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Gaumont Pathé! Le mag - Septembre 2017

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SEPTEMBRE <strong>2017</strong><br />

Tendance<br />

3 biopics d’artistes :<br />

la vie mode d’emploi<br />

Tom Cruise<br />

en<br />

5 dates<br />

ÇA<br />

FOCUS<br />

La comédie de couple<br />

brouille tous les repères<br />

FINI DE RIRE : LE CHEF-D’ŒUVRE DE STEPHEN KING<br />

DÉBARQUE ENFIN AU CINÉMA ET ÇA FAIT PEUR !


LA CIA. LA MAISON-BLANCHE. PABLO ESCOBAR. UN HOMME LES A TOUS FLOUÉS.<br />

/BARRYSEAL.LEFILM @UNIVERSALFR #BARRYSEAL<br />

LE 13 SEPTEMBRE


LE GUIDE<br />

FINI DE RIRE : LE CHEF-D’ŒUVRE DE STEPHEN KING<br />

DÉBARQUE ENFIN AU CINÉMA ET ÇA FAIT PEUR !<br />

1<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ<br />

SEPTEMBRE <strong>2017</strong><br />

la vie mode d’emploi<br />

brouille tous les repères<br />

Sommaire<br />

04<br />

06<br />

22 23 24<br />

ÇA<br />

Tendance<br />

3 biopic d’artistes :<br />

Tom Cruise<br />

en<br />

5 dates<br />

FOCUS<br />

La comédie de couple<br />

EN COUVERTURE<br />

Ça<br />

© Warner Bros. Entertainment Inc.<br />

266 <strong>Septembre</strong> <strong>2017</strong>. Éditeur : <strong>Le</strong>s Cinémas <strong>Gaumont</strong> <strong>Pathé</strong><br />

Éditions - 2, rue Lamennais, 75008 Paris. Directrice de<br />

la publication : Marianne Chalubert / Assistant éditorial :<br />

Alexis Audren / Attachée éditoriale : Elsa Colombani<br />

Rédacteur en chef : Gaël Golhen / Direction Artistique :<br />

Samuel Smith / SR : Isabelle Calmets / Conception maquette et<br />

réalisation : PREMIÈRE MEDIA, 105, rue La Fayette RCS Paris<br />

– 820 201 689 / Régie publicitaire : TALENT GROUP - 24 place<br />

du Général Catroux, 75017 Paris ; contacts : Faustine Nataf,<br />

directrice générale adjointe, faustinenataf@talentgroup.fr -<br />

Crédits couv. : © Warner Bros. Entertainment Inc. Impression :<br />

Imprimé en France par BLG Toul. <strong>Le</strong> papier utilisé est issu<br />

de forêts gérées durablement. © <strong>Le</strong> <strong>mag</strong>azine des cinémas<br />

<strong>Gaumont</strong> <strong>Pathé</strong> <strong>2017</strong>. <strong>Le</strong>s dates de sortie sont données sous<br />

toutes réserves ; des changements indépendants de notre<br />

volonté peuvent intervenir.<br />

CE MAGAZINE VOUS EST OFFERT PAR LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ.<br />

04<br />

GIVE ME FIVE<br />

Tom Cruise<br />

06 ÉVÉNEMENT<br />

Ça d’Andrés Muschietti<br />

10 TENDANCE<br />

Barbara, <strong>Le</strong> Redoutable,<br />

Gauguin – Voyage de Tahiti<br />

12 FOCUS<br />

Ôtez-moi d’un doute,<br />

L’un dans l’autre<br />

14<br />

16<br />

18<br />

20<br />

L’INSOLITE DU MOIS<br />

Nos années folles<br />

LE GUIDE ALTERNATIF<br />

LE COMÉDIEN DU MOIS<br />

Guillaume Canet<br />

CINÉ KIDS<br />

Nés en Chine, <strong>Le</strong> Petit Spirou<br />

21<br />

22<br />

23<br />

24<br />

28<br />

ŒIL POUR ŒIL<br />

Chris Evans vs. Jennifer Lawrence<br />

COUP DE CŒUR<br />

<strong>Le</strong>s Grands Esprits<br />

L’AUTRE REGARD<br />

Good Time<br />

ZOOM SUR...<br />

Michel Hazanavicius<br />

IL ÉTAIT UNE FOIS…<br />

Terminator 2 : <strong>Le</strong> Jugement dernier,<br />

Massacre à la tronçonneuse<br />

29 ACTUS<br />

<strong>Le</strong> festival d’avant-premières<br />

30<br />

32<br />

SPECTACLES AU CINÉMA<br />

GUIDE DES SORTIES<br />

du mois de septembre<br />

34 PROCHAINEMENT<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 3


1981<br />

Tom Cruise fait ses débuts dans le drame militaire Taps,<br />

aux côtés de Sean Penn. Sur l’écran et en coulisses,<br />

il témoigne d’un extraordinaire appétit de cinéma.<br />

« Je n’ai pas pris de cours de comédie.<br />

Tout ce que je faisais, c’était regarder<br />

des films. Alors Taps a été un moment<br />

déterminant. Pendant les répétitions, je suis<br />

allé squatter dans chaque département.<br />

Je tenais la jambe pendant des heures<br />

au chef opérateur, au scénariste, au metteur<br />

en scène ! Je voulais savoir comment les<br />

films étaient fabriqués. »<br />

GIVE ME FIVE<br />

1989<br />

Devenu une star planétaire grâce à Top Gun, l’acteur<br />

élargit sa palette en jouant le vétéran du Vietnam<br />

Ron Kovic dans Né un 4 juillet. Un rôle qui lui vaudra<br />

une nomination aux Oscars.<br />

« Dans l’industrie, on me disait que ce<br />

film était une énorme erreur, que ça allait<br />

bousiller ma carrière. Mais j’ai répondu :<br />

“Écoutez, il y a toutes sortes d’histoires<br />

que j’ai envie de raconter. J’ai besoin de<br />

m’y confronter.” C’était différent de ce que<br />

les gens attendaient de moi. »<br />

1996<br />

Être un acteur populaire ne suffit pas à Tom Cruise : il se<br />

lance dans la production avec Mission : Impossible. Une<br />

franchise qui parcourt la planète depuis plus de 20 ans.<br />

« Je voulais faire des films hors des<br />

États-Unis. À l’époque du premier Mission :<br />

Impossible, aller à Prague avec un casting<br />

international n’avait rien d’évident. Tout le<br />

monde me disait : “Mais qu’est-ce que tu<br />

fabriques ?” Ils voulaient tous qu’on tourne<br />

à Hollywood ! Mais moi, même gamin,<br />

je voulais voyager, voir le monde,<br />

tous ces endroits dingues qui me faisaient<br />

rêver dans les films. »<br />

TOM CRUISE<br />

EN ATTENDANT LE PROCHAIN MISSION : IMPOSSIBLE, TOM CRUISE VIENT<br />

REMETTRE SON TITRE DE PLUS GRANDE SUPERSTAR DE LA PLANÈTE EN JEU DANS<br />

BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC. RÉVISONS SON PARCOURS EN CINQ DATES CLÉS.<br />

<strong>2017</strong><br />

Jack Reacher : Never Go Back et La Momie hier,<br />

Mission : Impossible 6 et Top Gun : Maverick demain...<br />

Plus rien n’arrête Tom Cruise ! Entre comédie<br />

et aventures, Barry Seal : American Traffic le montre<br />

dans tous ses états.<br />

« C’est l’histoire d’un pilote arnaqueur<br />

recruté par la CIA, qui s’est retrouvé à<br />

passer de la drogue en contrebande entre<br />

Miami et la Colombie. Une histoire vraie<br />

qu’on a transformée en satire, excessive,<br />

drôle, haute en couleurs. C’est vraiment<br />

un film très cool. Différent de tout ce qui<br />

a pu être fait sur le sujet. »<br />

PAR CÉDRIC PAGE<br />

1999<br />

<strong>Le</strong> légendaire Stanley Kubrick réquisitionne Tom Cruise<br />

pendant deux ans, à Londres, avec sa femme Nicole<br />

Kidman, pour tourner le génial Eyes Wide Shut. Un apogée.<br />

« Nicole et moi étions extrêmement honorés<br />

de tourner avec Stanley Kubrick. On savait<br />

que ça allait être long et difficile, que<br />

l’investissement sur ce film devait être total.<br />

Mais on était prêts à tout. Parce que,<br />

quoi qu’il arrive, on se doutait que ce serait<br />

une expérience unique. Je me serais baffé<br />

si j’avais dit non à ce film. »<br />

BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC<br />

Réalisation : Doug Liman<br />

Avec : Tom Cruise, Sarah Wright,<br />

Domhnall Gleeson…<br />

Genre : Biopic, thriller<br />

Durée : 1 h 55<br />

SORTIE : 13 SEPTEMBRE<br />

4<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


’<br />

TABO TABO FILMS PRÉSENTE<br />

EMMANUELLE DEVOS<br />

Quel est le prix<br />

à payer pour devenir<br />

NUMERO<br />

UNE<br />

UN FILM DE<br />

TONIE MARSHALL<br />

SUZANNE CLÉMENT<br />

RICHARD BERRY<br />

SAMI FREY<br />

BENJAMIN BIOLAY<br />

FRANCINE BERGÉ<br />

ANNE AZOULAY<br />

JOHN LYNCH<br />

Au cinéma le 11 octobre<br />

AVEC BERNARD VERLEY JÉRÔME DESCHAMPS<br />

SCÉNARIO ADAPTATION ET DIALOGUES TONIE MARSHALL ET MARION DOUSSOT<br />

AVEC LA COLLABORATION DE RAPHAËLLE BACQUÉ DIRECTRICE DE PRODUCTION ANGELINE MASSONI<br />

IMAGE JULIEN ROUX SON JEAN-JACQUES FERRAN INGRID RALET VALÉRIE LEDOCTE ET<br />

LUC THOMAS<br />

DÉCORS ANNA FALGUÈRES COSTUME ELISABETH TAVERNIER MONTAGE MARIE-PIERRE FRAPPIER<br />

MUSIQUE ORIGINALE MIKE KOURTZER ET<br />

FABIEN KOURTZER PRODUIT PAR TONIE MARSHALL ET<br />

VÉRONIQUE ZERDOUN<br />

COPRODUIT PAR JACQUES-HENRI BRONCKART OLIVIER BRONCKART ET<br />

PHILIPPE LOGIE UN FILM DE TONIE MARSHALL<br />

UNE COPRODUCTION FRANCO BELGE TABO TABO FILMS VERSUS PRODUCTION FRANCE 3 CINÉMA CN7 PRODUCTIONS<br />

VOO ET<br />

BE TV NOODLES PRODUCTION AVEC LA PARTICIPATION DE FRANCE TÉLÉVISIONS CANAL+ CINÉ+<br />

TV5 MONDE EN ASSOCIATION AVEC COFIMAGE 28 PYRAMIDE O’BROTHER DISTRIBUTION<br />

AVEC LE SOUTIEN DE L’ANGOA, DU TAX SHELTER DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL BELGE ET<br />

