p a g e 1 2 N o u v e l l e s d e P r i v a s L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 G a r d e-- fouo u s Cacheton, cache-misère, arbre qui cache <strong>la</strong> forêt. Pour dissimuler <strong>la</strong> souffrance, l’enfouir au fond <strong>de</strong> nous-mêmes, sans qu’elle puisse éc<strong>la</strong>ter. Règlement <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise intérieure, pour éviter tout débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>structeur. Pour protéger aussi un corps, une tête fatiguée. Mais ne faudrait-il pas que tout explose au grand jour ? La révolte, les cris, <strong>la</strong> douleur sont évi<strong>de</strong>mment cachés pour le confort <strong>de</strong> <strong>la</strong> société. Pour que <strong>la</strong> révolte ne soit pas réprimée, les âmes fatiguées ont <strong>de</strong>s choses à dire. L’exploitation, <strong>la</strong> dureté <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, une gran<strong>de</strong> solitu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> misère sociale, le pouvoir <strong>de</strong> l’argent sont-ils inéluctables ? La guerre, <strong>la</strong> violence sont ainsi dissimulées. Au fond <strong>de</strong> nous-mêmes gron<strong>de</strong> <strong>la</strong> révolte. Le replâtrage, les gar<strong>de</strong>-fous sont alors <strong>la</strong> solution toute trouvée pour <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions qui meurent entourées <strong>de</strong> « gar<strong>de</strong>chiourmes ». Le mal est ainsi dissimulé, calmé, afin que les murs ne soient pas ébranlés. De <strong>la</strong> camisole <strong>de</strong> force, on est passé à <strong>la</strong> camisole chimique… Un ma<strong>la</strong>ise intérieur insupportable ne doit-il pas être calmé ? Pour que l’expression soit possible, il faut un minimum <strong>de</strong> sérénité. La vie en collectivité n’est pas facile, l’agressivité n’est certainement pas une solution. Mais <strong>la</strong> revendication <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté est légitime. « Le mon<strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>, le mon<strong>de</strong> estil trop vieux ? » L’exploitation <strong>de</strong> l’homme par l’homme persiste. Le racisme, le mondialisme sont <strong>de</strong> mise. La compréhension <strong>de</strong> ce qui se passe sur notre p<strong>la</strong>nète est difficile. Face à ce<strong>la</strong>, il est dur d’être docile. La tempête fait rage. Avant <strong>de</strong> mourir, il faut exprimer ce que nous avons à dire. La jeunesse se bouge, une lueur d’espoir est en route. Qu’adviendra-t-il à nos enfants ? Quel avenir les attend ? L’héritage est très lourd. La métamorphose viendra peut-être en voyant autre chose. La vie vaut <strong>la</strong> peine d’être vécue. Nous ne sommes pas tous <strong>de</strong>s enfants perdus. [...] Faut-il parler ? Penser ? Agir ? Vivre en ignorant les autres, c’est-à-dire chacun pour soi ? En nous il y a toujours <strong>de</strong>s blessures enfouies, l’émergence <strong>de</strong> l’angoisse peut s’expliquer ainsi. La vie n’a pas fini <strong>de</strong> me donner <strong>de</strong>s leçons, <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> ma vérité estompe ma déraison… Voir le mon<strong>de</strong> d’une autre façon, <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> sérénité dévoile même comment je perçois <strong>la</strong> réalité. Tous les maux <strong>de</strong> l’humanité, du moins que l’on doit les connaitre et les comprendre, <strong>la</strong> <strong>la</strong>i<strong>de</strong>ur du tableau ne doit pas cacher qu’il y a quelque chose d’autre à voir. La beauté <strong>de</strong> <strong>la</strong> création artistique sous quelque forme que ce soit, celle <strong>de</strong>s sentiments et <strong>de</strong> l’esthétisme, l’humour aussi, sont indispensables pour échanger. Vivre, rire enfin, pour dédramatiser. La « folie » n’est certainement pas un déraillement, mais le fruit d’une tête trop chargée à cause d’une histoire personnelle insupportable qui dépasse l’enten<strong>de</strong>ment. Il se <strong>de</strong>ssine un nouvel horizon qui jugule un peu mon état <strong>de</strong> dépression… La gaité <strong>de</strong>vrait être <strong>de</strong> mise, il en suffit <strong>de</strong> vivre <strong>la</strong> crise. Tous ces propos ne sont-ils que <strong>de</strong>s « vœux pieux » ? Suis-je condamné à souffrir? JEAN-MICHEL, NOVEMBRE 2017.
MILAZADAM L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 S o i t n i a n t , s o i t n i é . . . p a g e 1 3