Magazine_BEAST_2017_Edition_8_complet
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BUSINESS<br />
MARKETING & RÉALITÉ VIRTUELLE<br />
LA BANQUE PHYGITALE<br />
TRANSFORMATION & CULTURE<br />
ENTERTAINMENT<br />
CRÉATIVITÉ AU CRAZY HORSE<br />
A PERFECT GIN<br />
SPORT & BUSINESS<br />
ART<br />
PREMIERS PAS EN CRÈCHE<br />
L’ART EN ENTREPRISE<br />
ART, BLOODY ART<br />
SCIENCE<br />
BLOOD IN NUMBERS<br />
ORIGINS OF CIRCULAR ECONOMY<br />
NEW SPACE INVESTMENTS<br />
TECHNOLOGY<br />
HOME INNOVATION<br />
LES FEMMES ET LE DIGITAL<br />
LA RÉVOLUTION FOODTECH
Parfois ce qui compte le plus,<br />
c’est ce qui ne se produit pas.<br />
La sécurité est une question d’innovation. Comme la ceinture de sécurité<br />
à trois points développée par Volvo dans les années 50.<br />
Ou encore, le siège enfant dos à la route dans les années 70.<br />
La sécurité est aussi liée à la technologie. Pour preuve,<br />
notre système de surveillance de l’angle mort depuis plus de 20 ans<br />
ou notre voiture a freinage automatique en 2008.<br />
La technologie et l’innovation ont fait de nous ce que nous sommes<br />
aujourd’hui. Sans avoir été un but en soi. C’est l’être humain<br />
qui est au centre de tout ce que nous imaginons.<br />
Lorsque nous pensons sécurité, nous pensons d’abord à chaque personne,<br />
à l’intérieur et à l’extérieur de nos véhicules. Nous ne nous concentrons<br />
pas uniquement sur les moments où peut survenir un accident.<br />
Nous veillons à vous faire éviter l’accident pour vous permettre d’envisager<br />
sereinement l’avenir. Nous construisons des voitures pour les personnes<br />
qui se préoccupent des autres personnes.<br />
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2<br />
4<br />
#Edito<br />
#Edito<br />
«ON<br />
«ON<br />
VIT<br />
VIT<br />
UNE<br />
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ÉPOQUE<br />
ÉPOQUE<br />
FORMIDABLE,<br />
FORMIDABLE,<br />
MAIS<br />
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CE<br />
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N’EST<br />
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PAS<br />
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UNE<br />
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RAISON<br />
RAISON<br />
POUR<br />
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MANQUER<br />
MANQUER<br />
DE<br />
DE<br />
FAIR-PLAY.<br />
FAIR-PLAY.<br />
D’AILLEURS,<br />
D’AILLEURS,<br />
TOUT<br />
TOUT<br />
LE<br />
LE<br />
MONDE<br />
MONDE<br />
EN<br />
EN<br />
PARLE.»<br />
PARLE.»<br />
En couverture<br />
En Design couverture : Arnaud Meisch (Farvest)<br />
Design : Arnaud Meisch (Farvest)<br />
© <strong>2017</strong> - Tous droits réservés :<br />
© whiteMocca <strong>2017</strong> - Tous droits réservés :<br />
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Luxembourg<br />
Luxembourg<br />
Passerelle sous le Pont Adolphe.<br />
Passerelle MDDI sous le Pont Adolphe.<br />
MDDI Paris - Palais Brongniart<br />
Paris Inès Leonarduzzi<br />
- Palais Brongniart<br />
Inès Coeur Leonarduzzi mécanique<br />
Coeur Kim Jong-un mécanique en Mickey Mouse<br />
Kim Lili la Jong-un tigresseen Mickey Mouse<br />
Lili Crazy la tigresse Horse - «Upside Down»<br />
Crazy de Antoine Horse Poupel - «Upside Down»<br />
de Letitia Antoine Mumford Poupel Geer<br />
Letitia Dracula, Mumford Béla Lugosi, Geer1931<br />
Dracula, Morpheus Béla CupLugosi,<br />
1931<br />
Morpheus Cup<br />
Du fair-play nucléaire. Etre la première<br />
puissance économique et militaire mondiale<br />
mais aussi un serial warrior déployé sur tous<br />
les continents ne protège plus d’un despote<br />
muni d’une bombe H. Tolérer des petits états<br />
nucléaires est injuste et oblige Trump à<br />
vendre des équipements militaires à ses alliés<br />
pour se consoler financièrement.<br />
Du fair-play financier. Vendre ses parts dans<br />
une banque luxembourgeoise pour financer<br />
la venue de deux gamins en crampons à Paris<br />
n’est pas raisonnable. Même si cet arbitrage<br />
relève de l’imaginaire, cela fait rugir de<br />
Barcelone à Luxembourg.<br />
Du fair-play animalier. Tenir en échec une<br />
équipe de onze coqs bleus en s’appuyant<br />
sur un immense vivier de 32.000 lions rouges<br />
licenciés est franchement inéquitable. Les<br />
grandes marques de shampooing ont menacé<br />
Du de stopper fair-play le nucléaire. sponsoring Etre des la bleus première et le<br />
puissance site du Gorafi économique a failli sauter. et militaire Cet épisode mondial des<br />
e éliminatoires mais aussi un de serial la coupe warrior du déployé monde sur football tous<br />
les a d’ailleurs continents attiré ne protège tous les plus regards. d’un despote m<br />
uni d’une bombe H. Tolérer des petits<br />
Du fair-play voyeuriste. La récente interdiction<br />
états au niveau nucléaires européen est injuste de la et oblige surveillance Trump à des ve<br />
ndre mails privés des équipements des employés militaires n’est pas à appréciée ses alli<br />
és de pour tous se les consoler DRH. financièrement. Du fair-p<br />
lay financier. Ven<br />
dDe fair-play spatial. La simple idée qu’on puisse<br />
resespartsdansunebanque revendiquer plus de place luxembourgeoise dans l’espace pour que<br />
financer sur Terre la est venue franchement de deux gamins aliénant en crampons pour les<br />
grandes à Paris nations n’est pas spatiales raisonnable. historiques. Même si Si cet on<br />
arbitrage tolère qu’un relève petit de pays l’imaginaire, bien que Grand-Duché<br />
cela fait r<br />
ugir devienne Barcelone à la fois à leader Luxembourg. des satellites Du fair-play et des<br />
astéroïdes, animalier. Tenir on n’est en échec pas une à l’abri équipe que de le onze premier co<br />
qs consulat bleus en sur s’appuyant Mars soit sur luxembourgeois.<br />
un immense vivier de 3<br />
2.000 lions rouges licenciés est franche<br />
mCertains déséquilibres ne semblent plus<br />
ent aussi inéquitable. insurmontables Les qu’avant. grandes marques Le fair-play de<br />
shampooing se contourne ont d’autant menacé plus de stopper qu’il devient le sponsori une<br />
ng notion des de bleus plus et en le plus site abstraite. du Gorafi Alors a failli soyons sa<br />
uter. désinvoltes, Cet épisode n’ayons des éliminatoires peur de rien de et la rêvons coupe<br />
plus du grand. monde football a d’ailleurs attiré tous<br />
les<br />
regards.<br />
Et battons-nous. Oui, comme des lions.<br />
FABIEN AMORETTI<br />
Managing Editor<br />
@fabienamoretti<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
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6<br />
#Sommaire<br />
#BUSINESS<br />
Le marketing face à de nouvelles réalités 6-8<br />
L’innovation architecturale<br />
à travers le monde 10-11<br />
Phygitale, la banque de demain ? 12-13<br />
Financial leadership…in tech times! 14-15<br />
La startup qui bouscule l’industrie du paiement<br />
depuis le Grand-Duché de Luxembourg 16-17<br />
Opinions 18, 20<br />
Il faut sauver le soldat RH 22<br />
Les futurs talents européens s’affrontent<br />
du Luxembourg à la bourse de Paris 24<br />
Un management agile pour opérer<br />
sa transformation culturelle 26, 28<br />
Gender Equality in Luxembourg 29<br />
#ENTERTAINMENT<br />
«Il faut faire confiance à la création» 30-33<br />
Sport et Business au Luxembourg 34-35<br />
Quoi offrir comme cadeau d’entreprise ?<br />
Osez l’originalité ! 36<br />
Le Gin parfait by House of Taste 37<br />
Vers un retour en grâce des véhicules<br />
essence ? 38-39<br />
#ART<br />
TOP des films les plus sanglants 40-41<br />
Gaming : L’esport, un secteur en plein<br />
essort avec l’emergence de nouvelles<br />
professions 42-43<br />
Diekirch, entre tradition et modernité 44-45<br />
Faciliter ses premiers jours à la crèche 46<br />
Du musée au secteur privé :<br />
la migration des œuvres d’Art 48-49<br />
Art, bloody Art 50-53<br />
#SCIENCE<br />
Blood in numbers 54<br />
Ils ont misé sur l’hémoglobine 56<br />
Au service du sang 58-59<br />
La recherche garde le sang-froid 60-61<br />
The Origins of Circular Economy<br />
with Dr. Stahel 62-64<br />
New Space Investments<br />
for New Space Activities 66-67<br />
#TECHNOLOGY<br />
Act In Space : «Une vraie dynamique»<br />
au Luxembourg 68-70<br />
Home innovation: breaking the habit 72-73<br />
EBRC, Cap sur l’Europe 74-75<br />
Women In Digital Empowerment :<br />
Le digital, un outil au service des femmes 76-77<br />
#FoodTech : à quelques clics<br />
de la fourchette 78<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
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2018<br />
Best Workplaces
8<br />
#Business | Advertising<br />
LE MARKETING FACE<br />
À DE NOUVELLES RÉALITÉS<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
Que vous soyez dans votre salon devant votre écran incurvé 160cm, ou que vous soyez<br />
plongé dans votre smartphone à surfer sur les réseaux sociaux, en plein binge watching<br />
de vidéos sur YouTube, la publicité fait partie de votre quotidien. Toujours plus créatifs,<br />
les annonceurs sont également friands de nouvelles technologies qui en plus d’intriguer<br />
le consommateur, l’engagent et lui permettent de vivre de nouvelles expériences<br />
(digitales). Les réalités virtuelle et augmentée, désormais rodées et démocratisées,<br />
se rapprochent du plateau de productivité imaginé par Gartner dans son Cycle du Hype.<br />
La généralisation de leur utilisation au quotidien n’est qu’une question de mois.<br />
Des technologies sur le point de révolutionner<br />
des dizaines d’industries<br />
Comme l’explique Christophe Hermanns, le CEO<br />
de Vigo Universal, de passage au Luxembourg<br />
en juin dernier, nous parlions déjà de Réalité<br />
Augmentée en 1962. Elle n’a cependant été<br />
mise sur le devant de la scène qu’en 2015<br />
avec l’utilisation accrue du smartphone, mais<br />
surtout avec le phénomène – éphémère, certes,<br />
mais efficace – Pokémon Go. Les capteurs,<br />
gyroscope, et autres composantes digitales<br />
de nos smartphones permettent aujourd’hui<br />
de capter et d’analyser une image, et surtout,<br />
de sublimer son environnement.<br />
La Réalité Virtuelle a quant à elle été popularisée<br />
par la saga Matrix, avec des personnages plongés<br />
dans un univers complètement synthétique.<br />
«Cela se fait avec un casque, et donne une<br />
vision différente du monde. Beaucoup de<br />
sociétés développent des logiciels destinés au<br />
monde de la finance, de la formation, mais pour<br />
remonter aux origines de la réalité virtuelle<br />
il faut revenir à 1787 avec des projections<br />
permettant de créer un univers virtuel» précise<br />
le spécialiste des nouvelles technologies. Cette<br />
innovation est déjà utilisée dans le domaine<br />
médical afin de soigner certaines phobies, elle<br />
permet également de créer des applications,<br />
sources de nouvelles expériences pour clients<br />
et partenaires.<br />
Enfin, la Mixed Reality présente un avantage par<br />
rapport à la réalité virtuelle : il s’agit du fait que<br />
l’on puisse continuer à interagir avec le monde<br />
qui nous entoure.<br />
«Il s’agit là de la technologie la plus avancée<br />
et évoluée. Les caméras de votre casque,<br />
lunettes, ou plus tard lentilles, mesurent tout<br />
l’environnement qui vous entoure. Cette<br />
technologie est remarquable notamment pour<br />
le secteur de la formation» a-t-il ajouté.<br />
Attirer, engager et… convertir ?<br />
La publicité mobile rapporte d’ores et déjà<br />
très gros, notamment à Facebook qui a<br />
annoncé lors de ses résultats trimestriels en<br />
juillet dernier que celle-ci représentait 87%<br />
des revenus publicitaires du géant du web<br />
américain représentant ainsi un chiffre d’affaire<br />
de 7,97 milliards de dollars. Le réseau social a<br />
également annoncé investir dans la réalité<br />
augmentée, après le rachat de la startup<br />
allemande Fayteq. De là à mixer publicité<br />
mobile et réalité augmentée il n’y a qu’un<br />
pas... Il y a quelques semaines, c’est la startup<br />
californienne Immersv qui annonçait avoir levé<br />
10,5 millions de dollars, pour le développement<br />
de sa plate-forme permettant d’intégrer les<br />
publicitaires immersives dans différents types<br />
de contenus, grâce notamment à des casques<br />
de réalité virtuelle et des vidéos à 360°.<br />
En effet, ces nouvelles technologies attirent<br />
tous les annonceurs, et ce depuis plusieurs mois,<br />
voire plusieurs années. Samsung a mis en scène<br />
au début de l’année une autruche affublée d’un<br />
casque de réalité virtuelle, découvrant ainsi<br />
un nouveau monde. Une expérience unique<br />
orchestrée par Leo Burnett-Chicago, mais<br />
également un buzz planétaire.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Business | Advertising<br />
9<br />
Chez Heineken, on ne manque pas de créativité, comme le<br />
prouvent les nombreuses campagnes à succès ces dernières<br />
années («Open Your World», #SupportYourBar, etc). Il est alors<br />
logique que dès 2014, le groupe néerlandais se lance dans la<br />
réalité augmentée. A l’aide d’un smartphone et d’une application,<br />
les utilisateurs peuvent découvrir une vidéo promotionnelle<br />
«se cachant dans leur bouteille de bière».<br />
A Manhattan, grâce à un écran géant en vitrine, les passants<br />
ont pu essayer une collection de vêtements et chaussures<br />
Timberland. Avec sa cabine d’essayage en pleine rue, la marque<br />
américaine joue à fond la carte du phygital, en équipant plus<br />
tard ses produits d’une puce NFC intégrée dans les étiquettes<br />
et permettant aux clients qui franchissent le pas et passent la<br />
porte d’entrée du magasin, de scanner ses envies et de créer sa<br />
«wishlist» en quelques secondes.<br />
© 2016 Dirac Research AB. All rights reserved.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
10<br />
#Business | Advertising<br />
© Julien Duhem<br />
Le secteur de l’immobilier est l’un des grands gagnants<br />
avec la démocratisation des technologies des réalités<br />
virtuelle et augmentée, permettant ainsi aux promoteurs<br />
ou agences de présenter leurs projets, avant même que<br />
ceux-ci ne sortent de terre. L’agence Groupe GET, active<br />
dans la Grande-Région, a notamment piloté pour Plurial<br />
Novilia, une campagne basée sur la réalité virtuelle pour<br />
promouvoir la commercialisation d’un éco-quartier à Reims,<br />
nommé «Remavert». La visite virtuelle était alors possible<br />
sur le stand de l’agence immobilière, à la bulle de vente, et<br />
auparavant sur son site internet. Comme l’explique Thierry<br />
Ehrhardt, le directeur du Groupe GET, «le but de ces projets<br />
est de permettre à un prospect de modéliser et de visiter<br />
le lieu dans les moindres détails et donc de le convaincre<br />
de passer à l’acte d’achat. Actuellement, cela fonctionne<br />
surtout pour le marché du neuf, car la visite est souvent<br />
impossible au moment de l’achat. Cela se fait également<br />
pour l’immobilier de luxe du type maison secondaire loin<br />
de sa résidence principale, la visite virtuelle permet alors<br />
l’achat à distance d’une propriété». Pour le spécialiste du<br />
marketing, il s’agit d’une tendance qui va s’installer sur le<br />
long terme car la visualisation d’un projet est cruciale dans<br />
l’acte d’achat : «Nous pensons qu’il s’agit d’une innovation<br />
qui va devenir obligatoire, surtout pour le marché du neuf,<br />
l’immobilier étant souvent ‘‘l’achat d’une vie’’».<br />
Les marques automobiles et concessions profitent<br />
également de cette technologie de réalité virtuelle pour<br />
promouvoir leurs nouveaux véhicules et permettent de<br />
découvrir le bolide de manière plus vraie que nature. C’est<br />
le cas du Groupe Rodenbourg, qui présente ainsi depuis<br />
quelques mois son nouveau SUV à succès élu voiture de<br />
l’année <strong>2017</strong>, le Peugeot 3008, en concession mais surtout<br />
lors d’événements. Comme le souligne sa responsable<br />
marketing Anastassia Billard, «il s’agit d’une expérience<br />
de conduite en réalité virtuelle grâce aux casques Oculus<br />
Rift, que nous utilisons en démonstration commerciale».<br />
C’est également une nouvelle manière de séduire certains<br />
consommateurs, clairement orientées digital et innovation.<br />
La marque au Lion n’en est pas à son coup d’essai, avec<br />
l’arrivée de tels casques dès le Mondial de l’Automobile<br />
de Paris en 2014. «Un moyen ludique et original de<br />
communiquer sur nos services innovants» rappelait alors<br />
Gaël Colin, responsable marketing et ventes de la division<br />
véhicules connectés chez PSA. Et plus récemment, la<br />
marque française a misé sur Sébastien Loeb, avec une<br />
caméra embarquée dans son véhicule en plein Paris-Dakar.<br />
Cette dernière campagne de promotion a récolté plus d’un<br />
million et demi de vues sur la plateforme YouTube.<br />
Alors, simples outils de communication ou véritables<br />
leviers ? Ces innovations technologiques ravissent à la fois<br />
les marketers ainsi que les consommateurs qui veulent<br />
bien jouer le jeu. Côté annonceur, le constat est rempli<br />
lorsque l’on arrive à développer de nouvelles habitudes<br />
de consommateur, capte facilement son attention, et<br />
poli également son image de marque. Le consommateur<br />
peut quant à lui bénéficier d’un service continu et<br />
pourra découvrir des nouveaux produits de manière nonintrusive.<br />
Une technologie win-win !<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
12 #Business | RealEstate<br />
L’INNOVATION ARCHITECTURALE<br />
À TRAVERS LE MONDE<br />
PAR BENJAMIN GARNIER<br />
PASSERELLE SOUS LE PONT ADOLPHE<br />
Luxembourg-Ville<br />
Le Grand-Duché se dote de la première piste suspendue sous<br />
un pont, piste cyclable pouvant supporter un millier de cyclistes<br />
par jour à partir de ce mois de septembre.<br />
NOUVEAU QG D’APPLE UK<br />
Londres, Royaume-Uni<br />
Ou comment faire du neuf avec du vieux. C’est ainsi que seront<br />
érigés les bâtiments «new look» d’Apple autour de la Battersea<br />
Factory, une usine désaffectée depuis 1983 pourtant mythique<br />
à Londres. C’est en effet celle qui servit pour la pochette de<br />
l’album «Animals» des Pink Floyd.<br />
KOLOS DATA CENTER<br />
Norvège<br />
Le plus grand data center du monde, de la taille de 84 terrains<br />
de football, sera situé au creux d’un fjord au nord de la Norvège,<br />
dans une des régions avec le plus haut taux de chômage du<br />
pays. Niveau design, sa forme imitera celle du mouvement d’un<br />
glacier.<br />
LA CITÉS DES SCIENCES<br />
Rome, Italie<br />
Construit sur un ancien terrain militaire, ce complexe fait<br />
d’habitations, d’espaces commerciaux et d’une cité des sciences<br />
mettra en avant les énergies renouvelables et la végétation en<br />
créant un «écosystème urbain autosuffisant» en plein cœur de<br />
la capitale italienne.<br />
LA (NOUVELLE) TOUR LA PLUS HAUTE DU MONDE<br />
Djedda, Arabie Saoudite<br />
L’orgueil des autorités de Ryiad envers leurs voisins émiratis les<br />
a poussé à développer cette tour gigantesque, tournée vers la<br />
Mer Rouge, d’une hauteur de 1 000 mètres, soit 200 environ<br />
de plus que l’actuel plus gratte-ciel situé à Dubaï.
#Business | RealEstate<br />
13<br />
LA RAIE MANTA<br />
Séoul, Corée du Sud<br />
Construire avec la nature. Voilà l’objectif de ce projet de<br />
terminal pour ferry flottant qui redessinera complètement les<br />
berges de la rivière Han et du parc Yeouido afin que la nature<br />
reprenne progressivement ses droits sur le béton urbain.<br />
LE BROOKLYN BRIDGE PARK<br />
New York, USA<br />
Le projet new-yorkais le plus ambitieux depuis Central Park.<br />
L’ambition est de transformer les longs quais maritimes sans vie<br />
en des lieux de loisirs verdoyants avec une des vues les plus<br />
prisées de New York.<br />
LE MUSÉE DE DEMAIN<br />
Rio, Brésil<br />
Couronné du Mipim Award <strong>2017</strong> du meilleur projet écologique,<br />
ce musée inauguré en 2015 est une invitation à un voyage peu<br />
conventionnel : au sein d’une architecture futuriste, le visiteur<br />
retrace l’histoire de l’univers depuis sa création jusqu’à ce que<br />
sera l’avenir de l’humanité.<br />
LES PROJETS EDEN<br />
Australie & Nouvelle Zélande<br />
Des forêts tropicales indoors à la place de terrains désœuvrées<br />
afin de sensibiliser aux questions environnementales et d’attirer<br />
le plus grand nombre de personnes, tels sont les projets d’Eden<br />
qui prendront place à Christchurch (NZ) et Hobart (Australie).<br />
MASHAMBAS TOWER<br />
Afrique subsaharienne<br />
Vainqueur de la <strong>2017</strong> Skyscraper Competition , ce projet de<br />
gratte-ciel permettra aux populations locales de disposer d’un<br />
bâtiment modulable conçu comme centre d’éducation et lieu<br />
de commerce pour la communauté agricole aux alentours. Ou<br />
comment accélérer la révolution verte dans les pays les plus<br />
défavorisés.
14<br />
#Business | Banking<br />
PHYGITALE,<br />
LA BANQUE<br />
DE DEMAIN ?<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
Le digital a nécessairement amené une nouvelle approche<br />
des clients vis-à-vis des banques. Et inversement.<br />
Qu’il s’agisse de services proposés par les startups<br />
FinTech, ou les innovations apportées par les banques<br />
dites traditionnelles, ce sont désormais les clients<br />
qui contrôlent leurs relations avec les institutions<br />
financières. Applications, sites web permettant aux<br />
visiteurs une grande autonomie dans leurs actions, mais<br />
également banque drive-in, voire même robots qui vous<br />
accueillent dans votre nouvel espace bancaire, l’avenir<br />
de la banque se dessine et semble plus phygital que<br />
jamais.<br />
Le numérique complète désormais le mode de fonctionnement<br />
traditionnel qui reposait sur un maillage géographique<br />
d’agences bancaires aux quatre coins du Luxembourg et<br />
même en Europe. Mais l’agence bancaire reste un point de<br />
contact nécessaire pour la clientèle, et notamment pour les<br />
générations les plus anciennes. Les agences se réinventent<br />
tout de même, en proposant des espaces mêlant outils digitaux,<br />
un accompagnement et des conseils prodigués par des humains…<br />
ou parfois des robots !<br />
A mi-chemin entre flexibilité et conseil<br />
En mars dernier, la Banque Internationale à Luxembourg a<br />
inauguré sa nouvelle agence de Dudelange. Celle-ci incarne la<br />
vision du futur de cette banque et combine digital et accueil<br />
physique : en phase avec les attentes de sa clientèle, de<br />
plus en plus connectée et utilisatrice de services digitaux, la<br />
banque donne ainsi une nouvelle dimension à l’accueil et à<br />
l’accompagnement de ses clients. On y retrouve un espace «selfbanking»<br />
accessible 24h/24 et 7j/7 pour réaliser les opérations<br />
cash. L’espace «online» est quant à lui équipé de tablettes et<br />
PC, et permet aux conseillers spécialisés de se concentrer sur<br />
un accompagnement personnalisé des clients, particuliers et<br />
entreprises. Comme l’explique Pierre-Olivier Rotheval, Head of<br />
Marketing & Innovation, Banque Internationale à Luxembourg,<br />
les clients ne cherchent pas nécessairement le tout-digital,<br />
mais exigent d’avoir le choix. «Le digital est perçu comme le<br />
canal favori pour les opérations courantes, mais nos clients<br />
restent attachés à la relation avec leur banquier pour certains<br />
moments-clés comme l’achat d’un bien immobilier ou la création<br />
d’une entreprise.<br />
Digital et dialogue ne s’excluent pas l’un l’autre. Le digital peut<br />
aussi être un facilitateur de la relation, via des canaux comme<br />
le chat ou la vidéo». C’est d’ailleurs en avril que les agences<br />
BIL ont déployé le système de signature électronique Sign’IT<br />
de Fujitsu pour toutes les opérations de caisse, conjuguant<br />
ainsi efficacité et amélioration du service rendu aux clients.<br />
Un exemple de plus en faveur du phygital.<br />
«Les clients sont beaucoup plus proches de nous et<br />
recherchent avant tout une expérience client efficace et<br />
optimale, quand ils veulent et où ils veulent. Auparavant, le<br />
monde de la finance contrôlait les relations clients, aujourd’hui,<br />
c’est l’inverse» explique Michael Allen, le fondateur d’allen<br />
international du groupe Accenture, qui distingue trois types<br />
de personnes depuis l’arrivée du digital : «Premièrement, le<br />
nomade qui est toujours prêt à essayer de nouveaux modèles<br />
et prestations. Deuxièmement, le chasseur, qui lui recherche<br />
sans cesse la meilleure offre au meilleur prix. Troisièmement,<br />
on retrouve les consommateurs à la recherche d’une qualité<br />
supérieure, très informés sur les offres digitales».<br />
La qualité supérieure et valeur ajoutée dont parle le<br />
spécialiste de l’expérience client réside dans le conseil,<br />
mais également dans la nécessité de créer une relation<br />
de confiance, comme le souligne, Laurent Meiers, Head<br />
of Marketing, Bank Degroof Petercam Luxembourg :<br />
«La confiance et la sécurité sont essentielles dans une relation<br />
bancaire. C’est là, dans la manière dont elle offrira à l’avenir<br />
ses services de gestion de fortune, que le Luxembourg a une<br />
carte à jouer». Dans la banque privée, l’engagement et la<br />
sublimation de l’expérience client passe alors par la proximité<br />
avec les clients : «Contrairement à la majorité des banques<br />
qui aujourd’hui poussent de plus en plus à dématérialiser<br />
le chargé de clientèle tout en forçant leurs clients à passer<br />
par un site ou une plate-forme transactionnelle, dans la<br />
Banque Privée, nous continuons à privilégier un interlocuteur<br />
physique plutôt qu’un écran d’ordinateur».<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Business | Banking<br />
15<br />
L’intelligence artificielle au cœur de la banque du futur ?<br />
Depuis quelques années, nous voyons également se développer les robo-advisors dans l’industrie de la gestion de patrimoine et<br />
de fonds notamment, mais de véritables robots ont également déjà fait leur entrée dans les banques, notamment Pepper, robot<br />
humanoïde développé par la Aldebaran qui a été par la suite rachetée par SoftBank Robotics. En effet, dès 2015, Pepper est utilisé<br />
au Japon, dans les agences des d’une des trois mégabanques du pays, Mizuho. Le but ? Révolutionner la façon de proposer ses<br />
services et offrir une nouvelle expérience digitale à ses clients. Dans cette même veine, l’intelligence artificielle et les chatbots<br />
séduisent également les institutions bancaires.<br />
En avril dernier, le Crédit Mutuel a annoncé le déploiement d’IBM Watson :<br />
le logiciel d’intelligence artificielle joue désormais un rôle d’assistant<br />
virtuel, afin de soutenir les quelques 20 000 chargés de clientèle du<br />
groupe dans le traitement de leurs emails notamment. En Asie et plus<br />
précisément à Singapour, c’est dès 2014 que DBS Bank opte pour<br />
IBM et son outil Watson. Engagée dans la transformation digitale dès<br />
ses premières heures, la banque fait figure de pionnier et mêle<br />
innovation et expérience client depuis déjà de nombreuses<br />
années. Et l’an passé, Royal Bank of Scotland et NatWest ont<br />
opté pour le chatbot Luvo, utilisant cette même technologie<br />
développée par le géant IT américain, avec un but similaire :<br />
assister et faciliter le quotidien des employés de la banque écossaise.<br />
Jane Howard, Managing Director, Customer Distribution, RBS, ajoute :<br />
«Luvo permet de libérer du temps pour les conseils lorsqu’il s’agit de<br />
tâches simples, leur donnant la possibilité de répondre aux demandes<br />
plus complexes des clients».<br />
L’arrivée de ces nouvelles technologies et leur intérêt pour les banques<br />
a notamment été confirmé dans une étude «Vision Technologique»<br />
réalisée par Accenture. Parmi les experts du secteur de 31 pays<br />
interrogés, plus de trois quarts des banquiers pensent que l’IA ouvrira<br />
la voie à des interfaces utilisateurs simplifiées qui contribueront ainsi<br />
à créer une expérience client plus humaine. Puis, 76% prévoient<br />
que, dans les trois prochaines années, les banques déploieront<br />
l’intelligence artificielle comme principale méthode d’intéraction<br />
client. «Les outils d’IA peuvent aider les banques à identifier les<br />
préférences des clients et donner à leurs équipes les moyens de<br />
réagir en s’appuyant sur ces connaissances et sur l’intelligence<br />
émotionnelle. Cela est essentiel pour renforcer la relation<br />
avec les clients» explique Philippe Vidal, Responsable du<br />
secteur bancaire chez Accenture.<br />
Reste alors à rassurer les employés des banques : ils ne vont<br />
pas nécessairement perdre leur emploi au profit de robots.<br />
Les métiers sont clairement en passe d’être redéfinis, se<br />
tournant davantage vers le conseil et l’accompagnement<br />
et moins vers l’accueil et les tâches opérationnelles ou<br />
administratives. Dans cette même étude, Accenture démontre<br />
que 87% des clients souhaitent une expérience client phygitale<br />
et 67% sont prêts à partager leurs données aux banques pour<br />
mieux personnaliser les offres. Une chose est sûre, la banque<br />
traditionnelle n’est pas prête d’être totalement remplacée<br />
par des banques en ligne. Pour preuve, ces dernières ont<br />
enregistré plus de 80 millions d’euros de pertes en 2016<br />
en France…<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
16<br />
#Business | FinTech<br />
FINANCIAL LEADERSHIP<br />
…IN TECH TIMES!<br />
BY ALEXANDRE KEILMANN<br />
Luxembourg is known all over the world for its financial<br />
sector, mostly for being the largest European fund<br />
domicile and the second largest fund center in the world<br />
after the US. The country is also the host for one of the<br />
largest numbers of international banks, listed the first<br />
ever green bond to enter the market and more recently<br />
launched LGX, the world’s leading platform dedicated<br />
exclusively to securities that are 100% green, social<br />
or sustainable. Over the last fifteen years, the country<br />
also has seen the birth and development of hundreds of<br />
ICT companies and tech startups. Inevitably, these two<br />
domains of expertise mixed and merged to witness the<br />
rise of Financial Technologies, or FinTechs, which have<br />
now been transformed into more specific terms such as<br />
InsurTech, FundTech or RegTech. The list goes on and<br />
resulted in the creation of a dynamic ecosystem.<br />
© Shutterstock - SFIO CRACHO<br />
Banks, startups, associations, regulators and the government<br />
of Luxembourg, notably through the Digital Lëtzbuerg or the<br />
Infrachain initiatives, are investing and moving towards the same<br />
direction with the goal of boosting innovation in the finance<br />
sector. In late June, Minister of Finance Pierre Gramegna, along<br />
with Nicolas Mackel (CEO of Luxembourg For Finance) and Nasir<br />
Zubairi (CEO of the Luxembourg House of FinTech), promoted<br />
Luxembourg as a FinTech nation in California and stated: «I’m<br />
happy to see that our country is recognized by the Silicon Valley<br />
startups as a top-notch financial center and European FinTech<br />
hub».<br />
Treasury + Tech<br />
«Behind the scene, evolution brings more performance and<br />
capabilities» explains François Masquelier, President of ATEL,<br />
Senior Vice President & Head of Treasury and Enterprise Risk<br />
Management, RTL Group. As a matter of fact, treasurers are<br />
facing all of these evolutions and must take the best out of them<br />
and understand how to use them to better focus on their added<br />
value. «Recipients of all the cash flows of their organizations,<br />
they are particularly well-placed to witness those changes. The<br />
major challenge is to find his way in this jungle of new solutions<br />
and FinTech companies. IT standards are still missing, on<br />
e-payments, for example. It is also to convince top management<br />
of the accuracy and reliability of proposed solutions. Eventually,<br />
IT evolution offers opportunities but requires also some IT<br />
knowledge and resources for implementation» he adds.<br />
The transformation of insurance<br />
When it comes to digital and innovation, OneLife is probably one<br />
of the most active players in the life insurance sector, working<br />
with several startups to develop InsurTech and RegTech solutions.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
The company is currently working on integrating the digital<br />
signature, a must-needed step to reach its digital objective. Since<br />
2016, this life-assurance specialist has repeatedly performed<br />
digital feats to deliver genuine added value to its partners but<br />
also to its staff in-house. Marc Stevens, its CEO, explains: «The<br />
move towards digital technology is one of our three priorities for<br />
<strong>2017</strong>. What is at stake, though, is not just technology, but human<br />
beings». According to Christophe Regnault, Digital Marketing<br />
Manager, «OneLife positions itself as a genuine digital-technology<br />
leader in the radically-changing life-assurance profession».<br />
From physical to digital payments<br />
Ghela Boskovich is the Head of FinTech and RegTech Partnerships,<br />
Startupbootcamp Fintech. She shared her expertise and vision<br />
during ICT Spring <strong>2017</strong>: «Why are we so attached to the payments<br />
systems that are currently in place? We have to innovate and<br />
to stand out of the legacy system». According to her, there<br />
are diverse perspectives like taking inspiration from emerging<br />
markets or e-commerce giants: «Apps like AliPay combine perfect<br />
integration with commerce, social and… payments. Diversity<br />
matters and we challenge every institution to make a change<br />
and not to be only based on legacy».<br />
Local mobile payments player Digicash Payments lately met with<br />
success and recently joined forces with Payconiq to establish<br />
a Benelux-wide presence of the mobile payments initiative.<br />
«DIGICASH continues to prove that FinTech partnerships are well<br />
and truly a reality today and that Luxembourg’s retail banking<br />
sector is one of the most innovative in Europe» highlighted<br />
Raoul Mulheims, CEO of Digicash. On the partnership with ING,<br />
he added, with Frédéric Kieffer, Head of Retail Banking at ING<br />
Luxembourg: «We are offering ING customers a cardless payment<br />
solution, which is truly innovative, easy to use, 100% secure and<br />
<strong>complet</strong>ely free».
