Echo de la Réhab - N°22 - Trans[a]parence - Mars 2018
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L ' é c h o d e l a R é h a b N ° 2 2 M a r s 2 0 1 8<br />
T r a n s a p a r e n c e<br />
[ ]
p a g e 2<br />
E d i t o L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
EN COUVERTURE, CHRISTOPHE & AGNÈS<br />
E D I T O<br />
Télé-réalité, vidéosurveil<strong>la</strong>nce,<br />
dévoilement <strong>de</strong> l'intime dans <strong>la</strong> sphère<br />
publique... telle est l'exigence<br />
<strong>de</strong> trans<strong>parence</strong> qui gouverne<br />
le mon<strong>de</strong> actuel.<br />
La trans<strong>parence</strong> est érigée au statut <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
sécurité et du bien public ; elle <strong>de</strong>vrait<br />
nous assurer une sécurité affective,<br />
financière, économique, politique...<br />
Mais tout peut-il être montré, contrôlé,<br />
maîtrisé ? Que faire <strong>de</strong> ce flux continu<br />
d'informations censé nous ouvrir<br />
sur le mon<strong>de</strong> ?<br />
Plus <strong>de</strong> zones d'ombres, cachées ou<br />
voilées : <strong>la</strong> lumière est faite jusqu'à<br />
l'aveuglement !<br />
Or, que voit-on dans cette lumière ?<br />
La réalité <strong>de</strong>s choses ?<br />
Ou bien leur seul contour ?<br />
Cet idéal <strong>de</strong> trans<strong>parence</strong> ne nous<br />
fait-il pas prendre <strong>de</strong>s vessies<br />
pour <strong>de</strong>s <strong>la</strong>nternes ?<br />
Dans ce numéro, nous vous proposons<br />
<strong>de</strong> déplier ce néologisme que nous avons<br />
intitulé « trans(a)<strong>parence</strong> » pour<br />
montrer <strong>la</strong> nécessité pour chacun<br />
d'entre nous <strong>de</strong> ne pas se fier aux<br />
ap<strong>parence</strong>s, afin <strong>de</strong> donner du sens et <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> consistance à ce qui l'entoure. En<br />
effet, chacun a sa vérité, sa réalité.<br />
Des choses peuvent nous apparaitre<br />
c<strong>la</strong>ires, alors que l’on n’en perçoit qu’un<br />
certain côté, qu’une certaine ap<strong>parence</strong>.<br />
La trans<strong>parence</strong> ne permet pas <strong>de</strong> voir <strong>la</strong><br />
réalité, il reste le filtre du trans- qui veut<br />
dire « à travers » : on a l’impression <strong>de</strong><br />
voir les choses réellement, alors qu’elles<br />
ne sont qu’apparentes, ce n’est pas le réel<br />
qui est perçu, mais l’interprétation que<br />
l’on en fait au travers du filtre<br />
<strong>de</strong> notre existence.<br />
Si les mots nous ai<strong>de</strong>nt à nous<br />
construire, c’est parce qu’ils nous<br />
traversent l’âme, le corps, l’esprit,<br />
le cerveau.<br />
Ainsi, nous vous invitons à parcourir<br />
avec nous cette carte du mon<strong>de</strong><br />
composée par nos différents paysages<br />
littéraires et graphiques.<br />
SYLVIE, LÉA, AGNÈS, GUILLAUME
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 S o m m a i r e p a g e 3<br />
Edito<br />
Société<br />
N ouvelles <strong>de</strong> Privas<br />
Soit niant, soit nié<br />
0 2<br />
0 4<br />
1 0<br />
1 3<br />
Dossier:<br />
<strong>Trans</strong>[a]<strong>parence</strong><br />
Aux Arts, e tc.<br />
Aux Arts,<br />
etc.<br />
Témoignages<br />
Sciences humaines<br />
<strong>Echo</strong>- graphie<br />
1 7<br />
4 4<br />
4 8<br />
5 5<br />
5 8
p a g e 4<br />
S o c i é t é L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Nous,<br />
les quelques uns qui...<br />
C’est nous les fous, les songe-creux <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre,<br />
Le cœur enf<strong>la</strong>mmé, les yeux exorbités.<br />
Nous sommes les penseurs soumis, les amoureux tragiques.<br />
Mille soleils roulent dans nos veines<br />
et <strong>de</strong> partout nous poursuit <strong>la</strong> vision <strong>de</strong> l’infini.<br />
La forme est impuissante à nous dompter.<br />
Nous sommes amoureux <strong>de</strong> l’essence <strong>de</strong> notre être<br />
et à travers toutes nos amours c’est elle que nous adorons.<br />
Nous sommes les grands fanatiques et les grands négateurs.<br />
En nous est enclos l’univers tout entier et nous ne sommes rien en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> lui.<br />
Nos jours sont un incendie, nos nuits, un océan.<br />
Autour <strong>de</strong> nous résonne le rire <strong>de</strong>s hommes.<br />
Nous sommes les Annonciateurs du chaos.<br />
YORGOS MAKRIS<br />
Proposé par JEAN-PAUL
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 S o c i é t é<br />
p a g e 5<br />
La folie<br />
<strong>de</strong>s hommes...<br />
Ce poème ne traduit absolument pas<br />
ma pensée ni celle <strong>de</strong> l’auteur du livre<br />
« <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction du Parthénon », mais<br />
pourrait s’appliquer à tous les<br />
terroristes anti-Vie et anti-Amour <strong>de</strong><br />
Daech et autres Al-Qaïda… Ennemis<br />
<strong>de</strong> tout ce qui est beau et intelligent…<br />
La seule chose que je hais : <strong>la</strong> haine<br />
véhiculée par une infime minorité…<br />
qui perd du terrain… et c’est tant<br />
mieux…<br />
La folie est <strong>la</strong> forme <strong>la</strong> plus<br />
développée <strong>de</strong> <strong>la</strong> sagesse… La folie<br />
créatrice… Des poètes, <strong>de</strong>s peintres,<br />
<strong>de</strong>s croyants…<br />
Seuls 20% du cerveau sont connus…<br />
Mais combien du corps ? Les <strong>de</strong>ux<br />
sont étroitement liés… Le <strong>la</strong>ngage du<br />
corps existe aussi… Peut-être plus<br />
rare… Des mots pour une chose si<br />
simple, mais si difficile à exister…<br />
JEAN-PAUL<br />
Haine<br />
ou<br />
colère<br />
Pour moi, <strong>la</strong> violence ne permet pas<br />
d’avoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> haine. Je peux me<br />
permettre d’avoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> colère sans avoir<br />
<strong>de</strong> haine. Quand <strong>la</strong> haine rejoint <strong>la</strong><br />
violence ça fait plusieurs crimes. Je ne<br />
peux pas me le permettre.<br />
GILBERT C.<br />
M u t a t i o n<br />
Pour avoir une image <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychiâtrie, il faut être un peu<br />
psychiâtre soi-même… Pour connaitre les autres… Pour<br />
s’ouvrir aux autres, il faut d’abord comprendre les rouages <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> société… C’est une société très inégalitaire…<br />
La lutte <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses ? Du passé ? Faut voir… Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />
banques, <strong>de</strong>s grosses fortunes, <strong>de</strong>s patrons… Le « reste » à<br />
partager, c’est-à-dire peu pour une majorité, beaucoup pour<br />
une minorité… Si ça n’est pas une lutte <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses, ça y<br />
ressemble beaucoup…<br />
L’hôpital n’est pas un hôtel-restaurant… Ni une foire aux<br />
âmes… Au bout <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance, il y a soit <strong>la</strong> mort, soit une<br />
immense étincelle <strong>de</strong> Vie… qui peut enf<strong>la</strong>mmer les autres…<br />
Les grands révolutionnaires ont souvent mangé <strong>de</strong> « <strong>la</strong> vache<br />
enragée »… avant <strong>de</strong> changer <strong>la</strong> face du mon<strong>de</strong>… souvent <strong>de</strong><br />
façon pacifique… Ils sont presque tous morts assassinés, ou au<br />
contraire déifiés… Paix à leur âme…<br />
Sacha Guitry avait dit :<br />
« Je suis contre les Femmes… tout contre… »<br />
Il faut être fou pour reconnaitre qu’on est fou… Le mon<strong>de</strong><br />
actuel est en pleine mutation… dans quelle direction ? Suivez<br />
<strong>la</strong> flèche…<br />
On a besoin <strong>de</strong>s autres…<br />
Mais les autres ont-ils besoin <strong>de</strong> nous ?<br />
JEAN-PAUL<br />
Liberté<br />
L i b e r t é<br />
L’intolérance, <strong>la</strong> guerre font partie <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> dans lequel<br />
nous vivons.<br />
Pourquoi envoyer <strong>de</strong>s bombes sans relâche sur certains pays,<br />
et ce au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté ? La liberté veut-elle dire qu’on a le<br />
droit d’assassiner très souvent <strong>de</strong>s civils ?<br />
La violence appelle <strong>la</strong> violence.<br />
Quand est-ce que les pays « civilisés » et leurs responsables<br />
politiques en prendront conscience ?<br />
L’histoire <strong>de</strong> notre p<strong>la</strong>nète révèle que ce phénomène se répète<br />
souvent à travers les siècles et même les millénaires. Des<br />
civilisations dominantes perpètrent <strong>de</strong>s massacres<br />
sanguinaires… Conquêtes, <strong>de</strong>structions d’autres civilisations.<br />
Même au nom <strong>de</strong> Dieu n’a-t-on pas vu <strong>de</strong>s conflits<br />
<strong>de</strong>structeurs ? Et ce<strong>la</strong> arrive fortement encore <strong>de</strong> nos jours.<br />
On pourra me dire que je veux « refaire le mon<strong>de</strong> » mais fautil<br />
fermer les yeux et ne pas voir ce qui se passe réellement et<br />
actuellement ?<br />
JEAN-MICHEL
p a g e 6 S o c i é t é<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Autorités<br />
Nous ne pouvons pas vivre sans dépendre d’une autorité. Encore faut-il que nous<br />
acceptions d’en dépendre. Lorsque nous reconnaissons l’autorité sous <strong>la</strong>quelle nous<br />
sommes p<strong>la</strong>cés, lorsque nous l’acceptons, nous faisons avec.<br />
Seulement nous dépendons <strong>de</strong> plusieurs autorités à <strong>la</strong> fois qui sont parfois imbriquées<br />
les unes dans les autres et il est parfois difficile d’accepter cette implication.<br />
A nous <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r, nous-mêmes, <strong>de</strong> l’accepter ou non, même si elle nous porte préjudice.<br />
JACQUES<br />
Le bien collectif et le bien individuel<br />
C’est important <strong>de</strong> savoir qui gouverne un pays. Un gouvernement peut protéger un<br />
pays ou lui nuire. Les Cata<strong>la</strong>ns veulent être indépendants, mais ce<strong>la</strong> sera-t-il bon<br />
pour eux ? Et en France, que feront les Bretons, les Basques ? D’ailleurs, un petit<br />
bout <strong>de</strong> <strong>la</strong> Catalogne est en France.<br />
A une pério<strong>de</strong> où on essaie <strong>de</strong> construire l’Europe, et que chacun <strong>de</strong>man<strong>de</strong> son<br />
autonomie, comment fait-on pour vivre ensemble ? C’est important <strong>de</strong> se connaitre<br />
pour bien s’entendre.<br />
Dans les Pyrénées, on a réintroduit les ours, <strong>de</strong>s gens armés et cagoulés veulent les<br />
éliminer.<br />
Il y a le bien collectif, et le bien individuel : pour que les <strong>de</strong>ux marchent ensemble,<br />
ce n’est pas simple.<br />
Certains sont menaçants, armés, et font valoir leur opinion par <strong>la</strong> violence. Les<br />
is<strong>la</strong>mistes veulent créer une psychose, font peur à beaucoup.<br />
COLLECTIF<br />
Question d'i<strong>de</strong>ntité<br />
Les trois religions ne sont pas contradictoires : elles peuvent coexister et ne sont pas<br />
incompatibles.<br />
S’il y a un Dieu universel, tous les êtres humains sont <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> Dieu.<br />
On est parti <strong>de</strong> <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité :<br />
Connaitre son i<strong>de</strong>ntité, est-ce forcément connaitre ses origines ?<br />
On n’a pas besoin <strong>de</strong> connaitre ses racines pour vivre. Pour d’autres, connaitre ses<br />
racines, ses ancêtres, ai<strong>de</strong> à se construire. Finalement, <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité,<br />
c’est pas si simple.<br />
On peut ne pas connaitre ses parents biologiques et pourtant se construire à travers<br />
le nom qui nous est attribué, qui nous est donné.<br />
Qui on est, ce n’est pas que les gènes, <strong>la</strong> couleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau. C'est aussi <strong>la</strong> façon dont<br />
on est reconnu, par nos parents, par ceux qui nous reconnaissent.<br />
Chacun se construit avec les moyens qu’il a. Il y a <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong> façon <strong>de</strong> s’approprier<br />
son i<strong>de</strong>ntité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire valoir.<br />
Mais finalement, génétiquement ou symboliquement, on se construit toujours à<br />
partir d’un Autre ? Nos chromosomes, notre ADN, notre i<strong>de</strong>ntité, c’est notre<br />
richesse interne. Par <strong>la</strong> suite, on évolue et les expériences <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie continuent <strong>de</strong><br />
nous forger. Je ne suis pas né avec ma ma<strong>la</strong>die. Fait-elle partie <strong>de</strong> mon i<strong>de</strong>ntité ?<br />
COLLECTIF
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
S o c i é t é<br />
p a g e 7<br />
Question<br />
<strong>de</strong> statut<br />
Question<br />
d'altérité<br />
A l’horizon, l’immensité du regard, un<br />
regard nouveau sur l’immensité <strong>de</strong><br />
l’avenir, un mouvement en marche.<br />
A hauteur d’entre nous, l’espoir du futur<br />
est à travailler.<br />
A <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong> l’autre, <strong>la</strong> parole<br />
succè<strong>de</strong>, l’autre ouvre son regard et parle<br />
<strong>de</strong> l’histoire d’une vie.<br />
La domination dans le mon<strong>de</strong> existe.<br />
L’homme prend <strong>de</strong>s décisions, soumet<br />
son désir, son pouvoir, <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir faire ce<br />
que l’homme veut. Imposer son droit<br />
alors que chaque personne a son droit !<br />
<strong>de</strong> dire un « oui » ou un « non ».<br />
L' Homme n’a pas à imposer quelque<br />
chose que Monsieur a décidé. L’homme<br />
doit respecter l’autre !<br />
Peu importe son parcours si l’homme<br />
fait <strong>de</strong>s efforts pour comprendre l’autre.<br />
Il n’a pas à faire son dominant. Je ne lui<br />
donnerais jamais ce pouvoir.<br />
Tu as beau me faire mal ça ne marchera<br />
pas. Mon effort est là et oui j’ai du<br />
pouvoir aussi. Moins important mais là.<br />
Change ton regard<br />
La femme t’accueillera peut-être mieux.<br />
Pas besoin d’être dominant, violent,<br />
vulgaire, imposer ta voix.<br />
Te cacher <strong>de</strong>rrière cette image. Ne pas<br />
regar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> personne. S’efforcer<br />
d’admettre quelque chose. Remets-toi<br />
en cause et admets ta souffrance et<br />
différence. Au travers <strong>de</strong> tes yeux…<br />
INGRIDE<br />
Comment <strong>la</strong> société utilise-t-elle <strong>la</strong><br />
différence comme prétexte à<br />
l’exclusion ?<br />
Est-ce que supprimer l’exclusion<br />
supprime <strong>la</strong> différence ?<br />
L’uniforme à l’école stigmatise tout le<br />
mon<strong>de</strong>. Ce<strong>la</strong> fait <strong>de</strong> chacun l’équivalent<br />
<strong>de</strong> l’autre comme si <strong>la</strong> différence <strong>de</strong><br />
c<strong>la</strong>sse sociale n’existait pas car on ne <strong>la</strong><br />
voyait pas.<br />
On dit que <strong>la</strong> femme est l’égale <strong>de</strong><br />
l’homme pour dire qu’elle a les mêmes<br />
droits. Mais elle n’est pas égale à<br />
l’homme. Une femme n’est pas un<br />
homme et un homme n’est pas une<br />
femme.<br />
Le problème est qu’en annu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong><br />
différence, on nie ce qui fait d’une<br />
femme, une femme et non pas un<br />
homme.<br />
Reconnaitre l’autre comme son<br />
semb<strong>la</strong>ble inclurait <strong>de</strong> reconnaitre les<br />
différences <strong>de</strong> chacun, ce qui le rend<br />
autre. Hors, ce<strong>la</strong> ne va pas <strong>de</strong> soi.<br />
