HabitatDurable 57 | juillet 2020
Zéro déchet : 16 500 tonnes de déchets ménagers par jour | Trafic aérien : Des coûts et des nuisances | Autovoltaic : Construisez vous-même votre installation solaire
Zéro déchet : 16 500 tonnes de déchets ménagers par jour | Trafic aérien : Des coûts et des nuisances | Autovoltaic : Construisez vous-même votre installation solaire
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<strong>57</strong><br />
Juillet<br />
<strong>2020</strong><br />
Publication périodique de l’association <strong>HabitatDurable</strong><br />
© Hartmut910, pixelio.de<br />
Zéro déchet<br />
Trafic aérien<br />
Des coûts et des nuisances<br />
16 500 tonnes de déchets ménagers par jour<br />
Autovoltaic<br />
Construisez vous-même<br />
votre installation solaire
Éditorial<br />
Le confinement a été l’occasion pour beaucoup<br />
d’entre nous de faire de l’ordre dans<br />
leur cave et leur galetas. Les objets encore<br />
utilisables ont été séparés des objets à jeter,<br />
qui ont été amenés à la déchetterie. Il est<br />
rare que nous prenions conscience de notre<br />
production de déchets d’une manière aussi<br />
claire et presque douloureuse. L’adage qui<br />
dit « Loin des yeux – loin du cœur » s’applique<br />
(malheureusement) bien à notre poubelle hebdomadaire.<br />
Les déchets et la diminution des ressources sont des thèmes brûlants<br />
puisqu’ils remettent en cause des notions comme la richesse<br />
et le progrès. Notre article en page 3 traite de la question de la<br />
Nouvelle boutique en ligne<br />
Avez-vous besoin d’un contrat de bail ou d’un formulaire d’état<br />
des lieux ? Vous trouverez ces documents ainsi que divers formulaires,<br />
feuilles d’information et autres papiers utiles dans<br />
la boutique nouvellement installée sur notre site web. Nos<br />
membres peuvent les télécharger gratuitement. Les documents<br />
peuvent aussi être commandés à un prix préférentiel pour les<br />
membres.<br />
Assurances<br />
En partenariat avec l’assureur fairsicherung ® , <strong>HabitatDurable</strong><br />
propose à ses membres toute une gamme d’assurances à des<br />
conditions intéressantes.<br />
réduction des déchets, que cela passe par des initiatives privées<br />
ou des efforts à fournir par les entreprises.<br />
La rançon du progrès et de la prospérité, ce sont aussi les nuisances<br />
liées au trafic aérien. Vous en apprendrez plus à ce sujet<br />
dans notre article à la page 5.<br />
Pour finir sur une note plus légère et ludique : découvrez dans<br />
ce numéro des œuvres issues de notre concours de dessin et de<br />
bricolage. Les enfants qui se sont retrouvés à la maison suite à la<br />
fermeture des écoles et des crèches nous y livrent leur vision de<br />
l’avenir et de l’habitat de leurs rêves.<br />
Kathy Steiner<br />
Directrice d’<strong>HabitatDurable</strong> Suisse<br />
ménage privé, assurance-vie ou protection juridique. Chacune<br />
de ces assurances peut être conclue séparément. Comparez les<br />
offres, cela en vaut la peine.<br />
© Andranik Hakobyan, iStock<br />
fairsicherung ® est le leader suisse du conseil en assurances et en<br />
prévoyance qui concilie économie, écologie et éthique.<br />
Notre offre comprend des assurances bâtiment, ménage, responsabilité<br />
civile, assurance construction, assurance accident pour<br />
Vous trouvez plus d’informations<br />
et pourrez demander des offres à cette adresse :<br />
habitatdurable.ch/assurances-privees<br />
Services<br />
Action toits solaires<br />
Nos membres bénéficient d’un rabais de 3 % sur le<br />
matériel, mais au maximum de CHF 1000.– sur toute<br />