#Business | FinTech<br />
17<br />
Bringing banks closer to their customers<br />
Just like ING, other banks from Luxembourg have been using the<br />
Digicash Payments app, namely BIL, BGL BNP Paribas and BCEE.<br />
Aiming at creating new experiences and allowing users to find<br />
and manage their banking information at anytime, anywhere,<br />
using any device, digital has already redefined the customer<br />
relation.<br />
According to Quentin Vercauteren-Drubbel, Head of Wealth<br />
Management at KBL European Private Bankers, bringing digital<br />
and innovation doesn’t mean replacing Humans, and rather<br />
places emphasis on human relations. Yet, bringing new tools will<br />
definitely help the customer. «Digitalization should bring more<br />
added value to clients, either in their relationship with their<br />
bank/banker, or in the quality of service they will get from their<br />
bank/banker» stated Pierre Etienne, Head of the ABBL’s Private<br />
Banking Group Luxembourg.<br />
The funds industry benefits from the blockchain technology<br />
In order to answer the funds industry challenges – reducing costs<br />
in an environment of downward pressure on fund fees, dealing<br />
with new regulations and entering the digital era – FundsDLT,<br />
based in Luxembourg, aims at improving efficiency in the fund<br />
order processing, by using distributed ledger technology and<br />
smart contracts. With blockchain, it offers transparency and a<br />
high level of efficiency through the automation of processes.<br />
The first ever funds transaction using blockchain was actually<br />
<strong>complet</strong>ed using the FundsDLT app, which was developed by<br />
Fundsquare, InTech and KPMG Luxembourg. Said Fihri (KPMG)<br />
explained: «It is really exciting to be part of such a tremendous<br />
step forward. We not only replicated trades in the blockchain;<br />
we moved real cash and invested in a real fund. This successful<br />
prototype could eventually be used in different configurations:<br />
distributors, IFA, robo-advisors and D2C». According to Olivier<br />
Portenseigne, Managing Director of Fundsquare, this first success<br />
was the first step in building the necessary trust, showing that<br />
blockchain can actually answer the current needs of the asset<br />
management industry in terms of operational efficiency and<br />
digitalization.<br />
Financial leaders to focus on innovation next November<br />
In the digital age, how has evolved the financial sector and<br />
how companies are keeping or creating their leadership? What<br />
future is to expect for the Luxembourg’s financial sector and<br />
how to comply with the new standards in terms of technology,<br />
regulations, human’s experience? Jean-Marc Gales, CEO of<br />
Lotus Cars, and François Masquelier – a former laureate of the<br />
Outstanding Contribution to Luxembourg Financial Place award<br />
in 2015 – have already confirmed their participation to this<br />
remodeled Luxembourg Finance Innovation Summit, which will<br />
bring together 250 professionals from the finance and banking<br />
sectors in Luxembourg, on November 30th. The event will also<br />
recognize and reward the best local initiatives and solutions<br />
through the Luxembourg Finance Awards.<br />
h2a .lu<br />
Pour toute information<br />
ou prise de rendez-vous,<br />
contactez-nous :<br />
14, rue Erasme<br />
L-1468 Luxembourg<br />
T. : +352 42 39 39 330<br />
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de votre entreprise.<br />
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<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
En partenariat avec : 1535°, ADEM, Chambre des Métiers, guichet.lu, ITM, IPIL, Luxinnovation, MCAC, nyuko, Technoport,<br />
Ministère de la Santé, Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative - CFUE
18<br />
#Business | FinTech<br />
LA STARTUP QUI<br />
BOUSCULE L’INDUSTRIE<br />
DU PAIEMENT DEPUIS<br />
LE GRAND-DUCHÉ DE<br />
LUXEMBOURG PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
Dans une période qui voit les achats en ligne exploser<br />
et les moyens de paiement se multiplier, voire se<br />
digitaliser, la startup luxembourgeoise EMP Corp, fondée<br />
en 2013, fait figure de leader et d’exemple à suivre en<br />
matière de FinTech. Rencontre avec Hervé Arnould,<br />
CFO et cofondateur, et Henri Riou, Product Manager,<br />
pour revenir sur la création des alternatives de paiement<br />
proposées ainsi que sur les futurs projets d’une jeune<br />
pousse multiculturelle et multigénérationnelle, qui séduit<br />
de plus en plus d’acteurs aux quatre coins du monde.<br />
«L’idée, derrière la création d’EMP Corp, est de rassembler toutes<br />
les solutions de paiements pour nos partenaires B2C, pour les<br />
clients adhérents ou pour les salariés» débute Henri Riou qui a<br />
rejoint l’aventure EMP Corp il y a maintenant près de 2 ans. Il fut<br />
l’un des premiers salariés à rejoindre la jeune startup fondée en<br />
2013 par Hervé Arnould et son associé Gilles Moro, après s’être<br />
laissé séduire par le projet ambitieux d’EMP Corp, alors qu’il<br />
est l’un des pionniers de la carte bancaire prépayée en France.<br />
«Nous conservons cet esprit startup et sommes en mesure de<br />
créer des solutions qui répondent totalement aux demandes<br />
sur-mesure de nos clients. Parmi nos 27 collaborateurs, près<br />
de deux tiers sont des jeunes diplômés qui sont la force vive<br />
de la société. Ils connaissent les tendances. Ce mélange de<br />
générations nous permet alors de concevoir, puis de promouvoir<br />
intelligemment les solutions proposées<br />
par EMP Corp» continue Hervé<br />
Arnould. Il poursuit : «De plus, nous<br />
évoluons dans un environnement<br />
international, avec 8 nationalités<br />
différentes, et échangeons en<br />
permanence. C’est une véritable<br />
richesse. Le circuit décisionnel est<br />
court, par définition, et l’écosystème<br />
luxembourgeois est connu pour être<br />
favorable à l’innovation et donc au<br />
développement de la FinTech».<br />
Des alternatives de paiement pour plus de flexibilité<br />
Aujourd’hui EMP Corp offre deux solutions de paiement aux<br />
professionnels mais également aux particuliers, avec l’arrivée<br />
toute récente d’une carte bancaire dématérialisée, disponible<br />
depuis ce mois de septembre. Le co-fondateur explique alors que<br />
l’offre d’EMP Corp s’est construite étape par étape : «L’aventure<br />
a débuté avec une solution d’acquisition de paiement, nommée<br />
Epro, avec des cartes classiques – VISA, Mastercard, etc – à<br />
destination des sites marchands. Ce monitoring des transactions<br />
permet d’améliorer les taux d’acceptation et de capture, pour<br />
réduire également les échecs de transaction. Il s’agit de notre core<br />
business». Hervé Arnould et ses associés s’intéressent alors aux<br />
autres moyens de paiement qui permettent de satisfaire le plus<br />
grand nombre de clients et d’élargir le champ des marchands.<br />
Il explique : «Les habitudes de paiement sont assez tenaces.<br />
Certains n’utiliseront que leur Mastercard, d’autres n’entreront<br />
jamais leurs données bancaires sur un site d’e-commerce, etc».<br />
Ils travaillent donc au développement de moyens alternatifs et<br />
à la possibilité de proposer une carte prépayée, voire d’accepter<br />
des vouchers qui pourront être distribués en ligne ou de<br />
manière physique. «Nous avons construit une offre globale de<br />
moyens de paiement et avons choisi de ne laisser personne de<br />
côté. Cartes, solutions locales, etc. : il fallait agréger un maximum<br />
de solutions pour élargir la capacité du marché à capter de<br />
nouveaux clients».<br />
Comme l’expliquent Henri Riou et Hervé Arnould, après avoir<br />
lancé une offre grand public avec la carte CBlib, les comités<br />
d’entreprise, spécificité franco-française sont la nouvelle cible<br />
pour lancer une offre de carte prépayée. Les sociétés doivent<br />
dépenser une subvention qui a une vocation sociale, et offrent<br />
des chèques cadeaux qui sont désormais digitalisés grâce<br />
aux solutions d’EMP Corp. «Nous construisons un programme<br />
spécifique pour répondre aux exigences règlementaires de<br />
l’Urssaf et l’Acoss. L’argent est transposé sur une carte bancaire<br />
prépayée, qui peut être co-brandée ou en marque blanche»<br />
ajoute le Product Manager. Les commerciaux peuvent également<br />
bénéficier de cartes similaires, notamment utilisables lors de<br />
leurs déplacements professionnels, avec certaines restrictions,<br />
imposées par la règlementation, ou selon les désirs de la société.<br />
«Nous personnalisons les cartes selon les besoins des uns et des<br />
autres. Notre plateforme de gestion permet de répondre aux<br />
demandes spécifiques de chaque client». Pour résumer,<br />
EMP Corp, c’est une gamme complète de solutions, et un<br />
accompagnement personnalisé et sur-mesure.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Business | FinTech<br />
19<br />
Vers les cartes bancaires dématérialisées<br />
En plus de la volonté d’assoir ses différents produits déjà<br />
présents sur le marché (solutions d’acquisition de paiement,<br />
cartes prépayées), EMP Corp vient de lancer en septembre sa<br />
solution de cartes virtuelles. «Nous dématérialisons la carte<br />
bancaire physique sur le smartphone, et sommes parmi les<br />
pionniers dans l’ibanisation de celle-ci» expliquent les deux<br />
experts des paiements électroniques. Salaires, achats, retraits et<br />
virements : cette carte virtuelle n’est en aucun cas un produit<br />
bloqué. Ses principaux avantages sont un crédit immédiat sur la<br />
carte lorsque vous choisissez de la recharger, un IBAN nominatif<br />
ainsi qu’une carte nominative. Pour Hervé Arnould, «aujourd’hui,<br />
dans un environnement qui voit les règlementations se durcir,<br />
ouvrir un compte n’est plus un droit». EMP Corp propose dès<br />
lors une alternative de paiement destinée notamment aux<br />
personnes sous-bancarisées. «Nous avons opté pour un produit<br />
low-cost, sans être bas de gamme, en ne négligeant pas les<br />
fonctionnalités liées à une expérience client maximale telles que<br />
le système 3Dsecure, pour une acceptation maximale de tous les<br />
e-commerçants» ajoute Henri Riou.<br />
De l’aveu de Hervé Arnould, l’aventure EMP Corp est menée<br />
à marche forcée, mais avec beaucoup de convivialité et de<br />
collaboration autour des produits. les cofondateurs proposent<br />
également une nouvelle expérience utilisateur à leurs<br />
collaborateurs. Le résultat ? «Chacun s’est approprié nos cartes<br />
prépayées, et devient alors le meilleur des ambassadeurs»<br />
explique Hervé Arnould. En plus de séduire des clients B2B et<br />
B2C – EMP Corp affichait un chiffre d’affaire de 12 millions d’euros<br />
l’an passé et plus de 200 000 000 de volume de transactions<br />
traitées depuis fin 2013 – D’autres solutions de paiement sont<br />
en phase de projet et devraient fleurir dans les mois à venir dans<br />
les locaux du Lux Future Lab qui accueillent les équipes de EMP<br />
Corp. En effet, les co-fondateurs souhaitent bien poursuivre<br />
sur leur lancée, en étant toujours aussi proche d’un marché en<br />
constante évolution. «Ceci nous permet d’aborder notre métier en<br />
conformité avec la compliance, qui occupe un cinquième de notre<br />
effectif. L’objectif est aujourd’hui de passer d’agent à émetteur de<br />
monnaie électronique agréé» conclut Hervé Arnould. Un dossier<br />
est actuellement à l’étude à la CSSF. Une fois celui-ci validé,<br />
EMP Corp deviendra un établissement financier à part entière.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
20<br />
#Business | Opinions<br />
COMMENT LE DIGITAL AIDE-T-IL À<br />
LA TRANSFORMATION HUMAINE ET<br />
CULTURELLE DE L’ENTREPRISE ?<br />
L’innovation fait clairement partie de l’ADN de<br />
OneLife, spécialiste de l’assurance vie installée<br />
au Luxembourg depuis 25 ans. Depuis notre<br />
rebranding en 2016, nous avons multiplié<br />
les initiatives digitales pour apporter une<br />
véritable plus-value à nos partenaires ainsi<br />
qu’à nos collaborateurs en interne. OneLife<br />
a notamment organisé des « Digital Days », les 14 et 15 juin<br />
derniers, allant encore plus loin dans la conduite de changement<br />
et la transformation à l’ère du digital.<br />
Nous investissons de façon à combler les écarts de compréhension<br />
vis à vis du digital et de ce qu’il peut concrètement apporter<br />
dans le quotidien de chaque collaborateur. Nous avons amené<br />
les technologies à nos collaborateurs, plutôt que leur demander<br />
l’inverse. C’est autrement plus inclusif et surtout concret.<br />
Nos collaborateurs ont ainsi eu l’occasion lors de ces Digital Days<br />
de faire voler des drones, d’utiliser des imprimantes 3D, et de<br />
s’immerger dans des univers de réalité virtuelle et augmentée.<br />
Une conférence animée par C. Hermanns CEO Vigo Universal,<br />
nommé en mai <strong>2017</strong> par l’Echo parmi les dix belges qui vont<br />
changer le rapport homme/machine, a notamment permis<br />
de faire le point sur ce que les nouvelles technologies vont<br />
concrètement changer, notamment dans notre secteur.<br />
PAR MARC STEVENS,<br />
CEO, OneLife<br />
COMMENT INSUFFLER L’ESPRIT D’INNOVATION<br />
DANS LA CULTURE D’ENTREPRISE ?<br />
L’assurance des particuliers à Luxembourg<br />
doit s’adapter à des clients qui demandent<br />
toujours plus de personnalisation de leur<br />
relation d’assurance, un accès immédiat aux<br />
informations les concernant et la capacité de<br />
gérer eux-mêmes leur contrat. Consciente<br />
qu’on ne peut être crédible dans sa relation<br />
client qu’avec des employés eux-mêmes convaincus du bienfondé<br />
de la digitalisation, Baloise a décidé de capitaliser sur sa<br />
culture d’entreprise pour renforcer sa capacité d’innovation.<br />
L’expérience accumulée grâce aux multiples projets innovants<br />
menés ces dernières années, comme Game of Roads et plus<br />
récemment GoodDrive (la première assurance auto connectée<br />
du Luxembourg) ou Goodstart (la première assurance jeune<br />
locataire d’appartement 100% en ligne du Luxembourg), a révélé<br />
un appétit des équipes pour le travail en mode collaboratif<br />
(implication dans le projet, création de communauté interne de<br />
testeurs, appel à des experts externes, appathons…).<br />
Pour organiser cet élan, un processus d’idéation collaboratif a<br />
été initié via l’animation d’une communauté d’évangélistes de<br />
l’innovation, baptisés «innogélistes». Au nombre de 30, ces<br />
employés se sont proposés comme volontaires pour une mission<br />
de repérage de startups, de technologies potentiellement<br />
disruptives ou de tendances à potentiel commercial fort, le tout<br />
en parallèle de leur métier quotidien.<br />
PAR CÉDRIC ROCHET,<br />
Chief Innovation Officer, La Bâloise<br />
12 OCTOBER <strong>2017</strong><br />
AFTERNOON<br />
ARTIFICIAL<br />
INTELLIGENCE<br />
IoT<br />
LEGAL<br />
& REGTECH<br />
INSURTECHS<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
Info & contact: team@infinance.lu
Ministry of Economy<br />
of the Republic of Belarus
22<br />
#Business | Opinions<br />
LA FORMATION CONTINUE,<br />
POURQUOI?<br />
La formation continue est à considérer comme<br />
Chaque salarié peut, à un moment de sa vie, se<br />
un outil au service VOTRE de l’économie AVENIR du marché ENTRE du VOS MAINS trouver face à une volonté ou un besoin de<br />
travail et comme un soutien à la citoyenneté et<br />
changement dans sa situation personnelle ou<br />
au développement 224 Cours de l’Homme. du soir La formation<br />
Formations professionnelle.<br />
spécialisées<br />
continue est Evening une nécessité courses non / Abendkurse seulement<br />
pour favoriser Début la croissance : économique mais<br />
Ce changement peut être lié à une volonté<br />
• Diplôme d’Études Spécialisées Gestion de Patrimoine<br />
Automne <strong>2017</strong> : 18.09. - 03.10.17<br />
également pour soutenir le progrès social.<br />
Début : 17 octobre de <strong>2017</strong> découvrir un autre secteur d’activité ou<br />
Printemps 2018 : 15.02. - 28.02.18<br />
• Diplôme d’Études d’autres Spécialisées perspectives Risk Management d’évolution. L’employeur<br />
Le Luxembourg Lifelong Learning Center (LLLC) de la Chambre<br />
Début : 7 novembre <strong>2017</strong><br />
n’est cependant pas toujours en mesure de pouvoir répondre<br />
des salariés œuvre en ce sens en 170 proposant Séminaires une / offre Seminars variée / de Seminare • Diplôme d’Études Spécialisées Management et Développement<br />
favorablement (Coaching) des à ces Hommes attentes Début : 23 du octobre salarié. <strong>2017</strong><br />
formations.<br />
Tout au long de l’année<br />
• Certificat Contrôle Interne / Certified Internal Control<br />
Face à ce constat, des tandems employeur-salarié ont su<br />
Specialist (CICS) Début : 7 mars 2018<br />
Les cours du soir couvrent les domaines de l’informatique et de<br />
Formations universitaires entrevoir<br />
• Formation<br />
des<br />
pour<br />
opportunités<br />
Délégués à la Sécurité<br />
de<br />
et<br />
synergies<br />
à la Santé<br />
en prolongeant les<br />
la bureautique, de la comptabilité et du contrôle de gestion, de relations Tout au professionnelles long de l’année de manière différente au terme du<br />
l’économie et de la gestion, du droit, de la logistique, de l’action<br />
Plus d’infos sur :<br />
• Formation Droit Appliqué pour Salariés des Services Juridiques<br />
• Master Administration des Affaires, spécialité<br />
contrat de travail.<br />
commerciale www.LLLC.lu et des compétences Début : janvier 2018<br />
Administration sociales. Les des séminaires, Entreprises Début qui : septembre ont 2018<br />
lieu en journée, couvrent également • Master un Marketing large et pan Communication de spécialités. Un lien privilégié est d’ores et déjà existant entre ancien salarié<br />
des Entreprises<br />
Diplôme d’accès aux études<br />
Début : novembre <strong>2017</strong><br />
et ancien employeur qui permet de faciliter une collaboration sur<br />
Finalement, l’offre du LLLC<br />
• Master<br />
comprend<br />
Banque, Finance,<br />
des<br />
Assurance,<br />
formations<br />
parcours Fonds de nouvelles universitaires bases. Option Littéraire (DAEU-A)<br />
universitaires permettant aux participants et Gestion Privée d’obtenir Début : mi-octobre un diplôme <strong>2017</strong><br />
Début : octobre <strong>2017</strong><br />
dans des domaines tels que la finance, • Master Financial l’informatique, Analysis and la Strategy gestion, (English) Cette collaboration peut alors se concrétiser par la mise en place<br />
Start: spring 2019<br />
les ressources humaines, le marketing et la logistique. Elles sont de divers Certifications types de contrats tels que notamment des contrats<br />
• Master Gestion des Ressources Humaines et<br />
organisées en horaire aménagé afin En continu tout au long de l’année<br />
Relations de permettre du Travail Début aux : printemps personnes de prestataire de services, des contrats de sous-traitance ou<br />
2019<br />
de se former tout en travaillant.<br />
d’apporteur d’affaires.<br />
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(2 diplômes universitaires) Début : printemps 2019<br />
• Licence Sciences de Gestion Début : 2 octobre <strong>2017</strong><br />
• Licence Gestion Comptable, parcours Contrôle<br />
de Gestion Début : PAR février MICHÈLE 2019 PISANI,<br />
• Bachelor Informatique Conseiller de Début direction, : 2 octobre LLLC <strong>2017</strong><br />
• Bachelor en Sciences Sociales et Éducatives<br />
Début : septembre 2018<br />
• European Computer Driving Licence ECDL<br />
(English, Français, Deutsch)<br />
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PAR NADINE CAMBONIE,<br />
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LA SATISFACTION DES SALARIÉS,<br />
VECTEUR DE PERFORMANCE ?<br />
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Nowadays, being a good business analyst<br />
requires to master a wide skillset on technical,<br />
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attention to trainings since 2010. Today, our<br />
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Luxembourg a highly-qualitative training offer<br />
for business and functional analysts.<br />
This year, we went further with the implementation of a new<br />
initiative dedicated to business analysts to-be, at the beginning of<br />
their careers: the ‘escent Academy. In our premises, experienced<br />
trainers will provide intense training classroom sessions about<br />
business and functional analysis, testing, soft-skills, … A close<br />
follow up by senior consultants, happy to share their knowledge,<br />
will be continued on a regular basis throughout their first missions.<br />
This project illustrates our core value “individual qualities over<br />
individuals’ quantity”: we believe our people is our strength and<br />
help them achieving their goals. We therefore look forward to<br />
welcoming our new colleagues. Teamwork makes us constantly<br />
grow.<br />
PAR EVENCE GUINET-DANNONAY,<br />
Communication officer et HÉLÈNE LIEFFRIG,<br />
Recruitment consultant, ‘ESCENT<br />
UN DÉPART,<br />
UNE OPPORTUNITÉ ?<br />
De nombreuses enquêtes et études scientifiques<br />
ayant pour objectif d’établir un lien entre le<br />
bien-être au travail et la compétitivité des<br />
entreprises ont été réalisées lors des dernières<br />
décennies.<br />
Selon Alex Edmans et ses collègues de la<br />
Wharton School de l’Université de Pennsylvanie,<br />
qui s’y sont attelés entre 1984 et 2011, les entreprises qui<br />
favorisent la qualité de vie au travail et le bien-être de leurs<br />
salariés figurent massivement parmi les 100 entreprises les plus<br />
performantes des Etats-Unis (Best Workplaces). Elles auraient<br />
réalisé un rendement boursier de 2,3 à 3,8% supérieur à leurs<br />
concurrents moins bienveillants à l’égard de leurs salariés.<br />
Une autre étude Gallup prouve que lorsque le niveau de<br />
motivation des employés d’une entreprise grimpe de deux points,<br />
celui des clients monte d’un point.<br />
Les entreprises doivent donc se doter d’une communication<br />
efficace à tous les niveaux, créer une culture d’entreprise forte<br />
et connue mais aussi prendre en compte les salariés. Comment<br />
mesurer leur satisfaction ? En les sondant. Great Place to Work<br />
Luxembourg évalue leur satisfaction (questionnaire) et auditionne<br />
les pratiques internes (Culture Audit). Cette combinaison permet<br />
d’obtenir une vue précise du climat interne, de savoir si les salariés<br />
sont satisfaits et s’il s’agit d’une entreprise où il fait bon travailler.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
PAR CHRISTELLE BRIGNOLI,<br />
Managing Director et ESTELLE MARTIN, Project Manager,<br />
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Début :<br />
Automne <strong>2017</strong> : 18.09. - 03.10.17<br />
Printemps 2018 : 15.02. - 28.02.18<br />
170 Séminaires / Seminars / Seminare<br />
Tout au long de l’année<br />
Formations universitaires<br />
• Master Administration des Affaires, spécialité<br />
Administration des Entreprises Début : septembre 2018<br />
• Master Marketing et Communication des Entreprises<br />
Début : novembre <strong>2017</strong><br />
• Master Banque, Finance, Assurance, parcours Fonds<br />
et Gestion Privée Début : mi-octobre <strong>2017</strong><br />
• Master Financial Analysis and Strategy (English)<br />
Start: spring 2019<br />
• Master Gestion des Ressources Humaines et<br />
Relations du Travail Début : printemps 2019<br />
• Master Logistique et Master Achat International<br />
(2 diplômes universitaires) Début : printemps 2019<br />
• Licence Sciences de Gestion Début : 2 octobre <strong>2017</strong><br />
• Licence Gestion Comptable, parcours Contrôle<br />
de Gestion Début : février 2019<br />
• Bachelor Informatique Début : 2 octobre <strong>2017</strong><br />
• Bachelor en Sciences Sociales et Éducatives<br />
Début : septembre 2018<br />
Formations spécialisées<br />
• Diplôme d’Études Spécialisées Gestion de Patrimoine<br />
Début : 17 octobre <strong>2017</strong><br />
• Diplôme d’Études Spécialisées Risk Management<br />
Début : 7 novembre <strong>2017</strong><br />
• Diplôme d’Études Spécialisées Management et Développement<br />
(Coaching) des Hommes Début : 23 octobre <strong>2017</strong><br />
• Certificat Contrôle Interne / Certified Internal Control<br />
Specialist (CICS) Début : 7 mars 2018<br />
• Formation pour Délégués à la Sécurité et à la Santé<br />
Tout au long de l’année<br />
• Formation Droit Appliqué pour Salariés des Services Juridiques<br />
Début : janvier 2018<br />
Diplôme d’accès aux études<br />
universitaires Option Littéraire (DAEU-A)<br />
Début : octobre <strong>2017</strong><br />
Certifications<br />
En continu tout au long de l’année<br />
• European Computer Driving Licence ECDL<br />
(English, Français, Deutsch)<br />
• Pearson VUE - IT certification and professional licensing<br />
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The Frankfurt School of Finance and Management
24<br />
#Business | RH<br />
IL FAUT SAUVER<br />
LE SOLDAT RH<br />
PAR AMANDINE PLAISIN<br />
Les stratégies RH qui ont permis de soutenir l’évolution<br />
des organisations sont aujourd’hui en complète mutation.<br />
Le digital est une des raisons principales de ces transformations<br />
impliquant une accélération des processus, une demande des<br />
(futurs) employés de plus en plus forte pour de la transparence<br />
et des perspectives d’évolution des compétences… Les outils<br />
au service des responsables RH ont eux-mêmes changé,<br />
permettant de répondre à la demande. Mais ceux-ci doivent<br />
être intégrés à une stratégie globale encore peu élaborée. Après<br />
la mise en évidence de l’impact des Ressources Humaines dans<br />
les résultats business d’une société, les responsables doivent<br />
aujourd’hui être à l’initiative des nouveaux paradigmes qui<br />
définissent leurs business et leurs métiers.<br />
Les data au cœur de la transformation digitale<br />
D’après l’étude <strong>2017</strong> de Deloitte Global Human Capital Trends, 73%<br />
des leaders de sociétés luxembourgeoises interrogés qualifient le<br />
digital RH comme « très important » mais seuls 33% d’entre eux<br />
estiment être prêts à faire face à ce challenge. Nous sommes loin<br />
des analyses prédictives des données RH. Les HR Analytics sont<br />
pourtant un pilier essentiel de la transformation des méthodes et<br />
des métiers. Elles permettront d’anticiper les besoins futurs en terme<br />
de profils, de compétences, d’identification des leviers de motivation<br />
et les risques de départ des talents.<br />
Rares sont les sociétés ayant pris à bras le corps ce challenge<br />
puisque seules 8% des entreprises estiment avoir les data utiles.<br />
Il est vital pour les organisations de réaliser l’impact business d’un<br />
tel challenge. Les analyses de données sont des sources inépuisables<br />
pour améliorer la productivité, la performance et la rétention.<br />
Les Ressources Humaines sont donc plus que jamais des acteurs<br />
majeurs du Business de leurs organisations.<br />
Entrez dans l’ère de l’Employee Experience<br />
Les entreprises déjà engagées dans cette orientation seront aussi<br />
les premières à offrir une véritable « Employee Experience », source<br />
principale d’attraction et de rétention des talents. A l’image de<br />
l’expérience client, le collaborateur doit vivre la culture d’entreprise<br />
avant même son intégration et rester le héros de sa relation… même<br />
suite à son départ ! L’étude State of Engagement, réalisée entre<br />
mars et avril <strong>2017</strong> auprès de 1192 responsables marketing, révèle que<br />
pour améliorer l’engagement client, ces derniers utilisent en premiers<br />
lieux des messages personnalisés (71% des répondants), des mesures<br />
automatisées (76%) ou encore de la veille sur les réseaux sociaux (66%).<br />
Les nouvelles applications digitales nous permettent ainsi<br />
d’affiner notre communication personnelle de manière<br />
extrêmement poussée. Cette même digitalisation nous<br />
a habitués à recevoir de manière très spécifique des<br />
informations ciblées toujours en lien direct avec nos goûts et<br />
nos aspirations. La majeure partie des organisations RH ne<br />
sont pas en mesure à répondre de manière aussi spécifique<br />
aux aspirations des collaborateurs. L’innovation marketing<br />
permettant de fidéliser et d’engager le consommateur est<br />
une source d’inspiration pour les responsables RH.<br />
Recrutement : le nerf de la guerre<br />
Cette approche connectée de la relation avec le<br />
collaborateur se transpose dans une des problématiques<br />
principales des organisations : l’acquisition de talent. Alors<br />
que 95% des candidats se renseignent sur le web à propos<br />
de leur future entreprise avant même de postuler à une<br />
offre d’emploi, combien sont-elles à avoir développé une<br />
stratégie globale permettant de maîtriser leur visibilité<br />
employer ? Cet impact de l’employer branding est majeur<br />
dans le rapport de force qui se joue entre les employeurs<br />
pour attirer les meilleurs talents. Il permet de prendre en<br />
main le premier rapport d’un futur employé avec la société.<br />
Pour que cette visibilité soit maîtrisée, il reste essentiel<br />
de prendre le recul nécessaire avec toutes les parties<br />
prenantes pour définir la culture de la société. A nouveau,<br />
les sources d’informations et d’innovation sur ce thème<br />
sont infinies et se résument en un mot : collaborateurs.<br />
C’est ainsi que pendant 2 ans, le groupe Leroy Merlin a<br />
sondé ses 23 000 salariés pour remonter 32000 idées<br />
issues de leurs propres ressources pour innover dans leur<br />
business model comme dans leur approche de l’expérience<br />
collaborateur. Au Luxembourg aussi les responsables RH se<br />
sont emparés de cette problématique comme le soulignait<br />
Claire Audollent (Human Capital Director, PwC Luxembourg)<br />
lors du Recruiters Day <strong>2017</strong> : « Avec les réseaux sociaux,<br />
les candidats prennent la parole et partagent leurs<br />
expériences. Il est donc primordial se poser la question de<br />
l’image que nous souhaitons diffuser sur le marché ».<br />
Les responsables des Ressources Humaines ont aujourd’hui<br />
tous les outils, les sources d’inspiration et d’information<br />
pour construire le futur de leurs organisations et de leur<br />
business. Pour être acteur et garant de ces changements,<br />
il est nécessaire d’aligner ces éléments dans une démarche<br />
globale de transformation de la relation employé et de<br />
déploiement de la capacité à déceler les opportunités. C’est<br />
autour de cette mutation des métiers et des approches<br />
que nous vous invitons à échanger et partager vos bonnes<br />
pratiques le 16 novembre prochain lors du Gala HR One qui<br />
accueillera notamment Inès Leonarduzzi, analyste experte<br />
digitale au sein du Hub Institute et fondatrice du premier<br />
incubateur de femmes « WIT ».<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
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26<br />
#Business | Talents<br />
LES FUTURS<br />
TALENTS<br />
EUROPÉENS<br />
S’AFFRONTENT<br />
DU LUXEMBOURG<br />
À LA BOURSE<br />
PAR FABIEN<br />
DE PARIS AMORETTI<br />
La MorpheusCup se délocalise ! Après trois éditions ayant<br />
rencontré un fort succès au Grand-Duché de Luxembourg et qui<br />
a rassemblé plusieurs centaines d’étudiants issues de campus<br />
des quatre coins d’Europe, c’est au cœur de la capitale française<br />
que se déroulera le plus grand tournoi intercampus européen.<br />
Cette quatrième édition aura lieu le 12 avril prochain à l’ancienne<br />
Place de la Bourse, au Palais Brongniart.<br />
Soutenue par la Commission européenne dès son lancement en 2015,<br />
ouverte par Xavier Bettel et saluée par Forbes en 2016 puis adoubée par<br />
la Mairie de Paris en <strong>2017</strong>, la Morpheus Cup s’impose petit à petit comme<br />
un OVNI, très réel, dans le paysage de l’innovation, du campus marketing<br />
et de l’événementiel employeurs. Portée par le besoin vital en Europe<br />
d’identifier et conserver ses talents, de la bouillonnante scène startup<br />
estudiantine mais aussi de la nécessité d’établir une nouvelle relation<br />
avec une génération très différente des précédentes, la compétition ne<br />
pouvait que grandir.<br />
Le concept n’a pourtant pas changé depuis l’origine, et s’appuie sur<br />
trois propositions. D’une part, le Morpheus Prize : un appel à projets<br />
- startups porté sur près de 3500 campus européens de septembre<br />
à mars, ouvert à toutes les disciplines, et centré sur vingt thématiques :<br />
arts, intelligence artificielle, expérience client, IoT, économie circulaire,<br />
capital humain, mobilité, cybersécurité, climat, deeptech… Près de 500<br />
dossiers déjà reçus, destinés à des sponsors qui en déterminent les<br />
pépites, se lient aux talents contributeurs, puis collaborent avec les futurs<br />