La différence est souvent un handicap.<br />
Un handicap <strong>de</strong>vient une différence qui<br />
entraine l’exclusion.<br />
Mais le handicap n’est-il pas aussi une<br />
construction sociale en plus d’être un<br />
empêchement ? On est ce que <strong>la</strong> société<br />
nous dit qu’on est.<br />
Il y a <strong>de</strong>s sociétés qui sont plus<br />
tolérantes que d’autres par rapport au<br />
handicap et à <strong>la</strong> différence.<br />
COLLECTIF
p a g e 8 S o c i é t é<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Évolution<br />
Depuis <strong>la</strong> nuit <strong>de</strong>s temps, et à l’origine <strong>de</strong> l’humanité, les Hommes ont bâti leur société.<br />
Nos lointains ancêtres étaient <strong>de</strong>s chasseurs guerriers qui se battaient pour trouver <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
nourriture. Leur ap<strong>parence</strong> était réduite au plus simple… Armés du plus rudimentaire<br />
appareil, ils en sont venus à tailler <strong>de</strong>s silex et à avancer dans leur technologie. Ils ont<br />
dompté le feu et avancé vers <strong>de</strong>s perfectionnements dans le temps. Ainsi se sont-ils couverts<br />
<strong>de</strong> peaux <strong>de</strong> bêtes et leur ap<strong>parence</strong> a évolué comme leur société : chasser, se reproduire,<br />
pêcher, etc. Ils en sont venus, avec l’évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort fatale, à penser aux toutes premières<br />
croyances. Ainsi <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s préhistoriens est c<strong>la</strong>ire.<br />
Puis l’ap<strong>parence</strong> a évolué. De l’Homme <strong>de</strong>s cavernes, l’Homme a par exemple pensé et<br />
inventé <strong>de</strong>s formes d’habitat autres, telles que <strong>de</strong>s huttes, avec <strong>la</strong> sé<strong>de</strong>ntarisation. Celle-ci a<br />
été primordiale. Ils sont <strong>de</strong>venus peu à peu <strong>de</strong>s cultivateurs et <strong>de</strong>s éleveurs d’animaux<br />
<strong>de</strong>stinés à satisfaire leurs besoins alimentaires. Ainsi <strong>de</strong>s civilisations sont nées, basées sur<br />
<strong>de</strong> nouvelles données. L’ap<strong>parence</strong> morphologique a peu à peu changé. Les Hommes<br />
primitifs ont vite pensé qu’il pouvait y avoir une vie après <strong>la</strong> mort.<br />
Depuis longtemps et progressivement, l’histoire <strong>de</strong> l’humanité a avancé et a pris forme. Telle<br />
est <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s préhistoriens mo<strong>de</strong>rnes sur nos origines, basée sur <strong>de</strong>s recherches<br />
scientifiques. Ceci n’est qu’un résumé, mais il peut nous ai<strong>de</strong>r à comprendre les sociétés<br />
d’aujourd’hui. Tous ces propos doivent, je le pense, nous ai<strong>de</strong>r à comprendre l’ap<strong>parence</strong> du<br />
mon<strong>de</strong> complexe dans lequel nous vivons. L’ap<strong>parence</strong> <strong>de</strong> l’Homme a évolué avec le temps.<br />
Réflexions tirées et résumées d’une émission télévisée sur les hommes primitifs,<br />
JEAN-MICHEL, SEPTEMBRE 2017<br />
Révolution<br />
On n’existe pas dans un mon<strong>de</strong> connu puisque le mon<strong>de</strong> passé a été ba<strong>la</strong>yé… Nous<br />
construisons un mon<strong>de</strong> nouveau… que nous ne connaissons pas encore ! Comme un pa<strong>la</strong>is en<br />
construction… on ne voit pas, d’après ses bases, l’aspect magnifique qu’il aura une fois fini…<br />
Chaque individu apporte sa pierre à l’édifice… toutes les pierres n’ont pas <strong>la</strong> même taille…<br />
car tous les individus ne dégagent pas <strong>la</strong> même force morale et physique… Et <strong>la</strong> pierre à<br />
l’édifice peut-être minuscule… ou prendre les allures d’une météorite, d’une projection ultra<br />
nouvelle et ultra violente… Un changement en « douceur » <strong>de</strong> nos jours ? Je ne crois pas… le<br />
changement se fera qu’on le veuille (acteur) ou pas (spectateur)…<br />
JEAN-PAUL
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
S o c i é t é<br />
p a g e 9<br />
SÉBASTIEN
p a g e 1 0<br />
N o u v e l l e s d e P r i v a s L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Inclusion<br />
I Une enquête<br />
Privadoise<br />
Poursuite du travail avec Olivier Riou et<br />
les étudiants <strong>de</strong> l'école <strong>de</strong> moniteurséducateurs<br />
<strong>de</strong> Privas<br />
La question centrale qui nous réunit<br />
est : Comment faire <strong>de</strong> Privas une cité<br />
inclusive ?<br />
Une société inclusive est une société<br />
dans <strong>la</strong>quelle toutes les différences<br />
prennent leurs p<strong>la</strong>ces.<br />
C’est véritablement un projet <strong>de</strong> société<br />
qui se construit à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> question<br />
du comment vivre ensemble, et <strong>de</strong>s<br />
barrières qui gênent le vivre ensemble.<br />
S’interroger sur l’inclusion nous oblige à<br />
travailler sur le changement d’époque. Il<br />
reste quelques marqueurs architecturaux<br />
d’une époque où <strong>la</strong> psychiatrie était<br />
isolée du reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> société sauf<br />
occasion particulière où l’hôpital ouvrait<br />
ses portes une fois l’an.<br />
Ainsi, le chemin <strong>de</strong> ron<strong>de</strong>, les portes<br />
fermées à clés, qui font que nul ne peut<br />
circuler librement dans l’hôpital s’il ne<br />
possè<strong>de</strong> pas les clés nécessaires, sont <strong>de</strong>s<br />
vestiges encore actifs <strong>de</strong> ce temps-là.<br />
Dans les années 60, l’hôpital s’est ouvert<br />
avec <strong>la</strong> création <strong>de</strong> structures<br />
extérieures. C’est ce qu’on a appelé <strong>la</strong><br />
sectorisation avec l’idée <strong>de</strong> permettre<br />
aux personnes qui étaient concernées<br />
d’avoir <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong><br />
soins au plus près <strong>de</strong> leur domicile.<br />
Actuellement, les hôpitaux se reconstruisent<br />
et les lieux choisis pour<br />
l'imp<strong>la</strong>ntation sont <strong>la</strong> plupart du temps<br />
<strong>de</strong>s lieux très éloignés <strong>de</strong>s centres villes<br />
et souvent proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> prison dans le<br />
meilleurs <strong>de</strong>s cas.<br />
Privas parait donc être une cité<br />
particulière puisque <strong>la</strong> reconstruction<br />
<strong>de</strong> l’hôpital psychiatrique est prévue sur<br />
le site même, soit au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />
Le fait <strong>de</strong> travailler sur ces changements<br />
marque <strong>de</strong> lui-même un changement<br />
d’époque : nous sommes arrivés à un<br />
moment où ce travail-là est possible,<br />
c’est-à-dire qu’il est possible <strong>de</strong> rêver,<br />
imaginer une société inclusive, pourquoi<br />
pas ici à Privas !<br />
Bien sûr, il y a ce qu’il se passe à<br />
l’intérieur <strong>de</strong> l’hôpital et ce qu’il se passe<br />
<strong>de</strong>hors.<br />
L’augmentation du nombre <strong>de</strong>s<br />
chambres d’isolement et <strong>de</strong>s mises en<br />
isolement dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s hôpitaux<br />
<strong>de</strong> France montre que ce n’est pas si<br />
simple.<br />
De manière générale, être hospitalisé en<br />
psychiatrie est une singu<strong>la</strong>rité qu’on a<br />
du mal à accepter et à faire accepter.
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 N o u v e l l e s d e P r i v a s<br />
p a g e 1 1<br />
Il y a le regard que l’on porte sur soi et<br />
celui que nous renvoient les autres.<br />
Parfois, le regard <strong>de</strong> l’autre est pesant,<br />
envahissant ou blessant.<br />
En effet, on regar<strong>de</strong> le mon<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong><br />
sa culture. Par exemple, aux Etats Unis,<br />
il est assez courant <strong>de</strong> mourir par balles.<br />
Ce<strong>la</strong> est un fait plus extraordinaire en<br />
France. Ainsi, on n’interprète pas les<br />
faits <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière qu’on soit<br />
Américain ou Français.<br />
Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’individu, c’est un<br />
peu pareil.<br />
Chacun a besoin <strong>de</strong> reconnaissance, plus<br />
ou moins, pour valoriser sa vie.<br />
Quand on est dans une société où le<br />
travail est une carte <strong>de</strong> visite (dis-moi ce<br />
que tu fais je te dirai qui tu es) que dire<br />
<strong>de</strong> celui qui se trouve sans travail ?<br />
Ou pire : <strong>de</strong> celui, « hérétique » qui ne<br />
veut pas travailler ?! (1)<br />
C’est un choix culturel que <strong>de</strong> mettre le<br />
travail au cœur <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions sociales.<br />
On ne reconnait pas l’autre dans son<br />
humanité, ce qui fait <strong>de</strong> lui un être<br />
humain. Avec <strong>la</strong> perte du travail, c’est<br />
cette reconnaissance qui s’écroule. C’est<br />
une réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité.<br />
Comment ne pas perdre sa personnalité<br />
propre quand notre vie ne correspond<br />
pas aux critères sociaux c<strong>la</strong>ssiques qui<br />
permettent d’évaluer l’individu ?<br />
Interroger les représentations <strong>de</strong>s uns et<br />
<strong>de</strong>s autres sur <strong>la</strong> psychiatrie est une<br />
proposition pour mettre nos critères<br />
d’évaluation en doute.<br />
C’est ce que nous vous proposons à<br />
Privas, par l’intermédiaire <strong>de</strong>s étudiants<br />
à l’école <strong>de</strong> moniteurs éducateurs qui<br />
sont venus rencontrer les Privadois.<br />
COLLECTIF<br />
(1) « Attention, Danger, Travail »<br />
Documentaire <strong>de</strong> Pierre Carles<br />
Schi zo frei ne<br />
Schizo freine ! Non, j’accélère… pour aller plus vite un point à un autre… on ne voit pas passer le temps comme ça… paranoïaque, paranormal… c’est un peu pareil…<br />
Schizophrène paranoïaque… double personnalité qui entend <strong>de</strong>s voix… et voit <strong>de</strong>s choses que les autres ne voient pas… il parait même que 2% agissent et qu’il faut les surveiller <strong>de</strong> près… comment ?<br />
Il serait plus facile <strong>de</strong> définir, dans notre société, <strong>de</strong>s « fous » que <strong>de</strong>s « gens normaux »… qui est « normal » à notre époque troublée ? La « normalité » est une forme <strong>de</strong> « folie »… être « normal », dans un<br />
mon<strong>de</strong> à <strong>la</strong> fois fou et beau, il faut être fou… Alcool, drogue, violence, où p<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> « normalité » ?<br />
Dans <strong>la</strong> société capitaliste qui crée d’énormes inégalités, on engendre chez les moins favorisés (une majorité !) un esprit <strong>de</strong> révolte et <strong>de</strong> rébellion contre l’argent-roi… et les gens qui vont avec…<br />
Quant à <strong>la</strong> perversité… elle peut être générée par une société ma<strong>la</strong><strong>de</strong> qui accentue les caractères <strong>de</strong>s individus… beaucoup parlent <strong>de</strong> choses qu’ils ne connaissent pas…<br />
JEAN-PAUL
p a g e 1 2<br />
N o u v e l l e s d e P r i v a s<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
G a r d e-- fouo u s<br />
Cacheton, cache-misère, arbre qui cache <strong>la</strong> forêt.<br />
Pour dissimuler <strong>la</strong> souffrance, l’enfouir au fond <strong>de</strong> nous-mêmes, sans qu’elle puisse<br />
éc<strong>la</strong>ter. Règlement <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise intérieure, pour éviter tout débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>structeur.<br />
Pour protéger aussi un corps, une tête fatiguée.<br />
Mais ne faudrait-il pas que tout explose au grand jour ? La révolte, les cris, <strong>la</strong><br />
douleur sont évi<strong>de</strong>mment cachés pour le confort <strong>de</strong> <strong>la</strong> société. Pour que <strong>la</strong> révolte ne<br />
soit pas réprimée, les âmes fatiguées ont <strong>de</strong>s choses à dire. L’exploitation, <strong>la</strong> dureté<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, une gran<strong>de</strong> solitu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> misère sociale, le pouvoir <strong>de</strong> l’argent sont-ils<br />
inéluctables ?<br />
La guerre, <strong>la</strong> violence sont ainsi dissimulées.<br />
Au fond <strong>de</strong> nous-mêmes gron<strong>de</strong> <strong>la</strong> révolte. Le replâtrage, les gar<strong>de</strong>-fous sont alors <strong>la</strong><br />
solution toute trouvée pour <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions qui meurent entourées <strong>de</strong> « gar<strong>de</strong>chiourmes<br />
». Le mal est ainsi dissimulé, calmé, afin que les murs ne soient pas<br />
ébranlés. De <strong>la</strong> camisole <strong>de</strong> force, on est passé à <strong>la</strong> camisole chimique… Un ma<strong>la</strong>ise<br />
intérieur insupportable ne doit-il pas être calmé ?<br />
Pour que l’expression soit possible, il faut un minimum <strong>de</strong> sérénité. La vie en<br />
collectivité n’est pas facile, l’agressivité n’est certainement pas une solution.<br />
Mais <strong>la</strong> revendication <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté est légitime. « Le mon<strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>, le mon<strong>de</strong> estil<br />
trop vieux ? » L’exploitation <strong>de</strong> l’homme par l’homme persiste.<br />
Le racisme, le mondialisme sont <strong>de</strong> mise. La compréhension <strong>de</strong> ce qui se passe sur<br />
notre p<strong>la</strong>nète est difficile. Face à ce<strong>la</strong>, il est dur d’être docile.<br />
La tempête fait rage.<br />
Avant <strong>de</strong> mourir, il faut exprimer ce que nous avons à dire. La jeunesse se bouge,<br />
une lueur d’espoir est en route. Qu’adviendra-t-il à nos enfants ? Quel avenir les<br />
attend ? L’héritage est très lourd.<br />
La métamorphose viendra peut-être en voyant autre chose. La vie vaut <strong>la</strong> peine<br />
d’être vécue. Nous ne sommes pas tous <strong>de</strong>s enfants perdus. [...]<br />
Faut-il parler ? Penser ? Agir ? Vivre en ignorant les autres, c’est-à-dire chacun pour<br />
soi ? En nous il y a toujours <strong>de</strong>s blessures enfouies, l’émergence <strong>de</strong> l’angoisse peut<br />
s’expliquer ainsi. La vie n’a pas fini <strong>de</strong> me donner <strong>de</strong>s leçons, <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> ma<br />
vérité estompe ma déraison… Voir le mon<strong>de</strong> d’une autre façon, <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
sérénité dévoile même comment je perçois <strong>la</strong> réalité. Tous les maux <strong>de</strong> l’humanité,<br />
du moins que l’on doit les connaitre et les comprendre, <strong>la</strong> <strong>la</strong>i<strong>de</strong>ur du tableau ne doit<br />
pas cacher qu’il y a quelque chose d’autre à voir.<br />
La beauté <strong>de</strong> <strong>la</strong> création artistique sous quelque forme que ce soit, celle <strong>de</strong>s<br />
sentiments et <strong>de</strong> l’esthétisme, l’humour aussi, sont indispensables pour échanger.<br />
Vivre, rire enfin, pour dédramatiser.<br />
La « folie » n’est certainement pas un déraillement, mais le fruit d’une tête trop<br />
chargée à cause d’une histoire personnelle insupportable qui dépasse l’enten<strong>de</strong>ment.<br />
Il se <strong>de</strong>ssine un nouvel horizon qui jugule un peu mon état <strong>de</strong> dépression… La gaité<br />
<strong>de</strong>vrait être <strong>de</strong> mise, il en suffit <strong>de</strong> vivre <strong>la</strong> crise.<br />
Tous ces propos ne sont-ils que <strong>de</strong>s « vœux pieux » ? Suis-je condamné à souffrir?<br />
JEAN-MICHEL, NOVEMBRE 2017.