D’INVER TAX SHELTER<br />

CRÉDIT PHOTO : MARCEL HARTMANN


ÉVÉNEMENT<br />

Stranger<br />

KING<br />

Andrés Muschietti<br />

I N T E R V I E W<br />

ANDRÉS MUSCHIETTI A RÉALISÉ<br />

LE TRÈS BEAU MAMÁ. AVEC ÇA,<br />

IL S’ATTAQUE AU ROMAN CULTE<br />

DE STEPHEN KING. IL DÉCRYPTE<br />

POUR NOUS L’IMPORTANCE DE<br />

CET ÉCRIVAIN HORS DU COMMUN<br />

ET NOUS LIVRE LES SECRETS<br />

D’UNE BONNE ADAPTATION.<br />

INTERVIEW PIERRE LUNN<br />

Comment êtes-vous arrivé sur Ça ?<br />

Comme vous le savez, il y avait déjà<br />

un film en développement. Cary<br />

Fukunaga travaillait sur ce projet<br />

et quand il est parti, j’ai saisi ma<br />

chance. J’ai appelé le studio, pitché<br />

mes idées à partir du script existant<br />

et… ils ont visiblement apprécié.<br />

Vous connaissiez l’œuvre<br />

de Stephen King ?<br />

C’est une madeleine de Proust pour<br />

moi ! C’est vers 12-13 ans que l’on<br />

vit les expériences narratives les plus<br />

puissantes et, à cet âge-là, c’est<br />

King que je lisais. En grandissant,<br />

on commence à multiplier les<br />

expériences, à vivre des amitiés,<br />

des histoires d’amour et parfois des<br />

pertes. Tout ce dont il parle dans ses<br />

livres… La perception que l’on a de<br />

ses histoires quand on est enfant et<br />

qu’on grandit devient différente. C’est<br />

ce que je voulais creuser dans Ça :<br />

je voulais rester fidèle aux sensations<br />

que j’avais eues en le lisant enfant,<br />

tout en réalisant un film capable de<br />

satisfaire l’adulte que j’étais devenu.<br />

Que représente ce livre pour vous ?<br />

Stephen King écrit moins sur les<br />

monstres que sur les gens qui<br />

découvrent les monstres. C’est<br />

précisément ça qui me faisait peur<br />

et que j’adorais. Ça est un roman<br />

fondateur sur l’enfance, et sur la<br />

trahison de nos promesses. Mais c’est<br />

aussi un formidable roman d’angoisse.<br />

C’est flippant, bizarre, déroutant ! Il<br />

vous fait aimer ses personnages et<br />

après il les met dans des situations<br />

horribles… quel génie !<br />

6<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


Bill Skarsgård.<br />

Finn Wolfhard, Chosen Jacobs,<br />

Jaeden Lieberher, Wyatt Oleff,<br />

Sophia Lillis, Jeremy Ray Taylor.<br />

« Ça » de Andrés<br />

Muschietti.<br />

Comment avez-vous trouvé le look<br />

du clown ?<br />

Esthétiquement, je voulais m’éloigner<br />

du clown du XX e siècle, celui qu’on<br />

voit dans la mini-série de 95, par<br />

exemple. Ça ne m’inspirait pas<br />

beaucoup. Je voulais éviter un design<br />

qui aurait évoqué trop clairement le<br />

cirque ; je préférais aller chercher<br />

mes références dans la peinture ou<br />

les gravures du XIX e … Pennywise a<br />

traversé l’histoire, alors autant me<br />

servir de cette idée pour le looker<br />

comme je le désirais.<br />

<strong>Le</strong> casting a été compliqué ?<br />

Compliqué non, mais j’ai vu beaucoup<br />

de gens. Beaucoup. Des hommes,<br />

et des femmes aussi. Je cherchais<br />

quelqu’un qui me surprenne, dans<br />

tous les sens du terme. Je voulais<br />

que mon clown ait quelque chose<br />

d’enfantin… Pour mon premier<br />

meeting avec les studios, j’avais fait<br />

un dessin de Pennywise. Et j’avais<br />

littéralement dessiné un bébé. Seuls<br />

ses yeux étaient étranges, grands<br />

ouverts et un peu écartés… Will<br />

Poulter était sur la liste au début,<br />

mais j’ai vite senti qu’il avait un peu<br />

peur et que sa carrière partait sur<br />

d’autres rails. C’est à ce moment-là<br />

que Bill Skarsgård est apparu… Dès<br />

que je l’ai vu, je savais que je tenais<br />

mon Pennywise.<br />

On ne compte plus les adaptations<br />

des romans de Stephen King. Quels<br />

sont les critères de réussite ?<br />

Je ne sais pas… Au moment de<br />

l’écriture, je pensais souvent à Frank<br />

Darabont. Il est le meilleur fabricant<br />

d’un cinéma qui a l’apparence et la<br />

sensibilité des romans de King. <strong>Le</strong><br />

temps d’une poignée de films (<strong>Le</strong>s<br />

Évadés, La Ligne verte, The Mist), il<br />

a réussi à résoudre la schizophrénie<br />

entre le King littéraire et le King<br />

cinématographique. Mais bon… un<br />

bon film de cinéma et une bonne<br />

adaptation, ce n’est pas pareil. Il faut<br />

réussir les deux et c’est compliqué.<br />

Mais vous, vous avez choisi de « trahir »<br />

le livre original. Dans le roman,<br />

la partie enfance se passait dans<br />

les 50s, alors que vous la transposez<br />

dans les années 80…<br />

C’est vrai, parce que certains éléments<br />

de l’histoire étaient spécifiques à<br />

quelqu’un qui a grandi dans les 50s.<br />

Dans le livre, les incarnations de Ça<br />

renvoient à des monstres comme<br />

Frankenstein, la momie ou la créature<br />

du lagon. <strong>Le</strong>ur évocation est tellement<br />

puissante que l’on comprend l’impact<br />

qu’ils ont eu sur King en grandissant.<br />

Moi, je viens des années 80, j’ai<br />

d’autres peurs. Plus personnelles, plus<br />

étranges, peut-être plus tordues...<br />

C’était un choix artistique. King a trahi<br />

pour créer, et je crois que la plus belle<br />

fidélité qu’on peut lui faire, c’est de lui<br />

être (un peu) infidèle.<br />

En un an, on aura vu : La Tour sombre,<br />

votre nouveau Ça, la série Castle Rock…<br />

Comment expliquez-vous le retour<br />

de Stephen King à Hollywood ?<br />

La nostalgie dans laquelle on vit répond<br />

à notre peur du réel. Notre monde est<br />

devenu tumultueux et on veut revenir<br />

à quelque chose de rassurant, de<br />

confortable. C’est comme quand il pleut<br />

dehors et que vous décidez d’aller vous<br />

recoucher. <strong>Le</strong> monde a l’air tellement<br />

incontrôlable, qu’on veut juste revenir<br />

à ce qu’on connaît, à ce qu’on aime et<br />

qui nous rend heureux. Dans les 80s, le<br />

monde paraissait plus innocent. C’était<br />

l’époque des livres de King, des films<br />

de Spielberg, de la musique de Michael<br />

Jackson. C’était le temps de l’innocence<br />

et du fun. Même si, sous la surface,<br />

il y avait toujours un monstre caché<br />

quelque part…<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 7


ÉVÉNEMENT<br />

ÇA<br />

Bill Skarsgård.<br />

LE CLOWN MALÉFIQUE PENNYWISE SE DÉCHAÎNE DANS CETTE ADAPTATION<br />

LONGTEMPS FANTASMÉE DU LIVRE CULTE DE STEPHEN KING.<br />

PAR CÉDRIC PAGE<br />

Tout le monde a une histoire avec Ça. Ceux qui ont<br />

lu le livre de Stephen King dans leur enfance et<br />

y ont découvert matière à cauchemars infinis.<br />

Ceux qui trippaient, au début des années 90, sur<br />

la mini-série « Il » est revenu, petit classique télé habité<br />

par le croquemitaine Tim Curry. Et aussi tous ceux qui,<br />

sans même avoir lu une ligne de Stephen King ni regardé<br />

<strong>Le</strong>s Jeudis de l’angoisse, ont frémi un jour à la vue d’un<br />

« scary clown ». Car c’est bien grâce à Ça que la figure du<br />

clown, cet inoffensif ami de nos chères têtes blondes, a<br />

intégré le bestiaire de la peur, dans un incroyable revirement<br />

culturel à 180 degrés. Depuis longtemps, Hollywood<br />

se demandait comment sublimer sur grand écran le mythe<br />

de Pennywise, ce clown maléfique et tueur affrontant une<br />

bande d’ados du Maine.<br />

Un génie de l’horreur<br />

Cette adaptation était attendue de pied ferme par les<br />

fans. Réalisateur surdoué révélé par la <strong>mag</strong>nifique fable<br />

horrifique Mamá, l’Argentin Andrés Muschietti recrée<br />

ici l’atmosphère d’une petite ville tranquille de la fin des<br />

années 80 (le roman originel, sorti en 1986, se déroulait<br />

lui dans les années 50). Durant le « dernier été avant la fin<br />

de l’enfance », un groupe d’amis soudés par la puberté et<br />

l’adversité fait face à des phénomènes surnaturels de plus<br />

en plus violents… L’atmosphère et le cadre du film payent<br />

autant leur tribut à la prose de King qu’au territoire de<br />

cinéma cartographié par Steven Spielberg et ses émules il<br />

y a trente ans, des Goonies à E.T. en passant par Explorers.<br />

Pour un peu, on se croirait dans la série Stranger Things !<br />

Mais Muschietti transcende la nostalgie 80s en déchaînant<br />

des visions d’horreur bien à lui, un carnaval de monstres<br />

terriblement séduisants, dangereusement attirants… La<br />

peur, ici, ruisselle dans chaque plan. <strong>Le</strong> film délivre son<br />

quota de frissons en affirmant le style de son auteur, dans<br />

un genre, l’horreur, souvent plombé par les photocopies<br />

bon marché. Mais le plus beau, c’est sans doute ce groupe<br />

de kids, de jeunes acteurs admirablement castés, bouleversants<br />

de naturel, à l’incroyable alchimie. Sans eux, sans<br />

la délicatesse du regard du réalisateur sur les tourments<br />

de l’adolescence et de l’innocence confrontée au Mal,<br />

sans ce brouillard mélancolique qui nimbe chaque scène<br />

et habitait déjà Mamá, Ça n’aurait pas la même saveur.<br />

Pas de doute : on citera un jour ce film dans la liste des<br />

grandes adaptations de Stephen King, aux côtés de Carrie,<br />

Dead Zone, Shining et Stand by me.<br />

ÇA<br />

Réalisation : Andrés Muschietti<br />

Avec : Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard…<br />

Genre : Épouvante-horreur, drame, thriller<br />

Durée : 2 h 15<br />

SORTIE : 20 SEPTEMBRE<br />

8<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


oscar<br />

jennifer ® de la meilleure actrice<br />

lawrence<br />

oscar<br />

javier ® du meilleur acteur<br />

bardem<br />

par le réalisateur de<br />

black swan<br />

un film de<br />

darren aronofsky<br />

écrit et réalisé par<br />

darren aronofsky<br />

au cinéma le 13 septembre<br />

#MOTHERLEFILM


TENDANCE<br />

Comment<br />

les Français<br />

réinventent<br />

le biopic<br />

BARBARA, LE REDOUTABLE, GAUGUIN –<br />

VOYAGE DE TAHITI… MATHIEU AMALRIC,<br />

MICHEL HAZANAVICIUS ET ÉDOUARD DELUC<br />

REVISITENT DE GRANDES FIGURES<br />

FRANÇAISES ET ONT DONNÉ VIE À DE GRANDS<br />

FILMS D’AUTEUR PERSONNELS.<br />

PAR FRANÇOIS CHAMPY<br />

BARBARA<br />

Réalisation : Mathieu Amalric<br />

Avec : Jeanne Balibar, Mathieu Amalric…<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 37<br />

SORTIE : 6 SEPTEMBRE<br />

Genre aussi vieux que le cinéma (on recense un Cléopâtre de<br />

Georges Méliès, datant de 1899), le biopic – ou film biographique<br />

– a le vent en poupe, spécialement en France où l’on<br />

ne manque pas de personnalités marquantes. Par un heureux<br />

concours de circonstances, septembre voit débarquer trois biopics<br />

atypiques, signés de réalisateurs aux styles aussi dissemblables<br />

que puissants. <strong>Le</strong>ur approche personnelle d’un genre<br />

rebattu ouvre des perspectives intéressantes. Revue de détails.<br />

EN MODE VERTIGE<br />

Incarnation du cinéma d’auteur dans toute sa noblesse, Mathieu<br />

Amalric est l’enfant de la Nouvelle Vague et d’Arnaud<br />

Desplechin, son mentor. Pas étonnant, dès lors, de voir dans<br />

Barbara, son antiportrait de la grande dame en noir, des éléments<br />

propres au cinéma du réalisateur des Fantômes d’Ismaël<br />

: une tendance à la digression (narrative et formelle), une<br />

ironie permanente, une mélancolie têtue, une interprétation<br />

entre folie et grotesque… Pour accentuer le vertige de son film,<br />

Amalric fait donc jouer à Jeanne Balibar (d’une ressemblance<br />

troublante) une actrice qui interprète Barbara. Une sorte de<br />

film dans le film dans lequel l’acteur-réalisateur (qui joue un…<br />

réalisateur) entremêle des extraits d’archives de la véritable<br />

Barbara pour mieux entretenir le doute autour de la véracité<br />

de ce que l’on voit à l’écran. Plus intuitif et bouleversant que<br />

déroutant, ce biopic sur la chanteuse apparaît in fine comme<br />

le meilleur moyen d’approcher le mythe sans en dénaturer le<br />

profond mystère.<br />

10<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


EN MODE DÉTOURNEMENT<br />

<strong>Le</strong> réalisateur d’OSS 117 et de The Artist qui s’attaque à<br />

Jean-Luc Godard ? Sur le papier, cette étrange association<br />

surprenait. Michel Hazanavicius a cependant convaincu Anne<br />

Wiazemsky de tirer une comédie du livre qu’elle a écrit sur ses<br />

années Godard – dont elle fut l’épouse à la fin des années 60,<br />

au moment où le pape de la Nouvelle Vague se radicalise<br />

politiquement. Pour <strong>Le</strong> Redoutable, Hazanavicius a donc appliqué<br />

le principe du détournement qui a fait sa gloire : ça<br />

ressemble à du Godard (Louis Garrel, exceptionnel, est un<br />

sosie confondant) mais ce n’est pas du Godard. Filmé dans<br />

des couleurs pétillantes, renvoyant aux chefs-d’œuvre pop du<br />

maître et à une décennie un peu folle, <strong>Le</strong> Redoutable montre<br />

un personnage imbu de lui-même, arrogant, cynique, intello,<br />

vache, qui cherche à tuer le « Godard » d’avant la révolution<br />

de Mai-68. On rit beaucoup jusqu’à ce qu’on comprenne<br />

qu’Hazanavicius raconte en creux la fin d’un amour et des<br />

illusions, ce qui, par un effet rétroactif, rend d’autant plus<br />

attachant le personnage principal, miné par les contradictions<br />

et par la quête d’un idéal impossible.<br />

LE REDOUTABLE<br />

Réalisation : Michel Hazanavicius<br />

Avec : Louis Garrel, Stacy Martin…<br />

Genre : Comédie<br />

Durée : 1 h 42<br />

SORTIE : 13 SEPTEMBRE<br />

EN MODE VOYAGE<br />

Édouard Deluc n’est pas le plus connu des trois. Remarqué<br />

grâce à Mariage à Mendoza (2013), un road-movie mi-loufoque<br />

mi-dramatique en Argentine, il s’est attaché à raconter Gauguin<br />

à travers le prisme de l’isolement et de la pauvreté. Récit du premier<br />

voyage à Tahiti du peintre, son film montre un artiste sans<br />

le sou, fuyant l’académisme, cherchant l’inspiration dans le dénuement<br />

au plus près de la « nature vraie », qui doit apprendre<br />

à survivre sur une terre hostile, au contact d’une population<br />

méfiante. Son histoire d’amour avec la jeune et belle Tehura l’aidera-t-elle<br />

à surmonter ses difficultés ? Loin des reconstitutions<br />

classiques, Gauguin – Voyage de Tahiti évite le glamour et les<br />

rebondissements prévisibles pour mieux assimiler le portrait du<br />

peintre à une plus large réflexion autour de la condition d’artiste.<br />

À l’instar de ce film insaisissable, Vincent Cassel nous invite à<br />

un voyage dans l’i<strong>mag</strong>inaire de ce personnage torturé.<br />

GAUGUIN – VOYAGE DE TAHITI<br />

Réalisation : Édouard Deluc<br />

Avec : Vincent Cassel, Tuheï Adams…<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 42<br />

