LMG Mag#9
Le magazine de La Maison Garage. 1er Trimestre 2020.
Le magazine de La Maison Garage. 1er Trimestre 2020.
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
OGER BALLEN
HALLE SAINT PIERRE [ PARIS ] JUSQU’AU 31 JUILLET 2020
LA CRAVATE, UN FILM D’Étienne CHAILLOU & Mathias THÉRY
Sorti en salle le 5 Février. La cravate, après Le sociologue et l’ourson,
est le deuxième long-métrage documentaire des deux auteurs.
C’est avant tout le portrait de Bastien, un militant du Front
(Rassemblement) National, au passé trouble, qui rêve de grimper
les échelons du parti, lors de la campagne présidentielle 2017.
La cravate est sa quête de recherche en reconnaissance et
respectabilité. En ce sens, sa démarche personnelle est un miroir
de l’entreprise de «dédiabolisation» du parti d’extrême droite et de
l’opération «ripolinage» couleur marine.
Comme dans leur film précédent, La cravate est aussi audacieux
par sa forme. On pourrait parler d’un documentaire romancé avec
une écriture qui flirte avec des références stylistiques de la fin
du XIXeme siècle. La voix off, expression du regard des auteurs
sur Bastien court sur toute la longueur du film. Les images, tel
un roman-photo, sont bien souvent illustratives. Cette voix est,
elle-même, validée par le personnage principal filmé en train de
découvrir le texte; petite mise en abyme parfois troublante. Pas
de manichéisme, c’est subtilement que sont mis en évidence les
travers du parti, de la communication et de l’opportunisme comme
seule politique, ce qui finira par désillusionner Bastien.
ilm
LA CRAVATE
Produit par Quark Productions
La Halle Saint-Pierre présente une importante
rétrospective du travail de Roger Ballen, photographe Sud-
Africain. Depuis ses premiers travaux en 70, une approche
presque documentaire d’une Afrique du Sud pauvre et rurale,
le photographe a développé une écriture bien particulière,
tendant de plus en plus vers ce qu’on appelle la photographie
plasticienne. Elle mêle dans des mises en scène, rappelant
les cabinets de curiosité, graphisme, animaux, objets aussi
hétéroclites que décatis. Les connivences avec l’art brut et
Dubuffet sont évidentes. Ce sont des images troublantes où
représentations du réel et de l’inconscient se côtoient, se
télescopent de manière poétique ; une poésie naïve de la
désolation.
L’univers de Roger Ballen est ainsi présenté sur
deux niveaux, à l’étage ses photos, au niveau inférieur
des installations mêlant dessins, peintures, collages et
différentes techniques sculpturales, une manière de passer
à travers les tirages photos, une manière de déambuler au
cœur de son l’imaginaire.