MILAZADAM<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 S o i t n i a n t , s o i t n i é . . .<br />
p a g e 1 3
p a g e 1 4 S o i t n i a n t , s o i t n i é . . .<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
C o l è r e Confiance<br />
Je suis en colère qu’on me prenne pour une ma<strong>la</strong><strong>de</strong> alors que<br />
je n’ai jamais voulu <strong>de</strong> ces jours <strong>de</strong> pluie en mon cœur. On<br />
m’a mise dans cet hôpital, on m’a fait souffrir. J’en ai marre<br />
que l’on me traite comme une moins que rien, car vous êtes<br />
bien les moins à porter à vos jugements.<br />
Ils m’ont fait tant <strong>de</strong> mal, mais je ne leur en veux pas, je veux<br />
juste que cette colère sorte. Ils m’ont pris mon enfant,<br />
pardon à l’univers d’avoir offert ce mal au cœur. Je ne veux<br />
plus faire <strong>de</strong> mal à qui que ce soit.<br />
Je ne comprends pas pourquoi on traite <strong>de</strong>s gens en effet, et<br />
pourquoi il n’est pas encore arrivé je crois le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
bonne entente universelle !!!<br />
Tout est important, mais tout n’est pas irréversible.<br />
Je te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pardon mon Dieu pour mes faiblesses et je te<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> me renforcer !<br />
Je te dis mon papa que je suis heureuse que tu sois parti. Les<br />
quelques tristesses qu’il me reste se ba<strong>la</strong>ient au vent !<br />
Mon enfant, je ne t’en veux <strong>de</strong> rien.<br />
Mon enfant, m’en veux-tu ?<br />
Vas-tu bien dans ta sphère ?<br />
MARINA C.<br />
La re<strong>la</strong>tion entre soignants et soignés,<br />
pour être positive, chacun doit y mettre<br />
du sien, <strong>de</strong> manière réciproque. Le<br />
discours <strong>de</strong> chacun peut s’adapter à<br />
l’autre. Pouvoir exprimer ce qui est<br />
important pour soi doit aussi être<br />
accueilli par <strong>la</strong> personne qui est en face.<br />
Le système <strong>de</strong> communication repose<br />
surtout sur <strong>la</strong> parole, mais d’autres<br />
moyens existent également. Peut-être<br />
que <strong>la</strong> confiance mutuelle est ce qui<br />
permet à <strong>la</strong> parole <strong>de</strong> naître<br />
et <strong>de</strong> se partager.<br />
CHRISTIAN C.<br />
C ' e s t p o u r t o n b i e n Honnête<br />
« C’est pour ton bien »<br />
C’est ce qu’on dit à ceux qu’on hospitalise sans leur<br />
consentement.<br />
Ça fait réfléchir.<br />
De quel bien parle-t-on ?<br />
C’est vrai que l’hospitalisation peut faire du bien. Mais c’est<br />
vrai aussi que c’est difficile <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une hospitalisation<br />
si celle-ci est synonyme d’enfermement prolongé.<br />
Si on reste trop longtemps à l’hôpital,<br />
on ne veut plus y revenir.<br />
Ce qui est difficile c’est qu’en psychiatrie, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong><br />
l’hospitalisation est difficilement prévisible.<br />
Or, c’est plus facile <strong>de</strong> venir à l’hôpital quand on l’a décidé<br />
par soi-même.<br />
Mais il faut que <strong>la</strong> porte puisse s’ouvrir<br />
pour qu’on ose y frapper.<br />
COLLECTIF<br />
Au détour d’un couloir<br />
De murs enfermants<br />
D’un silence pesant<br />
Se love une porte ouverte :<br />
Une main tendue.<br />
Au détour d’un regard<br />
D’un sourire lumineux<br />
D’un accueil chaleureux<br />
Se trouve un lieu <strong>de</strong> rencontre :<br />
Une humanité restaurée.<br />
Au détour d’une histoire<br />
De quelques mots honnêtes<br />
D’émotions fluettes<br />
S’entend un écho :<br />
Un souffle d’espoir.<br />
SOÉLIE
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 S o i t n i a n t , s o i t n i é . . .<br />
p a g e 1 5<br />
C o n s é q u e n c e s<br />
Ce que les soignants peuvent nous donner, c’est le dialogue.<br />
C’est énorme.<br />
Il y a les grands principes, <strong>la</strong> théorie, ce qu’on apprend et qu’on doit appliquer. Et puis il y a « Quand je<br />
fais ça, quelles conséquences ça a ? »<br />
Ça, c’est l’éthique, le reste, c’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> morale.<br />
Pouvoir mesurer que les patients aussi ont un savoir ; comme <strong>la</strong> technique, pour les soignants, ce<strong>la</strong><br />
s’apprend aussi dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à l’autre, ça n’est pas absolu.<br />
L’éthique, c’est se décaler, interroger le sens <strong>de</strong>puis une autre p<strong>la</strong>ce.<br />
Dans l’éthique, le sens <strong>de</strong> l’action est du côté <strong>de</strong> l’autre.<br />
« C’est pour le bien du patient », c’est <strong>la</strong> morale.<br />
Le sens <strong>de</strong> ce que l’on fait, c’est l’éthique.<br />
Les étudiants sont avi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole <strong>de</strong>s patients. C’est l’occasion <strong>de</strong> pouvoir occuper<br />
une p<strong>la</strong>ce d’enseignant.<br />
Dans le journal, il y a un message, qui a valeur d’enseignement, chacun peut parler <strong>de</strong> son expérience et<br />
transmettre quelque chose qui a valeur pédagogique.<br />
Ce que l’on souhaite transmettre, c’est un savoir qui reste vivant, animé, pas quelque chose d’établi et<br />
immuable. Les futures générations <strong>de</strong> soignants ont besoin d’échanges vivants, d’être nourris par une<br />
connaissance qui les anime.<br />
« L’ennui naquit un jour d’uniformité. » (Antoine Houdar <strong>de</strong> <strong>la</strong> Motte)<br />
COLLECTIF<br />
Fo l i e<br />
o r d i n a i r e<br />
Fou ? Génie ?<br />
Toi, t’es fou ? Alors qui suis-je, moi, pour t’écouter parler<br />
ainsi <strong>de</strong>puis plusieurs heures ?<br />
Je ne suis pas thérapeute, je ne suis pas une éponge, un buvard<br />
sur lequel se déverser. Peut-être que tes propos, tes nonpropos,<br />
tes divagations m’intéressent, m’interpellent tout<br />
simplement… Peut-être est-ce moi, le fou… On s’en fout !<br />
Dialogue <strong>de</strong> fous… Est-ce visible, un entonnoir ? Est-ce<br />
audible ? La frontière entre folie et ordinaire est si floue.<br />
Quelle histoire <strong>de</strong> dingues, c’est à en <strong>de</strong>venir marteau, perché,<br />
ramassé, ramolli du bulbe… Quoi qu’il en soit, je te prends tel<br />
que tu es, au diable les préjugés. Tu es. Chacun <strong>de</strong> nous est. Et<br />
ce<strong>la</strong> suffit amplement.<br />
PIL
p a g e 1 6 S o i t n i a n t , s o i t n i é . . .<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Guérir<br />
Comme les autres<br />
Je m’adresse à tous ceux qui me disaient que je refusais toute<br />
ai<strong>de</strong>, toute main tendue, tout cadre, tout avancement au<br />
travail <strong>de</strong> sociabilité. Je veux dire à ces personnes qui m’ont<br />
dite irrécupérable qu’ils étaient vi<strong>de</strong>s d’amour, d’intérêt ou<br />
d’écoute : ils étaient tout simplement inhumains.<br />
Aujourd’hui j’ai prouvé et <strong>de</strong>puis un moment que, quand <strong>de</strong>s<br />
êtres sont attentionnés et vrais <strong>de</strong> cœur, patients tout<br />
simplement, <strong>de</strong>s parents, <strong>de</strong>s frères, <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> l’humanité,<br />
on ouvre les yeux sur un enfant comme les autres, oui comme<br />
les autres.<br />
OPHÉLIE<br />
Action santé<br />
Pour votre santé vous faites-vous ai<strong>de</strong>r ?<br />
Santé, informations dans l’hôpital, l’établissement propose<br />
une ai<strong>de</strong> spécialisée. Une équipe vous accompagne, vous<br />
gui<strong>de</strong> vers, une équipe spécialisée dans le médical, pour votre<br />
santé en addictologie, action santé plus ai<strong>de</strong> en possible<br />
rapprochement, si souhaité avec leurs familles, ai<strong>de</strong> et<br />
soutien.<br />
LINDA<br />
Guérir ?<br />
Les mé<strong>de</strong>cins ne peuvent pas tout faire.<br />
Peut-être que guérir c’est une question <strong>de</strong><br />
rencontre. Rencontrer quelqu’un qui réveille<br />
en nous l’é<strong>la</strong>n vital.<br />
Guérir ce n’est pas forcément renoncer à un<br />
traitement médicamenteux.<br />
« Pour moi, guérir c’est ne pas être empêchée<br />
<strong>de</strong> vivre ma propre vie. »<br />
Quand <strong>la</strong> douleur est trop forte, on ne peut<br />
pas sortir <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> l’eau. Parfois c’est le<br />
corps qui manifeste <strong>la</strong> détresse, <strong>la</strong> souffrance<br />
morale. Et parfois on attend que <strong>la</strong> douleur<br />
soit trop intense, insupportable, insurmontable,<br />
sans anticiper. Pourquoi ? Que se<br />
passe-t-il ?<br />
La douleur est présente aussi dans le processus<br />
<strong>de</strong> guérison car dès qu’il sagit d’opérer<br />
une transformation, il y a une douleur liée au<br />
changement d’état.<br />
C’est un peu comme le processus <strong>de</strong> création.<br />
On cicatrise avec tout ce qu’on est, avec tout<br />
notre passé. Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser remonter les<br />
choses à <strong>la</strong> surface, <strong>la</strong>isser remonter ce qui<br />
était invisible, caché.<br />
Donner un ordre au désordre, conserver et se<br />
séparer, pour que quelque chose prenne<br />
forme, que cette matière première, brute,<br />
<strong>de</strong>vienne une œuvre.<br />
Guérir c’est un peu ça.<br />
COLLECTIF
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 1 7<br />
Dossier :<br />
TRANS<br />
[a] a<br />
PAREN CE<br />
Ne v o us fie z p as... aux transp are nce s !<br />
La trans<strong>parence</strong> n’a pas d’ap<strong>parence</strong>. L’ap<strong>parence</strong> est une forme définie <strong>de</strong> l’extérieur… mais<br />
pas <strong>de</strong> l’intérieur, qui ne se voit pas et peut varier, contrairement à <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong>… on dit<br />
« ne pas se fier aux ap<strong>parence</strong>s… » mais jamais « ne pas se fier aux trans<strong>parence</strong>s… »<br />
Les ap<strong>parence</strong>s sont trompeuses, pas les trans<strong>parence</strong>s… les ap<strong>parence</strong>s peuvent être<br />
interprétées, <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong>… n’a pas d’ap<strong>parence</strong>… apparemment… transparemment ?<br />
Qu’y a-t-il au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s ap<strong>parence</strong>s ? D’autres ap<strong>parence</strong>s… il n’y a rien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
trans<strong>parence</strong>… ap<strong>parence</strong> et impression… mieux qu’ap<strong>parence</strong> et trans<strong>parence</strong>…<br />
La vie est bien trop grave pour être prise au sérieux… dormir, c’est mourir un peu… celui qui<br />
aime dormir… aime <strong>la</strong> mort ? Bof… l’anarchie est une utopie.<br />
JEAN-PAUL
p a g e 1 8<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
<strong>Trans</strong><strong>parence</strong>,<br />
au-<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong>s<br />
ap<strong>parence</strong>s<br />
Nous avons une ap<strong>parence</strong> sur l’image personnelle que l’on<br />
donne <strong>de</strong> nous. Mais qu’est-ce qui se cache <strong>de</strong>rrière cette<br />
ap<strong>parence</strong> ? Une personnalité complexe avec une foule <strong>de</strong><br />
diverses choses.<br />
Notre histoire personnelle, notre enfance et ses secrets…<br />
Notre adolescence parfois difficile, et notre venue dans le<br />
mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s adultes.<br />
En creusant plus profondément pour voir ce qui ne parait pas<br />
dans l’ap<strong>parence</strong> : peut-être faut-il déceler dans le conscient<br />
et visiter les souvenirs qui font partie <strong>de</strong> notre subconscient.<br />
Chacun montre aux autres ce qu’il veut…<br />
Mais il y a <strong>de</strong>s mystères cachés en toute personne. Par <strong>la</strong><br />
parole, nous nous dévoilons un peu, et également dans <strong>la</strong><br />
communication.<br />
Nos croyances religieuses, notre culture, notre histoire<br />
déterminent notre ap<strong>parence</strong>, entre autres, et notre f<strong>la</strong>mme<br />
intérieure, ce qui nous anime.<br />
Tout ce<strong>la</strong> transparait.<br />
JEAN-MICHEL, SEPTEMBRE 2017<br />
TRANSLATION<br />
TRANSFIGURE<br />
TRANSATLANTIQUE<br />
(PACTE ?!!!)<br />
TRANS-A-PAROIS<br />
TRANSPARAITRE<br />
CONNAITRE A<br />
TRAVERS<br />
TRAVERSEE<br />
PARAITRE<br />
LAISSER PARAITRE :<br />
TRANSPARENCE<br />
OPAQUE,<br />
NON TRANSLUCIDE<br />
ILLUCIDE ?<br />
TUER L’ILLUSION<br />
PARENCE(A)TRANS<br />
PARURE<br />
PARUTION-APPARU-<br />
A PARAITRE… ?<br />
Dans l’écho <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong>.<br />
SYLVIE N.<br />
TRANS-<br />
Le mot<br />
La solution n’est pas le problème,<br />
ce que j’explique<br />
c’est <strong>la</strong> connaissance,<br />
le savoir, <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong> <strong>de</strong>s mots.<br />
BENOIT H.<br />
La parole peut parfois <strong>la</strong>isser un sousentendu<br />
auquel on est parfois dans nos<br />
pensées tout à <strong>la</strong> fois présentes dans un<br />
ma<strong>la</strong>ise transparent que <strong>la</strong>isse paraître<br />
inconsciemment <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die psychique.<br />
La pression est transparente à force <strong>de</strong><br />
vouloir trop encaisser et c’est déjà un<br />
comportement qui paraît c<strong>la</strong>ir quand il est<br />
débordé <strong>de</strong> stress ou <strong>de</strong> dépression ou <strong>de</strong><br />
choses qui dépassent les évènements.<br />
CÉLINE C.<br />
Sous-entendu<br />
So us-e nte ndu<br />
Silence<br />
L’ap<strong>parence</strong>, l’appât, parer, nuance, carence.<br />
La trans<strong>parence</strong>, transluci<strong>de</strong>, apparaître,<br />
disparaître, l’errance et patience.<br />
ET SILENCE !<br />
CHRYSTÈLE
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 1 9<br />
Mensonge transparent,<br />
vérité apparente<br />
Quand on est dans <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong>, on ne<br />
ment pas. La trans<strong>parence</strong>, c’est le contraire,<br />
c’est <strong>la</strong> vérité <strong>de</strong> l’humain. Ou pas.<br />
L’inverse <strong>de</strong> <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong>, ça serait plutôt<br />
l’opacité, le silence, pas forcément le<br />
mensonge.<br />
Ceux qui passent leur vie à mentir, pourquoi<br />
le font-ils ? Peut-être par lâcheté, peut-être<br />
par désespoir pour masquer quelque chose, <strong>la</strong><br />
vérité. Et donc, le mensonge en dit beaucoup<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> personne. A condition qu’à côté du<br />
mensonge, quelqu’un puisse éc<strong>la</strong>irer.<br />
On ne dit pas toujours <strong>la</strong> vérité, certains<br />
mensonges sont <strong>de</strong>s petits arrangements sans<br />
conséquence. Mais être constamment dans le<br />
mensonge, c’est presque une pathologie. Le<br />
mensonge est utile pour se protéger, il peut<br />
servir à cacher. Mais ça dépend par rapport à<br />
quoi et par rapport à qui.<br />
Se masquer, pour se démasquer, pour être<br />
plus libre ?<br />
COLLECTIF.<br />
Vérité<br />
La trans<strong>parence</strong> du regard<br />
Laisse présager un rêve,<br />
Un rêve réaliste ou pas,<br />
Mais un rêve,<br />
que nul ne doute <strong>de</strong> son image.<br />
La trans<strong>parence</strong> est l’innocence,<br />
La trans<strong>parence</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité<br />
La trans<strong>parence</strong> est une source <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature<br />
