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Air & Cosmos

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LA SEMAINE EN VISU<br />

plus sur air-cosmos.com<br />

CONFIDENTIEL<br />

Chine Nouvelle sélection de taïkonautes<br />

Dans le cadre des préparatifs de sa grande station<br />

modulaire Tiangong 3, qui doit être assemblée<br />

d’ici à 2022, la Chine pourrait présenter sa troisième<br />

sélection de taïkonautes d’ici le mois<br />

d’octobre. Dix à douze candidats, dont au moins deux<br />

femmes, pourraient être retenus. Alors que les 21 taïkonautes<br />

sélectionnés en 1990 et 2010 (dont 11 ont<br />

effectué au moins un vol spatial, à l’occasion de six<br />

missions Shenzhou menées entre octobre 2003 et octobre<br />

2016) étaient tous pilotes de chasse, les nouvelles<br />

recrues devraient être titulaires d’un master en ingénierie<br />

ou en recherche. De nouveaux recrutements pourraient<br />

être désormais effectués tous les quatre ans.<br />

CNSA<br />

ALITALIA<br />

>> Alitalia<br />

Deux Français à la manœuvre<br />

Deux Français, les frères Meyohas,<br />

sont à la manœuvre sur le dossier de<br />

reprise d’Alitalia. Ils dirigent le fonds<br />

d’investissements britannique<br />

Greybull Capital, qui fait partie des<br />

candidats au rachat. Sauf que seules<br />

les activités de maintenance les intéressent.<br />

Or, le gouvernement italien<br />

veut vendre Alitalia d’un seul bloc<br />

et pas en appartements. En 2014,<br />

Greybull Capital avait réalisé une<br />

entrée fracassante sur la scène du<br />

transport aérien européen en rachetant<br />

Monarch <strong>Air</strong>lines, en difficulté.<br />

>> MRO<br />

La Roumanie cherche une place<br />

Face à la demande croissante en<br />

matière de MRO, notamment face<br />

aux besoins des loueurs d’avions de<br />

WOW AIR<br />

trouver des ateliers toujours géographiquement<br />

au plus près de leurs<br />

clients pour réduire les coûts, un<br />

nombre tout aussi croissant d’acteurs<br />

secondaires cherchent à se faire une<br />

place. C’est le cas du roumain<br />

Aerostar, qui mise sur la MRO des<br />

familles de moyen-courriers <strong>Air</strong>bus<br />

A320 et Boeing 737. Aux deux hangars<br />

du site de Bacau, Aerostar en<br />

ajoutera un troisième à Iasi, une ville<br />

située à 150 km et qui dispose désormais<br />

d’un aéroport flambant neuf.<br />

>> Transatlantique<br />

Les réponses face aux low cost<br />

L’arrivée des compagnies aériennes<br />

low cost comme Norwegian et WOW<br />

<strong>Air</strong>, en attendant les autres, sur le<br />

marché transatlantique contraint les<br />

transporteurs installés à travailler sur<br />

plusieurs scénarios de réponse face à<br />

EMBRAER<br />

cette nouvelle concurrence: services<br />

en vol aux passagers adaptés, tarifs<br />

en classe économique fortement<br />

revus à la baisse ou les deux à la<br />

fois. Chaque acteur affine sa réponse<br />

commerciale face à ces nouveaux<br />

concurrents. Le temps dira celles qui<br />

auront été les plus efficaces.<br />

>> Embraer<br />

Horizon <strong>Air</strong> repousse des livraisons<br />

La filiale régionale d’Alaska <strong>Air</strong>lines a<br />

décidé de repousser les livraisons de<br />

six Embraer E175 d’une commande<br />

de 25 exemplaires fermes au motif<br />

d’un nombre de pilotes insuffisant.<br />

Une explication qui suscite l’ire du<br />

syndicat des pilotes d’Horizon <strong>Air</strong> qui<br />

soupçonne le transporteur de vouloir<br />

« refiler » ces appareils à SkyWest,<br />

qui travaille aussi pour Alaska<br />

<strong>Air</strong>lines. Sauf que SkyWest vient de<br />

commander 15 Embraer E175.<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 3


EDITORIAL<br />

par Emmanuel Huberdeau<br />

Un nouveau cycle<br />

Chaque année les Universités d’été de la Défense sont l’occasion pour la communauté de défense<br />

(militaires, industriels, parlementaires et les journalistes) de se rencontrer, d’échanger et de débattre.<br />

Cette année encore des centaines de personnes étaient réunies à Toulon pour une démonstration<br />

des capacités des armées et de nombreux ateliers. L’édition 2017 avait cependant une saveur particulière. Celle<br />

du renouveau. Car, en effet, un nouveau cycle s’est ouvert. Les armées ont depuis quelques mois un nouveau<br />

chef, une nouvelle ministre, un nouveau chef d’état-major et un<br />

nouveau délégué à l’armement. Les dernières élections législatives<br />

ont aussi conduit à un important renouvellement des députés et donc<br />

de la commission de la Défense.<br />

E. HUBERDEAU<br />

Le constat reste globalement le même. Beaucoup soulignent<br />

l’excellence de nos armées et l’engagement sans faille de nos militaires<br />

en opération à l’étranger et sur le territoire national. Mais les problèmes<br />

subsistent. Les besoins de renouvellement et de régénération ont été<br />

soulignés par le nouveau chef d’état-major des armées (CEMA), le<br />

général François Lecointre. « Il faut redonner du souffle et de la marge<br />

aux armées », a-t-il affirmé.<br />

Le CEMA et la ministre des armées Florence Parly se sont cependant voulus optimistes. Le premier<br />

a souligné l’élan donné par le président de la République. La seconde a annoncé des augmentations de budget<br />

significatives d’1,6 milliard d’euros par an jusqu’à atteindre un budget de 50 milliards d’euros d’ici 2025. Des<br />

promesses ambitieuses.<br />

Deux étapes importantes sont à venir en vue du redressement annoncé. La revue stratégique attendue<br />

pour octobre 2017 donnera le cadre des ambitions de la France en matière de défense et les aptitudes requises<br />

pour répondre à ces ambitions. La prochaine loi de programmation militaire fixera le cadre des investissements<br />

à venir. Il faudra aussi suivre la mise en place du fonds européen de défense qui pourrait profiter aux programmes<br />

menés en coopération. « <strong>Air</strong> & <strong>Cosmos</strong> » sera bien sûr là pour vous informer sur ces sujets.<br />

AIR & COSMOS<br />

4 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


&<br />

AIR COSMOS<br />

157, boulevard Macdonald<br />

75019 Paris<br />

Tél. : 01 85 08 77 51<br />

REDACTION :<br />

PRESIdEnT<br />

dIRECTEuR dE LA REdACTIon :<br />

Hubert de Caslou<br />

REdACTEuR En CHEf :<br />

Yann Cochennec (54)<br />

AIR & CoSMoS InTERnATIonAL :<br />

duncan Macrae - SECRETAIRE gEnERAL dE REdACTIon<br />

CoMMunITY MAnAgEMEnT :<br />

Jean-Baptiste Heguy (01 85 09 92 28)<br />

REDACTEURS :<br />

CIvIL :<br />

Yann Cochennec (54)<br />

Antony Angrand (53)<br />

Jean-Baptiste Heguy (01 85 09 92 28)<br />

défEnSE :<br />

Emmanuel Huberdeau (55)<br />

Justine Boquet (55)<br />

ESPACE :<br />

Pierre-françois Mouriaux (52)<br />

BuREAu dE BRuxELLES :<br />

Benoît gilson (+32 471 88 78 84)<br />

DIRECTION ARTISTIQUE - CONCEPTION :<br />

dIRECTEuR ARTISTIquE - PHoTogRAPHE :<br />

Cyrille Cosmao (56)<br />

1 ER REdACTEuR-gRAPHISTE :<br />

frédéric Bergerat (57)<br />

CREATIon ARTISTIquE :<br />

Mourad Cherfi (57)<br />

REvISIon<br />

Lionel Jaouen<br />

FABRICATION :<br />

RESPonSABLE PRoduCTIon & fABRICATIon :<br />

frédéric Bergerat (57)<br />

16<br />

20<br />

12 34<br />

40<br />

SOMMAIRE<br />

BUREAUX A L’ETRANGER :<br />

BRuxELLES : Benoît gilson, <strong>Air</strong>&<strong>Cosmos</strong> Events<br />

SIngAPouR : Job van Hasselt, développement Asie<br />

CORRESPONDANTS TERRITOIRES :<br />

Agnès Baritou (Toulouse), olivier Constant (nantes),<br />

Stéphane frachet (Tours), Claude Mandraut<br />

(Bordeaux), Régis noyé (Lyon)<br />

CORRESPONDANTS ETRANGERS :<br />

Piotr Butowski (Russie), gérard gaudin (Belgique)<br />

SERVICE COMMERCIAL : 01 85 08 77 62<br />

directeur Commercial :<br />

Cyril Mikaïloff - cmikailoff@air-cosmos.com<br />

06 21 71 11 18<br />

Business development - PME/ETI:<br />

Henry de freycinet - hdefreycinet@air-cosmos.com<br />

06 76 14 57 02<br />

Assistante de Publicité :<br />

Marie-france david - mfdavid@air-cosmos.com<br />

01 86 95 97 06<br />

Réservé aux marchands de journaux :<br />

Groupe Mercuri Tél. : 01 42 36 80 95<br />

PROJETS DIGITAUX :<br />

Chef de projet :<br />

damien gaignard - dgaignard@air-cosmos.com<br />

SERVICE ABONNEMENT AIR & COSMOS<br />

Le Cargo - 157 boulevard Macdonald<br />

75019 PARIS<br />

E-mail : abo@air-cosmos.com<br />

Tél. : 01 85 08 77 61<br />

DIRECTION GENERALE D’AIR&COSMOS (60)<br />

PRESIdEnT : Hubert de Caslou<br />

ASSISTAnTE dE dIRECTIon :<br />

Isabelle Petermin (60)<br />

dIRECTEuR dELEguE : Cyril Mikaïloff<br />

SoCIETE dES EdITIonS AIR & CoSMoS (SAS)<br />

S.A.S. au capital de 1.000.000 € - Siret 632 008 702 000 52.<br />

Siège social : 66, avenue des Champs-Élysées, L41<br />

75008 Paris (france)<br />

Directeur de la publication : Hubert de Caslou<br />

Principaux actionnaires :<br />

discom S.A.S. et Hubert de Caslou<br />

© AIR & COSMOS<br />

ISSn 2425-4207 - dépôt légal à la date de parution<br />

numéro de commission paritaire : 0220 T 86120<br />

distribué par Presstalis - Imprimé en union européenne - Toute reproduction des textes et documents<br />

est interdite, ainsi que leur utilisation à des fins publicitaires. Les textes de publicité sont rédigés sous la<br />

responsabilité des annonceurs. Ils n’engagent pas <strong>Air</strong> & <strong>Cosmos</strong>. Pour garantir son indépendance<br />

<strong>Air</strong> & <strong>Cosmos</strong> se réserve le droit de refuser (même en cours de programme) toute insertion publicitaire<br />

sans avoir à justifier sa décision. Copyright 2015<br />

Confidentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3<br />

Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

La semaine en visu . . . . . . . . . 6<br />

En image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

Les contrats . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

Mouvements . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

A LA UNE<br />

Le projet Blade<br />

<strong>Air</strong>bus va tester<br />

en vol deux voilures<br />

laminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

DÉFENSE<br />

Drones armés :<br />

la France franchit<br />

le pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

Des fonds<br />

supplémentaires<br />

pour la défense . . . . . . . . . . . . 18<br />

La Royal Navy mène<br />

les premiers tirs . . . . . . . . . . . . 19<br />

Création de la<br />

62 e escadre de transport . 19<br />

L’« USS Wasp », capable<br />

d’embarquer le F-35B,<br />

déployé au Japon . . . . . . . . . 19<br />

ESPACE<br />

World Satellite<br />

Business Week 2017<br />

Des marchés bouleversés20<br />

Propulsion électrique :<br />

au service des<br />

petits satellites . . . . . . . . . . . . 24<br />

Les satellites électriques,<br />

pour quoi faire?. . . . . . . . . . . 26<br />

Mission Venμs : deux<br />

modes de propulsion . . . . 27<br />

Made in China :<br />

un danger pour<br />

l’Amérique et l’Europe . . . 28<br />

Services mobiles<br />

en bande S sur l’Europe . 30<br />

Premier échec du PSLV<br />

depuis 1997 . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

TRANSPORT<br />

AÉRIEN<br />

Aéroportuaire européen :<br />

les contrôles de sûreté<br />

s’éternisent . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />

South African cherche<br />

toujours une relance . . . . . . . 37<br />

Arik <strong>Air</strong> n’est<br />

pas à vendre . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

Niki Lauda voudrait<br />

racheter Niki à airberlin . . . . 38<br />

Roland-Garros fait<br />

le choix du bioclimatique . . 38<br />

ENTREPRISES<br />

ET MARCHÉS<br />

Ideatec accroît<br />

sa présence<br />

en aéronautique . . . . . . . . . . . 40<br />

Hélicoptères :<br />

lente reprise<br />

du secteur pétrolier . . . . . . . 42<br />

Chine : Boeing revoit les<br />

besoins à la hausse . . . . . . . 42<br />

En couverture : Blade (<strong>Air</strong>bus)-Tsubame (Matunagalab)-Rafale (E. Huberdeau).<br />

Ce numéro comprend une circulaire « FILLAC14 » sur toute la diffusion abonnés ou une circulaire abonnement« CIAC14 » sur toute la diffusion abonnés.<br />

Internet : http://www.air-cosmos.com. USA — <strong>Air</strong>&<strong>Cosmos</strong> (USPS # 008-449) is published weekly for 250$ per year. Printed in France. Periodicals postage<br />

paid at Champlain NY, and additional mailing offices. — Address changes should be sent to : IMS of NY, PO Box 1518, Champlain, NY 12919-1518. - For<br />

details call IMS # 1 800 428 3003<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 5


LA SEMAINE EN VISU<br />

plus sur air-cosmos.com<br />

EXPLORATION<br />

Une nouvelle<br />

théorie sur<br />

l’origine de Tchouri<br />

Dans un article paru<br />

le 31 août dans la<br />

revue « Monthly Notices<br />

of the Royal Astronomical<br />

Society », Jean-Loup<br />

Bertaux et Rosine<br />

Lallement, chercheurs<br />

au CNRS, avancent une<br />

nouvelle théorie au sujet<br />

de la comète étudiée par<br />

la sonde européenne<br />

Rosetta : la matière organique<br />

découverte dans<br />

le noyau n’aurait pas été<br />

fabriquée au moment de<br />

la formation du Système<br />

solaire mais auparavant,<br />

dans l’espace interstellaire.<br />

Elle aurait également<br />

pu atteindre un grand<br />

nombre d’autres planètes<br />

de notre galaxie…<br />

et y engendrer également<br />

la vie ?<br />

INDE<br />

Saab veut s’associer<br />

avec Adani<br />

Le groupe suédois Saab<br />

va faire équipe avec le<br />

consortium indien Adani<br />

Group pour placer son<br />

chasseur Gripen E en<br />

Inde. L’armée de l’<strong>Air</strong><br />

indienne est en effet à la<br />

recherche d’un avion de<br />

combat monomoteur.<br />

Il l’a dit<br />

« Il y a une volonté<br />

commune de voir<br />

un Européen sur<br />

la station chinoise<br />

d’ici à 2025. »<br />

PFM<br />

Thomas Pesquet,<br />

le 31 août, à l’Ajpae.<br />

Le graphe<br />

OPEX<br />

Soutien des Français<br />

à l’action des armées<br />

SOURCE : BAROMÈTRES OPEX, DICOD<br />

Chammal<br />

Serval/Barkhane<br />

85 %<br />

59 %<br />

2014 2015 2016<br />

Selon les dernières<br />

enquêtes réalisées par la<br />

Délégation à l’information<br />

et à la communication de la<br />

défense (Dicod), l’adhésion<br />

des Français aux opérations<br />

extérieures se confirme.<br />

AIRBUS<br />

GESTION DE DONNÉES<br />

<strong>Air</strong> Côte d’Ivoire choisit Safran pour ses A320<br />

L’arrivée des <strong>Air</strong>bus<br />

A320ceo acquis en propre<br />

s’accompagnera, chez <strong>Air</strong><br />

Côte d’Ivoire, de la mise en<br />

place du système de collecte<br />

et de transmission de<br />

données de vol Wefa, développé<br />

par Safran Electronics<br />

& Defense. <strong>Air</strong> Côte d’Ivoire,<br />

qui a commandé ferme cinq<br />

<strong>Air</strong>bus A320ceo et<br />

COMBAT CONTRE DAECH<br />

Les F-16 néerlandais vont retourner en Jordanie<br />

A320neo, sera la première<br />

compagnie aérienne à<br />

utiliser le système Wefa<br />

en Afrique. <strong>Air</strong> Côte d’Ivoire<br />

utilise déjà la solution de<br />

contrôle des données de vol<br />

Cassiopée de Safran<br />

Electronics & Defense sur<br />

ses <strong>Air</strong>bus A319 et A320 en<br />

exploitation, dans le cadre<br />

de contrats de location.<br />

Dès le début de l’année<br />

2018, les Pays-Bas mettront<br />

à nouveau plusieurs<br />

de leurs F-16 à la disposition<br />

de la coalition internationale<br />

contre le<br />

groupe État islamique. La<br />

décision, attendue par la<br />

Belgique, devrait être<br />

prise par le gouvernement<br />

néerlandais ce vendredi.<br />

Les Pays-Bas rétabliront<br />

ainsi le principe<br />

de relève mutuelle<br />

convenu entre les deux<br />

pays, mais qu’ils avaient<br />

interrompu début 2017<br />

en se déclarant incapables<br />

d’assurer la part<br />

qui leur était dévolue.<br />

Mais, pour avoir une<br />

chance de remporter<br />

ce marché, il faut se<br />

conformer à la politique<br />

du « Make in India ».<br />

C’est-à-dire que l’appareil<br />

sélectionné par<br />

l’Inde devra être fabriqué<br />

localement, avec<br />

une forte implication<br />

de l’industrie indienne.<br />

SAAB<br />

Le chiffre<br />

33<br />

Md$<br />

C’est le montant estimé des<br />

investissements informatiques<br />

réalisés par les aéroports<br />

et les compagnies aériennes<br />

en 2017, selon le Sita.<br />

FAB<br />

6 www.air-cosmos.com COSMOS N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017<br />