SORTIE : 20 SEPTEMBRE<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 11


FOCUS<br />

La comédie de couple<br />

se réinvente<br />

PAR BORIS MALAINE<br />

Pierre-François Martin-Laval, Louise<br />

Bourgoin et Stéphane De Groodt<br />

dans « L’un dans l’autre ».<br />

Un glissement de terrain a lieu en ce<br />

moment dans le Landerneau de la comédie<br />

de couple à la française, en pleine<br />

réinvention de ses thématiques. Dans<br />

Papa ou Maman, un couple se déchirait<br />

pour ne surtout pas avoir la garde de ses<br />

enfants. Dernièrement, Sous le même<br />

toit faisait cohabiter de force un homme<br />

et une femme fraîchement séparés. Des<br />

films plus agressifs, moins lisses, qui<br />

n’hésitent plus à aborder certains tabous<br />

et les bas instincts humains au nom de<br />

la rigolade. Ce mois-ci sur les écrans,<br />

deux longs métrages partent à l’aventure<br />

et explorent des terres peu fréquentées<br />

de ce côté de l’Atlantique, entre<br />

quête d’identité et questionnements<br />

sur le genre. <strong>Le</strong> 6 septembre, Ôtez-moi<br />

d’un doute mettra en scène Erwan, un<br />

démineur breton (François Damiens) qui<br />

apprend que son père n’est pas vraiment<br />

son père. Et sur le chemin pour trouver<br />

son vrai géniteur, il croise la charmante<br />

Anna (Cécile de France), qu’il tente<br />

de séduire. Mais il se rend rapidement<br />

compte qu’il s’agit de sa… demi-sœur.<br />

En revanche, elle ne se doute de rien.<br />

Un long métrage qui oscille entre la<br />

comédie et le drame (l’idée de l’inceste<br />

génère autant d’instants comiques que<br />

tragiques). « J’étais tentée de me frotter<br />

à la comédie romantique », explique la<br />

réalisatrice Carine Tardieu (Du vent dans<br />

mes mollets), qui a vu dans ce sujet en<br />

or une opportunité de repousser les barrières<br />

du genre. « Quand Erwan découvrira-t-il<br />

qu’Anna est sa demi-soeur ? Quand<br />

le comprendra-t-elle ? Se sortiront-ils<br />

de cette impasse ? Autant de situations<br />

propices au quiproquo, c’est jubilatoire<br />

pour un auteur. Et puis j’aimais, par<br />

ailleurs, l’idée de mettre en scène les<br />

rapports dans lesquels Anna et son père<br />

son empêtrés : Anna est la gardienne de<br />

Joseph, ces deux-là forment pratiquement<br />

un couple. »<br />

La grande question est...<br />

C’est quoi, un couple moderne ? <strong>Le</strong><br />

fruit d’une relation amoureuse ? Deux<br />

personnes qui habitent ensemble ? Et si<br />

le corps et le genre n’étaient finalement<br />

12<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


Aure Atika et Stéphane De Groodt<br />

dans « L’un dans l’autre ».<br />

Réalisation : Carine Tardieu<br />

Avec : François Damiens, Cécile de<br />

France, André Wilms...<br />

Genre : Comédie dramatique<br />

Durée : 1 h 40<br />

SORTIE : 6 SEPTEMBRE<br />

Réalisation : Bruno Chiche<br />

Avec : Louise Bourgoin, Stéphane De<br />

Groodt, Pierre-François Martin-Laval...<br />

Genre : Comédie<br />

Durée : 1 h 25<br />

SORTIE : 20 SEPTEMBRE<br />

François Damiens<br />

et Cécile de France dans<br />

« Ôtez-moi d’un doute ».<br />

que des accessoires ? <strong>Le</strong> réalisateur<br />

Bruno Chiche (Je n’ai rien oublié, <strong>Le</strong><br />

Bonheur des Dupré) s’attaque frontalement<br />

au sujet dans L’un dans l’autre,<br />

une comédie d’apparence loufoque où<br />

deux couples, Pierre et Aimée, et Éric<br />

et Pénélope, partagent tous les quatre<br />

plusieurs années d’amitié sans nuage.<br />

Mais Pénélope et Pierre sont devenus<br />

amants… Alors qu’ils avaient pris la<br />

décision de rompre après une ultime nuit<br />

d’amour passionnée, Pierre et Pénélope<br />

se réveillent dans le corps l’un de l’autre.<br />

Pour protéger leur secret, chacun se<br />

retrouve à devoir vivre la vie de l’autre.<br />

« J’ai toujours aimé les body swaps<br />

(changements de corps) au cinéma,<br />

je trouve ça fascinant, il y a un côté<br />

<strong>mag</strong>ique et finalement très poétique,<br />

raconte le cinéaste. Je me suis dit qu’on<br />

allait pouvoir jouer sur tout un tas de<br />

situations, notamment visuelles, mais il<br />

fallait corser l’histoire et la compliquer<br />

un peu pour y trouver matière à comédie,<br />

à quiproquos. Et c’est là que je me suis<br />

souvenu d’une histoire pour le moins<br />

compliquée : deux couples de mes amis<br />

ont vécu une situation pour le moins<br />

inconfortable ! Monsieur A et Madame B<br />

sont devenus amants. Ça la fout mal…<br />

Croiser ces deux idées, ça a fait tilt ! »<br />

Une comédie avant tout<br />

Pourtant, Bruno Chiche assure ne pas<br />

avoir au départ voulu aborder l’actualité,<br />

notamment les questions sur le genre et<br />

la féminité, qui agitent une partie de la<br />

société. « Pendant l’écriture, je n’ai pas<br />

cherché le côté militant, ni féministe<br />

ni “homministe”. Je ne souhaitais pas<br />

spécialement montrer la place des<br />

hommes et des femmes dans notre<br />

société, promet-il. Mais c’est finalement<br />

venu au gré des situations comiques. »<br />

Un peu malgré lui, comme si la comédie<br />

de couple n’avait plus d’autre choix que<br />

de carburer (un peu) au réel pour fonctionner<br />

comme un miroir de son époque.<br />

« Bon, au fond, ce n’est pas un film très<br />

psychologique, c’est une comédie avant<br />

tout ! concède tout de même Bruno<br />

Chiche. Il ne faudrait pas oublier qu’on<br />

est surtout là pour rigoler. »<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 13


L’INSOLITE DU MOIS<br />

Nos années folles<br />

ANDRÉ TÉCHINÉ MET EN SCÈNE DANS UNE FRESQUE DÉCADENTE LE PARCOURS (VÉRITABLE)<br />

DE PAUL GRAPPE, UN DÉSERTEUR DE L’ARMÉE FRANÇAISE DEVENU UNE DEMI-MONDAINE<br />

DE L’ENTRE-DEUX-GUERRE.<br />

PAR PIERRE LUNN<br />

Pierre Deladonchamps.<br />

– vraie – de Paul Grappe est tellement<br />

atypique, tellement singulière, qu’elle<br />

avait déjà donné lieu à un livre (historique<br />

L’aventure<br />

de Danièle Voldman et Fabrice Virgili, La<br />

Garçonne et l’assassin) et une BD (de Chloé Cruchaudet,<br />

Mauvais Genre). Son histoire ? En 1914, Paul part au front,<br />

mais très vite, il flanche et déserte. Il se cache avec la<br />

complicité de sa femme dans une chambre où il va se<br />

morfondre pendant des mois… Mais, assoié de liberté, le<br />

déserteur décide un jour de sortir de sa planque, travesti en<br />

femme, complètement perruqué et maquillé. Paul devient<br />

Suzanne. Ce qui lui plaît. Beaucoup. Tellement qu’à la fin<br />

de la guerre, Paul séduit dans des soirées chic, se prostitue<br />

pour survivre et deviendra une égérie du demi-monde<br />

et même le héros d’un spectacle de cabaret. C’est cette<br />

histoire que Téchiné met en scène dans Nos années folles,<br />

un film baroque, virevoltant, furieux, qui va vite, très vite,<br />

et raconte à cent à l’heure la fin de la guerre, les Années<br />

folles, le trouble identitaire et la gueule de bois d’une<br />

génération qui a perdu tous ses repères.<br />

Gueule et destin cassés<br />

Téchiné, inspiré par cette histoire, retrouve le brio de<br />

ses grands classiques. Il y a du romantisme lyrique et un<br />

éblouissant sens du spectacle dans sa mise en scène, mais<br />

il y a surtout ses thèmes et ses obsessions qu’il traite avec<br />

une élégance flamboyante. La présence des corps, le trouble<br />

amoureux et identitaire, et les mouvements de la chair :<br />

les hommes virils qui se féminisent. Et il y a cette guerre<br />

qui démembre tout. Rêverie libre, intense, Nos années folles<br />

(un très beau titre à prendre dans tous les sens du terme,<br />

même le plus grivois) capte les sensations contradictoires<br />

d’un être humain qui cherche le moyen de calmer sa crise<br />

existentielle et d’échapper à une époque qui broie tout.<br />

Perdu, Paul voit dans son changement d’identité sexuelle<br />

une manière de se (re)trouver et dans le spectacle une<br />

façon d’exorciser la folie. La sienne et celle des autres.<br />

Mais ces années folles sont aussi des années de passion,<br />

celle de Paul et Louise, cette femme qui voit son homme<br />

devenir femme et cesser de lui appartenir… Cet amour fou,<br />

c’est la puissance des acteurs qui le transcende. Pierre<br />

Deladonchamps (découvert dans L’Inconnu du lac, est,<br />

ici, <strong>mag</strong>nifique) ne peut résister à Louise (Céline Salette,<br />

émouvante comme toujours), mais leur histoire deviendra<br />

progressivement impossible après la transformation. Dans<br />

la plupart des films de Téchiné, les héros se métamorphosent.<br />

À leurs risques et périls. Pour le meilleur, parfois,<br />

mais plus souvent pour le pire. C’est ce bousculement,<br />

ce basculement, qui passionne le cinéaste. Pas étonnant<br />

que le destin de Paul/Suzanne soit l’un de ses meilleurs<br />

films récents.<br />

NOS ANNÉES FOLLES<br />

Réalisation : André Téchiné<br />

Avec : Pierre Deladonchamps, Céline Sallette,<br />

Grégoire <strong>Le</strong>prince-Ringuet, Michel Fau…<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 43<br />

SORTIE : 13 SEPTEMBRE<br />

14<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


“UN FILM SOMPTUEUX”<br />

VERSION FEMINA<br />

MOVE MOVIE ET STUDIOCANAL PRÉSENTENT<br />

VINCENT CASSEL<br />

V O Y A G E D E T A H I T I<br />

UN FILM DE<br />

ÉDOUARD DELUC<br />

TUHEI ADAMS MALIK ZIDI PUA-TAI HIKUTINI<br />

PHOTOS - DENIS PINSON<br />

AU CINÉMA LE 20 SEPT.


GUIDE ALTERNATIF<br />

POUR LES AMOUREUX<br />

DE L’AFRIQUE<br />

Dans ce documentaire déchirant qui<br />

mêle le factuel et l’intime, le grand<br />

cinéaste malien, Souleymane Cissé,<br />

essaie de comprendre pourquoi, dans son pays, victime d’une<br />

grave crise immobilière, des femmes âgées sont jetées de leur<br />

maison et campent dans la rue. La question devient prétexte à<br />

une navigation mémorielle, une exploration de son enfance et de<br />

son beau pays, où vivre est visiblement devenu très compliqué.<br />

<strong>Le</strong> film avance dans un rythme majestueux, entre le passé qui fut<br />

promesse d’avenir et le présent indigne et terrible. Pas de posture<br />

manichéenne, ni de colère surjouée, O Ka, notre maison, est un<br />

film d’une humanité merveilleuse.<br />

O KA<br />

De : Souleymane Cissé<br />

Avec : Magnini Koroba Cissé, Aminata Cissé, Badjénèba Cissé…<br />

Genre : Documentaire<br />

Durée : 1 h 36<br />

SORTIE : 6 SEPTEMBRE<br />

POUR LES FANS DU GRAND<br />

CINÉMA RUSSE<br />

Faute d’amour commence comme un<br />

hom<strong>mag</strong>e à Bergman (un homme et<br />

une femme en instance de divorce<br />

tentent de vendre leur appartement au plus vite) avant de virer au<br />

thriller procédural (leur enfant de 12 ans disparaît et les recherches<br />

s’organisent). Mais le vrai sujet est le constat glaçant du cinéaste :<br />

la Russie contemporaine est en mal d’amour. Dans une mise en<br />

scène hallucinante, brutale et pessimiste, Zvyagintsev observe les<br />

rapports humains viciés : les familles se disloquent et les couples<br />

se crient dessus. Mais il y a chez lui une empathie qui s’exprime<br />

dans des plans fulgurants – comme cette i<strong>mag</strong>e d’un gamin dans<br />

le noir, qui retient ses larmes en écoutant ses parents s’engueuler.<br />

FAUTE D’AMOUR<br />

De : Andrey Zvyagintsev<br />

Avec : Maryana Spivak, Alexey Rozin, Matvey Novikov…<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 2 h 08<br />

SORTIE : 20 SEPTEMBRE<br />

LE PETIT GUIDE ALTERNATIF<br />

du cinéphile<br />

POUR LES RÊVEUSES<br />

TORTURÉES<br />

Après le très joli Camille redouble, Noémie<br />

Lvovsky explore le lien spécial qui<br />

unit une gamine de 9 ans et sa mère un<br />

peu folle. Ce qui aurait pû être un pensum psy lourdaud se transforme<br />

en conte onirique glissant du fantastique enfantin au cauchemar<br />

éveillé. <strong>Le</strong> film s’ouvre sur la vie de Mathilde, qui vit seule avec sa<br />

maman paumée et son doudou effrayant (une chouette aux yeux globuleux).<br />

Mais, à mi-parcours, on bascule dans l’univers de la mère dérangée.<br />

On passe alors à la folie féminine, dans un portrait vertigineux<br />

qui n’a pas peur de s’aventurer dans les recoins les plus sombres de<br />

l’âme humaine. <strong>Le</strong> résultat, atypique et génial, impose définitivement<br />

Lvovsky comme une cinéaste au talent immense.<br />

POUR CEUX QUI<br />

RÊVENT D’UN<br />

AUTRE MONDE<br />

C’est l’histoire (vraie) de Jeannette<br />

Walls, une enfant élevée par des parents<br />

qui ont décidé de rejeter la société de consommation. <strong>Le</strong> père<br />

(incarné par Woody Harrelson, fantastique) est un Géo Trouvetout<br />

charismatique ; la mère est une institutrice, artiste dans l’âme, qui<br />

a choisi d’élever ses enfants selon une règle : l’autonomie. Il y a les<br />

fuites (devant les créanciers ou les flics), les fins de mois difficiles,<br />

l’alcool et les promesses jamais tenues, la faim et l’amour aussi qui<br />

unit cette famille pas comme les autres. Sans aucun misérabilisme,<br />

ce film épique et bouleversant n’accuse personne et invite à se poser<br />

beaucoup de questions sur la manière dont on éduque nos enfants.<br />

DEMAIN ET TOUS LES AUTRES JOURS<br />

De : Noémie Lvovsky<br />

Avec : Noémie Lvovsky, Luce Rodriguez, Mathieu Amalric…<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 31<br />

SORTIE : 27 SEPTEMBRE<br />

LE CHÂTEAU DE VERRE<br />

De : Destin Daniel Cretton<br />

Avec : Brie Larson, Woody Harrelson, Naomi Watts…<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 2 h 07<br />

SORTIE : 27 SEPTEMBRE<br />

16<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


POUR LES REBELLES<br />

EN PUISSANCE<br />

C’est un film anti-spectaculaire, rempli<br />

de discussions philosophiques, une<br />

fresque documentée sur les années de<br />

formation de Karl Marx qui raconte sa rencontre décisive avec Friedrich<br />

Engels et la publication du Manifeste du Parti communiste.<br />

Indignés par le sort réservé aux pauvres, les deux théoriciens allemands<br />

vont tout faire pour transformer le monde. Ludique et enjoué,<br />

le film se regarde comme un buddy movie qui réussit à éviter tous<br />

les pièges du biopic, sans jamais sacrifier l’indignation, carburant<br />

essentiel de la pensée de Karl et Friedrich. On ressort de la salle<br />

en se disant que la pensée engagée du jeune Marx reste d’une<br />

brûlante actualité.<br />

LE JEUNE KARL MARX<br />

De : Raoul Peck<br />

Avec : August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps…<br />

Genre : Drame historique, biopic<br />

Durée : 1 h 58<br />

SORTIE : 27 SEPTEMBRE<br />

POUR CEUX QUI CHERCHENT<br />

LE WOODY ALLEN FRANÇAIS<br />

<strong>Le</strong> nouveau film de Claire Denis, adapté<br />

de Christine Angot, est une comédie<br />

sentimentale dépressive. L’histoire<br />

est celle d’Isabelle, quinqua paumée qui navigue à vue entre les<br />

bars parisiens, les lofts confortables, les maisons de campagne, les<br />

théâtres et les galeries… et passe d’un amant à l’autre sans jamais<br />

trouver son bonheur. Ce petit jeu de l’amour et du hasard est mené<br />

de main de maître par Juliette Binoche, rayonnante dans le rôle de<br />

cette femme qui parle d’amour, fait l’amour, rêve d’amour, sans<br />

jamais le trouver tout à fait. C’est son élan naturel, sa grâce folle<br />

qui conduit ce joli film harmonieux, solaire et apaisé.<br />

UN BEAU SOLEIL INTÉRIEUR<br />

De : Claire Denis<br />

Avec : Juliette Binoche, Xavier Beauvois, Philippe Katerine…<br />

Genre : Comédie dramatique<br />

Durée : 1 h 34<br />

SORTIE : 27 SEPTEMBRE<br />

C’EST LA RENTRÉE DES CLASSES, MAIS AUSSI CELLE DES FILMS – ET IL Y EN AURA<br />

POUR TOUS LES GOÛTS. VOICI UN PETIT GUIDE QUI VOUS PERMETTRA<br />

D’EMPRUNTER LES CHEMINS BUISSONNIERS DU CINÉMA DE SEPTEMBRE.<br />

PAR PIERRE LUNN<br />

POUR CEUX QUI AIMENT<br />

LES HISTOIRES DE<br />

FAMILLE (COMPLIQUÉES)<br />

Gilles Bourdos est un cinéaste délicat,<br />

dont la filmographie est une quête de l’inessentiel. Tous ses films<br />

tentent de capturer la vie dans ses silences ou ses temps creux. Espèces<br />

menacées qui entrecroise trois destins était taillé pour lui. Il y a<br />

Joséphine et Tomasz qui viennent de se marier, mais dont le bonheur<br />

s’assombrit vite, Mélanie qui annonce à ses parents qu’elle attend<br />

un bébé et Anthony qui va s’occuper de sa mère incontrôlable… <strong>Le</strong>s<br />

couples se déchirent et se réconcilient, les générations n’arrivent plus<br />

à communiquer : chez Bourdos, les individus ne savent plus comment<br />

exprimer leurs sentiments. Grand conteur attentif aux frémissements<br />

de ses personnages, aux aléas de l’amour et des rapports familiaux, il<br />

s’attaque ici à la matière même de nos vies.<br />

ESPÈCES MENACÉES<br />

De : Gilles Bourdos<br />

Avec : Alice Isaaz, Vincent Rottiers, Grégory Gadebois…<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 45<br />