intrapreneurs ou entrepreneurs. Pour les étudiants, une soumission libre<br />
en dix slides avant de pitcher - pour les finalistes - devant un jury<br />
de personnalités mondiales (Digital venture capital, business, média,<br />
technologie), et 25.000 euros à la clé.<br />
D’autre part, une compétition live sur une série de défis le jour J :<br />
le Morpheus Day, le 12 avril dans l’enceinte prestigieuse du palais<br />
Brongniart, la Bourse de Paris. Cinq enceintes dont deux auditoriums<br />
offrant des challenges employeurs ludiques ou techniques : tech,<br />
business, marketing, science & engineering et creative industries. De quoi<br />
briller sur des défis inventés ou réels, résoudre des challenges innovants<br />
ou tester des produits ou services. Près de 40 épreuves au choix de 15<br />
à 60 minutes, chaque équipe devant valider au moins 120 minutes pour<br />
espérer décrocher la Morpheus Cup, et là aussi, 25.000 euros de prix.<br />
Enfin, un hall offrant des rencontres et expériences<br />
employeurs, sur des stands d’entreprises, organismes<br />
ou médias permettant de collecter des points bonus<br />
pour le classement final, décrocher un stage, un emploi<br />
ou une collaboration innovante.<br />
Cihan Cengiz d’Epitech Nancy, et participant à la<br />
première édition témoigne : « l’inscription à la Morpheus<br />
Cup était pour nous la possibilité de travailler sur notre<br />
projet de startup mais également d’obtenir plusieurs<br />
retours de la part des professionnels. De plus, l’objectif<br />
était de se servir du résultat de ce concours, comme<br />
confirmation de lancement. C’est entre autres grâce<br />
à la Morpheus Cup que nous avons créé Mapicts ».<br />
La compétition peut permettre de faire germer des<br />
idées et innovations, puis de les confirmer auprès des<br />
professionnels présents et membres du jury qui a<br />
compté parmi ses membres Google, Xprize, European<br />
Space Agency, Warner Bros, European Investment Fund,<br />
Dailymotion, Novak Djokovic Founfation ou encore le FC<br />
Barcelone...<br />
Trois étudiants de HEC Paris, Olivier Fournier, Stéphane<br />
Vukovic et Hélène Gautier, composaient l’équipe<br />
Homelife, vainqueur de la Morpheus Cup 2016. Friands<br />
de challenges et de problématiques à résoudre dans le<br />
domaine de l’innovation, ils ajoutent : « nous souhaitions<br />
partager notre projet de santé connectée –initialement<br />
proposé par les Hôpitaux de Paris (APHP) et consiste<br />
en une solution de suivi médical à domicile pour les<br />
patients ayant subi une greffe pulmonaire – et la<br />
Morpheus Cup nous en offrait également la possibilité<br />
avec l’opportunité de parler à des experts de différents<br />
domaines. Enfin c’était également une opportunité de<br />
représenter HEC Paris à cette compétition européenne<br />
inter-écoles».<br />
L’an passé, Sakthivel Manikandan Sundharam, membre<br />
des ProDIGIs de l’Université de Luxembourg, voyait son<br />
équipe remporter trois prix, dont le prix spécial décerné<br />
par le jury. Il explique : « C’est une aubaine de rencontrer<br />
des talents des autres pays européens et d’échanger<br />
ou découvrir à propos des nouvelles technologies.<br />
Et la récompense nous motive à continuer à développer<br />
des solutions pour résoudre des problématiques telles<br />
que la santé ou le système de transports, qui peuvent<br />
clairement être améliorées grâce à la technologie».<br />
L’événement a déjà attiré une centaine de campus<br />
de 20 pays différents, et a vu briller la Warshaw<br />
School of Economics, la Mannheim Business School,<br />
HEC Paris, différents campus Polytechnique, les<br />
Universités d’Oxford, du Luxembourg, d’Athènes<br />
ou encore Barcelone. En 2018, plus que jamais, les<br />
étudiants européens seront mobilisés, affûteront leurs<br />
projets et prendront position à Paris, où évoluent déjà<br />
au quotidien près de… 630.000 étudiants, cent fois<br />
plus qu’au Grand-Duché. Si les codeurs et les MBA sont<br />
toujours très prisés - et très présents - une nouvelle<br />
vague d’épreuves pourrait bien séduire les ingénieurs<br />
et créatifs, de plus en plus sollicités.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
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28<br />
#Business | RH<br />
UN MANAGEMENT<br />
AGILE POUR OPÉRER<br />
SA TRANSFORMATION<br />
CULTURELLE PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
A quelques semaines de sa venue au Luxembourg et de sa participation<br />
au Gala HR One, Inès Leonarduzzi, analyste experte digitale au sein du<br />
Hub Institute et fondatrice de Women Inspiring Talks, nous présente<br />
sa vision d’un management qui s’est réinventé avec les attentes des<br />
nouvelles générations, mais également avec l’avènement du digital.<br />
Les esprits évoluent, les leaders s’adaptent mais fort heureusement,<br />
ils continuent à transmettre.<br />
Les nouvelles générations demandent plus de libertés, associées à plus de<br />
responsabilités. On parle quelque fois même de «purpose» ou mission. Vous êtes<br />
une fervente défenderesse du Mistake Management. Quels en sont les principales<br />
composantes ?<br />
Les nouvelles générations affichent en effet un rapport décomplexé à l’erreur.<br />
C’est un changement de paradigme énorme que les entreprises, notamment<br />
européennes, peinent encore à appréhender. Or, cette prise de conscience est<br />
clé et à plusieurs égards : d’abord d’un point de vue de la marque employeur,<br />
ensuite, d’un point de vue de la performance. Car la nouvelle génération sera<br />
épanouie, proche d’elle-même et performante ou ne sera pas. C’est un fait.<br />
Les middle et top management affichent la plupart du temps des craintes<br />
exacerbées quant à leur image de marque, leur rapport aux clients<br />
et prospects, le tout figeant la posture de l’entreprise dans son jus.<br />
Par crainte de se risquer à la mauvaise décision, l’immobilisme est<br />
tacitement décrété «par défaut» et entretenu.<br />
L’innovation peut être technologique, mais elle doit surtout<br />
être culturelle. Sinon ça n’a pas de sens. Et ce sens justement,<br />
est le «purpose» dont vous parlez : les jeunes générations<br />
ne feront pas l’impasse sur la quête de sens et l’agilité qu’il<br />
leur sera permise dans leurs métiers.<br />
Quant au positive mistake management, il s’agit d’un<br />
programme d’executive coaching que j’ai développé.<br />
Il consiste d’abord à changer son angle de vue sur l’erreur,<br />
redéfinir cette notion. Le travail de déconstruction mentale<br />
et de reconstruction est essentiel. Ce qui est ancré,<br />
souvent depuis l’enfance, n’est pas évident à déloger.<br />
La méthode mixe exercices, cas d’usages, échanges<br />
avec des entrepreneurs clé et des visites d’entreprises<br />
inspirantes où les CEO partagent leurs expériences.<br />
Une fois le nouvel environnement compris, tant<br />
dans sa substance que dans les opportunités qu’elle<br />
dégage, il s’agit de le structurer au sein de sa propre<br />
entreprise. Là, on creuse dans le psychologique et<br />
l’approche éducationnelle, le travail de leadership au<br />
sens propre parce qu’il est essentiel que le manager<br />
se sente valorisé, lui aussi, dans cette démarche.<br />
Enfin, on passe en mode projet. Pour que ce soit<br />
bien fait, il faut un cadre mais aussi des règles<br />
que nous élaborons ensemble sur la base d’une<br />
approche réflexive. Car le mistake management<br />
n’est pas la permission de tout casser dans la<br />
maison avec l’assurance qu’on ne se fera pas<br />
gronder. C’est davantage féliciter celui qui s’est<br />
jeté dans la piscine pour savoir comment il<br />
nageait, et lui lancer une bouée au besoin. Le<br />
positive mistake management, ça n’est ni plus<br />
ni moins un processus de dédramatisation et<br />
d’assouplissement. C’est très simple comme<br />
concept, mais ce n’est pas facile, j’en conviens.<br />
Une entreprise qui parvient à pratiquer ce<br />
management agile est une entreprise qui à priori,<br />
réussira toutes ces transformations culturelles.<br />
Il s’agit dès lors d’un changement de culture,<br />
plus que de management. Quelle est la place<br />
du digital et de ses outils qui redéfinissent<br />
également la culture d’entreprise ?<br />
C’est le digital qui a induit ce glissement<br />
générationnel. On a tendance à penser «outil»<br />
quand l’on parle du digital, il faudrait plutôt<br />
l’envisager comme une évolution culturelle.<br />
Être «digital minded» ne signifie pas être 12<br />
heures par jour sur ses réseaux sociaux. Cela<br />
signifie en avoir les attributs : la capacité à aller<br />
vite et être réactif, manier l’horizontalité car<br />
aujourd’hui le digital permet à n’importe qui,<br />
qu’on soit une adolescente du Ghana ou le PDG<br />
d’une grande entreprise, d’accéder aux mêmes<br />
connaissances. Le digital a réajusté les clivages<br />
sociaux à ce titre, forcé la transparence, le<br />
regard critique et notre capacité à être force de<br />
proposition. Le digital, donc le virtuel, a déployé<br />
notre propension à exister dans le réel. Et ces<br />
observations, vous les retrouvez dans les<br />
entreprises aujourd’hui.<br />
Les outils sont importants, on<br />
travaille toujours mieux bien<br />
équipés. Mais ceux-ci doivent<br />
faire sens et répondre à un enjeu<br />
bien stratégique. Workplace, par<br />
exemple, pour encenser les<br />
«mad skills» en interne,<br />
partager sa veille, lever les<br />
silos ou encore lancer des<br />
projets transverses. Mais ça<br />
ne revêt que peu d’intérêt<br />
si l’on explique pas l’enjeu<br />
d’un tel outil et si l’on<br />
emmène pas les salariés.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
PROGRAMME<br />
16h00 Ouverture des portes<br />
16h30 Conférences et débats<br />
Guest speaker<br />
INÈS LEONARDUZZI<br />
Digital Strategist, HUB Institute<br />
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30<br />
#Business | RH<br />
Quel est aujourd’hui le rôle d’un leader ? Prônez-vous également<br />
le flat management afin de favoriser échanges, communication<br />
et in fine, performance ?<br />
On aurait tendance à penser que l’impulsion devrait venir d’en<br />
haut, d’où le rôle de leader. Mais il arrive qu’un leader manque<br />
de lumière. Les vrais leaders ont l’humilité d’en avoir conscience,<br />
c’est pour cela qu’ils laissent la place suffisante à leurs équipes<br />
de leur faire des retours critiques voire pallier quand un vide<br />
s’installe.<br />
C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le corporate hacking, faire<br />
fi des règles instaurées pour le bien de l’entreprise et la faire<br />
avancer, malgré l’immobilisme ou l’action contre-productive de<br />
la hiérarchie.<br />
Le flat management fait couler beaucoup d’encre, de même<br />
que le principe d’entreprise libérée qui peut-être remettrait en<br />
cause la notion de leader, à laquelle je crois beaucoup. Je suis<br />
plus particulièrement partisane du management intraprenarial.<br />
Le salarié de demain devra être accompagné comme un<br />
intrapreneur et non plus managé comme un collaborateur.<br />
L’entreprise de demain, c’est un incubateur de personnalités.<br />
Pour exemple, j’ai managé pendant un an une équipe de huit<br />
femmes. On avait très peu de temps pour faire de grandes<br />
choses. On attendait beaucoup de nous. Au départ, je contrais<br />
leurs propositions en leur posant des questions qui pointaient<br />
du doigt leur fragilité. C’est devenu un sport. Et puis, assez<br />
rapidement, la donne a changé. Pas un jour, elles ne m’ont pas<br />
bousculée, ébranlée dans mes certitudes. Elles se battaient pour<br />
leurs idées quand elles étaient bonnes et pour ce faire, elles<br />
avaient préalablement imaginé, théorisé et décortiqué chaque<br />
éventualité, opportunité ou risque. Un jour que je n’ai rien lâché,<br />
la fille m’a dit : «écoute, au pire on meurt ! On aura ce mérite<br />
là.» Là, j’ai compris que la cellule n’avait même plus besoin de<br />
moi. On a fait naître des projets qui n’auraient jamais vu le jour<br />
sans leurs idées. Pas une fois, l’égo n’a été un frein. Mon job,<br />
en tant que leader, était double : éviter à tout prix d’imposer<br />
ma lumière tout en leur révélant la leur. Mon exigence<br />
traduite de cette manière ci, est devenue contagieuse et<br />
mon équipe est devenue au final, bien plus exigeante que<br />
moi-même. J’ai énormément appris.<br />
Vous avez lancé «Women Inspiring Talks», que vous décrivez<br />
comme une version 2.0 de vos «Brunch by Ines», comment est<br />
née cette idée ?<br />
Brunch by Inès n’a jamais eu vocation à devenir un business<br />
model. C’était un pari de copines. Je rêvais d’un salon de thé,<br />
d’avoir mes bureaux et un joli appartement. Alors j’ai tout<br />
fait dans le même endroit, un lieu pluriel. C’était en 2014.<br />
Les brunchs clandestins n’existaient pas et les tables chez<br />
l’habitant n’avaient pas encore émergé en France. J’ai veillé à<br />
garder mon adresse confidentielle, je voulais un endroit au calme<br />
pour mes amis et leurs amis. Puis la presse s’en est emparée, des<br />
gens du monde entier venaient et se rencontraient.<br />
Le Women Inspiring Talks a trait à ma profonde attache aux<br />
droits des femmes. Ce projet est un peu à la croisée de mes<br />
passions : les femmes, les lieux de rencontres et l’incubateur<br />
de personnalités en entreprise. C’est un réseau de femmes<br />
entrepreneures et intrapreneures avec lesquelles je me retrouve<br />
lors de brunchs ou de dîners. L’idée est d’inspirer et d’échanger<br />
sur une thématique précise et de les faire se rencontrer entre<br />
elles. C’est aussi des weekends «d’incubation de personnalités»<br />
dans des châteaux ou d’autres endroits improbables dans le<br />
monde où l’on mixe conférences, ateliers, sport, méditation<br />
et échanges autour, toujours, d’agapes. Je suis terriblement<br />
gourmande, je n’y peux rien !<br />
Vous serez présente au Grand-Duché de Luxembourg en<br />
novembre prochain pour une nouvelle édition du Gala HR One,<br />
en présence de plusieurs centaines de responsables RH locaux.<br />
Quels seront les bonnes pratiques que vous souhaitez leur<br />
transmettre ?<br />
J’espère avoir la chance d’échanger avec eux. Connaître leurs<br />
enjeux et leurs actions déjà menées. Car là est aussi tout le sujet<br />
du moment. Beaucoup de DRH lancent des actions, conscients<br />
des changements de paradigmes. Mais ces révolutions sont<br />
extrêmement lourdes à porter seul. Aussi, le métier de DRH<br />
évolue, change de visage. C’est un cap à passer avec eux,<br />
et les accompagner. Leur rôle est particulièrement majeur<br />
dans l’entreprise et plus que jamais en ces temps où<br />
l’agilité émotionnelle est au cœur des sujets.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Business | Gender<br />
31<br />
GENDER EQUALITY IN LUXEMBOURG<br />
5 %<br />
rise of the proportion<br />
concerning women holding<br />
a position in an executive<br />
board from January 2015<br />
to June <strong>2017</strong><br />
39 %<br />
proportion of female<br />
employees working<br />
part-time (6% for<br />
male employees)<br />
6 %<br />
average wage difference<br />
between men and women<br />
in Luxembourg<br />
40 %<br />
proportion of women holding a<br />
position in a board of directors<br />
targeted by Ministry of Equal<br />
Opportunities<br />
16,2 %<br />
gender pay gap in<br />
the European Union<br />
104<br />
number of measures adopted<br />
by the Ministry of Equal<br />
Opportunities towards gender<br />
equality<br />
26,76 %<br />
proportion of women<br />
in a board of directors<br />
in June <strong>2017</strong><br />
85 %<br />
number of measures<br />
already or currently<br />
accomplished<br />
© Shutterstock - Maxim Maksutov<br />
50.000 €<br />
highest fine amount that an<br />
employer could pay if he doesn’t<br />
respect gender pay equality<br />
in Luxembourg, adopted<br />
in December 2016<br />
25-34 years old<br />
age range where women earns<br />
on average more than men in<br />
Luxembourg, because of a higher<br />
qualification in general<br />
Source: www.wort.lu/fr/luxembourg/conditions-salariales-au-luxembourg-entre-25-et-34-ans-les-femmes-gagnent-plus-que-les-hommes-5891b216a5e74263e13a9e79<br />
www.wort.lu/en/business/labour-law-gender-pay-gap-punishable-by-law-in-luxembourg-59146ff7a5e74263e13bf1dc<br />
www.gouvernement.lu/7135020/14-gouvernement-egalite // www.mega.public.lu<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
32<br />
#Entertainment | AmazingExperience<br />
«IL FAUT FAIRE CONFIANCE<br />
PAR CAROLINE<br />
À LA CRÉATION» VERGHOTE<br />
Directrice Générale Création & Développement du Crazy<br />
Horse depuis 2006, Andrée Deissenberg nous livre sa<br />
recette qui aura permis au cabaret de l’avenue George<br />
V de redevenir un lieu dynamique et incontournable de<br />
la nuit parisienne. Entretien sans artifices avec celle qui<br />
sera Guest Speaker lors du prochain Gala Marketers.<br />
Dans les domaines du marketing et de la communication<br />
comme dans le monde du spectacle, la créativité, l’originalité<br />
mais également le respect de la tradition s’entremêlent pour<br />
délivrer des messages et surtout des émotions puissantes.<br />
Comment jonglez-vous entre ces différents éléments ?<br />
l y a au Crazy Horse un héritage artistique et un savoirfaire<br />
incroyable qui existent. C’est une maison vieille de 66<br />
ans qui a su développer sous la houlette d’Alain Bernardin<br />
une vraie signature. Il se disait notamment à l’époque qu’on<br />
reconnaissait par leur façon de marcher et leurs coupes de<br />
cheveux des danseuses du Crazy lorsqu’elles se baladaient<br />
dans Paris. En revanche, pendant une quinzaine d’années, cet<br />
héritage ne s’est pas assez renouvelé et ma mission a donc<br />
été d’insuffler de la modernité tout en préservant l’histoire<br />
incroyable de ce lieu de légende. J’essaie alors d’aborder des<br />
thématiques actuelles et courantes, comme la crise financière,<br />
par exemple, avec le tableau «Crisis ? What Crisis !».<br />
J’intègre également de la technologie moderne à la tradition<br />
et j’amène des créateurs et des créatures de l’extérieur qui<br />
apportent leur vision de leurs spécialités, avec lesquels nous<br />
créons des spectacles ou des visuels. Ensemble, nous faisons<br />
un savant mélange du savoir-faire de l’établissement et des<br />
visions plus actuelles pour créer une expérience unique,<br />
originale et qui interpelle le spectateur.<br />
Vous vous efforcez donc d’apporter un vent de fraîcheur…<br />
Exactement, et c’est extrêmement important car le Crazy<br />
Horse est un cabaret qui s’est toujours inspiré de la féminité<br />
et des tendances en y apportant sa propre touche, jouant<br />
sur les projections, la lumière et les accessoires, pour créer<br />
des « tableaux » (comme nous appelons les numéros du<br />
show, véritables œuvres d’art). La plupart des autres cabarets,<br />
comme par exemple Le Moulin Rouge, sont plus axés sur le<br />
temps passé, comme le Paris de la Belle Epoque. C’est une<br />
manière de nous différencier, de renforcer la marque Crazy<br />
Horse.<br />
Cependant, suite à la disparition de son fondateur, cette<br />
création continuelle qui le caractérisait et avec cela la Maison<br />
s’est reposée sur ses acquis, sans être à la pointe et proposer<br />
de la nouveauté. Le Crazy Horse n’était plus «The Place to Be »,<br />
ne faisait plus parler... Ce que j’ai donc expliqué au président<br />
à mon arrivée, c’est qu’il fallait remettre la création au centre<br />
de notre ligne directrice pour relancer la machine en faisant,<br />
notamment, du marketing et de la communication.<br />
Il est vrai qu’avant le rachat du Crazy Horse par Philippe Lhomme,<br />
l’établissement ronronnait et surfait sur sa réputation…<br />
Tout à fait. Il y avait certes des choses magnifiques, mais pour<br />
vous donner un exemple frappant : le public avait entre 60 et<br />
70 ans, soit l’âge du cabaret ! Il fallait renouveler ce public pour<br />
ne disparaître avec lui ! Il a fallu donc repenser cette façon<br />
de représenter la féminité dans nos tableaux et nos créations,<br />
car la place de la femme en société a fortement évolué entre<br />
1951 et aujourd’hui, avec notamment une prise de pouvoir<br />
et une influence plus forte. Grâce à cela, notre clientèle s’est<br />
considérablement rajeunie et féminisée. La clientèle première<br />
du Crazy, celle qui nous porte le plus aujourd’hui, ce sont les<br />
femmes.<br />
Depuis votre arrivée au Crazy, vous avez contribué à une certaine<br />
«starification» de la femme, notamment grâce à des stars de la<br />
scène comme Dita Von Teese. Les femmes au pouvoir du Crazy<br />
Horse, c’était votre stratégie ?<br />
Les femmes devaient être en effet au centre de la scène,<br />
de la création et de la réflexion.<br />
Cette image moderne a-t-elle aboutit à une nouvelle renommée<br />
du cabaret ?<br />
Elle y a participé puisque lors de ma rencontre avec Dita Von<br />
Teese au Crazy Horse en octobre 2006, j’ai tout de suite vu<br />
en elle l’opportunité de lancer cette idée que j’avais de mettre<br />
la création au centre de notre stratégie afin de voir si nous<br />
pouvions attirer un nouveau public. Nous sommes parties avec<br />
Dita sur une idée mélangeant tradition et modernité, avec un<br />
tableau où elle prend un bain dans une magnifique baignoire,<br />
en clin d’œil à un tableau de notre répertoire de 1954 avec la<br />
danseuse polonaise Miss Candida, qui prenait un bain sur la scène<br />
du Crazy Horse tous les soirs. Nous rendions donc hommage aux<br />
débuts du cabaret tout en inculquant cette part de modernité<br />
et d’évolution que représentait Dita Von Teese. Cela a été un<br />
point de départ dans notre démarche de renouveler le public<br />
et cela nous a permis de rayonner à nouveau à l’international.<br />
J’ai ensuite fait appel à Philipe Decouflé (ndlr : chorégraphe devenu<br />
célèbre notamment pour sa mise en scène des cérémonies des<br />
JO d’Albertville) qui a renouvelé le répertoire du cabaret, Fréderic<br />
Wiseman a de son côté réalisé un documentaire sur le renouveau<br />
du Crazy, ce qui a aussi contribué à ce retentissement au-delà<br />
des frontières.<br />
De nombreuses personnalités se sont également jointes<br />
à notre projet de création : Arielle Dombasle, Pamela Anderson,<br />
Christian Louboutin, Jean Paul Gaultier, Conchita Wurst… Ce<br />
sont des personnalités exceptionnelles qui ont collaboré avec<br />
nous en apportant leur vision, à laquelle nous ajoutions notre<br />
savoir-faire. Chacun apprenait de l’autre, ce qui fut fortement<br />
intéressant. Le public était enchanté.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Entertainment | AmazingExperience<br />
33<br />
© Riccardo Tinelli<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
34<br />
#Entertainment | AmazingExperience<br />
Tout cela, d’un autre côté, a été un véritable chamboulement<br />
pour les équipes en interne, qui pendant quinze ans avaient<br />
vécu un certain train-train quotidien : venir, faire le show et<br />
rentrer chez soi. C’était aux antipodes de la démarche artistique<br />
et créatrice que j’ai commencé à proposer. Certaines danseuses<br />
n’ont pas voulu adopter cette démarche d’initiative créatrice,<br />
de tâtonnement, et nous ne les avons pas retenues. Onze ans<br />
après, je suis très fière de l’enthousiasme et de l’esprit d’équipe<br />
qui règne autour du projet que je propose, celui d’une Maison<br />
de Création.<br />
En tant que Directrice Générale Création et Développement, votre<br />
sens de l’anticipation vous amène-t-il à suivre le développement<br />
de nouvelles technologies comme la réalité virtuelle ou augmentée<br />
pour créer une nouvelle expérience visiteur ?<br />
C’est avec grand intérêt que je suis ces tendances qui sont du<br />
domaine des sens, donc de l’expérience client potentielle. Nous<br />
avions notamment pensé à des casques à réalité augmentée pour<br />
regarder le spectacle, mais j’ai réalisé que les gens viennent au<br />
cabaret pour la recherche d’une expérience live, en échappant<br />
aux écrans. La réalité sans augmentation est déjà quelque chose<br />
à vivre.<br />
Néanmoins nous ne mettons pas cela totalement de côté, au<br />
contraire. En ce moment je réfléchis à un projet où la réalité<br />
virtuelle permettra de revisiter le lieu et de rendre le parcours du<br />
spectateur au Crazy beaucoup plus expérimental. Le spectacle<br />
commencera avant de passer les portes du cabaret. Dans l’idée,<br />
le cheminement avant le show sera déjà un spectacle en soi<br />
avec l’aide de différentes technologies comme des tableaux aux<br />
murs en mouvement ou des voix-off qui vous parlent. C’est un<br />
de mes projets «top of the list».<br />
Vous avez été juré de l’émission «La France a un incroyable<br />
talent» pour la saison 2013/2014. Comment les candidats<br />
arrivaient-ils à vous convaincre ? Quels sont les éléments qui<br />
faisaient que vous vouliez en voir plus ?<br />
Il y a déjà un talent de base qui était nécessaire, mais j’étais<br />
aussi séduite par des prestations qui réinventaient ou qui<br />
avaient une approche différente des disciplines traditionnelles.<br />
Un candidat qui arrivait avec une histoire, un costume différent,<br />
m’interpellait tout de suite par son décalage et son approche<br />
non-conventionnelle. Je prenais également en compte la<br />
présence et la prestance scénique mais un regard novateur sur<br />
un art traditionnel était toujours quelque chose qui piquait ma<br />
curiosité.<br />
Revenons à aujourd’hui. En novembre prochain, vous serez<br />
présente au Gala Marketers. De par votre présence, quel message<br />
souhaitez-vous passer aux créatifs luxembourgeois ?<br />
Il faut faire confiance à la création. Avoir un regard décalé et<br />
de l’originalité porte toujours ses fruits. Dans un monde où le<br />
marketing permet de gagner sa vie, de vendre des produits ou<br />
des expériences, il faut montrer une vraie authenticité et une<br />
vraie originalité pour vendre sa marque.<br />
Aussi, vu que nous vivons à une époque où le flux de messages<br />
est de plus en plus important, il faut d’abord être fidèle à soi, ce<br />
que j’illustre par mon attachement à l’héritage du Crazy Horse,<br />
mais aussi rester pertinent. Ainsi, en trouvant son langage basé<br />
sur l’originalité et l’authenticité, on arrive à se démarquer.<br />
GALA.MARKETERS.LU<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
Info & contact : team@marketers.lu
#Entertainment | XXXX<br />
35<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
© Sølve Sundsbø
36<br />
#Entertainment | Sport<br />
SPORT<br />
ET BUSINESS<br />
AU LUXEMBOURG<br />
PAR BENJAMIN GARNIER<br />
Le silence règne sur le Stadium de Toulouse. Les trois coups<br />
de sifflet de l’arbitre viennent de retentir. Seul bruit perceptible<br />
dans ce silence de cathédrale : celui de la vingtaine de<br />
footballeurs luxembourgeois et des dizaines de supporters ayant<br />
fait le voyage depuis le Grand-Duché. La joie qui électrise le<br />
sélectionneur Luc Holtz et ses hommes contraste avec un score<br />
nul et vierge. Le Luxembourg, 136 ème au classement FIFA vient<br />
de décrocher un résultat autre qu’une cinglante défaite pour<br />
la première fois depuis 1914 face à l’Equipe de France, classée<br />
elle 10 ème . Une performance unique et un exploit pour le football<br />
luxembourgeois.<br />
Sans commune mesure, car les moyens qui séparent ces deux<br />
fédérations sont diamétralement opposés. La valeur marchande<br />
du groupe luxembourgeois n’arrive même pas aux chevilles d’un<br />
seul des onze joueurs français. Tandis que la plupart des Bleus<br />
ont des contrats professionnels et plusieurs sponsors, les Lions<br />
Rouges (surnom de l’équipe nationale luxembourgeoise) sont<br />
des joueurs amateurs ne pouvant vivre de leur passion ou des<br />
pensionnaires de centres de formations de clubs professionnels.<br />
Deux développements, deux visions différentes pourtant réunis<br />
sur un terrain ce soir-là. Ou comment illustrer la difficulté de<br />
développer son business autour de ce qui est pourtant le sport<br />
principal au Grand-Duché !<br />
Comment dès lors allier sport et business quand il y a peu de<br />
développement au niveau de structures professionnelles ?<br />
La solution peut se voir sous plusieurs angles.<br />
Développer son activité autour du monde amateur<br />
Le sport au Luxembourg peut compter sur un vivier important<br />
de structures amateurs, où chacun peut pratiquer son sport<br />
comme loisir. Dès lors, l’idée d’accompagner les associations et<br />
clubs amateurs peut germer.<br />
C’est le cas pour Gilles Mangen et Tom Hellenbrand, fondateurs<br />
de Sport 50, une plateforme d’aide aux clubs sportifs<br />
amateurs. Sport 50 permet de gérer de manière automatisée<br />
les besoins des clubs en termes de démarches administratives,<br />
comme l’enregistrement des membres, le suivi des cotisations,<br />
le calendrier et les rendez-vous mais également les besoins en<br />
marketing et communication avec des publications régulières sur<br />
les réseaux sociaux par rapport aux résultats, des communiqués<br />
de presse automatiquement relayés vers les réseaux de<br />
quotidiens sportifs.<br />
Ce modèle d’agence de communication pour clubs amateurs<br />
a permis à Sport50 de se développer à l’étranger, la société<br />
ayant développé un portefeuille de 900 clubs clients, dont 50<br />
au Luxembourg.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
Innover dans des sports méconnus<br />
Sur un gazon aussi vert que celui de Josy Barthel, jonché<br />
de drapeaux, les mordus du ballon rond découvrent ce tout<br />
nouveau terrain jonché de drapeaux. Alors qu’un terrain<br />
comme celui de Wembley en possède quatre pour tirer les<br />
corners, celui de Preisch en possède dix-huit pour pratiquer<br />
le «footgolf», savant mélange qui exige la patience d’un Tiger<br />
Woods et la technique d’un David Beckham. Le footgolf, créé<br />
aux Etats-Unis, attire de nombreuses personnes de tous pays.<br />
Ce sport possède déjà sa propre fédération internationale<br />
depuis 2012, a connu sa première coupe du monde la même<br />
année et s’importe au Luxembourg de manière rapide.<br />
L’Association Luxembourgeoise de Footgolf (ALFG), créée en<br />
juillet 2015, compte aujourd’hui une quarantaine de membres.<br />
Un premier tournoi WorldTour, sous l’égide de la fédération<br />
internationale, s’est d’ailleurs tenu à Preisch début juillet et<br />
a réuni 72 participants de toutes nationalités (belges, suisses,<br />
néerlandais, argentins...).<br />
Allier sport et business évènementiel<br />
Le week-end du 9 juillet s’est tenu le cinquième Luxembourg<br />
Polo International, un tournoi de polo de renommée mondiale<br />
sur les terres du Grand-Duché. Six équipes internationales<br />
s’affrontaient durant le week-end. En parallèle, Automotion,<br />
la plateforme dédiée au fleet management et à l’actualité<br />
du secteur automobile luxembourgeois, organisait sa 4 ème<br />
Fleet Garden Party. Il était proposé aux détenteurs d’un billet<br />
d’essayer les derniers modèles de véhicules fleet de l’année et<br />
de prendre part à un networking de qualité tout en appréciant<br />
une rencontre de polo internationale. L’accès était gratuit pour<br />
les gestionnaires des parcs automobiles ou décideurs C-levels.<br />
Au travers d’un évènement sportif, il fut donc possible de<br />
développer son réseau professionnel grâce à cette initiative<br />
gravitant autour d’une rencontre sportive. Ou comment allier<br />
sport et business dans un pays source d’emplois comme<br />
le Luxembourg.<br />
Créer un mouvement d’entreprise solidaire autour du sport<br />
«Mets tes baskets et bats la maladie», le slogan populaire d’ELA,<br />
l’association européenne contre les leucodystrophies, est<br />
l’illustration d’une campagne de sensibilisation, d’information<br />
et de collecte de dons à travers un évènement sportif<br />
organisé par n’importe quel établissement, souvent scolaire<br />
afin de sensibiliser les plus jeunes. Un évènement populaire<br />
qui a su attirer le monde de l’entreprise, puisque que le slogan<br />
a également pris une autre tournure, porteuse d’un nouveau<br />
concept : «Mets tes baskets dans l’entreprise !».<br />
Cette opération solidaire permet de réunir les collaborateurs<br />
autour d’un concept simple : 1 pas = 1 don pour ELA. L’objectif<br />
est donc tout aussi clair, à savoir faire le plus de pas possibles,<br />
lors d’une opération réalisée clés en main par l’établissement.<br />
Lorsqu’une entreprise s’inscrit, elle se voit offrir gracieusement<br />
par ELA un kit de communication pour sensibiliser en amont<br />
et animer le jour J. Ainsi, le temps d’une journée, sans<br />
désorganiser l’entreprise, les collaborateurs équipés d’un<br />
smartphone ou d’un podomètre sont invités à faire le plus de<br />
pas possible pour ELA. Une opération solidaire qui mobilise les<br />
salariés autour des thèmes du handicap, de la solidarité et de<br />
la prise de conscience de son capital santé.
