Echo de la Réhab - N°22 - Trans[a]parence - Mars 2018

p a g e 2
E d i t o L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2
EN COUVERTURE, CHRISTOPHE & AGNÈS
E D I T O
Télé-réalité, vidéosurveillance,
dévoilement de l'intime dans la sphère
publique... telle est l'exigence
de transparence qui gouverne
le monde actuel.
La transparence est érigée au statut de la
sécurité et du bien public ; elle devrait
nous assurer une sécurité affective,
financière, économique, politique...
Mais tout peut-il être montré, contrôlé,
maîtrisé ? Que faire de ce flux continu
d'informations censé nous ouvrir
sur le monde ?
Plus de zones d'ombres, cachées ou
voilées : la lumière est faite jusqu'à
l'aveuglement !
Or, que voit-on dans cette lumière ?
La réalité des choses ?
Ou bien leur seul contour ?
Cet idéal de transparence ne nous
fait-il pas prendre des vessies
pour des lanternes ?
Dans ce numéro, nous vous proposons
de déplier ce néologisme que nous avons
intitulé « trans(a)parence » pour
montrer la nécessité pour chacun
d'entre nous de ne pas se fier aux
apparences, afin de donner du sens et de
la consistance à ce qui l'entoure. En
effet, chacun a sa vérité, sa réalité.
Des choses peuvent nous apparaitre
claires, alors que l’on n’en perçoit qu’un
certain côté, qu’une certaine apparence.
La transparence ne permet pas de voir la
réalité, il reste le filtre du trans- qui veut
dire « à travers » : on a l’impression de
voir les choses réellement, alors qu’elles
ne sont qu’apparentes, ce n’est pas le réel
qui est perçu, mais l’interprétation que
l’on en fait au travers du filtre
de notre existence.
Si les mots nous aident à nous
construire, c’est parce qu’ils nous
traversent l’âme, le corps, l’esprit,
le cerveau.
Ainsi, nous vous invitons à parcourir
avec nous cette carte du monde
composée par nos différents paysages
littéraires et graphiques.
SYLVIE, LÉA, AGNÈS, GUILLAUME