installation solaire thermique ou photovoltaïque d’un<br />
de nos partenaires ci-dessous. Pour certains partenaires,<br />
cette offre s’étend aussi aux batteries solaires.<br />
Le rabais n’est pas accordé après la commande.<br />
complémentaires auprès de l’assurance maladie EGK. Avec<br />
notre partenaire fairsicherung, vous pouvez conclure des<br />
assurances bâtiment, ménage, RC, construction, protection<br />
juridique etc. à des tarifs préférentiels.<br />
Pour plus d’informations :<br />
habitatdurable.ch/assurances<br />
Pour plus d’informations :<br />
habitatdurable.ch/toits-solaires<br />
Droit du bail<br />
Le taux d’intérêt de référence actuel est de 1,25 % depuis le<br />
1 er mars <strong>2020</strong>. Nos membres peuvent télécharger gratuitement<br />
sur notre site sous le chapitre « Services » les différents formulaires<br />
en droit du bail.<br />
Assurances<br />
Profitez de rabais sur des assurances grâce à nos partenariats.<br />
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Service conseil<br />
Nos membres bénéficient d’un accès gratuit au service de<br />
conseil pour toute question ayant trait à l’habitat et dont la<br />
réponse n’excède pas un quart d’heure.<br />
Contact service conseil<br />
Par courriel<br />
conseil@habitatdurable.ch<br />
Par téléphone 021 652 88 77<br />
Horaires<br />
Lundi à vendredi entre 8h et 12h<br />
iZY SOLAIRE<br />
T 079 258 13 61<br />
izysolaire.ch<br />
Megasol<br />
T 062 919 90 90<br />
megasol.ch<br />
Eco-Soluce Sàrl<br />
T 021 921 47 71<br />
eco-soluce.ch<br />
Solstis<br />
T 021 620 03 50<br />
solstis.ch<br />
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T 078 637 84 34<br />
e-solaire.ch<br />
Soltop<br />
T 052 364 00 77<br />
soltop.ch
© iStock<br />
La société du prêt-à-jeter<br />
Les déchets urbains collectés séparément ont augmenté sans cesse ces dernières années.<br />
« Loin des yeux, loin cœur » : en Suisse, Monsieur et Madame Tout-le-monde produisent chaque<br />
année près de 6 millions de tonnes d’ordures. C’est presque 11,5 tonnes par minute. Le temps est<br />
venu de révolutionner ses habitudes.<br />
Comparons deux courbes statistiques qui n’ont à première<br />
vue aucun rapport : l’évolution du produit intérieur brut et<br />
l’augmentation du volume d’ordures ménagères depuis 1990<br />
(cf. illustration à la p. 4). Une chose saute aux yeux : les deux<br />
courbes sont pratiquement identiques. En 2009, alors que la<br />
croissance marquait un temps d’arrêt en raison de la crise financière,<br />
la quantité d’ordures ménagères diminuait temporairement<br />
dans les mêmes proportions.<br />
Plus notre niveau de vie augmente, plus nos poubelles débordent.<br />
Avec une moyenne annuelle de 716 kg de déchets par<br />
habitant, la Suisse est l’un des pays où l’on jette le plus. Elle<br />
recycle certes beaucoup : 53 % du volume total des ordures ménagères,<br />
c’est-à-dire deux fois plus qu’à la fin des années 1980.<br />
Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), ce taux de recyclage<br />
doit beaucoup à la taxe sur les sacs poubelle introduite<br />
dès les années 1990 : « Il est devenu financièrement intéressant<br />
de trier ses déchets ; dans le même temps, les points de collecte<br />
se sont multipliés ». L’OFEV ne minimise pas ces progrès, mais<br />
met en garde : « l’essor du recyclage ne doit pas nous leurrer :<br />
la solution la moins énergivore et la moins consommatrice de<br />
ressources reste de ne pas produire de déchets ».<br />
déposé une ou deux fois par semaine au bas de l’immeuble,<br />