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Une opération qui aura réuni en <strong>2017</strong> une trentaine<br />
d’entreprises au Luxembourg, dont Dimension Data<br />
Luxembourg, pleinement impliquée dans l’opération.<br />
Basée à Capellen, la société a animé sa journée<br />
caritative à travers plusieurs activités entre midi et<br />
14h : marche nordique, activité running, concert d’un<br />
DJ d’une radio locale et démonstrations de Teqball,<br />
un dérivé du tennis de table se jouant avec la tête.<br />
Un élan solidaire créateur de mobilité qui aura permis,<br />
selon Nicolas Lentgen, de «rassembler et fédérer les<br />
entreprises présentes sur le parc d’activités, avec pour<br />
objectif la volonté d’améliorer la notoriété d’ELA, de<br />
mieux sensibiliser à la maladie et de récolter des fonds».<br />
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38<br />
#Entertainment | Gifts<br />
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10. Devenez les Los Angeles Workers !<br />
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8. Endormez l’insomniaque qui est en lui/elle !<br />
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5. Tirez la carte de l’assurance-plaisir !<br />
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4. Soutenez sa tasse !<br />
Le bureau de votre collègue est un nid à paperasses plein de<br />
dossiers précieux qui ne doivent pas être froissés ? La perspective<br />
de voir cette tasse de café se renverser sur ce rapport très<br />
important à cause d’un geste maladroit vous inquiète ? Alors<br />
soyez malin et offrez un support à tasse qui permettra d’éviter<br />
tout accident malheureux ! Pratique et pas cher, vous pourrez<br />
ainsi passer des matins plus tranquilles en rendant le bureau<br />
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3. C’est Noël, faites preuve d’altruisme !<br />
Une des idées les plus risquées qui mérite donc bien une place<br />
sur le podium. Vous ne vous aventurerez pas dans l’inconnu ici<br />
puisque le risque a déjà été pris par les dirigeants d’Alphabet,<br />
la maison-mère de Google. Alors que les employés se demandaient<br />
quel appareil récemment sorti ils allaient trouver sous le sapin,<br />
les dirigeants ont annoncé leur décision faire une donation à<br />
une œuvre caritative à un montant équivalent à l’achat de<br />
gadgets dernier cris pour tous les employés. Un bon moyen de<br />
renforcer votre culture d’entreprise !<br />
2. On embarque ?<br />
Voilà un message qui fera rêver vos plus fidèles collaborateurs !<br />
Quoi de mieux qu’une escapade en équipe pour nouer des liens<br />
dans votre équipe tout en passant un moment de détente, sans<br />
deadline et loin des tracas du bureau. A l’instar de Gary Bertch,<br />
cofondateur d’une fabrique de meubles en bois, qui a offert<br />
pour Noël une croisière dans les Caraïbes à ses 800 employés.<br />
Adaptez bien sûr la destination à vos capacités de financement.<br />
Après tout, la Moselle a également beaucoup de charme…<br />
1. Les dieux du staff<br />
PAR BENJAMIN<br />
GARNIER<br />
www.navitours.lu<br />
Lorsqu’il est lancé en 1964, le mythique calendrier Pirelli n’est<br />
qu’un simple cadeau d’entreprise distribué aux employés,<br />
alors pourquoi ne pas révéler les talents de mannequins de<br />
vos collaborateurs en créant un cadeau auquel l’ensemble<br />
de l’équipe aura participé ? Ne vous prenez pas trop au sérieux<br />
en espérant aboutir à un calendrier institutionnel où s’empileront<br />
les shootings de tops model de renom comme l’est aujourd’hui<br />
celui du manufacturier italien. Assurez-vous simplement de créer<br />
une bonne ambiance légère au sein du groupe, parfaite pendant<br />
les fêtes !<br />
© Shutterstock - Nomad_Soul
#Entertainment | Cocktails<br />
39<br />
LE GIN PARFAIT par<br />
Notre mixologue Cathy Mutis, exerce ses talents au Luxembourg depuis 2015. Passionnée de cocktails et de nouvelles<br />
saveurs, elle participe à des compétitions au plus haut niveau et remporte de nombreux prix, notamment le coup de coeur<br />
du jury de la Bartenders Society <strong>2017</strong>. Cathy vous présente nos meilleurs Gins et leur «perfect serve».<br />
WILD WOMBAT 0,70L - 42°<br />
Ce gin australien de qualité supérieure ravira<br />
les connaisseurs. Il renouvelle les codes du<br />
genre, tout en transmettant un assemblage<br />
de saveurs ébouriffantes.<br />
Suggestion :<br />
quelques framboises, quelques feuilles<br />
de menthe et un tonic indian<br />
BLUE HARBOUR GIN 0,75L - 42°<br />
Blue Harbour est un gin distillé et mis en<br />
bouteille en Australie. Produit avec 100%<br />
d’ingrédients naturels locaux et de l’eau de<br />
pluie australienne pure.<br />
Suggestion :<br />
une branche de romarin, une tranche<br />
de citron vert et un tonic skinny<br />
GauGin® 0,50L – 42°<br />
GauGin® est un gin “small batch” exclusif et artisanal avec ce que<br />
la nature a de meilleur à offrir. Au total 27 plantes aromatiques et<br />
fruits mûris au soleil assurent à GauGin son caractère si unique.<br />
GauGin I<br />
Principaux ingrédients : orange, romarin sauvage,<br />
sauge sauvage, thym sauvage, lavande, baie de<br />
genévrier.<br />
Suggestion :<br />
un zeste d’orange, un tonic aussi neutre<br />
que possible<br />
GauGin II<br />
Principaux ingrédients : citron, romarin sauvage,<br />
sauge sauvage, thym sauvage, lavande, baie de<br />
genévrier.<br />
Suggestion :<br />
un zeste de citron, un tonic aussi neutre<br />
que possible<br />
JUNIPER JACK<br />
0,70L – 46,5°<br />
Comme son nom<br />
l’indique, ce gin est<br />
fortement orienté sur le<br />
genévrier. Un démarrage<br />
doux est suivi d’une<br />
sensation poivrée légère<br />
en bouche, avec une<br />
finition douce de sorbet<br />
lorsque l’agrume se<br />
développe ensuite.<br />
Suggestion :<br />
beaucoup de glace, un tonic indian,<br />
quelques baies de genièvre et une<br />
torsion de peau d’orange<br />
DOUBLE DUTCH 0,20L<br />
Et pour une combinaison<br />
parfaite, Cathy vous<br />
conseille les tonics<br />
Double Dutch 100%<br />
naturels et sans sucre<br />
artificiel !<br />
Indian : délicat, doux,<br />
finish fruité<br />
Skinny : arômes d’agrumes, finish aux notes<br />
méditerranéennes<br />
Retrouvez ces produits<br />
Premium en exclusivité chez<br />
11, rue de Louvigny,<br />
L-1946 Luxembourg<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
40 #Entertainment | Auto<br />
VERS UN RETOUR EN GRÂCE<br />
DES VÉHICULES ESSENCE ?<br />
PAR BENJAMIN GARNIER<br />
Plus faible consommation, prix moins chers à la pompe,<br />
moins d’hydrocarbures brûlés, les avantages d’un<br />
véhicule à moteur diesel ne manquent pas. Cependant,<br />
le «dieselgate» qui frappe actuellement le secteur<br />
automobile a fait changer le sens du vent et les véhicules<br />
essence remontent dans l’estime des consommateurs.<br />
Au point d’observer un retournement de situation ?<br />
18 septembre 2015. Le scandale du «dieselgate» éclate.<br />
Une enquête menée par l’EPA, l’agence de protection<br />
environnementale américaine, révèle que des dizaines de millions<br />
de véhicules seraient concernés par un système de triche à la<br />
pollution : un processus automatisé permettant aux véhicules de<br />
limiter l’émission de gaz polluants afin de passer sans encombre<br />
les tests anti-pollution. Un séisme mondial sans précédent dans le<br />
monde de l’automobile qui a incontestablement joué sur l’image<br />
des moteurs diesel.<br />
Car malgré cette encornure, le moteur diesel jouit d’une image<br />
positive, composée de beaucoup d’avantages par rapport aux<br />
moteurs à essence sans plomb. L’avantage principal qui incite<br />
un automobiliste à acquérir un véhicule diesel réside dans le fait<br />
que celui-ci consomme jusqu’à 20% de moins qu’un véhicule<br />
conventionnel. Les prix à la pompe sont également moins élevés à<br />
la pompe, et ce dans tous les pays européens. Au Grand-Duché,<br />
le diesel est le seul carburant à flirter sous la barre d’un euro<br />
par litre. La conséquence d’un avantage fiscal sur l’essence sans<br />
plomb : au Luxembourg le droit d’accises sur le diesel est fixé à<br />
335 euros par tranche de 1 000 litres contre 462 euros pour<br />
l’essence.<br />
Dès lors, le parc automobile luxembourgeois se retrouve composé<br />
majoritairement de véhicules diesel. En 2015, 70% des nouvelles<br />
immatriculations concernaient des véhicules diesel, contre 28%<br />
pour les véhicules à essence. Une tendance que l’on ne retrouve<br />
pas forcément chez les pays voisins.<br />
Quand la dé-diésélisation devient un enjeu politique<br />
C’est une première en 20 ans du côté belge : les ventes de<br />
véhicules essence ont dépassé celles des véhicules diesel. De<br />
janvier à mai <strong>2017</strong>, sur les 254 899 véhicules vendus, 131 161<br />
roulaient à l’essence et 123 738 au diesel. La raison ? Le diesel<br />
ne représente plus aucun intérêt financier outre-Quiévrain.<br />
La hausse des accises sur le diesel intervenu dès novembre 2015<br />
était l’une des mesures prévues dans le cadre du «tax shift» et<br />
la différence de prix entre le diesel et l’essence est revenue à<br />
l’équilibre.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
En France, la campagne présidentielle s’est emballée dans la<br />
continuité du «dieselgate». La plupart des candidats de gauche<br />
et du centre ont proposé dans leur programme une sortie<br />
progressive du diesel. Sitôt élu, Emmanuel Macron a rappelé<br />
dans son programme vouloir aligner la fiscalité du diesel sur celle<br />
de l’essence pendant son quinquennat, dans le but de réduire<br />
massivement la pollution liée aux particules fines. Ainsi, on a aussi<br />
observé en France des volumes de vente plus élevés du côté des<br />
véhicules à essence que du côté des diesels en <strong>2017</strong>.<br />
Au niveau des chiffres, les tendances sont en train de se croiser.<br />
La part des véhicules diesel dans le parc automobile français a<br />
fortement diminué depuis 2013, passant de 67% à 48% en juin<br />
<strong>2017</strong>, soit l’équivalent des véhicules essence, qui eux sont passés<br />
de 30 à 47% du parc automobile. L’écart à la pompe n’est plus<br />
le même qu’auparavant et il n’est pas garanti pour le propriétaire<br />
d’un véhicule diesel de devoir assumer des coûts d’entretien<br />
élevés.<br />
Une parenthèse avant une tendance à l’électrique ?<br />
Mais ce retour en grâce constaté dans les différents pays<br />
pourrait être contré par l’émergence de nouveaux modèles : les<br />
véhicules électriques. Bien qu’elle n’existe que depuis quelques<br />
mois, l’offre est déjà très fournie : Renault, Peugeot et Citroën<br />
proposent déjà des véhicules électriques sur le marché. Bien que<br />
la démocratisation des véhicules électriques, de par une politique<br />
de communication et d’accessibilité, n’en soit qu’à ses débuts,<br />
certains constructeurs estiment que les véhicules électriques<br />
représenteront 10% du marché automobile mondial d’ici 2020.<br />
Les gouvernements suivent d’ailleurs cette émergence de très<br />
près : alors que Nicolas Hulot, ministre français de l’environnement,<br />
annonçait début juillet la fin des véhicules diesel et essence à<br />
l’horizon 2040, le Ministère du Développement Durable et des<br />
Infrastructures luxembourgeois a entamé une campagne proélectrique<br />
intitulée «Réforme fiscale pour une mobilité durable».<br />
Il faut voir à travers cette réforme une démarche incitative, et<br />
non répressive, pour se diriger vers les véhicules écoresponsables.<br />
Ainsi, les adeptes des véhicules diesel sont les grands perdants<br />
au contraire des propriétaires de véhicules «à zéro émission» qui<br />
pourront bénéficier d’un abattement fiscal de 5 000 euros. Aussi,<br />
cette réforme permettra l’installation de 800 bornes de charges<br />
électriques publiques sur tout le territoire luxembourgeois d’ici<br />
2020 afin de se diriger vers l’électrification des transports.<br />
Une perspective, dès lors, à prendre en compte au sein des<br />
constructeurs automobiles. Comme nous le confirmait Alban Joly,<br />
responsable des ventes chez Peugeot Rodenbourg, lors d’un<br />
récent entretien : « Le changement ne pourra certes pas se faire<br />
du jour au lendemain, mais le constructeur qui ne s’orientera pas<br />
vers l’électrique aura forcément un temps de retard, donc il faut<br />
anticiper ce changement». Au point que les véhicules essence et<br />
diesel lâchent prise ?
#Entertainment | Auto<br />
41<br />
© Shutterstock - nexus 7<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
42<br />
#Entertainment | Bloody Movies<br />
TOP DES FILMS LES PLUS SANGLANTS<br />
PAR ARNAUD MEISCH<br />
Braindead (1992)<br />
Film de Peter Jackson<br />
Evil Dead (1983)<br />
Film de Sam Raimi<br />
Cannibal Holocaust (1980)<br />
Film de Ruggero Deodato<br />
À l’intérieur (2007)<br />
Film de Julien Maury<br />
et Alexandre Bustillo<br />
Feast (2007)<br />
Film de John Gulager<br />
Martyrs (2008)<br />
Film de Pascal Laugier<br />
Bad Taste (1987)<br />
Film de Peter Jackson<br />
Tokyo Gore Police (2008)<br />
Film de Yoshihiro Nishimura<br />
« Le Remake d’Evil Dead<br />
sorti en 2013 détient<br />
le record de faux sang<br />
utilisé sur un film,<br />
avec l’utilisation de<br />
plus de 750.000 litres.<br />
La séquence finale en<br />
utilisant par exemple et<br />
à elle seule plus de<br />
25.000 ! »<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Entertainment | Bloody Movies<br />
43<br />
Hostel (2006)<br />
Film de Eli Roth<br />
1<br />
2<br />
5<br />
Piranha 3D (2010)<br />
Film de Alexandre Aja<br />
4<br />
6<br />
3<br />
7<br />
8 9<br />
10<br />
1. Braindead Peter Jackson<br />
2. Piranha 3D Alexandre Aja<br />
3. Gone Girl David Fincher<br />
4. Le Cauchemar de Dracula<br />
Terence Fisher<br />
5. Alien Ridley Scott<br />
6. Evil Dead Sam Raimi<br />
7. Blade Stephen Norrington<br />
8. Shining Stanley Kubrick<br />
9. Psychose Alfred Hitchcock<br />
10. Carrie Brian De Palma<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
44 #Entertainment | Gaming<br />
GAMING : L’ESPORT,<br />
UN SECTEUR EN PLEIN ESSORT<br />
AVEC L’EMERGENCE<br />
DE NOUVELLES PROFESSIONS<br />
PAR ARNAUD MANTINI<br />
Les jeux vidéo sont, depuis 1972 et le célèbre Pong,<br />
un moyen de divertissement qui n’a cessé d’évoluer au<br />
fil du temps. Le secteur du jeu vidéo est en croissance<br />
continue et a même dépassé celui du cinéma en terme de<br />
chiffre d’affaires mondial depuis 2002. Depuis le début<br />
des années 2000, une discipline directement liée à ce<br />
phénomène s’est développée de façon considérable à<br />
travers le globe : l’eSport, ou le sport électronique.<br />
L’eSport correspond à la pratique d’un jeu vidéo de manière<br />
compétitive sur Internet ou en réseau local (LAN), par le biais<br />
d’un ordinateur ou d’une console de jeux. Et bien qu’il ne<br />
constitue pas une activité physique, les joueurs professionnels<br />
sont obligés d’avoir une hygiène de vie stricte ainsi qu’un<br />
entrainement régulier pour se donner la chance de faire partie<br />
des meilleurs.<br />
D’un simple divertissement à un sport reconnu mondialement<br />
D’un petit duel entre amis sur la même console à une compétition<br />
entre les meilleurs joueurs du monde, il n’y a qu’un pas, mais<br />
celui-ci peut paraitre gigantesque lorsque l’on réfléchit d’un<br />
point de vue logistique ou de l’organisation. Il aura fallu attendre<br />
environ 25 ans entre le premier jeu véritablement connu et les<br />
premiers événements professionnels.<br />
Trois organisations voient le jour et vont permettre la réalisation<br />
de ces premières compétitions : la Cyberathlete Professional<br />
League (CPL) et l’Electronic Sports League (ESL) associé par<br />
la suite avec Intel, fondées en 1997, et le World Cyber Games<br />
Challenge (WCG) en partenariat avec Samsung en 2000. Trois<br />
ans après sa création, l’ESL devient la plus grosse ligue eSport en<br />
comptant plus de 3 millions de joueurs enregistrés.<br />
Les premiers «vrais» championnats du monde, sponsorisés et<br />
co-organisés par Samsung, se déroulent en Décembre 2001,<br />
430 joueurs de 37 nations sont répartis dans 6 disciplines :<br />
Counter-Strike, Quake, Unreal Tournament, Age of Empires, FIFA<br />
et StarCraft, pour un prize pool total de 300 000$.<br />
Le sport électronique a connu une phase de structuration de<br />
2002 à 2008 et pendant cette période, les joueurs et l’eSport<br />
en général ont fait face à divers obstacles. Tout d’abord la<br />
triche et l’utilisation de programmes illégaux, problème majeur<br />
donnant un avantage conséquent au joueur qui s’en sert,<br />
difficile à empêcher pour les développeurs des différents<br />
jeux. Des problèmes de législation avec la non reconnaissance<br />
par l’état du statut de joueur professionnel de jeux vidéo,<br />
obligeant les joueurs à avoir le statut d’auto-entrepreneur ou<br />
celui d’intermittent du spectacle. Ou encore des événements<br />
qui ne payant pas les cash prize sans pouvoir être sanctionnés,<br />
excepté le fait que cela porte préjudice à leur image.<br />
Les années 2008-2009 marquent un tournant important, la «G7<br />
Teams», association regroupant les plus grandes organisations<br />
du monde (SK, Fnatic, Mouz, et d’autres), est créée avec pour<br />
but une coordination entre les équipes, les organisateurs<br />
d’événements et la communauté afin d’imposer des sanctions<br />
contre les événements ne payant pas les cash-prize. L’institution<br />
CPL ferme officiellement après avoir perdu toute crédibilité un<br />
an auparavant lors du refus du paiement de plusieurs prix et<br />
l’entreprise derrière ESWC arrête ses opérations suite à l’arrêt<br />
de sponsoring de Nvidia à cause principalement de la crise<br />
financière. Enfin, l’International eSport Federation (IeSF) est<br />
fondée, cette organisation a pour mission de faire reconnaitre<br />
le sport électronique comme un sport légitime et est en charge<br />
de le maintenir, le promouvoir et le supporter. Neuf nations la<br />
composent à la base, elle est de nos jours toujours en place<br />
et regroupe 48 nations, et permet la présence de normes<br />
pour les joueurs, les arbitres, les certifications, les titres et les<br />
compétitions.<br />
Vers la mondialisation de l’eSport<br />
Ces deux années de transition ont mis la croissance de l’eSport<br />
en suspens, mais lui ont permis d’être dans un environnement<br />
plus sain, ce qui a induit une nouvelle phase : la mondialisation.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Entertainment | Gaming<br />
45<br />
Trois nouveaux jeux arrivent sur le devant de la scène : StarCraft<br />
2, League of Legends et DotA 2, et ceux-ci vont entrainer<br />
l’organisation de tournois de plus en plus importants. The Global<br />
StarCraft II League (GSL), la plus grosse série d’événements pour<br />
StarCraft II, se déroule à Séoul avec un prix total s’élevant à 500<br />
000$ en 2010, et un tournoi pour le lancement du jeu DotA 2<br />
regroupe les 16 meilleures équipes avec un million de dollars à<br />
la clé pour les gagnants. En Octobre 2012, la finale de la saison<br />
2 de League of Legends se déroule à Los Angeles devant 8000<br />
spectateurs, et avec un total de 8,28 millions de spectateurs<br />
uniques ayant suivi les phases finales du tournoi en ligne.<br />
Cette diffusion en ligne des différents tournois et événements<br />
se passe essentiellement sur un site de streaming créé en 2011<br />
et racheté par la suite en Août 2014 par Amazon pour 970<br />
millions de dollars : Twitch. Et cette plateforme nous permet<br />
non seulement de suivre en direct ces tournois, mais également<br />
chaque joueur qui partage son écran aux yeux de tous<br />
lors de ses sessions d’entrainement. Ainsi, cela<br />
permet aux spectateurs ou «viewers» de<br />
pouvoir regarder leurs joueurs favoris plus<br />
fréquemment, de communiquer avec<br />
eux via une fenêtre de «chat» et de<br />
découvrir de nouveaux streamers<br />
possiblement moins connus car tous<br />
ne sont pas joueurs professionnels,<br />
sur une très large palette de jeux.<br />
Le développement du streaming s’est<br />
produit en parallèle de la croissance<br />
des réseaux sociaux (Facebook et<br />
Twitter dans un premier temps) et<br />
de celle de YouTube, et tout cela<br />
a été indispensable aux streamers<br />
et/ou joueurs professionnels pour<br />
communiquer et entretenir leur<br />
«fanbase» mais surtout la développer et<br />
se faire connaître aux yeux d’un plus grand<br />
nombre de personnes. Mais il y a également un<br />
très fort enjeu économique, certaines personnes<br />
vivent uniquement grâce à leurs revenus issus de YouTube<br />
et de Twitch ! YouTube permet de rémunérer nos vidéos à partir<br />
d’un certain nombre de vues grâce aux publicités présentes<br />
sur le site, et les streamers peuvent également diffuser des<br />
publicités directement sur leur chaîne Twitch et reçoivent des<br />
dons par leurs viewers dont les montants et un message laissé<br />
par ces derniers s’affichent en direct sur l’écran.<br />
Dans ce secteur, les streamers tout comme les développeurs des<br />
jeux sont très à l’écoute des fans, qui leur permettent d’exister,<br />
d’avoir une reconnaissance et d’être de plus en plus connus.<br />
Cette augmentation de la visibilité du streaming a entrainé une<br />
augmentation de la visibilité des tournois et donc de l’eSport en<br />
général, et tout cela a explosé en quelques années. Twitch est<br />
passé de 45 millions de spectateurs uniques mensuels en 2013<br />
à plus de 100 millions en 2014, une augmentation colossale<br />
qui a permis a de plus en plus de streamers de vivre de leur<br />
passion. Twitch sert également des causes nobles, la plateforme<br />
de streaming à permis de récolter l’équivalent de 10.5 millions<br />
de dollars pour des œuvres caritatives cette même année, le<br />
monde du jeu vidéo se mobilisant très souvent pour des œuvres<br />
à dimensions humaines.<br />
En début 2016, la chaîne de télévision de la TNT L’Equipe 21<br />
diffuse pour la première fois en France une émission autour des<br />
compétitions de jeux vidéo, et quelques mois plus tard après<br />
le succès de celle-ci, les chaînes Canal+ et Bein Sport lancent<br />
également leur émission hebdomadaire autour de l’eSport.<br />
L’année 2016 est une nouvelle année charnière, grâce à cette<br />
explosion sur le plan médiatique, les compétitions continuent<br />
de rassembler de plus en plus de personnes, de nationalités<br />
et de prize pools. Par un système de crowfunding permettant<br />
aux fans d’augmenter les gains potentiels, les championnats du<br />
monde de League of Legends de 2016, partis initialement sur un<br />
prize pool de 2 millions de dollars, ont offert des gains totaux se<br />
cumulant à plus de 5 millions de dollars. La finale s’est déroulée<br />
au Staples Center, stade de l’équipe de basket de Los Angeles,<br />
devant plus de 20 000 spectateurs, et a attiré 43 millions de<br />
spectateurs uniques à travers le monde. Par ce même système,<br />
les championnats du monde de DotA 2 cette même année<br />
ont permis d’offrir un prize pool total de 20,4 millions<br />
de dollars, soit la cagnotte la plus conséquente<br />
de tous les temps pour une compétition de<br />
jeux vidéo.<br />
Depuis le 7 Octobre 2016 suite à la<br />
loi pour la République numérique, la<br />
pratique compétitive de jeux vidéo est<br />
désormais reconnue officiellement<br />
en France, engendrant la création<br />
d’une Fédération Française de<br />
l’eSport et le droit aux joueurs<br />
professionnels d’avoir un CDD pour<br />
leur poste ainsi qu’une licence<br />
d’eSport. Les gamers pourront donc<br />
se diriger vers cette carrière plus<br />
sereinement, et cela va permettre de<br />
démocratiser encore un peu plus le<br />
milieu. La première école en France dont<br />
le programme est intégralement dédié au<br />
sport électronique a même vu le jour, nommée<br />
la «eSport academy». Une formation de 9 mois ne<br />
permet pas forcément de devenir joueur professionnel, mais<br />
plutôt d’apprendre à monter des projets, trouver des sponsors,<br />
maîtriser le montage vidéo, les réseaux sociaux ou commenter<br />
des parties en direct. Et toutes ces aptitudes permettent par<br />
la suite de travailler dans le monde de l’eSport qui regroupe<br />
une multitude de métier comme commentateur, coach, manager,<br />
analyste, streamer ou encore animateur.<br />
La visibilité de l’eSport a grandement augmenté par différents<br />
moyens et notamment à travers divers médias, attirant de plus<br />
en plus d’annonceurs séduits par l’audience jeune (75% ont<br />
entre 18 et 34 ans) pas si masculine qu’elle y parait (environ<br />
1 femme pour 3 hommes). Malgré le fait que cette discipline<br />
dérange les plus sceptiques, l’eSport ne cesse de croitre et ces<br />
dernières années lui ont permis de se rapprocher des sports plus<br />
traditionnels grâce aux augmentations du nombre de tournois<br />
importants dans le monde, des prix distribués, des structures<br />
grandissantes et même des transferts de joueurs, si bien que le<br />
Comité International Olympique (CIO) a reconnu officiellement<br />
l’eSport comme un sport à part entière le 17 avril <strong>2017</strong> et ce<br />
dernier sera pour la première fois intégré comme sport médaillé<br />
aux Jeux asiatiques de 2022, avec l’opportunité d’arriver peutêtre<br />
un jour aux Jeux Olympiques...<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
46<br />
#Art | Drinks<br />
DIEKIRCH,<br />
ENTRE TRADITION<br />
ET MODERNITÉ<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
<strong>BEAST</strong> est allé à la rencontre d’Arnold Blondeel, Directeur<br />
de la Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch, pour<br />
évoquer les tendances d’un monde brassicole en<br />
perpétuelle évolution, ainsi que la construction de la<br />
nouvelle Brasserie, vitrine de la tradition brassicole et<br />
du riche passé historique de Diekirch. Celle-ci ouvrira au<br />
milieu de l’année 2018, tout en respectant la tradition<br />
chère à la brasserie favorite des luxembourgeois.<br />
