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par Céline Chazalviel

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centre d’art et de recherche<br />

exposition-collection-résidence-édition<br />

île des impressionnistes, chatou 78400, france<br />

tél. +33 (0) 1 39 52 45 35 cneai@cneai.com<br />

www.cneai.com www.collection-fmra.org<br />

expositions<br />

17 mai - 30 août 2009<br />

Samon Takahashi, SUITE N.<br />

13 septembre - 18 décembre 2009<br />

Exposition Fleuves<br />

pour l’anniversaire de la chute du mur, la collection Gandy produite à Prague et Bratislava se marie à la collection FMRA du<br />

Cneai autour des artistes des pays d’europe centrale et orientale: Joseph Grigely, Art Keller, Roman Ondàk, Adam Vackar,<br />

Rita Ackermann, Matei Bejenaru, André Cadere, Mircea Cantor, Jagna Ciuchta, Headmade, Jonas Mekas, Vlad Nanca, Roman<br />

Ondàk, Kota Ezawa, Jochen Gerz, Jose Maria Sicilia, Pavlína Fichta Cierna, Roza El-Hassan…<br />

scénario : Matali Crasset<br />

multiples<br />

www.cneai.com (en vente) - Glen Baxter, Madeleine Berkhemer, Edouard Boyer, Julien Carreyn, Claude Closky, Continuous<br />

Project, François Curlet, Hans-Peter Feldmann, Christophe Fiat, Yona Friedman, Paul-Armand Gette, John Giorno, Cameron<br />

Jamie, Ben Kinmont, Pierre Leguillon, m/m, François Morellet, Robert Morris, Antoni Muntadas, Yoshitomo Nara, Seth Price, Lee<br />

Ranaldo, Allen Ruppersberg, Claude Rutault, Anne-Laure Sacriste, Yann Sérandour, David Shrigley, Ernest T, Tatiana Trouvé, …<br />

salon FMRA<br />

www.collection-fmra.org (sur rdv) - fonds de neuf mille éphéméras (FMRA) d’artistes - livres, vyniles, posters, newspapers...<br />

rdv des publics<br />

ateliers, conférences, séminaires, classes - Edouard Boyer, 5.5 designers, A Constructed World, Emilie Brisavoine…<br />

résidence d’artistes et d’auteurs<br />

sur la maison ottante dessinée <strong>par</strong> Erwan et Ronan Bouroullec - Samon Takahashi, Lee Ranaldo, Roza El-Hassan, Denicolaï &<br />

Provoost, Leonor Antunes, Julien Carreyn, David Jourdan, Carla Zaccagnini, Yona Friedman...<br />

éditions<br />

A Constructed World, James Lee Byars, Change is Good, Peter Downsbrough, Hans-Peter Feldmann, Christophe Fiat, Yona<br />

Friedman, Bernadette Genée et Alain le Borgne, Ben Kinmont, Elke Krystufek, Robert Morris, Alexandre Périgot, Michalis<br />

Pichler, Yann Sérandour, David Shrigley, Maria Spangaro et Jean-Baptiste Bruant, Bruno Serralongue, Kyoichi Tsuzuki...<br />

Partenaires cneai = ville de Chatou, conseil général des Yvelines, conseil régional d’Île-de-France, direction régionale des aaires culturelles<br />

d’Île-de-France - ministère de la Culture et de la Communication. le cneai est labellisé « Communauté européenne, programme Culture 2007-2010 »<br />