pour produire en bout de course, grâce à la « revalorisation<br />
thermique », comme on dit dans le jargon de la branche, du<br />
chauffage à distance et de l’électricité.<br />
Objectif zéro déchet<br />
Pour beaucoup, cette solution n’est pas la panacée. Les adeptes<br />
du « Zéro déchet » (Zero Waste en anglais) sont toujours plus<br />
nombreux à tenter de réduire leurs déchets au minimum. C’est<br />
le cas de Martina Fischli : « Dans notre ménage de deux personnes,<br />
nous remplissons à peine un sac poubelle de 17 litres<br />
tous les deux mois, contre un de 35 litres chaque semaine il y<br />
a quatre ans ». Cette passionnée de cuisine a pris goût à une<br />
autre manière de consommer. Elle n’en pouvait plus de voir<br />
les emballages en plastique pléthoriques sur les rayons du supermarché.<br />
« Il fallait dire stop. J’ai décidé de ne plus acheter<br />
d’aliments préemballés chaque fois que c’est possible ».<br />
La philosophie « Zéro Déchet » ne se cantonne pas à la poubelle.<br />
Le mouvement préconise une utilisation responsable des ressources<br />
telles que l’eau, l’électricité ou le temps de travail. Il<br />
mise aussi sur la sensibilisation.<br />
Cet impératif, nous sommes encore bien loin de l’avoir inscrit<br />
dans notre quotidien. Un taux de recyclage de 53 % implique<br />
tout de même que 47 % des ordures ménagères finissent incinérées.<br />
C’est tous les jours un kilo de déchet par personne qu’on<br />
glisse sous l’évier dans la poubelle munie du sac réglementaire,<br />
Pour Martina Fischli, les nouvelles habitudes ne sont nullement<br />
synonymes de privation. « J’ai toujours quelques sacs en tissu<br />
avec moi, ils sont légers et prennent peu de place. Je peux m’en<br />
servir pour de nombreux aliments, tous les fruits et les légumes,<br />
les céréales et les biscuits. Je me fournis volontiers directement
à > la Pourquoi ferme produisons-nous et au marché, de on plus y en trouve plus de un déchets très ? vaste choix de produits<br />
non emballés ».<br />
Le site Internet ZeroWaste Switzerland prodigue généreusement<br />
ses conseils pour acheter sans générer de déchets. Outre les légumes<br />
et les fruits en vrac, la viande, le poisson et le fromage<br />
se vendent aussi à la coupe. Cela permet de choisir uniquement<br />
la quantité souhaitée en fonction des repas prévus. Pour le<br />
transport, les clients apportent leurs propres récipients. Mais<br />
succomber à une tablette de chocolat enveloppée de papier et<br />
d’aluminium n’est pas un péché : ces deux matériaux peuvent<br />
être recyclés et ne sont donc pas incompatibles avec le concept<br />
zéro déchet. de Enfin, déchets ceux qui s’énervent ? devant les légumes bio<br />
enveloppés dans du plastique sur les étals des grandes surfaces<br />
peuvent se diriger vers les épiceries bio et les stands du marché.<br />
« C’est comme n’importe quel hobby : plus on le pratique, meilleur<br />
on devient », nous dit encore Martina Fischli. Elle reconnaît<br />
cependant les limites de l’exercice : « lorsque je fais du sport, je<br />
ne peux pas toujours me passer de lentilles de contact jetables ».<br />
produit, qui exige une réflexion sur sa composition. Les 19 produits<br />
finis doivent pouvoir être réparés et leurs pièces remplacées<br />
ou recyclées. »<br />
Ce modèle n’a rien de nouveau. L’agriculture traditionnelle procède<br />
exactement de la sorte. Les initiatives novatrices se multiplient,<br />
mais la volonté politique ne suit pas, déplore Esther Hilber.<br />
« Il faut du courage et de la clairvoyance pour transformer<br />
une économie apparemment fonctionnelle. Tout le monde ne<br />