AIR<br />

&


@<strong>Air</strong>et<strong>Cosmos</strong><br />

LA PHOTO<br />

Neuron : visite en comité restreint<br />

La nouvelle ministre des Armées, Florence Parly, accompagnée du nouveau délégué<br />

général pour l’Armement, Joël Barre, s’est rendue, le 4 septembre, dans l’établissement<br />

de Dassault Aviation à Istres pour une présentation « confidentielle » du démonstrateur de<br />

drone de combat Neuron. Les deux visiteurs, en compagnie d’Eric Trappier, président de<br />

l’entreprise, ont pu suivre, depuis la salle d’écoute, un vol du Neuron dans le cadre de la<br />

reprise de ses campagnes d’essais.<br />

AIR CANADA<br />

Paris-Vancouver sans escale<br />

Du 9 juin au 15 octobre 2018, la compagnie <strong>Air</strong> Canada<br />

proposera un vol non-stop Paris-Vancouver en Boeing<br />

787. Les vols AC807 partiront de Roissy-CDG 2 à 9 h 55<br />

quatre fois par semaine les lundis, mardis, jeudis et<br />

samedis pour se poser à Vancouver à 10 h 50, heure<br />

locale. Les vols retours décolleront à 13 h 30 les lundis,<br />

mercredis, vendredis et dimanches pour atterrir à<br />

Roissy-CDG à 8 h 15, le lendemain matin.<br />

COOPÉRATION INTERNATIONALE<br />

Accord sino-russe en vue<br />

La Chine et la compagnie russe Glavcosmos<br />

devraient signer, cet automne, un accord de coopération<br />

destiné à développer des technologies spatiales<br />

avancées pour les systèmes orbitaux, l’observation<br />

de la Terre, les débris spatiaux, l’exploration<br />

lointaine, voire des missions habitées vers la Lune.<br />

L’accord, qui fait suite à des discussions visiblement<br />

engagées en juin, couvrirait la période 2018-2022.<br />

AVION DE LÉGENDE<br />

Le PC-6 ne sera<br />

plus produit en<br />

2019<br />

Certains avions marquent<br />

leur époque.<br />

C'est notamment le<br />

cas du Pilatus PC-6,<br />

qui restera un appareil<br />

légendaire. Mais toute<br />

belle histoire a une fin.<br />

Au vu de ses mauvaises<br />

ventes ces deux<br />

dernières années,<br />

l'avionneur suisse a<br />

décidé de cesser la<br />

production de ce qui<br />

fut pendant longtemps<br />

son best-seller, le PC-6<br />

Porter, construit depuis<br />

1959. Cette décision<br />

devrait prendre effet en<br />

2019, mais le constructeur<br />

aéronautique<br />

suisse déclare qu'il<br />

assurera le support et<br />

l'approvisionnement en<br />

pièces détachées pour<br />

les vingt ans à venir.<br />

500 machines ont été<br />

assemblées dans<br />

l'usine de Stans, auxquels<br />

s'ajoute une centaine<br />

d'appareils produits<br />

sous licence aux<br />

Etats-Unis.<br />

DASSAULT<br />

ROXEL<br />

Inauguration d’un<br />

nouveau bâtiment<br />

Roxel, filiale conjointe<br />

de MBDA et du groupe<br />

Safran, inaugure un<br />

nouveau bâtiment de<br />

bureaux sur son site de<br />

Saint-Médard-en-Jalles.<br />

Le spécialiste de la production<br />

de missiles<br />

tactiques et de croisière<br />

annonce la construction<br />

d’autres bâtiments. Aux<br />

4 M€ investis dans le<br />

nouveau site de bureaux<br />

s’ajouteront de nouveaux<br />

bâtiments de production<br />

de chargement de composites<br />

(préparation des<br />

structures, malaxage,<br />

coulée et finition). Enfin,<br />

les futures unités de<br />

fabrication de chargements<br />

de propergol<br />

seront réalisées dans<br />

l’emprise actuelle du site.<br />

PLANEUR<br />

Perlan 2 bat le<br />

record d’altitude<br />

Plus de 52 000 pieds, soit<br />

plus de 15 800 m. C’est<br />

au-dessus de cette altitude<br />

que le planeur<br />

d’<strong>Air</strong>bus, Perlan 2, a<br />

évolué en Patagonie, en<br />

Argentine, battant ainsi le<br />

précédent record réalisé<br />

dans Perlan 1 par Einar<br />

Enevoldson et le regretté<br />

Steve Fossett en 2006.<br />

Pour ce faire, Perlan 2<br />

a exploité le vol d’onde<br />

dans la région d’El<br />

Calafate, un des rares<br />

endroits où ce type de<br />

courant aérien atteint les<br />

couches stratosphériques.<br />

Le but ultime de Perlan 2<br />

est de réaliser une tentative<br />

de record absolu d’altitude,<br />

soit 90 000 pieds<br />

(environ 27 400 m).<br />

AIRBUS<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 7


EN IMAGE


Le Soyouz fume encore…<br />

ROSCOSMOS<br />

Dimanche 3 septembre à 7 h 21 heure locale (1 h 21 UTC), le Soyouz MS 04 s’est posé dans les steppes du Kazakhstan, après un vol de 136 jours<br />

à destination de l’ISS. A son bord, le Russe Fiodor Iourtchikhine et l’Américain Jack Fischer, qui avaient décollé à bord du Soyouz le 20 avril<br />

dernier, mais également l’Américaine Peggy Whitson, qui s’était envolée à bord du Soyouz MS 03 le 17 novembre précédent, aux côtés d’Oleg<br />

Novitski et Thomas Pesquet. C’est donc après 289 jours de micropesanteur qu’elle retrouve le plancher des vaches, au terme de sa troisième<br />

mission. A 57 ans, elle pulvérise le record du plus long séjour féminin (de 199 jours, établi en juin 2015 par l’Italienne Samantha Cristoforetti),<br />

et devient l’astronaute de la Nasa cumulant le plus de temps dans l’espace : plus de 665 jours.


LA SEMAINE EN VISU<br />

plus sur air-cosmos.com<br />

REVUE DE PRESSE<br />

Incident violent<br />

Les retards sont monnaie<br />

courante lors des vols<br />

estivaux. Fin juillet, un<br />

passager qui devait effectuer<br />

un vol entre Nice et Luton<br />

avec easyJet en a fait les<br />

frais. Alors qu’il cherchait à<br />

s’informer sur le retard de<br />

son vol, il s’est fait frapper<br />

par un employé de<br />

l’aéroport. La scène est déjà<br />

choquante, mais qu’en<br />

penser si on ajoute que le<br />

voyageur portait un bébé<br />

dans les bras?<br />

Malades à bord<br />

Un avion de la compagnie<br />

américaine JetBlue devant<br />

relier Boston à San Diego a<br />

été contraint d’atterrir sur<br />

l’aéroport de Buffalo après<br />

que trois membres<br />

d’équipage eurent été<br />

malades. Si la compagnie<br />

n’a pas tout de suite réagi<br />

pour expliquer les raisons de<br />

ces malaises, il semble que<br />

cela soit dû à un<br />

dégagement de fumée.<br />

Plusieurs passagers ont<br />

ainsi senti une odeur de<br />

fumée et ont été victimes de<br />

maux de tête assez intenses.<br />

Les membres d’équipage<br />

ont été transférés à l’hôpital.<br />

Abus d’alcool<br />

Lors d’un vol entre Budapest<br />

et Tel-Aviv opéré par la<br />

compagnie Bluebird, un<br />

passager a encore montré<br />

les dégâts que peut<br />

provoquer l’alcool. Ivre, il a<br />

perturbé le vol et a refusé de<br />

s’asseoir. Les membres<br />

d’équipage ont essayé à<br />

plusieurs reprises de le<br />

calmer, mais sans succès. Le<br />

passager s’en est même pris<br />

à eux, les forçant à l’attacher<br />

à son siège. Finalement,<br />

l’avion a dû être dérouté vers<br />

la Bulgarie afin de remettre<br />

ce passager aux autorités.<br />

LES CONTRATS<br />

L’Inde reprend 41 hélicoptères ALH<br />

Le ministère indien de la Défense passe commande<br />

auprès d’Hindustan Aeronautics Ltd de 41 hélicoptères<br />

légers ALH qui sont destinés à équiper l’armée de Terre<br />

et la Marine indienne. En mars dernier, une commande<br />

pour 32 ALH avait été passée pour satisfaire aux besoins<br />

de la Marine et des garde-côtes indiens.<br />

La police norvégienne<br />

choisit le Leonardo<br />

AW169<br />

La police norvégienne a<br />

choisi le Leonardo AW169<br />

pour répondre à ses besoins<br />

en matière de maintien de<br />

l’ordre. Le contrat porte sur<br />

trois appareils fermes<br />

auxquels s’ajoutent trois<br />

options. Il comprend aussi<br />

un volet MCO qui s’étend<br />

sur une durée de dix ans.<br />

Plus de 30 AW169 ont été<br />

livrés à ce jour.<br />

Commande pour les<br />

deux premiers CH-<br />

53K<br />

Les deux premiers<br />

hélicoptères lourds<br />

Sikorsky CH-53K ont été<br />

commandés. Montant du<br />

contrat : 304 M$. Version<br />

plus puissante et<br />

bénéficiant d’une avionique<br />

moderne et de commandes<br />

LEONARDO<br />

ATK<br />

de vols électriques, le CH-<br />

53K est destiné au Corps<br />

des Marines.<br />

Orbital ATK sur les<br />

AC-208 afghans<br />

Orbital ATK se voit notifier<br />

une commande d’un<br />

montant de plus de 68 M$<br />

pour fournir la force aérienne<br />

en Caravan AC-208, une<br />

version militarisée du<br />

Cessna 208 Grand Caravan<br />

pouvant être équipée de<br />

missiles Hellfire, d’un<br />

système de guidage laser<br />

air-sol et de contre-mesures.<br />

L’Irak en est déjà équipé.<br />

323 M$ de rechanges<br />

pour F/A-18<br />

Boeing se voit notifier une<br />

commande pour la<br />

fourniture sur une durée de<br />

cinq ans d’un nombre non<br />

précisé de pièces de<br />

rechange pour avions de<br />

combat F/A-18. Montant<br />

de la commande : 323 M$.<br />

HAL<br />

A NOTER<br />

SEPTEMBRE<br />

■ Le 15, à Paris (Fr.),<br />

conférence Cassini-Huygens :<br />

le « Grand Final » à la Cité des<br />

sciences et de l’industrie.<br />

■ Du 15 au 17, à Téhéran<br />

(Iran), salon Aeropersia dédié<br />

à l’aéronautique civile et aux<br />

technologies aéroportuaires.<br />

www.aeropersia.com<br />

■ Du 19 au 22, à Pékin (Chine),<br />

salon aéronautique<br />

Aviation Expo.<br />

www.beijingaviation.com<br />

■ Les 26 et 27, à Cracovie<br />

(Pol.), conférence sur les<br />

communications militaires.<br />

■ Les 27 et 29, à Prague (Rép.<br />

tchèque), conférence sur la<br />

technologie des drones en<br />

Europe centrale et de l’Est.<br />

tchung@smi-online.co.uk<br />

OCTOBRE<br />

■ Du 3 au 5, à Sydney (Austr.),<br />

conférence Pacific 2017<br />

dédiée aux industries<br />

maritimes et de défense<br />

navale.<br />

■ Les 10 et 11, à Toulouse (Fr.),<br />

Colloque international<br />

de l’Académie de l’air et<br />

de l’espace sur la thématique:<br />

« Le climat a besoin<br />

d’espace. » www.academie-airespace.com/espaceclimat<br />

■ Du 10 au 13, à Munich (All.),<br />

salon du secteur<br />

aéroportuaire<br />

Inter <strong>Air</strong>port Europe.<br />

www.interairport.com/europe<br />

■ Du 16 au 18, à Bahreïn<br />

(Bahr.), salon de défense<br />

Bidec 2017 soutenu par les<br />

forces armées du royaume.<br />

■ Du 17 au 22, à Séoul (Cor.<br />

du Sud), salon aérospatial<br />

et de défense Adex.<br />

www.seouladex.com<br />

■ Du 24 au 26 à Accra<br />

(Ghana), salon aérospatial et<br />

de défense African <strong>Air</strong> Show.<br />

www.africanairshow.com<br />

10 www.air-cosmos.com COSMOS N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017<br />

AIR<br />

&


LA SEMAINE EN VISU<br />

plus sur air-cosmos.com<br />

EN POINTE<br />

EUTELSAT<br />

Bio express<br />

• 2003-2007 : chef de la division développement industriel<br />

à la Drire Ile-de-France.<br />

• 2007-2010 : conseiller technique au cabinet<br />

du Premier ministre.<br />

• 2010-2013 : directeur de la stratégie à Eutelsat.<br />

• Juillet 2013 : directeur technique adjoint<br />

et secrétaire du Comex.<br />

• Juillet 2014 : directeur technique.<br />

Yohann Leroy<br />

directeur général délégué d’Eutelsat<br />

Un nouvel élan chez l’opérateur<br />

La nomination en avril dernier<br />

de Yohann Leroy au poste de directeur<br />

général délégué, en sus<br />

de sa fonction de directeur technique,<br />

confirme le rajeunissement<br />

des cadres engagé au sein d’Eutelsat<br />

par son nouveau patron,<br />

Rodolphe Belmer : tout comme<br />

l’opérateur commercial de satellites<br />

de télécommunications français,<br />

créé en 1977, le nouveau directeur<br />

général délégué venait juste d’avoir<br />

40 ans à l’annonce de sa nomination.<br />

Diplômé de l’Ecole polytechnique<br />

et ingénieur des Mines, Yohann<br />

Leroy a débuté sa carrière<br />

en 2003 au sein de la Direction<br />

régionale de l’industrie, de la recherche<br />

et de l’environnement de<br />

l’Ile-de-France, un service déconcentré<br />

du ministère de l’Environnement<br />

qui assurait également<br />

des missions relevant du ministère<br />

de l’Economie, de l’Industrie et<br />

de l’Emploi. Jusqu’en 2007, le<br />

jeune homme y dirigea la division<br />

du développement industriel, avant<br />

de rejoindre le cabinet du Premier<br />

ministre François Fillon, en qualité<br />

de conseiller technique. Il fut notamment<br />

en charge des dossiers<br />

relatifs à l’économie numérique,<br />

aux télécommunications et à la<br />

politique industrielle.<br />

C’est en 2010 que cet adepte<br />

de marathon a entamé une nouvelle<br />

course dans sa carrière en<br />

intégrant Eutelsat, alors dirigé par<br />

Michel de Rosen, qui lui confia<br />

d’abord la direction de la stratégie.<br />

Trois ans plus tard, il le nommait<br />

directeur adjoint en charge de l’ingénierie<br />

et secrétaire du comité<br />

exécutif de la société, puis directeur<br />

technique en 2014. Dans ce<br />

dernier poste, ce karatéka ceinture<br />

noire s’est révélé aussi à l’aise sur<br />

le tatami qu’assis à la table des<br />

négociations avec les industriels<br />

du secteur.<br />

■ PFM<br />

MOUVEMENTS<br />

DÉFENSE<br />

L’ingénieur général hors<br />

classe Vincent Imbert<br />

est élevé au rang<br />

d’ingénieur général de<br />

classe exceptionnelle<br />

et nommé inspecteur<br />

général des armées.<br />

AFNOR<br />

Marc Ventre est élu<br />

président de cette<br />

association spécialiste<br />

de normes volontaires.<br />

Egalement président<br />

de la Société des<br />

ingénieurs et<br />

scientifiques de<br />

France, Marc Ventre<br />

préside le conseil<br />

d’administration<br />

d’Ariane Group.<br />

BEAM<br />

Vincent Gillet est<br />

nommé directeur<br />

général, après avoir été<br />

directeur<br />

développement<br />

marchés chez<br />

ArcelorMittal<br />

Distribution Solutions.<br />

CNES<br />

Gilles Rabin est<br />

nommé directeur de<br />

l’innovation, des<br />

applications et de la<br />

science. Il succède à<br />

Lionel Suchet, nommé<br />

directeur général<br />

délégué du Cnes.<br />

IATA<br />

Akbar el-Baker,<br />

président de Qatar<br />

<strong>Air</strong>ways, est élu<br />

président du conseil<br />

des gouverneurs.<br />

WIZZ AIR<br />

Stephen Jones est<br />

nommé directeur<br />

général. Il était<br />

auparavant directeur<br />

de la stratégie, du<br />

réseau et des alliances<br />

chez <strong>Air</strong> New Zealand.<br />

De son côté, Heiko<br />

Holm est promu<br />

directeur technique<br />

après avoir été<br />

responsable des<br />

services techniques.<br />

Iain Wetherall est<br />

également promu<br />

directeur financier<br />

après avoir été<br />

responsable de la<br />

planification financière<br />

et relations<br />

investisseurs.<br />

CATHAY PACIFIC<br />

James Ginns est<br />

nommé directeur<br />

régional Europe. Il était<br />

précédemment directeur<br />

pour la qualité services.<br />

PANASONIC<br />

AVIONICS<br />

David Bartlett est<br />

nommé directeur de la<br />

technologie et directeur<br />

pour la sécurité de<br />

l’information.<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 11


PROGRAMMES ET DÉVELOPPEMENT<br />

LE PROJET BLADE<br />

AIRBUS VA TESTER EN VOL<br />

DEUX VOILURES LAMINAIRES<br />

L’340-300 banc d’essai volant qui servira à l’exploration des voilures laminaires, lors de sa sortie d’atelier.<br />

AIRBUS<br />

«<br />

éduire<br />

LE PROJET BLADE VISE À EXPLORER LE<br />

COMPORTEMENT EN VOL DES VOILURES LAMINAIRES EN<br />

VUE D’UNE POTENTIELLE EXPLOITATION SUR DES AVIONS<br />

DE TRANSPORT CIVILS. UN BANC D’ESSAI VOLANT, SOUS<br />

LA FORME D’UN A340-300, SERVIRA À CET EFFET DANS<br />

LE CADRE D’UNE CAMPAGNE QUI VA S’ÉTALER SUR<br />

150 HEURES DE VOL ET QUI VA DÉBUTER<br />

INCESSAMMENT.<br />

la consommation<br />

à hauteur de 5 % pour un<br />

vol de 800 nautiques, c’est l’objectif<br />

auquel nous voudrions<br />

parvenir », commente Daniel<br />

Kierbel, responsable du projet<br />

Blade chez <strong>Air</strong>bus, acronyme de<br />

Breakthrough Laminar <strong>Air</strong>craft<br />

Demonstrator in Europe, « avion<br />

démonstrateur de rupture laminaire<br />

en Europe ». C’est le but<br />

que tente d’atteindre <strong>Air</strong>bus au<br />

travers de son démonstrateur<br />

A340, qui vient juste d’effectuer<br />

sa sortie d’usine à Tarbes et qui<br />

va sous peu entamer sa première<br />

campagne de vols expérimentaux.<br />

Cet appareil diffère des autres<br />

A340 : sa voilure est très particulière.<br />

Elle est équipée de<br />

profils laminaires, qui devraient<br />

permettre cette prometteuse<br />

économie de kérosène.<br />

DU SUPERCRITIQUE<br />

AU LAMINAIRE.<br />

Depuis le Falcon 50, presque tous<br />

les avions de transport civils ont<br />

été équipés de profils dits supercritiques.<br />

Ce type de profil, dont<br />

la forme est caractérisée par une<br />

ligne moyenne à double courbure,<br />

inversée dans la partie avant avec<br />

un extrados aplati et un intrados<br />

creux dans sa partie arrière, présente<br />

de nombreux avantages aérodynamiques,<br />

en dehors d’une épaisseur<br />

relative qui peut être importante<br />

et favoriser ainsi le stockage<br />

de carburant. L’adoption de ces<br />

profils est liée à la vitesse des avions<br />

de transport civil, voisine de Mach 1,<br />

afin de juguler les phénomènes<br />

de compressibilité rencontrés notamment<br />

pendant et juste après la<br />

Seconde Guerre mondiale, au<br />

cours de piqués prolongés.<br />

Sur une voilure classique, les<br />

filets d’air subissent une accélération<br />

autour des profils, en particulier<br />

au niveau de l’extrados<br />

de l’aile, avec des vitesses d’écoulement<br />

localement supersoniques,<br />

lesquelles génèrent une onde de<br />

choc qui s’accompagne d’une<br />

importante dégradation des performances<br />

de l’avion. Sur les<br />

profils supercritiques, le nombre<br />

de Mach local maximal est atteint<br />

rapidement, et reste plus ou<br />

moins stationnaire lorsque le<br />

Mach général augmente. A traînée<br />

égale, l’avion peut ainsi évoluer<br />

plus vite.<br />

Mais à l’heure des économies,<br />

de la réduction des émissions de<br />

tous types de polluants, le profil<br />

laminaire semble être nettement<br />

plus prometteur en termes d’économies,<br />

même si la vitesse de<br />

croisière des futurs avions civils<br />

pourrait être sensiblement réduite.<br />

Le but de ces profils est de maximiser<br />

la finesse aérodynamique,<br />

raison pour laquelle ce type de<br />

profil équipe depuis la fin de la<br />

décennie 1940 la grande majorité<br />

des aéronefs œuvrant dans le<br />

domaine du vol à voile, autrement<br />

dit les planeurs.<br />

EXPLORATION<br />

DE L’ÉCOULEMENT<br />

LAMINAIRE.<br />

Si cette idée, celle de l’adoption<br />

de profils laminaires sur des avions<br />

de transport civils, semble extrêmement<br />

intéressante, il n’en<br />

AIR & COSMOS<br />

12 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


PROGRAMMES ET DÉVELOPPEMENT<br />

reste pas moins qu’elle peut se<br />

heurter à différents freins, dont<br />

certains peuvent être de taille.<br />

C’est ce qui explique la campagne<br />

d’essais lancée par <strong>Air</strong>bus<br />

dans le cadre de l’initiative Clean<br />

Sky 2, au travers du projet Blade,<br />

en coopération notamment avec<br />

Saab et Dassault, ainsi qu’un certain<br />

nombre d’instituts de recherche<br />

parmi lesquels figurent<br />

entre autres l’Onera et le<br />

DLR – il y a au total 21 partenaires<br />

européens, 500 contributeurs<br />

et 6500 pièces.<br />

Cet A340 fortement modifié<br />

a la particularité d’avoir des extensions<br />

de voilure, d’une longueur<br />

de huit mètres, permettant<br />

de tester le principe de l’écoulement<br />

laminaire. Deux designs<br />

différents d’extension seront testés,<br />

ayant chacun un procédé de<br />

fabrication différent. Car l’industrialisation<br />

des voilures est<br />

un des domaines directement<br />

concernés par les campagnes<br />

d’essais en vol. Si les profils laminaires<br />

semblent très avantageux,<br />

l’une des questions qui<br />

nécessite une réponse, laquelle<br />

ne peut être que déterminée par<br />

le biais de ces campagnes, est<br />

celle de la production de ces<br />

voilures. Les profils laminaires<br />

nécessitent une construction<br />

particulièrement soigneuse,<br />

exempte de toute perturbation<br />

potentielle du profil, car le cas<br />

échéant ce dernier générerait<br />

alors un écoulement turbulent.<br />

MSN01.<br />

Lancé en 2008, ce projet a vu<br />

sa définition gelée en 2010, avant<br />

de faire l’objet d’essais en soufflerie<br />

début 2014. Sa construction<br />

s’est effectuée entre fin 2015 et<br />

septembre 2017 (c’est-à-dire<br />

voici à peine une semaine) à<br />

Tarbes, chez Tarmac Aerosave.<br />

Cette société française, surtout<br />

connue pour son activité de recyclage<br />

d’avions sortis du service,<br />

s’est ainsi dotée d’un nouveau<br />

hall de 700 m 2 dans lequel l’A340<br />

a été modifié. Ce dernier n’est<br />

autre que le MSN 001, soit le<br />

premier avion d’essai du quadrimoteur<br />

d’<strong>Air</strong>bus. La campagne<br />

d’essais en vol devrait<br />

AIRBUS<br />

Une des deux voilures laminaires, celle-ci étant réalisée en matériaux composites, sans joints.<br />

s’étendre sur 150 heures et débuter<br />

durant la seconde moitié<br />

de ce mois-ci.<br />

Le laboratoire volant est bardé<br />

de capteurs, mais surtout de caméras<br />

destinées à enregistrer<br />

pour ensuite analyser l’écoulement<br />

sur les deux voilures laminaires.<br />

Les deux nacelles situées<br />

au niveau des saumons d’aile,<br />

ainsi que la dérive de l’A340-<br />

300, comportent des caméras<br />

thermiques qui permettront,<br />

grâce à l’apport des rayons solaires,<br />

de mettre en évidence les<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 13