Un nouvel écrin pour une brasserie toujours<br />
plus innovante et durable<br />
«Avec cette nouvelle construction, la brasserie fondée en 1871<br />
se fera également un nom pour les générations suivantes et sera<br />
prête pour à toutes les tendances dans un paysage brassicole<br />
en évolution constante» débute Arnold Blondeel, le Directeur<br />
de la brasserie. Il poursuit : «Notre ambition première est de<br />
continuer à développer les ventes sur le marché luxembourgeois<br />
mais également de répondre aux attentes des consommateurs<br />
en continuant d’innover comme nous avons pu le faire les deux<br />
dernières années».<br />
De plus, la nouvelle brasserie permettra également de brasser de<br />
façon encore plus durable, avec une réduction de plus de 15%<br />
de la consommation d’électricité. La réutilisation et les nouveaux<br />
efforts en matière d’assainissement génèreront quant à eux une<br />
réduction de 20% de la consommation d’eau. Le Directeur de la<br />
brasserie ajoute : «Le respect de l’environnement dans lequel<br />
nous travaillons et vivons est une préoccupation quotidienne.<br />
Cette nouvelle brasserie, avec ses nouvelles techniques avancées,<br />
permettra de rendre le processus brassicole encore plus durable».<br />
En effet, le bénéficie principal pour l’environnement sera une<br />
réduction de l’émission de CO 2 , qui sera 75% plus écologique !<br />
Au total, il s’agit d’un investissement de plus de 25 millions d’euros,<br />
illustrant le fort potentiel de croissance et les espoirs placés en<br />
Diekirch, par AB InBev.<br />
© « Dräieck Dikrech » Beiler + François Architectes<br />
«Projet de la nouvelle Brasserie de Luxembourg en 2018»<br />
Le milieu brassicole et ses tendances<br />
Si les luxembourgeois sont historiquement des amateurs de<br />
Pils, le marché évolue et nous assistons à une ouverture des<br />
consommateurs aux bières faiblement alcoolisées ou sans<br />
alcool, ainsi qu’aux bières de spécialités. «Nous répondons à<br />
ces tendances avec la marque Diekirch qui a sorti en 2016 et<br />
<strong>2017</strong> la Diekirch Radler Lemon & Lime et Diekirch Radler Agrum.<br />
Des bières faiblement alcoolisées, fruitées, fruit du mélange de<br />
notre Diekirch Premium et d’une jus naturel de ciron-citron<br />
vert ou d’agrumes». Le Directeur cite également la Diekirch<br />
Grand Cru, une bière ambrée au malt torréfié qui lui donne un<br />
goût caramélisé qu’apprécient particulièrement les amateurs<br />
de bières spéciales, et la bière saisonnière Diekirch Christmas,<br />
toujours très attendue par les amateurs de bière du pays.<br />
Pour Arnold Blondeel, la force de la Brasserie de Luxembourg<br />
réside également dans le fait qu’elle distribue de nombreuses<br />
marques internationales permettant de répondre aux attentes<br />
de la populations internationale résidente au Luxembourg.<br />
L’offre Diekirch est effectivement complétée avec les marques<br />
internationales du groupe telles que Leffe, Corona, Hoegaarden,<br />
etc. Et devant l’émergence de nombreuses brasseries artisanales,<br />
voire de micro-brasseries, la Brasserie possède sa propre gamme<br />
de bières crafts, comme nous l’explique le Directeur qui cite<br />
notamment la Brasserie Bosteels (Kwak, Triple Karmeliet), la bière<br />
biologique Ginette ou encore les bières Goose Island, tout droit<br />
venues de Chicago. «La concurrence est toujours bénéfique,<br />
elle permet une dynamisation du marché et sa mutation,<br />
que nous accompagnons dès lors avec un investissement dans<br />
des microbrasseries» conclut Arnold Blondeel.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Art | Drinks<br />
47<br />
«Le service idéal d’une bière réside dans quelques gestes simples»<br />
Le Directeur de la Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch partage ses précieux conseils<br />
pour déguster parfaitement sa bière ! Prost !<br />
1. Servir la bière à bonne température. Une Diekirch se déguste idéalement à 3°.<br />
2. Préparer son verre. Chaque bière à son verre ! Afin d’apprécier toutes les qualités<br />
gustatives de sa bière, il faut la servir dans le verre adéquat. Il est important de rincer<br />
le verre à l’eau froide. Cela évitera que les bulles ne se collent à ses parois, attirées<br />
par les impuretés.<br />
3. Servir. Le service d’une bière à la bouteille se fera en en vidant la bouteille en une<br />
fois, en inclinant légèrement le verre, puis en le redressant au fur et à mesure qu’il se<br />
remplit afin d’obtenir un beau col de mousse.<br />
LA FABRICATION<br />
DE LA BIÈRE<br />
LE MALTAGE<br />
LE BRASSAGE<br />
LA FERMENTATION<br />
EAU<br />
LA FILTRATION<br />
ORGE<br />
MALT<br />
MOÛT<br />
LE SOUTIRAGE<br />
LEVURE<br />
BIÈRE TROUBLE<br />
BIÈRE<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
48<br />
#Art | Pédagogie<br />
FACILITER SES<br />
PREMIERS JOURS<br />
À LA CRÈCHE<br />
PAR AURÉLIE DETHIER<br />
Chaque année, plusieurs centaines d’enfants en bas âge<br />
rejoignent les différentes crèches au Grand-Duché de<br />
Luxembourg. <strong>BEAST</strong> est allé à la rencontre de Dominique<br />
Godard, fondatrice et gérante de «L’Enfant Roi» pour<br />
discuter et l’intégration des enfants au sein d’une<br />
structure, l’accueil qui leur est réservé – ainsi qu’à<br />
leurs parents –, toujours selon la philosophie de Maria<br />
Montessori.<br />
Traditionnellement, comment se passe l’intégration des enfants<br />
qui débutent au sein des crèches L’Enfant Roi, crèches<br />
Montessori ?<br />
Dans un premier temps, à L’Enfant Roi, nous parlons plutôt de<br />
« période d’adaptation ». Celle-ci se déroule en général sur une<br />
semaine ; mais cela peut être variable, en fonction de l’enfant.<br />
Le premier contact entre l’équipe, les parents et l’enfant est<br />
primordial, c’est une véritable collaboration car il faut pouvoir<br />
jouir d’une confiance mutuelle dans le cadre de cette relation<br />
trilatérale.<br />
C’est pourquoi, lors du premier rendez-vous, nous nous<br />
renseignons sur l’enfant et ses habitudes afin de nous adapter<br />
au mieux et de lui permettre d’appréhender son nouvel<br />
environnement avec sérénité.<br />
La séparation entre les parents et l’enfant doit être très<br />
progressive, le tout étant, encore et toujours, de s’adapter à<br />
l’enfant. Au début de ce processus, l’enfant est accompagné dans<br />
le groupe par ses parents. Puis progressivement, les éducatrices<br />
proposent à l’enfant de rester un peu plus longtemps, et enfin<br />
les parents laissent leur enfant évoluer seul dans le module.<br />
Quelles sont les différentes initiatives qui sont mises en place<br />
concrètement ?<br />
L’objet transitionnel est très important, pour permettre justement<br />
à l’enfant d’appréhender la séparation plus sereinement :<br />
le doudou, la tétine, ou encore un objet, un t-shirt empreint<br />
de l’odeur des parents par exemple, et auquel l’enfant peut<br />
être particulièrement attaché. C’est un point de repère dans un<br />
univers qui lui est encore inconnu, et auprès duquel il trouvera<br />
du réconfort dans les moments d’appréhension.<br />
Il n’y a pas de période d’adaptation standard, elle dépend<br />
entièrement de l’enfant, de ses habitudes et de son<br />
comportement au cours des premiers jours. Elle est totalement<br />
adaptée aux besoins de l’enfant et au respect de son rythme.<br />
Nos initiatives quant à l’accueil des enfants se définiraient ainsi :<br />
un recueil d’information individualisé et un sens de l’écoute<br />
approfondi.<br />
Peut-on parler d’un système de mentoring entre les enfants ?<br />
Les plus anciens pouvant ainsi aider les nouveaux arrivants<br />
durant leurs premières semaines ?<br />
Justement, ce que vous appelez mentoring, est chez nous le<br />
précepte du mélange des âges. En effet, la pédagogie Montessori<br />
encourage dès le plus jeune âge la fréquentation mutuelle des<br />
enfants. Par exemple, dans un groupe de Maison des Enfants,<br />
les plus grands seront des modèles pour les plus jeunes.<br />
Au quotidien, après qu’ils auront acquis une forme de confiance<br />
envers leur environnement, les échanges avec les aînés seront<br />
primordiaux dans le l’adaptation de l’enfant à la crèche.<br />
Par ailleurs, l’accompagnement de l’équipe pédagogique durant<br />
la période d’adaptation va également être déterminant pour<br />
l’épanouissement de l’enfant.<br />
Quels sont les conseils que vous prodiguez aux parents afin<br />
qu’ils puissent préparer au mieux leurs enfants avant leur<br />
rentrée en crèche ?<br />
Tout dépend de l’âge. On ne prépare pas un enfant de 3 ans de<br />
la même manière qu’un nourrisson de 2 mois. Il reste important<br />
de verbaliser l’entrée à la crèche en expliquant le déroulement<br />
de la journée, de l’arrivée le matin jusqu’au départ le soir.<br />
Pour les plus grands, afin de les aider à appréhender au mieux<br />
leur nouvel environnement, nous leur offrons une visite de la<br />
crèche et nous leur présentons le matériel spécifique. Nous<br />
en profitons aussi pour leur présenter l’équipe pédagogique,<br />
avec laquelle l’enfant sera amené à passer ses journées. Cela<br />
permet autant aux enfants qu’aux parents d’être rassurés par<br />
cette découverte.<br />
Des sessions d’informations sont-elles organisées afin d’aider<br />
les enfants mais également les parents (et surtout les<br />
néo-parents) ?<br />
Chaque année, à la rentrée, la Chargée de Direction et son équipe<br />
invitent les parents à une réunion d’information. Au cours de<br />
celle-ci, l’équipe pédagogique donne tous les renseignements<br />
nécessaires au bon fonctionnement communautaire de la<br />
crèche et à la prise en charge de l’enfant. A cette occasion,<br />
les parents peuvent poser toutes les questions qu’ils désirent<br />
à l’équipe pédagogique.<br />
Bien entendu, en dehors de cette période de rentrée,<br />
la Chargée de Direction et son équipe sont disponibles pour les<br />
parents au cours de réunion d’information privée.<br />
Par ailleurs, la psychologue et l’infirmière pédiatrique de nos<br />
structures se tiennent à disposition des parents, et des néoparents<br />
justement, qui pourraient avoir des questions ou qui<br />
auraient besoin d’un accompagnement individuel particulier.<br />
“ TOUS LES ENFANTS<br />
ONT DU GÉNIE,<br />
LE TOUT C’EST DE LE FAIRE<br />
APPARAÎTRE. ”<br />
CHARLIE CHAPLIN<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
CAPELLEN<br />
NOUVELLE CRÈCHE ÉTÉ <strong>2017</strong><br />
La confiance commence par le partage<br />
L’ENFANT ROI -- CRÈCHES MONTESSORI<br />
Am Piesch - Atrium - Findel - Kirchberg - Capellen - Cloche d’Or<br />
www.lenfant-roi.lu
50<br />
#Art | Collections<br />
DU MUSÉE AU<br />
SECTEUR PRIVÉ :<br />
LA MIGRATION<br />
DES ŒUVRES D’ART<br />
PAR BENJAMIN GARNIER<br />
Les collections d’œuvres d’art à l’initiative<br />
d’entreprises et d’institutions prolifèrent au<br />
Grand-Duché et dans l’Hexagone. Ce qui peut<br />
sembler au départ comme un simple avantage<br />
fiscal apporte en réalité beaucoup plus.<br />
Plongée dans ces établissements qui font des<br />
œuvres d’art un atout sur le lieu de travail.<br />
«L’art a depuis longtemps été une vraie passion pour moi».<br />
Comprenez que Bob Kneip, président du groupe du même nom,<br />
a voulu lier ses passions qui devaient, selon lui, ne pas être<br />
dissociées. Une collection d’art sur un lieu d’entreprise, c’est<br />
donc ici une expérience quotidienne : le savant mélange entre<br />
admirer la créativité et l’appliquer à sa politique d’entreprise.<br />
Un acquéreur, plusieurs bénéficiaires ?<br />
La possession d’œuvres d’art a bien entendu dans son sens<br />
premier la possession d’un bien onéreux. L’avantage est donc<br />
simplement fiscal dans ce cas. En France, d’après le Code Général<br />
des Impôts, posséder des œuvres originales d’artistes vivants<br />
s’inscrit en tant qu’actif immobilisé et peut être déduit sur<br />
plusieurs exercices comptables à hauteur du prix d’acquisition.<br />
Néanmoins la présence d’une ou de plusieurs œuvres d’art sur<br />
les murs d’une entreprise doit s’interpréter beaucoup plus en<br />
profondeur. Car le désir d’un entrepreneur comme M. Kneip va<br />
plus loin que la simple prétention de détenir une œuvre rare et<br />
coûteuse. Dans les bureaux du groupe, que ce soit à Luxembourg<br />
ou dans ses autres succursales européennes, les fresques et<br />
tableaux de plus d’une soixantaine d’artistes envahissent les<br />
murs et créent une ambiance stimulante permettant aux idées<br />
d’émerger et de se développer. Ainsi, les collaborateurs sont<br />
plus enclins à s’ouvrir au monde artistique dans leurs vies<br />
professionnelles.<br />
La collection d’objets artistiques se traduit donc beaucoup plus<br />
par une politique de créativité que par un simple empilement<br />
d’œuvres onéreuses résultant d’un hobby d’entrepreneur.<br />
Par exemple, la majorité des œuvres présentes chez Kneip<br />
relèvent du pop’art, un style qui mélange culture artistique et<br />
culture de masse. Tout sauf un hasard pour une entreprise dont<br />
la culture s’axe sur la modernité, l’ouverture d’esprit au monde<br />
qui nous entoure et le suivi des tendances actuelles. Ne soyez<br />
donc pas surpris de tomber sur des œuvres de Roy Lichtenstein<br />
en entrant dans les locaux de Kneip…<br />
L’art en entreprise se présente également comme un levier pour<br />
l’innovation et la créativité. L’observation d’œuvres d’art sur<br />
le lieu de travail est en effet un excellent moyen de penser<br />
«out of the box» et de trouver le déclic qui permet de booster<br />
sa productivité. Un enjeu que certains ont pris en compte pour<br />
développer leur activité. La société Artkaly par exemple, située<br />
dans le XV ème arrondissement de Paris, propose notamment<br />
comme services la vente de tableaux et de sculptures d’artistes<br />
locaux aux entreprises, la création d’une œuvre spécifique<br />
basée sur une signification précise pour l’entreprise cliente ou<br />
encore l’organisation d’ateliers d’arts et de théâtre.<br />
Des tableaux contre une image<br />
Alors que de simples murs unicolores auraient suffi à entourer<br />
les personnes qui composent l’entreprise, y fixer une œuvre<br />
trouve donc une résonance plus forte et à connotation positive,<br />
aussi bien chez les collaborateurs que chez les clients.<br />
Disposer un espace dynamique et coloré permet à l’entreprise<br />
de se différencier et de se doter d’une image unique auprès<br />
des personnes externes. Un engouement qui peut également<br />
se propager chez les collaborateurs eux-mêmes. La présence<br />
d’œuvres d’art permet en effet aux employés de se sentir<br />
valorisés, pris en considération au sein de cet environnement<br />
dynamique, ce qui accentue leur bien-être comme l’image de<br />
l’entreprise auprès d’eux.<br />
Un jeu de réputation qui concerne également l’entrepreneur<br />
lui-même. Au-delà de la réussite que constitue la possession<br />
d’œuvres d’art, investir dans la culture et sa diffusion grâce<br />
à son entreprise permet au mécène de se donner l’image<br />
d’un protecteur des arts, une image en harmonie avec l’idée<br />
américaine du «give-back», soit de rendre à la collectivité ce<br />
qu’elle a donné. Un phénomène de philanthropie qui se rajeunit<br />
de plus en plus : selon une étude en 2015 de la Fondation de<br />
France, un tiers des philanthropes est âgé de moins de 55 ans<br />
(entreprises et particuliers).<br />
De la responsabilité sociale de l’entreprise<br />
Si le fait est que de plus en plus d’acteurs du monde de l’entreprise<br />
se prêtent au jeu de la collection d’objets d’artistiques, cela<br />
illustre que cette nouvelle philanthropie chipe le rôle de<br />
diffuseur de culture et d’idées philosophiques à des institutions<br />
de l’Etat comme les musées. Comme l’explique Béatrice de<br />
Durfot, déléguée générale du centre français des fonds et<br />
fondations : «L’Etat ne peut pas tout». Les ressources de l’Etat<br />
n’assurant plus la diffusion culturelle, les œuvres d’art voient<br />
donc leur plein potentiel s’exprimer dans les galeries privées. Les<br />
fondations d’entreprises peuvent alors être reconnues d’utilité<br />
publique, comme la Fondation d’Entreprise Galeries Lafayette,<br />
qui ouvrira en 2018 ses portes dans un bâtiment de 2500 m²<br />
dans le quartier du Marais à Paris, qui sera un espace dédié à la<br />
promotion d’artistes contemporains.<br />
A un niveau plus local, la Banque Internationale du Luxembourg<br />
a inauguré en 1995, année où la ville de Luxembourg fut Ville<br />
européenne de la Culture, la Galerie de l’Indépendance au sein<br />
de son siège social. Au-delà de son activité économique, la BIL<br />
se définit ici comme un promoteur de culture artistique.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Art | Collections<br />
Depuis le premier vernissage intitulé «Artistes<br />
Luxembourgeois d’Aujourd’hui», l’établissement bancaire<br />
a financé des expositions d’artistes luxembourgeois<br />
renommés (Dany Prüm, Patricia Lippert ou Robert Brandy)<br />
mais aussi d’artistes étrangers. De nombreuses œuvres<br />
d’artistes luxembourgeois comme Gust Graas ont été<br />
achetés et décorent la Galerie de l’Indépendance.<br />
Le Kirchberg, zone d’activité artistique<br />
Mais les œuvres peuvent parfois se trouver là où<br />
on s’y attend le moins. Ici, le musée est l’un des<br />
plus grands centre d’affaires du monde, un endroit<br />
le reste du temps consacré au business, aux<br />
négociations internationales, aux achats et ventes.<br />
Mais le Kirchberg sait également se muer, l’espace d’un<br />
instant, en immense galerie d’art ouverte au public.<br />
Le 25 septembre 2016, onze sites d’entreprises étaient<br />
ouverts aux curieux pour découvrir les quelques 700<br />
œuvres qui ornaient les murs des différentes entreprises.<br />
Une initiative du Fonds du Kirchberg nommée «Private<br />
Art Kirchberg» qui a fêté à cette occasion ses 10 ans<br />
et qui profite du nombre grandissant d’entreprises et<br />
d’institutions dotée d’une galerie d’art au Luxembourg.<br />
Ainsi, tous les deux ans, ces galeries privées sont ouverts<br />
au grand public afin de lui permettre de découvrir de<br />
nouvelles peintures, photos et architectures au sein d’un<br />
espace unique en son genre. L’occasion pour les 800<br />
visiteurs de l’édition 2016 de découvrir qu’optimiser la<br />
créativité et le bien-être des employés, c’est également<br />
tout un art.<br />
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52<br />
#Art | Blood<br />
ART, BLOODY ART<br />
PAR ARNAUD MEISCH<br />
Les peintures très intimes de Jen Lewis<br />
Beauty in Blood, elle utilise son sang menstruel afin de composer ses toiles. Elle souhaite au travers de ses œuvres abstraites nous<br />
pousser à changer notre perception des règles afin de nous débarrasser du dégoût qu’elles peuvent inspirer.<br />
Vincent Castiglia est un peintre basé à<br />
Brooklyn (New York) qui utilise son propre sang<br />
en guise de peinture. Il est connu pour ses<br />
peintures figuratives à caractère métaphysique<br />
et souvent cauchemardesques.<br />
Le guitariste de Slayer Gary Holt a collaboré<br />
avec l’artiste pour concevoir une guitare<br />
peinte avec son propre sang.<br />
Il s’agit de la première guitare au monde à être<br />
peinte avec du sang humain. Il a fallu 18 fioles<br />
de sang pour créer cette œuvre d’art.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Art | Blood<br />
53<br />
Vinicius Quesada est un artiste qui fait parti de la scène street art au Brésil. Sa série intitulée Blood Piss Blues a été créée en utilisant<br />
le sang et de l’urine humain.<br />
Figure historique du Body Art ou de l’art corporel, le français Michel Journiac considére le corps comme un terrain d’investigation<br />
artistique. Il est son outil central, sa matière première, son support, l’objet même de son travail. Messe pour un corps est une<br />
performance pendant laquelle l’artiste distribua des tranches de boudin issu de son propre sang.<br />
La recette de boudin au sang humain de MICHEL JOURNIAC<br />
Prendre 90 cm 3 de sang humain liquide (le contenu de trois seringues grand modèle), 90g de gras animal, 90g d’oignons crus,<br />
un boyau salé ramolli à l’eau froide puis épongé, 8g de sel, 5g de quatre-épices, 2g d’aromates et de sucre en poudre. Hacher<br />
la moitié du gras, couper le reste en dés et couper de même les oignons en dés et les faire blanchir cinq à six minutes à<br />
l’eau salée, les égoutter et les laisser refroidir.<br />
Faire fondre le gras haché, ajouter les oignons et les faire cuire un quart d’heure à feu très doux, y mélanger le gras coupé<br />
en dés et laisser cuire sept à huit minutes. Retirer la casserole du feu et mêler peu à peu le sang humain à la graisse. Tourner<br />
alors le liquide sur le feu jusqu’à ce qu’il soit légèrement lié (10 à 12 minutes). Ajouter les différents ingrédients.<br />
Nouer le boyau à un bout, introduire un entonnoir dans l’autre extrémité, remplir avec le mélange, nouer et mettre sur une<br />
grille dans une casserole en couvrant avec de l’eau chaude fortement salée. Mettre le récipient sur le feu jusqu’à ébullition<br />
et le retirer aussitôt. Lorsque le boudin est raffermi, l’égoutter, le couvrir avec un linge et le laisser refroidir. Couper le boudin<br />
en tronçons et le faire griller.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
54<br />
#Art | Blood<br />
Hermann Nitsch, l’actioniste sanglant<br />
Nitsch est le cofondateur du mouvement Wiener<br />
Aktionismus. Grandement inspiré par Jackson<br />
Pollock, il déverse d’importantes quantité de<br />
peinture sur d’immenses toiles de manière<br />
expressive. Rapidement, la peinture sera remplacée<br />
par le sang et les viscères animales et les toiles<br />
par des corps et des carcasses.<br />
Le photographe américain Andres Serrano déclencha une<br />
vive controverse avec le cliché Immersion (Piss Christ) de<br />
1987, qui représente un crucifix baignant dans l’urine et<br />
le sang. En 2011 suite à une vaste polémique, son œuvre<br />
a été saccagée à Avignon lors d’une Exposition par deux<br />
anciens sympathisants du Renouveau français.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Art | Blood<br />
55<br />
Avec sa série simplement intitulée Self, l’artiste anglais Marc Quinn réalise des autoportraits avec son propre sang. L’artiste réalise un<br />
nouveau buste de lui-même tous les 5 ans, afin de documenter son vieillissement. L’artiste se fait extraire l’équivalent d’un demi-litre<br />
de sang chaque semaine par un médecin, qui servira ensuite à remplir un moulage de sa tête. Ces étonnantes sculptures de sang<br />
sont ensuite congelées, seul moyen de les préserver dans le temps.<br />
Ces travaux « sanguinaires » rappellent ceux d’un<br />
autre artiste russe Andreï Molodkin. Ce dernier est<br />
à l’origine de l’œuvre Immigrant Blood, présentée<br />
à Paris en 2013, qui n’est autre que le buste<br />
transparent d’une Marianne dans lequel le sang de<br />
demandeurs d’asile était injecté, tout un symbole.<br />
Cette oeuvre est une imposante installation réalisée<br />
par l’artiste russe. Au gré des pays dans lesquels<br />
il expose, son regard critique sur les formes du<br />
pouvoir et d’oppression se matérialise dans la<br />
manipulation de symboles. Ici, la figure de la Marianne<br />
est au centre du dispositif.<br />
Dmitriy Morozov alias vtol, ce musicien russe un peu spécial a<br />
été très patient dans le cadre de son œuvre baptisée Until I die.<br />
En effet, ce dernier a pris 18 mois pour collecter et conserver<br />
4,5 litres de son sang (soit à peu de choses près l’équivalent de<br />
la quantité contenue dans un corps humain) afin d’alimenter un<br />
synthétiseur diffusant des sons par le biais d’enceintes. Le sang<br />
a été mélangé avec de l’eau distillée ainsi qu’à des conservateurs<br />
tels que du citrate de sodium et du glucose.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
56<br />
#Science | Blood<br />
BLOOD IN<br />
NUMBERS<br />
BY BENJAMIN GARNIER<br />
6 to 8 weeks<br />
time a body needs to replace<br />
the donated blood<br />
3 per second<br />
frequency of blood<br />
transfusions worldwide<br />
500 ml<br />
blood quantity extracted<br />
during a donation<br />
13,000<br />
blood donors per year<br />
in Luxembourg<br />
5 millions<br />
number of red blood<br />
cells in a blood drop<br />
6 litres<br />
blood quantity in<br />
a 80kg-heavy men body<br />
(from 4 to 6 litres depending<br />
on the morphology)<br />
1 out of 1,000<br />
number of new-born babies<br />
struck by haemophilia<br />
42 days<br />
red blood cells<br />
lifetime<br />
4 months<br />
time necessary between two<br />
blood donations for a woman<br />
September 2004<br />
first doping case by blood transfusion<br />
in a high-level sport. The International<br />
Cyclist Union then banned American<br />
cyclist Tyler Hamilton for two years<br />
2755-4000<br />
telephone number to call<br />
in Luxembourg regarding<br />
any question about blood<br />
donation<br />
211<br />
number of blood bags<br />
the Spanish police found<br />
in Dr Fuentes offices in<br />
the context of Operation<br />
Puerto doping case,<br />
an investigation about<br />
a doping system headed<br />
by Dr Fuentes<br />
14 th of<br />
February 2006<br />
the date when gay<br />
people were allowed to<br />
donate blood<br />
in Luxembourg (still<br />
excluded in France)<br />
70<br />
number of<br />
Ketterthill<br />
donation<br />
centres in<br />
Luxembourg<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
LUXEMBOURG.<br />
2 ÈME PAYS LE PLUS<br />
RICHE DU MONDE * .<br />
PAS POUR CLAUDINE.<br />
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pour permettre l'accès aux soins<br />
et le droit à la santé aux plus démunis<br />
du Luxembourg.<br />
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et accompagner les plus démunis du Luxembourg.<br />
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BIC : BILLLULL<br />
IBAN : LU75 0020 0100 0005 0700<br />
Don via DigiCash<br />
* Le Luxembourg désigné comme 2 ème pays le plus riche du monde. Source : Le Quotidien 04/2016 // étude magazine Global Finance.