possède pas cette vision à long terme. Alors que l’avenir nous<br />
force à une utilisation plus efficiente des ressources qui se raréfient.<br />
»<br />
Pourquoi produisons-nous de plus en plus<br />
La société du tout jetable a de beaux jours devant elle<br />
La voie est ardue. Nous continuons, bon an mal an, à produire<br />
une marée de déchets. La moindre des choses est de les collecter<br />
dans les règles de l’art et de les revaloriser autant que possible.<br />
Les recettes proposées s’attaquent au problème de différentes<br />
manières : nous savons éliminer correctement les ordures et<br />
récupérer l’énergie dégagée sous forme d’électricité ou de chaleur.<br />
Mais un changement de paradigme sera nécessaire pour<br />
faire face au pic des déchets prévu pour 2050 dans les pays de<br />
l’OCDE, et sans doute dans un siècle à l’échelle du monde.<br />
La Suisse affiche l’un des plus gros volumes de déchets par habitant au monde. Comme la production de<br />
déchets continue à augmenter au rythme de la croissance économique, il faut s’attendre pour l’avenir à<br />
des quantités encore plus importantes, à moins d’un changement des mentalités.<br />
Repenser l’économie pour éviter de produire des déchets<br />
En Suisse, le mouvement « Zéro Déchet » est encore modeste.<br />
L’association du même nom a vu le jour il y a cinq ans et compte<br />
aujourd’hui près de 1000 membres. Pourtant, même si elle continue<br />
à faire beaucoup d’émules, d’autres moyens sont indispensables<br />
pour faire diminuer la montagne de déchets. L’idéal est<br />
Les déchets reflètent notre mode de consommation<br />
d’agir à la source. Un bon déchet est un déchet qui n’a jamais<br />
existé. Nos déchets n’ont cessé d’augmenter au cours des dernières<br />
décennies. Le volume des déchets urbains en est une parfaite<br />
Pour illustration. ce faire, Alors il faut qu’en opérer 1970, une la révolution production dans était les de cerveaux 309 kg<br />
qui par pilotent personne, notre en 2013, économie ce chiffre productrice est passé de à biens 707 kg. de consommation.<br />
Cette Son augmentation but premier, l’accroissement de plus de 50 % du du chiffre volume d’affaires par habitant<br />
la productivité, s’explique presque n’est pas exclusivement porteur d’avenir. par la C’est croissance la conviction éco-<br />
et<br />
de<br />
d’Esther nomique. Hilber, Car la cheffe production de projet de déchets Déchets reflète et Ressources notre consommation,<br />
la fondation qui elle-même Pusch. « Au augmente vu du gigantesque avec notre bien-être. gaspillage Si de l’on res-<br />
auprès<br />
de<br />
sources, tient compte de la rareté en plus croissante de la croissance de celles-ci, démographique, des destructions le poids que<br />
l’être de nos humain déchets inflige urbains à son a environnement, même triplé durant il devient cette période, évident<br />
que passant nous de ne 1,9 pouvons million plus de continuer tonnes en comme 1970 à ça. 5,7 L’alternative, millions de<br />
c’est tonnes l’économie aujourd’hui. circulaire. Ce modèle économique vise à prolonger<br />
Avec et à refermer une espérance autant que de possible vie moyenne le cycle de vie 82,7 des ans biens<br />
ou Suisse de leurs (Banque composantes. mondiale Cela 2014), commence au cours dès d’une la conception vie, une per-<br />
du<br />
Cet océan de détritus est le revers de notre confort. Qu’une<br />
sonne produit 58,4 tonnes de déchets urbains, soit plus de<br />
imprimante neuve coûte moins cher que ses cartouches de rechange<br />
13 000<br />
est<br />
sacs<br />
d’une<br />
poubelles<br />
