Echo de la Réhab - N°22 - Trans[a]parence - Mars 2018
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L ' é c h o d e l a R é h a b - n ° 2 2 N o u v e l l e s d e P r i v a s<br />
p a g e 1 1<br />
Il y a le regard que l’on porte sur soi et<br />
celui que nous renvoient les autres.<br />
Parfois, le regard <strong>de</strong> l’autre est pesant,<br />
envahissant ou blessant.<br />
En effet, on regar<strong>de</strong> le mon<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong><br />
sa culture. Par exemple, aux Etats Unis,<br />
il est assez courant <strong>de</strong> mourir par balles.<br />
Ce<strong>la</strong> est un fait plus extraordinaire en<br />
France. Ainsi, on n’interprète pas les<br />
faits <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière qu’on soit<br />
Américain ou Français.<br />
Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’individu, c’est un<br />
peu pareil.<br />
Chacun a besoin <strong>de</strong> reconnaissance, plus<br />
ou moins, pour valoriser sa vie.<br />
Quand on est dans une société où le<br />
travail est une carte <strong>de</strong> visite (dis-moi ce<br />
que tu fais je te dirai qui tu es) que dire<br />
<strong>de</strong> celui qui se trouve sans travail ?<br />
Ou pire : <strong>de</strong> celui, « hérétique » qui ne<br />
veut pas travailler ?! (1)<br />
C’est un choix culturel que <strong>de</strong> mettre le<br />
travail au cœur <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions sociales.<br />
On ne reconnait pas l’autre dans son<br />
humanité, ce qui fait <strong>de</strong> lui un être<br />
humain. Avec <strong>la</strong> perte du travail, c’est<br />
cette reconnaissance qui s’écroule. C’est<br />
une réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité.<br />
Comment ne pas perdre sa personnalité<br />
propre quand notre vie ne correspond<br />
pas aux critères sociaux c<strong>la</strong>ssiques qui<br />
permettent d’évaluer l’individu ?<br />
Interroger les représentations <strong>de</strong>s uns et<br />
<strong>de</strong>s autres sur <strong>la</strong> psychiatrie est une<br />
proposition pour mettre nos critères<br />
d’évaluation en doute.<br />
C’est ce que nous vous proposons à<br />
Privas, par l’intermédiaire <strong>de</strong>s étudiants<br />
à l’école <strong>de</strong> moniteurs éducateurs qui<br />
sont venus rencontrer les Privadois.<br />
COLLECTIF<br />
(1) « Attention, Danger, Travail »<br />
Documentaire <strong>de</strong> Pierre Carles<br />
Schi zo frei ne<br />
Schizo freine ! Non, j’accélère… pour aller plus vite un point à un autre… on ne voit pas passer le temps comme ça… paranoïaque, paranormal… c’est un peu pareil…<br />
Schizophrène paranoïaque… double personnalité qui entend <strong>de</strong>s voix… et voit <strong>de</strong>s choses que les autres ne voient pas… il parait même que 2% agissent et qu’il faut les surveiller <strong>de</strong> près… comment ?<br />
Il serait plus facile <strong>de</strong> définir, dans notre société, <strong>de</strong>s « fous » que <strong>de</strong>s « gens normaux »… qui est « normal » à notre époque troublée ? La « normalité » est une forme <strong>de</strong> « folie »… être « normal », dans un<br />
mon<strong>de</strong> à <strong>la</strong> fois fou et beau, il faut être fou… Alcool, drogue, violence, où p<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> « normalité » ?<br />
Dans <strong>la</strong> société capitaliste qui crée d’énormes inégalités, on engendre chez les moins favorisés (une majorité !) un esprit <strong>de</strong> révolte et <strong>de</strong> rébellion contre l’argent-roi… et les gens qui vont avec…<br />
Quant à <strong>la</strong> perversité… elle peut être générée par une société ma<strong>la</strong><strong>de</strong> qui accentue les caractères <strong>de</strong>s individus… beaucoup parlent <strong>de</strong> choses qu’ils ne connaissent pas…<br />
JEAN-PAUL