58<br />
#Science | Blood<br />
ILS ONT MISÉ SUR<br />
L’HÉMOGLOBINE<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
Nombreuses sont les startups qui investissent dans la santé. Focus sur ces jeunes<br />
entreprises qui, en utilisant votre sang, visent à sauver des vies, améliorer votre<br />
quotidien, voire à vous permettre de régénérer vos cellules vieillissantes…<br />
ZIPLINE – Avec ses drones, la startup basée en Californie<br />
révolutionne le système de santé du Rwanda. Depuis juillet<br />
2016, Zipline, en coopération avec le gouvernement local,<br />
livre des médicaments et des poches de sang, en moins de<br />
30 minutes. Cela permet de sauver de nombreuses vies<br />
dans un pays où les conditions d’accès sont difficiles et les<br />
hôpitaux dispersés.<br />
Innovation :<br />
Hémoglobine :<br />
HABIT – La startup analyse votre sang, et, en fonction<br />
de vos besoins nutritifs ainsi que de votre profil, propose<br />
de vous livrer un repas adapté. Un kit pour collecter les<br />
données biométriques est envoyé à chaque client, et<br />
l’échantillon est analysé par un laboratoire extérieur. Quant<br />
à la livraison du repas, elle est similaire à ce que proposent<br />
les leaders Uber Eats ou Deliveroo.<br />
Innovation :<br />
Hémoglobine :<br />
HOPE – La plateforme digitale développée par deux<br />
entrepreneurs africains a pour but de lutter contre les<br />
pénuries de sang que connaissent trop souvent les<br />
structures sanitaires au Sénégal. Tous les outils sont mis<br />
à profit : réseaux sociaux, SMS, apps, sites internet, etc.<br />
L’équipe a pour objectif de «recruter» 140 000 donneurs<br />
dans les 2 années à venir.<br />
Innovation :<br />
Hémoglobine :<br />
AMBROSIA – Le buzz de ces derniers mois : une jeune<br />
entreprise américaine pratique des transfusions de sang<br />
de jeunes adolescents, permettant aux personnes âgées<br />
d’inverser l’âge des cellules. Le tout pour la modique somme<br />
de $8 000. Le fondateur qui annoncé en juin dernier avoir<br />
déjà plus d’une centaine de demandes de clients, explique<br />
s’être inspiré des travaux réalisés par les scientifiques sur<br />
les souris…<br />
Innovation :<br />
Hémoglobine :<br />
BLOODLINK – Une startup danoise vise également à<br />
démocratiser et favoriser les dons de sang. D’un côté, les<br />
banques de sang envoient leurs demandes et besoins via<br />
l’application ou le portail web, puis de l’autre, les donneurs<br />
qui utilisent l’application reçoivent une notification en leur<br />
demandant de se rendre à l’hôpital le plus proche pour<br />
donner leur sang.<br />
Innovation :<br />
Hémoglobine :<br />
COR – Créée par un architecte IT ayant participé à la<br />
conception de l’AppleWatch, cette startup permet de<br />
contrôler facilement et en quelques secondes ses taux<br />
de cholestérol, triglycérides, glucoses, etc. L’utilisateur<br />
reçoit par la suite des conseils personnalisés quant à son<br />
alimentation, ses exercices physiques ou des moyens de se<br />
relaxer. Un esprit sain dans un Cor sain.<br />
Innovation :<br />
Hémoglobine :<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
Votre partenaire santé<br />
en entreprise<br />
La santé de votre<br />
entreprise passe par<br />
celle de vos employés.<br />
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60<br />
#Science | Blood<br />
AU SERVICE<br />
DU SANG<br />
PAR BENJAMIN GARNIER<br />
Alors que les stocks de la Croix Rouge Luxembourgeoise ont<br />
largement été renfloués dans un élan populaire en juin dernier<br />
suite à un appel lancé dans les médias, le docteur Paul-Louis<br />
Courrier, médecin-directeur du Centre de Transfusion Sanguine de<br />
la Croix-Rouge luxembourgeoise, revient avec nous sur le mode de<br />
fonctionnement et la politique de communication de la Croix Rouge<br />
ainsi que sur les spécificités des donneurs au Grand-Duché.<br />
© Shutterstock - Happy cake Happy cafe<br />
Quelles démarches entreprenez-vous<br />
afin de fidéliser les donneurs ?<br />
En préambule, il faut préciser que le nombre de donneurs<br />
de sang au Luxembourg s’élève à 13500, soit environ 2,7%<br />
de la population générale, ce qui est notablement plus faible<br />
que pour d’autres pays européens en particulier la France<br />
et l’Allemagne avec plus de 4% de donneurs. Cependant et<br />
heureusement le Luxembourg compense ce faible nombre de<br />
donneurs par une fidélisation extrême nettement supérieure<br />
à celle de nos voisins européens : en effet 70% des donneurs<br />
recrutés donnent toujours après 3 ans alors que la fidélisation<br />
moyenne européenne à 3 ans est de l’ordre de 30 à 35%.<br />
Le Centre de Transfusion Sanguine de la Croix-Rouge<br />
Luxembourgeoise est un centre unique, apprécié des donneurs<br />
grâce en particulier à son service de gestion des donneurs<br />
qui peut être contacté soit par mail, soit par téléphone. Deux<br />
infirmières sont constamment présentes dans ce service pour<br />
solliciter les donneurs ou répondre à leurs demandes; nous nous<br />
voulons aussi à l’écoute des donneurs avec le site internet de<br />
la Croix-Rouge, rubrique don du sang, sur lequel les postulants<br />
donneurs peuvent s’inscrire et les donneurs trouver nombre de<br />
renseignements utiles régulièrement mis à jour (lieux et dates<br />
de collectes externes, principales contre-indications aux dons<br />
du sang dont celles liées aux voyage, …).<br />
Nous disposons d’un système de management de la qualité et<br />
avons choisi de satisfaire aux exigences de deux normes ISO<br />
(certification ISO 9001 version 2015 et accréditation iso 15189<br />
version 2012).<br />
En accord avec les directives du parlement européen et du<br />
conseil de l’Europe, le don du sang au Luxembourg est bénévole<br />
et volontaire. Les donneurs sont récompensés de leur fidélité<br />
tout au long de leur carrière de donneur successivement par un<br />
diplôme des 10 dons, une médaille de bronze pour le vingtième<br />
don, une médaille d’argent pour le quarantième don et une<br />
médaille de vermeil pour le quatre-vingtième don. Ces médailles,<br />
remises aux donneurs méritants par la Grande-Duchesse, lors<br />
d’une cérémonie de remise de médailles sont des récompenses<br />
officielles de l’Etat luxembourgeois. Les quatre-vingt dons ne<br />
sont pas une finalité en soi et de nombreux donneurs totalisent<br />
plus de 100 dons.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Science | Blood<br />
61<br />
En plus de la presse quotidienne qui vous sert de relais<br />
lors d’appel aux dons, sur quelles autres plateformes<br />
la Croix-Rouge est-elle active ?<br />
Aujourd’hui, ce qui pourrait apparaître comme du retard par<br />
rapport à nos voisins européens au regard de la sollicitation des<br />
médias ou des réseaux sociaux, est en fait un avantage. En effet<br />
cette faible sollicitation traduit encore l’efficacité des moyens<br />
conventionnels mis en œuvre avec un système d’invitation au<br />
don par lettre ou mail (mis en œuvre en 2010) même si le taux<br />
de réponse a décru ces dernières années de 30% à 24%. A ce<br />
jour, les besoins quotidiens estimés à 100 dons/jour requièrent<br />
d’inviter 400 donneurs/jour. Les invitations lancées entre 7 et<br />
15 jours à l’avance font l’objet d’un rappel dans les 3 à 5 jours<br />
précédant le don par lettre ou mail. A ce jour les donneurs<br />
privilégient les mails (70%) et l’on constate un moindre taux de<br />
réponse aux mails qu’aux lettres. Nous sommes conscients de<br />
l’impact positif à court terme des sollicitations téléphoniques<br />
et de leur impact négatif à long terme ; les donneurs une fois<br />
sollicités par téléphone répondent beaucoup moins bien aux<br />
mails et lettres d’invitation.<br />
Nous avons peu recours, de manière générale, aux médias,<br />
auxquels nous faisons appel lorsque nous sommes dans une<br />
situation difficile, principalement par voix radiophonique et<br />
télévisée. On ne souhaite pas abuser de ce type d’appels car<br />
ils sont tellement efficaces et peu propices à un « lissage » des<br />
dons qu’on préfère y avoir recours le plus tard possible, en cas<br />
d’urgence. Les dons, rappelons-le, permettent la production<br />
de produits sanguins labiles avec une conservation de 5 jours<br />
des plaquettes et de 42 jours des globules rouges. L’appel au<br />
don fait en juin, nous a permis de battre notre record de dons<br />
quotidiens avec 170 dons et s’est révélé être un véritable exercice<br />
d’afflux massif sur 4 jours. Ce fameux appel de juin a eu un<br />
effet inattendu au regard des volontaires nouveaux donneurs.<br />
En effet ce sont 500 candidatures de nouveaux donneurs qui<br />
nous sont parvenues à notre plus grande satisfaction. Nous nous<br />
sommes engagés à voir tous ces volontaires dans les 3 mois.<br />
C’est l’occasion pour moi d’insister sur le caractère cinétique de<br />
notre pool de donneurs; chaque année un millier de donneurs<br />
réguliers nous quitte pour des raisons très diverses et tous ces<br />
partants doivent absolument être remplacés par de nouveaux<br />
donneurs.<br />
Etes-vous également actifs sur les réseaux sociaux ?<br />
La Croix Rouge possède sa page Facebook où les donneurs<br />
s’expriment souvent mais pour des choses plutôt banales.<br />
Nous axons nos efforts avec notre fournisseur informatique<br />
sur le développement d’un système d’invitation et de rappel<br />
d’invitations au don par SMS en complément ou remplacement<br />
des mails et des lettres.<br />
Revenons sur ce mois de juin et cet appel lancé en raison de<br />
stocks en baisse. Comment expliquez-vous ce phénomène ?<br />
Il faut savoir que le stock de sang au Luxembourg est très<br />
faible par rapport à nos voisins. Pour vous donner une idée,<br />
la région EFS Alsace Lorraine Champagne Ardenne prélève 450<br />
000 dons/an, la société francophone du sang belge 220 000<br />
dons/ans et nous 26 000 dons/an ; ce chiffre qui peut paraître<br />
faible est adapté à nos besoins et nous permet d’assurer<br />
notre autosuffisance nationale, autre souhait du parlement<br />
européen et du conseil de l’Europe. Quel que soit le nombre de<br />
dons, les exigences légales et réglementaires pour la collecte,<br />
la qualification biologique des dons et la production de produits<br />
sanguins se veulent très semblables au sein des états membres de<br />
la CE. La transfusion au Luxembourg est basée sur une similarité<br />
antigénique assez importante des globules rouges (ABO Rhésus<br />
et Kell) entre donneurs et receveurs. Nous nous devons donc<br />
d’avoir une grande variété de produits sanguins au regard d’une<br />
distribution quotidienne modeste d’une centaine de poches /<br />
jour. Un stock pléthorique de plus de 800 poches nous expose<br />
à des péremptions ce que nous ne souhaitons pas par respect<br />
des donneurs (stock mini souhaitable : 462 poches / stock maxi<br />
souhaitable : 742 poches).<br />
Y’a-t-il un profil type de donneur qui se démarque ?<br />
Nous avons réalisé une étude démographique et sociologique<br />
des donneurs il y a 4 ans et nous n’avons pas trouvé de<br />
différence significative entre la fréquence des dons, l’assiduité et<br />
la fidélisation des donneurs au regard des différentes catégories<br />
socio professionnelles, si ce n’est les artisans qui s’avèrent les<br />
plus difficiles à fidéliser. On reste sur un panel de donneurs assez<br />
varié où toutes les catégories sociales sont représentées, ce qui<br />
n’a pas été sans nous surprendre.<br />
Comment le digital vous permet-il de promouvoir et d’augmenter<br />
les dons de sang au Luxembourg ? On évoquait précédemment<br />
les réseaux sociaux, mais y’a-t-il d’autres canaux que vous<br />
utilisez ?<br />
Il n’y a pas vraiment d’outils spécifiques à part notre page<br />
Facebook plus intimiste, notre page service du sang sur le<br />
site Croix-Rouge, notre système d’invitation et les appels via<br />
la presse. L’accent récent porté à la Responsabilité Sociale de<br />
l’Entreprise (RSE) nous vaut des interventions sur sites à titre<br />
de communications orales, tenues de stands de recrutement<br />
nouveaux donneurs. A ce titre les différences instances<br />
européennes présentes au Grand-Duché nous ont sollicité à<br />
plusieurs reprises en juin. La tenue de stands est depuis de<br />
longue années le résultat d’une coopération fructueuse du CTS<br />
avec les Associations de donneurs de sang luxembourgeoises et<br />
leur Entente.<br />
Notre politique de recrutement se base plus sur la proximité<br />
avec les potentiels donneurs. Aussi, cela peut paraître un peu<br />
archaïque, mais l’essentiel des nouveaux donneurs arrivent à la<br />
Croix Rouge grâce à l’influence du bouche à oreille au sein du<br />
cercle familial. Un donneur régulier va ainsi souvent venir avec<br />
quelqu’un de sa famille pour le sensibiliser au don de sang.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
62<br />
#Science | Blood<br />
LA RECHERCHE<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN GARDE<br />
LE SANG-FROID<br />
Liquide complexe et composé d’une diversité d’éléments, le sang<br />
fascine depuis toujours. Son analyse peut révéler la quasi-totalité<br />
des maux du corps. Il se dit même que les premières études sur<br />
les qualités régénérationnelles du sang ont été effectuées par les<br />
médecins égyptiens il y a plusieurs milliers d’années. Aujourd’hui,<br />
avec les avancées scientifiques, le sang est même amené à être<br />
remplacé lors des transfusions sanguines. Entre ingénierie cellulaire<br />
et tissulaire, interface immunologique, ou encore transfusions,<br />
focus sur les dernières recherches du domaine.<br />
Prévenir, diagnostiquer puis affiner<br />
C’est notamment sur le traitement du cancer que la recherche sanguine se<br />
penche. Les dernières études démontrent notamment que la biopsie liquide,<br />
une «simple» prise de sang, peut caractériser une anomalie moléculaire. «Il s’agit<br />
d’une alternative prometteuse lorsque des biopsies traditionnelles à répétition<br />
sont complexes à réaliser, particulièrement chez les patients fragiles ou âgés ;<br />
ou lorsque la tumeur, pulmonaire ou osseuse par exemple, est difficilement<br />
atteignable et analysable. Une contrainte qui disparaît grâce à la biopsie<br />
liquide», souligne le Pr Benjamin Besse, responsable du comité de Pathologie<br />
thoracique à Gustave Roussy, centre régional de lutte contre le cancer situé<br />
à Villejuif en France. Au vu des premiers résultats encourageants présentés<br />
depuis ces dernières années, les traditionnels prélèvements de tissu tumoral<br />
pourraient prochainement laisser place à une simple prise de sang.<br />
Les chercheurs du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center situé à Baltimore dans<br />
le Maryland, ont confirmé cette tendance après avoir rapporté avoir développé<br />
un test sanguin qui permet de détecter à un stade précoce les cas de cancer<br />
colorectal, du sein, du poumon et de l’ovaire. L’examen se base sur une analyse<br />
d’une quantité d’ADN spécifique à chaque cancer qui se trouve dans le sang,<br />
et libéré par la tumeur. Comme le confirme le Pr. Victor Velculescu, cette étude<br />
montre que l’identification du cancer par l’utilisation précoce des changements<br />
d’ADN dans le sang est faisable : «Notre méthode de séquençage de haute<br />
précision est une approche prometteuse pour atteindre cet objectif. Le but a<br />
été de développer une analyse de sang qui pourrait prédire un cancer potentiel<br />
sans connaître les mutations génétiques dans la tumeur du patient». Les tests<br />
ont été effectués sur 200 personnes atteintes de différents cancers, et les<br />
résultats doivent cependant être confirmés par un échantillon de personnes<br />
plus important.<br />
Enfin, des scientifiques anglais du Cancer Research UK Manchester Institute<br />
pensent également que la biopsie liquide pourrait guider les médecins sur<br />
le meilleur traitement possible. L’étude porte sur le cancer du poumon, ou<br />
cancer bronchique : après une prise de sang, les chercheurs ont isolé des<br />
cellules tumorales qui s’étaient détachées du cancer principal. Les anomalies<br />
génétiques mesurées leur ont dès lors permis de pronostiquer l’efficacité de<br />
telle ou telle chimiothérapie.<br />
Vers la création de sang artificiel<br />
La première expérience moderne de<br />
transfusion sanguine date de 1667<br />
et a été réalisée par un scientifique<br />
parisien réputé et médecin personnel<br />
du roi Louis XIV, Jean-Baptiste Denis.<br />
Il avait alors tenté de soigner un<br />
jeune homme atteint de fièvre depuis<br />
deux mois, avec une transfusion de<br />
sang de mouton. A court terme, son<br />
état semble s’améliorer. La même<br />
année, il réalise d’autres transfusions,<br />
notamment en utilisant du sang de<br />
veau pour tenter de soigner un patient<br />
ayant un «comportement maniaque».<br />
Celui-ci décède, et les transfusions<br />
sanguines sont alors formellement<br />
interdites durant plus d’un siècle et<br />
demain. Cette technique de «dons» de<br />
sang est pourtant très ancienne : de<br />
nombreux écrits égyptiens en faisaient<br />
déjà mention. Là aussi, il s’agissait de<br />
sang d’origine animale. Une découverte,<br />
au début du XX ème siècle va permettre<br />
une grande avancée : il s’agit de la<br />
notion des groupes sanguins, mise en<br />
avant par l’Autrichien Karl Landsteiner.<br />
Puis c’est la découverte du facteur<br />
Rhésus, toujours par Dr. Landsteiner,<br />
accompagné de son compatriote<br />
Alexander Wiener, 38 années plus tard,<br />
qui rend les transfusions bien plus sûres<br />
pour les receveurs.<br />
Mais aujourd’hui, les hôpitaux font<br />
face à de nouveaux challenges, les<br />
donneurs de sang se faisant de plus<br />
en plus rares. C’est la raison pour<br />
laquelle les chercheurs tentent depuis<br />
quelques années de créer un sang<br />
artificiel ou plus précisément de cultiver<br />
des globules rouges. Si de nombreux<br />
scientifiques s’y sont attelés, les<br />
britanniques de l’université de Bristol<br />
ont annoncé il y a quelques mois, en<br />
mars dernier, avoir trouvé le moyen<br />
d’en produire en grande quantité… Leur<br />
méthode ? Une production alternative<br />
de globules rouges. On crée alors des<br />
globules prématurés, à partir de souches<br />
adultes, et qui seront ensuite cultivées<br />
indéfiniment. «Les globules rouges de<br />
culture ont plus d’avantages que le don<br />
du sang, parmi lesquels la réduction<br />
du risque de transmission de maladies<br />
infectieuses» ajoute d’ailleurs le Dr. Jan<br />
Frayne de l’université britannique.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Science | Blood<br />
63<br />
Une méthode similaire a été avancée<br />
par les chercheurs Dr. Ryohichi Sugimura<br />
et Dr. George Daley. Leur étude ouvre<br />
ainsi la possibilité de prélever des<br />
cellules de patients atteints de troubles<br />
sanguins génétiques, et d’utiliser l’édition<br />
de gènes pour corriger leur défaut<br />
génétique et créer des cellules sanguines<br />
fonctionnelles, comme l’explique le<br />
Dr. Sugimura. Les deux cherchent<br />
pensent, si leurs théories sont prouvées,<br />
que leur méthode pourrait déboucher<br />
sur un approvisionnement illimité en sang,<br />
en utilisant les cellules prélevées dans le<br />
sang des donneurs universels.<br />
De là à résoudre le problème de la pénurie<br />
de sang dans le monde ?<br />
© Shutterstock - Csaba Del<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
64<br />
#Science | Green<br />
THE ORIGINS OF<br />
CIRCULAR ECONOMY<br />
WITH DR. STAHEL<br />
BY ALEXANDRE<br />
KEILMANN<br />
Swiss architect and industrial analyst Walter R. Stahel is known as<br />
one of the Founding Fathers of Circular Economy and for coining<br />
the expression «cradle-to-cradle». On October 19 th , he will share<br />
his vision and knowledge during the 7 th edition of the Luxembourg<br />
Green Innovation Summit. <strong>BEAST</strong> met with Dr Stahel to discuss<br />
sustainable development strategies and his best practices.<br />
For more than 40 years, you have been promoting circular economy, notably<br />
through repairing and remanufacturing. How did industry professionals first<br />
react to the change of mindset?<br />
Circularity has been the functioning principle of nature since the Big Bang,<br />
and is as old as mankind, but for the first millennia it was one of poverty and<br />
scarcity. “Use it up, wear it out, make it do or do without”.<br />
The modern circular economy for manufactured objects is industrial and<br />
one of abundance. The drivers now are personal motivation of people, not<br />
necessity. The existing example of reuse, buying and selling used goods are<br />
so integrated into society that we do not see them. Have you ever bought or<br />
exchanged a NEW banknote? All of them are second-hand objects, polluted<br />
with traces of drugs and bacteria.<br />
The obstacles of change are not industry professionals but economists.<br />
They simply cannot imagine that used goods are cheaper and better than<br />
newly manufactured ones – because they only know manufacturing -<br />
remanufacturing is as well researched as the backside of the moon. Examples<br />
like Xerox, Caterpillar, Michelin and Rolls-Royce have shown that you need a<br />
holistic understanding of business to see the higher competitiveness of the<br />
circular economy, which breaking out of (the comfort of) silo-thinking. People<br />
also need good reasons why they should shift from optimising value chain<br />
process up to the Point of Sale, to optimising the use of stocks of objects over<br />
their full product-life. This implies a radical change of management objectives<br />
from flows to stocks, and from value added to value maintained!<br />
From the first initiatives of companies to today’s sustainable development<br />
strategies, which strategies proved to be more efficient? And why?<br />
The most efficient corporate strategy in shifting to more sustainable business<br />
models is selling performance, selling goods as a service. This business model<br />
enables companies to exploit sufficiency as well as efficiency strategies and<br />
develop new systems solutions, in addition to all circular economy options.<br />
In exchange for retaining the ownership of their goods and the embodied<br />
resources, they gain resource security with regard to the future availability<br />
and prices of resources. And these companies have to internalise all costs of<br />
future liabilities, risks and waste; as a result, societal sustainability increases<br />
because the companies have a strong financial incentive to take measures to<br />
prevent waste and losses by managing risks on systems level.<br />
While some countries acknowledge the fact of<br />
reducing waste and carbon emission, others<br />
tend to keep a blindfold. How would you<br />
convince political leaders to engage and adapt<br />
in a sustainable-circular economy strategy?<br />
Originally, economics has been the driver<br />
of the circular economy. Reuse, repair and<br />
remanufacturing helped owners of objects to<br />
reduce the costs of using them. Ever increasing<br />
waste volumes brought political leaders into<br />
the game for environmental protection reasons.<br />
The political solution was waste management,<br />
recycling, getting rid of the waste problem.<br />
But the circular economy is about preserving<br />
resources, natural, human, cultural and<br />
manufactured assets, a holistic optimisation<br />
involving loops, people, economics and speed.<br />
Material recycling is only a sustainable option if<br />
we succeed in recovering atoms and molecules<br />
to the same purity as new resources.<br />
The loop axiom says that the smaller the loops,<br />
the more profitable they are: reuse before repair<br />
before remanufacture before recycling; and local<br />
before regional before global.<br />
People are a renewable resource, and the<br />
only one with a qualitative edge. The circular<br />
economy substitutes manpower for energy, on<br />
a micro- and macroeconomic scale. Introducing<br />
the circular economy on a national level would<br />
reduce GHG emissions by 66%, and increase<br />
employment by 4%, according to latest research<br />
reports.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Science | Green<br />
65<br />
Economics show that remanufactured objects<br />
are 40% cheaper and create considerably less<br />
externalised costs than similar new objects of<br />
the same quality.<br />
The speed of loops directly reduces<br />
environmental impairment: doubling the servicelife<br />
of objects halves resource extraction and<br />
waste volumes as well as production and sales<br />
volumes. In saturated markets, the speed of loops<br />
has no impact on stocks, only on GDP. In order<br />
to maintain their revenue base, companies will<br />
need to shift their business model from revenue<br />
in sales to revenue in utilisation services and<br />
object-take-back for reuse.<br />
To promote sustainability, political leaders should<br />
develop a holistic view focused on changing<br />
framework conditions, such as non-taxation<br />
of human labour and non-subsidies for energy<br />
consumption. The circular economy is regional,<br />
labour-intensive and part of a general trend of<br />
intelligent decentralisation, like micro-breweries,<br />
3-D-printing, urban farming and robotised<br />
manufacturing – Industry 4.0. The environmental<br />
and social advantages mentioned are a result of<br />
the circular economy, not its driver.<br />
Can cradle-to-cradle models be applied to all sectors? Which elements are<br />
easily transferred from one field to another?<br />
We can distinguish three fundamentally different types of objects.<br />
Food, water and oil – resources which are consumed; sufficiency solutions<br />
and reuse cascades are the main business models available. These resources<br />
are used in an economic context but are not manufactured objects. Water<br />
use is especially important for there is no alternative resource.<br />
Infrastructure and buildings – the built environment – are “sitting ducks”, of<br />
functional nature and with a long service-life. Increasingly, they are recognised<br />
as key part of resilient communities and cultural heritage.<br />
Mobile manufactured objects are subject to fashion and technology changes.<br />
Publicity makes the difference between objects. There are tools – objects<br />
used to make money in a systems context – and toys of the consumer<br />
society – objects to satisfy emotions and status value, used as stand-alone.<br />
For objects of the built environment and tools, service-life extension is a<br />
natural to preserve value and, like operation and maintenance services, is<br />
best done locally by professional fleet managers. OEMs selling performance,<br />
such as Xerox, Caterpillar, Michelin and Rolls-Royce, fleet managers, such as<br />
railways, airlines and armed forces and specialised SMEs today constitute the<br />
knowledge pool of the circular economy. To advance the circular economy<br />
rapidly, this economic and technical knowledge has to shift from fleet<br />
managers and SMEs to all classrooms and boardrooms, in order to ensure<br />
that all students leaving academic and vocational education are familiar with<br />
the opportunities offered by the circular economy.<br />
CIRCULAR ECONOMY<br />
RESOURCES<br />
MANUFACTURING<br />
RECYCLING<br />
WASTE<br />
CONSUMPTION & USE<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
66<br />
#Science | Green<br />
What are the best practices regarding the creation of opportunities with a responsible<br />
approach you wish to share with the audience of the Luxembourg Green Innovation<br />
Summit?<br />
The time is right and ripe for the circular economy: saturated markets for many objects,<br />
long-life technologies (electro instead of combustion engines), non-recyclability of hightech<br />
objects (solar, wind, IT), rising commodity prices, trend to reusable technology<br />
(Space X’s Falcon 9 rockets).<br />
Sustainable innovation in the circular economy encompasses numerous opportunities;<br />
techno-commercial strategies in the ‘era of R’ for goods, and opportunities of scientific<br />
and technologic innovation in the ‘era of D’ for materials, as well as new professions<br />
of ‘holistic skills’, such as restorers of vintage technical objects, antique furniture and<br />
other collection items which are part of our cultural capital.<br />
The ‘era of R’ comprises techno-commercial strategies to re-use, repair, restore,<br />
remarket, remanufacture and re-programme objects as well as to re-refine and<br />
recycle catalytic chemicals, such as lubrication oils. Also needed is related innovation<br />
in marketing, policymaking and R-technologies: reuse options lead to innovation in<br />
equipment; banknotes or bottles, for instance, do not come in identical batches and<br />
need tolerant equipment (ATMs, bottling plants) to cope with qualitative variations.<br />
At some point, the options of the ‘era of R’ come to an end. A few objects may become<br />
part of national heritage, but the majority will enter the ‘era of D’.<br />
The ‘era of D’ comprises technologies and policies to de-link assemblies, de-polymerize,<br />
de-alloy, de-laminate, de-vulcanize, de-coat materials in order to recover atoms for<br />
reuse; and to de-construct infrastructure and high-rise buildings in order to reuse<br />
materials, and related innovation in D-technologies. Waste and secondary resources<br />
are a thing of the past if atoms or molecules can be recycled to the quality and purity<br />
of virgin material, such as sr-PET (self-reinforcing PET), which can be re-melted and<br />
reused indefinitely.<br />
The highest competitiveness and profit potential of circular economy innovation may<br />
lie in the ‘Era of D’. Many new technologies and processes in chemical engineering<br />
and material sciences can be patented; corporate income then comes from licensing<br />
knowledge instead of selling materials. Mining countries are looking at these options—<br />
whoever is first wins. The Ana Intercontinental hotel in Tokyo was the first high-rise<br />
building to be sustainably deconstructed, disassembled top down in a closed room with<br />
minimal noise and dust emissions. Bringing items down efficiently from the top of a highrise<br />
building enables to recover the energy spent on hoisting them up in construction,<br />
making deconstruction a low carbon activity.<br />
The biggest societal benefits potential of circular economy innovation is the ‘era of<br />
R’—reuse, repair and remanufacture offer ample techno-economic opportunities in a<br />
skilled-labour intensive regional economy.<br />
And society needs policy innovation: labour is the only renewable resource, which can<br />
be educated but will deteriorate if unused. Not taxing labour but taxing things society<br />
does not want, such as emissions, consumption of non-renewable resources and waste<br />
would create a landslide change of the economy.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
REGISTER NOW<br />
GREEN INNOVATION<br />
SUMMIT<br />
19 OCTOBER <strong>2017</strong><br />
ETABLISSEMENT NAMUR LUXEMBOURG<br />
Guest Speaker<br />
WALTER STAHEL<br />
Founder-Director,<br />
The Product-Life Institute Geneva<br />
One of the founding fathers of the circular economy<br />
5 Awards<br />
