Echo de la Réhab - N°22 - Trans[a]parence - Mars 2018
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p a g e 1 0<br />
N o u v e l l e s d e P r i v a s L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2<br />
Inclusion<br />
I Une enquête<br />
Privadoise<br />
Poursuite du travail avec Olivier Riou et<br />
les étudiants <strong>de</strong> l'école <strong>de</strong> moniteurséducateurs<br />
<strong>de</strong> Privas<br />
La question centrale qui nous réunit<br />
est : Comment faire <strong>de</strong> Privas une cité<br />
inclusive ?<br />
Une société inclusive est une société<br />
dans <strong>la</strong>quelle toutes les différences<br />
prennent leurs p<strong>la</strong>ces.<br />
C’est véritablement un projet <strong>de</strong> société<br />
qui se construit à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> question<br />
du comment vivre ensemble, et <strong>de</strong>s<br />
barrières qui gênent le vivre ensemble.<br />
S’interroger sur l’inclusion nous oblige à<br />
travailler sur le changement d’époque. Il<br />
reste quelques marqueurs architecturaux<br />
d’une époque où <strong>la</strong> psychiatrie était<br />
isolée du reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> société sauf<br />
occasion particulière où l’hôpital ouvrait<br />
ses portes une fois l’an.<br />
Ainsi, le chemin <strong>de</strong> ron<strong>de</strong>, les portes<br />
fermées à clés, qui font que nul ne peut<br />
circuler librement dans l’hôpital s’il ne<br />
possè<strong>de</strong> pas les clés nécessaires, sont <strong>de</strong>s<br />
vestiges encore actifs <strong>de</strong> ce temps-là.<br />
Dans les années 60, l’hôpital s’est ouvert<br />
avec <strong>la</strong> création <strong>de</strong> structures<br />
extérieures. C’est ce qu’on a appelé <strong>la</strong><br />
sectorisation avec l’idée <strong>de</strong> permettre<br />
aux personnes qui étaient concernées<br />
d’avoir <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong><br />
soins au plus près <strong>de</strong> leur domicile.<br />
Actuellement, les hôpitaux se reconstruisent<br />
et les lieux choisis pour<br />
l'imp<strong>la</strong>ntation sont <strong>la</strong> plupart du temps<br />
<strong>de</strong>s lieux très éloignés <strong>de</strong>s centres villes<br />
et souvent proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> prison dans le<br />
meilleurs <strong>de</strong>s cas.<br />
Privas parait donc être une cité<br />
particulière puisque <strong>la</strong> reconstruction<br />
<strong>de</strong> l’hôpital psychiatrique est prévue sur<br />
le site même, soit au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />
Le fait <strong>de</strong> travailler sur ces changements<br />
marque <strong>de</strong> lui-même un changement<br />
d’époque : nous sommes arrivés à un<br />
moment où ce travail-là est possible,<br />
c’est-à-dire qu’il est possible <strong>de</strong> rêver,<br />
imaginer une société inclusive, pourquoi<br />
pas ici à Privas !<br />
Bien sûr, il y a ce qu’il se passe à<br />
l’intérieur <strong>de</strong> l’hôpital et ce qu’il se passe<br />
<strong>de</strong>hors.<br />
L’augmentation du nombre <strong>de</strong>s<br />
chambres d’isolement et <strong>de</strong>s mises en<br />
isolement dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s hôpitaux<br />
<strong>de</strong> France montre que ce n’est pas si<br />
simple.<br />
De manière générale, être hospitalisé en<br />
psychiatrie est une singu<strong>la</strong>rité qu’on a<br />
du mal à accepter et à faire accepter.