SORTIE : 27 SEPTEMBRE<br />

POUR LES ÉCOLOS<br />

APRÈS UNE VÉRITÉ QUI DÉRANGE, AL GORE REVIENT AVEC<br />

LA SUITE, UN DOCU ENGAGÉ QUI VA ENCORE PLUS LOIN.<br />

<strong>Le</strong> titre du film pourrait laisser croire que vous avez fait<br />

une suite avec encore plus d’action, encore plus de suspense…<br />

(Rires) On a voulu jouer avec le titre, mais l’idée était de fournir une<br />

« mise à jour » du précédent docu. Il y a onze ans, on n’avait pas de<br />

solution technologique au réchauffement climatique. Aujourd’hui<br />

les solutions existent et j’avais envie de les présenter au public.<br />

À la fin du film, vous allez voir Donald Trump. Mais on ne verra jamais<br />

votre rencontre. Et vous ne révélez pas ce qui s’y est dit… Pourquoi ?<br />

D’abord, Donald Trump n’a pas autorisé la présence des caméras<br />

pendant notre rencontre. Et je n’en parle pas parce que je dois<br />

garder ces conversations sous le sceau du secret afin de parvenir à<br />

le convaincre de rester dans le cadre des accords de Paris. J’espère<br />

qu’il acceptera. On continue à en parler en privé.<br />

C’est amusant parce que cette séquence laisse espérer un happy end<br />

où vous feriez face au méchant…<br />

Mais je ne suis pas un « héros ». L’important c’est le message. <strong>Le</strong><br />

cinéma est le médium le plus puissant jamais créé pour faire passer<br />

une information à des dizaines de millions de personnes. <strong>Le</strong>s<br />

documentaires de cinéma ont un impact énorme.<br />

Et sinon, vous avez un titre pour le troisième film « qui dérange »?<br />

J’espère surtout qu’on n’aura pas besoin d’un 3 e film dans 11 ans.<br />

UNE SUITE QUI DÉRANGE : LE TEMPS DE L’ACTION<br />

De : Bonni Cohen, Jon Shenk<br />

Genre : Documentaire<br />

Durée : 1 h 40<br />

Avec : Al Gore<br />

SORTIE : 27 SEPTEMBRE<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 17


LE COMÉDIEN DU MOIS<br />

Guillaume<br />

Canet<br />

DEPUIS QUELQUE TEMPS, ON PARLE PLUS DU CINÉASTE GUILLAUME CANET QUE DE L’ACTEUR.<br />

SA PERFORMANCE DANS MON GARÇON DEVRAIT REMETTRE LES PENDULES À L’HEURE.<br />

PAR BENOÎT SAUMOIS<br />

En début d’année, Guillaume Canet signait avec<br />

Rock’n roll une comédie totalement déjantée dans<br />

laquelle il se mettait en scène en tant qu’acteur<br />

vieillissant déterminé à prouver qu’il était loin<br />

d’être fini. Avec un sens de l’autodérision poussé à l’extrême,<br />

il livrait une réflexion touchante sur la starisation<br />

et ses effets pervers qu’il connaît par cœur. Au passage, il<br />

démontrait sa capacité à changer de registre d’une séquence<br />

à l’autre, tour à tour agaçant, touchant, pathétique, drôle et<br />

grotesque. Cinq, six Canet pour le prix d’un ! Après plusieurs<br />

échecs au box-office ces quatre dernières années, Rock’n roll<br />

le remettait en selle non seulement en tant que réalisateur,<br />

mais aussi en tant qu’acteur. Voix française historique de<br />

Flash McQueen, Guillaume Canet vient d’interpréter dans<br />

Cars 3 un héros lui aussi un peu has been rattrapé par des<br />

concurrents plus jeunes et plus rapides qui vont le faire<br />

s’interroger sur le sens à donner à sa vie. Là encore, le<br />

mélange de juvénilité, d’obstination et de tendresse propre<br />

à Canet fait des merveilles.<br />

Trois ans après La prochaine fois je viserai le cœur, dans lequel<br />

il jouait un glaçant serial killer, Guillaume Canet revient ce<br />

mois-ci avec un nouveau rôle à contre-emploi. Dans Mon<br />

garçon, de son réalisateur fétiche Christian Carion (Joyeux<br />

Noël, L’Affaire Farewell), il joue un père de famille divorcé<br />

dont l’enfant vient de disparaître. Face à Mélanie Laurent,<br />

formidable en ex-femme lui reprochant ses absences, il<br />

joue d’abord l’incrédulité et la révolte, avant de progressivement<br />

se refermer sur lui-même, animé d’une quête<br />

intérieure dont la violence va peu à peu se faire jour. <strong>Le</strong><br />

visage fermé, presque minéral, il livre une performance « à<br />

l’anglo-saxonne », économe en dialogues, tout en présence<br />

physique et en virilité. Dans le dernier tiers du film, qui le<br />

voit se transformer en chasseur dans des paysages montagneux<br />

aussi impressionnants que dangereux, il est parfait<br />

de détermination et d’efficacité, renvoyant, sans que cela<br />

soit expliqué, aux zones troubles de son personnage. Fan de<br />

cinéma américain (auquel il a rendu un hom<strong>mag</strong>e vibrant<br />

dans Blood Ties), Guillaume Canet a sans doute pris plaisir<br />

à jouer ce type d’antihéros mutique, sans passé, qui fait<br />

justice dans son coin. Il apporte en tout cas la preuve qu’il<br />

faudra compter avec lui encore quelques années. Rock’n roll !<br />

MON GARÇON<br />

Réalisation : Christian Carion<br />

Avec : Guillaume Canet, Mélanie Laurent,<br />

Olivier De Benoist…<br />

Genre : Thriller<br />

Durée : 1 h 30<br />

SORTIE : 20 SEPTEMBRE <strong>2017</strong><br />

18<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


LE 4 OCTOBRE


CINÉ KIDS<br />

Vive la rentrée (ciné) !<br />

Nés en Chine<br />

UN PETIT GROOM AMOUREUX ET LES ANIMAUX SACRÉS DE L’EMPIRE DU MILIEU !<br />

CE MOIS-CI, LES ENFANTS VONT EN VOIR DE TOUTES LES COULEURS...<br />

POUR CEUX QUI AIMENT LA NATURE<br />

Genre : Documentaire / Durée : 1 h 16<br />

Si vous avez aimé : Félins<br />

SORTIE : 23 AOÛT<br />

Avec Nés en Chine, le réalisateur Lu Chuan signe<br />

un Disneynature fascinant. Rencontre.<br />

Vous avez réalisé un thriller (Kekexili) et une fresque<br />

historique furieuse (City of Life and Death). Comment<br />

êtes-vous arrivé sur ce documentaire animalier ?<br />

En 2013, Tony To, un producteur chinois travaillant<br />

pour Disney, m’a expliqué que le studio voulait produire<br />

un film animalier chinois. Tony aimait mes films<br />

et voulait me proposer le job. J’avoue avoir été un peu<br />

surpris : je lui ai rappelé que je faisais des thrillers et<br />

des films historiques, pas des documentaires. Mais il<br />

a insisté et a fini par me convaincre. J’ai donc écrit un<br />

traitement que les dirigeants du studio ont aimé…<br />

Que racontait votre traitement ?<br />

Je voulais explorer la vérité de la vie et la difficulté des<br />

relations entre individus. Nés en Chine est un film sur<br />

la nature, mais il va au-delà : c’est un film sur les individus<br />

et sur la force des relations mère/enfant à travers<br />

les différents animaux observés.<br />

Est-ce que vous avez dû adapter votre cinéma<br />

à un style Disney ?<br />

Pas du tout. Mais je me souviens qu’au cours du<br />

montage, les producteurs me disaient souvent : « Plus<br />

d’humour ! Plus d’humour ! » Je me suis efforcé d’aller<br />

chercher ça en moi. Incidemment, à la même époque,<br />

mon garçon est né et j’ai compris que ce film allait être<br />

montré aux gamins du monde entier. Je ne pouvais pas<br />

les effrayer et il fallait rendre le message plus positif.<br />

Quel fut l’animal le plus compliqué à filmer ?<br />

<strong>Le</strong> léopard des neiges : on a passé trois mois sans en<br />

voir un. Et à trois jours de repartir bredouilles, on a<br />

finalement pu en filmer un. Je pense que c’est la première<br />

fois qu’une équipe de cinéma réussit à l’approcher<br />

comme ça.<br />

PAR PIERRE LUNN<br />

POUR LES GRANDS ENFANTS<br />

<strong>Le</strong> Petit Spirou<br />

Genre : Comédie, famille / Durée : 1 h 26<br />

Si vous avez aimé : Boule et Bill<br />

SORTIE : 27 SEPTEMBRE<br />

Avant d’intégrer l’école des grooms et suivre ainsi<br />

la voie tracée par sa famille, le Petit Spirou se<br />

fixe une mission : déclarer sa flamme à Suzette, son<br />

amoureuse. <strong>Le</strong> héros roux et facétieux embarque alors<br />

sa bande de copains dans une aventure pleine de<br />

péripéties. Dans la BD créée dans les années 90 par<br />

Tome et Janry, le mini-groom s’intéressait surtout aux<br />

« tabous » liés à l’enfance. Loin de l’exemplarité du<br />

« grand » Spirou, le Petit Spirou était un garnement<br />

obsédé par les « mystères » de la sexualité. Dans cette<br />

adaptation, moins « osée » mais paradoxalement plus<br />

aventureuse, c’est un gamin malicieux, un cousin du<br />

petit Nicolas dont on suit les aventures racontées à<br />

hauteur d’enfant. Porté par le jeune Sacha Pinault,<br />

incarnation immédiatement évidente de ce Spirou en<br />

culottes courtes, <strong>Le</strong> Petit Spirou est un joli conte initiatique<br />

et un film « feel good » pour petits et grands.<br />

Pinault est aidé dans sa tâche par une pléiade de<br />

stars : Pierre Richard est le grand-père gaffeur, Natacha<br />

Régnier la maman aimante et, tandis que Philippe<br />

Katerine compose un Langelusse distrait et azimuté,<br />

François Damiens est un professeur Mégot impeccable.<br />

Une nouvelle preuve éclatante que les BD pour enfants<br />

sont aussi de formidables moteurs à fiction ciné.<br />

20<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


ŒIL POUR ŒIL<br />

CHRIS EVANS<br />

ILS SE BATTENT EN COSTUME DANS DES ADAPTATIONS DE COMICS, MAIS ONT AUSSI EN COMMUN<br />

UNE GROSSE SOIF DE CINÉMA INDÉPENDANT. L’UN TENTE D’ÉDUQUER UN GÉNIE DES MATHÉMATIQUES<br />

DANS MARY, L’AUTRE PART À LA DÉRIVE DANS MOTHER!. QUE LE MATCH COMMENCE.<br />

Chris Evans tourne son premier long métrage, The<br />

Newcomers, en 2000. L’année d’après, il apparaît dans la<br />

parodie de teen movies, Sex Academy. Mais ce n’est qu’en<br />

2004 qu’il se fait réellement remarquer en donnant la<br />

réplique à Kim Basinger dans Cellular. Un an plus tard, il<br />

explose en Torche humaine dans <strong>Le</strong>s Quatre Fantastiques.<br />

L’histoire d’amour entre Marvel et Chris commence donc en<br />

2005, avec un film de 20th Century Fox. Six ans plus tard,<br />

Marvel Studios, bien qu’il ait travaillé pour la concurrence,<br />

lui offre le rôle de sa vie, celui de Captain America. Au total,<br />

Chris Evans est présent dans huit films de l’univers Marvel. Et<br />

il sera plus que jamais là pour les deux prochains Avengers.<br />

6,9<br />

En millions de dollars, son salaire pour reprendre le rôle<br />

de Steve Rogers dans Captain America – Civil War.<br />

PAR BORIS MALAINE<br />

<strong>Le</strong>s débuts<br />

Marvel<br />

JENNIFER LAWRENCE<br />

C’est dans un téléfilm que Jennifer Lawrence débute à Hollywood,<br />

en 2006. Après des seconds rôles dans des séries<br />

(Monk, Médium), elle se lance dans le cinéma indépendant<br />

en 2008, avec Garden Party. Mais ce n’est que deux ans<br />

après que son visage s’impose grâce à Winter’s Bone. Elle n’a<br />

que 20 ans et est nommée à l’Oscar de la meilleure actrice.<br />

Aux yeux du grand public, Jennifer Lawrence est Katniss<br />

Everdeen, l’héroïne de Hunger Games, mais c’est aussi<br />

Mystique, la mutante polymorphe des films X-Men. Sa<br />

relation à l’univers Marvel remonte à 2011, avec X-Men : <strong>Le</strong><br />

Commencement. Depuis, elle a repris le rôle dans trois films<br />

et recommencera en 2018 dans X-Men : Dark Phoenix.<br />

5<br />

C’est le nombre de prix reçus pour sa performance<br />

dans Happiness Therapy, dont un Oscar.<br />

Chez Danny Boyle (Sunshine), Edgar Wright (Scott Pilgrim<br />

vs. the World) ou Bong Joon-ho (Snowpiercer), Chris Evans<br />

s’est offert quelques pauses loin des très gros budgets.<br />

L’acteur a même poussé l’expérience jusqu’à réaliser un<br />

film indépendant, Before We Go (2016), une comédie<br />

dramatique. Dans Mary, il s’éloigne encore une fois des<br />

productions musclées et laisse parler une facette plus<br />

humaine et beaucoup moins clinquante.<br />

Dans Mary de Marc Webb (500 Jours ensemble),<br />

le personnage de Chris Evans se bat pour obtenir la garde<br />

de sa nièce de 7 ans, véritable génie des mathématiques.<br />

Avec la peur de ne pas faire les bons choix pour elle…<br />

Mary<br />

Réalisation : Marc Webb<br />

Avec : Chris Evans, Mckenna Grace, Lindsay Duncan...<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 41<br />