Exclusive innovative pitches & keynote speeches<br />
Great networking moments<br />
GALA.GREENWORKS.LU<br />
Info & contact : team@greenworks.lu
68<br />
#Science | Space<br />
NEW SPACE INVESTMENTS<br />
FOR NEW SPACE ACTIVITIES<br />
BY ALEXANDRE KEILMANN<br />
Over the last ten years, investments in space have skyrocketed. The year 2015 actually<br />
saw more venture capitalists invest in space than in the previous fifteen years. Moreover,<br />
a recent study showed that sixteen of the world’s 500 richest people have already<br />
invested in space. We can find the likes of Microsoft’s Bill Gates, Amazon’s Jeff Bezos and<br />
Facebook’s Mark Zuckerberg on top of the list.<br />
From commercial space lines to high-speed Internet<br />
Space Angels Network, a global network of early-stage investors focused specifically on<br />
aerospace ventures, calculated that more than 225 private space ventures have already<br />
received equity fund, up from 33 in 2009. And according to Bryce – formerly known as<br />
Tauri Group Space and Technology – nearly $1.5 billion in venture capital was invested<br />
in space deals in 2016 and over 60 venture capital firms invested in space start-ups.<br />
As a matter of fact, the space industry and therefore investments have boomed over<br />
the last decade, notably with Elon Musk and the growing success of SpaceX, which<br />
recently hit a new milestone by reusing its Dragon spacecraft for the first time ever, after<br />
launching a used rocket in March <strong>2017</strong>. Part of NASA’s Commercial Crew Program, SpaceX<br />
seems to be on track to launch astronauts in space by the end of 2018. In mid-August,<br />
Elon Musk unveiled its clean-white spacesuits for its astronauts proving once again how<br />
advanced and confident he feels about SpaceX.<br />
In 2016, Japanese group Softbank invested more than $1 billion in OneWeb, whose<br />
mission is to provide the entire world with affordable high-speed Internet. The joint<br />
venture between OneWeb and Airbus seeks to place a constellation of more than 900<br />
satellites in space in less than two years, turning the Earth into a planet-sized Internet<br />
network. Ten identical prototype satellites will be launched in early 2018 from Kourou,<br />
French Guiana, for validation. If all goes well they will become the first operating satellites<br />
of the network, which will include at its start 648 simultaneously operating satellites in<br />
orbit just two years later.<br />
According to George Whitesides, CEO of Virgin Galactic – a «Spaceline for Earth with<br />
the goal of democratizing access to space for the benefit of life on earth», founded by<br />
business magnate Sir Richard Branson – «it’s an exciting moment to be part of the space<br />
industry». The company aims at getting paying customers into space in 2018. In this<br />
respect, Virgin Galactic announced in August a sixth successful glide test of VSS Unity,<br />
the second version of SpaceShipTwo. «Only 556 people have actually been to space, and<br />
we already have more than 600 demands to use the world’s first spaceline» he added<br />
while visiting Luxembourg in May <strong>2017</strong> and attending the Space Forum.<br />
«My business model right now for Blue Origin is I sell about $1 billion per year of Amazon<br />
stock, and I use it to invest in Blue Origin. So the business model for Blue Origin<br />
is very robust» explained Jeff Bezos, founder and CEO of Amazon.com<br />
and the second-richest person in the world. He is planning to start flying<br />
people on suborbital space tourism flights, by the end of 2018. Whether<br />
it is on Earth or in Space, tech giants keep competing at a high-level.<br />
Elon Musk (SpaceX, Tesla)<br />
& Jeff Bezos (Amazon)<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Science | Space<br />
69<br />
The space 4.0 vision growing in Luxembourg<br />
From the foundation of Europe’s first private satellite operator, SES, in 1985, to the willingness of the government to become a<br />
leading nation when it comes to asteroid mining and to draft a new space law, Luxembourg’s space industry has also seen many<br />
developments over the years. Several American companies have settled in the country, namely Deep Space Industries, Planetary<br />
Resources and even Asteroid Day, which produced the first ever 24-hour global broadcast about Asteroid Impact Hazard on June<br />
30th. According to Rick Tumlinson, Chairman of DSI, «the future is built by the bold, and once again, as it did in telecommunications<br />
and other areas of technology, Luxembourg is showing the sort of boldness that moves the world forward».<br />
«Space is actually a new way to do business,<br />
it creates a new economy composed of<br />
cities, transportation, energy and finance.<br />
Luxembourg has a strong history and<br />
reputation in commercial space operations<br />
and we are proud to be working with the<br />
government, academia, and industry to<br />
further develop the limitless potential of<br />
the space resources market» added Chris<br />
Lewicki, co-founder of Planetary Resources,<br />
whose company settled in Luxembourg for<br />
its R&D mentality and its ability to solve key<br />
challenges such as extracting water from<br />
asteroids and scale it. He plans to launch the<br />
first commercial asteroid prospecting mission<br />
by 2020. Luxembourg also attracts experts<br />
from Asia, notably ispace. The European<br />
subsidiary will be hosted in Luxembourg<br />
City within the facilities of Paul Wurth InCub,<br />
in collaboration with the Technoport, the<br />
nation’s support program for innovative and<br />
technology-driven companies. Through its<br />
European office based in Luxembourg, ispace<br />
intends to focus on business development,<br />
R&D and on key technical services such<br />
as payload development, engineering and<br />
integration. «With strong technological, legal<br />
and financial support, we are convinced that<br />
Luxembourg is the best place for us to begin<br />
our European operations» stated Takeshi<br />
Hakamada, CEO of ispace but also the leader<br />
of team HAKUTO, one of the finalists of the<br />
Google Lunar XPRIZE.<br />
And with Etienne Schneider’s participation<br />
to several international conferences in<br />
the space field last year, Luxembourg can<br />
expect more companies to set foot in<br />
the country. In New York City, he recently<br />
promoted the Grand Duchy as a space<br />
hub: «Luxembourg’s strategy is built on<br />
support for advanced research activities<br />
and technological capabilities, drawing on<br />
the country’s existing expertise in the space<br />
sector and its ongoing strategy of economic<br />
diversification into future-oriented hightech<br />
industries.» Mr Schneider added: «As<br />
a world renowned financial business center,<br />
Luxembourg offers incentives for private<br />
sector companies seeking to develop space<br />
mining opportunities. Our financial regulatory<br />
system fully supports venture capital and<br />
private equity investment within a wider<br />
European framework». Earlier this year, the<br />
Deputy Prime Minister, along with Crown<br />
Prince Guillaume, also visited the West<br />
Coast of the United States to announce<br />
the set-up of a Luxembourg Space<br />
Luxembourg space agency that will take into<br />
account the particular needs of NewSpace<br />
companies: «Within this agency, we will<br />
create a dedicated space fund in order to<br />
complement Luxembourg’s existing funding<br />
measures based mainly on a grant approach.<br />
We will either opt for a conventional venture<br />
capital fund with a lifecycle of 10 to 15 years,<br />
or for a kind of evergreen fund structure.<br />
Regardless of which option we choose in the<br />
upcoming months, we will continue to apply<br />
our longstanding proven public-private<br />
partnership approach through a mix of<br />
institutional and strategic private investors».<br />
The minimum financial commitment to get<br />
the fund started is in the range of 70 to 100<br />
million euros. The fund is mainly considering<br />
early stage investments in innovative startups<br />
as well as in more mature companies,<br />
with a focus both on Luxembourg-based<br />
enterprises in the space resources industry,<br />
and companies developing substantial space<br />
resources related technologies in the Grand<br />
Duchy.<br />
Moreover, South Korean, Chinese and<br />
American experts have since then joined the<br />
Board of SpaceResources.lu, and European<br />
Space Agency enhanced its cooperation with<br />
the country when it comes to cooperation<br />
on asteroid missions, related technology and<br />
space resources exploration and utilization.<br />
ESA Director General, Jan Wörner stated:<br />
«The SpaceResources.lu initiative perfectly<br />
embodies my vision of Space 4.0 both as an<br />
example of and a driver in a new paradigm of<br />
conducting space activities».<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
70<br />
#Technology | Space<br />
ACT IN SPACE :<br />
«UNE VRAIE<br />
DYNAMIQUE»<br />
AU LUXEMBOURG<br />
PAR BENJAMIN GARNIER<br />
Il y a parfois des hasards qui font bien les choses. Lorsqu’il<br />
contacte le coordinateur d’Act In Space au Centre National<br />
d’Etudes Spatiales (CNES), Francis Sujkowski, Senior<br />
Manager chez InTech du Group POST, pense alors ne passer<br />
qu’un appel amical, les deux hommes se connaissant bien.<br />
Ce sera en réalité le début d’un challenge avec en point de<br />
départ l’organisation d’un hackathon à Kayl qui conduira<br />
notamment à la création de la société StarWear en 2016,<br />
cofondée par Laurent Ciarletta. <strong>BEAST</strong> est allé recueillir<br />
les témoignages du coordinateur d’Act In Space au Grand-<br />
Duché et du récent vainqueur, qui traduisent d’un réel<br />
engouement pour l’espace au Luxembourg.<br />
Act In Space, c’est un évènement international organisé par le<br />
CNES et l’ESA, ouvert à quiconque souhaite développer son projet<br />
en 24h à partir des technologies du spatial pour en faire un produit<br />
applicable au quotidien. Francis Sujkowski explique que «l’originalité<br />
de l’évènement réside dans le fait que ce n’est pas simplement<br />
une réflexion, c’est la création d’une offre complète conçue en<br />
prenant en compte plusieurs facteurs : les besoins du marché,<br />
l’environnement technologique, le design, le business plan associé,<br />
le prototypage, mais également les propriétés intellectuelles<br />
puisque le projet est basé sur un brevet technologique du spatial<br />
à partir duquel on crée son business model». Créativité, innovation<br />
mais également maîtrise technologique, esthétique, business sont<br />
les composantes d’une réussite industrielle.<br />
De nombreux partenaires, des établissements et des institutions<br />
dans le domaine spatial au Luxembourg ont répondu favorablement<br />
à la sollicitation de Francis Sujkowski pour organiser cet évènement<br />
au Luxembourg. Ils se sont impliqués pleinement dans le projet.<br />
Rassembler des experts dans le domaine spatial était une première<br />
problématique qui a vite été résolue, comme nous le confirme<br />
Francis Sujkowski : «Nous avons trouvé au travers des organisations<br />
luxembourgeoises (Ministère de l’Economie, LuxInnovation,<br />
Technoport, IPIL, GLAE, Creaction) des personnes motivées à nous<br />
accompagner sur le projet. Cette implication a conduit à ce qu’Act<br />
In Space 2016 soit une réussite. L’édition organisée à Kayl l’an<br />
dernier, ouverte aux audacieux candidats, a couronné une équipe<br />
qui a poursuivi cette étude en créant sa société StarWear. Elle<br />
développe aujourd’hui un système d’interaction naturelle avec<br />
l’environnement, notamment à destination du marché de l’IoT<br />
et du jeu vidéo, basé sur l’intégration de nombreux capteurs.<br />
Une startup, qui a embauché ses premiers stagiaires et CDD et<br />
dont le premier produit doit sortir au Q1 2018. Laurent Ciarletta,<br />
son stratège, n’hésite pas à qualifier cette expérience comme<br />
«extrêmement positive».<br />
Parti d’une technologie brevetée par le CNES proposée<br />
pendant le hackathon, l’équipe StarWear a donc surmonté<br />
les épreuves pour l’emporter : «Nous nous sommes<br />
complètement engagés dans cet évènement, ça a été un<br />
vrai challenge. Sur toute la durée du hackathon, nous avons<br />
dû dormir entre 0 et 4 heures en se relayant, nous nous<br />
sommes vraiment engagés à fond» «L’émulation générée<br />
par l’évènement nous donnait bien envie d’y aller et nous<br />
étions du coup hyper motivés». Un succès qui les amènera<br />
jusqu’à avoir leur propre tribune au Toulouse Space Show en<br />
étant récompensés par le prix du Public (sur plus de 1300<br />
candidats répartis sur toute l’Europe) : «Les personnes que<br />
nous avons rencontrées lors de l’Act In Space 2016, que<br />
ce soit les experts, les partenaires ou les personnes des<br />
organisations luxembourgeoises nous ont soutenus dès qu’ils<br />
ont vu le projet émerger. Ce support de la part de tout un<br />
écosystème au Luxembourg, c’est quelque chose de vraiment<br />
très positif».<br />
Les organisations luxembourgeoises se sont effectivement<br />
impliquées également dans la suite donnée par l’équipe<br />
StarWear et continuent à suivre et à aider cette société<br />
luxembourgeoise nouvellement créée.<br />
La startup a été également sélectionnée pour le concours<br />
Fit4Start à Luxembourg où elle est allée jusqu’en finale.<br />
L’occasion de rappeler que ne pas remporter ce genre de<br />
compétition n’est pas forcément le synonyme d’un adieu<br />
à l’aboutissement d’un projet de création et à ses succès<br />
futurs.<br />
«A l’issue de l’Act In Space, précise Francis Sujkowski, nous<br />
n’avons pas d’obligation de poursuivre notre concours auprès<br />
d’une startup créée. Mais en finalité, les relations techniques,<br />
émotionnelles qui ont pris naissance lors des 24 heures<br />
passées ensemble, et devant l’enthousiasme et l’audace de<br />
certains candidats pour poursuivre cette aventure humaine<br />
pouvant aller jusqu’à la création d’une entreprise, nous<br />
pousse à les aider et à faciliter leur progression jusqu’à<br />
l’aboutissement ultime de leur projet». Un constat d’autant<br />
plus vrai si l’environnement est un levier pour la créativité,<br />
l’innovation et l’audace d’entreprendre : «Je suis très heureux<br />
d’avoir découvert en quelques mois au Luxembourg, des<br />
organisations, des entreprises autour du spatial, à l’écoute,<br />
prêtes à participer activement à tout projet structuré où<br />
Innovation et Créativité vont de pair avec entreprendre et<br />
perspectives industrielles».<br />
Act In Space repose sur un encadrement enrichissant qui<br />
devait au départ bénéficier aux étudiants de Grandes<br />
Ecoles et aux Universités, la cible première visée lors de ses<br />
débuts. Mais le concours a également attiré le monde de<br />
l’entreprise : «On s’aperçoit que 60% des participants sont<br />
des étudiants et 40% viennent du secteur privé, soit parce<br />
qu’ils ont des contacts pour créer une startup, soit parce<br />
qu’il y a un réel intérêt pour les sujets proposés et le monde<br />
du spatial fait toujours autant rêver. Ce sont des passionnés<br />
qui participent.» Des passionnés qui se préparent au mieux<br />
pour un concours tout aussi exigeant sur le plan mental que<br />
sur le plan organisationnel et technique.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
72<br />
#Technology | Space<br />
Quand l’espace attire le monde entier<br />
«Ce qui est intéressant, c’est que lors de la première édition<br />
en 2014, Act In Space comptait uniquement 5 villes françaises<br />
et 200 candidats. La 2 e édition en 2016 devenait un concours<br />
européen avec 12 pays, 24 villes principalement européennes,<br />
plus de 1300 candidats. Pour 2018, fort de ce succès, les Etats-<br />
Unis avec déjà 15 villes inscrites. L’Australie, la Chine, le Japon,<br />
des pays africains entre autres sont déjà candidats. La NASA,<br />
JAXA et d’autres institutions internationales du domaine spatial<br />
s’intéressent au développement d’Act In Space.<br />
Tutoriel pour bien négocier son hackathon<br />
Car participer à Act In Space peut être d’autant plus épanouissant<br />
si on y arrive avec une équipe diversifiée autour d’une idée<br />
commune et une motivation inébranlable : «Au sein de notre<br />
équipe qu’on avait présentée, je suis enseignant chercheur dans<br />
le domaine smart space, IoT, réseau de capteurs, ce qui collait<br />
déjà dans l’esprit d’interagir avec l’environnement et les autres<br />
personnes de l’équipe travaillaient aussi dans ce domaine. Il y<br />
avait des informaticiens techniciens, un artiste spécialisé dans le<br />
graphisme futuriste, des jeunes et des moins jeunes, donc nous<br />
n’étions pas arrivés par hasard. Nous avions choisi un des sujets<br />
proposés par Act In Space qui nous faisait le plus rêver. Cette<br />
technologie qu’on a développée, nous nous sommes dits que<br />
c’est quelque chose qui n’existe pas et que si ça marchait, ça<br />
pouvait vraiment faire la différence», explique Laurent Ciarletta.<br />
Aussi, l’équipe StarWear n’est pas arrivée les mains vides : «Dans<br />
le déroulement, nous avions préparé notre opération et réalisé<br />
des mock-ups, des collages, des petits prototypes, parce qu’il<br />
fallait montrer quelque chose au jury afin de faire la différence.»<br />
Dès lors, les conseils aux aspirants vainqueurs ne manquent pas<br />
de la part du stratège de l’équipe tenante du titre : «Il faut<br />
façonner l’équipe de manière efficace, la composer de personnes<br />
avec qui on s’entend bien, être complémentaire malgré les<br />
différentes aptitudes. Car il ne faut pas avoir le même profil, mais<br />
avoir la même envie et cerner un sujet à développer qui plaît à<br />
l’ensemble de l’équipe.» Des conseils qui peuvent être également<br />
sur la gestion d’une véritable épreuve d’endurance : «Il faut bien<br />
dormir avant la compétition et le moins possible pendant. Il ne<br />
faut surtout pas hésiter à apporter de son propre matériel pour<br />
en montrer un peu plus.<br />
Car même s’il y a du matériel disponible sur place, autant<br />
apporter soi-même ce que l’on maîtrise déjà.» Laurent Ciarletta<br />
revient également sur la présence des experts et l’importance de<br />
l’utiliser à bon escient : «Pendant le hackathon, il faut profiter au<br />
maximum des mentors et de l’environnement mis en place, il y<br />
a beaucoup de ressources et ces personnes sont extrêmement<br />
disponibles , ce qui permet d’enrichir le dossier, car ce sont<br />
de véritables experts. Ce qui fait que la présentation qui en<br />
découle n’est pas qu’un rêve, c’est vraiment un projet sérieux,<br />
développable et qui est soutenu par des spécialistes. On est<br />
dans le concret».<br />
Le Luxembourg, pionnier de l’espace<br />
Concrétiser, c’est l’objectif que s’était fixé Didier Lapierre,<br />
initiateur d’Act In Space. Le responsable de la valorisation et<br />
du transfert de technologie au CNES voulait rendre possible<br />
des projets liés aux technologies spatiales et applicables<br />
au quotidien. Un défi qui est en passe d’être relevé, comme<br />
l’explique Francis Sujkowski : «Pour la prochaine édition en 2018,<br />
Didier Lapierre est en train de réussir son pari initial de créer<br />
un évènement mondial». Ce qui aura selon lui des «retombées<br />
intéressantes» au niveau local pour le Luxembourg, dans un<br />
pays qui s’impose comme un leader de la recherche spatiale,<br />
avec une dynamique qui stimule les potentiels acteurs. Ce qui<br />
permet à Francis Sujkowski d’envisager l’avenir avec optimisme :<br />
«Ma perception, c’est celle d’une vraie dynamique au Grand-<br />
Duché. On a l’envie et les moyens de mettre le cap sur l’innovation<br />
et notamment dans le domaine spatial. Cet engouement crée<br />
une communauté d’entraide entre les institutions et les acteurs<br />
pour se positionner au niveau international. Je prends pour<br />
exemple le projet, baptisé spaceresources.lu, où « le Grand-<br />
Duché [fait] un pas majeur supplémentaire pour se positionner<br />
comme pôle européen en matière d’exploration et d’utilisation<br />
commerciales des ressources spatiales », avait expliqué, mijuillet,<br />
Etienne Schneider, ministre luxembourgeois de l’économie.<br />
Il y a là-dessus une réflexion à court, moyen et long terme qui<br />
est primordiale pour l’aboutissement du projet. Ce sont dès lors,<br />
loin des messages utopistes, des actions qui amènent à réussir<br />
dans ce domaine. Tout cela m’a positivement surpris et m’amène<br />
à penser que les projets mis en place vont se concrétiser.»<br />
Francis<br />
Sujkowski<br />
Laurent<br />
Ciarletta<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
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74<br />
#Technology | Home<br />
HOME INNOVATION:<br />
BREAKING THE HABIT<br />
BY BENJAMIN GARNIER<br />
As new technologies are developing all around the world in an<br />
exponential way while global ecological issues have become a<br />
central when it comes to developing a business, humanity’s way<br />
of moving, buying, sharing has seen a lot of changes. Home has<br />
also become a field of innovation, where startups, design trends<br />
and new technologies meet to develop environmental-friendly,<br />
sustainable, connected and even virtual houses.<br />
Moving away from the Stone Age<br />
A house made of stones has long been the normal method to build a home.<br />
But many environmental questions have since then been raised, making the<br />
ecological performance of the house a crucial data to take into account<br />
when selling or renting a building. The less kWh the house produces, the<br />
highest-ranked it is. There are two solutions which clearly impact the<br />
ecological performance of a house: to build larger concrete walls in order to<br />
save energy and improve insulation or to find an alternate way of building,<br />
such as wooden houses, which have been trendy for, quite some time now.<br />
Northern Europe can enjoy the numerous local resources from endless<br />
forests to develop the real estate market with wooden houses, but it is not<br />
the same case everywhere. In other parts of Europe, this special market has<br />
difficulties to rise and become popular, mostly because of the building price<br />
which remain far higher than concrete houses.<br />
That is the direction Leko Homes decided to take. As a matter of fact,<br />
the French start-up that recently settled at the Technoport in Esch-sur-<br />
Alzette, Luxembourg, is trying to democratize the construction of wooden<br />
houses through an innovative process involving new technologies. Through<br />
3D prints, hardwood (instead of imported resinous wood) is gathered. By<br />
avoiding this importation and using new technologies, Leko offers a much<br />
lower a building price than typical wooden houses, which compete with<br />
contrete houses. Moreover, Leko offer a whole new thinking about the way<br />
a house has to stand, in order to gain space. In a typical house for instance,<br />
the boiler is in the cellar, the ventilation lays in the attic and the electric<br />
meter in the garage. Leko, inspired from the high-tech industry, developed a<br />
brand new CPU system where any technology needed to control the house<br />
lays into a concentrate space, called CPU Leko. The Leko app allows then<br />
the user to control the system through an application on a smartphone.<br />
A brand new vision<br />
«By using virtual reality, we’re placing the viewer inside a moment or a<br />
story», explained once Chris Milk, CEO of Within, a virtual reality technology<br />
company. The advantage then is to put a person in a context he cannot see<br />
without help from a technological device. As you buy a new property, the<br />
home is not set as you wish or not 100% ready to welcome you. Using your<br />
imagination can be interesting, but as powerful as it can be, imagination can<br />
be misleading.<br />
Then virtual reality can fill the gap between what is<br />
and what should be. Through the rooms «Les Hauts<br />
du Kirchberg», a luxury 22 apartments-complex,<br />
property development company LBH Immo launched<br />
a brand new way to visit future apartments. Using a<br />
state-of-the-art HTC Vive headset, the user dives<br />
into a 3D representation of his flat and can modify<br />
it, as he likes by controlling a remote. The creators<br />
of this headset, Cognytik, do not wish to hold on<br />
there and are expecting to develop new settings<br />
for these headsets, such as seeing what it looks like<br />
at night or even to hear surrounding noises. It was<br />
the first time real estate used VR in Luxembourg,<br />
and since the feedbacks are very satisfying, it will<br />
not be the last.<br />
Keep calm and connect<br />
Following the first evolutions of the Internet<br />
and the development of the social Web, the<br />
universalization of connected objects for multiple<br />
uses in different branches called Internet of Things<br />
(IoT) has permitted to develop tools to enhance<br />
the performance inside many branches. Spreading<br />
the Internet to many objects has been an asset for<br />
many businesses,<br />
The innovation opportunities through IoT inside<br />
a house are numerous: improving space design<br />
and tenant experience by using insights captured<br />
through smart devices and sensors on habits<br />
such as consumption, providing automated and<br />
anticipated maintenance that enable renters to<br />
customize their environment through IoT-enabled<br />
equipment.<br />
© Getty Images - Miguel Navarro<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Technology | Home<br />
75<br />
For example, real estate developer Capstone Partners has teamed<br />
up with IoT startup IOTAS to offer smart home environment<br />
for renters at Grant Park Village apartments in Portland, USA.<br />
Apartments are equipped with different sensors in every room<br />
which allows to monitor different aspects such as temperature,<br />
humidity, lights, motion, and water flow. Systems track the habits<br />
and preferences of the dwellers and enable renters to create<br />
rules to customize their home environment from anywhere and<br />
at anytime.<br />
Home automation is IoT’s Promised Land. Several big companies<br />
have understood it and invested large amounts in state-of-the<br />
art innovation startups that develop products useful to automate<br />
houses. For instance, Google acquired Nest Labs in January<br />
2014, a connected thermostat producer, for 3.2 billion dollars.<br />
Investing such quantity of money these types of products is for<br />
the industry barons (Google, Microsoft, Samsung...) the step to<br />
take in order to win a growing market full of possibilities.<br />
The lack of imagination also does not seem to hit the home<br />
automation market. There is always new products responding<br />
to new desires, which stimulate the ongoing process to imagine<br />
and create connected objects that could lead to better comfort<br />
inside the house. The IoT market is continually growing because<br />
of the huge audience targeted. Rodolphe Hasselvander, founder<br />
of French startup Blue Frog Robotics which develops companion<br />
and social robots called «Buddy», explains that a potential<br />
market of tens of million robots is estimated by targeting families<br />
with children in Europe and the United States.<br />
In general, the home innovation market is full of oversized figures,<br />
especially considering the future, where connected devices seem<br />
to invade our daily life: the German market research organization<br />
GfK estimates for instance that each French household will have<br />
30 connected devices at home in 2020. According to a Gartner<br />
study, there will be at the end of this year as many connected<br />
devices (for consumers and businesses) as human beings on<br />
Earth, and this number will reach 20 billion by 2020. Connected<br />
devices for the consumer are in majority, representing today<br />
more than 60% of the grand total and 5.2 billion products. Smart<br />
TVs and connected TV boxes remain the most popular objects.<br />
A risk of data overload?<br />
The IoT might gather different objects but the promise is still<br />
the same: to make our life easier and take care of our health<br />
and security. However, the data mass that a consumer can<br />
access to is also problematic. Checking each evening after work<br />
the electric consumption, the number of steps he made, the<br />
humidity rate and the temperature in his living room, added to<br />
that the smartphone alarms warning him that the chicken in the<br />
oven is ready can be too much to handle.<br />
Moreover, according to a study from an ETH Zurich team, billions<br />
of people connecting with billions of devices must require<br />
evermore complex algorithms, which is a worry concerning<br />
personal data security and the information within, which can be<br />
manipulated by private or governmental institutions. ETH argues<br />
then for clear and reliable information systems controlled by<br />
the user. «For each connected device, you can replace the word<br />
«intelligent» with vulnerable», warn Mikko Hyppönen, research<br />
director of Finnish company F-Secure.<br />
Anecdotal market or growing tree?<br />
As the home innovation market started from the bottom, it is<br />
perfectly normal to experience such a growing trend. However,<br />
according to GfK, IoT represents only 1% of the home appliance<br />
turnover. Even the buyers aren’t convinced: one out of three<br />
doesn’t use it, as Gartner revealed in a study in December 2016.<br />
Many connected objects do not bring any value and innovation<br />
has sometimes to face failures.<br />
However, the IoT revolution will probably happen through<br />
several generations. The creation of the OpenFog Consortium<br />
in December 2015 aims at accelerating this revolution and<br />
dealing with the issues of treating big amount of data from IoT<br />
applications by avoiding the process of cloud computing. This<br />
decentralization of data collection called «fog computing» will<br />
bring intelligence and security, which could attract the most<br />
reluctant ones.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
76<br />
#Technology | Innovation<br />
EBRC,<br />
CAP SUR L’EUROPE<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
Avec une vision stratégique claire et une prise de risque qui se<br />
traduit par une croissance externe, la société EBRC est en passe<br />
d’atteindre les objectifs posés par Yves Reding il y a maintenant<br />
plusieurs années. <strong>BEAST</strong> est allé à la rencontre du CEO du centre<br />
d’excellence européen dans la gestion de l’information sensible,<br />
pour discuter des initiatives visant à la création d’un marché<br />
numérique européen et du rôle du Luxembourg, dans un contexte<br />
de digitalisation et de menace constante de cyberattaques.<br />
«Depuis 2000, et le lancement des activités EBRC, le monde a<br />
énormément changé. De nombreux acteurs, tels que Facebook<br />
et Twitter n’existaient pas, et Google n’en était qu’à ses<br />
balbutiements» débute Yves Reding. Mais dès sa création, EBRC<br />
s’était déjà clairement positionné sur le digital, notamment avec<br />