Que l’on s’habille pour ne <strong>la</strong>isser paraître<br />
Aucun soupçon, aucune trahison.<br />
Telle est <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong><br />
d’une eau pure <strong>de</strong> vérité<br />
Pour rendre une vie<br />
sans impact <strong>de</strong> souffrance.<br />
CÉLINE C.<br />
Vé r i t é ?<br />
La parole franche est <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong><br />
d’une vérité que l’on ne peut<br />
soupçonner.<br />
Le soupçon montre une couleur c<strong>la</strong>ire,<br />
qui par ailleurs peut montrer quelque<br />
part que l’on éprouve l’amour et <strong>la</strong> joie<br />
<strong>de</strong> vivre dans une trans<strong>parence</strong> d’une<br />
liberté apparente.<br />
CÉLINE C.<br />
Jugements<br />
Comment définir l’ap<strong>parence</strong> d’une<br />
personne ? Du moins par ce qui transparaît<br />
<strong>de</strong> son être. Façon <strong>de</strong> se vêtir, <strong>de</strong><br />
bouger, <strong>de</strong> parler…<br />
Créature tendre ou exécrable ou encore<br />
autre… La richesse <strong>de</strong> l’âme et du fort<br />
intérieur est parfois dissimulée.<br />
L’approche est difficile mais combien il<br />
est gratifiant et édifiant d’aller vers <strong>la</strong><br />
vérité <strong>de</strong> l’Autre. Échanger avec elle, vivre<br />
l’amitié et pourquoi pas l’amour…<br />
La communication est parfois altérée car<br />
les barrages sont nombreux. Préjugés,<br />
jalousie, agressivité, indifférence,<br />
anonymat, intolérance, racisme. Mais quel<br />
est le sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie si chacun s’arrête à ne<br />
voir que les ap<strong>parence</strong>s ?<br />
JEAN-MICHEL, NOVEMBRE 2017
p a g e 2 0<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
Au fond <strong>de</strong> soi<br />
Costume(s)<br />
L’habit ne fait pas le moine ! Qu’est-ce<br />
qu’il y a <strong>de</strong>rrière l’ap<strong>parence</strong> ?<br />
L’ap<strong>parence</strong> que chacun se donne par<br />
exemple : l’habillement, le maquil<strong>la</strong>ge<br />
pour certaines femmes.<br />
Peut-on vraiment remonter à <strong>la</strong> source<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> personne, à ce qu’elle est<br />
véritablement ?<br />
L’ap<strong>parence</strong> est-elle vérité ? La matière<br />
maître <strong>de</strong> l’être ?<br />
Je pense que non, il faut chercher et<br />
creuser, écouter… pour mieux cerner<br />
une personne, une personnalité.<br />
JEAN-MICHEL, SEPTEMBRE 2017<br />
C<strong>la</strong>ir o b scur<br />
Une main <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce<br />
S’est posée sur mon cou<br />
La Mer <strong>de</strong>s Sargasses<br />
Est-ce moi ? Suis-je <strong>de</strong>venu fou ?<br />
Des ga<strong>la</strong>xies à profusion<br />
Je reste là, à fixer le p<strong>la</strong>fond.<br />
Éc<strong>la</strong>ts <strong>de</strong> cristaux <strong>de</strong> quartz<br />
Ne plus se dép<strong>la</strong>cer pieds nus<br />
A moins d’être dans le schwartz<br />
Alors s’y vautrer, à corps perdu.<br />
Le froid ne me transperce plus<br />
Plus l’ombre d’un frisson<br />
Mais une simple caresse amicale pourrait,<br />
Nue,<br />
A coup sûr, me rendre <strong>la</strong> raison.<br />
Suis-je <strong>de</strong>venu transparent ?<br />
Ce<strong>la</strong>, c’est à vous <strong>de</strong> ‘voir’<br />
Me foutant <strong>de</strong>s ap<strong>parence</strong>s<br />
J’ai éc<strong>la</strong>té tous mes miroirs.<br />
Débris <strong>de</strong> verre, <strong>de</strong> plexig<strong>la</strong>s,<br />
Reflets à terre, plus rien ne m’agace.<br />
Un grand merci, du fond du cœur,<br />
A tous ceux qui m’ont<br />
transmis quelque chaleur.<br />
PIL<br />
Peste-acle<br />
« Le risque du métier<br />
en faisant <strong>de</strong> soi un spectacle<br />
qui n’en finit pas,<br />
c’est qu’à un moment donné,<br />
on achète soi-même un billet. »<br />
THOMAS MC GUANE<br />
Maquil<strong>la</strong>ge<br />
Certains sentiments transparaissent à<br />
travers l’ap<strong>parence</strong> qu’on se donne.<br />
Certaines fois on se pare d’une certaine<br />
façon pour faire paraitre <strong>de</strong> soi quelque<br />
chose qu’on veut exprimer à travers<br />
l’ap<strong>parence</strong>.<br />
Le paraitre comme moyen d’expression<br />
et <strong>de</strong> protection.<br />
CHRYSTÈLE<br />
Masque<br />
<strong>Trans</strong>parente<br />
La liberté<br />
Et <strong>la</strong> magie<br />
De <strong>la</strong> cacher<br />
Et le p<strong>la</strong>isir,<br />
C’est donner<br />
Et <strong>la</strong> liberté<br />
Et le masque,<br />
Ne pas tout dire<br />
La vérité.<br />
HASSAN B.<br />
On peut s'inventer <strong>de</strong>s personnages<br />
pour ne pas montrer qui on est.<br />
Mais jouer un rôle,<br />
c'est entrer dans un personnage<br />
en al<strong>la</strong>nt chercher sa vérité au fond <strong>de</strong> soi.<br />
FABIEN
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 2 1<br />
La poésie<br />
« TRANS(a)PARENCE »<br />
Benoît est toujours en transe quand il<br />
s’agit <strong>de</strong> se déplier. Benoît il a l’apathie<br />
<strong>de</strong> soi. Il est totalement (a)PARENCE.<br />
Benoît joue <strong>de</strong> ces mots.<br />
Benoît a quelque chose à partager.<br />
Benoît prenez le comme vous le voulez.<br />
« Quel grand nounours. »<br />
Benoît n’en dira pas plus.<br />
Jouer <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie. Amuse-t’en.<br />
BENOÎT<br />
Carence ap<strong>parence</strong><br />
Silhouette longiligne, parée <strong>de</strong> tissus<br />
créatifs aux formes mo<strong>de</strong>rnes<br />
Elle s’é<strong>la</strong>nce sur <strong>la</strong> piste.<br />
Bouge, bouge son corps au son<br />
d’une musique syncopée.<br />
Va, vient le mouvement <strong>de</strong> ses hanches.<br />
Il était une fois, un rêve<br />
Une jeune fille qui me ressemb<strong>la</strong>it<br />
Peut-être moi<br />
Au fond, là-bas, qui regar<strong>de</strong><br />
Puis un groupe qui danse<br />
et moi qui m’y mets<br />
Puis un qui dit STOP<br />
« Laisse faire, on va voir<br />
Laisse, <strong>la</strong>isse, ça c’est elle »<br />
BOUM une chute<br />
heureusement à côté une barrière<br />
Puis d’un coup peut-être ma sœur<br />
au micro dans un grand écran<br />
Je <strong>la</strong> trouve si jolie<br />
Puis moi qui arrive<br />
Je me vois<br />
Je compare<br />
Super, cet écran<br />
où on <strong>de</strong>vient Star pour un instant<br />
Puis <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s tours<br />
avec beaucoup <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> qui attend<br />
Un manège haut et accrochant.<br />
SABRINA B.<br />
Offerte aux regards <strong>de</strong> créatures avi<strong>de</strong>s,<br />
contemp<strong>la</strong>nt le spectacle,<br />
D’une funeste para<strong>de</strong>,<br />
Son visage est pâle.<br />
Les yeux cernés<br />
par cette terrible mascara<strong>de</strong>,<br />
La chair carencée,<br />
Elle avance.<br />
Belle, divinement belle,<br />
Elle poursuit son chemin.<br />
Sait combien, son ap<strong>parence</strong><br />
ne reflète pas ses doutes intérieurs,<br />
Ses frayeurs diurnes.<br />
Elle appelle au secours, ignorée <strong>de</strong>s uns,<br />
accablée <strong>de</strong>s autres.<br />
Elle souffre <strong>de</strong> sa beauté enchantée,<br />
De ses rencontres superficielles,<br />
Des manques créés.<br />
Sur un papier g<strong>la</strong>cé, au tirage limité,<br />
Elle finira.<br />
Mais auparavant, elle s’envole<br />
Aux yeux <strong>de</strong>s faiseurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>stinée.<br />
MAGALI M.
p a g e 2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
Mosaïque<br />
Les morceaux épars puis rassemblés m’ont sauvé <strong>la</strong> vie<br />
A une époque où mon esprit errait,<br />
Ni véritablement <strong>de</strong>dans<br />
Ni véritablement <strong>de</strong>hors.<br />
La frontière<br />
Etait mince<br />
Entre l’au-<strong>de</strong>là et l’au-<strong>de</strong>dans,<br />
Entre <strong>la</strong> vie et <strong>la</strong> mort.<br />
Membrane perméable,<br />
Ma pensée absorbait<br />
Les émotions passées,<br />
Et celles à venir.<br />
Et je souffrais,<br />
En silence,<br />
De ne pouvoir<br />
Vivre simplement.<br />
Constructions créatives<br />
Surgirent un jour,<br />
Faisant table rase<br />
Du vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> ma <strong>de</strong>stinée.<br />
Le chemin fut long,<br />
Bordé <strong>de</strong> chutes et <strong>de</strong> conquêtes,<br />
Mais, pas à pas,<br />
Le résultat fut là.<br />
Morceaux parsemés, mis bout à bout,<br />
Longuement assemblés,<br />
De ce chaos<br />
Surgit <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion.<br />
MAGALI M.<br />
15/10/2017<br />
La solitu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>vient<br />
transparente<br />
quand on est<br />
en contact<br />
dans un mon<strong>de</strong><br />
qui peut<br />
tout <strong>de</strong> même<br />
nous offrir<br />
un peu <strong>de</strong><br />
divertissement.<br />
CÉLINE C.
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 2 3<br />
Ap<strong>parence</strong><br />
<strong>de</strong> l'âme<br />
La <strong>Trans</strong>(a)<strong>parence</strong><br />
Quand j’écris, j’apparais<br />
Quand je joue, je ressemble<br />
Je reviens et j’apparais<br />
Je suis là et je reviens<br />
J’écris selon mon ap<strong>parence</strong>.<br />
L’APPARENCE <strong>de</strong> l’AME,<br />
Moi et vous, ça me ressemble<br />
La transe du succès,<br />
La’ PARENCE <strong>de</strong> <strong>la</strong> discrétion.<br />
BENOIT H.<br />
J'ai su donner<br />
J’ai su donner, malgré l’absence <strong>de</strong> don ;<br />
<strong>de</strong> l’être, j’ai fabriqué l’amour avec une<br />
illusion. Qui dit qu’il faut apprendre sur<br />
<strong>de</strong>s pages, alors que l’on lit sur <strong>de</strong>s<br />
visages ? Etes-vous conscients que l’on<br />
peut apprendre d’une personne faite <strong>de</strong><br />
haine, <strong>de</strong> violence, d’horreur et qu’en<br />
déchiffrant, en lisant à travers les lignes,<br />
moi je dis à travers les signes, on en<br />
retire tout son amour, toute sa<br />
souffrance ?<br />
Moi je dis transe ap<strong>parence</strong>.<br />
OPHÉLIE.<br />
Âme(our)<br />
La trans<strong>parence</strong> <strong>de</strong> l’âme est aussi profon<strong>de</strong> que <strong>la</strong><br />
trans<strong>parence</strong> du cœur. Une <strong>la</strong>rme transparente nous fait<br />
ressentir une douleur immense qui n’a pas <strong>de</strong> couleur. La<br />
trans<strong>parence</strong>, partie <strong>de</strong> vérité dans un univers ambivalent. Le<br />
mon<strong>de</strong> évolue-t-il dans <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong> ? Je pense plutôt qu’il<br />
se décline par l’ap<strong>parence</strong>.<br />
Nous sommes guidés à travers <strong>la</strong> « trans<strong>parence</strong> » <strong>de</strong>s médias.<br />
Pourtant <strong>la</strong> Terre souffre chaque jour <strong>de</strong> plus en plus. Et<br />
finalement les médias sont les informations néfastes,<br />
négatives, noires. Où sont passées les couleurs ?<br />
<strong>Trans</strong><strong>parence</strong> <strong>de</strong> l’Esprit <strong>de</strong> part une ma<strong>la</strong>die psychique.<br />
Comment évoluer dans <strong>la</strong> dualité ?<br />
L’ap<strong>parence</strong> nous fait négliger notre propre trans<strong>parence</strong> <strong>de</strong><br />
l’Âme. Soyons fiers <strong>de</strong> notre être. Ainsi nous arriverons à<br />
transparaître dans cet univers.<br />
La trans<strong>parence</strong> du corps : Le flui<strong>de</strong> énergétique qui nous fait<br />
vivre à chaque instant nous donne une force vitale intense.<br />
Ne pas penser au négatifmais à <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong> <strong>de</strong> l’amour<br />
(qui est <strong>la</strong> seule chose réelle et gratuite dans ce Mon<strong>de</strong>).<br />
MARJOLAINE, LE 23/10/2017, VILLA SOPHIE<br />
Donne d'être<br />
Dans <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong> d’être qui l’on est vraiment, à sa vérité<br />
intérieure. Dans l’attention à <strong>la</strong> lumière, et seulement <strong>la</strong><br />
lumière. La liberté a <strong>de</strong>s droits que <strong>la</strong> lumière lui donne d’être<br />
sa trans<strong>parence</strong> et sa lucidité.<br />
Tous les vrais textes proposent <strong>la</strong> paix, loin <strong>de</strong> toutes les<br />
failles trouvées en soi. La lumière <strong>de</strong> nos frères si heureux <strong>de</strong><br />
se voir au partage <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> vers qui nous portent vers <strong>la</strong><br />
tendresse infinie <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix retrouvée.<br />
Où a-t-on caché <strong>la</strong> paix maintenant qui se dévoile ? Que<br />
cherches-tu dans ces voiles qui nous porteraient, qui se<br />
dévoilent ?<br />
Comment les gens se retrouvent unis ensemble ? Le cœur <strong>de</strong><br />
l’humanité s’unit dans le partage. La lumière <strong>de</strong> ma vie, une<br />
donne d’être.<br />
MARINA C.
p a g e 2 4<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
Photo<br />
sensible<br />
La nature et sa trans<strong>parence</strong><br />
Il m’arrive en me promenant dans les bois, <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s fééries<br />
avec un prototype d’appareil photo à l’ancienne en bois, un<br />
cube, un orifice et une feuille photosensible<br />
La nature et sa trans<strong>parence</strong><br />
Avec un appareil photo<br />
La nature et sa trans<strong>parence</strong><br />
Un <strong>de</strong>s loisirs qui me passionnait en me promenant dans les<br />
bois avec un prototype artisanal d’appareil photo en bois :<br />
Un cube, un orifice et une feuille photosensible<br />
C’était <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s lieux féériques où l’essence <strong>de</strong>s bois<br />
était magique.<br />
Je trouvais par moment <strong>de</strong>s arbres en forme <strong>de</strong> drya<strong>de</strong>s<br />
Un loisir qui me passionne<br />
Avec un prototype artisanal photographique en bois – un<br />
cube, un orifice et une feuille photosensible – c’était <strong>de</strong><br />
trouver <strong>de</strong>s lieux féériques, ou en me promenant à travers les<br />
bois était <strong>de</strong> capturer avec l’ai<strong>de</strong> d’un héliomètre <strong>de</strong> mon cube<br />
l’essence <strong>de</strong> quelque bois magique<br />
Un loisir qui me passionne<br />
En me promenant à travers les bois avec un prototype<br />
artisanal photographique en bois – un cube, un orifice et une<br />
feuille photosensible – est <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s lieux féériques et <strong>de</strong><br />
les capturer au soleil avec l’ai<strong>de</strong> d’un héliomètre.<br />
L’essence magique <strong>de</strong> certains arbres en forme <strong>de</strong> drya<strong>de</strong>s et<br />
autres formes psychédéliques <strong>de</strong>s fois apparaissent après le<br />
développement<br />
Bain révé<strong>la</strong>teur, bain fixateur, bain d’arrêt.<br />
SÉBASTIEN<br />
Filtre d’amour<br />
La trans<strong>parence</strong> n’est qu’apparente ;<br />
Car, si je ne m’abuse – et vous avec ! –<br />
TRANS signifie « à travers ».<br />
Il y a donc à traverser, par <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong>,<br />
elle qui ne peut donc qu’être filtrée, ou<br />
plutôt c’est elle qui filtre. (Le filtre à café ou<br />
le philtre d’amour ?)<br />
S’il y a trans<strong>parence</strong>, ce qui nous est donné<br />
ou apporté par-là n’est pas le réel (<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
chose).<br />
SYLVIE N.
