inventent un nouveau type de navire
à trois mâts, le « Marstal », proche du barquentin. À la fin du
xix e siècle, des rotations débutent avec Terre-Neuve pour acheminer
la morue salée vers l’Europe tout en évitant aux navires
transportant du bois vers l’Islande et les îles Féroé de rentrer
à vide. Cette période marque l’apogée de Marstal : 334 navires
sont enregistrés dans le port en 1893. La fin de la navigation
à voile, l’émergence du navire à vapeur puis à moteur et les
deux guerres mondiales entraînant la mort de nombreux marins
affectent l’économie locale. Après la Seconde Guerre mondiale
et jusqu’à la fin des années 1980, les chantiers navals
construisent malgré tout une vingtaine de caboteurs utilisés
pour transporter des marchandises diverses ou des voitures,
mais la conteneurisation éclipse rapidement leurs activités.
Karsten Hermansen perçoit la réussite de Marstal comme
le résultat d’un trait de caractère de ses habitants : « À Marstal,
nous avons toujours eu un sentiment d’indépendance, la
sensation que nous devions créer notre propre affaire. La
construction du môle s’est faite initialement sans l’accord du
roi du Danemark. Nous vivons sans doute dans la localité la
plus conservatrice du pays mais aussi celle où l’égalité triomphe
le plus : ici, paradoxalement, tout le monde peut prétendre
devenir capitaine ou acquérir son propre navire. » Carsten
Jensen a parfaitement perçu la capacité de mobilisation des
habitants de Marstal dans son livre Nous les noyés. Il raconte le
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