PROGRAMMES ET DÉVELOPPEMENT<br />

écoulements laminaires et turbulents<br />

à partir de l’amplitude<br />

thermique relevée sur les deux<br />

ailes. La réflectométrie sera également<br />

utilisée. Un ensemble de<br />

2000 paramètres seront relevés,<br />

« soit la plus grosse installation<br />

de mesure et de relèvement jamais<br />

réalisée jusqu’alors chez<br />

<strong>Air</strong>bus », pointe Daniel Kierbel,<br />

responsable du projet Blade chez<br />

<strong>Air</strong>bus.<br />

métallique et présence d’un joint<br />

mis au point par <strong>Air</strong>bus, suffisamment<br />

lisse pour respecter les<br />

tolérances propres à l’écoulement<br />

laminaire. Si cette voilure représente<br />

un défi supplémentaire en<br />

raison du joint, industriellement<br />

parlant elle est plus intéressante,<br />

car il y a une séparation entre<br />

bord d’attaque, soit la partie la<br />

plus exposée aux chocs, et le<br />

reste de la voilure. Si nous arrivoilure,<br />

qui peut être un véritable<br />

frein pour les compagnies exploitantes.<br />

Si ces dernières devaient<br />

passer une heure, une<br />

heure et demie à remettre en<br />

état la voilure de l’appareil entre<br />

chaque vol pour pouvoir redécoller<br />

afin de garantir un écoulement<br />

laminaire, ce ne serait<br />

clairement pas envisageable. C’est<br />

pourquoi il faut progresser sur<br />

les aspects industriels et l’assemtout<br />

simplement de dévier les<br />

impacts de moustiques, mouches<br />

et autres moucherons au décollage<br />

de la voilure, qui sont à<br />

même une fois écrasés sur le<br />

bord d’attaque ou même plus<br />

en amont de la voilure, de dégrader<br />

l’écoulement de telle<br />

sorte qu’il passe du laminaire au<br />

turbulent. Cette solution avait<br />

été également essayée chez<br />

Boeing, sur l’Ecodemonstrator<br />

L’A340-300 dispose d’une série de caméras thermiques logées dans la nacelle au premier plan ainsi que dans la dérive.<br />