5<br />

Nous nous sommes toujours méfiés des<br />

éditos chez 02, <strong>par</strong>ce que nous avons toujours<br />

pensé que l’édito était une forme redondante<br />

quand elle ne faisait que reprendre ce qui<br />

peut ap<strong>par</strong>aître comme la forme de display<br />

des textes la plus pertinente au sein d’une<br />

revue, le sommaire. Parce qu’aussi, la forme<br />

édito nous a toujours <strong>par</strong>u suspecte dans<br />

sa manière d’amener un jugement souvent<br />

moralisateur ou de contribuer à mythifier<br />

la personne de son auteur, de lui permettre<br />

de s’octroyer d’emblée le bénéfice des textes<br />

qui suivront : agile captation de l’ensemble<br />

du corpus au profit de sa seule légende<br />

personnelle.<br />

Pourtant, nous y avons succombé nous<br />

aussi, même si les premiers pouvaient être<br />

considérés comme des « anti » éditos : ainsi,<br />

le premier avait la forme d’une enquête<br />

auprès de ses lecteurs pour essayer de définir<br />

avec eux la forme de l’objet qu’ils avaient<br />

entre les mains. Il nous a fallu un peu de<br />

temps pour verser dans le pseudo pamphlet<br />

destiné à ré<strong>par</strong>er les injustices causées aux<br />

diverses communautés artistiques… Puis nous<br />

l’avons quasiment abandonné, lui préférant<br />

désormais la forme « chapô augmenté » ou<br />

tout simplement l’introduction au dossier,<br />

suivant en cela l’évolution de la revue qui<br />

s’est peu à peu déplacée vers une formule<br />

tri- ou quadri-<strong>par</strong>tite : dossier, portraits<br />

d’artiste (guests), portfolio, et comptes rendus<br />

d’exposition (reviews). Si nous y revenons<br />

maintenant, c’est <strong>par</strong>ce que la revue 02 fête<br />

son 50 e numéro et que quand même, il fallait<br />

marquer le coup…<br />

Et puisqu’il faut sacrifier au rituel de l’autocélébration<br />

(au choix : être passé de 16 à 84<br />

pages, du N&B à la couleur, avoir des textes<br />

en anglais, des inédits, ou tout simplement<br />

être resté en vie…), essayons toutefois de<br />

replacer ces autosatisfecit dans une perspective<br />

micro-historique. Si nous regardons le contexte<br />

d’ap<strong>par</strong>ition de 02 : revue à vocation régionale,<br />

l’évolution de cette dernière a montré qu’une<br />

économie de revue était viable, qu’elle pouvait<br />

d’uN Édito<br />

l’autre<br />

<strong>par</strong> Patrice Joly<br />

acquérir une dimension nationale et même<br />

internationale sans céder sur la ligne éditoriale<br />

(du style recentrage institutionnel), ni faire<br />

de concessions majeures à l’ordre marchand<br />

(le devenir city magazine, le syndrome du<br />

publi-rédactionnel…) : elle a suivi une pente<br />

douce qui l’a naturellement amenée à défendre<br />

des artistes locaux – profitant en cela de<br />

l’éphémère miracle de la scène nantaise de<br />

la fin des années 1990 – avant de se diriger<br />

inévitablement vers le centre de gravité de<br />

la création artistique nationale, Paris et sa<br />

banlieue. La revue s’est <strong>par</strong> la suite déplacée<br />

vers la captation d’une scène française de<br />

plus en plus ouverte sur le monde : témoin<br />

en cela d’une fluidité marquée des échanges,<br />

d’une facilité de déplacement qui a rendu<br />

l’usage de l’avion aussi banal que celui de<br />

la brosse à dents électrique en ce début de<br />

XXI e siècle.<br />

Peut-on dire qu’une revue soit éternellement<br />

à la traîne des événements artistiques qu’elle<br />

commente, que le commentaire soit toujours<br />

en deçà ou au-delà de ce qu’il a en face de lui ?<br />

Ou bien au contraire qu’elle agit profondément<br />

sur les orientations des scènes artistiques ?<br />

Il nous semble que la réponse se situe dans<br />

un entre-deux éminemment dialectique. La<br />

porosité marquée entre le monde des artistes<br />

et celui des curateurs/critiques agit comme<br />

catalyseur qui stimule constamment les deux<br />

champs, les informe en temps réel. Il nous<br />

semble aussi que l’évolution la plus marquée<br />

des revues d’art concerne le cœur de leur<br />

compétence : la <strong>par</strong>t critique, ce à quoi leur<br />

définition pourrait même se réduire. Cette<br />

dernière a fait l’objet de nombreux débats,<br />

prophétisant régulièrement son déclin,<br />

stigmatisant la compromission des critiques<br />

envers les galeries, leur capitulation devant<br />

l’ordre marchand, etc. Certes, la critique a<br />

subi des évolutions énormes au cours de<br />

la dernière décennie et l’on peut dire d’une<br />

certaine manière qu’elle est morte telle que<br />

nous l’idéalisions encore à la fin du siècle<br />

dernier. En cela, son itinéraire serait assez<br />

proche de cet engagement mythique que l’on<br />

continue à rechercher chez les artistes : une<br />

pratique artistique empreinte de pureté qui<br />

tirerait ses fondements du côté d’une idéologie<br />

manichéenne. Mais force est de constater,<br />

comme le fait justement Emmanuelle<br />

Lequeux, reprenant les termes de Rancière,<br />

que l’œuvre d’art ne déclenche que rarement<br />

des gestes d’activation politique « directe ».<br />

La critique d’art est assez représentative du<br />

degré de conscience d’une population et de<br />

son potentiel de mobilisation : il ne faut pas<br />

plus attendre de celle-ci que des œuvres en<br />

matière de feedback dans une société tempérée.<br />

Si le « dossier féminisme » continue à nous<br />

préoccuper et que nous lui consacrons à<br />

nouveau plusieurs entrées dans ce numéro 50,<br />

c’est <strong>par</strong>ce que nous pensons qu’il est un<br />

véritable thermomètre des tensions et des<br />

agitations sociétales à laquelle s’alimente<br />

une pratique artistique contemporaine de<br />

ses contemporains…<br />

Une revue d’art contemporain telle que 02 se<br />

doit d’enregistrer les mutations qui marquent<br />

le champ de la pratique artistique. Si le déclin<br />

d’une certaine radicalité nous semble assez<br />

révélateur de l’état de la critique, à l’opposé,<br />

l’émergence de la figure du curateur, ou plutôt<br />

de ses multiples figures, nous semble tout aussi<br />

remarquable. Parce que ce dernier nous semble<br />

plus que jamais le maillon indispensable d’une<br />

chaîne de production formelle et de sens qui<br />

inscrit l’œuvre dans un continuum allant de<br />

l’atelier au collectionneur, de l’école d’art au<br />

white cube et jusque sur la place publique.<br />

La bonne santé du couple artiste/curateur<br />

ap<strong>par</strong>aît de plus en plus comme le garant<br />

ultime d’une énergisation de la scène et de<br />

son potentiel de renouvellement : dans ce<br />

numéro rétroprospectif, nous avons pris acte<br />

de ce suractivisme qui secoue en tous sens le<br />

corps des curateurs et tenté de dresser une<br />

cartographie lacunaire de ce foisonnement<br />

directionnel.

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