l’activité business continuity et Data Centre, et une offre haut<br />
de gamme, prônant la qualité et l’excellence.<br />
Et aujourd’hui, comme le rappelle le CEO de la<br />
société du Groupe POST, nous remarquons une<br />
accélération fulgurante et exponentielle. «Cette<br />
digitalisation est croissante. Elle est partout. Les<br />
business models changent, nos habitudes de<br />
la vie de tous les jours également. Ce qui était<br />
physique devient digital. Prenons l’exemple de<br />
l’industrie automobile qui planche sur la mobilité<br />
autonome et connectée. Ou encore l’apport<br />
de l’intelligence artificielle dans le domaine<br />
de la médecine, facilitant les diagnostics.<br />
Notre génération ne le connaitra pas, mais un jour la machine,<br />
l’intelligence artificielle deviendra supérieure à l’Homme sur tous<br />
les plans, avec les risques majeurs que cela représente pour notre<br />
espèce» explique Yves Reding. Et les acteurs qui sont au centre<br />
du digital et de cette disruption ne sont pas pour autant à l’abri<br />
de se faire disrupter eux-même…. Vision, stratégie et carnet de<br />
route clairs sont donc nécessaires.<br />
Vers la construction d’un marché numérique européen<br />
Dans une Europe à la traîne lorsqu’il s’agit de digitalisation – avec<br />
une disruption menée principalement par les GAFA aux Etats-Unis<br />
et par leurs pendants asiatiques – EBRC compte mener à bien<br />
sa stratégie 2020 et son expansion européenne. «L’Europe reste<br />
le plus grand marché numérique au monde si l’on se réfère au<br />
nombre de consommateurs. Le potentiel est énorme» rappelle Yves<br />
Reding, qui souligne la prise de conscience des gouvernements<br />
européens, avec la série de grandes orientations engagées.<br />
On pense notamment à l’application en mai 2018<br />
du RGPD, texte fondamental qui protège les<br />
données personnelles. «L’Europe a la puissance<br />
d’imposer ses normes, mais pour cela, elle doit<br />
s’unir, or aujourd’hui, elle reste divisée», regrette<br />
le CEO d’EBRC. D’autres règlements ou directives<br />
devraient cependant contribuer au développement<br />
digital du Vieux Continent : la «Cloud Initiative»<br />
vise à soutenir l’industrie du cloud européen, ou la<br />
«Free Flow of Data Initiative», déjà annoncée l’an<br />
passé puis reportée, devrait aboutir avant la fin de<br />
l’année. Yves Reding précise : «L’objectif est la libre<br />
circulation des données, comme c’est le cas pour<br />
les marchandises.<br />
Aujourd’hui, plus de 50 entraves ont<br />
été recensées. Beaucoup de freins<br />
subsistent, mais il s’agit d’une priorité<br />
absolue pour l’Union Européenne».<br />
Cette impulsion est également donnée<br />
par la Présidence estonienne du<br />
Conseil de l’EU, qui va œuvrer pour les<br />
6 prochains mois, avec pour objectif<br />
premier de faire de la libre circulation<br />
des données «la cinquième liberté<br />
fondamentale de l’Union Européenne».<br />
«Un signe fort» pour Yves Reding qui<br />
rappelle que de nombreux chantiers devraient<br />
alors être ouverts : connectivité, commerce<br />
électronique transfrontalier, la portabilité des<br />
données, etc. Il ne faut cependant pas oublier les<br />
menaces grandissantes qui planent en matière de<br />
cybersécurité. Deutsche Telekom a subi l’an passé<br />
une attaque de grande ampleur, et récemment<br />
WannaCry a touché plus de 300 000 ordinateurs<br />
dans 150 pays. «La forteresse Europe affiche du<br />
retard, mais le Luxembourg est réputé pour son<br />
approche risque, et a tous les atouts pour devenir<br />
cette plateforme de data protection nécessaire<br />
en Europe. Les pouvoirs publics et les institutions<br />
européennes l’ont d’ailleurs bien compris» ajoute<br />
Yves Reding, qui pense également que le rôle<br />
de l’ENISA, l’Agence européenne chargée de la<br />
sécurité des réseaux et de l’information, sera<br />
fortement renforcé dans les mois à venir.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
#Technology | Innovation<br />
77<br />
Dépasser les frontières luxembourgeoises<br />
«Notre objectif a toujours été de devenir un<br />
centre d’excellence européen dans la gestion de<br />
l’information sensible» souligne le CEO d’EBRC. Cette<br />
volonté et vision ont notamment été concrétisées<br />
en 2012, avec, lors de l’inauguration du Data Centre<br />
«European Reliance Centre East» situé à Betzdorf,<br />
l’annonce du changement de nom : «e-Business<br />
& Resilience Centre» devenait alors «European<br />
Business Reliance Centre». Un changement loin<br />
d’être anodin pour le CEO dont l’ambition était déjà<br />
de dépasser les frontières luxembourgeoises… grâce<br />
à une croissance organique (+45% sur les deux<br />
dernières années) mais également externe via des<br />
alliances long terme, stratégiques et industrielles.<br />
Avec une prise de participation au capital<br />
de Digora, une société française d’une<br />
centaine de collaborateurs, en janvier dernier,<br />
la société luxembourgeoise a pu élargir son champs<br />
d’action en renforçant son offre de services,<br />
mais également sa présence à l’international.<br />
Grâce à une présence physique aux quatre coins<br />
de la France ainsi qu’au Maroc, à des endroits<br />
stratégiques selon les expertises régionales<br />
(cybersécurité, aérospatial, e-commerce, etc),<br />
EBRC enclenche véritablement sa stratégie «Europe<br />
first» et continue sa marche vers le «one-stop-shop»<br />
lorsqu’il s’agit du management avec l’information<br />
sensible. Dans un marché digital européen qui s’ouvre,<br />
l’ambition est alors de promouvoir son savoir-faire à<br />
l’échelle du continent, en investissant physiquement<br />
dans des pays européens clefs.<br />
Autre aspect qui tient à cœur à Yves Reding :<br />
le renforcement de son offre de cybersécurité. EBRC<br />
s’était largement investi dans l’exercice « CyberEurope<br />
» organisé par l’ENISA de mars à novembre 2016,<br />
et qui simulait une Cyber attaque massive sur le<br />
continent européen. Il s’agissait d’un exercice très<br />
réaliste, à l’échelle des 28 pays européens, pour le<br />
CERT – Computer Emergency Response Team d’EBRC.<br />
Par ailleurs, EBRC a complété son CERT avec un SOC<br />
– Security Operations Centre – pour l’ensemble du<br />
groupe POST. «Nous œuvrons déjà à une nouvelle<br />
opération de croissance externe, dans un futur<br />
proche, avec l’idée de se renforcer en France, pour<br />
son marché numérique dynamique, en Belgique avec<br />
Bruxelles et ses institutions européennes, et enfin<br />
en Suisse, pays dont l’état d’esprit est proche du<br />
Luxembourg, avec ses banques privées et institutions<br />
internationales notamment» précise le CEO d’EBRC,<br />
qui compte bien concrétiser la stratégie 2020 EBRC au<br />
plus tôt. «Nous avions annoncé 400 collaborateurs,<br />
un chiffre d’affaires multiplié par deux, 500 clients<br />
ainsi qu’un déploiement européen. Pied sur le gaz<br />
et avec de nombreuses barrières qui sautent, nous<br />
sommes très bien positionnés en Europe» ajoute-t-il.<br />
Dans un contexte de globalisation et de digitalisation,<br />
EBRC espère bien surfer sur la vague en s’appuyant<br />
sur son capital humain, l’expertise emmagasinée et les<br />
projets bâtis depuis maintenant 17 ans.<br />
Yves REDING<br />
CEO, EBRC<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
78<br />
#Technology | WomenInTech<br />
WOMEN IN DIGITAL<br />
EMPOWERMENT : LE DIGITAL,<br />
UN OUTIL AU SERVICE<br />
PAR HELENA<br />
DES FEMMES COUPETTE<br />
Dernière revendication tendance ou réel phénomène de société,<br />
le féminisme est partout. Pop version Beyoncé, couture chez<br />
Dior ou énervé et dénudé du côté des Femen et des Pussy Riots,<br />
les mouvements féministes se multiplient et revêtent autant<br />
de facettes qu’il reste de combats à mener. Et si les initiatives<br />
visant la prise de conscience du rôle essentiel que les femmes<br />
ont à jouer sont nombreuses, le digital apparaît comme<br />
dénominateur commun. Editos engagés, hashtags fédérateurs,<br />
tweets dénonçant des pratiques misogynes et autres blogs<br />
fleurissent chaque jour sur le web, aidant ainsi les femmes<br />
dans leurs revendications.<br />
Pourtant si le combat peut sembler à certains, daté ou obsolète,<br />
le mouvement d’Empowerment montre que le secteur privé et le<br />
monde de l’entreprise reste encore des terrains d’inégalités homme/<br />
femme. Entre les différences salariales à un niveau d’emploi égal,<br />
la sous-représentation des femmes occupant des postes de direction<br />
ou encore le syndrome de l’imposteur, la place des femmes évoluant au<br />
sein de l’entreprise n’est toujours pas acquise. Une prise de conscience<br />
et de position qu’elles comptent bien s’approprier. Grâce à l’essor des<br />
technologies numériques, elles revendiquent leur place, bien décidées<br />
à s’emparer de ce secteur en pleine expansion.<br />
De la nécessité d’engager les femmes dans le numérique<br />
Entre startup et Big Data, ubérisation et social media, la transformation<br />
digitale n’en finit plus d’investir nos vies. A tel point qu’elle connaît,<br />
comme tout autre secteur, les mêmes travers, notamment en ce qui<br />
concerne la place des femmes. Futur de l’entreprise, le numérique<br />
ne fait pas exception en matière de stéréotypes genrés et autres<br />
clichés sexistes. «Geek», «métiers d’homme», cet univers de travail<br />
essentiellement masculin peine à engager les femmes. Seulement 28%<br />
d’entre elles exercent une profession en lien avec les technologies<br />
de l’information-communication (ICT). Elles privilégieraient la fonction<br />
publique et le professorat au détriment des STEM (Sciences,<br />
Technologies, Engineering, Mathématiques). Preuve qu’en matière de<br />
parité, rien n’est acquis et tout reste à faire.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8<br />
Au Luxembourg, elles ne sont que 12.8% à évoluer dans<br />
les métiers de l’info-com. Quand on sait que d’ici 2020,<br />
700 000 postes seront à pourvoir sur ce marché au<br />
niveau européen, capter cette minorité, engager les<br />
femmes et les former constitue un enjeu stratégique nonnégligeable.<br />
Pour répondre à ces problématiques, elles<br />
sont de plus en plus nombreuses à innover. Workshops,<br />
sites communautaires, espace de co-working et autres<br />
newsletters et réseaux d’influenceuses, les femmes ont<br />
bien compris l’importance de leur rôle et la nécessité de<br />
s’imposer sur ce marché, encore trop masculin.<br />
Leur atout ? Un soutien indéfectible, une forme de<br />
sororité qui favorise l’esprit de corps et l’initiative. Parce<br />
qu’il s’agit avant tout de fédérer les femmes autour de<br />
la sphère professionnelle, Feminalink, une application<br />
mobile, propose du contenu axé autour de la culture<br />
d’entreprise pour mettre en avant la complémentarité<br />
au sein d’une communauté inspirante, ambitieuse et<br />
bienveillante. De même pour Delphine Rémy-Boutang qui<br />
a fait de la Journée de la Femme Digitale un rendezvous<br />
incontournable pour toutes celles qui désirent<br />
accéder à un espace physique de co-working. Conçu<br />
pour elles dans le but de se rencontrer, se rassembler<br />
et créer ensemble des opportunités de développement,<br />
le JFD Connect Club mise sur le travail collaboratif pour<br />
faire émerger des leaders féminins : « Jusqu’à présent<br />
une femme avait deux possibilités : soit elle s’adaptait,<br />
soit elle renonçait. Avec la Journée de la Femme Digitale,<br />
nous proposons de créer cette « 3 ème entreprise » dans<br />
laquelle on n’aurait ni à changer ni à renoncer, mais dans<br />
laquelle on se sentirait bien avec nos valeurs. »
#Technology | WomenInTech<br />
79<br />
Le digital comme suite logique du féminisme ?<br />
Au-delà des problématiques liées au secteur de l’entreprise,<br />
le digital permet une réelle flexibilité des formes de travail, en<br />
termes d’espaces et de temps. Il apparaît comme un outil au<br />
service de la parité. Télétravail et emploi du temps adaptable<br />
offrent aux femmes davantage d’indépendance et de liberté<br />
dans la gestion de leur vie professionnelle et personnelle.<br />
Une opportunité pour les femmes d’entreprendre et de faire<br />
entendre leur voix, notamment grâce aux réseaux sociaux.<br />
C’est dans cet optique qu’a été pensée l’association WoMen’up.<br />
Partant du constat que persistait encore un plafond de verre<br />
auquel les jeunes générations se heurtaient, elles qui pensaient<br />
que l’égalité Homme/Femme n’était plus un sujet, l’idée a été<br />
d’apporter un éclairage neuf et décomplexé sur l’engagement<br />
féminin dans le monde du travail, avec en filigrane, la volonté de<br />
développer un féminisme digital.<br />
Pour Cécile Parsoud, actuelle présidente de l’association :<br />
« Les femmes doivent prendre le digital en main, le programmer,<br />
le coder, le façonner. Le monde digital de demain ne pourra être<br />
égalitaire s’il n’est pas co-construit par les femmes, s’il reste<br />
conçu par des hommes, comme cela a été le cas pour la majorité<br />
de nos organisations jusque-là. ». Un message qui s’adresse aussi<br />
et principalement aux jeunes générations. Nés avec un portable<br />
comme extension quasi-naturelle de la main, les Millenials sont<br />
plus que jamais impliqués dans ces problématiques « Cela leur<br />
confère un immense avantage sur leurs aînés : ce sont eux<br />
qui détiennent les clés de la transformation numérique des<br />
entreprises. Ils sont en train de changer leurs cultures, de les<br />
remodeler à leurs attentes. Redonner une valeur et du sens au<br />
travail. »<br />
Pourtant, aussi connectée soit-elle, la génération Y n’échappe<br />
malheureusement pas aux stéréotypes genrés qui restent<br />
encore très présents dans l’esprit des jeunes femmes et des<br />
recruteurs. S’il est certain que les femmes Millenials ont un<br />
avantage sur ce marché, elles sont encore nombreuses à être<br />
cantonnées à leur statut de blogueuse mode quand en réalité,<br />
leur rôle va bien au-delà. Avec ses 132 000 abonnés sur<br />
Instagram, Kenza Sadoun el Glaoui dépasse ce simple statut :<br />
« On peut dire que je suis traductrice, styliste, DA, rédactrice.<br />
Je suis multi-casquette. Evidemment, la place des femmes<br />
sur les réseaux sociaux est autre chose, on ne peut pas la<br />
réduire à des métiers d’influenceuses ». Une approche féministe<br />
du numérique qui tend à changer l’image des femmes sur les<br />
réseaux sociaux. Plus simplement « it-girl », elles apparaissent<br />
comme des « role models », conscientes de leur position et<br />
leur responsabilité. Aller vers plus d’égalité, reprendre la parole,<br />
faire entendre sa voix et éveiller les consciences apparaissent<br />
comme les enjeux du monde numérique de demain, autant en<br />
termes de réseaux sociaux que de réseaux professionnels. Le<br />
digital comme suite logique du féminisme donc ? « Les réseaux<br />
sociaux ont de formidable qu’ils sont un immense porte-voix<br />
pour nos revendications. Le bénéfice est encore plus évident<br />
pour les réseaux professionnels qui permettent de contourner<br />
les circuits traditionnels auxquels les femmes n’auraient peutêtre<br />
pas eu accès. Il y a encore beaucoup de pédagogie à faire<br />
sur le sujet, mais le digital est certainement notre meilleur atout<br />
pour véhiculer ces idées progressistes. »<br />
C’est le pourcentage de toutes les<br />
startups technologiques au niveau<br />
mondiale fondées par des femmes.<br />
20%<br />
Les femmes en fonction dans les plus importantes sociétés Tech<br />
au monde ont augmenté 238% plus vite que les hommes.<br />
TOP 5 DES FEMMES LES PLUS PUISSANTES DANS LE MONDE DE LA TECH<br />
Sheryl Sandberg<br />
COO, Facebook<br />
@sherylsandberg<br />
Sources :<br />
www.ecoreuil.fr // www.forbes.fr<br />
Angela Ahrendts<br />
Senior Vice President<br />
of Retail at Apple Inc<br />
@AngelaAhrendts<br />
Ginni Rometty<br />
CEO, IBM<br />
@GinniRometty<br />
Meg Whitman<br />
CEO, Hewlett-Packard,<br />
@MegWhitman<br />
Susan Wojcicki<br />
CEO, Youtube<br />
@SusanWojcicki<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
80<br />
#Technology | FoodTech<br />
#FOODTECH :<br />
À QUELQUES<br />
CLICS DE LA<br />
FOURCHETTE<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
La FoodTech, voici le dernier-né des mots porte-manteau<br />
qui résonne déjà depuis quelques mois. Ici, il ne s’agit pas<br />
nécessairement de cuisine moléculaire ou de robot-chef, mais<br />
bien de l’apport des nouvelles technologies dans un secteur où<br />
la créativité et le respect des fondamentaux se conjuguent pour<br />
créer de la magie et des émotions. Aujourd’hui, c’est tout un<br />
écosystème qui se construit, boosté par l’arrivée de nombreuses<br />
startups. Si le phénomène a véritablement pris de l’ampleur en<br />
2015 avec les premières licornes, à la fin 2016, on recensait plus<br />
de 3 500 startups dans ce secteur en plein essor, pour plus de<br />
38 milliards de dollars investis.<br />
Le digital pour reconquérir les consommateurs<br />
Si près du tiers des FoodTechs s’intéressent à la livraison de repas<br />
à domicile, avec notamment UberEats – la petite sœur d’Uber, avec ses<br />
60 000 restaurants dans 112 villes – la licorne Deliveroo ou encore<br />
la néerlandaise Takeaway.com, les jeunes entreprises misant sur la<br />
technologie alimentaire prennent également le pari de la transparence,<br />
confiance, mais aussi de la préservation de l’environnement et de ses<br />
ressources.<br />
Certaines startups visent ainsi à réduire le gaspillage alimentaire…<br />
ou à nous faire découvrir de nouveaux mets. Si le Luxembourg prend<br />
le problème du gaspillage alimentaire au sérieux, sous l’impulsion<br />
du Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des<br />
consommateurs, Fernand Etgen, et de la Ministre de l’Environnement,<br />
Carole Dieschbourg, c’est tout simplement parce qu’au sein de l’Europe<br />
des 28, ce sont 88 millions de tonnes qui finissent aux ordures chaque<br />
année. Dans ce marasme, une jeune startup française, To Good To Go,<br />
a développé une application pour lutter contre le gaspillage.<br />
Concrètement, les commerçants partenaires réalisent des paniers<br />
à petit prix, garnis de produits invendus et sont ensuite présentés<br />
sur l’application. Les invendus sont même réservés aux plus démunis.<br />
La startup vise ainsi à créer un circuit qui allie solidarité et économie<br />
durable afin de responsabiliser les commerçants et les consommateurs<br />
sur les nouvelles façons de consommer.<br />
Une fois abordée la façon changeante de consommer ses aliments,<br />
impossible de passer à côté de la transparence. Les technologies<br />
permettent effectivement de tracer les aliments, «de la fourche à la<br />
fourchette». C’est le créneau développé par «La Ruche qui dit oui»,<br />
qui met en relation les consommateurs demandeurs de produits locaux<br />
et frais, avec les agriculteurs et artisans de la région. L’économie<br />
collaborative dans le secteur alimentaire existe bien.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8
Quelle transformation digitale pour les acteurs historiques ?<br />
A l’image du développement des FinTechs, les grands<br />
groupes alimentaires se retrouvent aujourd’hui face<br />
à un dilemme : développer leurs propres solutions,<br />
ou s’associer voire incuber de jeunes pousses. Le groupe<br />
coopératif agricole français InVivo a lui fait le choix de créer<br />
son propre département «InVivo Food & Tech», avec pour<br />
objectif la transformation des achats et des ventes, le<br />
développement de nouveaux concepts de distribution, la<br />
création de nouveaux modes d’agricultures favorisant les<br />
circuits courts, et aussi inventer la nourriture du futur. Le<br />
groupe français Auchan, présent dans 16 pays aux quatre<br />
coins du monde, dont le Luxembourg, investit aussi dans sa<br />
transformation digitale, notamment avec la création en France<br />
d’Auchan Direct, le site de courses en ligne du distributeur.<br />
«Le digital amène de nouveaux outils de travail, bouscule<br />
l’organisation et le métier de distributeur» précise Philippe<br />
Goetzmann, Directeur des relations institutionnelles, Auchan.<br />
En enfin, les géants du web et plus particulièrement Amazon,<br />
avec leurs moyens logistiques faramineux et leurs futures<br />
livraisons par drones, se plongent dans la FoodTech. Avec le<br />
lancement de Prime Now Restaurant Delivery, Amazon garantit<br />
une livraison en une heure, via son application Prime Now. Lancé<br />
en 2016, le service est désormais disponible dans plus de 30<br />
villes américaines.<br />
Au début du mois d’août, lors de la publication de ses résultats<br />
trimestriels, Papa Johns, le troisième plus important restaurateur<br />
de pizzas aux Etats-Unis a déclaré être «une société d’ecommerce».<br />
«Notre business se rapproche plus de celui<br />
d’Amazon que celui d’un restaurant fait de briques et ciment»<br />
explique Brandon Rhoten, le CMO de Papa John’s. Même son de<br />
cloche pour Baron Concors, le Chief Digital Officer du concurrent<br />
Pizza Hut : «Nous sommes en train d’uberiser notre expérience<br />
client… Les gens pensent qu’Uber a révolutionné le secteur des<br />
transports, mais la startup a transformé le commerce».<br />
FoodTech disiez-vous ?<br />
FoodTech et tendances alimentaires à l’agenda<br />
du Foot Summit 2018<br />
Comme l’an passé, les «foodies» du Grand-Duché de Luxembourg<br />
se donneront rendez-vous pour le Food Summit. En <strong>2017</strong>,<br />
plus de 600 participants, professionnels de la restauration,<br />
grande distribution, équipementiers ont échangé avec le<br />
Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection<br />
des consommateurs, en plus de découvrir plusieurs dizaines<br />
de produits locaux. Le 6 février prochain au Hall Victor Hugo,<br />
jeunes talents ainsi que les profonds changements imposés par<br />
les nouvelles générations seront à l’honneur, tout comme les<br />
nouveaux espaces, recettes & technologies. Les organisateurs<br />
annoncent notamment la présence de Thomas Murer, chef du<br />
restaurant Aal Schoul, et demi-finaliste de l’édition 2016 de Top<br />
Chef, diffusée en France. Sera ainsi dressé un panorama des<br />
trendsetters locaux et internationaux, en plus de l’évolution de<br />
la distribution, comprenant achats, labels, emballages, logistique<br />
ou encore paiements électroniques. Enfin, la protection du<br />
consommateur reste un gros volet lors de cette deuxième<br />
édition : exigeant sur l’origine des produits, passionné par l’art<br />
de cuisiner et de recevoir. Ou comment la cuisine redevient la<br />
pièce centrale chez les particuliers. Pour plus d’informations,<br />
rendez-vous sur www.foodsummit.lu.<br />
FOOD SUMMIT<br />
2 DE EDITION<br />
06 FÉVRIER 2018<br />
HALL VICTOR HUGO<br />
600 PARTICIPANTS<br />
15+ SPEAKERS<br />
SALON D’EXPOSITION<br />
9 LUXEMBOURG FOOD AWARDS<br />
Inscrivez-vous gratuitement sur<br />
www.foodsummit.lu !<br />
Info & contact : team@foodsummit.lu
82<br />
#Index<br />
MANAGING EDITOR<br />
Fabien Amoretti<br />
fabien.amoretti@farvest.com<br />
ADVERTISING CONTACTS<br />
Tel : (+352) 26 27 69 1<br />
contact@beast.media<br />
EDITORIAL TEAM<br />
Fabien Amoretti, Alexandre Keilmann,<br />
Benjamin Garnier, Caroline Verghote,<br />
Amandine Plaisin, Helena Coupette,<br />
Arnaud Mantini, Aurélie Dethier<br />
DESIGN<br />
Vincianne Masson Head of Production<br />
Arnaud Meisch Art Director<br />
Karl Jennaux Illustrator<br />
Cover Arnaud Meisch<br />
Distribution by Post Luxembourg<br />
& Euro-Sprinters<br />
Print: 20.000 ex<br />
ISSN: 2418-4799<br />
EDITOR<br />
Farvest<br />
10A, rue des Mérovingiens<br />
Z.I.A Bourmicht<br />
L-8070 Bertrange<br />
Tél. : +352 26 27 69 1<br />
Fax : +352 26 27 69 32<br />
RCS : B76419<br />
The next edition of Urban <strong>BEAST</strong><br />
will be published in November <strong>2017</strong>.<br />
Snow, gifts and trees: Winter is definitely<br />
coming. For the third straight time,<br />
the Urban <strong>BEAST</strong> will be released in<br />
November but don’t worry, it’s all good!<br />
Latest fashion trends, decoration tips and<br />
many more.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #7<br />
PERSONALITIES<br />
Alban Joly38<br />
Alexander Wiener 60<br />
Alexandre Aja 41<br />
Alexandre Bustillo 40<br />
Alfred Hitchcock 41<br />
Anastassia Billard 8<br />
Andrée Deissenberg30<br />
Andreï Molodkin53<br />
Andres Serrano52<br />
Angela Ahrendts77<br />
Arielle Dombasle30<br />
Arnold Blondeel44<br />
Baron Concors79<br />
Béatrice de Durfot48<br />
Benjamin Besse60<br />
Beyoncé76<br />
Bill Gates 66<br />
Bob Kneip48<br />
Brandon Rhoten79<br />
Brian De Palma41<br />
Carole Dieschbourg 78<br />
Cathy Mutis37<br />
Cécile Parsoud77<br />
Chris Lewicki67<br />
Chris Milk72<br />
Christian Louboutin30<br />
Christophe<br />
Hermanns 6, 18<br />
Cihan Cengiz24<br />
Claire Audollent22<br />
Conchita Wurst30<br />
Dany Prüm49<br />
David Beckham34<br />
David Fincher41<br />
Delphine<br />
Rémy-Boutang76<br />
Didier Lapierre70<br />
Dita Von Teese30<br />
Dmitriy Morozov53<br />
Dominique Godard46<br />
Donald Trump4<br />
Eli Roth41<br />
Elon Musk66<br />
Emmanuel Macron38<br />
Etienne Schneider67<br />
Eufemiano Fuentes54<br />
Evence Guinet<br />
-Dannonay20<br />
Fernand Etgen78<br />
Francis<br />
Sujkowski 68, 70<br />
François<br />
Masquelier 14, 16<br />
Frédéric Kieffer14<br />
Gaël Colin8<br />
Gary Bertch37<br />
Gary Holt 50<br />
George Whitesides66<br />
Ghela Boskovich14<br />
Gilles Mangen34<br />
Gilles Moro16<br />
Ginni Rometty77<br />
Guillaume de<br />
Luxembourg67<br />
Gust Graas49<br />
Hélène Gautier24<br />
Hélène Lieffrig20<br />
Henri Riou 16, 17<br />
Hermann Nitsch52<br />
Hervé Arnould 16, 17<br />
Inès Leonarduzzi 22, 26<br />
Jan Frayne60<br />
Jan Wörner67<br />
Jane Howard13<br />
Jean Paul Gaultier30<br />
Jean-Baptiste Denis60<br />
Jean-Marc Gales15<br />
Jeff Bezos66<br />
Jen Lewis50<br />
John Gulager40<br />
Julien Maury40<br />
Karl Landsteiner60<br />
Kenza Sadoun<br />
el Glaoui77<br />
Laurent<br />
Ciarletta 68, 70<br />
Laurent Meiers12<br />
Louis XIV60<br />
Luc Holtz 34<br />
Marc Quinn53<br />
Marc Stevens 14, 18<br />
Maria Montessori46<br />
Mark Zuckerberg66<br />
Meg Whitman77<br />
Michael Allen12<br />
Michel Journiac51<br />
Michèle Pisani20<br />
Nadine Cambonie20<br />
Nasir Zubairi14<br />
Nicolas Hulot38<br />
Nicolas Lentgen35<br />
Nicolas Mackel14<br />
Olivier Fournier24<br />
Olivier Portenseigne15<br />
Pamela Anderson30<br />
Pascal Laugier40<br />
Patricia Lippert49<br />
Paul-Louis Courrier58<br />
Peter Jackson 40, 41<br />
Philipe Decouflé30<br />
Philippe Goetzmann79<br />
Philippe Vidal13<br />
Pierre Gramegna14<br />
Pierre-Olivier<br />
Rotheval12<br />
Pink Floyd10<br />
Quentin Vercauteren<br />
-Drubbel15<br />
Raoul Mulheims14<br />
Richard Branson66<br />
Rick Tumlinson67<br />
Ridley Scott41<br />
Robert Brandy49<br />
Rodolphe<br />
Hasselvander73<br />
Roy Lichtenstein48<br />
Ruggero Deodato40<br />
Sakthivel Manikandan<br />
Sundharam24<br />
Sam Raimi 40, 41<br />
Sheryl Sandberg77<br />
Stanley Kubrick41<br />
Stéphane Vukovic24<br />
Stephen Curry36<br />
Stephen Norrington41<br />
Susan Wojcicki77<br />
Takeshi Hakamada67<br />
Terence Fisher41<br />
Thierry Ehrhardt8<br />
Thomas Murer79<br />
Tiger Woods34<br />
Tom Hellenbrand34<br />
Tyler Hamilton54<br />
Victor Velculescu60<br />
Vincent Castiglia50<br />
Vinicius Quesada51<br />
Walter R. Stahel62<br />
Xavier Bettel24<br />
Yoshihiro Nishimura 40<br />
Yves Reding 74, 75<br />
COMPANIES<br />
1Com36<br />
Accenture12<br />
Airbus66<br />
Aldebaran12<br />
AliPay14<br />
Amazon 43, 66, 79<br />
Ambrosia56<br />
Apple77<br />
Artkaly48<br />
Asteroid Day67<br />
ATEL14<br />
Auchan79<br />
Bank Degroof<br />
Petercam12<br />
Banque Internationale<br />
à Luxembourg12, 15, 48<br />
BCEE 15<br />
Bein Sport 43<br />
BGL BNP Paribas 15<br />
Bloodlink 56<br />
Blue Frog Robotics 73<br />
Blue Harbour Gin 37<br />
Blue Origin 66<br />
Brasserie Bosteels 44<br />
Brasserie de<br />
Luxembourg 44, 45<br />
Bryce - Tauri Groupe<br />
Space & Technology66<br />
Canal + 43<br />
Capstone Partners 73<br />
Caterpillar 62<br />
Chambre<br />
des Salariés 20<br />
Citroën 38<br />
CNES 68, 70<br />
Cognytik 72<br />
Corona 44<br />
Corona 56<br />
Crazy Horse 30, 32<br />
Croix Rouge<br />
Luxembourgeoise58, 59<br />
CSSF17<br />
Dailymotion24<br />
DBS Bank12<br />
DCL Avocats20<br />
Deep Space<br />
Industries67<br />
Deliveroo 56, 78<br />
Deloitte22<br />
Deutsche Telekom74<br />
Diekirch 44, 45<br />
Digicash Payments14<br />
Digora75<br />
Dimension Data35<br />
Dior76<br />
Double Dutch37<br />
EBRC 74, 75<br />
ELA 34, 35<br />
EMP Corp 16, 17<br />
ENISA 74, 75<br />
Epitech Nancy24<br />
Escent20<br />
European Investment<br />
Fund24<br />
European Space<br />
Agency 24, 67<br />
Facebook<br />
6, 43, 66, 74, 77<br />
FC Barcelone24<br />
Fondation d’Entreprise<br />
Galeries Lafayette48<br />
Fonds du Kirchberg49<br />
Fujitsu 12<br />
FundsDLT 15<br />
Fundsquare15<br />
Gablys36<br />
Gartner6<br />
GauGin37<br />
GfK73<br />
Ginette44<br />
Google24, 36, 67, 73, 74<br />
Goose Island44<br />
Groupe GET8<br />
Groupe POST 74, 75<br />
Habit 56<br />
HEC Paris 2, 4<br />
Heineken 7<br />
Hewlett-Packard 77<br />
Hoegaarden 44<br />
Holi 36<br />
Hope 56<br />
Hôpitaux de Paris 24<br />
House of Taste 37<br />
HTC72<br />
Hub Institute26<br />
IBM 12, 77<br />
ING Luxembourg14<br />
InTech 15, 68<br />
Intel 42<br />
InVivo 79<br />
IOTAS 73<br />
ispace 67<br />
Juniper Jack37<br />
KBL European Private<br />
Bankers15<br />
KNEIP48<br />
KPMG Luxembourg 15<br />
Kwak 44<br />
L’Enfant Roi 46<br />
La Ruche qui dit oui78<br />
Le Gorafi 4<br />
Leffe 44<br />
Leko Homes 72<br />
Leo Burnett-Chicago6<br />
Leroy Merlin 22<br />
Lotus Cars 15<br />
Luxembourg Lifelong<br />
Learning Center 20<br />
Mannheim<br />
Business School 24<br />
Mapicts 24<br />
Michelin 62<br />
Microsoft 66, 73<br />
Mizuho 12<br />
Mousel 44, 45<br />
NASA 66<br />
Nest Labs 73<br />
Novak Djokovic<br />
Foundation 24<br />
Nvidia 42<br />
OneLife 14, 18<br />
OneWeb 66<br />
Papa John’s 79<br />
Paul Wurth InCub 67<br />
Payconiq 14<br />
Peugeot 38<br />
Pizza Hut 79<br />
Planetary<br />
Resources 67<br />
Plurial Novilia 8<br />
PSA 8<br />
PwC Luxembourg 22<br />
RBS 12<br />
Renault 38<br />
Rodenbourg 8, 38<br />
Rolls-Royce 62<br />
RTL 14<br />
Samsung 42, 73<br />
SES 67<br />
SoftBank Robotics 12<br />
Space Angels<br />
Network 66<br />
Space X 64, 66<br />
Sport 34 50,<br />
Startupbootcamp<br />
Fintech 14<br />
Starwear 68<br />
Takeaway.com78<br />
Technoport 67, 72<br />
Timberland7<br />
To Good To Go78<br />
Triple Karmeliet 44<br />
Twitch 43<br />
Twitter 74<br />
Uber 78<br />
Uber Eats 56, 78<br />
Université<br />
de Luxembourg24<br />
Vigo Universal 6, 18<br />
Virgin Galactic 66<br />
Warner Bros 24<br />
Warshaw School<br />
of Economics24<br />
Wild Wombat 37<br />
Within 72<br />
Women Inspiring Talks26<br />
Xerox 62<br />
Xprize 24, 67<br />
YouTube 6, 43, 77<br />
Zipline 56
L’hôtel Le Royal,<br />
l’excellence au coeur de la ville.<br />
The Royal Hotel,<br />
enjoy excellence in the heart of the city.<br />
Le Royal Hotels & Resorts I Luxembourg I 12 Boulevard Royal I L-2449 Luxembourg I T +352 24 16 16-1<br />
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