AIRBUS<br />

« Les deux voilures dont<br />

l’A340 est équipé sont celles qui<br />

sont les plus prometteuses, commente<br />

Laurent Malard, expert<br />

en vol d’essais aérodynamiques<br />

chez <strong>Air</strong>bus. L’une est constituée<br />

d’une seule pièce sortie des fours<br />

autoclaves qui part de l’intrados<br />

et qui remonte jusqu’à 60 % de<br />

corde, avec nervures intégrées,<br />

sans élément de structure à ajouter.<br />

L’autre est une voilure plus<br />

classique avec bord d’attaque<br />

vons à gérer l’écoulement laminaire<br />

sur cette dernière, ce sera<br />

évidemment un bénéfice plein. »<br />

TOLÉRANCES FINES.<br />

« Fabriquer une voilure laminaire<br />

est très contraignant, poursuit<br />

Laurent Malard, car les tolérances<br />

sont extrêmement fines au niveau<br />

de l’assemblage des composants.<br />

Le deuxième aspect et objet de<br />

cette campagne d’essais concerne<br />

celui de la contamination de la<br />

blage – raison pour laquelle il y<br />

a deux concepts de voilure laminaire<br />

présents sur le démonstrateur.<br />

C’est aussi pourquoi<br />

nous commençons à réfléchir à<br />

la contamination par le biais<br />

d’un volet Krueger. »<br />

Le volet Krueger, qui est à la<br />

base un bec de sécurité, servira<br />

dans le cadre de la campagne<br />

d’essais en vol de véritable déflecteur,<br />

puisqu’il sera situé sur<br />

le bord d’attaque. Son but est<br />

(cf. A&C n° 2448), pour tenter<br />

de dévier le vol des insectes. Avec<br />

des résultats brillants certes, mais<br />

ayant entraîné une traînée additionnelle.<br />

C’est pourquoi le<br />

constructeur de Seattle avait redessiné<br />

son volet afin qu’il puisse<br />

se rétracter sans générer de traînée<br />

excessive, propre à faire passer<br />

l’écoulement en turbulent. Le<br />

volet Krueger pose cependant<br />

un autre problème, dégagé de<br />

son influence sur la laminarité :<br />

AIR & COSMOS<br />

14 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


PROGRAMMES ET DÉVELOPPEMENT<br />

A. ANGRAND<br />

il génère une masse supplémentaire.<br />

C’est pourquoi le volet<br />

Krueger ne sera pas forcément<br />

l’élément définitivement retenu,<br />

si les essais voilure s’avèrent<br />

concluants. « Nous n’excluons<br />

pour le moment aucune solution,<br />

nous allons lancer des groupes<br />

de travail autour de ce sujet, explique<br />

Laurent Malard. Une fois<br />

que nous aurons réussi à démontrer<br />

que nous savons gérer<br />

la laminarité en vol, restera le<br />

sujet de la décontamination.<br />

Nous espérons pouvoir bientôt<br />

sélectionner deux ou trois candidats<br />

qui s’avèrent très prometteurs.<br />

On peut imaginer des matériaux<br />

“self erosive”, des<br />

matériaux visqueux qui empêcheraient<br />

les insectes de rester<br />

collés, ou encore de recourir à<br />

l’aspersion d’un produit comparable<br />

au glycol, comme les<br />

compagnies le font en hiver. »<br />

SOLUTIONS.<br />

<strong>Air</strong>bus, quoi qu’il en soit, devra<br />

montrer aux compagnies qu’il<br />

dispose d’une solution non<br />

contraignante et très efficace<br />

pour éviter ou se débarrasser de<br />

la contamination. Le volet Krueger<br />

ne sera pas forcément la<br />

meilleure solution, puisqu’une<br />

fois rangé à l’intrados et garni<br />

de moustiques, il dégradera les<br />

performances aérodynamiques<br />

en cet endroit de l’aile, dont<br />

l’écoulement deviendra en<br />

conséquence turbulent. Mais<br />

<strong>Air</strong>bus n’a de toute façon traité<br />

en laminaire que l’extrados de<br />

On voit ici la séparation entre les flux laminaires<br />

(en bleu) et turbulents (en jaune), grâce à l’une<br />

des caméras thermiques.<br />

A. ANGRAND<br />

Le pupitre des ingénieurs d’essai en vol, en cabine,<br />

qui permettra l’enregistrement des données relevées.<br />

ses deux voilures d’essai. « L’idéal<br />

serait d’avoir, de manière similaire<br />

à ce qui se pratique actuellement<br />

sur les planeurs, une voilure laminaire<br />

en intrados, extrados et<br />

même quasiment jusqu’au bord<br />

de fuite, ajoute Laurent Malard.<br />

Cependant, ce serait difficile à<br />

atteindre dans les conditions actuelles.<br />

Nous espérons aller<br />

jusqu’à 60 % de laminarité à<br />

l’extrados et pourquoi pas, dans<br />

le futur, à l’intrados. Pour le moment,<br />

il s’agit avant toute chose<br />

de démontrer que cela fonctionne<br />

à l’extrados. »<br />

MACH 0,75.<br />

<strong>Air</strong>bus vise à terme un appareil<br />

de type moyen-courrier avec<br />

une vitesse de Mach 0,75. Soit<br />

une vitesse inférieure à celle des<br />

avions de transport actuels, mais<br />

avec des gains intéressants. « On<br />

gagne sur deux tableaux, à isovitesse<br />

sur l’aspect laminaireturbulent,<br />

mais également sur<br />

l’aspect diminution des vitesses,<br />

qui réduisent les irréversibilités<br />

et donc la consommation de<br />

carburant. En court-courrier,<br />

cela représenterait énormément<br />

d’avions et des impacts immédiatement<br />

bénéfiques sans trop<br />

de conséquences ou du moins<br />

très réduites, c’est-à-dire à peine<br />

quelques minutes de vol supplémentaires.<br />

La question se pose<br />

autrement en long-courrier, où<br />

il faudrait ajouter au moins une<br />

heure de vol supplémentaire<br />

pour se rendre outre-Atlantique<br />

par exemple », commente Laurent<br />

Malard.<br />

Les voilures laminaires sont<br />

également tributaires des conditions<br />

météorologiques. « C’est<br />

ce qui constituera d’ailleurs la<br />

seconde partie des essais de<br />

l’A340 Blade, qui incorporera<br />

perturbations, défauts de surface,<br />

génération de bruit et influence<br />

sur la laminarité, vol en présence<br />

de nuages chargés de cristaux<br />

de glace. Sans aller jusqu’à l’accrétion<br />

de givre avec déformation<br />

du profil, certains types de<br />

concentrations de cristaux dans<br />

les masses d’air seront cherchés<br />

et mesurés afin de définir l’impact<br />

et les perturbations générées sur<br />

les profils. Le but de Blade est<br />

de faire un statut complet sur la<br />

laminarité, les performances, les<br />

contraintes, les facteurs d’influence<br />

», conclut Laurent Malard.<br />

■ Antony Angrand<br />

@antony_angrand<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 15


DÉFENSE<br />

Drones armés<br />

LA FRANCE<br />

FRANCHIT LE PAS<br />

LA MINISTRE DES ARMÉES A ANNONCÉ SA VOLONTÉ DE FAIRE ARMER LES DRONES<br />

ACTUELLEMENT EMPLOYÉS PAR L’ARMÉE DE L’AIR. CETTE DÉCISION S’APPLIQUERA<br />

ÉGALEMENT AUX FUTURS VÉHICULES QUI SERONT DÉVELOPPÉS OU ACQUIS PAR LA SUITE.<br />

L’annonce est tombée<br />

comme une surprise,<br />

même si la décision<br />

était attendue depuis<br />

quelque temps. La ministre<br />

des Armées, Florence Parly,<br />

a déclaré à l’occasion de son discours<br />

de clôture des universités<br />

d’été de la Défense que la France<br />

a fait le choix d’armer ses drones :<br />

« J’ai décidé de lancer le processus<br />

d’armement de nos drones de<br />

surveillance et de renseignement. »<br />

L’armée de l’<strong>Air</strong> opère actuellement<br />

deux types de drones<br />

Male (Moyenne altitude, longue<br />

endurance) : les Harfang d’<strong>Air</strong>bus<br />

Defense & Space, issus d’une<br />

coopération franco-israélienne,<br />

et le MQ-9 Reaper (Predator B)<br />

de l’américain General Atomics.<br />

Les Harfang sont en fin de carrière,<br />

ils ont déjà été retirés de<br />

l’opération Barkhane et sont<br />

désormais employés sur le territoire<br />

national pour de l’entraînement<br />

et des missions de<br />

surveillance. Leur retrait du service<br />

devrait intervenir prochainement.<br />

Six Reaper sont en service.<br />

Cinq sont déployés dans la<br />

Bande sahélo-saharienne et le<br />

dernier véhicule est à Cognac.<br />

Ce sont ces véhicules qui seront<br />

armés, a annoncé la ministre.<br />

reaper Block 5.<br />

La France a commandé quatre<br />

systèmes de drones Reaper comprenant<br />

chacun trois véhicules<br />

et deux stations sol. Les premiers<br />

véhicules livrés sont au standard<br />

Block 1, ne disposant pas d’une<br />

architecture ouverte et sur laquelle<br />

les techniciens français ne peuvent<br />

pas intervenir. La maintenance<br />

des véhicules ainsi que certaines<br />

phases de vol sont réalisées par<br />

des représentants de la société<br />

General Atomics. La France recevra<br />

dans l’avenir des Block 5<br />

et les premiers véhicules devraient<br />

être portés au même standard.<br />

Cette version ouvrira la voie à<br />

des francisations et à l’intégration<br />

de nouvelles charges utiles. Le<br />

Block 5 est opérationnel et déployé<br />

depuis cette année au sein<br />

de l’US <strong>Air</strong> Force. Ce standard<br />

comprend aussi une capacité<br />

d’imagerie haute définition, une<br />

capacité d’emport de charge<br />

ROEM (Renseignement d’origine<br />

électromagnétique), et une<br />

capacité de décollage et atterrissage<br />

automatique.<br />

Le Reaper est déjà capable<br />

d’emporter de l’armement. La<br />

France avait cependant fait le<br />

choix d’acquérir des véhicules<br />

dépourvus de cette capacité. Les<br />

Etats-Unis ou encore le<br />

Royaume-Uni se servent de cet<br />

appareil pour effectuer des frappes<br />

depuis plusieurs années. La gamme<br />

d’armes du Reaper comprend le<br />

missile AGM-114 Hellfire (Jusqu’à<br />

quatre missiles) et des bombes<br />

guidées GBU (GBU-12 à guidage<br />

laser ou GBU-38 à guidage GPS).<br />

Il est probable que la France choisisse<br />

ces mêmes armements qui<br />

sont d’ailleurs déjà employés dans<br />

les forces. Reste cependant à entamer<br />

de nouvelles négociations<br />

avec les Etats-Unis. En effet, le<br />

contrat initial ne prévoyait pas<br />

l’armement des véhicules. Il semble<br />

peu probable que Washington<br />

s’oppose à ce processus. Des drones<br />

armés ont été fournis à d’autres<br />

alliés. De plus la France et les<br />

Etats-Unis sont engagés dans le<br />

même combat contre le terrorisme.<br />

L’opération devrait cependant<br />

avoir un coût. La décision<br />

AIR & COSMOS<br />

16 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


DÉFENSE<br />

La France veut armer<br />

ses drones MQ-9 Reaper.<br />

E. HUBERDEAU<br />

Le rôle de l’équipage est essentiel.<br />

d’armer les drones français devrait<br />

concerner les Reaper Block 5.<br />

La ministre a annoncé que le<br />

futur drone européen sera lui aussi<br />

armé. Il s’agit du drone Male<br />

RPAS, projet européen attendu<br />

à l’horizon 2025. Un programme<br />

qui concerne actuellement la<br />

France, l’Allemagne, l’Italie et<br />

l’Espagne à travers <strong>Air</strong>bus Defence<br />

and Space, Dassault Aviation et<br />

Leonardo. Le programme a bénéficié<br />

d’une étude de faisabilité.<br />

Les futurs drones de combat<br />

(Ucav) n’ont pas été cités par la<br />

ministre. Mais l’armement de ce<br />

type de véhicule, qui pourrait résulter<br />

du programme FCAS<br />

conduit avec le Royaume-Uni,<br />

ne fait pas de doute. Leur nature<br />

même faisant d’eux des véhicules<br />

armés. Le démonstrateur Neuron<br />

est d’ailleurs déjà capable d’emporter<br />

et de larguer de l’armement.<br />

Le cas du Patroller n’a pas non<br />

plus été cité. Le futur drone tactique<br />

de l’armée de Terre a pourtant<br />

la capacité technique d’emporter<br />

des armes et il existe,<br />

comme pour le drone Male, un<br />

intérêt opérationnel d’être armé.<br />

evolution<br />

Des mentalités.<br />

Lorsqu’en 2013, la France avait<br />

lancé le processus d’acquisition<br />

des Reaper, elle avait fait le choix<br />

de ne pas les faire armer. A<br />

l’époque, l’idée de disposer de<br />

véhicules pilotés à distance pouvant<br />

larguer de l’armement ne<br />

faisait pas l’unanimité. Ni les<br />

forces armées ni l’opinion ne<br />

semblaient prêtes à franchir le<br />

pas. Depuis, les mentalités ont<br />

évolué. Les militaires se sont<br />

progressivement faits les avocats<br />

des bénéfices de l’armement<br />

des drones. Comme l’a rappelé<br />

Florence Parly, en BSS, les drones<br />

sont devenus des moyens incontournables.<br />

Ils participent à<br />

toutes les opérations majeures<br />

afin d’effectuer principalement<br />

des missions de surveillance.<br />

Mais les équipages ont parfois<br />

éprouvé de la frustration de ne<br />

pas pouvoir intervenir directement.<br />

Pour l’heure, les forces<br />

armées françaises doivent coordonner<br />

l’action des drones avec<br />

d’autres moyens aériens (chasseurs<br />

et donc souvent ravitailleurs,<br />

ou hélicoptères). Le drone<br />

Reaper peut d’ailleurs déjà désigner<br />

une cible pour un armement<br />

tiré par une autre plateforme.<br />

Cette situation complique<br />

la coordination, mais aussi coûte<br />

plus cher et peut nuire à la réactivité,<br />

car parfois l’opportunité<br />

de traiter une cible peut être<br />

fugace et peut disparaître le<br />

temps qu’arrive un appareil<br />

armé. L’armement des drones<br />

doit donc permettre de gagner<br />

en efficacité et d’optimiser l’emploi<br />

des moyens aériens.<br />

Les mentalités ont aussi évolué<br />

du côté des représentations de<br />

la nation. En mai 2017, un rapport<br />

parlementaire intitulé<br />

« Drones d’observation et drones<br />

armés : un enjeu de souveraineté<br />

», prenait position en faveur<br />

de l’armement des drones français<br />

: « L’avantage concret offert<br />

sur le terrain plaide pour l’armement<br />

des drones Male de<br />

l’armée de l’<strong>Air</strong>. » Avec cette<br />

décision, Florence Parly a expliqué<br />

aussi vouloir éviter le déclassement<br />

de nos forces armées.<br />

Il y a en effet un risque de se<br />

voir écarté de certaines opérations<br />

faute d’équipements adaptés.<br />

Or les principaux alliés de<br />

la France emploient aujourd’hui<br />

des drones armés.<br />

E. HUBERDEAU<br />

pas Des roBots tueurs.<br />

Pour la ministre des Armées, l’armement<br />

des drones ne pose pas<br />

de question morale, éthique ou<br />

juridique : « Un drone armé n’est<br />

pas un robot tueur », a-t-elle rappelé.<br />

En effet, les drones actuels<br />

sont des véhicules pilotés à distance.<br />

Le pilote n’est pas à bord, mais<br />

reste en permanence aux commandes<br />

depuis un cockpit déporté.<br />

Un cockpit que l’armée de l’<strong>Air</strong><br />

a décidé de localiser sur le théâtre<br />

d’opération sur une base aérienne<br />

projetée où l’unité de drone est<br />

au contact direct des autres<br />

moyens aériens et à proximité<br />

des moyens terrestres. L’emploi<br />

de la charge utile ou des armements<br />

dépend en permanence<br />

de l’homme. Un certain nombre<br />

d’armements sont déjà opérés à<br />

plusieurs centaines de kilomètres<br />

de leur cible tels que les missiles<br />

de croisière. Le drone s’inscrit<br />

dans une logique progressive et<br />

historique d’éloignement du<br />

combattant de son ennemi.<br />

Florence Parly a réaffirmé<br />

par ailleurs son attachement au<br />

droit des conflits armés. Les<br />

drones armés devraient donc<br />

être employés comme le sont<br />

les avions de combat. Dans un<br />

cadre strict avec un contrôle<br />

attentif des cibles et du contexte<br />

au sol et une volonté d’éviter<br />

les dégâts collatéraux.<br />

On peut donc penser qu’il n’y<br />

a pas lieu de débattre longuement<br />

sur les aspects moraux de l’armement<br />

des véhicules pilotés à<br />

distance. Sur le plus long terme,<br />

par contre, il serait peut-être temps<br />

de lancer un débat sur l’autonomisation<br />

attendue des drones,<br />

rendue possible grâce aux avancées<br />

de l’intelligence artificielle. Jusqu’où<br />

ira l’autonomie des drones dans<br />

l’avenir? Ces véhicules seront-ils<br />

un jour capables d’opérer de façon<br />

autonome leur armement? Les<br />

avancées dans ce domaine sont<br />

très rapides. Aussi faudrait-il d’ores<br />

et déjà ouvrir le débat pour ne<br />

plus perdre de temps et afin de<br />

profiter des bénéfices de l’intelligence<br />

artificielle tout en cadrant<br />

son emploi.<br />

■ A Toulon, Emmanuel Huberdeau<br />

@emhuberdeau<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 17


DÉFENSE<br />

BUDGET<br />

Des fonds supplémentaires<br />

pour la Défense<br />

A L’OCCASIOn DeS unIverSItéS D’été Du MeDeF, LA<br />

MInIStre DeS ArMéeS, FLOrenCe PArLy, A exPrIMé<br />

SOn SOuhAIt De POSItIOnner Le MInIStère « Au<br />

Cœur De L’InDuStrIe InnOvAnte ».<br />

Florence Parly a profité des<br />

universités d’été du Medef<br />

pour annoncer l’accroissement<br />

de l’aide destinée au<br />

PME de Défense. « Je lancerai<br />

avant la fin de l’année un fonds<br />

d’investissement dans les PME<br />

de Défense en partenariat avec<br />

Bpifrance. » Cette participation<br />

s’élèvera à 50 M€, ce qui « permettra<br />

à l’Etat de rentrer au capital<br />

de certaines pépites technologiques,<br />

de les soutenir dans<br />

leur gouvernance et dans leurs<br />

ambitions », a détaillé Florence<br />

Parly. Ce fonds viendra compléter<br />

les aides accordées aux PME au<br />

travers du dispositif Rapid, bénéficiant<br />

lui aussi de 50 M€<br />

d’aide de la part du ministère<br />

des Armées.<br />

Le secteur de la Défense en<br />

France est en effet un domaine<br />

porteur pour l’innovation. De<br />

nombreuses avancées technologiques<br />

voient le jour dans la<br />

Défense et trouvent par la suite<br />

leurs applications civiles. Nul<br />

besoin de rappeler qu’Internet,<br />

avant d’inonder les entreprises<br />

et les ménages, fut conçu pour<br />

les besoins des militaires américains.<br />

« La Défense, avec ses<br />

besoins d’adaptation aux nouvelles<br />

menaces, pousse l’industrie<br />

française à développer des innovations<br />

(drones, aéronautique,<br />

santé, matériaux innovants, etc.)<br />

qui bénéficient aux technologies<br />

civiles », rapporte le ministère<br />

des Armées.<br />

En plus d’être un catalyseur<br />

d’innovation, le secteur de la<br />

Défense est porteur d’emplois.<br />

Il représente un tissu industriel<br />

considérable avec « plus de<br />

165000 emplois sur tout le territoire<br />

[… et] 4000 PME technologiques<br />

». La ministre a également<br />

rappelé le poids<br />

économique du domaine de la<br />

Défense et le rôle prépondérant<br />

joué par l’Etat. Ainsi, « ce sont<br />

plus de 10 Md€ investis dans<br />

l’industrie, faisant des armées le<br />

premier investisseur de l’Etat ».<br />

UN BUDGET EN HAUSSE.<br />

Mais la ministre ne compte pas<br />

s’arrêter en si bon chemin. Les<br />

efforts du ministère des Armées<br />

se traduisent également par une<br />

augmentation du budget de Défense<br />

pour 2018. Florence Parly<br />

MINISTÈRE DES ARMÉES<br />

La ministre des Armées s’est rendue<br />

aux universités d’été du Medef pour découvrir<br />

les innovations des entreprises françaises.<br />

a ainsi déclaré : « Je prends l’engagement<br />

d’augmenter sensiblement<br />

le budget alloué à la<br />

préparation de l’avenir. » Ainsi,<br />

après les coupes drastiques caractérisant<br />

l’année 2017, le budget<br />

2018 devrait atteindre 34,2 Md€,<br />

« soit 1,8 Md€ de plus par rapport<br />

à la loi de finances initiales de<br />

2017 », décrit le ministère des<br />

Armées. Pour rappel, pour l’année<br />

en cours, le budget de Défense<br />

a été amputé de 850 M€.<br />

Cette augmentation s’inscrit<br />

dans l’objectif des 2 % du PIB<br />

consacré à l’effort de Défense<br />

que le président Emmanuel Macron<br />

s’est engagé à atteindre en<br />

2025. « Afin de dessiner ce que<br />

sera la Défense dans dix, quinze<br />

ou vingt ans, je défendrai en particulier<br />

une augmentation de<br />

30 % du budget alloué aux études<br />

et aux travaux d’innovation », a<br />

annoncé la ministre. En parallèle,<br />

les 34,2 Md€ devant être consacrés<br />

à la Défense en 2018 comprendront<br />

une augmentation de<br />

200 M€ pour le budget Opex,<br />

soit une provision de 650 M€.<br />

Les militaires et leurs infrastructures<br />

devraient bénéficier de la<br />

même somme (200 M€) afin de<br />

préserver, voire améliorer, leurs<br />

conditions de travail.<br />

LPM.<br />

Pour l’année 2019, le budget de<br />

Défense dépendra de la « prochaine<br />

loi de programmation<br />

militaire pour 2019-2025, qui<br />

sera élaborée sur la base des<br />

conclusions de la Revue stratégique<br />

». Celles-ci devraient<br />

être communiquées en octobre.<br />

■ Justine Boquet<br />

TWEET AIR<br />

#Iran. Le commandant iranien de la défense antiaérienne a annoncé la réussite des tests du nouveau système<br />

antimissile Bavar 373, produit localement. #Otan. Quatre F-15C américains ont rejoint la Lituanie pour mener la<br />

mission Baltic <strong>Air</strong> Policing de l’Otan. Les Américains prennent la tête de cette opération de protection de l’espace<br />

aérien des pays Baltes et relèvent la Pologne.#Armées. Selon le ministère des Armées, une majorité de Français<br />

(82 %) se déclarent favorables au maintien ou à l’augmentation des dépenses de la Défense. Ils sont 55 % à penser<br />

que le budget actuel est insuffisant.<br />

18 www.air-cosmos.com COSMOS N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017<br />

AIR<br />

&


DÉFENSE<br />

SEA CEPTOR<br />

La Royal Navy<br />

mène les<br />

premiers tirs<br />

MBDA<br />

MBDA a annoncé le<br />

4 septembre le succès<br />

des premiers tirs<br />

de Sea Ceptor depuis une<br />

frégate de type 23, la « HMS<br />

Argyll ». L’industriel a décrit<br />

cet essai comme « une étape<br />

majeure pour la Royal Navy »<br />

britannique.<br />

Le Sea Ceptor devra remplacer<br />

à termes le système<br />

Sea Wolf sur les frégates de<br />

type 23. Cette modernisation<br />

fait partie du programme d’extension<br />

de la durée de vie des<br />

bâtiments de la Royal Navy.<br />

Grâce à ce nouveau système<br />

de défense sol-air, utilisant des<br />

missiles CAMM, les frégates<br />

britanniques de type 23 voient<br />

leurs capacités améliorées. Ainsi,<br />

MBDA déclare que le « Sea<br />

Ceptor fournira une protection<br />

accrue de la Royal Navy<br />

contre les missiles de croisière<br />

antinavires, les aéronefs et autres<br />

menaces de haut degré ».<br />

Grâce au missile CAMM<br />

mis en œuvre dans le système<br />

Sea Ceptor, les frégates posséderont<br />

une meilleure portée.<br />

Leur vitesse, leur liaison<br />

de données ainsi que l’autodirecteur<br />

radar « permettent<br />

aux missiles d’intercepter des<br />

menaces plus complexes »,<br />

rapporte MBDA.<br />

D’autres essais doivent encore<br />

être menés avant le retour<br />

en service des frégates<br />

de type 23. A termes, le<br />

Sea Ceptor devrait également<br />

être installé sur les frégates<br />

de type 26.<br />

■ JB<br />

ARMÉE DE L’AIR<br />

Création de la 62 e escadre de transport<br />

Le 5 septembre 2017,<br />

L’armée de L’air<br />

céLébrera La création<br />

de La 62 e escadre de<br />

transport sur La base<br />

d’orLéans-bricy. cette<br />

nouveLLe unité réunira<br />

L’escadron poitou, Le<br />

Franche-comté et un<br />

escadron de soutien<br />

technique<br />

aéronautique.<br />

L<br />

’US Navy a annoncé l’appareillage,<br />

depuis Norfolk,<br />

du bâtiment amphibie<br />

« USS Wasp » en direction du<br />

Japon. Le navire va être déployé<br />

à Sasebo sous la responsabilité<br />

de la 7 e flotte.<br />

La nouveauté réside dans le<br />

fait que l’« USS Wasp » a été déclaré<br />

apte à l’emport du chasseur<br />

à décollage court et appontage<br />

vertical F-35B. Il pourra donc<br />

servir de base flottante aux<br />

F-35B du Marine Fighter Attack<br />

Squadron 121 qui sont déployés<br />

au Japon depuis le début de l’année<br />

2017.<br />

Il s’agirait d’une étape importante<br />

pour le F-35B. Les Marines<br />

ont déclaré la capacité opérationnelle<br />

initiale de l’appareil à<br />

l’été 2015. Plusieurs campagnes<br />

d’essais ont déjà eu lieu à bord<br />

E. HUBERDEAU<br />

L’escadron Poitou est intégré à la 62 e escadre.<br />

Le mouvement de création<br />

(ou recréation) des escadres<br />

au sein de l’armée de l’<strong>Air</strong><br />

se poursuit. L’armée de l’<strong>Air</strong> a<br />

annoncé la création d’une troisième<br />

escadre dédiée au transport,<br />

la 62 e , sur la base aérienne 123<br />

d’Orléans-Bricy.<br />

Cette nouvelle unité est composée<br />

de l’escadron Poitou (escadron<br />

des forces spéciales <strong>Air</strong><br />

équipé de C160 Transall et de<br />

C130H Hercules) et de l’escadron<br />

Franche-Comté (équipé<br />

de C130H). Pour l’occasion, un<br />

escadron de soutien technique<br />

aéronautique (Esta) a été créé.<br />

Cette unité de mécaniciens est<br />

chargée du soutien des appareils<br />

de l’escadre. La 62 e escadre sera<br />

colocalisée avec la 61 e escadre<br />

de transport équipée d’A400M<br />

US NAVY<br />

L’« USS Wasp », capable d’embarquer<br />

le F-35B, déployé au Japon<br />

US NAVY<br />

L’« USS Wasp » appareille pour le Japon.<br />

des bâtiments amphibies de<br />

l’US Navy.<br />

En juillet 2016, le F-35B avait<br />

participé pour la première fois<br />

à l’exercice Red Flag de l’US<br />

<strong>Air</strong> Force, l’un des principaux<br />

Atlas. L’autre escadre de transport<br />

de l’armée de l’<strong>Air</strong> est la 64 e ,<br />

basée à Evreux et équipée de<br />

Transall et de Casa.<br />

La 62 e escadre de transport<br />

devrait réceptionner fin 2017 le<br />

premier des quatre C130J Super<br />

Hercules (deux C130J et deux<br />

KC130J) commandés. Les<br />

C-130H vont, eux, être modernisés.<br />

■ EH<br />

entraînements d’avions de combat<br />

aux Etats-Unis. Il s’agissait<br />

justement d’appareils du Squadron<br />

121.<br />

■ Emmanuel Huberdeau<br />

@emhuberdeau<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 19


ESPACE<br />

WORLD SATELLITE BUSINESS WEEK 2017<br />

DES MARCHÉS<br />

BOULEVERSÉS<br />

LA 21 E CONFÉRENCE SUR LE MARCHÉ DES SATELLITES<br />

ORGANISÉE PAR LE CABINET EUROCONSULT S’OUVRE<br />

LE 11 SEPTEMBRE (1). ALORS QUE LES PRÉVISIONS<br />

CONCERNANT LE NOMBRE DE LANCEMENTS DE PETITS<br />

SATELLITES SONT RÉVISÉES À LA HAUSSE POUR LA<br />

PROCHAINE DÉCENNIE, 2017 VOIT S’EFFONDRER LES<br />

COMMANDES DE SATELLITES DE TÉLÉCOMMUNICATIONS<br />

GÉOSTATIONNAIRES.<br />

AIRBUS DEFENCE AND SPACE<br />

Eutelsat 172B, le premier satellite de télécommunications haute puissance tout électrique au monde, a été<br />

construit par <strong>Air</strong>bus Defence & Space pour le compte d’Eutelsat, sur la base de la nouvelle plateforme<br />

Eurostar 3000EOR (Electric Orbit Rising). Lancé le 1 er juin dernier par une Ariane 5 (cf A&C n° 2551), il poursuit<br />

sa route vers l’orbite géostationnaire, qu’il devrait atteindre en octobre, pour débuter une série de tests<br />

avant le début de son exploitation opérationnelle en novembre, depuis la position 172° E.<br />

20 www.air-cosmos.com COSMOS N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017<br />

AIR&


ESPACE<br />

Etat des commandes de satellites<br />

de télécommunications au 1 er septembre 2017<br />

Satellites Opérateurs Constructeurs Plateformes Dates de lancement<br />

Position Pays Remarques<br />

Kacific 1/JCSat 18 Kacific/Sky Perfect - JSat Boeing Satellite Systems BSS 702MP 2019<br />

Singapour/Japon<br />

Arabsat 6D Arabsat/Kacst Taqnia Space 2019<br />

Arabie saoudite (transfert de technologies Premier satellite saoudien<br />

avec Lockheed Martin)<br />

ETS 9 (Kiku 9) Jaxa Mitsubishi Electric 2021<br />

Japon<br />

Satellite expérimental (HTS)<br />

Heinrich Hertz (H2Sat) DLR OHB-System SmallGEO (Luxor) 2021<br />

Allemagne<br />

Satellite expérimental<br />

Inmarsat GX Inmarsat Thales Alenia Space Spacebus 4000B2 2019<br />

Royaume-Uni<br />

Palapa N1 (Nusantara 1) Palapa Satellite CGWIC DFH 4 2020<br />

Nusantara Sejahtera<br />

Indonésie<br />

Jupiter 3/EchoStar 24 Hughes Network Systems Space Systems Loral SSL 1300 2021<br />

