Océanie_de_l_occupation_des_Iles_Marqui

314 neveu ne L’0RIENT.
nué; mais elle peut reprendre un mouvement ascensionnel. Il y a
quelques années que le commerce seul du bois de sandal y était fort
avantageux. Rien n’empêche de reboiser les îles occupées de ce bois
précieux en Chine et dans l’lnde.
' Les émigrations, en général, remplissent leur but, quand, profil;
tant à la fois aux métropoles dont elles partth et aux localités où '
elles s’établissent, elles créent et satisfont des besoins communs à la
mère-patrie et a la colonie. Les îles Marquises semblent vouloir tenir
ces conditions, c’est-à-dire qu’elles j0uissent d’une certaine somme
d’avantages réels et incontestables. Cela doit suffire, selon nous, pour
justifier leur occupation. Il est difficile sans doute de dire à l’avance
ce que ces côlonies nouvelles peuvent devenir un jour ; mais il y a lieu
d’espérer qu’elles satisferont au but qu’on s’est proposé, et que, de
venues un asile pour nos vaisseaux , 'un point d’appui pour le com—
merce, le pavillon français , qui y a été arboré avec joie , y flotterq
avec honneur.
Alph. DENIS.
tiers; un acre d’Angleterre contient 43,560 pieds carrés. Il s’ensuit que plus de sept
gros arbres à pain et trente»cinq des moindres trouveront place sur un acre; leurs
fruits nourrissent dix personnes durant huit mois dans le premier cas , et douze dans
le second ; durant ces quatre mois d’hiver, ces naturels vivent de racines d’îgnames,
d’eddoës (arum) et de bananes , dont ils ont des plantations immenses dans les vallées
des montagnes înhabilées; ils font aussi une espèce de pâte aigre de fruit à pain fer
menté, quîse garde plusieurs mois, et qui est saine et agréable pour ceux qui se sont
une fois accoutumés a son goût acide. Comparons cette fertilité à la plus grande qu’on
connaisse : en France, une lieue carrée, qui contient environ 4,867 arpens, ne peut
nourrir que 1390 personnes dans les pays de labourage , et 2,604 dans les pays de vi
gnoble; dans les premiers, un homme a besoin, pour vivre, de trois arpents et demi;
et dans les derniers, il faut près de deux arpents pour la subsistance d’un individu: à
Taiti , et aux îles de la Société , dix ou douze_personnes vivent huit mois sur un espace
de terre égal à un acre d’Angleterre, c’est-à-dîre sur 43,560 pieds carrés , au lieu que
l’arpent , qui est de 51,550 pieds carrés (mesure d’Angleterre ) , ne nourrit qu’un
homme pendant six mois en France. D’après ce calcul, en prenant de part et d’autre
les terrains les mieux cultivés , la population de Taîli est à celle de France à peu près
comme dix-sept à un; de plus, supposons que sur toute l’île de Taiti 40 milles an
glais seulement soient plantés d’arbres à pain , cette supposition n’est pas trop forte:
chaque mille étant composé de 640 acres, 40 milles font 25,600 acres; or, dix à douze
hommes vivent huit mois sur un acre; par conséquent, trente ou trente-six hommes
subsistent le méme espace de temps sur trois acres, et vingt ou vingt—quatre trouveront
leur subsistance pendant une année entière sur trois acres , et sur toute l’étendue de
25,600 acres, 170,660 personnes, suivant la première supposition , ou 234,800, suivant
la seconde , peuvent y vivre annuellement; mais on a vu plus haut que le premier
calcul ne suppose a Taiti que 144,125 habitants, ce qui est près de 26,535 de moins que
la terre ne peut en nourrir dans le premier cas, ou 60,675 dans le second.
Œnfin, dit Forster en terminant ces belles et importantes observations, j’ajouterai