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 2 5<br />
MARJOLAINE
p a g e 2 6<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
LUCIE
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 2 7<br />
SÉBASTIEN
p a g e 2 8<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
ROMAIN
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 2 9<br />
CHRYSTÈLE
p a g e 3 0<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
ANONYME
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 3 1<br />
GAËTANE & CÉLINE
p a g e 3 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
MARINA
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 3 3<br />
DENIS
p a g e 3 4<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
CHRISTIAN
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 3 5<br />
MIREILLE
p a g e 3 6<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
EMMA
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 3 7<br />
Point <strong>de</strong> vue<br />
Je vois les choses à l’envers. Peut-être<br />
que tout le mon<strong>de</strong> le voit à l’endroit,<br />
mais je ne veux pas imposer mon point<br />
<strong>de</strong> vue à tous. A certains moments <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vie, on ne comprend pas les choses, mais<br />
plus tard, on a un regard différent et<br />
l’on comprend mieux.<br />
ANONYME<br />
Irréalité<br />
Pour vivre, il faut improviser sur le<br />
réel… Le réel peut sembler irréel selon<br />
son vécu, son état d’esprit. Le réel…<br />
change tous les jours… « LA » réalité<br />
n’existe pas, car l’esprit et l’âme sont<br />
impalpables… Ils ne peuvent engranger<br />
quelque chose <strong>de</strong> définitif et fin…<br />
Chaque jour est une nouvelle vision <strong>de</strong><br />
l’esprit et du corps. A mon sens, le rêve<br />
n’est lié au présent… que très rarement…<br />
Chaque jour est… une nouvelle ère qui<br />
commence…<br />
Comme Christian, je crois au <strong>de</strong>stin…<br />
JP.<br />
La<br />
transpArence<br />
On me dit transparente. Quelqu’un<br />
peut-il prétendre lire dans mes pensées ?<br />
Je ne crois pas. Chacun peut interpréter<br />
ce qu’il veut selon mon ap<strong>parence</strong>, mais<br />
est-ce que ce<strong>la</strong> est lié à <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong> ?<br />
CHRYSTÈLE<br />
Elément'air<br />
Air conditionné<br />
L’homme invisible<br />
Du jour ou <strong>la</strong> nuit<br />
Papillon b<strong>la</strong>nc<br />
Feuille <strong>de</strong> papier buvard<br />
Déca<strong>la</strong>ge<br />
De l’encre du stylo effacée<br />
Mystère et boule <strong>de</strong> gomme<br />
L’eau, l’air et le vent<br />
Le scotch<br />
L’ap<strong>parence</strong><br />
La magie<br />
De l’art<br />
Des cauchemars<br />
Les p<strong>la</strong>stiques<br />
Les ri<strong>de</strong>aux<br />
Le gaz<br />
Les gouttières<br />
Coucher du soleil<br />
Air comprimé<br />
Air chaud ou froid<br />
Air <strong>de</strong> musique<br />
Air <strong>de</strong> rêverie<br />
Air <strong>de</strong> chant magnétique<br />
L’air gentil<br />
L’air méchant<br />
L’air du temps<br />
<strong>Trans</strong>parente, l’eau.<br />
CHRISTOPHE M.<br />
Travaux du futur<br />
Dans un mon<strong>de</strong> du futur, j’aimerai voir d’autres p<strong>la</strong>nètes,<br />
d’autres systèmes so<strong>la</strong>ires, voir d’autres villes du futur, voir les<br />
formes <strong>de</strong> vie autre que <strong>la</strong> terre.<br />
La vie commence par l’eau. Une autre p<strong>la</strong>nète que <strong>la</strong> terre<br />
ferme. Quand <strong>de</strong>s vaisseaux nouveaux exploitent d’autres<br />
p<strong>la</strong>nètes nouvelles. Quand <strong>de</strong> nouvelles vies, <strong>de</strong> nouvelles<br />
sortes d’arbres, <strong>de</strong>s vies, expérience intelligente et alliance<br />
avec les humains.<br />
JOHNY<br />
« Il pourrait se faire qu’il y eût, sur quelque<br />
autre p<strong>la</strong>nète, <strong>de</strong>s êtres raisonnables qui ne<br />
pourraient penser qu’à haute voix, c’est-àdire<br />
incapables d’avoir, dans <strong>la</strong> veille ou en<br />
rêve, en société ou seul, <strong>de</strong>s pensées qu’ils<br />
n’exprimeraient pas aussitôt. En quoi le<br />
comportement <strong>de</strong>s uns à l’égard <strong>de</strong>s autres en<br />
serait-il rendu différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> notre<br />
genre humain ? »<br />
E. KANT, ANTHROPOLOGIE<br />
JOHNY
p a g e 3 8<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
Eros et Thanatos (titre provisoire)<br />
Si chacun disait REELLEMENT ce qu’il a au fond <strong>de</strong> lui, il faudrait agrandir <strong>la</strong><br />
pièce… je suis comme témoin, acteur, lecteur, écrivain… tout à fait par hasard…<br />
« l’autre », c’est toujours un autre moi, il faut en tenir compte…<br />
<strong>Trans</strong><strong>parence</strong>… au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s ap<strong>parence</strong>s… chacun et chacune sont tous différents…<br />
nos différences peuvent nous rapprocher… c’est ce qui constitue une société…<br />
Un ensemble <strong>de</strong> différences réunies sous différentes formes, mais très difficile <strong>de</strong><br />
trouver un « liant »… qui forme une « majorité ». Il y a beaucoup plus <strong>de</strong> minorités<br />
agissantes que <strong>de</strong> majorités efficaces… (politiques, anarchistes, indépendantistes…)<br />
Si le sport et <strong>la</strong> bouffe sont les seules valeurs… Ciao… une partie <strong>de</strong> moi me rend<br />
complètement étranger à cette « société »… Cet étranger n’est pas du tout hostile…<br />
Il apprend… ce n’est pas toujours <strong>de</strong> <strong>la</strong> tarte… je n’ai pas « d’amis »… <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions…<br />
une partie <strong>de</strong> notre société m’est totalement étrangère… c’est souvent que je <strong>la</strong> fuis…<br />
UNIQUEMENT une petite partie… sinon j’affronte « l’inconnu »… parfois avec<br />
colère… souvent avec amour et bienveil<strong>la</strong>nce…<br />
Wait and see<br />
JEAN-PAUL<br />
Libre, Egal, Fraternel ?<br />
La trans<strong>parence</strong> politique serait <strong>de</strong> dire <strong>la</strong> vérité au peuple.<br />
La trans<strong>parence</strong> politique serait une logique entre <strong>la</strong> pensée<br />
et l’action. Etre authentique c’est, avec sincérité et gran<strong>de</strong><br />
droiture, faire ce qu’on dit. L’authenticité, c’est être vrai, être<br />
humain, être généreux, être sincère, ce serait une sorte <strong>de</strong><br />
sentiment et <strong>de</strong> bonne intention qui ferait que l’on est en<br />
accord avec soi-même et qui nous amènerait à évoluer dans le<br />
droit chemin. Il y a parfois <strong>de</strong> <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong> dans certaines<br />
re<strong>la</strong>tions, mais c’est plutôt rare, car en général l’être humain<br />
pense selon son propre égo, son narcissisme.<br />
L’authenticité n’est véritable que si l’on n’agit pas par intérêt,<br />
car si l’on veut toujours tirer <strong>la</strong> veste à soi, si l’on n’écoute pas<br />
l’autre, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion ne peut pas aboutir. De là, on peut se<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si les sentiments existent, si un sentiment peut<br />
vraiment se construire, surtout si on est ignorant et si on ne<br />
peut pas aimer dans <strong>la</strong> droiture et dans <strong>la</strong> vérité du cœur.<br />
Je pense qu’il n’y a pas beaucoup <strong>de</strong> bonté dans <strong>la</strong> nature<br />
humaine. J’étais en recherche <strong>de</strong> fraternité, et je ne l’ai pas<br />
trouvée.<br />
LOUISETTE<br />
Sang<br />
Tous les humains sont liés par les liens<br />
du sang. Un humain noir peut sauver <strong>la</strong><br />
vie d’un b<strong>la</strong>nc uniquement par un don<br />
<strong>de</strong> son sang… humain unis pour <strong>la</strong> vie<br />
par les liens du sang qui a <strong>la</strong> même<br />
couleur pour tous. Hommes, femmes<br />
donnent tous <strong>de</strong>s enfants qui ont aussi<br />
le même sang… toutes les couleurs<br />
mé<strong>la</strong>ngées donnent du b<strong>la</strong>nc… toutes les<br />
races ont <strong>la</strong> même couleur dans leurs<br />
veines… <strong>la</strong> couleur du bonheur…<br />
Je vous M…<br />
M… comme Mathil<strong>de</strong><br />
OK… j’avoue…<br />
JEAN-PAUL<br />
lié
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 3 9<br />
La connerie<br />
Parfois, <strong>de</strong>s gens bien intentionnés vous<br />
traitent <strong>de</strong> « con » ou <strong>de</strong> diverses insultes<br />
blessantes et répétées. C’est ce qu’on appelle<br />
le « sadisme ordinaire ».<br />
Comme il est dit dans <strong>la</strong> Bible, jusqu’à<br />
quand les moqueurs se p<strong>la</strong>iront à <strong>la</strong><br />
moquerie ? Il est facile <strong>de</strong> juger, <strong>de</strong> rabaisser<br />
et même <strong>de</strong> tyranniser quelqu'un jusqu’à ce<br />
qu’il se suici<strong>de</strong> ou <strong>de</strong>vienne totalement accro<br />
à l’alcool ou <strong>la</strong> drogue, ou <strong>la</strong> boulimie, etc.<br />
De quel droit peut-on juger, insulter et<br />
blesser quelqu'un jusqu’à le faire pleurer ? Il<br />
y a <strong>de</strong>s gens totalement indifférents,<br />
méprisants aussi…<br />
(À compléter… peut-être)<br />
PASCAL G.<br />
OùO ù commence l’existence l ’ e s ?<br />
La trans<strong>parence</strong> ce<strong>la</strong> m'évoque notre histoire, celle <strong>de</strong> nos<br />
origines, <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature à <strong>la</strong> culture.<br />
Les progrès technologiques sont perçus parfois comme<br />
indispensables à <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> tous les jours.<br />
Or, ce n'est peut-être qu'une question <strong>de</strong> représentation. Les<br />
progrès techniques ou scientifiques peuvent être positifs ou<br />
négatifs al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>nce aux armes nucléaires.<br />
Le superflu nous paraît indispensable. Certains font<br />
l'expérience <strong>de</strong> vivre avec le minimum ; il existe <strong>de</strong>s stages <strong>de</strong><br />
survie, ou bien <strong>de</strong>s retraites, spirituelles ou pas, mais qui nous<br />
remettent en lien avec <strong>la</strong> nature.<br />
C'est une façon <strong>de</strong> se passer <strong>de</strong>s objets <strong>de</strong> consommation et <strong>de</strong><br />
revenir à l'essentiel. L'ap<strong>parence</strong>, se parer, possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s objets...<br />
il y a une sorte <strong>de</strong> continuité.<br />
Que se cache-t-il <strong>de</strong>rrière l'ap<strong>parence</strong> ?<br />
Sur quoi se base un mé<strong>de</strong>cin psychiatre pour faire son<br />
diagnostic, si ce n'est sur ce qu'il voit et ce qu'il entend ?<br />
J'ai connu <strong>de</strong>s gens qu'on a <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>hors parce qu'on les a jugés<br />
non hospitalisables.<br />
Quelle est <strong>la</strong> vérité dans l'ap<strong>parence</strong> ?<br />
Certains prennent l'ap<strong>parence</strong> comme une trans<strong>parence</strong>,<br />
comme si ce qui se voit disait exactement ce qui ne se voit pas.<br />
Les escrocs passent souvent inaperçus...<br />
L’ap<strong>parence</strong> c'est aussi une question <strong>de</strong> croyance. La<br />
psychanalyse et <strong>la</strong> religion ne sont pas forcément contradictoires<br />
disait Françoise Dolto.<br />
Être politiquement correct, ça veut dire quoi ?<br />
Il y a <strong>de</strong>s choses qui existent sans qu'on les perçoive.<br />
Avant sa naissance, un enfant est vivant dans le ventre <strong>de</strong> sa<br />
mère.<br />
Est-ce que tout existe avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir manifeste ?<br />
A partir <strong>de</strong> quand définit-on que le fœtus est un être vivant ?<br />
A partir <strong>de</strong> quand reconnait-on l'existence <strong>de</strong> quelque chose ?<br />
COLLECTIF<br />
De l’un à l’autre<br />
<strong>Trans</strong><strong>parence</strong> sous <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté du matin<br />
<strong>Trans</strong><strong>parence</strong> sous l’eau vive<br />
<strong>Trans</strong><strong>parence</strong> sous l’œil ébloui<br />
<strong>Trans</strong><strong>parence</strong> communiquer avec l’autre sans lui porter attention<br />
<strong>Trans</strong><strong>parence</strong> ap<strong>parence</strong> <strong>de</strong> l’un à l’autre,<br />
Sans polémiquer en toute trans<strong>parence</strong>.<br />
JAOUED
p a g e 4 0<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
Être<br />
néant<br />
Comme un serpent a mangé sa queue !<br />
Le néant existe-t-il ou pas, vu que sa définition est<br />
l’inexistence.<br />
Oui, il peut exister à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés inférieurs au néant ultime<br />
s’appropriant un objet ou plusieurs pour exister.<br />
On compte environ cinquante enfers dans <strong>de</strong>s néants non<br />
absolus.<br />
Dans ces néants plus ou moins existants ; dans chacun d’eux il<br />
y a un objet plus ou moins important et ce qui nous permet<br />
<strong>de</strong> comptabiliser un nombre d’environ cinquante enfers<br />
différents, du plus terrible au moins souffrant. On compte<br />
seulement du plus terrible au moins souffrant car ils sont<br />
tous non éternels. Bien sûr, ces enfers ne sont pas éternels,<br />
mais sachez que c’est vous-même qui vous infligez vos propres<br />
peines ou tortures, pour nous purifier <strong>de</strong> nos plus grands<br />
actes, paroles conscientes ou pensées conscientes négatives.<br />
Les enfers sont <strong>de</strong>s domaines naturels aux développements et<br />
à l’évolution <strong>de</strong> chaque être vivant.<br />
L’enfer éternel en espérant qu’il n’existe pas et c’est vraiment<br />
ce que je pense pour <strong>de</strong> multiples raisons.<br />
Le plus puissant <strong>de</strong>s néants serait réel car, il serait malgré tout<br />
avec un objet non pas définissable mais indéfinissable comme<br />
prendre une i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> dieu pour objet d’existence.<br />
Insoupçonnable, il vous gui<strong>de</strong> vers <strong>la</strong> nature ultime qu’il veut<br />
pour vous. Cette nature et en <strong>de</strong>hors du néant, un endroit<br />
universel au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> toute souffrance.<br />
« Dieu » oui et non, parce qu’il existe d’une certaine manière.<br />
Il existe car l’infiniment grand a rejoint l’infiniment petit et<br />
que peut-être certainement un dieu possible existe. Il ne se<br />
montrera jamais pour <strong>de</strong>s raisons très complexes, car aussi<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s temps sans commencement il est le créateur et est<br />
aussi certainement l’unique possible <strong>de</strong> <strong>la</strong> jonction entre<br />
l’infiniment grand et l’infiniment petit : le néant, l’univers,<br />
sont au-<strong>de</strong>là et aussi certainement ce que l’on nomme Dieu.<br />
FLORENT<br />
Qui suis-je ?<br />
« Je ne suis pas pratiquant mais je respecte<br />
toutes les religions, tous les êtres humains. »<br />
« Quand tu rencontres quelqu'un, <strong>la</strong> question<br />
qu'il te pose est :<br />
Comment tu t'appelles ? Qu'est-ce que tu fais<br />
dans <strong>la</strong> vie ? Comme si le fait que je travaille ou<br />
pas, que j'exerce tel ou tel métier, disait tout à<br />
fait qui je suis. Mais le travail ce n'est pas moi. Il<br />
y a <strong>de</strong>s gens qui ne travaillent pas et pourtant ils<br />
sont là, ils existent ! »<br />
« Moi, pour savoir qui je suis, j'ai besoin <strong>de</strong><br />
connaitre mes racines, <strong>de</strong> savoir qui était mon<br />
père, le père <strong>de</strong> mon père, c'est important pour<br />
moi. »<br />
« Moi, je n'ai pas besoin <strong>de</strong> connaitre ça pour<br />
avancer dans <strong>la</strong> vie. C'est encore plus que ça :<br />
pour avancer j'ai besoin <strong>de</strong> ne pas m'attacher à<br />
cette filiation. »<br />
Comment construit-on son i<strong>de</strong>ntité ?<br />
Sur quoi se base l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> chacun ?<br />
Est-ce l'autre qui nous dit qui on est ?<br />
Est-ce que ce<strong>la</strong> repose sur le fait d'être reconnu<br />
par les autres ou pas ?<br />
Il n'y a pas qu'une seule manière <strong>de</strong> se<br />
construire ; on peut se construire à partir d'un<br />
nom, à partir <strong>de</strong> là où l'on vient, <strong>de</strong> ses origines...<br />
« Moi, je crois que l'on se construit suivant ce<br />
qu'on a vécu ou ce qu'on va vivre dans sa vie. »<br />
Nous ne sommes pas tous égaux. Parfois, le<br />
passé détermine l'avenir.<br />
Mais alors, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die fait-elle partie <strong>de</strong> soi, <strong>de</strong><br />
son i<strong>de</strong>ntité ?<br />
« Moi, je pense que chacun se construit avec les<br />
moyens qu'il a, qu'il soit b<strong>la</strong>ck, b<strong>la</strong>nc ou beur.<br />
Parce que c'est toujours avec quelqu'un d'autre<br />
qu'on construit sa personnalité. »<br />
« Pour moi, le plus important c'est <strong>de</strong> pouvoir<br />
dire ce que j'ai à dire à quelqu'un qui l'enten<strong>de</strong>. »<br />
TEXTE RÉALISÉ À PARTIR DES NOTES DE THIERRY T.