Etats-Unis<br />

AIR&<br />

COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 21


ESPACE<br />

ans une étude dévoilée<br />

en août 2016, Euroconsult<br />

s’attendait à une véritable envolée<br />

du marché des petits satellites<br />

(smallsats), avec le lancement de<br />

3 600 engins d’ici à 2025, pour<br />

une valeur de 22 Md$, construction<br />

et lancements compris. Ce<br />

taux de croissance de 76 % par<br />

rapport à la précédente décennie<br />

était alors jugé sans précédent<br />

(cf. A&C n° 2514). La mise au<br />

jour de ces chiffres, publiés en<br />

juillet dernier dans le rapport<br />

« Prospects for the Small Satellite<br />

Market », annonce désormais<br />

6 200 smallsats de moins de<br />

500 kg entre 2017 et 2026. Plus<br />

de 70 % d’entre eux sont représentés<br />

par les innombrables projets<br />

de constellations, essentiellement<br />

OneWeb et de SpaceX. Ainsi,<br />

la valeur totale de ce marché,<br />

dont l’expansion semble durable<br />

et qui confirme la vitalité du<br />

New Space, pourrait atteindre<br />

30,1 Md$ (dont 16,5 Md$ générés<br />

par la construction des satellites),<br />

à comparer aux 8,9 Md$<br />

de la précédente période (avec<br />

sept fois moins de lancements).<br />

Les explications restent les<br />

mêmes : augmentation des capacités<br />

et miniaturisation des<br />

satellites, possibilités de stockage<br />

en réseau, développement de<br />

nouveaux logiciels et progrès<br />

de l’intelligence artificielle.<br />

CHOIX CORNÉLIENS.<br />

En revanche, la baisse des commandes<br />

de satellites de télécomne<br />

dépassant pas 10 à 12 prises<br />

de commandes.<br />

La raison la plus souvent avancée<br />

réside dans l’actuelle réflexion<br />

des opérateurs, qui observent les<br />

(r)évolutions du marché, tout<br />

comme celles des technologies<br />

disponibles actuellement ou très<br />

prochainement. D’aucuns s’interrogent<br />

sur la stratégie de développement<br />

(grands relais géostationnaires<br />

reconfigurables ou<br />

constellations en MEO ?) et les<br />

solutions adaptées (faut-il, par<br />

exemple, passer au tout électrique<br />

?), tandis que la demande<br />

de connectivité – Internet à bord<br />

des avions et les objets connectés<br />

– explose. De fait, dans une<br />

autre étude publiée en mai dernier,<br />

Euroconsult estime qu’en<br />

Etats-Unis, le calme plat a quelque<br />

peu surpris les industriels – par<br />

ailleurs bien occupés à fournir<br />

les satcoms commandés jusqu’à<br />

présent –, ces derniers ne semblent<br />

pas sombrer dans la morosité, espérant<br />

seulement un décalage et<br />

une reprise dès l’an prochain. En<br />

attendant, c’est tout un travail<br />

d’accompagnement et d’aide à<br />

la décision qui est effectué aux<br />

côtés des opérateurs, en parallèle<br />

d’un effort sur la compétitivité<br />

et la productivité en interne, afin<br />

de proposer les meilleures réponses<br />

aux besoins. « Nous restons malgré<br />

tout parfaitement visibles, avec<br />

de nouveaux satellites particulièrement<br />

innovants livrés, lancés et<br />

mis en service cette année », nous<br />

rapporte un représentant de<br />

MATUNAGALAB<br />

Microsatellite japonais Tsubame.<br />

destinés à des opérateurs commerciaux.<br />

Plus de 1 100 satellites<br />

sont dédiés à l’observation de la<br />

Terre, dont plus de 970 appartenant<br />

à seulement quatre sociétés,<br />

toutes américaines : BlackSky<br />

(basée à Seattle), DigitalGlobe<br />

(Westminster), Planet (San Francisco)<br />

et Spire (San Francisco).<br />

Presque 3 100 satellites concernent<br />

six projets de constellations<br />

proposant la fourniture d’un<br />

accès à l’Internet à haut débit<br />

sur l’ensemble de la surface du<br />

globe, en particulier ceux de<br />

munications sur orbite géostationnaire,<br />

observée en 2016 (avec<br />

19 commandes, dont 5 remportées<br />

par l’industrie européenne),<br />

se confirme. Depuis le 1 er janvier,<br />

en effet, ce sont seulement sept<br />

contrats qui ont été signés à travers<br />

le monde, avec sept constructeurs<br />

différents, dont un seul européen,<br />

Thales Alenia Space (voir tableau).<br />

A moins que la conférence de la<br />

semaine prochaine ne réserve de<br />

belles annonces, l’année qui s’annonçait<br />

calme pourrait se terminer<br />

sur un score historiquement bas,<br />

2021, 17 000 avions commerciaux<br />

devraient offrir du Wi-Fi<br />

à bord (In-Flight Connectivity,<br />

ou IFC), soit une augmentation<br />

de 38 % en cinq ans (6 500 appareils<br />

connectés l’an dernier),<br />

permettant une hausse des revenus<br />

de 1 Md$ en 2016 à<br />

6,5 Md$ en 2026.<br />

LA LUMIÈRE<br />

AU BOUT DU TUNNEL.<br />

Mais, pas question pour autant<br />

de parler d’« annus horribilis ».<br />

Si, aussi bien en France qu’aux<br />

constructeur. « L’année qui vient<br />

de se dérouler n’a pas été du temps<br />

perdu, au contraire : nous avons<br />

profité de cette pause pour amener<br />

à maturité un certain nombre de<br />

changements ou de nouveautés<br />

qui nous permettront d’être dans<br />

la position idéale pour saisir la<br />

prochaine bonne vague. »<br />

■ Pierre-François Mouriaux<br />

@PFMouriaux<br />

(1) Programme disponible sur<br />

www.satellite-business.com<br />

AIR & COSMOS<br />

22 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


A LA POINTE DE<br />

L’INNOVATION<br />

Notre nouvelle génération de lanceurs, Ariane 62 et Ariane 64,<br />

entrera en service en 2020. Avec son étage supérieur polyvalent<br />

équipé d’un nouveau moteur réallumable Vinci et d’un nouveau<br />

groupe auxiliaire de puissance (APU), Ariane 6 optimisera les mises<br />

en orbite afin de réaliser une large diversité de missions, du satellite<br />

à propulsion électrique jusqu’au lancement multiple de constellations.<br />

Grâce à un volume sous coiffe élargi, Ariane 6 pourra lancer<br />

simultanément deux grands satellites. L’intégration horizontale<br />

d’Ariane 6 permettra de réduire la durée des campagnes de<br />

lancement de 31 à 9 jours.<br />

Le lanceur Vega C, dont les premières missions sont prévues en 2019,<br />

offrira pour sa part une amélioration significative des performances<br />

en termes de masse et de volume des charges utiles.<br />

© ESA-David Ducros


ESPACE<br />

TECHNOLOGIE<br />

Propulsion électrique :<br />

au service des petits satellites<br />

ACCOMPAGNANT L’ESSOR<br />

INÉDIT DES PETITS<br />

SATELLITES, LA<br />

PROPULSION ÉLECTRIQUE<br />

FAIT ACTUELLEMENT<br />

L’OBJET DE NOMBREUSES<br />

RECHERCHES, À L’IMAGE<br />

DE CELLES MENÉES AU<br />

SEIN DU LABORATOIRE<br />

ICARE DU CNRS, À<br />

ORLÉANS.<br />

Grâce à une technologie<br />

de plus en plus accessible<br />

et abordable, et de nouvelles<br />

offres de lancement adaptées,<br />

on s’attend à une explosion<br />

du nombre de petits satellites à<br />

lancer ces prochaines années.<br />

Cette tendance actuelle à rapetisser<br />

les satellites se caractérise<br />

par une production de masse et<br />

des taux de remplacement plus<br />

élevés, qui garantiront la fiabilité<br />

des satellites qui tombent en<br />

panne – des satellites jetables en<br />

quelque sorte, dont la taille varie<br />

d’1 à 10 kg pour les nanosatellites,<br />

et de 10 à 200 kg pour les microsatellites.<br />

Une évolution du<br />

marché contraint les constructeurs<br />

de satellites à trouver de<br />

nouveaux systèmes de propulsion<br />

adaptés à ces petits satellites, en<br />

s’affranchissant des moteurs à<br />

carburant chimique pour passer<br />

au tout électrique.<br />

Un peu partout dans le<br />

monde, des recherches sont en<br />

cours pour faire des propulseurs<br />

à effet Hall miniatures existants<br />

des systèmes compétitifs pour<br />

les nano et microsatellites. Des<br />

ergols (solide du type diiode<br />

pour réduire le volume) à la<br />

durée de vie (jouer sur la topologie<br />

magnétique pour augmenter<br />

la durée de vie sans détériorer<br />

S. MAZOUFFRE & L. GRIMAUD - CNRS-ICARE<br />

Propulseur à effet Hall ISCT100 opérant à 100 watts<br />

avec du xénon. La poussée délivrée est de 7 millinewtons.<br />

les performances), et de la cathode<br />

(design simple, robuste,<br />

qui consomme peu d’énergie)<br />

à l’architecture (matériaux, géométrie),<br />

tout est étudié pour réduire<br />

les coûts.<br />

ENjEu.<br />

La propulsion ionique, plus communément<br />

appelée propulsion<br />

électrique, apparaît « particulièrement<br />

bien adaptée à ces petits<br />

satellites. Elle offre plus de souplesse<br />

pour un gain de masse significatif<br />

», nous explique Stéphane<br />

Mazouffre, directeur de<br />

recherche au sein du laboratoire<br />

Icare du CNRS, à Orléans. Ce<br />

physicien supervise des études<br />

sur la propulsion spatiale à plasma<br />

et travaille avec son équipe à<br />

l’optimisation et la miniaturisation<br />

de moteurs électriques.<br />

« Notre objectif est de mettre<br />

au point une gamme de propulseurs<br />

à plasma consommant<br />

quelques dizaines de watts et<br />

capables de générer une poussée<br />

de 1 à 10 millinewtons. »<br />

Aujourd’hui, les moteurs à<br />

effet Hall et les moteurs ioniques<br />

à grilles sont les deux types de<br />

propulsion électrique en service<br />

sur les satellites et les sondes. Le<br />

moteur à grille est plutôt destiné<br />

à des missions « nécessitant une<br />

faible consommation de carburant<br />

», c’est-à-dire les « missions<br />

interplanétaires ou pour la correction<br />

d’orbite ». Le propulseur<br />

à effet Hall, grâce à sa poussée<br />

plus importante, « est mieux<br />

adapté aux transferts d’orbites ».<br />

Il existe bien d’autres types de<br />

propulsion électrique, et on peut<br />

citer par exemple les propulseurs<br />

électrothermiques de type Helicon<br />

et ECR, les propulseurs à<br />

effet de champ et les propulseurs<br />

à force de Lorentz. « Mais à<br />

l’heure actuelle aucun type ne<br />

semble prendre le dessus pour<br />

les petits satellites », considère<br />

Stéphane Mazouffre.<br />

« Les moteurs à effet Hall ont<br />

beaucoup d’avantages, mais peuton<br />

les miniaturiser en maintenant<br />

les performances ? C’est<br />

tout l’enjeu d’une partie de nos<br />

travaux. » La propulsion à effet<br />

Hall consiste à créer un champ<br />

magnétique pour piéger les électrons<br />

du plasma et permettre<br />

ainsi la formation d’une région<br />

à fort champ électrique. La poussée<br />

est ensuite assurée par l’extraction<br />

et l’accélération des<br />

ions positifs issus du plasma. Le<br />

but est de trouver le « bon ratio<br />

et compromis entre, d’une part,<br />

les performances, le rendement,<br />

l’impulsion spécifique et une<br />

faible consommation et, d’autre<br />

part, la simplicité du système<br />

(propulseur, alimentation, car-<br />

AIR & COSMOS<br />

24 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


ESPACE<br />

burant) et un prix de revient le<br />

plus bas possible ».<br />

mOTEur « saNs parOI ».<br />

Un autre objectif des travaux<br />

du laboratoire Icare est de « modifier<br />

radicalement l’architecture<br />

du propulseur à effet Hall pour<br />

augmenter sa durée de vie et le<br />

rendre plus compact tout en garantissant<br />

un haut rendement ».<br />

L’idée, c’est un moteur « sans<br />

paroi », qui « consiste à produire<br />

et accélérer les ions à l’extérieur<br />

du réacteur, dans le vide », de<br />

façon à éviter les « interactions<br />

directes entre le plasma et les<br />

parois du moteur ». On empêche<br />

ainsi l’usure du moteur, ce qui<br />

allonge de fait sa durée de vie.<br />

« L’usure du moteur est due au<br />

fait qu’une fraction des ions percute<br />

la paroi en sortie du propulseur,<br />

ce qui érode la céramique »,<br />

explique Stéphane Mazouffre. Le<br />

concept de propulseur sans paroi<br />

« permet également d’opérer les<br />

moteurs à plus haute tension, ce<br />

qui réduit encore la consommation<br />

de carburant ».<br />

Une autre voie de recherche<br />

est « l’utilisation d’ergols alternatifs<br />

au xénon ». Cet élément<br />

présente l’inconvénient de devoir<br />

être stocké à haute pression,<br />

entre 200 et 300 bars, avec de<br />

forts risques d’explosion. Il faut<br />

donc se tourner vers des ergols<br />

liquides ou solides. Enfin, des<br />

travaux visent à simplifier le<br />

système de propulsion.<br />

Puisqu’un propulseur de type<br />

à effet Hall opère en mode tension<br />

continue, l’idée est « d’utiliser<br />

les panneaux solaires pour<br />

alimenter directement le moteur,<br />

sans utiliser un dispositif électrique<br />

de conversion ». Pour<br />

Stéphane Mazouffre, ce « direct<br />

drive », qui consiste à coupler<br />

directement le propulseur aux<br />

panneaux solaires sans passer<br />

par un conditionneur-convertisseur<br />

électrique, permet des<br />

gains « en masse, en simplicité<br />

et en coût », mais une perte au<br />

niveau de la flexibilité, car « la<br />

tension est fixée par l’architecture<br />

des panneaux solaires ». Il<br />

y a également un risque de fluctuation<br />

de la puissance électrique,<br />

ce qui « pourrait ne pas<br />

être sans conséquence sur la<br />

mission ». ■ Rémy Decourt<br />

ExpErTIsE<br />

Les satellites électriques, pour quoi faire ?<br />

RACHEL VILLAIN,<br />

DIRECTRICE ESPACE AU<br />

CABINET EUROCONSULT,<br />

PASSE EN REVUE AVEC<br />

NOUS LES PRINCIPAUX<br />

INTÉRÊTS ET<br />

INCONVÉNIENTS<br />

D’ÉQUIPER LES PETITS<br />

SATELLITES DE MOTEURS<br />

ÉLECTRIQUES.<br />

Ace jour, il y existe encore<br />

assez peu de satellites « tout<br />

électrique » en service, qui<br />

permettraient de dresser un bilan<br />

précis de l’intérêt de ce type de<br />

propulsion. On citera en exemple<br />

Deimos 2, de la société canadienne<br />

Urthecast, DubaiSat, des<br />

Emirats arabes unis, et la petite<br />

constellation DMC 3 exploitée<br />

par une société chinoise. Pour<br />

Rachel Villain, directrice Espace<br />

au cabinet Euroconsult, il y a<br />

évidemment des « bénéfices à<br />

disposer de moteurs électriques<br />

pour des missions d’observation<br />

de la Terre ». C’est notamment<br />

vrai pour la « circularisation de<br />

l’orbite et l’augmentation de la<br />

durée de vie de la mission ». Le<br />

bénéfice de durées de vie accrues<br />

pour l’observation de la Terre<br />

est immédiat. « L’augmentation<br />

EIAST<br />

Vue d’artiste du satellite émirien DubaiSat 2 (300 kg),<br />

maintenu à poste depuis novembre 2013 par un système<br />

de propulsion à effet Hall.<br />

du temps d’observation améliorant<br />

les capacités de production<br />

d’images », l’attrait de ces petits<br />

satellites est plus fort et « améliore<br />

le plan d’affaire de la mission qui<br />

n’est pas facile à financer pour<br />

des durées de vie très courtes ».<br />

Cela dit, ces effets positifs sont<br />

contrebalancés par des désavantages<br />

comme le « coût encore<br />

élevé de la propulsion électrique<br />

». Principal point dur, ces<br />

moteurs ne « permettent pas<br />

encore une rapidité dans les manœuvres<br />

orbitales et les corrections<br />

de trajectoire ». C’est un<br />

« frein pour les missions opérationnelles<br />

d’observation de la<br />

Terre, et cela peut poser problème<br />

pour le “tasking” (positionnement<br />

au-dessus de sa zone d’observation)<br />

et l’évitement de débris<br />

». Quant aux satellites encore<br />

plus petits (moins de 50 kg), le<br />

défi technico-économique est<br />

très important. Avant d’envisager<br />

une production en série, il faut<br />

arriver à « réaliser des micromoteurs<br />

électriques avec un rendement<br />

et une impulsion spécifique<br />

suffisants », à des coûts<br />

qui ne représentent évidemment<br />

pas la « valeur totale des nanosats<br />

et cubesats, avec le risque de limiter<br />

la faisabilité financière de<br />

la mission ».<br />

COmpENsEr La TraîNéE<br />

aTmOspHérIquE.<br />

La propulsion électrique pourra<br />

probablement être utile pour<br />

compenser les « effets de la traînée<br />

générée par l’atmosphère résiduelle<br />

sur les satellites en orbite basse ».<br />

Deux missions, la franco-israélienne<br />

Venµs (voir article ciaprès)<br />

et la japonaise Slats (Super<br />

Low Altitude Test Satellite), rebaptisée<br />

Tsubame, « testeront le<br />

recours à un moteur électrique<br />

pour compenser cette traînée atmosphérique<br />

». Autres idées, utiliser<br />

des moteurs électriques pour<br />

monter les satellites à leur emplacement<br />

définitif, « à partir de<br />

l’altitude à laquelle les déposent<br />

les lanceurs » et désorbiter les satellites<br />

en fin de vie.<br />

Mais aujourd’hui, si l’intérêt<br />

technique d’utiliser des moteurs<br />

électriques sur de petits satellites<br />

ne fait guère de doute, « on ne<br />

sait pas très bien comment économiquement<br />

atteindre cet objectif<br />

». Il sera intéressant de<br />

suivre le retour d’expérience<br />

d’Aoba-Velox 3, le « premier<br />

cubesat réputé avoir de la propulsion<br />

électrique et lancé en<br />

décembre 2016 »… ■ RD<br />

AIR & COSMOS<br />

26 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


ESPACE<br />

mIssION VENus<br />

Deux modes de propulsion<br />

APRÈS SA MISSION<br />

D’OBSERVATION DE LA<br />

TERRE, PROGRAMMÉE<br />

POUR DURER DEUX ANS ET<br />

DEMI, LE PETIT SATELLITE<br />

FRANCO-ISRAÉLIEN VA<br />

TESTER SUR ORBITE UN<br />

DÉMONSTRATEUR DE<br />

MOTEUR À EFFET HALL.<br />

Lancé lors de la mission VV10<br />

le 2 août dernier (cf. A&C<br />

n° 2559), le satellite francoisraélien<br />

d’observation de la Terre<br />

Venμs (264 kg) doit utiliser deux<br />

modes de propulsion différents :<br />

un moteur classique par hydrazine<br />

pour la mission scientifique, et<br />

un propulseur à effet Hall de<br />

300 W, développé par Rafael et<br />

baptisé HET 300. Il sera testé en<br />

vol par l’Agence spatiale israélienne<br />

lors de la dernière année de fonctionnement<br />

du satellite. Après une<br />

période de 2,5 ans consacrée à<br />

l’objectif scientifique de la mission<br />

depuis une orbite de 720 km, le<br />

satellite sera descendu à 410 km<br />

pour les tests du moteur électrique.<br />

IAI/MBT<br />

Le satellite Venµs en intégration en Israël.<br />

rETard EurOpéEN.<br />

« Le HET 300 est un propulseur<br />

à effet Hall à architecture classique<br />

opérant au xénon, proche<br />

du design du SPT50 russe, qui<br />

peut fonctionner entre 200 et<br />

600 W », explique Stéphane<br />

Mazouffre, directeur de recherche<br />

au sein du laboratoire<br />

Icare. Ce moteur a été qualifié<br />

au sol, mais la mission Venμs va<br />

« permettre aux Israéliens de<br />

vérifier en vol les performances<br />

de l’ensemble du système tels<br />

que l’électronique, le moteur,<br />

la cathode et le contrôle de l’ergol<br />

». Ces informations seront<br />

« très utiles pour l’amélioration<br />

des systèmes et leur fiabilisation-optimisation<br />

». L’Europe<br />

ne dispose pas à ce jour d’un<br />

propulseur à effet Hall de 300 W<br />

validé et qualifié. Or ce niveau<br />

de puissance est très intéressant<br />

pour des « microsatellites d’une<br />

masse de 100 à 200 kg, c’est-àdire<br />

dimensionnés pour des missions<br />

de télécommunications et<br />

d’observation de la Terre ».<br />

Concernant la constellation<br />

OneWeb et ses 648 premiers<br />

satellites, bien que le choix du<br />

moteur ne soit pas officiellement<br />

connu, il y a de fortes chances<br />

qu’il s’agisse d’un propulseur à<br />

effet Hall de 200 ou 300 W. Le<br />

retard européen dans cette<br />

gamme de puissance (Israël ne<br />

faisant pas partie de l’Europe)<br />

laisse à penser que One Web<br />

utilisera un propulseur à effet<br />

Hall américain. ■ Rémy Decourt<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 27


ESPACE<br />

MADE IN CHINA<br />

Un danger pour l’Amérique<br />

et l’Europe?<br />

Outre une année de vaches maigres pOur les<br />

cOnstructeurs « traditiOnnels » de satellites<br />

géOstatiOnnaires, 2017 cOnfirme les ambitiOns de<br />

la chine, qui cOmmercialise des prOduits basés<br />

sur les platefOrmes dfh 4 et 5.<br />

Tandis que le marché est<br />

plus rétracté que jamais, la<br />

Chine vient jouer les trouble-fête.<br />

En mai dernier, la société<br />

CGWIC (China Great Wall Industry<br />

Corp) a remporté le<br />

contrat de construction du satellite<br />

de télécommunications<br />

Palapa N1 (Nusantara 1) pour<br />

l’opérateur indonésien PT Satelit<br />

Nusa Sejahtera, qui doit être<br />

lancé en 2020. Un accord-cadre<br />

a par la même occasion été signé<br />

pour la fourniture d’un second<br />

satellite en 2022, PSN 7, qui<br />

fournirait 100 Gbps.<br />

Ce nouveau succès fait suite au<br />

contrat signé en octobre 2016<br />

avec la société thaïlandaise Shin<br />

Satellite pour TCStar-1 (Thaicom<br />

9), satellite à haut débit en<br />

bande Ka prévu pour 2019. Cela<br />

confirme les ambitions chinoises<br />

sur le marché commercial international,<br />

et le rôle grandissant de<br />

la Casc (China Aerospace Science<br />

& Technology Corp) et de la Cast<br />

(China Academy of Space Technology),<br />

via la CGWIC.<br />

Aux côtés des acteurs historiques<br />

occidentaux, Boeing,<br />

Lockheed Martin, MDA/Space<br />

Systems Loral, <strong>Air</strong>bus Defence<br />

& Space, Thales Alenia Space et<br />

Mitsubishi Electric, Pékin affiche<br />

de sérieux atouts : un service<br />

complet avec livraison sur orbite<br />

par des lanceurs Longue<br />

Marche 3 depuis Xichang, des<br />

aides au financement facilitées<br />

par rapport aux agences de crédit<br />

Eximbank (Banque d’importexport<br />

des Etats-Unis) et Coface<br />

(Compagnie française d’assurances<br />

pour le commerce extérieur).<br />

Par contre, la transparence<br />

sur la fiabilité et l’efficacité fait<br />

quelque peu défaut, vu que l’organisation<br />

du spatial en Chine<br />

reste sous le contrôle des instances<br />

militaires avec le Sastind (State<br />

Administration for Science, Technology<br />

& Industry for National<br />

Defense). La Cast développe les<br />

satellites géostationnaires de télécommunications<br />

pour l’armée<br />

chinoise et de l’opérateur public<br />

China Satcom, ce qui lui permet<br />

d’amortir les investissements et<br />

de commercialiser des satellites<br />

à prix réduit.<br />

Les satellites DFH chinois proposés<br />

sur le marché international<br />

Plateforme Masse totale Puissance totale Particularité<br />

(durée de vie) (charge utile) (charge utile)<br />

DFH 4 (jusqu’à quinze ans) 5250 kg (600 kg) 10 kW (7500 W) Bus de référence<br />

DFH 4E (quinze ans) 5500 kg (1000 kg) 16 kW (11 kW)<br />

DFH 4S (quinze ans) 4200 kg (450 kg) 7800 kW (4 kW)<br />

DFH-4SP* (quinze ans) 5400 kg (1500 kg) 19 kW (16 kW) Bus tout électrique ou hybride<br />

