JAD Orléans Métropole

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ON
RESPIRE
art focus
iscrète et modeste, c’est seulement en fin d’entretien qu’elle
mentionne les prix qu’elle a obtenus. A 31 ans, Marie Samson
peut se prévaloir de distinctions plus qu’honorables dans le
domaine de la céramique d’art. Un prix par an depuis 2014, alors
qu’elle ne s’est installée qu’en 2012. Ce fut d’abord le prix du public
lors de l’exposition « Mille et un pichets » au couvent de Treigny, en
Bourgogne, puis le premier prix de la biennale de la céramique à
Andenne, en Belgique, et enfin en 2016 le premier prix du concours
international de céramique de petite forme de l’école d’art de Douai.
Le thème imposé était celui de la cloche et Marie Samson a réalisé
une forme très stylisée et sonore dont le battant est suspendu à
un brin de laine de couleur vive. Cette création a été exposée l’été
dernier à « la Piscine », le célèbre espace culturel de Roubaix.
« Je devrais peut-être participer à davantage de concours ? »
s’interroge-t-elle dans un sourire. Dans l’immédiat, ce sont surtout
les salons et les foires commerciales qui la mobilisent afin de faire
connaître sa production et de la vendre. « Je me suis constitué
une clientèle locale lorsque j’avais un atelier-boutique sur la route
d’Orléans à la Chapelle-Saint-Mesmin, mais depuis que je suis à
Saint-Jean de la Ruelle je dois faire plus de prospection », explique-t-elle.
Marie SAMSON
Les pures
porcelaines
Textes et photos : Bruno Goupille
Ses créations de porcelaine, fines
et épurées, lui ont valu d’obtenir
plusieurs prix.
Depuis le sous-sol de sa maison
à Saint-Jean-de-la-Ruelle,
Marie Samson sublime
les arts de la table.
7 heures de cuisson,
deux jours de refroidissement
Depuis 2015, Marie Samson a fait le choix d’installer son atelier
dans le sous-sol du pavillon où elle habite, au fond de l’impasse des
Castors, à Saint-Jean-de-la-Ruelle. Pas de castors en vue mais un
lapin domestique qui répond au prénom de « Happy ». « C’est mon
assistant ! », plaisante Marie en s’activant au démoulage d’assiettes
de porcelaine. Dans la famille des céramiques, qui comprend aussi
la faïence et le grès, la porcelaine se distingue par son mélange de
quartz et de kaolin, une argile blanche très fine. Marie Samson ne
tourne pas ses pièces, comme un potier, mais elle réalise des moules
à partir des modèles en terre qu’elle conçoit. Cela passe d’abord par
une recherche graphique, un dessin qui va préciser le style, la forme
et les proportions du futur objet en porcelaine. Les études de design
de produits qu’elle a suivies d’abord à Nevers puis au lycée de la
céramique de Longchamps, près de Dijon, lui sont très utiles dans
cette étape de création.
Mais elle a véritablement appris « le métier » pendant un an de
formation appliquée à l’Institut européen des arts céramiques de
Guebwiller, en Alsace. Elle peut ainsi maîtriser les étapes suivantes : le
coulage de la pâte de porcelaine dans le moule, le temps d’absorption
qui va conditionner l’épaisseur des parois, la première cuisson pour
réaliser le biscuit, puis le bain dans l’émail avant la deuxième cuisson
qui va le vitrifier.