ESPACE ans une étude dévoilée en août 2016, Euroconsult s’attendait à une véritable envolée du marché des petits satellites (smallsats), avec le lancement de 3 600 engins d’ici à 2025, pour une valeur de 22 Md$, construction et lancements compris. Ce taux de croissance de 76 % par rapport à la précédente décennie était alors jugé sans précédent (cf. A&C n° 2514). La mise au jour de ces chiffres, publiés en juillet dernier dans le rapport « Prospects for the Small Satellite Market », annonce désormais 6 200 smallsats de moins de 500 kg entre 2017 et 2026. Plus de 70 % d’entre eux sont représentés par les innombrables projets de constellations, essentiellement OneWeb et de SpaceX. Ainsi, la valeur totale de ce marché, dont l’expansion semble durable et qui confirme la vitalité du New Space, pourrait atteindre 30,1 Md$ (dont 16,5 Md$ générés par la construction des satellites), à comparer aux 8,9 Md$ de la précédente période (avec sept fois moins de lancements). Les explications restent les mêmes : augmentation des capacités et miniaturisation des satellites, possibilités de stockage en réseau, développement de nouveaux logiciels et progrès de l’intelligence artificielle. CHOIX CORNÉLIENS. En revanche, la baisse des commandes de satellites de télécomne dépassant pas 10 à 12 prises de commandes. La raison la plus souvent avancée réside dans l’actuelle réflexion des opérateurs, qui observent les (r)évolutions du marché, tout comme celles des technologies disponibles actuellement ou très prochainement. D’aucuns s’interrogent sur la stratégie de développement (grands relais géostationnaires reconfigurables ou constellations en MEO ?) et les solutions adaptées (faut-il, par exemple, passer au tout électrique ?), tandis que la demande de connectivité – Internet à bord des avions et les objets connectés – explose. De fait, dans une autre étude publiée en mai dernier, Euroconsult estime qu’en Etats-Unis, le calme plat a quelque peu surpris les industriels – par ailleurs bien occupés à fournir les satcoms commandés jusqu’à présent –, ces derniers ne semblent pas sombrer dans la morosité, espérant seulement un décalage et une reprise dès l’an prochain. En attendant, c’est tout un travail d’accompagnement et d’aide à la décision qui est effectué aux côtés des opérateurs, en parallèle d’un effort sur la compétitivité et la productivité en interne, afin de proposer les meilleures réponses aux besoins. « Nous restons malgré tout parfaitement visibles, avec de nouveaux satellites particulièrement innovants livrés, lancés et mis en service cette année », nous rapporte un représentant de MATUNAGALAB Microsatellite japonais Tsubame. destinés à des opérateurs commerciaux. Plus de 1 100 satellites sont dédiés à l’observation de la Terre, dont plus de 970 appartenant à seulement quatre sociétés, toutes américaines : BlackSky (basée à Seattle), DigitalGlobe (Westminster), Planet (San Francisco) et Spire (San Francisco). Presque 3 100 satellites concernent six projets de constellations proposant la fourniture d’un accès à l’Internet à haut débit sur l’ensemble de la surface du globe, en particulier ceux de munications sur orbite géostationnaire, observée en 2016 (avec 19 commandes, dont 5 remportées par l’industrie européenne), se confirme. Depuis le 1 er janvier, en effet, ce sont seulement sept contrats qui ont été signés à travers le monde, avec sept constructeurs différents, dont un seul européen, Thales Alenia Space (voir tableau). A moins que la conférence de la semaine prochaine ne réserve de belles annonces, l’année qui s’annonçait calme pourrait se terminer sur un score historiquement bas, 2021, 17 000 avions commerciaux devraient offrir du Wi-Fi à bord (In-Flight Connectivity, ou IFC), soit une augmentation de 38 % en cinq ans (6 500 appareils connectés l’an dernier), permettant une hausse des revenus de 1 Md$ en 2016 à 6,5 Md$ en 2026. LA LUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL. Mais, pas question pour autant de parler d’« annus horribilis ». Si, aussi bien en France qu’aux constructeur. « L’année qui vient de se dérouler n’a pas été du temps perdu, au contraire : nous avons profité de cette pause pour amener à maturité un certain nombre de changements ou de nouveautés qui nous permettront d’être dans la position idéale pour saisir la prochaine bonne vague. » ■ Pierre-François Mouriaux @PFMouriaux (1) Programme disponible sur www.satellite-business.com AIR & COSMOS 22 www.air-cosmos.com N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017
A LA POINTE DE L’INNOVATION Notre nouvelle génération de lanceurs, Ariane 62 et Ariane 64, entrera en service en 2020. Avec son étage supérieur polyvalent équipé d’un nouveau moteur réallumable Vinci et d’un nouveau groupe auxiliaire de puissance (APU), Ariane 6 optimisera les mises en orbite afin de réaliser une large diversité de missions, du satellite à propulsion électrique jusqu’au lancement multiple de constellations. Grâce à un volume sous coiffe élargi, Ariane 6 pourra lancer simultanément deux grands satellites. L’intégration horizontale d’Ariane 6 permettra de réduire la durée des campagnes de lancement de 31 à 9 jours. Le lanceur Vega C, dont les premières missions sont prévues en 2019, offrira pour sa part une amélioration significative des performances en termes de masse et de volume des charges utiles. © ESA-David Ducros