Océanie_de_l_occupation_des_Iles_Marqui

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nu L’OCCUPATION uns iras MARQUISES. ' 313
avantageux de son écaille (1). 6° Le porc saté. On pourrait ainsi com
pléter ses vivres de campagne, en même temps que les barils excé
dants seraient avantageusement vendus au profit de l’armateur. Il
faudrait apporter le sel d’Europe , et des barils non destinés pour la
campagne, en bottes. 7° On pourrait tirer quelque peu de sucre et
de coton; mais ces deux articles, encore insignifiants, ne doivent pas
étre mis en ligne de compte. 8°ll est permis de compter l’économie
qui résultera pendant le séjour des vivres ou provisions de bord, par
faitement remplacés par les racines et les fruits du pays, et l’avantage
qu’on aurait d’obtenir les belles fécules de tara, d’arrow-root, de
pya, etc.
«Enfin il serait utile de s’occuper d’une neuvième branche, ou de la
pèche des trépangs ou holothuries. L’espèce, nommée priape marin ,
et qui est si recherchée en Chine et dans les îles soumises aux habi
tudes malaises, où on la nomme siala, se trouve en grande abondance
sur les récifs de l’île de Taiti. La préparation des trépaugs est peu
connue en France, et cependant peu difficile à pratiquer, puisqu’il
s’agit simplement de faire dégorger les holothuries dans de l’alun en
poudre ou dans de la chaux, d’en enlever l’épiderme et de soumettre
ce zoophyte ainsi écorché à une légère ébullition, puis de le dessécher
sur des claies a la chaleur solaire. Lorsqu’il est bien sec, on le tasse
régulièrement dans des barils. Le pikoal de cette substance se vend
jusqu’à 45 piastres.»
L’occupation de ces îles est importante, parce que , situées au mi—
lieu des solitudes de la grande mer du Sud, elles offrent des ports sûrs
et commodes, d’un accès facile, et parce que la culture des lieux fertiles
suffira à la subsistance desÎ garnisons et des navires. Ces îles sont, en
outre, les plus rapprochées des côtes de l’Amérique centrale et méri
dionale, avec lesquelles nous commençons à ouvrir de fructueuses
relations.
La population des îles Marquises est de 40,000 âmes ; celle de Taîti (2)
et des autres îles de l’archipel de la Société a considérablement dimi
(1) L’écaille se vend 15 piastres la livre aux Moluques.
(2‘) Forster évaluait, du temps de Cook. la population de l’île de Taiti, seule, à
plus de 160,000 habitants.
« On se demande , dit—il, comment une si prodigieuse quantité d’hommes rassemblés
sur un si petit espace peut trouver assez de subsistance. Nous savons déjà combien
ces terres sont fertiles: trois gros arbres a pain suffisent pour nourrir un homme
pendant la saison du fruit à pain, c’est—à-dîre pendant huit mois. Les plus gros de ces
arbres occupent, avec leurs branches, un espace de 40 pieds de diamètre ; par con
séquent, chaque arbre occupe 1600 pieds carrés; ou, s’il est rond , 1290 pieds deux