SORTIE : 13 SEPTEMBRE<br />

<strong>Le</strong> cinéma indépendant<br />

L’actu<br />

Malgré son jeune âge (27 ans), Jennifer a vite compris<br />

que pour survivre dans le milieu, il faut alterner grosses<br />

et petites productions. Une quête de cinéma indépendant<br />

commencée avec Winter’s Bone et <strong>Le</strong> Complexe du castor de<br />

Jodie Foster, avant une collaboration fructueuse avec David<br />

O. Russell qui agrémentera sa filmographie de trois petits<br />

bijoux : Happiness Therapy, American Bluff et Joy. Dans<br />

Mother!, sa performance est à couper le souffle.<br />

Jennifer Lawrence est l’héroïne de l’étrange et intense Mother!<br />

de Darren Aronofsky (Black Swan, Requiem for a Dream, Noé).<br />

Un couple voit sa relation remise en question par l’arrivée d’invités<br />

imprévus, perturbant leur tranquillité.<br />

Mother!<br />

Réalisation : Darren Aronofsky<br />

Avec : Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris...<br />

Genre : Thriller<br />

Durée : 1 h 55<br />

SORTIE : 13 SEPTEMBRE<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 21


COUP DE CŒUR<br />

<strong>Le</strong>s Grands Esprits<br />

DENIS PODALYDÈS PORTE UNE COMÉDIE DRAMATIQUE EN MILIEU SCOLAIRE<br />

OÙ L’ON APPREND À GRANDIR.<br />

PAR BENOÎT SAUMOIS<br />

Abdoulaye Diallo et<br />

Denis Podalydès.<br />

une histoire connue. <strong>Le</strong> héros qui<br />

doit quitter son milieu d’origine pour<br />

se plonger dans un monde inconnu où<br />

C’est<br />

toutes les valeurs sont inversées. Avec<br />

une telle histoire, on fait aussi bien des comédies que<br />

des tragédies. On peut faire Star Wars ou Bienvenue chez<br />

les Ch’tis. C’est aussi l’histoire des Grands Esprits : celle<br />

de François Foucault, prof de français de haut niveau<br />

au très prestigieux lycée parisien Henri-IV, qui doit,<br />

pour le compte de l’Éducation nationale, aller relever le<br />

niveau d’un établissement de banlieue agité. Comédie,<br />

drame, documentaire ? La bonne nouvelle de ce premier<br />

long signé Olivier Ayache-Vidal (auteur d’une série<br />

de courts-métrages remarqués dont Coming-Out avec<br />

Omar Sy), c’est qu’il refuse de s’enfermer dans les murs<br />

d’un genre et préfère la liberté de ton, la variété. On<br />

passe d’un portrait d’homme sec (Podalydès, excellent<br />

en prof guindé et exigeant) à celui d’une classe agitée<br />

mais attachante, puis au fonctionnement du lycée vu de<br />

la salle des profs, puis à l’histoire d’un gamin insolent<br />

qui va essayer de faire des efforts, puis... <strong>Le</strong> déroulement<br />

des Grands Esprits est rythmé par l’année scolaire<br />

(vacances, rentrée, neige, soleil…) qui lui imprime un<br />

surprenant rythme, touffu, romanesque. <strong>Le</strong> film ne se<br />

résume pas, malgré ce que montre l’affiche, à la relation<br />

entre un prof dur – mais juste – et un lycéen au bord<br />

de l’échec scolaire. C’est une comédie lycéenne légère<br />

(où l’on fait manger des space cakes au prof en douce et<br />

où l’on se laisse enfermer au château de Versailles pour<br />

faire des selfies), d’accord, mais c’est une tranche de<br />

vie, riche et multiple. L’attention portée à l’écriture des<br />

seconds rôles (Léa Drucker en prof d’histoire déprimée<br />

est remarquable) le montre. Loin d’être un simple portrait<br />

d’intello germanopratin égocentrique confronté<br />

à l’inconnu, <strong>Le</strong>s Grands Esprits est à ranger du côté des<br />

grandes comédies dramatiques américaines à la Will<br />

Hunting, dans lesquelles on rit, on pleure, et on finit<br />

par en sortir grandi.<br />

3<br />

bonnes raisons d’y aller<br />

1. Pour le message<br />

Loin de tout politiquement<br />

correct, <strong>Le</strong>s Grands Esprits<br />

parle d’échec scolaire,<br />

d’apprentissage et d’assiduité<br />

avec précision et justesse.<br />

<strong>Le</strong> film est solidement<br />

documenté et diffuse un<br />

message positif sans forcer<br />

le trait ni caricaturer. Bravo !<br />

2. Pour Denis Podalydès<br />

L’acteur prend un plaisir<br />

évident à jouer le méchant prof<br />

cassant et pointilleux qu’on<br />

a tous eu un jour dans notre<br />

scolarité. <strong>Le</strong> voir déclamer<br />

des vers latins ou distribuer<br />

des copies en cassant chaque<br />

élève un par un reste un vrai<br />

bonheur.<br />

3. Pour Abdoulaye Diallo<br />

<strong>Le</strong> jeune garçon est<br />

remarquable de naturel<br />

et d’énergie : son passage<br />

de second rôle (le cancre<br />

endormi au fond de la classe)<br />

au premier plan épouse<br />

d’ailleurs la trajectoire du<br />

film. C’est son premier film :<br />

on attend les suivants.<br />

LES GRANDS ESPRITS<br />

Réalisation : Olivier Ayache-Vidal<br />

Avec : Denis Podalydès, Abdoulaye<br />

Diallo, Léa Drucker…<br />

Genre : Comédie dramatique<br />

Durée : 1 h 46<br />

SORTIE : 13 SEPTEMBRE<br />

22<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


L’AUTRE REGARD<br />

CE FILM VAUT LE COUP D’ŒIL<br />

Good Time<br />

ROBERT PATTINSON, BARBU ET HALLUCINÉ, DÉAMBULE DANS UN NEW YORK<br />

INTERLOPE. UN POLAR ATMOSPHÉRIQUE QUI SYNTHÉTISE LE MEILLEUR<br />

DU CINÉMA INDÉPENDANT AMÉRICAIN.<br />

PAR CÉDRIC PAGE<br />

Robert Pattinson.<br />

Josh et Benny Safdie, deux frangins du cinéma<br />

indé new-yorkais, tournaient jusqu’à présent des<br />

bobines plutôt confidentielles (<strong>Le</strong>nny and the Kids,<br />

Mad Love in New York…). Ils changent de braquet<br />

avec Good Time, leur premier film à porter une<br />

star (Robert Pattinson), leur premier opus sélectionné en<br />

compétition à Cannes. Sur la Croisette, en mai dernier, ce<br />

polar déjanté a fait l’effet d’une récréation aux festivaliers,<br />

une pause ultra stylisée au milieu des tragédies russes<br />

monumentales ou des réflexions sociétales ironiques.<br />

Un peu comme Drive quelques années plus tôt, c’était le<br />

divertissement que tout le monde attendait. Un film de<br />

braquage et de course-poursuite qui file à toute allure et<br />

ne regarde jamais derrière lui.<br />

Pattinson, barbu, le regard halluciné, y incarne Connie,<br />

un loser assez antipathique, qui convainc son frère Nick<br />

de participer à un braquage de banque. Mais tout va déraper…<br />

Nick est arrêté et Connie se met en tête de le faire<br />

évader. <strong>Le</strong> film suit l’anti-héros dans une nuit de folie,<br />

une course dopée à la peur et à l’adrénaline, qui permet<br />

d’i<strong>mag</strong>iner à quoi ressemblerait le comportement d’un<br />

personnage des frères Coen soudain propulsé dans le<br />

After Hours de Scorsese. Car c’est bien le meilleur du cinéma<br />

indépendant américain que souhaitent convoquer<br />

ici les Safdie, ravivant dans la mémoire du cinéphile des<br />

souvenirs des années 1970 (on pense à la nervosité des<br />

films de Cassavetes ou à ce classique de Sidney Lumet,<br />

Un après-midi de chien, autre histoire d’un braquage raté<br />

mené par des bras cassés) ou 1980 (planent ici les ombres<br />

du Solitaire de Michael Mann et du très culte Alphabet City).<br />

Entre réalisme et stylisation, la caméra ne lâche jamais<br />

Robert Pattinson, dont la quête fiévreuse pour sortir du<br />

pétrin finit par ressembler à une odyssée. <strong>Le</strong> suspense, à<br />

force de s’enfoncer dans l’obscurité et l’absurdité, prend<br />

des teintes quasi fantastiques. C’est un trip, un vrai, cerné<br />

par les ombres de la nuit new-yorkaise, qui prouvent<br />

que les bas-fonds de la Big Apple restent un inépuisable<br />

réservoir à fantasmes.<br />

3<br />

bonnes raisons d’y aller<br />

1. Pour Robert Pattinson<br />

Comme son ex-partenaire<br />

de Twilight, Kristen Stewart,<br />

Robert Pattinson se cherche<br />

une légitimité d’acteur dans<br />

le cinéma indépendant. Après<br />

les excellents Cosmopolis,<br />

The Rover et The Lost City of Z,<br />

Good Time lui offre son meilleur<br />

rôle : nerveux, physique,<br />

pas commode. Un descendant<br />

survolté d’Al Pacino.<br />

2. Pour sa BO planante<br />

Au dernier festival de Cannes,<br />

le jury Cannes Soundtrack a<br />

distingué la bande originale<br />

du film, signée Oneohtrix<br />

Point Never. Elle est en effet<br />

impressionnante, presque<br />

un personnage à part entière,<br />

évoquant les soundtracks<br />

planants qu’enregistrait<br />

le groupe Tangerine Dream<br />

dans les années 80.<br />

3. Pour le suspense<br />

Good Time appartient à cette<br />

catégorie de films se déroulant<br />

l’espace d’une nuit. Comme<br />

Collateral, After Hours, Nuit<br />

blanche, Margin Call…<br />

<strong>Le</strong> héros réussira-t-il à s’en<br />

sortir avant que le soleil<br />

ne pointe le bout de son nez ?<br />

Un des plaisirs du film réside<br />

dans cette course contre<br />

la montre.<br />

GOOD TIME<br />

Réalisation : Ben Safdie,<br />

Joshua Safdie<br />

Avec : Robert Pattinson, Ben<br />

Safdie, Jennifer Jason <strong>Le</strong>igh…<br />

Genre : Thriller, policier<br />

Durée : 1 h 40<br />

SORTIE : 13 SEPTEMBRE<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 23


ZOOM SUR…<br />

Louis Garrel (au centre)<br />

dans « <strong>Le</strong> Redoutable ».<br />

<strong>Le</strong> Godard pop<br />

de Michel Hazanavicius<br />

RENCONTRE AVEC LE CINÉASTE À L’OCCASION DE LA SORTIE<br />

DE SON NOUVEAU FILM, LE REDOUTABLE.<br />

PAR ELSA COLOMBANI<br />

Il a osé ! Un film sur Jean-Luc Godard,<br />

le pape de la Nouvelle Vague, le génie<br />

avant-gardiste, adoré des cinéphiles<br />

depuis des générations. Et pas un<br />

biopic révérencieux mais une comédie<br />

pop, colorée, follement joyeuse qui<br />

ensuite vire à la mélancolie. L’audace<br />

de Michel Hazanavicius n’étonne guère<br />

ceux qui suivent sa carrière depuis<br />

longtemps. The Artist, un film muet<br />

en noir et blanc, a remporté<br />

tant d’honneurs, de Cannes aux Césars<br />

en passant par l’étape Hollywood,<br />

qu’on en oublierait presque<br />

qu’il s’agissait d’un pari assez fou.<br />

Et avant cela, les OSS 117 proposaient<br />

un mélange détonant de rire<br />

et de nostalgie hitchcockienne.<br />

Dernier film en date du cinéaste,<br />

The Search, un film de guerre tourné<br />

en Tchétchénie, fut mal accueilli.<br />

On aurait pu penser que la violence<br />

des critiques et l’échec public diminueraient<br />

les ambitions de l’auteur.<br />

Pourtant, s’il revient aujourd’hui à la<br />

comédie, genre qui a fait son succès,<br />

le réalisateur du cultissime La Classe<br />

américaine – <strong>Le</strong> Grand Détournement<br />

ne fléchit pas et relève un nouveau défi,<br />

et non des moindres.<br />

S’attaquer au monument Godard, et<br />

qui plus est en France ! Une entreprise<br />

risquée qu’Hazanavicius relève avec<br />

brio. Pourtant, le réalisateur entretenait<br />

jusqu’ici avec la légende du cinéma<br />

français un rapport « classique et très<br />

simple » : « J’ai beaucoup d’amour<br />

pour les films des années 60, la période<br />

la plus accessible. <strong>Le</strong>s films avaient<br />

beaucoup de charme, étaient très séduisants.<br />

C’était un cinéma créatif, libre,<br />

audacieux et personnel, qui restait dans<br />

le champ du cinéma traditionnel. Après<br />

je me sens un peu plus étranger, je vois<br />

l’artiste au travail qui creuse son sillon,<br />

qui trace sa route, mais je suis moins<br />

séduit. »<br />

Ironie de l’histoire, il y a beaucoup<br />

de Truffaut dans <strong>Le</strong> Redoutable. Une<br />

scène de demande en mariage évoque<br />

celle de Baisers volés, les personnages<br />

ont « un phrasé littéraire truffaldien »,<br />

sans oublier « des clins d’œil marrants,<br />

comme ce voisin qui fait des gammes<br />

24<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


de piano », évoquant le violon qui<br />

résonnait dans Domicile conjugal avec<br />

Jean-Pierre Léaud et Claude Jade. Car<br />

Truffaut, « dans l’i<strong>mag</strong>inaire collectif,<br />

c’est une musique évocatrice, la couleur<br />

des années 60 ». Et le cinéaste d’ajouter<br />

que, sur le plateau, il tenait à Louis<br />

Garrel des propos pas si éloignés de la<br />

célèbre tirade de Truffaut s’adressant à<br />

Léaud dans La Nuit américaine : « Tu<br />

sais, Alphonse, il n’y a pas d’embouteillages<br />

dans les films, pas de temps mort.<br />

<strong>Le</strong>s films avancent comme des trains,<br />

tu comprends, comme des trains dans<br />

la nuit. »<br />

Des films dans le film<br />

Du cinéma de Godard, il reste évidemment<br />

« une inspiration visuelle ». « Je<br />

voulais faire un film très graphique,<br />

stylisé, je voulais faire un beau film »,<br />

explique Hazanavicius. De fait, <strong>Le</strong><br />

Redoutable est un hom<strong>mag</strong>e <strong>mag</strong>nifique<br />

au chef opérateur Raoul Coutard :<br />

« Guillaume Schiffman a été chercher<br />

des photos de plateaux de l’époque<br />

pour voir quels étaient les dispositifs de<br />

lumière. <strong>Le</strong>s i<strong>mag</strong>es des débuts, comme<br />

dans Pierrot le Fou ou Une femme<br />

est une femme, sont très différentes<br />

de celles de Week-end, par exemple.<br />

<strong>Le</strong>s premiers films sont très éclairés,<br />

jouent beaucoup sur les trois couleurs<br />

primaires. Cela se complexifie un peu<br />

plus après, il y a des contre-jours plus<br />

marqués, des éclairages plus naturels. »<br />

Comme chez Godard, « il y a du méta<br />

un peu tout le temps ». Jean-Luc va<br />

donc voir des vieux films au cinéma<br />

avec Anne Wiazemsky, sa compagne de<br />

l’époque, dont Hazanavicius adapte ici<br />

le livre : du délicieux Beau fixe sur New<br />

York avec Gene Kelly à La Passion de<br />

Jeanne d’Arc de Dreyer, que le réalisateur<br />

détourne à merveille en superposant<br />

aux i<strong>mag</strong>es muettes le dialogue<br />

du couple. On parle aussi beaucoup<br />

cinéma, notamment lors d’une scène<br />

irrésistible où Jean-Luc et Anne – incarnée<br />

par Stacy Martin – débattent de<br />

l’utilité de la nudité à l’écran, tandis<br />

qu’eux-mêmes sont intégralement nus,<br />

face caméra. <strong>Le</strong>s habitués d’Hazanavicius<br />

reconnaîtront là sans mal la patte<br />

du cinéaste. <strong>Le</strong> mélange de pastiches,<br />

de comique de répétition (les lunettes<br />

cassées), de légèreté à la OSS 117<br />

se fond délicatement à la mélancolie<br />

romantique de The Artist. Il s’agit ici<br />

« d’une histoire d’amour touchante,<br />

originale et tragique, mais universelle<br />

aussi ». « Une des raisons pour lesquelles<br />

une histoire d’amour se termine,<br />

c’est que l’un des deux, ou parfois les<br />

deux changent », commente le réalisateur.<br />

« Là, ce qui est tragique, c’est que<br />

ce n’est pas un changement qui est dû<br />

aux aléas de la vie ou de l’âge, c’est<br />

un personnage qui veut changer, qui<br />

décide consciemment et volontairement<br />

de changer au nom de la révolution.<br />

<strong>Le</strong> personnage d’Anne s’est engagé avec<br />

quelqu’un et, en l’espace d’une année,<br />

le voit se métamorphoser pour des<br />

raisons artistiques et politiques. Ce que<br />

j’aimais vraiment, c’est qu’on pouvait le<br />

raconter à travers des scènes qui sont<br />

des scènes de comédie diverses : du<br />

burlesque à de la comédie beaucoup<br />

plus fine, des comiques de situation<br />

avec Godard qui pouvait être charmant,<br />

et de l’humour distancié. En termes<br />

de scénario, j’y ai vu une recherche<br />

d’équilibre qui était un peu celle de la<br />

comédie italienne. »<br />

Portrait d’un couple<br />

Comme les opus précédents du<br />

cinéaste, le film s’affirme comme<br />

populaire tout en témoignant d’un<br />

attachement profond à la forme. La<br />

trame est simple et chronologique mais<br />

le jeu s’impose d’emblée. « Je n’ai pas<br />

du tout fait un film sur le vif comme<br />

Stacy Martin (au centre).<br />

Godard pouvait le faire », explique<br />

Hazanavicius, « j’ai fait un film beaucoup<br />

plus traditionnel, puisque c’est<br />

une reconstitution historique, mais je<br />

joue avec tous ses codes ». Godard lui<br />

aussi s’amusait des codes cinématographiques,<br />

mais ne donnait pas dans<br />

la parodie : « Godard est un inventeur<br />

avec des grandes prises de liberté, qui<br />

travaille sur des choses existantes et<br />

réagit à des règles de cinéma. »<br />

Que le spectateur se rassure, nul besoin<br />

de connaître le cinéma de Godard sur<br />

le bout des doigts pour apprécier le<br />

film. Si le connaisseur appréciera la<br />

performance incroyable de Louis Garrel<br />

(les cheveux, la voix, l’œil malin et<br />

séducteur… tout y est) et la restitution<br />

de Mai-68, les autres y découvriront le<br />

portrait intime, « ironique et touchant »<br />

selon les mots de Louis Garrel, d’un<br />

couple qui se lie puis se délite. La première<br />

histoire du Redoutable apparaît<br />

d’ailleurs comme le versant négatif de<br />

The Artist. « C’est le chemin inverse »,<br />

confirme le cinéaste. « Dans The Artist,<br />

les deux personnages se tournent autour<br />

et se retrouvent à la fin, tandis que<br />

là, ils commencent ensemble. Mais le<br />

type de rapport humain est le même :<br />

la femme est le pôle positif alors que<br />

l’homme est dans une errance. » Mais<br />

le happy end s’imposait dans The Artist,<br />

considère-t-il. <strong>Le</strong> film se devait d’être<br />

« un petit bonbon », afin de ne pas<br />

« punir jusqu’au bout » les spectateurs<br />

venus en salle voir un film muet en noir<br />

et blanc. Cette fois, le spectateur a droit<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 25