DFH 4SP** (quinze ans) 2500 kg (500 kg) 16 kW (9 kW) Bus tout électrique<br />

DFH 5 (seize ans) 8000 kg (1500 kg) 28 kW (18 kW) Bus nouvelle génération<br />

* version lancement simple ** version lancement double<br />

CGWIC<br />

Signature du contrat Palapa N1 à Jakarta, le 17 mai 2017.<br />

PRÉCÉDENTS ACCORDS.<br />

Jusqu’à présent, la CGWIC avait<br />

décroché des commandes dans<br />

le cadre d’accords politiques de<br />

coopération économique. On<br />

a peu d’informations sur les performances<br />

des satellites made in<br />

China, pas plus que sur la suite<br />

qui pourrait leur être donnée.<br />

• Le Venezuela, avec le ministère<br />

de la Science et de la Technologie<br />

et l’ABAE (Agencia Bolivariana<br />

para Actividades Espaciales), met<br />

en œuvre depuis octobre 2008<br />

le Venesat 1, alias Simon Bolivar 1.<br />

Il propose de la capacité dans les<br />

bandes C (quatorze), Ku (douze)<br />

et Ka (deux).<br />

• Le Pakistan, via la Suparco<br />

(Space & Upper Atmosphere Research<br />

Commission), s’est équipé<br />

du Paksat 1R, qui fut lancé en<br />

août 2011. Commercialisé par<br />

l’opérateur Paksat, il propose des<br />

répéteurs dans les bandes C<br />

(douze) et Ku (dix-huit).<br />

• Le Nigeria, pour la Nigerian<br />

Communication Satellite Ltd,<br />

exploite le NigComSat 1R avec<br />

28 répéteurs (deux en bande L,<br />

quatre en bande C, quatorze en<br />

AIR & COSMOS<br />

28 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


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NOTRE SITE<br />

Le Pavillon Spatial et la Conférence aborderont les futurs missions et projets<br />

aux Émirats Arabes Unis tout en apportant une perspective mondiale en<br />

matière d’investissement et d’innovation.<br />

Le Pavillon proposera un programme de conférence sur deux jours en marge<br />

d’une exposition dédiée au Dubai <strong>Air</strong>show.<br />

THÈMES CLÉS DE LA CONFERENCE<br />

• MISSION ÉMIRATS MARS<br />

• PROJET MARS 2117<br />

• LE PROGRAMME SPATIAL NATIONAL<br />

• SATELLITES<br />

12-16 NOVEMBRE 2017 DUBAI, ÉMIRATS ARABES UNIS<br />

WWW.DUBAIAIRSHOW.AERO/SPACE


ESPACE<br />

bande Ku, huit en bande Ka).<br />

En service à partir de décembre<br />

2011, il remplaçait le Nig-<br />

ComSat 1 qui, satellisé en<br />

mai 2007, fut rapidement victime<br />

d’une panne de ses panneaux<br />

solaires.<br />

• La Bolivie, sous les auspices<br />

de l’ABE (Agencia Bolivian Espacial),<br />

s’est dotée du Tupac Katari<br />

1 en bande C (deux), Ku<br />

(26) et Ka (deux). En service depuis<br />

décembre 2013, il est décrit<br />

comme un outil efficace pour la<br />

communication et l’éducation.<br />

• L’opérateur APStar (APT Satellite<br />

Company) de Hong Kong,<br />

qui compte China Satcom parmi<br />

ses actionnaires, a acquis un satellite<br />

DFH 4 avec APStar 9 en bande C<br />

(32) et Ku (quatorze). Lancé en<br />

octobre 2015, il couvre l’Asie-<br />

Pacifique. APStar a commandé<br />

deux autres satellites à la Cast,<br />

pour des lancements en 2018 :<br />

APStar 6C, avec 45 répéteurs<br />

dans les bandes C, Ku et Ka, ainsi<br />

qu’APStar 6D – un puissant<br />

DFH 5?–, pour des liaisons haut<br />

débit en bande Ka.<br />

• Le Laos a commandé le Laosat<br />

1 (quatorze répéteurs bande C,<br />

huit bande Ku); son lancement<br />

a eu lieu en novembre 2015.<br />

• La Biélorussie est le premier<br />

Etat d’Europe à avoir passé commande<br />

d’un satellite DFH 4 (vingt<br />

bande C, dix-huit bande Ku);<br />

lancé en janvier 2016, il est depuis<br />

exploité sous le nom de Belintarsat<br />

1 et de Chinasat 15.<br />

• L’Algérie sera le prochain<br />

pays à mettre en œuvre un<br />

DFH 4, sous le nom d’Alcomsat<br />

1; ce satellite gouvernemental<br />

devrait être lancé cette année,<br />

avec de la capacité dans les<br />

bandes UHF, X, EHF, Ku et Ka.<br />

D’autres pays ont également<br />

manifesté de l’intérêt pour des<br />

satellites géostationnaires made<br />

in China, qui se sont d’ores et<br />

déjà traduit par des préaccords :<br />

la République démocratique du<br />

Congo, le Sri Lanka, le Nicaragua.<br />

NOUVELLE GÉNÉRATION.<br />

Pékin entend proposer des satellites<br />

hybrides, tout électrique,<br />

à forte puissance et grande capacité.<br />

Le bus modulaire DFH 5<br />

est présenté comme le plus puissant<br />

sur le marché. Un démonstrateur<br />

technologique, avec le satellite<br />

Shijian 18 de 7,6 t en orbite<br />

de transfert géostationnaire, se<br />

trouvait à bord de la deuxième<br />

Longue Marche 5 qui ne put<br />

réussir son lancement le 2 juillet<br />

dernier. Sa charge utile comprenait<br />

un système à très haut débit en<br />

bande Ka, un relais en mode optique<br />

pour des liaisons intersatellites,<br />

un terminal expérimental<br />

pour des communications quantiques.<br />

De quoi préparer la nouvelle<br />

génération de satellites de<br />

communications chinois.<br />

■ Théo Pirard<br />

HIGH THROUGHPUT SATELLITE<br />

Services mobiles en bande S sur l’Europe<br />

les Opérateurs de systèmes spatiaux sOnt<br />

intéressés par la fOurniture de services à large<br />

bande pOur les mObiles, nOtamment dans le<br />

cadre du transpOrt aérien.<br />

La mise en œuvre de satellites<br />

avec faisceaux reconfigurables<br />

haut débit, dits<br />

HTS (High Throughput Satellite),<br />

est proposée en orbite géostationnaire<br />

aux compagnies aériennes<br />

par de plus en plus<br />

d’opérateurs : Intelsat, Inmarsat,<br />

Viasat, SES, Eutelsat… Cet été,<br />

deux puissants satellites de télécommunications<br />

MSS (Mobile<br />

Satellite Service) en bande S<br />

(2,5-2,6 GHz) étaient lancés à<br />

vingt jours d’intervalle : Echostar<br />

21 le 8 juin (au moyen du<br />

premier Proton de l’année), et<br />

Hellas Sat 3/Inmarsat S-EAN<br />

(European Aviation Network)<br />

le 28 juin (avec une Ariane 5).<br />

Ils sont respectivement positionnés<br />

à 10,25° E et 39° E.<br />

Cette exploitation en Europe<br />

de la bande S par satellites re-<br />

monte à mai 2009. La Commission<br />

européenne attribuait<br />

alors à deux opérateurs l’exploitation<br />

de 2 × 15 MHz dans la<br />

bande S pour des services mobiles<br />

dans l’Union : Solaris Mobile<br />

(une coentreprise d’Eutelsat<br />

et de SES) et Inmarsat (projet<br />

Europasat). Seule la société irlandaise<br />

Solaris Mobile a testé<br />

ses services au moyen d’une<br />

charge utile (avec grande parabole)<br />

sur le satellite Eutelsat W2A<br />

(réalisé par Thales Alenia Space<br />

à partir de la plateforme Spacebus<br />

4000C4), mais l’antenne mal<br />

déployée n’a pu permettre une<br />

utilisation optimale à des fins<br />

commerciales. Solaris Mobile<br />

était vendue à Echostar qui a<br />

créé à cet effet une filiale européenne.<br />

Echostar Mobile avait<br />

modifié le TerreStar 2 afin de le<br />

THALES ALENIA SPACE<br />

Préparatifs du satellite Hellas Sat 3/Inmarsat S-EAN.<br />

configurer pour couvrir l’Europe<br />

avec l’appellation Echostar 21.<br />

Inmarsat pour sa part a décidé<br />

d’offrir des connexions en<br />

bande S pour les compagnies<br />

aériennes avec Inmarsat S-EAN<br />

qui utilise la position grecque<br />

(Hellas Sat) de 39° E. Ce satellite<br />

construit par Thales Alenia Space<br />

(plateforme Spacebus 4000C4)<br />

est financé conjointement par<br />

Inmarsat et par Arabsat (qui a<br />

acquis la société Hellas Sat afin<br />

d’exploiter la position pour la<br />

diffusion TV en bande Ku). S-<br />

EAN se présente comme une<br />

nouvelle mission, laquelle est<br />

contestée par les opérateurs Eutelsat<br />

et Viasat, qui préparent des<br />

satellites en bande Ka pour les<br />

liaisons avec les avions.<br />

■ Théo Pirard<br />

AIR & COSMOS<br />

30 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


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à caractère politique en le demandant par écrit au Service Diffusion d’<strong>Air</strong> & <strong>Cosmos</strong>.<br />

2560 FAM 2017


ESPACE<br />

INDE<br />

Premier échec du PSLV depuis 1997<br />

LE 31 AoûT, L’INDE N’A<br />

pAS réUSSI à pLACEr<br />

SUr orbITE IrNSS H LE<br />

SATELLITE qUI DEVAIT<br />

pALLIEr LES pANNES<br />

D’HorLoGE<br />

rENCoNTréES pAr LE<br />

SySTèmE DE NAVIGATIoN<br />

NAVIC. LE LANCEUr<br />

poLAIrE ALLAIT FêTEr<br />

VINGT ANS DE SUCCèS<br />

D’AFFILéE.<br />

L<br />

’objectif de la mission C39<br />

(41 e lancement du lanceur<br />

indien PSLV XL depuis<br />

septembre 1993) était de placer<br />

sur orbite de transfert géostationnaire<br />

le satellite de navigation<br />

IRNSS H (1425 kg). Après un<br />

décollage intervenu depuis la<br />

base de Sriharikota, le 31 août<br />

à 19 heures heure locale (13 h 30<br />

UTC), puis un fonctionnement<br />

sans histoire des trois premiers<br />

étages du lanceur, c’est la coiffe<br />

protectrice de la charge utile<br />

qui a refusé de se séparer, et par<br />

la même occasion l’allumage du<br />

quatrième et dernier étage qui<br />

n’a pu être enclenché. L’Agence<br />

spatiale indienne (Isro) étudie<br />

sérieusement, depuis, la piste de<br />

la défaillance des éléments pyrotechniques<br />

censés enclencher<br />

le largage de la coiffe.<br />

A LA RESCOUSSE<br />

D’IRNSS A.<br />

Rebaptisée Navic (Navigation<br />

with Indian Constellation) pour<br />

ISRO<br />

et environ 20 M$ par lanceur.<br />

Mais, en juillet 2016,<br />

IRNSS A, le premier satellite<br />

de la constellation, est devenu<br />

inexploitable, victime de pannes<br />

d’au moins trois de ses horloges.<br />

Depuis, quatre autres horloges<br />

sur d’autres satellites ont également<br />

présenté des dysfonctionson<br />

emploi commercial, la<br />

constellation indienne IRNSS<br />

(Indian Regional Navigation Satellite<br />

System) est un système de<br />

positionnement par satellite à vocation<br />

régionale. Il est dédié aux<br />

services de navigation commerciaux,<br />

avec une précision de 10 à<br />

20 m, mais peut également aider<br />

à la gestion des catastrophes naturelles<br />

et aux déplacements militaires.<br />

Il a été décidé en 2006<br />

par le gouvernement indien et<br />

Préparatifs de la mission C39.<br />

engagé en 2013 par l’Isro. Son<br />

déploiement s’était achevé en<br />

avril 2016 avec l’envoi<br />

d’IRNSS G. Il était alors composé<br />

de trois satellites évoluant sur orbite<br />

géostationnaire, et de quatre<br />

satellites sur orbite géosynchrone,<br />

prévus pour fonctionner chacun<br />

douze ans. Tous équipés d’une<br />

horloge atomique (atome de rubidium),<br />

ils généraient des signaux<br />

en bande L5 et S, compatibles<br />

avec les systèmes GPS et Galileo.<br />

IRNSS couvrait ainsi une zone<br />

s’étendant sur 1500 km au-delà<br />

des frontières du pays : un rectangle<br />

compris entre les latitudes<br />

30° S et 50° N, et les longitudes<br />

30° E et 130° E. Le coût de développement<br />

du système s’élève<br />

à 221 M$, dont 47 M$ pour le<br />

segment sol, 23 M$ par satellite<br />

nements, provoquant la décision<br />

de lancer IRNSS H, l’un des<br />

quatre satellites de secours commandés<br />

par l’Isro début 2016.<br />

Pour la première fois, celui-ci a<br />

été fabriqué à 25 % par la société<br />

Alpha Design Technologies<br />

(ADTL), créée en 2003 à Bangalore,<br />

en étroite relation avec<br />

les équipes de l’Isro.<br />

LE CHEVAL DE BATAILLE<br />

DE L’INDE SPATIALE.<br />

Le lanceur polaire indien n’avait<br />

pas connu d’échec en vol depuis<br />

le 29 septembre 1997, à l’issue<br />

duquel le satellite d’observation<br />

de la Terre IRS D avait été placé<br />

sur une orbite trop basse – mais<br />

finalement rattrapée. Depuis,<br />

36 missions avaient été réalisées<br />

sans anicroche, et la version XL<br />

du PSLV, introduite en octobre<br />

2008 et équipée de six propulseurs<br />

d’appoint, avait effectué<br />

un sans-faute, avec dix-sept lancements<br />

réussis d’affilée.<br />

Ce revers intervient au moment<br />

où l’Inde, aujourd’hui cinquième<br />

puissance spatiale mondiale<br />

par le nombre de<br />

lancements orbitaux annuels (ex<br />

aequo avec le Japon), envisageait<br />

une sérieuse augmentation de<br />

ses cadences de lancement du<br />

PSLV XL. Le 6 juin dernier, elle<br />

avait inauguré son nouveau lanceur<br />

géostationnaire, GSLV<br />

Mark III, capable de placer sur<br />

orbite de transfert géostationnaire<br />

des charges utiles de 4 tonnes.<br />

■ Pierre-François Mouriaux<br />

@PFMouriaux<br />

TWEET AIR<br />

#Report. Le 5 septembre, quelques secondes après l’allumage du moteur Vulcain, le lancement de la mission VA 239<br />

d’Ariane 5 a été interrompu. #SES. L’opérateur luxembourgeois va permuter les lancements des satellites SES 12 et 14,<br />

prévus au premier trimestre 2018. #Première. A l’aide de ses trois cubesats Diamond, la start-up australienne Sky and<br />

Space Global a réalisé le premier appel téléphonique utilisant des nanosatellites. #DLA. Une réorganisation de la direction<br />

des lanceurs du Cnes va mobiliser des ingénieurs précédemment affectés au contrôle de conformité. #JSC. Fermé après le<br />

passage de l’ouragan Harvey sur le Texas, le centre Johnson de la Nasa à Houston a rouvert ses portes le 5 septembre.<br />

AIR & COSMOS<br />

32 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


Ariane 5 : lancement de deux satellites réussi !<br />

ESA-CNES-ARIANESPACE-OPTIQUE VIDÉO DU CSG<br />

AVEC L’APPLI<br />

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TRANSPORT AÉRIEN<br />

AÉROPORTUAIRE EUROPÉEN<br />

les contrôles de<br />

sûreté s’éternisent<br />

Le renforcement des contrôles d’identité dans l’espace Schengen génère de longues files d’attente.<br />