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 4 1<br />
L’habit fait-il le moi ?<br />
A travers l’ap<strong>parence</strong> charnelle,<br />
corporelle ou vestimentaire, se cache<br />
souvent une personnalité complexe.<br />
L’ap<strong>parence</strong> n’est qu’une écorce. Les<br />
traits du visage cependant en disent<br />
souvent long sur ce que l’on est vraiment<br />
; l’ap<strong>parence</strong> corporelle peut parler, mais<br />
elle ne dévoilera jamais <strong>la</strong> vérité<br />
intérieure. Le corps vieillissant par<br />
exemple <strong>la</strong>isse une marque indélébile sur<br />
les personnes. Le corps a changé et s’use<br />
mais <strong>la</strong> personne gar<strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong> sa<br />
personnalité. L’ap<strong>parence</strong> n’est donc pas<br />
très par<strong>la</strong>nte dans ce cas-là.<br />
La parole transcen<strong>de</strong> l’ap<strong>parence</strong><br />
<strong>la</strong>issant passer <strong>de</strong>s bribes <strong>de</strong> notre<br />
personnalité propre. C’est au fil du<br />
temps que l’on apprend à mieux<br />
connaitre les autres. En se faisant <strong>de</strong>s<br />
amis ou <strong>de</strong>s personnes qui vous<br />
connaissent plus, peu importe alors<br />
l’ap<strong>parence</strong>, une autre ap<strong>parence</strong> se fait<br />
jour, c’est celle <strong>de</strong> l’intérieur. Souvent,<br />
dans un cadre <strong>de</strong> coup dur, les soutiens<br />
que l’on peut trouver ne sont pas dus à<br />
l’ap<strong>parence</strong> physique mais à <strong>la</strong> richesse,<br />
à <strong>la</strong> force et à l’ai<strong>de</strong> que peut nous<br />
apporter l’autre.<br />
Lorsque l’on est adolescent, par<br />
exemple, l’intéressé se cherche et se<br />
construit une personnalité. Certaines<br />
fois, il se pose <strong>de</strong>s questions et va jusqu’à<br />
remettre en cause son ap<strong>parence</strong>. Le<br />
jeune homme, ou <strong>la</strong> jeune fille, sont<br />
souvent freinés par <strong>de</strong> nombreux<br />
complexes ; <strong>de</strong> part là-même, ils<br />
changent <strong>de</strong> comportement. Après une<br />
longue recherche, et <strong>de</strong> nombreuses<br />
péripéties, l’adolescent finit souvent par<br />
accepter son ap<strong>parence</strong>. Mais chacun a<br />
son jardin secret et <strong>de</strong> nombreux atouts<br />
personnels. Toute son ap<strong>parence</strong>, du<br />
moins celle qu’il donne dans son<br />
comportement et ses paroles, peut<br />
changer, donnant ainsi un meilleur<br />
confort dans <strong>la</strong> vie quotidienne et dans<br />
<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec les autres. L’entrée <strong>de</strong><br />
l’individu dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s adultes<br />
peut être difficile, ou catastrophique, ou<br />
re<strong>la</strong>tivement facile pour certains.<br />
Lorsqu’on écrit, certain d’être lu par<br />
d’autres, ceux-ci peuvent changer leur<br />
regard et se rendre compte que<br />
l’ap<strong>parence</strong> est futile, et non pas<br />
par<strong>la</strong>nte.<br />
JEAN-MICHEL, OCTOBRE 2017<br />
« Ineffable torture »<br />
Qui, moi, mais qui suis-je ? Pour rivaliser<br />
avec l’autre Grec en toge qui c<strong>la</strong>mait bien<br />
fort à son époque un ‘connais-toi toimême’<br />
bien pressenti ?<br />
Qui suis-je quête permanente d’i<strong>de</strong>ntité,<br />
est-ce mon interprétation du reflet dans<br />
mon miroir, Narcisse, les regards portés<br />
sur moi, une impossible et désespérée<br />
combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux, peut-on<br />
simplement envisager <strong>de</strong> se reconnaitre,<br />
florilège <strong>de</strong> masques, carnaval<br />
permanent, ‘je est un autre’, le Poète<br />
l’avait bien saisi.<br />
Le temps nous le dira, mais il est déjà<br />
trop tard, temps écoulé, temps dépassé,<br />
l’instant présent insaisissable.<br />
Repère tes désirs, extirpe tes<br />
appréhensions, et fais seulement en sorte<br />
d’être. Mais qui ça en fait ?<br />
Va-t’en savoir…<br />
PIL
p a g e 4 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
Le sel <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Comprend-t-on le temps ? Nous sommes patients. Tous différents !<br />
Question : avons-nous le temps <strong>de</strong> changer, puisqu’on est différent ?<br />
Tous semb<strong>la</strong>bles, sortis tous d’un p<strong>la</strong>centa. Nuance à cette<br />
différence : nous sommes nés au centre <strong>de</strong> notre espace-temps ! En<br />
sommes-nous conscients ?<br />
Lorsqu’on se déchire à <strong>la</strong> cime, nos yeux se plissent et <strong>la</strong> vue nous<br />
inspire. Nous sommes le sel <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Lorsque <strong>la</strong> bêtise est intime,<br />
cette bêtise, renait-on futilité ? Nous sommes nés et resteront <strong>de</strong>s<br />
bébés (petit point dans l’univers), mais <strong>de</strong>s géants, pied à terre.<br />
LOÏCK<br />
Subterfuges<br />
C’était ce<strong>la</strong>, <strong>la</strong> vie, c’était cette <strong>de</strong>scente<br />
continue vers le néant, ce flot qui<br />
cou<strong>la</strong>it le long d’un tuyau noir, cette<br />
boule qui déva<strong>la</strong>it vers l’inconnu, et qui<br />
n’était que sa propre fuite, sa<br />
disparition. Tout tombait, l’univers<br />
n’était qu’un immense, qu’un extatique<br />
engloutissement. Les choses étaient<br />
leurs pertes, et tout se retirait <strong>de</strong> tout,<br />
lentement, inexorablement, au fur et à<br />
mesure. C’était comme s’il y avait eu,<br />
autrefois, il y a tellement longtemps que<br />
nul n’en savait plus rien, un point très<br />
élevé, un sommet, quelque part, une<br />
espèce <strong>de</strong> p<strong>la</strong>te-forme <strong>de</strong> gratte-ciel<br />
d’où les choses étaient parties, détachées<br />
par une explosion mystérieuse, et<br />
avaient commencé leur vertigineuse<br />
Vie<br />
J’ai froid.<br />
L’ap<strong>parence</strong> <strong>de</strong> mon être me rend<br />
nostalgique d’un visage d’enfant qui se<br />
transforme sans trop changer. Je ne<br />
rêve pas <strong>de</strong> revivre cette enfance que<br />
tant <strong>de</strong> gens voudraient revoir, oh non !<br />
Merci bien !<br />
Quel est ce moment où mes yeux<br />
s’ouvrent après un sommeil non<br />
reposant face à <strong>de</strong>s terreurs nocturnes ?<br />
Le réveil est <strong>la</strong> chose <strong>la</strong> plus dure que je<br />
vis. Je dois comprendre que je suis là,<br />
encore, qu’il faut se battre. Le retour à<br />
<strong>la</strong> réalité est une blessure, une p<strong>la</strong>ie<br />
qu’il faut refermer pour que <strong>la</strong> journée<br />
avance et invente <strong>de</strong>s subterfuges pour<br />
un sourire.<br />
OPHÉLIE.<br />
ava<strong>la</strong>nche, leur éternel effacement. Et<br />
<strong>de</strong>puis, l’univers était en marche, en<br />
chute, en espèce <strong>de</strong> porosité infatigable.<br />
On ne s’en doutait pas. On n’en savait<br />
rien. Et pourtant, il cou<strong>la</strong>it, il<br />
dégoulinait sans cesse, il s’éparpil<strong>la</strong>it, se<br />
défaisait, et il n’y avait rien en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong><br />
cet amuïssement, les choses et les êtres<br />
n’existaient que par leur passage, par<br />
leur longue route dégradante. C’était<br />
ce<strong>la</strong> : c’était <strong>la</strong> pourriture qui<br />
triomphait, <strong>la</strong> décomposition interne, <strong>la</strong><br />
vermine qui rognait minutieusement les<br />
organes, <strong>la</strong> sorte <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die qui sapait,<br />
qui éteignait. Dans le genre d’un<br />
cadavre, d’une charogne puante enfouie<br />
au fond <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre, et qui s’en al<strong>la</strong>it.<br />
J.M.G. LE CLÉZIO, LA FIÈVRE
ans a <strong>parence</strong><br />
[ ]<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n °2 2<br />
D o s s i e r : Tr a n s (a ) p a r e n c e<br />
p a g e 4 3<br />
nu<br />
Annihiler <strong>la</strong> peur.<br />
Anesthésier les souvenirs.<br />
Il y a <strong>de</strong>s vers qui rampent le long <strong>de</strong> ma colonne vertébrale.<br />
Mes os sont usés.<br />
Usés mes sentiments.<br />
Plié mon cœur fragile.<br />
Mes paroles sont dévorées par <strong>la</strong> créature et recrachées au fond d’un verre.<br />
Le revolver plus direct.<br />
La mort franche.<br />
La malignité insidieuse du serpent.<br />
L’arsenic dans un biberon <strong>de</strong> bébé.<br />
La vie pliée en un instant et sur les boulevards, <strong>de</strong>s prophètes <strong>de</strong> papiers, <strong>la</strong> violence du désir, les néons, les f<strong>la</strong>shs,<br />
les sources délétères du p<strong>la</strong>isir.<br />
Le clown aux ailes d’ange avec un <strong>de</strong>aler, postés à l’angle <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue x et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue y.<br />
Je vois <strong>de</strong>s étincelles <strong>de</strong> feu sortir <strong>de</strong>s câbles électriques et du chaos surgissent <strong>de</strong>s revolvers, <strong>de</strong>s go<strong>de</strong>michets, <strong>de</strong>s<br />
seringues, <strong>de</strong>s bulles <strong>de</strong> savon et tout un fatras <strong>de</strong> journaux et <strong>de</strong> jouets d’enfants.<br />
Il faut attendre, toujours attendre, je n’en peux plus d’attendre.<br />
Ici, je ne crains rien.<br />
Ici, je suis en sécurité.<br />
Ici, je sors <strong>de</strong>s atermoiements létaux <strong>de</strong> ma vie.<br />
FABIEN
p a g e 4 4 A u x A r t s . . . e t c a e t e r a . . . L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
PABLO
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
A u x A r t s . . . e t c a e t e r a . . .<br />
p a g e 4 5<br />
N<br />
No man's <strong>la</strong>nd<br />
Je suis <strong>de</strong>scendu jusqu’en enfer par l’ascenseur<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière heure.<br />
Je me suis perdu dans les souterrains où rô<strong>de</strong>nt<br />
les fantômes <strong>de</strong> l’oubli.<br />
J’ai sonné l’a<strong>la</strong>rme sur le quai <strong>de</strong> métro numéro <strong>de</strong>ux<br />
encombré <strong>de</strong> seringues et <strong>de</strong> bouteilles vi<strong>de</strong>s pour interpeller<br />
le gardien <strong>de</strong> l’ennui.<br />
En silence, j’ai quitté mon no man’s <strong>la</strong>nd par <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
service pour respirer un air plus favorable.<br />
Je ne suis plus seul, chien fou affamé pleurant dans mes nuits<br />
délétères. J’ai cannibalisé cet autre moi qui dans sa fulgurance<br />
bor<strong>de</strong>rline a perdu le contrôle.<br />
C’est peut-être <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’errance d’un voyageur solitaire au<br />
cœur noyé au fond d’un verre.<br />
FABIEN<br />
M<br />
Ma couleur<br />
Mon cœur, mes poumons forment un triangle <strong>de</strong> douleur,<br />
Je sais pas ce que j’ai, je souffre <strong>de</strong> toute ma couleur,<br />
Toute ma vie, toute mon âme, tout va mal dans ma famille,<br />
J’suis plus dans le Game, je profite <strong>de</strong> mes trophées,<br />
Jour et nuit j’ai mal à <strong>la</strong> vie.<br />
J’assume mes choix, ce que je suis,<br />
Ma chute fera le bonheur <strong>de</strong> mes ennemis.<br />
Je suis dégoûté <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong>s cœurs pourris,<br />
Si tu m’écoutes dans ta dépression, pense positif,<br />
Vois par les yeux du tiers-mon<strong>de</strong>,<br />
A ceux qui ont leur vie paralysée.<br />
PROPOSÉ PAR ASHIM, D’APRÈS ROHFF
p a g e 4 6 A u x A r t s . . . e t c a e t e r a . . .<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
L '<br />
envol<br />
L’envol du mon<strong>de</strong><br />
Perdu dans le mon<strong>de</strong><br />
qui ne tourne pas rond,<br />
Les regards fusent,<br />
l’évasion est trop importante<br />
les mots raisonnent comme un corps<br />
perdu au milieux d’eux<br />
Chacun sa p<strong>la</strong>ce<br />
peu importe sa couleur <strong>de</strong> peau,<br />
Peau encore creusée par le passé,<br />
blessée, torturée, heurtée,<br />
Jume<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />
mon corps crie encore ses soucis,<br />
tout n’est pas terminé,<br />
j’ai peur encore d’aimer.<br />
Mordue par <strong>la</strong> vie, je crie ma joie <strong>de</strong><br />
vivre à travers <strong>de</strong> nouveaux regards,<br />
Mon nom est quelque part…<br />
J’ai exprimé mon désir <strong>de</strong> sourire<br />
à <strong>la</strong> vie même,<br />
J’ai eu mal, j’ai pleuré même, pas encore<br />
osé exprimer les différentes sortes du<br />
passé trop endommagé…<br />
Parcours <strong>de</strong> vie difficile,<br />
j’écris ces quelque lignes<br />
Les yeux remplis d’émotions,<br />
ce n’est pas encore <strong>la</strong> conclusion<br />
Je suis venue ici,<br />
j’ai même regardé l’autre partir<br />
Avec juste ces quelques lignes.<br />
Peu importe <strong>la</strong> beauté du corps<br />
Les yeux ne regar<strong>de</strong>nt<br />
que ce qu’il y a à l’intérieur,<br />
Effleurer sa peau<br />
recouverte <strong>de</strong> bonheur à partager,<br />
Aimer et être aimée dans un mon<strong>de</strong><br />
revu <strong>de</strong> négation sur l’autre,<br />
Peu importe le parcours combattu<br />
Chaque émotion bordée d’espoir<br />
sur l’avenir,<br />
Un ange déchu est venu pour emporter<br />
<strong>la</strong> douleur et protéger son cœur.<br />
INGRIDE
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
A u x A r t s . . . e t c a e t e r a . . .<br />
p a g e 4 7<br />
Sous l'immensité<br />
Sous l’immensité du ciel<br />
Un sol brun sous ses pieds nus,<br />
Une paille sur <strong>la</strong> tête en pointu<br />
L’abritait d’un lourd soleil.<br />
Son unique vêtement,<br />
sombre comme <strong>la</strong> terre<br />
Raidissait son corps<br />
en ramassant <strong>la</strong> poussière.<br />
Il défigurait son jeune visage<br />
Marqué <strong>de</strong> misère bien avant l’âge.<br />
Les bras semi-écartés,<br />
mains ouvertes sur les côtés,<br />
Il fermait sans répit<br />
ses yeux qu’il rouvrait.<br />
Sa bouche <strong>la</strong>rge étirée dans ses cris<br />
Balbutiait humi<strong>de</strong>ment<br />
le désespoir <strong>de</strong> sa vie.<br />
Cette nuit-là quand j’ai rêvé<br />
Qu’un petit Chinois pleurait.<br />
SYLVIE,<br />
20 MARS 1990<br />
O c é a n<br />
Océan d’étoiles<br />
Lumière pacifique<br />
Oh miracle<br />
Splen<strong>de</strong>ur !<br />
Gardons <strong>la</strong> lueur qui nous enf<strong>la</strong>mme<br />
Jour après jour.<br />
SABRINA B.
p a g e 4 8<br />
Té m o i g n a g e s<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
LUCIE
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Té m o i g n a g e s<br />
p a g e 4 9<br />
L'â L'âme<br />
Miroir <strong>de</strong> l'âme<br />
Le regard<br />
Il est le miroir <strong>de</strong> l’âme<br />
Il y a <strong>de</strong>s regards bien voyants,<br />
d’autres pas.<br />
On <strong>de</strong>vrait toujours faire attention<br />
pour se protéger. Tout est dans le<br />
regard, même si on ne s’en rend pas<br />
toujours compte.<br />
C’est <strong>la</strong> vie, c’est ça <strong>la</strong> vie.<br />
FRANCIS-PIERRE G.<br />
Who I am<br />
Rien à faire <strong>de</strong> cette souffrance ?<br />
Elle vous tient dans votre plus<br />
profond moi.<br />
Qui est donc cette image que je vois<br />
dans ce miroir ?<br />
Qui suis-je ?<br />
Enfin, que nous est-il permis d’espérer ?<br />
Que nous est-il permis d’espérer ?<br />
Who am-je ?<br />
Who am I ?<br />
Qu’y suis-je ?<br />
Who look I like in the mirror?<br />
PATRICK A.<br />
L'âme nue<br />
Je suis calme et silencieux, un fantôme<br />
dans les sous-sols <strong>de</strong> sacrifice.<br />
Temps sacrifié, cœur brisé, corps éc<strong>la</strong>té.<br />
Donnez-moi <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière : muscles,<br />
nerfs, tendons.<br />
Je t’ai vu et je ne t’ai pas connu.<br />
Je ne te reconnais pas. J’ai oublié ton<br />
visage. Comme j’ai pu réintégrer mon<br />
corps enfin rassemblé, je suis parti<br />
courir comme les chevaux et j’ai appris<br />
qu’il existe une vérité animale comme<br />
un miroir <strong>de</strong> l’âme.<br />
J’apprends à être ce que je suis. Je n’ai<br />
plus peur <strong>de</strong> moi grâce à <strong>la</strong><br />
connaissance que j’ai du logiciel. Mais<br />
qu’il est difficile <strong>de</strong> mettre son âme à<br />
nu et comme l’autre fabrique une vision<br />
tronquée <strong>de</strong> ce que l’on est.<br />
J’ajuste les pièces manquantes. Je<br />
prends forme. Je suis délimité. Ces<br />
contours me rassurent. Je voudrais<br />
pouvoir dire qui je suis, hurler ma<br />
différence comme on hurle LIBERTÉ.<br />
J’avance <strong>la</strong> main tendue vers cet autre<br />
moi que je ne connais pas.<br />
FABIEN<br />
La solitu<strong>de</strong> est conjointe majuscule. Devoir le quotidien, appréhension. Le savoir, <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> à cacher son attitu<strong>de</strong> avance le doute d’aimer <strong>la</strong><br />
vie <strong>de</strong> chaque jour au passé, redoute l’amour.<br />
CHRISTOPHE M.