ZOOM SUR…<br />

Stacy Martin<br />

et Bérénice Bejo.<br />

Louis Garrel et Stacy Martin.<br />

à une explosion jouissive de couleurs et<br />

à la mélancolie d’une histoire d’amour<br />

qui se termine.<br />

L’autre facette de l’histoire appartient à<br />

Anne, jeune femme de 18 ans, actrice,<br />

qui tombe amoureuse de son pygmalion.<br />

Petite-fille de François Mauriac et<br />

visage incontournable de la Nouvelle<br />

Vague, Anne Wiazemsky tourne avec<br />

Bresson avant de devenir la muse de<br />

Godard. De leurs nombreuses collaborations,<br />

<strong>Le</strong> Redoutable n’évoque que<br />

La Chinoise. Plutôt qu’un réalisateur<br />

dirigeant son actrice, on voit un mari<br />

amoureux de sa femme, tendre parfois,<br />

possessif surtout. Hazanavicius montre<br />

en creux les difficultés posées par leur<br />

grande différence d’âge et la jalousie<br />

de Jean-Luc. Anne est jeune, timide,<br />

et débutante. Elle vit dans l’ombre<br />

de son mari, à la renommée identique<br />

« à celle de Tarantino aujourd’hui ».<br />

« La France d’avant 68 était misogyne<br />

au dernier degré », commente Hazanavicius.<br />

À défaut de parler, Anne regarde<br />

et observe : « J’ai mis tout le film à<br />

travers ses yeux à elle pour qu’elle<br />

soit le point de vue du film, elle est en<br />

termes scénaristiques, le protagoniste<br />

principal mais elle regarde son amoureux.<br />

» Et tandis que son mari « défend<br />

plein de concepts révolutionnaires, très<br />

avant-gardistes » tout en ayant « quand<br />

même des réflexes bourgeois », Anne<br />

admire l’indépendance de son amie<br />

Michèle Rosier, campée par une lumineuse<br />

Bérénice Bejo. <strong>Le</strong> Redoutable est<br />

donc aussi « l’histoire de son émancipation<br />

». Progressivement, Anne sort de<br />

sa passivité et s’affirme. Stacy Martin,<br />

la révélation de Nymphomaniac de Lars<br />

Von Trier, s’est imposée comme « une<br />

évidence » au cinéaste pour interpréter<br />

Anne Wiazemsky. Sur une suggestion de<br />

Bérénice Bejo, qui avait précédemment<br />

tourné avec elle, Hazanavicius lui fait<br />

faire des essais : « Elle a ce visage très<br />

beau et en même temps une gravité,<br />

une profondeur. Il ne fallait pas une<br />

petite poupée lisse dont le tour du visage<br />

aurait été fait au bout de deux gros<br />

plans. » En effet, l’actrice habite l’écran<br />

par son silence et sa beauté diaphane.<br />

Et sur son visage juvénile, se dessine<br />

peu à peu, en sourdine, l’affranchissement<br />

désiré.<br />

Une histoire intime<br />

Et, bien sûr, il y a Jean-Luc « <strong>Le</strong><br />

Redoutable » Godard. Louis Garrel lui<br />

prête ses traits et sa voix avec aisance<br />

et un plaisir certain. « La matière Louis<br />

Garrel était complètement compatible<br />

avec le personnage de Godard », dit le<br />

réalisateur pour expliquer son choix.<br />

« Louis est un très bon acteur qui a des<br />

dispositions pour la comédie, et il porte<br />

en lui tout cet héritage Nouvelle Vague,<br />

ce qui était très agréable pour moi. »<br />

Pas question cependant de demander<br />

à l’acteur un calque de son sujet :<br />

« Faire une imitation parfaite aurait été<br />

créer le stéréotype, le cliché de Godard.<br />

Cela marche extrêmement bien pour<br />

une séance de conférence de presse<br />

mais pas pour une scène d’intimité,<br />

par exemple. » L’équilibre se fait donc<br />

entre le Godard que l’on connaît et le<br />

personnage créé par Hazanavicius et<br />

Garrel : « Plus vous laissez de la place à<br />

l’acteur, plus vous laissez entrer l’humanité,<br />

ce qui en fait un vrai personnage.<br />

S’il lui avait ressemblé plus formellement,<br />

cela l’aurait asséché et on aurait<br />

eu l’impression que c’était fabriqué. »<br />

LE REDOUTABLE<br />

Réalisation : Michel Hazanavicius<br />

Avec : Louis Garrel, Stacy Martin, Bérénice Bejo...<br />

Genre : Comédie, biopic<br />

Durée : 1 h 47<br />

SORTIE : 13 SEPTEMBRE<br />

Difficile de parler du Redoutable sans<br />

évoquer sa dimension autobiographique,<br />

ou plutôt, comme le précise<br />

Hazanavicius, de son aspect « personnel,<br />

intime ». « C’est compliqué<br />

de se dire qu’on va travailler pendant<br />

deux ans sur un personnage qui n’est<br />

pas sympathique et qu’on va, en plus,<br />

demander aux spectateurs de rester une<br />

heure et demie avec lui », raconte-t-il<br />

de l’évolution de son travail sur le projet.<br />

« Je me suis débarrassé des idées<br />

que j’avais sur Godard, de ce que je<br />

lisais. » <strong>Le</strong> film débute sur la mauvaise<br />

réception du public et des critiques de<br />

La Chinoise, film que Godard pensait<br />

révolutionnaire. « La remise en question<br />

après un échec, oui, c’est sûr que<br />

cela tombait bien pour moi. J’ai donc<br />

investi ce champ-là. Vivre avec une<br />

actrice aussi. Je n’ai pas tous les<br />

problèmes de jalousie de Godard,<br />

mais je suis allé chercher certaines<br />

choses au fond de moi. »<br />

Histoire d’un amour malheureux sur<br />

fond de questionnement politique et<br />

artistique, <strong>Le</strong> Redoutable réussit à faire<br />

cohabiter comédie et tragédie, pastiche<br />

et hom<strong>mag</strong>e, cultures populaire et<br />

cinéphile. « Insolent comme personne »<br />

écrivait François Truffaut au sujet<br />

de Jean-Luc Godard en 1967. Or<br />

c’est bien en exerçant cette insolence<br />

que Michel Hazanavicius réussit<br />

son pari : une comédie réjouissante,<br />

un hom<strong>mag</strong>e audacieux à ce JLG qu’on<br />

croyait intouchable, bref, un film d’une<br />

absolue liberté.<br />

26<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


UN ENCHANTEMENT<br />

LE MONDE<br />

CE CYRANO RESTERA<br />

DANS L’ HISTOIRE<br />

L’ EXPRESS<br />

BEAUCOUP DE MAGIE<br />

LES ÉCHOS<br />

CYRANO<br />

DE BERGERAC<br />

EDMOND ROSTAND / DENIS PODALYDÈS<br />

FILMÉ À<br />

LA COMÉDIE-FRANÇAISE<br />

EN EXCLUSIVITÉ AU CINÉMA<br />

—<br />

DU 4 SEPTEMBRE<br />

AU 9 OCTOBRE<br />

©CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE, COLL. COMÉDIE-FRANÇAISE<br />

INFORMATIONS ET E-BILLETS SUR<br />

CINEMASGAUMONTPATHE.COM


IL ÉTAIT UNE FOIS...<br />

DES CYBORGS FURIEUX ET DES BAINS DE SANG TEXANS. TERMINATOR 2 : LE JUGEMENT DERNIER<br />

ET MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE, DEUX CHEFS-D’ŒUVRE DU CINÉMA AMÉRICAIN,<br />

SONT À REDÉCOUVRIR LORS DES SÉANCES « IL ÉTAIT UNE FOIS… » DE LA RENTRÉE.<br />

PAR PIERRE LUNN<br />

JEUDI<br />

14<br />

SEPTEMBRE à 20 h<br />

JEUDI<br />

19<br />

OCTOBRE à 20 h<br />

Terminator 2 :<br />

<strong>Le</strong> Jugement dernier<br />

Massacre à la<br />

tronçonneuse<br />

En 1984, Terminator réinventait le cinéma en portant l’action<br />

et la SF à un niveau d’ébullition extraordinaire. Sept<br />

ans plus tard, James Cameron fait encore mieux avec une<br />

suite hallucinante. <strong>Le</strong> cinéaste prend bien soin de briser<br />

les codes du film original. <strong>Le</strong> Terminator débarque une<br />

fois de plus du futur mais, cette fois-ci, il n’est plus le<br />

machiavélique prédateur cybernétique du premier film.<br />

Reprogrammé, il revient au milieu des années 90 pour<br />

protéger la version adolescente de John Connor et sa mère,<br />

Sarah. L’ampleur de la mise en scène, la puissance de la<br />

réalisation sont ici au service d’un script d’une extrême<br />

richesse. James Cameron fait du cinéma comme personne<br />

: la guerre future, l’anéantissement d’un Los Angeles<br />

criant de vérité, les poursuites et les séquences d’actions<br />

folles sont devenus au fil des années des mètres-étalons<br />

du grand spectacle moderne. Mais derrière la prouesse<br />

de cinéma, il y a surtout l’émotion. Par petites touches,<br />

quelques phrases froidement récitées (« Hasta la vista »),<br />

un sourire malhabile, le Terminator attendrit. Cameron et<br />

Schwarzenegger réussissent à humaniser leur monstre de<br />

métal. Ce film immense, on peut enfin le (re)découvrir dans<br />

une nouvelle version. James Cameron a en eet supervisé<br />

une conversion du film en 3D, qui s’annonce explosive !<br />

<strong>Le</strong> jeudi 14 septembre à 20 h, le film sera projeté dans les<br />

cinémas <strong>Gaumont</strong> et <strong>Pathé</strong> en version numérique.<br />

Depuis 40 ans, un spectre hante le cinéma. L’onde de<br />

choc de Massacre à la tronçonneuse, film d’horreur génial<br />

et terrifiant, continue de se diuser de génération en<br />

génération. Tout a commencé un matin au début des 70s.<br />

Traînant dans un centre commercial, l’apprenti cinéaste<br />

Tobe Hooper tombe sur le rayon tronçonneuses et a un<br />

choc. Il voit une bande de jeunes isolés dans une forêt,<br />

i<strong>mag</strong>ine une maison, entend le bruit de la machine… et le<br />

film se met en place. La suite appartient à la légende : un<br />

tournage épique dans la campagne du Texas, des acteurs<br />

prêts à basculer dans la folie, des carcasses d’animaux<br />

morts qui envahissent le plateau. Et une polémique en<br />

marche : présenté à Cannes en 1975, le film s’attire les<br />

foudres des comités de censure partout où il passe et<br />

gagne vite ses galons d’œuvre scandaleuse… Entre le<br />

documentaire halluciné et la farce métaphorique, Massacre<br />

à la tronçonneuse saisit une Amérique post-Vietnam<br />

décadente, et fait entrer le cinéma d’horreur dans son âge<br />

moderne, celui du réalisme et de la contestation politique.<br />

<strong>Le</strong>s monstres ne sont plus les extraterrestres ou les créatures<br />

i<strong>mag</strong>inaires, mais des êtres humains. <strong>Le</strong>atherface est<br />

un homme banal dissimulé derrière un masque de chair,<br />

et Hooper inscrit l’horreur dans un environnement plus<br />

rationnel. C’est ce film séminal que les cinémas <strong>Gaumont</strong><br />

et <strong>Pathé</strong> vous proposent de redécouvrir, le jeudi 19 octobre<br />

à 20 h, dans une version numérique restaurée.<br />

Dans le cadre des rendez-vous Il était une fois..., chaque séance est précédée d’une présentation filmée de Philippe Rouyer.<br />

Cinéphile passionné, journaliste de la revue Positif et chroniqueur de l’émission <strong>Le</strong> Cercle sur Canal+, il partagera avec vous les<br />

histoires secrètes de tournage et approfondira le plaisir de la (re)découverte grâce à ses analyses.<br />

Voir la liste des cinémas participants sur cinemasgaumontpathe.com<br />

28<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


ACTUS<br />

DU 6 AU 20 SEPTEMBRE <strong>2017</strong>,<br />

LE FESTIVAL D’AVANT-PREMIÈRES<br />

PREND PLACE DANS VOS CINÉMAS<br />

POUR L’OCCASION, VENEZ DÉCOUVRIR SEPT FILMS EN AVANT-PREMIÈRE PROPOSÉS À UN PRIX<br />

EXCEPTIONNEL ET PROFITEZ D’UNE OFFRE FIDÉLITÉ SPÉCIALE SUR LES FILMS DE LA SÉLECTION !<br />

7€<br />

LA PLACE (1)<br />

avec le code promo « 7ART »<br />

sur l’application mobile<br />

ou sur cinemasgaumontpathe.com<br />

7 FILMS<br />

ÉVÉNEMENT<br />

EN AVANT-PREMIÈRE : Jalouse<br />

le mercredi 6 septembre<br />

POINTS FIDÉLITÉ<br />

X 2<br />

(2)<br />

Good Time<br />

le vendredi 8 septembre<br />

Mother!<br />

le lundi 11 septembre<br />

<strong>Le</strong> Brio<br />

le mardi 12 septembre<br />

sur tous les films du festival<br />

pour tous les porteurs d’une carte<br />

de fidélité active<br />

Ça<br />

le vendredi 15 septembre<br />

Logan Lucky<br />

le mardi 19 septembre<br />

Au revoir là-haut<br />

le mercredi 20 septembre<br />

(1) Offre valable du 6 au 20 septembre exclusivement sur l'application mobile des cinémas <strong>Gaumont</strong> et <strong>Pathé</strong> ou sur cinemasgaumontpathe.com<br />

sur saisie du code promo « 7ART » pour tout achat d’une place pour un film de l’opération.<br />

(2) <strong>Le</strong>s porteurs d’une carte de fidélité active bénéficieront de 20 points supplémentaires pour tout achat d’une place pour un film de la sélection.<br />