AFP<br />

Une lettre oUverte, notamment cosignée par l’iata<br />

(association internationale dU transport aérien)<br />

et aci eUrope, a été adressée le 24 août aU conseil<br />

des ministres de l’Union eUropéenne, pointant,<br />

entre aUtres, des dérapages à paris-orly.<br />

Plus que jamais, le nécessaire<br />

renforcement<br />

des mesures de sûreté<br />

liées à la menace terroriste<br />

ne fait pas bon<br />

ménage avec la fluidité du parcours<br />

des passagers dans les aéroports,<br />

à plus forte raison<br />

lorsque le transport aérien continue<br />

régulièrement à croître. Depuis<br />

que le règlement UE<br />

2017/458 a été publié, le 15 mars<br />

2017, et mis en application en<br />

France le 7 avril, les files d’attente<br />

dans les aéroports s’allongent<br />

sans qu’il semble pour l’instant<br />

possible de trouver une solution<br />

au problème.<br />

Qu’impose le règlement en<br />

question ? « Tous les voyageurs,<br />

qu’ils soient ressortissants des<br />

pays tiers ou des pays de l’Union<br />

européenne, sont soumis à un<br />

contrôle systématique en entrée<br />

et en sortie de l’espace Schengen<br />

aux frontières aériennes, maritimes<br />

et terrestres (22 Etats membres<br />

sur les 28 de l’Union européenne,<br />

dont la France, plus<br />

4 Etats associés – Islande, Norvège,<br />

Suisse et Liechtenstein).<br />

Auparavant, les ressortissants européens<br />

n’étaient soumis qu’à<br />

un contrôle minimal, or il est<br />

indispensable d’établir des<br />

contrôles aux frontières extérieures<br />

pour assurer la sécurité<br />

de l’espace Schengen », précisait<br />

ainsi un communiqué du ministère<br />

de l’Intérieur français, le<br />

7 avril dernier. « Ce contrôle<br />

comprend la vérification de l’authenticité<br />

du document de<br />

voyage présenté afin de prévenir<br />

toute tentative de falsification<br />

ou d’usurpation, et la consultation<br />

de bases de données nationales,<br />

européennes et internationales<br />

afin de s’assurer que la<br />

personne ne fait pas l’objet d’une<br />

fiche de signalement », ajoutait<br />

le communiqué.<br />

AIR & COSMOS<br />

34 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


TRANSPORT AÉRIEN<br />

trois questions à Vincent capo-canellas,<br />

sénateur-maire du Bourget et spécialiste de la sûreté aéroportuaire<br />

« Il faut tester l’analyse comportementale<br />

et le contrôle différencié »<br />

Que pensez-vous du renforcement des contrôles d’identité<br />

préconisé par le règlement Ue 2017/458 ? le fait que les<br />

ressortissants de l’Union européenne soient traités comme<br />

des non-communautaires vous semble-t-il indiqué ?<br />

les mesures de sécurité et de contrôle des passagers<br />

dans les aéroports ont été notablement renforcées par<br />

le règlement européen 2017/458 afin de prévenir les<br />

menaces contre l’ordre public et les actes terroristes.<br />

entrées en application à partir d’avril dernier, elles ont<br />

engendré des files d’attente considérables dans les aéroports<br />

et de très nombreux retards de vols cet été. ces<br />

contrôles supplémentaires apparaissent néanmoins utiles<br />

et pertinents car ils renforcent la sécurité des citoyens<br />

européens dans un contexte où la menace terroriste<br />

reste très forte. de fait, il ne me semble pas envisageable,<br />

en l’état, de revenir sur les contrôles systématiques<br />

de l’ensemble des voyageurs, y compris des ressortissants<br />

des pays de l’Union européenne. le problème vient<br />

principalement de la mise en œuvre de cette réglementation<br />

et du manque de moyens déployés aux frontières<br />

aéroportuaires par chaque etat membre.<br />

les etats ont-ils les moyens de remédier aux longues files<br />

d’attente générées par ces renforcements ?<br />

Bien sûr, les pouvoirs publics disposent de moyens pour<br />

améliorer la fluidité des contrôles aux frontières. la situation<br />

qu’on a connue cet été dans les aéroports parisiens est liée<br />

au manque chronique d’effectifs de police en charge des<br />

contrôles d’identité dans les aéroports. cela fait plusieurs<br />

mois que les acteurs de l’aérien demandent aux pouvoirs<br />

publics d’affecter plus de moyens à la police aux frontières<br />

(paF) et aux douanes. mi-juillet, face à la longueur des files<br />

d’attente de voyageurs et aux délais d’attente à orly et à<br />

roissy, le ministre de l’intérieur a donc annoncé en urgence<br />

l’affectation de 100 policiers supplémentaires. encore<br />

s’agit-il de crs dont la mission ne peut se limiter qu’à la<br />

sécurisation des aérogares, et non d’effectifs de la paF…<br />

mais ce problème est récurrent, et ne survient pas uniquement<br />

pendant la saison touristique. ces renforts en moyens<br />

humains doivent être pérennes et le gouvernement doit les<br />

maintenir après la période estivale afin d’assurer des conditions<br />

d’accueil satisfaisantes aux passagers.<br />

l’autre moyen, c’est la mise en place et le déploiement<br />

de systèmes automatisés de contrôle des passeports.<br />

l’enjeu, c’est donc que les aéroports s’en équipent rapidement<br />

et en nombre<br />

suffisant, car ils font<br />

gagner un temps considérable<br />

aux postes de<br />

contrôle. ainsi,<br />

aéroports de paris a<br />

accéléré le déploiement<br />

de bornes parafe de<br />

contrôle automatisé<br />

des passeports en installant<br />

à ses frais, faute<br />

de financement de<br />

l’etat, 87 de ces sas à<br />

roissy-cdg et orly<br />

d’ici à la fin de l’année. ces sas parafe de nouvelle<br />

génération sont beaucoup plus performants, permettant<br />

de contrôler très rapidement les passagers détenteurs<br />

d’un passeport biométrique et à terme (une fois la certification<br />

de cette fonctionnalité par les autorités françaises)<br />

tous les passagers de l’Union européenne,<br />

puisqu’ils seront équipés de la fonction de reconnaissance<br />

faciale.<br />

DR<br />

Vous êtes l’auteur d’un rapport prônant une meilleure efficacité<br />

des mesures de sûreté dans le transport aérien. Quelles<br />

seraient, selon vous, les mesures à mettre en place en priorité<br />

pour concilier protection contre les menaces terroristes et<br />

continuité du flux de passagers dans les aéroports ?<br />

la menace terroriste est protéiforme et en évolution<br />

constante ; il convient d’adapter sans cesse nos outils et<br />

les technologies pour faire preuve d’une réactivité. parmi<br />

les pistes pour sécuriser les aérogares, il y a l’analyse<br />

comportementale. Fondée sur des techniques d’observation,<br />

elle permet à des personnels de repérer les attitudes<br />

« anormales » de personnes, dans les aérogares,<br />

susceptibles de présenter un danger. associée à des<br />

dispositifs de vidéoprotection, à des patrouilles, à des<br />

équipes cynophiles ou encore à des contrôles aléatoires,<br />

cette technique permet d’élever le niveau de sûreté des<br />

parties publiques des aéroports sans entraver les déplacements<br />

des passagers. Je plaide aussi pour qu’on<br />

expérimente le contrôle différencié des passagers selon<br />

des critères objectifs – tels que la destination, la récurrence<br />

et l’historique des vols, etc. – et tels que mis en<br />

place dans de grands aéroports internationaux.<br />

NO SHOWS.<br />

Au-delà des files d’attente, ce renforcement<br />

des contrôles a eu de<br />

nombreuses conséquences néfastes<br />

qui sont pointées dans une lettre<br />

ouverte en date du 24 août qui<br />

a été adressée au Conseil des ministres<br />

de l’Union européenne,<br />

cosignée par les associations <strong>Air</strong>lines<br />

for Europe, <strong>Air</strong>e (<strong>Air</strong>lines International<br />

Representation in Europe),<br />

ACI Europe (branche européenne<br />

du Conseil international<br />

des aéroports), ERA (Association<br />

des compagnies régionales européennes)<br />

et IATA (Association<br />

internationale de transport aérien).<br />

« Le nombre de vols retardés à<br />

cause des problèmes de contrôles<br />

aux frontières s’est accru de 97 %<br />

entre avril et juin 2017 (comparativement<br />

à 2016), après que la<br />

nouvelle réglementation est entrée<br />

en vigueur. De fait, en juin 2017,<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 35


TRANSPORT AÉRIEN<br />

ADP<br />

Les travaux en cours à Orly, notamment la jonction des terminaux Sud et Ouest,<br />

amplifient les perturbations.<br />

la contribution au temps de retard<br />

moyen – par vol retardé – des<br />

problèmes liés aux contrôles aux<br />

frontières a augmenté de 30 %,<br />

comparativement à 2016 », constatent<br />

les associations signataires.<br />

« Environ 319 millions de passagers<br />

par an vont être affectés par le<br />

renforcement des contrôles préconisé<br />

par le règlement 2017/458,<br />

c’est-à-dire presque la moitié des<br />

passagers transitant par les aéroports<br />

européens. Nous constatons actuellement<br />

que les nouveaux<br />

contrôles systématiques augmentent<br />

les temps de traitement aux<br />

contrôles des frontières d’environ<br />

20 secondes par passager. Cela signifie<br />

que près d’une heure supplémentaire<br />

est nécessaire pour<br />

contrôler chaque vol, poursuivent-elles.<br />

Dans certains cas, ces<br />

retards ont pour conséquence<br />

que 5 % des passagers ratent leur<br />

vol quotidiennement. A Paris-<br />

Orly, les nouvelles mesures ont<br />

augmenté les temps d’attente aux<br />

contrôles des frontières de plus<br />

d’une heure, et ce pour 40 % des<br />

jours écoulés sur la période observée.<br />

»<br />

CAUSES MULTIPLES.<br />

La Fnam (Fédération nationale<br />

de l’aviation marchande) a été<br />

une des premières à tirer le signal<br />

d’alarme auprès des pouvoirs<br />

publics en France. « D’autres aéroports<br />

en Europe sont touchés<br />

par ces situations perturbées, mais<br />

aucun au niveau d’Orly, précise<br />

Alain Battisti, président de la<br />

Fnam. Nous ne demandons pas<br />

forcément une augmentation<br />

des effectifs de la PAF (Police de<br />

l’air et des frontières). Longtemps,<br />

il y a eu un manque d’adéquation<br />

entre les effectifs mis en place et<br />

les moments de forte affluence,<br />

notamment en heures de pointe.<br />

De gros efforts ont déjà été fournis,<br />

mais il faut encore améliorer<br />

la gestion des personnels en cas<br />

de situation perturbée, insistet-il.<br />

La difficulté est que, alors<br />

que le trafic aérien augmente en<br />

moyenne de 5 à 6 % par an, il<br />

n’en est pas de même des effectifs<br />

des personnels de la PAF. »<br />

Mais, dans le cas de l’aéroport<br />

d’Orly, les personnels insuffisants<br />

sont loin d’être la seule cause de<br />

perturbations. « Cette situation<br />

difficile est encore amplifiée par<br />

le fait que la plateforme connaît<br />

actuellement une phase lourde<br />

de travaux, avec notamment le<br />

projet One Roof qui vise à réunir<br />

les deux terminaux Sud et Ouest,<br />

explique Guy Tardieu, délégué<br />

général de la Fnam. Cela empiète<br />

sur les espaces disponibles et amplifie<br />

encore les difficultés. »<br />

Les temps d’attente sont aussi<br />

accrus à cause d’une particularité<br />

liée aux vols vers les<br />

DOM-TOM. « Alors même<br />

que nous sommes toujours en<br />

France, les vols vers les Antilles<br />

ou La Réunion sont considérés<br />

comme des vols “étrangers”,<br />

donc contrôlés très strictement<br />

», détaille Guy Tardieu.<br />

Les autorités françaises justifient<br />

cette particularité par l’existence<br />

de visas « inter-îles » dans les<br />

Caraïbes qui permettraient notamment<br />

à des ressortissants<br />

d’autres îles caribéennes,<br />

comme Haïti, de passer illégalement<br />

les contrôles.<br />

MANQUE DE FIABILITÉ.<br />

Mais les conséquences des problèmes<br />

de logistique informatique<br />

constituent l’essentiel des<br />

difficultés. « Le contrôle de<br />

l’identité de chaque passager se<br />

fait aussi à distance. Et les différentes<br />

administrations travaillant<br />

en relation avec les menaces<br />

terroristes n’ont pas été en mesure<br />

d’uniformiser les banques<br />

de données. Ce qui fait que<br />

chaque policier est obligé de<br />

faire trois vérifications sur six<br />

banques de données différentes,<br />

souligne Guy Tardieu. Par ailleurs,<br />

les sas Parafe (Passage automatisé<br />

rapide aux frontières<br />

extérieures) qui sont censés pouvoir<br />

résoudre tous les cas de figure<br />

et accélérer le traitement<br />

du passager ont un taux de fiabilité<br />

très faible. Le logiciel utilisé<br />

est très compliqué et interroge<br />

les mêmes bases de données que<br />

les contrôles faits par les policiers<br />

de la PAF. Du coup, alors que,<br />

le matin, le passage peut se faire<br />

sans problème, le serveur informatique<br />

qui gère l’ensemble<br />

s’engorge totalement aux heures<br />

de grande affluence. »<br />

Ces difficultés ne concernent<br />

que l’aéroport d’Orly. Dans les<br />

aéroports qui gèrent moins d’un<br />

million de passagers par an, ce<br />

sont les douaniers qui opèrent<br />

les contrôles en lieu et place des<br />

policiers de la PAF. Et les<br />

contrôles renforcés sont dans ce<br />

cas tous effectués manuellement.<br />

« C’est moins médiatisé que les<br />

grandes plateformes, mais nous<br />

pouvons nous retrouver avec<br />

des contrôles qui durent près<br />

de trois heures pour des vols<br />

densifiés avec des compagnies<br />

low cost », déplore Guy Tardieu.<br />

Selon la Fnam, pour que les<br />

contrôles gagnent en efficacité,<br />

il faudrait que la France se mette<br />

en capacité d’utiliser le PNR<br />

(Passenger Name Record) ou fichier<br />

des données passagers.<br />

« Après un long débat juridique,<br />

la France a finalement accepté<br />

ce système. Les compagnies aériennes<br />

ont d’ores et déjà la possibilité<br />

de fournir ces données,<br />

mais l’Etat n’a fait aucun investissement<br />

pour les traiter. Si c’était<br />

le cas, comme dans 49 pays au<br />

monde, on gagnerait beaucoup<br />

en efficacité et on pourrait même<br />

effectuer des contrôles beaucoup<br />

plus ciblés », assure Alain Battisti.<br />

PAS DE DÉROGATIONS.<br />

Les problématiques liées au renforcement<br />

des mesures de sûreté<br />

dans les aéroports français et européens<br />

sont donc multiples. Pour<br />

autant, il faut remarquer que le<br />

règlement européen prévoit des<br />

dérogations à l’application de ces<br />

mesures renforcées, quand elles<br />

peuvent avoir un « effet disproportionné<br />

sur la fluidité du trafic »,<br />

avec des périodes transitoires de<br />

mise en conformité qui peuvent<br />

être éventuellement prolongées.<br />

Pour autant, la France n’a pas souhaité<br />

demander ces dérogations.<br />

Certains observateurs lient cette<br />

volonté au fait que, parmi les Etats<br />

membres, la France était justement<br />

en pointe pour demander le renforcement<br />

de ces contrôles à l’intérieur<br />

de l’espace Schengen.<br />

Quoi qu’il en soit, il faut à présent<br />

trouver des solutions avant que<br />

cela n’ait des conséquences trop<br />

lourdes sur l’ensemble de la chaîne<br />

du transport aérien.<br />

■ Jean-Baptiste Heguy<br />

36 www.air-cosmos.com COSMOS N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017<br />

AIR<br />

&


TRANSPORT AÉRIEN<br />

RESTRUCTURATION<br />

South African cherche toujours une relance<br />

PLOMBÉE PAR SES DETTES, SOUTH AFRICAN AIRWAYS<br />

TRAVAILLE SUR PLUSIEURS SCÉNARIOS POUR SE<br />

RELANCER. COMME CELUI D’UNE FUSION AVEC SES<br />

FILIALES SAA EXPRESS ET MANGO AIRLINES.<br />

La tâche du nouveau directeur<br />

général de South African<br />

<strong>Air</strong>ways (SAA) n’est<br />

pas aisée. Il s’agit en effet de<br />

convaincre les multiples créanciers<br />

de la compagnie aérienne,<br />

les banques et de nouveaux investisseurs<br />

que SAA vaut toujours<br />

d’être soutenue sur le long terme.<br />

Dynamique, avec derrière lui<br />

une solide expérience chez l’opérateur<br />

télécoms Vodacom, Vuyani<br />

Jarana multiplie donc les rendez-vous<br />

avec les milieux financiers,<br />

n’hésitant pas à laisser entendre<br />

« qu’il existe une stratégie<br />

pour stopper l’hémorragie et<br />

qu’il est possible de négocier<br />

des plans de refinancement ».<br />

Malgré des plans d’économies<br />

et de restructuration à répétition<br />

au cours des dernières années,<br />

SAA a besoin d’une recapitalisation<br />

urgente d’au moins 770 M$. Une<br />

somme que le principal actionnaire,<br />

l’Etat sud-africain, envisage<br />

de trouver en revendant une partie<br />

de sa participation de 39 % dans<br />

l’opérateur de télécommunications<br />

Telkom SA. Mais ce n’est qu’un<br />

scénario parmi d’autres. Il s’agit<br />

surtout de montrer aux autres investisseurs<br />

que l’Etat sud-africain<br />

est toujours derrière la compagnie<br />

aérienne nationale.<br />

SCÉNARIOS.<br />

D’autant que Vuyani Jarana, qui<br />

travaille sur plusieurs scénarios<br />

de relance, a d’ores et déjà prévenu<br />

que ceux-ci « ne peuvent prospérer<br />

sans l’injection d’argent<br />

frais ». Parmi les scénarios : rationaliser<br />

l’exploitation de SAA et<br />

SOUTH AFRICAN<br />

Une flotte disparate.<br />

de ses filiales régionales SAA Express<br />

et la low cost Mango <strong>Air</strong>lines<br />

en les fusionnant. La première est<br />

dédiée au réseau intérieur, mais<br />

desservant aussi le Mozambique,<br />

la Namibie, le Botswana et la<br />

Zambie au moyen d’un mixte<br />

de Bombardier CRJ200/700<br />

(quatorze) et de Q400 (dix).<br />

Mango <strong>Air</strong>lines exploite, quant<br />

à elle, du Boeing 737-800, sur<br />

les lignes intérieures à gros volume<br />

dont certaines en concurrence<br />

avec SAA Express, mais<br />

aussi avec la maison mère qui<br />

exploite de son côté un parc<br />

d’<strong>Air</strong>bus A319-A320 sur le marché<br />

intérieur et régional. A priori,<br />

le groupe couvre ainsi tous les<br />

segments de marché possibles.<br />

La cohérence commerciale est<br />

là, sauf que l’équation financière<br />

ne s’y retrouve pas.<br />

■ Yann Cochennec<br />

RACHAT<br />

Arik <strong>Air</strong> n’est pas à vendre<br />

ARIK AIR<br />

Quand Arik <strong>Air</strong> voulait du 747-8.<br />

Coup de théâtre à Lagos.<br />

Amcon, la structure de<br />

défaisance du gouvernement<br />

nigérian, a démenti toute<br />

discussion avec Ethiopian <strong>Air</strong>lines<br />

sur le rachat d’Arik <strong>Air</strong>. « Asset<br />

Management Corporation of<br />

Nigeria (Amcon) n’est pas au<br />

courant de telles négociations<br />

et si ces négociations existaient<br />

nous en serions les premiers informés<br />

», a indiqué le porte-parole<br />

d’Amcon. Croulant sous<br />

une dette de 840 M$, Arik <strong>Air</strong><br />

a été reprise par Amcon au mois<br />

de février dernier. Il y a moins<br />

d’une semaine, des dirigeants<br />

d’Ethiopian <strong>Air</strong>lines avaient<br />

confirmé que leur compagnie<br />

aérienne avait déposé une offre<br />

sur Arik <strong>Air</strong>.<br />

« Sur la base des termes et<br />

conditions fixés par le gouvernement<br />

du Nigeria, Ethiopian<br />

<strong>Air</strong>lines a soumis son offre de<br />

reprise d’Arik <strong>Air</strong>. Nous sommes<br />

en compétition avec d’autres<br />

compagnies aériennes. Si nous<br />

parvenons à un accord, nous<br />

sommes prêts à prendre en<br />

charge la gestion de cette compagnie<br />

», avait déclaré Esayas<br />

Weldemariam, directeur pour<br />

les affaires internationales<br />

d’Ethiopian <strong>Air</strong>lines.<br />

Les appétits de cette dernière<br />

au Nigeria ont une logique. Ce<br />

pays génère un important volume<br />

de trafic aérien intérieur<br />

au regard de sa population et de<br />

sa géographie.<br />

Or, si Arik <strong>Air</strong> a de gros soucis<br />

financiers, elle n’en demeure pas<br />

moins le plus important transporteur<br />

sur le marché intérieur<br />

nigérian avec près de 60 % de<br />

parts de marché. De quoi venir<br />

nourrir les lignes long-courriers<br />

d’Ethiopian <strong>Air</strong>lines. Une position<br />

de force qui a aussi généré<br />

des ambitions démesurées sur<br />

le segment du long-courrier au<br />

sein de l’ancienne équipe dirigeante.<br />

Au point qu’Arik <strong>Air</strong><br />

passera commande pour deux<br />

Boeing 747-8 avant de les transformer<br />

en deux Boeing 787-9.<br />

La compagnie a également des<br />

<strong>Air</strong>bus A340-500 en flotte aux<br />

côtés d’une douzaine de Boeing<br />

737-700/800 et de Bombardier<br />

CRJ900 et Q400. ■ YC<br />

AIR & COSMOS<br />

8 SEPTEMBRE 2017 N° 2560 www.air-cosmos.com 37


TRANSPORT AÉRIEN<br />

FAILLITE<br />

Niki Lauda voudrait<br />

racheter Niki à <strong>Air</strong> Berlin<br />

L’ancien piLote de FormuLe 1, avait Fondé niki en<br />

2003, avant de La vendre à air BerLin en 2011.<br />

Bien qu’il ait arrêté de piloter<br />

des formules 1 depuis sition dominante si Lufthansa<br />

pointe les risques d’abus de po-<br />

trente-deux ans, Niki met la main sur airberlin.<br />

Lauda a gardé l’esprit de compétition.<br />

Il est bien décidé à ne pour Niki qui devra être prêt<br />

« Je prépare un plan d’offre<br />

pas laisser les mains libres à Lufthansa<br />

pour la reprise d’airberlin, je n’ai pas encore décidé des<br />

avant la fin de la semaine, mais<br />

qui a déposé son bilan le 15 août conditions », a déclaré à l’agence<br />

dernier, après la volonté de son de presse Reuters l’ancien champion<br />

du monde autrichien.<br />

actionnaire principal Etihad <strong>Air</strong>ways<br />

de cesser tout soutien financier.<br />

Ce dernier, qui a annoncé<br />

son intention en marge Les parties intéressées ont jusqu’à<br />

NOMBREUX CANDIDATS<br />

du grand prix d’Italie de Monza, la date du 15 septembre pour<br />

soumettre des offres de reprise<br />

des actifs d’airberlin, que ce soit<br />

la flotte ou les créneaux d’atterrissage<br />

en Allemagne. Dans sa<br />

démarche, Lufthansa est soutenue<br />

par le gouvernement allemand<br />

D’autres transporteurs se sont<br />

aussi déclarés, comme easyJet, qui<br />

pourrait reprendre une quarantaine<br />

d’avions et est aussi très intéressée<br />

à mettre la main sur des<br />

créneaux horaires, comme à Düsseldorf,<br />

par exemple. Condor, la<br />

compagnie charter du groupe<br />

touristique Thomas Cook, devrait<br />

aussi faire partie des candidats<br />

■ Jean-Baptiste HEGUY<br />

DR<br />

LA RÉUNION<br />

Roland-Garros<br />

fait le choix du<br />

bioclimatique<br />

Dans le cadre de son plan<br />

stratégique 2017-2022<br />

Welcome, la chambre<br />

de commerce et d’industrie<br />

de La Réunion (CCIR) a<br />

dévoilé les travaux d’aménagement<br />

qu’allait connaître<br />

l’aéroport Roland-Garros de<br />

Saint-Denis-de-La-Réunion.<br />

Près de 180 M€ vont être<br />

investis au total, notamment<br />

pour la construction d’un<br />

tout nouveau terminal de<br />

départs, alors que le terminal<br />

actuel traitera les arrivées.<br />

Surtout, la CCIR a prévu<br />

une conception révolutionnaire,<br />

bioclimatique, avec<br />

notamment un ensemble de<br />

3000 m 2 de panneaux photovoltaïques<br />

qui seront en<br />

2018 posés sur le toit du<br />

nouveau terminal. Par ailleurs,<br />

à mesure que se développera<br />

sa production<br />

d’électricité solaire, la société<br />

aéroportuaire intégrera progressivement<br />

des véhicules<br />

dans sa flotte.<br />

Par ailleurs, en concertation<br />

avec les acteurs touristiques<br />

de l’île, la société aéroportuaire<br />

prospecte aéroports et compagnies<br />

aériennes en Europe,<br />

pour favoriser l’ouverture<br />

d’une nouvelle route par an<br />

jusqu’en 2022. L’objectif est<br />

d’atteindre un trafic de 3 millions<br />

de passagers annuels en<br />

2025, contre 2,1 millions de<br />

passagers en 2016. ■ JBH<br />

TWEET AIR<br />

#Promotion. Jusqu’au 12 septembre 2017, la compagnie Hop! air France propose des tarifs à 39 euros<br />

ttc sur tout son réseau pour des voyages à réaliser entre le 16 octobre 2017 et le 25 mars 2018. #Low cost<br />

long-courrier. La compagnie islandaise Wow air lancera à partir du 23 mai 2018 trois vols hebdomadaires<br />

vers dallas au départ de paris, via reykjavik. #Nouvelle ligne. air canada a annoncé qu’elle ouvrirait une<br />

liaison non-stop paris-vancouver opérée quatre fois par semaine entre le 9 juin et le 15 octobre 2018. Les ventes<br />

sont d’ores et déjà ouvertes.<br />

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38 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


