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Air & Cosmos

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DÉFENSE<br />

Drones armés<br />

LA FRANCE<br />

FRANCHIT LE PAS<br />

LA MINISTRE DES ARMÉES A ANNONCÉ SA VOLONTÉ DE FAIRE ARMER LES DRONES<br />

ACTUELLEMENT EMPLOYÉS PAR L’ARMÉE DE L’AIR. CETTE DÉCISION S’APPLIQUERA<br />

ÉGALEMENT AUX FUTURS VÉHICULES QUI SERONT DÉVELOPPÉS OU ACQUIS PAR LA SUITE.<br />

L’annonce est tombée<br />

comme une surprise,<br />

même si la décision<br />

était attendue depuis<br />

quelque temps. La ministre<br />

des Armées, Florence Parly,<br />

a déclaré à l’occasion de son discours<br />

de clôture des universités<br />

d’été de la Défense que la France<br />

a fait le choix d’armer ses drones :<br />

« J’ai décidé de lancer le processus<br />

d’armement de nos drones de<br />

surveillance et de renseignement. »<br />

L’armée de l’<strong>Air</strong> opère actuellement<br />

deux types de drones<br />

Male (Moyenne altitude, longue<br />

endurance) : les Harfang d’<strong>Air</strong>bus<br />

Defense & Space, issus d’une<br />

coopération franco-israélienne,<br />

et le MQ-9 Reaper (Predator B)<br />

de l’américain General Atomics.<br />

Les Harfang sont en fin de carrière,<br />

ils ont déjà été retirés de<br />

l’opération Barkhane et sont<br />

désormais employés sur le territoire<br />

national pour de l’entraînement<br />

et des missions de<br />

surveillance. Leur retrait du service<br />

devrait intervenir prochainement.<br />

Six Reaper sont en service.<br />

Cinq sont déployés dans la<br />

Bande sahélo-saharienne et le<br />

dernier véhicule est à Cognac.<br />

Ce sont ces véhicules qui seront<br />

armés, a annoncé la ministre.<br />

reaper Block 5.<br />

La France a commandé quatre<br />

systèmes de drones Reaper comprenant<br />

chacun trois véhicules<br />

et deux stations sol. Les premiers<br />

véhicules livrés sont au standard<br />

Block 1, ne disposant pas d’une<br />

architecture ouverte et sur laquelle<br />

les techniciens français ne peuvent<br />

pas intervenir. La maintenance<br />

des véhicules ainsi que certaines<br />

phases de vol sont réalisées par<br />

des représentants de la société<br />

General Atomics. La France recevra<br />

dans l’avenir des Block 5<br />

et les premiers véhicules devraient<br />

être portés au même standard.<br />

Cette version ouvrira la voie à<br />

des francisations et à l’intégration<br />

de nouvelles charges utiles. Le<br />

Block 5 est opérationnel et déployé<br />

depuis cette année au sein<br />

de l’US <strong>Air</strong> Force. Ce standard<br />

comprend aussi une capacité<br />

d’imagerie haute définition, une<br />

capacité d’emport de charge<br />

ROEM (Renseignement d’origine<br />

électromagnétique), et une<br />

capacité de décollage et atterrissage<br />

automatique.<br />

Le Reaper est déjà capable<br />

d’emporter de l’armement. La<br />

France avait cependant fait le<br />

choix d’acquérir des véhicules<br />

dépourvus de cette capacité. Les<br />

Etats-Unis ou encore le<br />

Royaume-Uni se servent de cet<br />

appareil pour effectuer des frappes<br />

depuis plusieurs années. La gamme<br />

d’armes du Reaper comprend le<br />

missile AGM-114 Hellfire (Jusqu’à<br />

quatre missiles) et des bombes<br />

guidées GBU (GBU-12 à guidage<br />

laser ou GBU-38 à guidage GPS).<br />

Il est probable que la France choisisse<br />

ces mêmes armements qui<br />

sont d’ailleurs déjà employés dans<br />

les forces. Reste cependant à entamer<br />

de nouvelles négociations<br />

avec les Etats-Unis. En effet, le<br />

contrat initial ne prévoyait pas<br />

l’armement des véhicules. Il semble<br />

peu probable que Washington<br />

s’oppose à ce processus. Des drones<br />

armés ont été fournis à d’autres<br />

alliés. De plus la France et les<br />

Etats-Unis sont engagés dans le<br />

même combat contre le terrorisme.<br />

L’opération devrait cependant<br />

avoir un coût. La décision<br />

AIR & COSMOS<br />

16 www.air-cosmos.com<br />

N° 2560 8 SEPTEMBRE 2017

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