<strong>Le</strong>s abonnés Pass ayant l’option fidélité activée bénéficieront, en plus de leurs points mensuels, de 10 points fidélité par film vu.<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 29


SPECTACLES AU CINÉMA<br />

Reprises du<br />

4<br />

SEPTEMBRE AU<br />

9<br />

OCTOBRE<br />

CYRANO DE BERGERAC<br />

• Durée : 3 h 10<br />

Mercredi<br />

13<br />

SEPTEMBRE<br />

à 20 h 00<br />

DAVID GILMOUR<br />

• Durée : 2 h<br />

45 ans après y avoir joué avec son groupe Pink Floyd, David<br />

Gilmour est de retour dans l’amphithéâtre de Pompéi pour<br />

un concert exceptionnel. Pour les fans de la première heure,<br />

l’artiste jouera ses plus grands tubes et les incontournables du<br />

groupe de légende qui l’a fait connaître au public. Une soirée<br />

résolument rock pour un concert inoubliable.<br />

Diffusion en 4K et son Dolby Atmos dans les salles équipées.<br />

Grâce à l’interprétation fantastique de Michel Vuillermoz,<br />

Denis Podalydès illumine la pièce la plus belle et la plus flamboyante<br />

du théâtre français ! Il s’agit des dernières occasions de<br />

découvrir cette production de la Comédie-Française au cinéma.<br />

Ne laissez pas Cyrano vous passer sous le nez…<br />

Jeudi<br />

7<br />

SEPTEMBRE<br />

à 14 h 00<br />

ANDRÉ RIEU<br />

• Durée : 2 h 40<br />

<strong>Le</strong> Roi de la valse vous invite au trentième anniversaire de<br />

son orchestre Johann Strauss. Au cœur de sa ville natale de<br />

Maastricht, vivez une expérience cinématographique exceptionnelle<br />

avec des invités de marque. Un rendez-vous empreint<br />

de musiques et d’émotions à ne pas manquer !<br />

Vendredi<br />

29<br />

SEPTEMBRE<br />

à 20 h 00<br />

MICHAËL GREGORIO<br />

• Durée : 2 h<br />

Depuis ses débuts chez Laurent Ruquier, l’imitateur, chanteur<br />

et humoriste Michaël Gregorio a bien grandi et il a 10 ans !<br />

Plus d’un million de spectateurs après, c’est l’occasion pour<br />

lui de fêter son anniversaire en grand à l’AccorHotels Arena,<br />

entouré d’invités exceptionnels et de ses musiciens qui<br />

le suivent depuis ses débuts. Venez découvrir les meilleurs<br />

moments de ses trois derniers spectacles, des sketches inédits<br />

et de nouvelles voix dans votre salle de cinéma.<br />

Réservez dès maintenant vos places sur cinemasgaumontpathe.com ou sur l’application mobile.<br />

30<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


SPECTACLES AU CINÉMA<br />

En direct<br />

En direct<br />

Samedi<br />

7<br />

OCTOBRE<br />

à 18 h 55<br />

NORMA<br />

Opéra retransmis par satellite en direct de New York<br />

Dimanche<br />

22<br />

OCTOBRE<br />

à 17 h 00<br />

• Durée : 3 h 04 • Durée : 3 h 35<br />

Nouvelle création<br />

LE CORSAIRE<br />

Ballet retransmis par satellite en direct de Moscou<br />

Délaissée par son amant romain et rongée par la jalousie,<br />

la prêtresse gauloise Norma poussera sa soif de vengeance<br />

jusqu’à la mort. Esclave de sa folie, combattant et l’amour et<br />

la haine, elle ravivera les sombres passions qui opposent les<br />

deux peuples. Un classique incontournable, mené par deux des<br />

plus grandes divas de notre époque.<br />

Venez célébrer la diffusion du 100 e opéra du MET dans vos<br />

cinémas.<br />

À l’abordage ! Embarquez pour un ballet épique qui réunit sur<br />

scène plus de 120 danseurs de la formidable troupe du Bolchoï.<br />

Sous le charme de la belle Médora, le corsaire Conrad<br />

rivalisera d’ingéniosité pour tenter de l’arracher des mains du<br />

marchand d’esclaves qui l’a faite prisonnière…<br />

En direct<br />

Jeudi<br />

12<br />

OCTOBRE<br />

à 20 h 00<br />

VINCENT DEDIENNE<br />

• Durée : 1 h 48<br />

Pour célébrer la 300 e représentation de son spectacle, Vincent<br />

Dedienne vous propose de venir découvrir « S’il se passe<br />

quelque chose » au cinéma. À travers un portrait à la fois touchant<br />

et drôle, Vincent se livre au public à travers un extraordinaire<br />

« seul-en-scène ».<br />

Vincent Dedienne joue actuellement à guichet fermé ; c’est une<br />

occasion unique pour le public de voir ce spectacle consacré<br />

Meilleur Spectacle d’humour aux Molières <strong>2017</strong>.<br />

Jeudi<br />

26<br />

OCTOBRE<br />

à 20 h 15<br />

LES FOURBERIES<br />

DE SCAPIN<br />

• Durée : 2 h<br />

Nouvelle création<br />

Retransmis en direct par satellite depuis la Comédie-Française<br />

La nouvelle mise en scène de Denis Podalydès laissera se déployer<br />

tout le comique de Molière et fera la part belle aux comédiens<br />

de la troupe (Benjamin Lavernhe, vu dans L’Odyssée,<br />

tiendra le rôle de Scapin) qui évolueront sur une scénographie<br />

d’Éric Ruf et dans les <strong>mag</strong>nifiques costumes de Christian Lacroix.<br />

Réservez dès maintenant vos places sur cinemasgaumontpathe.com ou sur l’application mobile.<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 31


GUIDE<br />

DES<br />

SORTIES<br />

6 septembre<br />

Barbara<br />

De : Mathieu Amalric<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 37<br />

Avec : Jeanne Balibar, Mathieu<br />

Amalric, Vincent Peirani…<br />

À l’approche du tournage du biopic sur Barbara,<br />

Brigitte travaille son personnage afin de l’incarner<br />

totalement. Mathieu Amalric joue un metteur<br />

en scène obsédé par la performance et la vie<br />

de la chanteuse.<br />

Allez-y si vous aimez « L’Aigle noir »<br />

<strong>Le</strong> Chemin<br />

De : Jeanne Labrune<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 31<br />

Avec : Agathe Bonitzer, Randal<br />

Douc, Somany Na…<br />

Camille est sur le point de devenir religieuse<br />

au Cambodge mais a peur d’y prononcer ses vœux.<br />

Ses craintes vont s’intensifier après sa rencontre<br />

avec un Cambodgien sur un chemin traversant<br />

les ruines d’Angkor.<br />

Allez-y si vous aimez Cause toujours !<br />

O Ka<br />

De : Souleymane Cissé<br />

Genre : Documentaire<br />

Durée : 1 h 36<br />

Avec : Magnini Koroba Cissé,<br />

Aminata Cissé, Badjénèba Cissé…<br />

Au Mali, en 2008, des femmes se retrouvent<br />

expulsées de leur maison familiale. Face à cette<br />

injustice, le grand Souleymane Cissé prend la<br />

caméra pour filmer ses sœurs assises dans la rue,<br />

le passé de son beau pays et le présent si injuste.<br />

Allez-y pour découvrir le grand cinéma africain<br />

Ôtez-moi d’un doute<br />

De : Carine Tardieu<br />

Genre : Comédie dramatique<br />

Durée : 1 h 40<br />

Avec : François Damiens, Cécile<br />

de France, André Wilms…<br />

Erwan apprend que son père n’est pas son père<br />

biologique. En partant à la recherche de son<br />

géniteur, il croise en chemin la charmante Anna.<br />

Malheureusement, il va comprendre rapidement<br />

qu’elle est sa demi-sœur.<br />

Allez-y pour le couple François Damiens-Cécile de France<br />

Disponible en VFST<br />

LE GUIDE<br />

Une famille syrienne<br />

De : Philippe Van <strong>Le</strong>euw<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 26<br />

Avec : Hiam Abbass, Diamand<br />

Bou Abboud, Juliette Navis…<br />

En Syrie, la guerre fait rage et de nombreuses<br />

familles, piégées, ne peuvent échapper<br />

aux bombardements. Malgré les difficultés,<br />

une mère de famille recueille chez elle<br />

des voisins ainsi que leur nouveau-né.<br />

Allez-y pour le sujet brûlant<br />

Pop Aye<br />

De : Kirsten Tan<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 44<br />

Avec : Thaneth Warakulnukroh,<br />

Penpak Sirikul, Bong…<br />

Architecte thaïlandais réputé, Thana fait sa<br />

crise de la cinquantaine. L’un de ses bâtiments<br />

emblématiques va être détruit, son couple est<br />

en crise… Mais lorsqu’il croise un éléphant,<br />

il l’achète et va vivre à son rythme. Commence<br />

un voyage intérieur et une odyssée jalonnée<br />

de belles rencontres.<br />

Allez-y si vous aimez Une histoire vraie de David Lynch<br />

13 septembre<br />

Barry Seal : American Traffic<br />

De : Doug Liman<br />

Genre : Biopic, thriller, policier<br />

Durée : 1 h 55<br />

Avec : Tom Cruise, Sarah Wright,<br />

Domhnall Gleeson…<br />

Barry Seal, ancien pilote de ligne, est recruté<br />

par la CIA pour effectuer différentes missions<br />

illégales : trafic de drogues et blanchiment<br />

d’argent. Tom Cruise y joue un rôle d’agent double<br />

qui lui va comme un gant.<br />

Allez-y pour Tom Cruise en mode action<br />

Disponible en IMAX<br />

Good Time L’AUTRE REGARD<br />

De : Ben Safdie, Joshua Safdie<br />

Genre : Thriller, policier<br />

Durée : 1 h 40<br />

Avec : Robert Pattinson, Ben<br />

Safdie, Jennifer Jason <strong>Le</strong>igh…<br />

Après un braquage qui tourne mal, Nick se fait<br />

arrêter par la police. N’ayant pas les moyens<br />

de payer la caution pour le libérer, son frère<br />

Connie (Robert Pattinson) erre dans New York<br />

et va tout faire pour le sortir de prison.<br />

Allez-y pour Robert Pattinson<br />

<strong>Le</strong> Redoutable<br />

De : Michel Hazanavicius<br />

Genre : Biopic, comédie,<br />

romance<br />

Durée : 1 h 42<br />

Avec : Louis Garrel, Stacy<br />

Martin, Bérénice Bejo…<br />

Jean-Luc Godard tombe amoureux d’Anne<br />

au moment même où, poussé par les réactions<br />

négatives sur La Chinoise, il remet en cause<br />

son cinéma. Un biopic qui retrace la vie intime et<br />

artistique de JLG par le réalisateur de The Artist.<br />

Allez-y si vous aimez Jean-Luc Godard<br />

COUP<br />

<strong>Le</strong>s Grands Esprits DE CŒUR<br />

De : Olivier Ayache-Vidal<br />

Genre : Comédie dramatique<br />

Durée : 1 h 46<br />

Avec : Denis Podalydès,<br />

Abdoulaye Diallo, Léa Drucker…<br />

François Foucault est un professeur de lettres<br />

sans pitié qui enseigne au lycée Henri IV à Paris.<br />

Muté dans un collège de banlieue classé REP +,<br />

il est déstabilisé et craint de ne pas se faire<br />

respecter par ses élèves. Un rôle sur mesure<br />

pour Denis Podalydès.<br />

Allez-y pour voir Denis Podalydès dans un rôle sur mesure<br />

Disponible en VFST<br />

Mary<br />

De : Marc Webb<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 41<br />

Avec : Chris Evans, Mckenna<br />

Grace, Lindsay Duncan…<br />

À 7 ans, Mary Adler est un génie des maths.<br />

Sa maîtresse conseille à son oncle Franck<br />

de l’envoyer dans une école pour surdoués.<br />

Mais la grand-mère maternelle va mener la vie<br />

dure à Franck pour obtenir sa garde.<br />

Allez-y si vous aimez Will Hunting<br />

Mother!<br />

De : Darren Aronofsky<br />

Genre : Thriller<br />

Durée : 1 h 55<br />

Avec : Jennifer Lawrence, Javier<br />

Bardem, Ed Harris…<br />

Un homme et une femme sont installés dans<br />

un manoir restauré à l’écart du monde. L’arrivée<br />

d’invités imprévus va tout changer et mettre leur<br />

couple en péril… Un thriller mental doublé d’une<br />

love story brûlante.<br />

Allez-y pour la prestation de Jennifer Lawrence<br />

Nos années folles<br />

De : André Téchiné<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 43<br />

Avec : Pierre Deladonchamps,<br />

Céline Sallette, Grégoire<br />

<strong>Le</strong>prince-Ringuet…<br />

Paul ne supporte plus les horreurs de la guerre<br />

et déserte pour retrouver sa femme Louise. Il se<br />

cache mais l’appel de la liberté est trop fort. Louise<br />

travestit alors son mari pour qu’il puisse sortir.<br />

Après la guerre, Paul décide de rester femme…<br />

Un film fort sur la génération sacrifiée de 14-18.<br />

Allez-y si vous aimez Danish Girl<br />

20 septembre<br />

A Ciambra<br />

De : Jonas Carpignano<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 2 h<br />

Avec : Pio Amato, Koudous<br />

Seihon, Iolanda Amato<br />

Âgé de seulement 14 ans, le jeune Pio fait tout<br />

comme son grand frère, Cosimo, notamment vivre<br />

des arnaques de la rue. Un jour, Cosimo n’est plus<br />

capable de veiller sur sa famille. Pio décide alors<br />

de prendre sa place.<br />

Allez-y pour le sujet fort<br />

32<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


LES 29 FILMS DE SEPTEMBRE<br />

American Assassin<br />

De : Michael Cuesta<br />

Genre : Thriller, action<br />

Durée : 1 h 45<br />

Avec : Dylan O’Brien, Michael<br />

Keaton, Taylor Kitsch…<br />

Après le décès de sa petite amie dans un<br />

attentat, Mitch n’a plus qu’une chose en tête :<br />

la vengeance. Il rejoint une équipe d’élite<br />

de la CIA et doit suivre un rude entraînement<br />

dirigé par Stan Hurley. <strong>Le</strong>s deux hommes<br />

devront s’allier pour arrêter un terroriste.<br />

Allez-y pour découvrir un film de vengeance<br />

explosif<br />

Disponible en D-BOX et 4DX<br />

Ça<br />

De : Andrés Muschietti<br />

Genre : Épouvante-horreur,<br />

drame, thriller<br />

Durée : 2 h 15<br />

Avec : Bill Skarsgård, Jaeden<br />

Lieberher, Finn Wolfhard…<br />

Dans les années 80, dans un petit coin tranquille<br />

du Maine, plusieurs disparitions d’enfants ont<br />

été signalées. Des adolescents se regroupent<br />

et décident de mener l’enquête. Une adaptation<br />

<strong>mag</strong>nifique du classique de Stephen King.<br />

Allez-y si vous aimez Stephen King<br />

Disponible en IMAX, Dolby Atmos, D-BOX et 4DX<br />

Faute d’amour<br />

De : Andrey Zvyagintsev<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 2 h 08<br />