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ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />

PME-PMI<br />

RELAIS DE CROISSANCE<br />

IDEATEC ACCROÎT SA PRÉ-<br />

SENCE EN AÉRONAUTIQUE<br />

LA SOCIÉTÉ CHARENTAISE A DÉVELOPPÉ UN NOUVEAU<br />

SYSTÈME DE DISTRIBUTION FLEXIBLE À MÊME DE<br />

RÉPONDRE AUX BESOINS DES ÉQUIPEMENTIERS,<br />

INTÉGRATEURS ET AUTRES SOUS-TRAITANTS. CETTE<br />

INNOVATION DEVRAIT LUI PERMETTRE DE DOUBLER<br />

LA PART DE SON ACTIVITÉ RÉALISÉE DANS LE SECTEUR<br />

DE L’AÉRONAUTIQUE, D’ICI TROIS À QUATRE ANS.<br />

Trente-cinq ans après sa<br />

création à La Couronne,<br />

près d’Angoulême,<br />

Ideatec a très clairement<br />

fait de<br />

l’aéronautique l’un de ses relais<br />

de croissance pour l’avenir. Elle<br />

entend, en effet, doubler son activité<br />

dans ce secteur d’ici trois,<br />

quatre ans. Spécialisée dans l’approvisionnement<br />

de pièces au<br />

moyen de robots, la société prévoit<br />

ainsi de passer d’une part<br />

actuelle de 15 % sur un chiffre<br />

d’affaires prévisionnel de 5,3 M€,<br />

à 30 %, et un chiffre d’affaires<br />

porté à 6 M€ à l’horizon 2021.<br />

DEUX ANS DE RETOUR<br />

SUR INVESTISSEMENT.<br />

Seule parmi les cinq sociétés du<br />

groupe Rouby intervenant dans<br />

le secteur, Ideatec profite incontestablement<br />

de deux facteurs.<br />

Le premier est lié à l’augmentation<br />

des cadences. Comme<br />

l’explique Thierry Slawy, directeur<br />

commercial d’Ideatec et<br />

président, « dans le domaine aéronautique,<br />

nous voyons apparaître<br />

de plus en plus de mouvements<br />

répétitifs, mais à des<br />

cadences moindres, toutefois,<br />

que dans l’automobile. C’est<br />

pour cette raison que l’on peut<br />

envisager d’installer des systèmes<br />

d’alimentation de pièces. Cette<br />

aide apportée aux opérateurs est<br />

réalisée au moyen de robots collaboratifs,<br />

également appelés cobots.<br />

Ces outils conviennent<br />

bien, en effet, au monde de l’aéronautique<br />

pour le façonnage<br />

des pièces, leur usinage, ainsi que<br />

pour le préassemblage des pièces<br />

et des sous-ensembles. Surtout,<br />

le retour sur investissement intervient<br />

au bout de deux ans en<br />

moyenne ».<br />

DISTRIBUTION FLEXIBLE.<br />

Le second facteur a trait à la difficulté<br />

de recruter des opérateurs.<br />

Ideatec (37 salariés) a donc investi<br />

70 000 € pour créer une nouvelle<br />

distribution flexible. Au-delà de<br />

la gamme d’équipements d’automatisation<br />

modulable à 100 %<br />

française adaptée à toute industrie,<br />

la société Ideatec est allée plus<br />

loin en développant un nouveau<br />

système doté de la vision et de<br />

la robotique pour l’orientation.<br />

Présentée en avril 2017, au<br />

salon Industrie de Lyon, cette<br />

distribution flexible est en mesure<br />

de traiter plusieurs types de<br />

pièces, de formes et de dimensions<br />

différentes. Elle est, par ailleurs,<br />

évolutive car elle offre la<br />

possibilité, après un simple paramétrage,<br />

de changer le produit<br />

à distribuer. Ainsi, une seule cellule<br />

de distribution permet de<br />

répondre à plusieurs applications.<br />

Elle augmente, enfin, considérablement<br />

la productivité de la<br />

chaîne en ce sens que c’est au<br />

IDEATEC<br />

Système flexible d’alimentation de pièces.<br />

minimum une personne par<br />

poste qui est gagnée par rapport<br />

au précédent processus.<br />

Qu’on ne s’y trompe pas, toutefois.<br />

La distribution flexible<br />

présente aussi pour avantage de<br />

requalifier les postes d’opérateurs,<br />

tout en évitant que la production<br />

ne soit décentralisée dans des<br />

pays à bas coûts.<br />

CLIENTS MULTIPLES.<br />

Les applications de la distribution<br />

flexible d’Ideatec conviennent<br />

parfaitement à des équipementiers<br />

comme Lisi<br />

Aerospace ou à des intégrateurs<br />

comme Spie. Elles peuvent également<br />

répondre aux besoins<br />

des sous-traitants dans la partie<br />

préparation et sous-ensembles,<br />

mais pas forcément à ceux des<br />

constructeurs. En effet, les cadences<br />

sont encore trop faibles<br />

pour justifier de la mise en place<br />

du nouveau système de distribution,<br />

dont la durée de vie est<br />

estimée entre dix et quinze ans.<br />

Autres investissements réalisés<br />

par Ideatec, ceux liés aux<br />

installations de la société.<br />

Celles-ci bénéficieront d’un<br />

premier million d’euros d’investissements<br />

d’ici deux ans,<br />

la surface des bâtiments passant<br />

alors de 6 000 à 8 000 m².<br />

Un second million d’euros<br />

ira à l’amélioration des installations<br />

d’ici quatre ans, en<br />

particulier sur la partie usinage,<br />

que la société souhaite<br />

reprendre en interne pour<br />

gagner en flexibilité.<br />

Les effectifs seront accrus de<br />

cinq personnes, recrutées dans<br />

les domaines de la robotique, de<br />

la chaudronnerie et de l’usinage.<br />

■ A Nantes, Olivier Constant<br />

AIR & COSMOS<br />

40 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />

HÉLICOPTÈRES<br />

Lente reprise du secteur pétrolier<br />

Le président d’<strong>Air</strong>bus<br />

HeLicopters,<br />

GuiLLAume FAury, ne<br />

voit pAs de retour à LA<br />

situAtion des Années<br />

2014 sur Le mArcHé du<br />

« oiL & GAs » pour LA<br />

FiLière HéLicoptères.<br />

Au mois d’août dernier,<br />

<strong>Air</strong>bus Helicopters a livré<br />

à CHC Helicopter son<br />

tout premier H175. L’opérateur<br />

canadien est un des principaux<br />

acteurs du transport de personnel<br />

et de fret sur les plateformes pétrolières.<br />

D’une masse maximale<br />

au décollage de 8 tonnes et capable<br />

de transporter seize passagers,<br />

le H175 est entré en service<br />

commercial au mois de<br />

décembre 2014 sous les couleurs<br />

d’un autre poids lourd du marché<br />

« oil & gas », le belge NHV. Sur<br />

les quinze H175 livrés depuis,<br />

treize sont actifs sur les plateformes<br />

pétrolières.<br />

A première lecture, le marché<br />

du « oil & gas » semble donc<br />

donner des signes de reprise<br />

après plusieurs années de baisse<br />

Le groupe Mecadaq, toujours<br />

associé à la société<br />

de capital-investissement<br />

Activa Capital, vient de réaliser<br />

sa deuxième opération de croissance<br />

externe en un an. Le<br />

groupe présidé par Julien Dubecq<br />

vient en effet de racheter<br />

la société Armoa, spécialisée<br />

dans l’usinage de précision de<br />

pièces d’aérostructures en aluminium<br />

de petite et moyenne<br />

dimensions. Implantée à Chanteloup-les-Vignes<br />

et réalisant<br />

un chiffre d’affaires de 18 M€,<br />

Armoa travaille notamment<br />

pour Stelia, Daher ou encore<br />

Premier H175 pour CHC Helicopter.<br />

d’activités due à la forte baisse<br />

des cours du pétrole. « Les investissements<br />

dans le secteur pétrolier<br />

reprennent lentement,<br />

mais l’activité reste à un niveau<br />

faible pour le marché des hélicoptères<br />

», a néanmoins indiqué<br />

Guillaume Faury, président d’<strong>Air</strong>bus<br />

Helicopters, en marge de<br />

l’Université de la défense qui<br />

s’est déroulée à Toulon.<br />

« Après une période de baisse<br />

d’activité, comme il y a une stabilisation,<br />

les acteurs reprennent<br />

CROISSANCE<br />

Le groupe Mecadaq rachète Armoa<br />

Thales. Le groupe Mecadaq<br />

poursuit donc sa stratégie de<br />

consolidation dans les métiers<br />

de la sous-traitance aéronautique.<br />

En septembre 2016, le groupe<br />

Mecadaq avait en effet déjà racheté<br />

Marignier.<br />

Cette dernière, basée dans la<br />

vallée de l’Arve, était alors filiale<br />

autonome du groupe industriel<br />

RBDH. Marignier est spécialisé<br />

dans l’usinage d’engrenages de<br />

précision et travaille pour Zodiac<br />

Aerospace, Somfy, Dura Automotive<br />

Systems, Alkan ou encore<br />

Hutchinson. En rachetant<br />

Armoa, le groupe Mecadaq porte<br />

des projets, des remplacements,<br />

quelques nouveaux investissements.<br />

Mais je ne vois pas de<br />

signe de retour à la situation des<br />

années 2014 et avant, marquée<br />

par de forts investissements », a<br />

ajouté Guillaume Faury. Selon<br />

les données de la Gama, les livraisons<br />

d’<strong>Air</strong>bus Helicopters<br />

sont reparties à la hausse au premier<br />

semestre 2017 (cf. A&C<br />

n° 2559), mais sans retrouver les<br />

volumes de l’année 2013.<br />

■ Yann Cochennec<br />

son chiffre d’affaires à plus de<br />

50 M€. L’opération a été financée<br />

« par endettement bancaire ainsi<br />

que par fonds propres additionnels<br />

apportés par Activa Capital<br />

et le management ».<br />

Mais le rachat d’Armoa n’est<br />

qu’une étape pour le groupe<br />

Mecadaq, qui poursuit sa stratégie<br />

de consolidation, menant actuellement<br />

des discussions « avec<br />

plusieurs acteurs de la sous-traitance<br />

aéronautique », étrangers<br />

compris. Une opération qui<br />

« pourra être financée grâce à<br />

de nouvelles lignes d’acquisition<br />

mises en place cet été ». ■YC<br />

AIRBUS HELICOPTERS<br />

CHINE<br />

Boeing revoit les<br />

besoins à la hausse<br />

Les prévisionnistes de<br />

Boeing viennent de<br />

revoir à la hausse les<br />

besoins du marché chinois<br />

en avions de ligne sur les<br />

vingt prochaines années.<br />

L’étude de marché prévoit<br />

désormais la livraison de<br />

7240 avions neufs pour une<br />

valeur globale proche de<br />

1 100 Md$. Les prévisions<br />

de Boeing incluent les jets<br />

régionaux jusqu’à une capacité<br />

de 90 sièges et les livraisons<br />

prévues sur les vingt<br />

prochaines années portent<br />

sur 150 unités. Les moyencourriers<br />

(90 à 230 sièges)<br />

sont estimés à 5 420 exemplaires,<br />

tandis que les deux<br />

catégories d’appareils à large<br />

fuselage affichent respectivement<br />

940 (200 à<br />

300 sièges) et 550 (plus de<br />

300 sièges) livraisons.<br />

S’ajoutent 180 gros-porteurs<br />

cargos d’ici 2036. La<br />

précédente étude de Boeing<br />

prévoyait des besoins chinois<br />

pour un total de 6 810 livraisons<br />

d’avions neufs. La<br />

progression de la demande<br />

en jets régionaux ne porte<br />

que sur dix unités supplémentaires.<br />

Les moyen-courriers<br />

s’arrondissent de plus<br />

de 300 exemplaires d’une<br />

prévision à l’autre, tandis<br />

que les gros-porteurs passent<br />

à un total de 1670 unités<br />

contre 1 560, un an plus<br />

tôt. Sauf que les très grosporteurs<br />

(plus de 400 sièges)<br />

ont disparu d’une étude à<br />

l’autre.<br />

Boeing prévoyait encore<br />

60 très gros-porteurs en<br />

2016. De même, apparaît<br />

désormais la catégorie<br />

avions-cargos, alors qu’elle<br />

était auparavant diluée dans<br />

le segment gros-porteurs.<br />

■YC<br />

AIR & COSMOS<br />

42 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017


OFFRES D’EMPLOI<br />

LA DIRECTION GENERALE DE L’AVIATION CIVILE<br />

RECRUTE :<br />

UN INGÉNIEUR NAVIGABILITÉ (H/F)<br />

LocaLisation : Paris XV<br />

Missions :<br />

• Management de projets de certification relatifs à la conception d’aéronefs<br />

légers (dans le cadre national puis dans le cadre européen<br />

pour le compte de l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne (AESA))<br />

• Instruction de demandes d’autorisation de vol d’aéronefs télépilotés<br />

(drones) (élaboration des conditions techniques appropriées,<br />

contrôles sur terrain lorsque nécessaire)<br />

• Instruction de demandes de laissez-passer et dérogations (en lien<br />

avec l’Organisme de sécurité de l’aviation civile (OSAC))<br />

• Management de l’activité d’un ou plusieurs régimes de navigabilité<br />

spéciaux (aéronefs en kit (CNSK), aéronefs de collection (CNRAC),<br />

aéronefs expérimentaux ou scientifiques)<br />

coMpétences cLés<br />

• 5 ans d’expérience aéronautique dont 3 ans d’expérience relative<br />

aux techniques de conception et à la navigabilité des aéronefs<br />

• Connaissance des règlements relatifs à la navigabilité<br />

• Expériences spécifiques qui seraient appréciées<br />

Connaissances des techniques et activités relatives aux drones, et/ou<br />

Connaissances des techniques et activités relatives aux aérostats, Pilotage<br />

• Maîtrise indispensable de la langue anglaise (parlé, lu et écrit)<br />

Date limite candidature : 30 septembre 2017<br />

Renseignements ou candidature (CV + lettre motivation)<br />

dsac-centrale-rf-bf@aviation-civile.gouv.fr<br />

dsac-nav-bf@aviation-civile.gouv.fr<br />

<strong>Air</strong>&<strong>Cosmos</strong><br />

LocaLisation : Paris XV<br />

LA DIRECTION GENERALE DE L’AVIATION CIVILE<br />

RECRUTE :<br />

UN INGÉNIEUR NAVIGABILITÉ DES DRONES (H/F)<br />

Missions : Management de l’activité navigabilité des drones :<br />

• Instruction des demandes complexes d’autorisation de vol (expérimentations<br />

ou activités particulières en dehors des scénarios prédéfinis)<br />

• Développement et mise en œuvre des méthodes et outils de gestion<br />

de l’activité<br />

• Information et accompagnement des usagers<br />

• Gestion des évolutions réglementaires (nationales et internationales) :<br />

- Participation aux groupes de travaux nationaux et internationaux<br />

- Mise en œuvre des nouveautés (impacts méthodes, outils, formation<br />

des agents, guides usagers)<br />

ProfiL requis des PostuLants<br />

• 3 ans d’expérience dans la conception et, si possible, l’exploitation<br />

des drones<br />

• Expériences complémentaires qui seraient appréciées :<br />

Pilotage de drones, Expérience relative aux techniques de conception<br />

et à la navigabilité des aéronefs ou des équipements embarqués,<br />

et/ou expérience de l’analyse de sécurité<br />

• Maîtrise de la langue anglaise (parlé, lu et écrit)<br />

date limite candidature : 30 septembre 2017<br />

Renseignements ou candidature (CV + lettre motivation)<br />

dsac-centrale-rf-bf@aviation-civile.gouv.fr<br />

dsac-nav-bf@aviation-civile.gouv.fr<br />

<strong>Air</strong>&<strong>Cosmos</strong><br />

AIR & COSMOS<br />

Ils recrutent sur www.air-cosmos.com<br />

recrute<br />

1 Helicopter Pilot<br />

1 <strong>Air</strong>craft Technician<br />

1 <strong>Air</strong>craft Maintenance administrative<br />

Assistant Part 145<br />

1 Technical Advisor to the Chief Operating<br />

Officer<br />

recrute :<br />

1 Permanent Technique<br />

1 Agent Technique Moteur<br />

recrute 1 Chargé(e) de Communication<br />

Externe pour le Spatial<br />

recrute 1 Responsable du Service<br />

Devis et Démonstrations Techniques<br />

Pour diffuser vos offres d’emploi,<br />

contactez Marie-France DAVID :<br />

01 86 95 97 06<br />

LA DIRECTION GENERALE DE L’AVIATION CIVILE<br />

RECRUTE :<br />

UN INSPECTEUR DES OPÉRATIONS ARIENNES (H/F)<br />

LocaLisation : Athis Mons<br />

Missions :<br />

Inspecteur des opérations aériennes, contribuant à :<br />

• la certification des compagnies aériennes (expertise des dossiers,<br />

délivrance des actes correspondant aux autorisations opérationnelles<br />

sollicitées par les exploitants),<br />

• la surveillance des compagnies aériennes (audits, inspections ou<br />

contrôles).<br />

ProfiL requis des PostuLants<br />

• Maîtrise des règlements européens concernant les opérations aériennes<br />

• Expérience souhaitable d’auditeur dans le domaine des opérations<br />

aériennes<br />

• Expérience souhaitable en tant que cadre d’une compagnie aérienne<br />

• Formation au pilotage (PPL, CPL, ATPL…) appréciée<br />

• Maîtrise indispensable de la langue anglaise (parlé, lu et écrit)<br />

• Qualités humaines : disponibilité et capacité à travailler en équipe,<br />

aptitude à l'initiative et à la prise de responsabilités, esprit de<br />

rigueur, d'analyse et de synthèse<br />

• Note : formation qualifiante prise en charge par la DGAC (formation<br />

théorique de 5 à 6 semaines suivie d’une formation pratique sous<br />

supervision d’un inspecteur qualifié)<br />

date limite candidature : 30 septembre 2017<br />

Renseignements ou candidature (CV + lettre motivation)<br />

dsac-centrale-rf-bf@aviation-civile.gouv.fr<br />

dsac-pn-secretariat-bf@aviation-civile.gouv.fr<br />

<strong>Air</strong>&<strong>Cosmos</strong><br />

.


THE CHALLENGES OF THE FUTURE CALL FOR A<br />

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AT LOCKHEED MARTIN,<br />

WE’RE ENGINEERING A BETTER TOMORROW.<br />

© 2017 LOCKHEED MARTIN CORPORATION

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