p a g e 5 0 Té m o i g n a g e s<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Solitu<strong>de</strong><br />
Le sentiment <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong> que l’on<br />
éprouve à un moment ou à un autre est<br />
peut-être l’expression <strong>de</strong> ce que l’on est<br />
véritablement.<br />
Coupé <strong>de</strong>s autres, on est seul<br />
face à sa vérité.<br />
C’est peut être l’occasion <strong>de</strong> donner une<br />
nouvelle direction à sa vie et <strong>la</strong>isser<br />
exprimer quelque chose <strong>de</strong> soi qu’on ne<br />
soupçonnait pas.<br />
La solitu<strong>de</strong> a une connotation négative<br />
pour beaucoup <strong>de</strong> personnes alors que<br />
ça peut être une pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> vie ressourçante.<br />
CHRYSTÈLE<br />
Peur<br />
Dans l’abandon, mes peurs apparaissent<br />
dès l’approche du soir dans <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong>.<br />
Mais l’abandon <strong>de</strong>vient moins lourd,<br />
quand une nouvelle journée s’anime et<br />
casse au fil du temps l’apparition du<br />
ma<strong>la</strong>ise qui <strong>de</strong>meure.<br />
Mais en vérité, <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> et l’abandon<br />
trahissent bien l’ap<strong>parence</strong> <strong>de</strong> l’angoisse.<br />
CÉLINE C.<br />
Vivant<br />
Un jour, dans une telle angoisse, j’ai réc<strong>la</strong>mé un médicament<br />
pour pouvoir aller travailler. Mon angoisse était telle que j’ai<br />
reçu un médicament incompatible avec mon traitement.<br />
Forcé d’y aller, en partant dans les escaliers, d’un coup, je ne<br />
sais pas ce qu’il m’arrivait. C’était terrible, je ne savais plus si<br />
j’étais vivant ou mort, au point, où <strong>la</strong> peur me fit me jeter<br />
dans les escaliers et courir vers <strong>de</strong>s personnes qui pourraient<br />
me dire si j’étais mort ou vivant.<br />
- Pincez-moi, pincez-moi ! je leur ai <strong>de</strong>mandé<br />
- Je suis vivant vous croyez ?<br />
- Oui, oui ! Vous êtes vivant !<br />
Oufff ! J’ai soufflé et j’ai pu retrouver pied sur terre peu <strong>de</strong><br />
temps après.<br />
FLORENT<br />
Solitaire<br />
Je suis quelqu’un <strong>de</strong> célibataire, cette vie<br />
je l’aime, elle me convient. Je l’admets.<br />
Je l’accepte. On pourrait croire que je<br />
suis un ermite. Non !<br />
Je suis quelqu’un d’ordinaire, j’ai <strong>de</strong>s<br />
amis <strong>de</strong> tous horizons. J’ai quelqu’un à<br />
qui je ne peux pas faire comprendre que<br />
je ne suis pas amoureux d’elle.<br />
Comment lui expliquer ?<br />
Moi, je ne sais pas.<br />
J’ai découvert <strong>la</strong> musique, je joue d’un<br />
instrument, <strong>la</strong> guitare. Cet instrument<br />
est mon ami.<br />
Le théâtre aussi est intervenu dans ma<br />
vie, ceci me tire vers le haut. Pourquoi ?<br />
Je ne sais pas, ça me vient comme ça.<br />
Si vous avez un rêve, accrochez-vous à<br />
lui, c’est lui qui vous tire vers le haut.<br />
Même si celui-ci ne se réalise pas.<br />
Croyez, et vous recevrez.<br />
BENOIT H.
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Té m o i g n a g e s<br />
p a g e 5 1<br />
Voir<br />
J’ai mis beaucoup <strong>de</strong> force pour ne pas<br />
<strong>la</strong>isser apparaitre ce qui a <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>s<br />
traces physiques pendant une semaine<br />
<strong>de</strong> souffrance intense. Est-ce que le fait<br />
<strong>de</strong> se scarifier est une forme <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>struction ? A force que personne ne<br />
voie, j’ai fini par en arriver à ce que ça<br />
se voie, et à remp<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> souffrance<br />
psychique par <strong>la</strong> souffrance physique.<br />
Ne jugez pas, je ne suis pas fière <strong>de</strong> ça.<br />
Mais là où j’ai vu le plus <strong>de</strong> mal, c’est<br />
qu’avant, peu importe ma souffrance, je<br />
ne faisais souffrir personne. Mais là où<br />
j’ai fait du mal, beaucoup <strong>de</strong> mal, car<br />
aujourd’hui ça ne touchait plus que<br />
moi : j’ai fait du mal à cette personne,<br />
bien plus qu’à moi-même.<br />
Je vou<strong>la</strong>is toucher ce sujet, moi qui ai<br />
grandi seule sans jamais avoir<br />
l’attention <strong>de</strong> personne. Aujourd’hui,<br />
ce<strong>la</strong> a changé et je dois revoir ce qui<br />
touche ma personne ; car <strong>de</strong>puis 14 ans,<br />
on est <strong>de</strong>ux, et j’en ai pris conscience<br />
que, maintenant, <strong>la</strong> liberté s’arrête là où<br />
l’autre dépend d’une liberté commune.<br />
OPHÉLIE.<br />
Écouter<br />
On se découvre, le temps d’une<br />
rencontre. On discute chacun sans<br />
préjuger. L’écoute est un grand début.<br />
Soyons tolérant, regar<strong>de</strong>z autour <strong>de</strong><br />
vous et regar<strong>de</strong>z ce que vous pouvez<br />
voir. J’ai le sentiment que l’on ne se<br />
connait pas assez.<br />
Je revendique <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die psychique, je<br />
dis merci à ceux qui me ten<strong>de</strong>nt <strong>la</strong><br />
main. Ten<strong>de</strong>z bien l’oreille<br />
et vous serez écouté.<br />
BENOIT H.<br />
Rencontrer<br />
Je suis entrée le 11 août 2017 et il faut<br />
que je me force à aller rencontrer <strong>de</strong>s<br />
gens, que ce soit dans le milieu du<br />
mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, je me sens bien à<br />
l’hôpital <strong>de</strong> jour, j’espère qu’il existera<br />
toujours. J’ai <strong>de</strong> très bons ami(e)s et une<br />
amie qui est à l’extérieur <strong>de</strong> l’hôpital <strong>de</strong><br />
jour, j’aimerais les revoir en <strong>de</strong>hors, mes<br />
amis, les inviter chez moi, aussi,<br />
à boire le café.<br />
LAURENCE.<br />
Déclic<br />
C’est le groupe <strong>de</strong> patients qui m’a donné <strong>la</strong> force <strong>de</strong> faire avancer mon dossier,<br />
grâce à leurs poèmes, leur joie <strong>de</strong> vivre, leurs compliments, leur sourire, leurs<br />
motivations. On peut faire le vi<strong>de</strong> et se consacrer au journal.<br />
Je me sens plus calme et m’intéresse plus aux autres, le journal m’apaise, c’est une<br />
drogue.<br />
Leurs poèmes me réchauffent le cœur me donne envie, le goût d’avancer, <strong>de</strong> foncer.<br />
On sent un groupe soudé.<br />
JACQUELINE
p a g e 5 2 Té m o i g n a g e s<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
De fil en aiguilles<br />
Des vers à l’envers<br />
Une maille à l’endroit<br />
Une maille à l’envers<br />
Ainsi tourne <strong>la</strong> terre, pour <strong>la</strong> paix <strong>de</strong> mon père<br />
et <strong>de</strong> ma famille<br />
Et <strong>de</strong> fil en aiguille<br />
On rencontre toujours <strong>de</strong>s difficultés dans <strong>la</strong> vie,<br />
Et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> l’envie, on n’en a pas envie.<br />
Quand on a <strong>de</strong>s problèmes<br />
Comment pouvoir dire « je t’aime »<br />
Quand on a un chéri,<br />
Un bouquet <strong>de</strong> fleurs dans un panier rempli.<br />
Pour vous dire ma gran<strong>de</strong> peine,<br />
Je vous dis « Amen ».<br />
Quand on connait <strong>la</strong> joie,<br />
Elle n’arrive pas toujours<br />
Que quelques fois,<br />
Alors pour y croire<br />
Que l’on se reflèterait dans l’envers du miroir<br />
Pour pouvoir écrire ses mémoires.<br />
Car qu’à <strong>la</strong> mort nous importe,<br />
On a l’impression qu’on ne nous ouvre pas <strong>la</strong> porte.<br />
Quand on donne <strong>la</strong> vie<br />
D’un bébé on a envie<br />
Et moi, Annick G., je ne peux donner <strong>la</strong> vie,<br />
Existentiellement, mais dans <strong>la</strong> tête je ne pourrai pas l’élever.<br />
Poésie<br />
Les longs vers du remords rongent son<br />
âme comme les vers rongent<br />
les fruits sains…<br />
Il n’existe pas <strong>de</strong> vermifuge pour les vers<br />
<strong>de</strong> l’âme, à part <strong>la</strong> poésie…<br />
Il faut savoir <strong>la</strong> voir partout, <strong>la</strong> poésie…<br />
Le jour importe peu, l’insomnie aussi…<br />
Les personnes alitées…<br />
Les fortes personnalités…<br />
On est quand même mieux assis que<br />
<strong>de</strong>bout, et couché qu’assis…<br />
Les hor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nuages sombres bor<strong>de</strong>nt<br />
un ciel qui a disparu sous le nombre…<br />
Gris, ça n’est pas une couleur…<br />
C’est un mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc et <strong>de</strong> noir…<br />
Pour <strong>la</strong> personnalité, c’est pareil…<br />
Il n’existe pas <strong>de</strong> mot pour décrire ce<br />
qui, somme toute, pourrait<br />
s’apparenter au désir…<br />
La Vie nait du désir,<br />
et le désir nait <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vie…<br />
La puissance <strong>de</strong>s mots…<br />
Si le mot existe, il doit être positif…<br />
Le désir est le moteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vie…<br />
On pourrait dire DES désirs…<br />
Donc suite <strong>de</strong> désirs pour avancer…<br />
La haine est à l’origine <strong>de</strong> toute guerre…<br />
C’est un mot… que je hais…<br />
JEAN-PAUL R.<br />
Et comme le permis que je ne pourrais passer,<br />
Le Bon Dieu m’a punie<br />
Restons tous unis<br />
Comme une éternité,<br />
Et ce petit chien n’arrête pas <strong>de</strong> sauter.<br />
ANNICK<br />
L’avenir que dire<br />
c’est « ce n’est que le passé ». Philosophie cantique que les remords futurs, ambiance consacrée à <strong>la</strong> vie, début jusqu’à <strong>la</strong> fin, mémoire en cours.<br />
Justificatifprescrit, sa norme diaboliquement belle jusqu’à l’Amour et sa déc<strong>la</strong>ration épi<strong>de</strong>rme.<br />
La joie <strong>de</strong> son concours journalier, amicalement vôtre, joueur son <strong>de</strong>stin à qui cause le passé.<br />
Introduit son œuvre, partage les fêtes et le cœur comme une fleur qui s’épanouit.<br />
CHRISTOPHE M
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Té m o i g n a g e s<br />
p a g e 5 3<br />
Création<br />
Écrire<br />
Créer soigne.<br />
Il y a un lien entre l’art et <strong>la</strong> psychiatrie.<br />
« Par exemple, quand je viens ici, à<br />
l’atelier journal, je ne suis pas le même<br />
avant et après le groupe. »<br />
D’ici on ne sort pas in<strong>de</strong>mne ! C’est au<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong> l’occupation.<br />
C’est une mise au travail.<br />
On met en forme sa pensée. L’écriture<br />
est le fruit d’un travail psychique car<br />
ce<strong>la</strong> dit <strong>de</strong> quoi on est fait.<br />
C’est une manière <strong>de</strong> restaurer <strong>de</strong>s<br />
émotions comme le travail <strong>de</strong><br />
restauration permet <strong>de</strong> transformer<br />
l’ancien, lui redonne vie.<br />
Mais faut-il être fragile pour créer ?<br />
Sans doute, il s’agit d’avoir <strong>de</strong>s failles.<br />
Alors, sommes-nous tous <strong>de</strong>s<br />
créateurs potentiels ?<br />
Que se passe-t-il quand on crée ?<br />
La notion du temps subit une altération.<br />
Le temps s’écoule différemment. En fait,<br />
il ne se préoccupe pas <strong>de</strong> vous, le temps,<br />
il continue à s’écouler à votre insu.<br />
Créer permet <strong>de</strong> s’alléger, <strong>de</strong> faire un<br />
peu <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> à l’intérieur <strong>de</strong> soi.<br />
Ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce. Cerner<br />
quelque chose et lui donner une forme.<br />
Parfois il y a urgence à créer.<br />
« Quand je sens que ça ne va plus du<br />
tout, je n’ai pas le choix, il faut que je<br />
coupe avec tout ça et je me mets à découper,<br />
coller, créer. »<br />
Faire permet <strong>de</strong> se réaliser concrètement.<br />
Faire entretient l’espoir.<br />
Se soigner, c’est accepter <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser<br />
s’installer un déséquilibre pour qu’autre<br />
chose puisse advenir. Sinon, on est dans<br />
<strong>la</strong> répétition.<br />
Ce n’est pas si loin du processus<br />
<strong>de</strong> création.<br />
La souffrance nous éloigne <strong>de</strong> nousmême.<br />
C’est un carcan, un brouil<strong>la</strong>rd.<br />
Françoise Sagan dans « les bleus à<br />
l’âme » dit « j’ai perdu le goût <strong>de</strong> l’eau et<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> conquête ». Elle parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> douleur<br />
morale et <strong>de</strong> comment cette douleur<br />
est terrassante.<br />
On peut penser que <strong>la</strong> création littéraire<br />
l’a tenue en vie car <strong>la</strong> création est du<br />
côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> pulsion <strong>de</strong> vie.<br />
COLLECTIF<br />
Lettre à domicile !<br />
Ecrier, oui, c’est écrire<br />
pour créer, transposer<br />
le récit, y mettre<br />
beaucoup <strong>de</strong> soimême.<br />
Etre ou ne pas être,<br />
telle n’est pas <strong>la</strong><br />
question. C’est avant<br />
tout créer sans limite<br />
ni tâche à accomplir.<br />
Oui, vous semblez<br />
fatigués par <strong>la</strong> vie, à <strong>la</strong><br />
quête d’un alter<br />
encore parfois si dur à<br />
coucher sur sa feuille.<br />
Laisse, c’est bien.<br />
PATRICK A.<br />
Le journal, association d’i<strong>de</strong>ntités, p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s racines archi-faites qui compte sa <strong>de</strong>meure, sa condition agréable <strong>de</strong> sa rédaction et <strong>de</strong> ses nouvelles quotidiennes. De sa<br />
candidature, évolue son journal, édition son humeur, interpel<strong>la</strong>tion, joie immense d’attribuer son dicton.<br />
CHRISTOPHE M.