Avec : Maryana Spivak, Alexey<br />

Rozin, Matvey Novikov…<br />

En plein divorce, Boris et Genia ne cessent de<br />

se disputer devant leur fils Aliocha, sans penser<br />

au bien-être de leur enfant. Lorsque celui-ci<br />

disparaît, les parents comprennent leur erreur :<br />

on ne peut pas vivre sans amour.<br />

Allez-y pour voir du cinéma russe monumental<br />

Gauguin – Voyage de Tahiti<br />

De : Édouard Deluc<br />

Genre : Biopic<br />

Durée : 1 h 42<br />

Avec : Vincent Cassel, Tuheï<br />

Adams, Malik Zidi…<br />

Un biopic du plus exotique des peintre français.<br />

Quand commence le film, Gauguin est un peintre<br />

incompris qui quitte l’Europe pour découvrir<br />

de nouveaux horizons. Il rencontrera en Polynésie<br />

française de nouvelles cultures et sa future<br />

femme. Avec un Vincent Cassel phénoménal.<br />

Allez-y pour la performance de Vincent Cassel<br />

L’un dans l’autre<br />

De : Bruno Chiche<br />

Genre : Comédie<br />

Durée : 1 h 25<br />

Avec : Louise Bourgoin,<br />

Stéphane De Groodt, Pierre-<br />

François Martin-Laval…<br />

Deux couples d’amis, Pierre et Aimée, Éric et<br />

Pénélope, n’avaient aucun problème jusqu’à ce que<br />

Pénélope et Pierre se lancent dans un adultère. Ils se<br />

réveillent un matin chacun dans le corps de l’autre.<br />

Allez-y si vous aimez Freaky Friday<br />

Mon garçon<br />

De : Christian Carion<br />

Genre : Thriller<br />

Durée : 1 h 30<br />

Avec : Guillaume Canet, Mélanie<br />

Laurent, Olivier De Benoist…<br />

Julien voyage beaucoup à cause de son (mystérieux)<br />

métier. Un jour, à son retour en France, son exfemme<br />

lui apprend la disparition de leur fils. Julien<br />

est prêt à tout pour retrouver son enfant. Guillaume<br />

Canet intense dans un thriller sous haute tension.<br />

Allez-y pour la face sombre de Guillaume Canet<br />

Disponible en VFST<br />

27 septembre<br />

Demain et tous les autres jours<br />

De : Noémie Lvovsky<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 31<br />

Avec : Luce Rodriguez, Noémie<br />

Lvovsky, Mathieu Amalric…<br />

Mathilde est une gamine vivant seule avec<br />

une mère un peu folle. Elle a pour seul confident<br />

une petite chouette. Noémie Lvovsky explore,<br />

sous forme de conte, le lien qui unit une fille<br />

à sa mère si particulière.<br />

Allez-y pour la relation mère/fille<br />

Espèces menacées<br />

De : Gilles Bourdos<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 1 h 45<br />

Avec : Alice Isaaz, Vincent<br />

Rottiers, Grégory Gadebois…<br />

Joséphine et Tomasz viennent de se marier,<br />

Mélanie annonce à son père qu’elle va épouser<br />

un homme plus vieux et Anthony doit prendre<br />

en charge sa mère. Trois familles dont le destin<br />

finira par s’entrecroiser.<br />

Allez-y pour la beauté du scénario<br />

<strong>Le</strong> Château de verre<br />

De : Destin Daniel Cretton<br />

Genre : Drame<br />

Durée : 2 h 07<br />

Avec : Brie Larson, Woody<br />

Harrelson, Naomi Watts…<br />

Jeannette, devenue chroniqueuse mondaine, a tout<br />

pour être heureuse mais reste marquée par ses souvenirs<br />

d’enfance difficile. Ses parents, marginaux,<br />

vivaient en dehors de la civilisation et voyageaient<br />

pour fuir les créanciers, les flics et la misère.<br />

Allez-y si vous avez aimé Captain Fantastic<br />

<strong>Le</strong> Jeune Karl Marx<br />

De : Raoul Peck<br />

Genre : Drame historique, biopic<br />

Durée : 1 h 58<br />

Avec : August Diehl, Stefan<br />

Konarske, Vicky Krieps…<br />

Un biopic des jeunes années de Karl Marx. Raoul<br />

Peck raconte la rencontre avec Friedrich Engels<br />

et la genèse de l’écriture du Manifeste du Parti<br />

communiste qui changera le monde et l’économie.<br />

Allez-y si vous aimez A Dangerous Method<br />

<strong>Le</strong> Maître est l’enfant<br />

De : Alexandre Mourot<br />

Genre : Documentaire<br />

Durée : 1 h 30<br />

Avec les voix de : Anny Duperey,<br />

Alexandre Mourot, Christian<br />

Maréchal…<br />

Alexandre Mourot est un jeune père de famille.<br />

Inspiré par les principes éducatifs de Maria Montessori,<br />

il décide de filmer une classe d’enfants de 3<br />

à 6 ans qui s’autodisciplinent à travers différentes<br />

activités ménagères. Un documentaire inspirant.<br />

Allez-y pour voir le nouveau Être et avoir<br />

<strong>Le</strong> Petit Spirou<br />

De : Nicolas Bary<br />

Genre : Comédie, famille<br />

Durée : 1 h 26<br />

Avec : Sacha Pinault, Natacha<br />

Régnier, Pierre Richard…<br />

<strong>Le</strong>s parents de Spirou lui annonce qu’il va intégrer<br />

l’école des grooms comme tout le reste de sa<br />

famille avant lui. Amoureux de la jolie Suzette,<br />

il espère lui déclarer sa flamme avant son départ<br />

avec l’aide de ses amis.<br />

Allez-y en famille<br />

Disponible en VFST<br />

Money<br />

De : Gela Babluani<br />

Genre : Thriller<br />

Durée : 1 h 30<br />

Avec : George Babluani,<br />

Vincent Rottiers, Charlotte Van<br />

Bervesselès…<br />

Trois jeunes décident de voler une mallette remplie<br />

de billets à un notable du Havre. Ils réalisent<br />

trop tard qu’ils ont pris l’argent d’une société<br />

criminelle qui fera tout pour le récupérer.<br />

Allez-y si vous aimez les polars noirs, très noirs<br />

Un beau soleil intérieur<br />

De : Claire Denis<br />

Genre : Comédie dramatique<br />

Durée : 1 h 34<br />

Avec : Juliette Binoche, Xavier<br />

Beauvois, Philippe Katerine…<br />

Isabelle enchaîne les relations : un banquier,<br />

un acteur, même un ex-petit ami, mais n’arrive<br />

jamais vraiment à rencontrer la bonne personne.<br />

Femme divorcée avec un enfant, elle espère un<br />

jour trouver le véritable amour.<br />

Allez-y pour Juliette Binoche drôle<br />

Une suite qui dérange :<br />

<strong>Le</strong> Temps de l’action<br />

De : Bonni Cohen, Jon Shenk<br />

Genre : Documentaire<br />

Durée : 1 h 40<br />

Avec : Al Gore<br />

Al Gore continue sa lutte contre le réchauffement<br />

de la planète. Bonni Cohen et Jon Shenk<br />

filment l’ex-vice-président des États-Unis<br />

dans son combat, afin de sensibiliser<br />

la population sur le changement climatique.<br />

Allez-y pour sauver la planète<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 33


LE MOIS PROCHAIN<br />

4 octobre 4 octobre 11 octobre 11 octobre<br />

Blade Runner 2049 <strong>Le</strong> Sens de la fête CoeXister Detroit<br />

IMAX<br />

De : Denis Villeneuve<br />

Genre : Science-fiction, thriller<br />

Avec : Ryan Gosling, Harrison Ford<br />

De : Éric Toledano et Olivier Nakache<br />

Genre : Comédie<br />

Avec : Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve<br />

De : Fabrice Éboué / Genre : Comédie<br />

Avec : Ramzy Bedia, Fabrice Éboué,<br />

Guillaume de Tonquédec, Jonathan Cohen<br />

De : Kathryn Bigelow<br />

Genre : Drame<br />

Avec : John Boyega, Anthony Mackie<br />

Los Angeles 2049, l’officier K<br />

(Ryan Gosling), entreprend<br />

de retrouver Rick Deckard<br />

(Harrison Ford), un ancien<br />

blade runner, porté disparu<br />

depuis des années… Denis<br />

Villeneuve (Premier Contact)<br />

signe la suite tant attendue du<br />

chef-d’œuvre de Ridley Scott.<br />

Depuis plus de trente ans,<br />

Max organise des mariages,<br />

mais cette fois, rien ne va se<br />

passer comme prévu. Éric<br />

Toledano et Olivier Nakache<br />

(Intouchables, Samba) sont<br />

aux commandes de cette folle<br />

comédie chorale emmenée par<br />

un Jean-Pierre Bacri <strong>mag</strong>istral.<br />

Un producteur de musique en<br />

panne d’inspiration monte un<br />

groupe constitué d’un rabbin,<br />

d’un curé et d’un imam<br />

pour promouvoir le vivre-ensemble.<br />

Après <strong>Le</strong> Crocodile<br />

du Botswanga, Fabrice Éboué<br />

s’essaye à la comédie sur les<br />

relations intercommunautaires.<br />

À la frontière du reportage de<br />

guerre et du film d’horreur,<br />

Kathryn Bigelow (Zero Dark<br />

Thirty) retrace la folie raciste<br />

des forces de l’ordre à Detroit<br />

en 1967. Un film coup<br />

de poing, comme un écho<br />

brûlant à l’actualité de ces<br />

derniers mois aux États-Unis.<br />

Kingsman : <strong>Le</strong> Cercle d’or<br />

L’élite du renseignement britannique<br />

s’allie à une organisation américaine<br />

pour sauver le monde d’un ennemi<br />

commun. <strong>Le</strong> retour tonitruant des espions<br />

de Sa Majesté en costume trois<br />

pièces : action, espionnage, humour,<br />

du divertissement haut de gamme.<br />

11 octobre 18 octobre<br />

<strong>Le</strong>s Nouvelles Aventures de Cendrillon<br />

Après <strong>Le</strong>s Nouvelles Aventures<br />

d’Aladin, voici celles de Cendrillon.<br />

Un ton gentiment décalé, des<br />

dialogues percutants, des acteurs<br />

qui s’en donnent à cœur joie : une<br />

comédie familiale qui revisite avec<br />

humour le conte de fées.<br />

De : Matthew Vaughn / Genre : Action, espionnage / Avec : Taron Egerton, Mark Strong<br />

De : Lionel Steketee / Genre : Comédie / Avec : Marilou Berry, Josiane Balasko<br />

18 octobre 18 octobre 25 octobre 25 octobre<br />

The Square<br />

Knock<br />

Au revoir là-haut<br />

Thor : Ragnarok<br />

IMAX<br />

De : Ruben Östlund<br />

Genre : Comédie, drame<br />

Avec : Elisabeth Moss, Dominic West<br />

De : Lorraine <strong>Le</strong>vy<br />

Genre : Comédie<br />

Avec : Omar Sy, Ana Girardot<br />

De : Albert Dupontel<br />

Genre : Comédie dramatique<br />

Avec : Albert Dupontel, Laurent Lafitte<br />

De : Taika Waititi<br />

Genre : Action, fantastique<br />

Avec : Chris Hemsworth, Mark Ruffalo<br />

La délirante descente aux<br />

enfers d’un directeur de<br />

musée d’art contemporain.<br />

Un film « extrêmement drôle<br />

contre la dictature du politiquement<br />

correct » selon<br />

Pedro Almodóvar, qui lui a<br />

décerné la Palme d’or au<br />

dernier Festival de Cannes.<br />

Après le clown Chocolat, Omar<br />

Sy interprète le célèbre docteur<br />

Knock, passé maître dans<br />

l’art de la séduction et de la<br />

manipulation. L’acteur change<br />

de registre pour incarner le<br />

personnage de Jules Romain<br />

immortalisé à l’écran par Louis<br />

Jouvet. Une performance.<br />

Un film événement. Pour sa<br />

sixième réalisation, Albert<br />

Dupontel adapte le roman de<br />

Pierre <strong>Le</strong>maitre, prix Goncourt<br />

2013, et livre une fresque<br />

somptueuse sur le retour à<br />

la vie civile des soldats de<br />

la Grande Guerre. Attention,<br />

chef-d’œuvre annoncé.<br />

Toujours plus fort, toujours<br />

plus fou : Thor, le dieu nordique,<br />

doit empêcher la destruction<br />

du monde. Mais avant<br />

cela, un titanesque combat<br />

de gladiateur va l’opposer à<br />

l’incroyable Hulk. Ce nouveau<br />

Marvel s’annonce plus spectaculaire<br />

que jamais.<br />

34<br />

LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ


LIBÉREZ LA BÊTE<br />

OSEZ MAGNUM DOUBLE<br />

NOUVEAU<br />

DOUBLE FRAMBOISE<br />

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Produit disponible dans les cinémas <strong>Gaumont</strong> et <strong>Pathé</strong> selon les stocks disponibles.<br />

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PIERRE<br />

RICHARD<br />

FRANÇOIS<br />

DAMIENS<br />

NATACHA<br />

REGNIER<br />

LES FILMS DU CAP ET LES PARTENAIRES PRÉSENTENT<br />

GWENDOLYN<br />

GOURVENEC<br />

PHILIPPE<br />

KATERINE<br />

ARMELLE<br />

LE 27<br />

SEPT.<br />

AU CIN MA<br />

Tous les grands<br />

commencent<br />

petits !<br />

D’APRÈS UNE SÉRIE DE BANDES DESSINÉES DE TOME & JANRY AUX ÉDITIONS DUPUIS<br />

UN FILM DE<br />

NICOLAS BARY<br />

SACHA PINAULT LILA POULET-BERENFELD MAHÉ LARIDAN<br />

TIMOTHÉE MOFFEN GWENDAL MALGUID-SALVATORE<br />

AVEC LA<br />

SCÉNARIO ADAPTATION<br />

PARTICIPATION DE VIRGINIE HOCQ ET DIALOGUES LAURENT TURNER ET NICOLAS BARY<br />

IMAGE VINCENT GALLOT MONTAGE VÉRONIQUE LANGE ORIGINALE MUSIQUE<br />

ROLFE KENT<br />

SON PAUL HEYMANS QUENTIN COLLETTE CHARLES DE VILLE ROLAND VOGLAIRE<br />

CASTING<br />

DÉCORS STÉPHANE ROZENBAUM COSTUMES AGNÈS BÉZIERS ENFANTS VALÉRIE ESPAGNE<br />

COACHING<br />

ASSISTANTE<br />

ENFANTS AMOUR RAWYLER MISE EN SCÈNE LAURE PREVOST SCRIPTE LUCIE TRUFFAUT<br />

EFFETS<br />

DIRECTION DE<br />

VISUELS ALAIN CARSOUX GRAPHISMES GILLES POINTEAU POST-PRODUCTION AURÉLIEN ADJEDJ<br />

DIRECTION DE<br />

PRODUCTION PASCAL BONNET PRODUCTION<br />

ÉXÉCUTIVE LES FILMS DU CAP COPRODUCTEUR LÉON PERAHIA<br />

PRODUIT<br />

PAR JEAN COTTIN NATHANAËL LA COMBE NICOLAS BARY<br />

UNE COPRODUCTION<br />

FRANCE-BELGIQUE LES FILMS DU CAP LES PARTENAIRES BELVISION<br />

EN COPRODUCTION<br />

AVEC FRANCE 2 CINÉMA<br />

AVEC LA<br />

PARTICIPATION DE OCS CANAL+ FRANCE TÉLÉVISIONS<br />

EN ASSOCIATION<br />

AVEC LA BANQUE POSTALE IMAGE 10 A PLUS IMAGE 7 MANON 7<br />

EN COPRODUCTION<br />

AVEC LE SOUTIEN<br />

AVEC VOO - BE TV DE TAXSHELTER.BE ING<br />

TAX SHELTER DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL DE BELGIQUE ET GO WEST INVEST<br />

EN COPRODUCTION<br />

AVEC LA<br />

AVEC SHELTER PROD PARTICIPATION DE RTL TVI<br />

AVEC LE SOUTIEN<br />

DE PROGRAMME EUROPE CREATIVE MEDIA DE L’UNION EUROPÉENNE<br />

ET DU CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE<br />

PHOTOS THIBAULT GRABHERR

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