p a g e 5 4 Té m o i g n a g e s<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Apprendre<br />
Apprendre<br />
Tu m’as appris<br />
Tu m’as appris à grandir,<br />
A voir <strong>la</strong> vie autrement…<br />
Je te dois une fière chan<strong>de</strong>lle.<br />
Avec et grâce à toi, je suis enfin <strong>de</strong>venu ce qu’on appelle un homme.<br />
Tu m'as fait grandir dans ma tête en me prodiguant une certaine philosophie<br />
Et avoir un regard plus éc<strong>la</strong>iré sur les questions métaphysiques ou spirituelles.<br />
Avec tes origines, tes croyances, ta personnalité,<br />
Tu m’as sorti <strong>de</strong> certaines ornières<br />
Et fait comprendre quel est le sens <strong>de</strong> l’existence et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<br />
Ta forte personnalité, ta culture, ton humanité, ton amour, ta tendresse,<br />
Avec le joyeux chant <strong>de</strong> tes paroles<br />
Apporte à beaucoup d’autres et à moi-même.<br />
JEAN-MICHEL H., SEPTEMBRE 2017<br />
HOMMAGE À UNE PERSONNE QUI M’EST TRÈS CHÈRE.<br />
Manger<br />
Manger c’est un p<strong>la</strong>isir conditionnel<br />
formel à <strong>la</strong> bouche<br />
dicton savourer<br />
et apprécier l’o<strong>de</strong>ur<br />
remplie l’addition<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> trans<strong>parence</strong> du corps humain.<br />
Et béni le Christ.<br />
Amen.<br />
Solution <strong>la</strong>ngage.<br />
<strong>Trans</strong>forme le goût majeur<br />
<strong>de</strong> tous ses états,<br />
ensuite dévorer<br />
ou lentement apprécier.<br />
CHRISTOPHE M.<br />
Vivre<br />
Nous ne pouvons pas vivre sans amour,<br />
sans être intéressé par quelque chose.<br />
Or il existe malheureusement <strong>de</strong>s gens<br />
qui ne s’intéressent à rien et pour qui <strong>la</strong><br />
vie n’est qu’un far<strong>de</strong>au difficile voire<br />
impossible à porter. Alors ces personnes<br />
ont envie d’y mettre fin. Je tremble en<br />
écrivant ces lignes alors je préfère taper<br />
directement sur ordinateur.<br />
JACQUES
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 S c i e n c e s h u m a i n e s<br />
p a g e 5 5<br />
Captation<br />
« Je n’ai pas fait <strong>la</strong> guerre et pourtant je suis une enfant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
guerre »<br />
Qu’est ce qui se transmet d’une génération à l’autre ?<br />
Que nous ont transmis nos parents <strong>de</strong> leur histoire<br />
personnelle ?<br />
Recevoir les confi<strong>de</strong>nces <strong>de</strong>s parents peut comporter une<br />
certaine violence.<br />
Ce traumatisme qui est transmis peut venir ébranler <strong>la</strong> notion <strong>de</strong><br />
ce qui m’appartient et ce qui appartient à l’autre.<br />
Ce<strong>la</strong> peut fragiliser <strong>la</strong> barrière, <strong>la</strong> frontière entre ce qui vient<br />
<strong>de</strong> l’intérieur <strong>de</strong> soi et ce qui vient <strong>de</strong> l’extérieur.<br />
Est-il normal d’être battu ?<br />
Comment se défendre <strong>de</strong>s gens qu’on aime ?<br />
Comment se protéger <strong>de</strong>s dangers extérieurs ?<br />
Il y a <strong>de</strong>s drogues qu’on ingère, qui nous font du bien et du<br />
mal à <strong>la</strong> fois.<br />
Est-ce un danger extérieur ou intérieur ?<br />
Tout refuser du mon<strong>de</strong> extérieur est un moyen radical <strong>de</strong> se<br />
protéger.<br />
Il y a <strong>de</strong>s convictions qui servent à se protéger. Elles sont<br />
tellement fortes qu’on ne les attribue plus à soi-même. On les<br />
considère alors être <strong>de</strong>s réalités en elles-mêmes.<br />
C’est <strong>la</strong> bascule dans un autre mon<strong>de</strong>.<br />
Il y a <strong>de</strong>s moments dans <strong>la</strong> vie où <strong>la</strong> frontière entre<br />
l’imaginaire et <strong>la</strong> réalité s’estompe.<br />
« Parfois, je crois que mes rêves sont <strong>la</strong> réalité tellement ce<br />
que je vis en rêve, je le vis réellement ».<br />
Parfois on peut se sentir captifd’images qui nous terrifient.<br />
« Moi, j’ai appris à m’échapper <strong>de</strong> mes cauchemars. Mais les<br />
cauchemars sont un moyen <strong>de</strong> protéger <strong>la</strong> vie consciente»<br />
Tous les rêves ont un sens et disent quelque chose <strong>de</strong> soi. C’est<br />
l’inconscient qui nous dirige.<br />
COLLECTIF
p a g e 5 6 S c i e n c e s h u m a i n e s<br />
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Aveuglement<br />
L’univers est un mystère pour certains<br />
hommes qui ne voient pas car aveuglés<br />
par <strong>la</strong> matière.<br />
Croyez-moi, il n’y a pas un espace b<strong>la</strong>nc<br />
dans l’univers tout entier. Tel l’a formulé<br />
Notre Créateur, ce qui <strong>la</strong>isse à déduire<br />
sans aucun doute qu’il existe toutes<br />
sortes <strong>de</strong> créatures et <strong>de</strong>s<br />
univers parallèles.<br />
Alors, comment expliquer qu’on puisse<br />
se cacher <strong>de</strong> ce que nous sommes dans<br />
notre caractère pour se noyer dans un<br />
système, alors que les portes <strong>de</strong> l’univers<br />
nous sont gran<strong>de</strong>s ouvertes ?<br />
On perçoit, on ressent, on anticipe, on a<br />
un instinct alors quand tu te développes<br />
en cherchant qui tu es, tu <strong>de</strong>viens un<br />
être surhumain, car en nous sommeille<br />
le souffle divin.<br />
OPHÉLIE.<br />
Révé<strong>la</strong>tion<br />
Révé<strong>la</strong>tion<br />
Être libre passe par <strong>la</strong> foi.<br />
Le travail peut éventuellement selon certains emplois être aliénateur.<br />
Celui qui aliène s’aliène lui-même.<br />
La Liberté passe par le sacrifice. La révé<strong>la</strong>tion du verbe passe par <strong>la</strong> révolte dans un<br />
mon<strong>de</strong> où chacun se dispute <strong>de</strong>s biens matériels.<br />
Il y a certains travaux qui nous réalisent et d’autres qui nous perturbent. Le retour<br />
à soi-même et à <strong>la</strong> foi structure <strong>la</strong> psyché.<br />
La marche par exemple comme le faisait Pascal le philosophe lui permettait <strong>de</strong> se<br />
détendre et <strong>de</strong> méditer sur les mathématiques et <strong>la</strong> nature.<br />
La force <strong>de</strong> l’amour et <strong>la</strong> foi dans tout ce qui est beau et bien nous ramène à <strong>de</strong>s<br />
sentiments d’exaltation et <strong>de</strong> joie. Mais <strong>la</strong> révolte reste là dans un mon<strong>de</strong> où l’autre<br />
ne peut répondre à notre amour et à notre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> affective.<br />
Le travail peut être structurel dans le sens où il a une réelle signification, dans le<br />
sens où il y a une authenticité <strong>de</strong> l’intention.<br />
Mais ce<strong>la</strong> a à voir avec le verbe révé<strong>la</strong>teur et <strong>de</strong>s symboles <strong>de</strong> chaque peuple qui ne<br />
sont pas <strong>la</strong> paix mais aussi <strong>la</strong> guerre.<br />
LOUISETTE B.
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 E c h o - g r a p h i e<br />
p a g e 5 7<br />
Écho G R A P H I E<br />
« L'écho <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong> » est un journal<br />
atypique qui repose sur <strong>la</strong> nécessité<br />
d'écrire <strong>de</strong> ses rédacteurs.<br />
Il se construit à partir <strong>de</strong> paroles<br />
singulières, <strong>de</strong> regards décillés sur le<br />
mon<strong>de</strong>, qui font résonner en chacun <strong>de</strong><br />
nous, rédacteurs ou lecteurs, ce que l'on<br />
a <strong>de</strong> plus intime et <strong>de</strong> partageable.<br />
Parfois récits intérieurs que <strong>la</strong> poésie<br />
dévoile, parfois prises <strong>de</strong> position face au<br />
chaos du mon<strong>de</strong>, les écrits sont criants <strong>de</strong><br />
vérité et font écho avec cette part<br />
d'humanité qu'est <strong>la</strong> souffrance psychique<br />
en chacun <strong>de</strong> nous.<br />
Ici, « On peut parler <strong>de</strong> tout mais pas<br />
n'importe comment » c'est-à-dire que<br />
chacun a, à <strong>la</strong> fois, le souci d'être au plus<br />
près <strong>de</strong> sa vérité et celui <strong>de</strong> trouver <strong>la</strong><br />
manière <strong>de</strong> <strong>la</strong> dire pour se faire<br />
entendre.<br />
C'est donc le résultat d'un travail que<br />
chacun entreprend et qui est parfois, ici,<br />
mis en miroir avec <strong>de</strong>s œuvres qui font<br />
partie <strong>de</strong> notre patrimoine culturel<br />
commun.<br />
Là encore, c'est une façon d'insister sur<br />
l'écho produit par les questions qui<br />
traversent les écrivants du journal.<br />
Cette mise en abîme n'est pas à l'origine<br />
<strong>de</strong>s écrits <strong>de</strong>s rédacteurs. Elle se fait<br />
dans l'après-coup à partir <strong>de</strong>s<br />
associations d'idées qui germent dans <strong>la</strong><br />
tête <strong>de</strong>s maquettistes.<br />
L'écho <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong> est né en Octobre<br />
2010, au sein du service <strong>de</strong><br />
réhabilitation psycho-sociale, dans<br />
l'enceinte <strong>de</strong> l'hôpital psychiatrique Ste<br />
Marie à Privas. Depuis il est sorti du<br />
service puis <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> l'hôpital tout<br />
en conservant un pied à l'intérieur afin<br />
que les personnes hospitalisées qui le<br />
souhaitent, puissent participer à son<br />
é<strong>la</strong>boration.<br />
L'équipe <strong>de</strong> rédaction est constituée <strong>de</strong><br />
personnes hospitalisées, <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riés <strong>de</strong><br />
l'hôpital, et d'autres personnes qui ne<br />
sont ni l'un, ni l'autre. La plupart sont<br />
Privadois et les autres viennent <strong>de</strong> La<br />
Voulte-sur-Rhône, Tournon-sur-Rhône,<br />
Sarras, Plot, St Péray, Largentière,<br />
Montélimar, Romans, Valence...<br />
Du point <strong>de</strong> vue institutionnel, l'écho <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> <strong>Réhab</strong> s'est naturellement et<br />
progressivement rapproché du dispositif<br />
« culture et santé ».<br />
Grâce à ce rapprochement, le journal a<br />
pu bénéficier <strong>de</strong> l'expertise d'un<br />
graphiste qui a su en repérer <strong>la</strong><br />
spécificité et travailler avec l'équipe<br />
dans l'é<strong>la</strong>boration d'une maquette qui<br />
insiste dans sa forme sur <strong>la</strong> singu<strong>la</strong>rité<br />
du journal.<br />
Dans le même temps, un atelier<br />
graphisme a vu le jour au sein <strong>de</strong><br />
l'hôpital. C'est un lieu <strong>de</strong> création et<br />
d'expression graphique dont « l'écho <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> réhab » se fait un <strong>de</strong>s promoteurs.<br />
La maquette du journal est réalisée à<br />
l'ai<strong>de</strong> du logiciel libre Scribus.<br />
Depuis le n°20, le journal est imprimé<br />
chez un professionnel, l'imprimerie<br />
Fombon à Aubenas. Ce nouveau<br />
changement nous amène à vous<br />
proposer, à vous, lecteurs, <strong>de</strong> vous<br />
abonner et soutenir le travail que nous<br />
réalisons. Le coût <strong>de</strong> chaque numéro est<br />
<strong>de</strong> 5 euros, soit un abonnement annuel<br />
<strong>de</strong> 15 euros pour trois numéros.<br />
AGNÈS PERRIÈRE ET GUILLAUME JORE<br />
Ils ont participé à<br />
ce numéro :<br />
ANNICK<br />
ASHIM<br />
BENOIT<br />
CÉLINE<br />
CÉLINE<br />
CHRISTIAN<br />
CHRISTIAN<br />
CHRISTOPHE<br />
CHRYSTÈLE<br />
DENIS<br />
EMMA<br />
FABIEN<br />
FLORENT<br />
FRANCIS-PIERRE<br />
GAËTANE<br />
GILBERT<br />
HASSAN<br />
INGRIDE<br />
JACQUELINE<br />
JACQUES<br />
JAOUED<br />
JEAN-MICHEL<br />
JEAN-PAUL<br />
JOHNY<br />
LAURENCE<br />
LINDA<br />
LN(D)<br />
LOÏCK<br />
LOUISETTE<br />
LUCIE<br />
MAGALI<br />
MARINA<br />
MARJOLAINE<br />
MILAZADAM<br />
NATHALIE<br />
OPHÉLIE<br />
PABLO<br />
PASCAL<br />
PATRICK<br />
PIL<br />
ROMAIN<br />
SABRINA<br />
SÉBASTIEN<br />
SOÉLIE<br />
SYLVIE<br />
THIERRY<br />
Et quelques<br />
sa<strong>la</strong>riés, <strong>de</strong>s<br />
stagiaires, ou<br />
autres anonymes.
p a g e 5 8<br />
E c h o - g r a p h i e L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Numéros précé<strong>de</strong>nts :<br />
N°19 - Devenir Mortel<br />
Nous naviguons tous entre l'évi<strong>de</strong>nce que nous sommes<br />
mortels et l'intuition, formulée par Freud, que notre<br />
inconscient est persuadé <strong>de</strong> son immortalité. Au coeur <strong>de</strong><br />
cette double contrainte, n'y a-t-il pas un espace <strong>de</strong> liberté ?<br />
Devenir mortel, serait-ce donner du sens à sa vie, s'inscrire<br />
dans un futur, dans un potentiel ?<br />
N°20 - Libre en corps, Libre encore ?<br />
Car s'il apparait que cette liberté ne peut être acquise<br />
qu'au prix <strong>de</strong>s limites qui lui sont imposées, notre corps <strong>de</strong><br />
fait constitue une telle limite, imposée, mais condition<br />
première <strong>de</strong> notre existence.<br />
Alors, sommes-nous Libres ?<br />
Restons-nous libres ?<br />
Libre <strong>de</strong> notre corps, libre dans notre corps, libre encore ?<br />
Infos Pratiques :<br />
N°21 - Le don, <strong>la</strong> <strong>de</strong>tte, le truand<br />
« Nous avons tous une <strong>de</strong>tte envers autrui<br />
Peut-être une <strong>de</strong>tte d'amour forte aussi<br />
Ce que l'on nous a donné comme affection<br />
Doit être le sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> question...<br />
Cette affection il faudrait <strong>la</strong> redonner<br />
Surtout aux âmes abandonnées.<br />
Nous avons une <strong>de</strong>tte <strong>de</strong> soutien<br />
Car nous sommes avant tout<br />
Des êtres humains. »<br />
JEAN-MICHEL<br />
L'atelier du journal a lieu :<br />
- tous les mardis <strong>de</strong> 10h00 à 12h00 à <strong>la</strong> salle St Pierre 6, rue du Dr Bourret à Privas<br />
- le premier jeudi du mois à <strong>la</strong> médiathèque <strong>de</strong> Privas <strong>de</strong> 14h30 à 16h30<br />
- les autres jeudis il a lieu à <strong>la</strong> médiathèque <strong>de</strong> l'hôpital Ste Marie, même heure.<br />
L'atelier Graphisme se déroule :<br />
- tous les jeudis matins <strong>de</strong> 9h30 à 11h30, à <strong>la</strong> médiathèque <strong>de</strong> l'hôpital Ste Marie<br />
- saufpendant les vacances sco<strong>la</strong>ires.
L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 E c h o - g r a p h i e<br />
p a g e 5 9<br />
Courri er d ’ u ne l ectri ce<br />
Je remercie du fond du cœur<br />
Christophe M., pour avoir confié un<br />
jour <strong>la</strong> recommandation suivante :<br />
« La joie <strong>de</strong> vivre, important <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong>. »<br />
Ainsi aussi, les écrits <strong>de</strong> Sabrina G,<br />
force <strong>de</strong> courage <strong>de</strong> ses opinions,<br />
empreints <strong>de</strong> vérités sans blesser<br />
personne mais explicatives dans <strong>la</strong><br />
démonstration.<br />
Tant d’autres aussi : Ingri<strong>de</strong> et Ophélie,<br />
par leur beauté innommable ; ou encore<br />
Rémi P., ou le courage <strong>de</strong> Pascal G.<br />
Je remercie <strong>la</strong> Halle Tournonaise, pour<br />
le dépôt <strong>de</strong>s numéros dans son magasin.<br />
SYLVIE<br />
Pour nous contacter :<br />
Par mail à echo-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-rehab@ahsm.fr<br />
Par téléphone, au secrétariat <strong>de</strong> <strong>Réhab</strong>ilitation Psychosociale<br />
04 75 20 15 60<br />
A bientôt !<br />
LA RÉDACTION<br />
Retrouvez également l'intégralité <strong>de</strong>s numéros <strong>de</strong> l'<strong>Echo</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong> consultables en ligne à l'adresse :<br />
http://lecho<strong>de</strong><strong>la</strong>rehab.freeiz.com<br />
BULLETIN D'ABONNEMENT<br />
A retourner ou à reproduire sur papier libre à :<br />
L'<strong>Echo</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong><br />
Service <strong>de</strong> <strong>Réhab</strong>ilitation psychosociale<br />
Centre Hospitalier Sainte Marie<br />
Cours du Temple - BP 241<br />
07002 PRIVAS<br />
Accompagné du règlement par chèque à l'ordre <strong>de</strong> CHSM - L'<strong>Echo</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong><br />
Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Organisme : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
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Mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (facultatif)<br />
[ ] Abonnement 1 an - 15€ - 3 numéros [ ] Abonnement <strong>de</strong> soutien - à partir <strong>de</strong> 20€
LN(D)<br />
Valeur inestimable.<br />
Prix <strong>de</strong> vente 5€<br />
Avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction régionale <strong>de</strong>s affaires culturelles Auvergne - Rhône-Alpes,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Région Auvergne - Rhône-Alpes et <strong>de</strong> l’Agence Régionale <strong>de</strong> Santé Auvergne -<br />
Rhône-Alpes dans le cadre du programme régional Culture et Santé, animé par<br />
InterSTICES, ainsi que du Conseil départemental et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Privas