absurdité<br />
de 35<br />
sans<br />
litres.<br />
nom.<br />
Du<br />
La<br />
fait<br />
taxe<br />
de<br />
sur<br />
l’augmentation<br />
le recyclage<br />
comprise constante dans de la le population prix d’achat et peut de l’amélioration sembler une du bonne confort, idée,<br />
alors nous qu’en produirons réalité, probablement elle favorise encore les comportements plus de déchets irréfléchis. à l’avenir.<br />
ne Car freine le pic en de rien la production la mécanique (« de peak l’obsolescence waste ») n’est : alors attendu que<br />
Elle<br />
nos dans grands-parents les pays de l’OCDE se servaient qu’en du 2050, même et appareil au niveau téléphonique mondial<br />
pendant qu’au siècle des décennies, prochain (Hoornweg nous changeons et al. de 2013). smartphone au bout<br />
de quelques Outre années. le volume croissant, la composition de nos<br />
déchets évolue aussi. La tendance à fabriquer des produits<br />
Durant toujours notre plus existence, complexes nous (p. ex. produisons les emballages) quelque pose 60 des tonnes défis<br />
de supplémentaires déchets ménagers. à leur Si élimination le monde entier écologique. consommait Les la produits même<br />
quantité sont souvent de ressources composés que de différents la Suisse, il matériaux nous faudrait qu’il est trois difficile<br />
de Voilà trier. qui Ces donne produits sérieusement doivent généralement à réfléchir. être décom-<br />
planètesposés<br />
entre leurs différents éléments à grands frais avant de<br />
pouvoir subir une valorisation matière respectueuse Texte : Andreas Käsermann de l’environnement.<br />
Traduction : Bénédicte Savary<br />
Volume<br />
Menge<br />
(millions<br />
[ Mio. Tonnen]<br />
de tonnes)<br />
7,00<br />
7,00<br />
6,00<br />
6,00<br />
5,00<br />
5,00<br />
4,00<br />
4,00<br />
3,00<br />
3,00<br />
2,00<br />
2,00<br />
1,00<br />
1,00<br />
0,00<br />
0,00<br />
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />
90 000<br />
90 000<br />
80 000<br />
80 000<br />
70 000<br />
70 000<br />
60 000<br />
60 000<br />
50 000<br />
50 000<br />
40 000<br />
40 000<br />
30 000<br />
30 000<br />
20 000<br />
20 000<br />
10 000<br />
10 000<br />
0<br />
BIP PIB [ [ CHF]<br />
Déchets urbains totaux<br />
Siedlungsabfälle gesamt<br />
Déchets urbains incinérés et mis en décharge<br />
verbrannte oder deponierte Siedlungsabfälle<br />
Déchets urbains collectés séparément<br />
Siedlungsabfall verwertet<br />
Produit intérieur brut (PIB)<br />
BIP (ab 1990)<br />
Fig. 3 Courbes du volume de déchets urbains et du produit intérieur brut (PIB) (OFEV 2006)<br />
Source : OFEV
L’aviation — un monde pas vraiment rose<br />
Les voyages en avion ? Pour beaucoup c’est soit un rêve, soit une banalité. Mais on oublie trop<br />
facilement leurs conséquences dramatiques pour l’environnement, la société et même l’urbanisme.<br />
Le cas de Genève est emblématique : la croissance de son aéroport est exponentielle. On comptait<br />
8 millions de passagers 2003. Entre 2003 et 2017, ce chiffre a doublé, pour atteindre 17,6 millions<br />
de voyageurs, et cela ne devrait pas s’arrêter là.<br />
Avec le Plan d’infrastructures aéronautiques (PSIA), la feuille<br />
de route réalisée par la Confédération pour chaque aéroport du<br />
pays, c’est jusqu’à 25 millions de passagers par année qui pourront<br />
être accueillis à Genève. Le nombre de vols devrait également<br />
augmenter, pour atteindre un mouvement (décollage ou atterrissage)<br />
toutes les 90 secondes. Pour essayer d’infléchir cette<br />
courbe exponentielle, des associations environnementales et de<br />
riverains se sont unies pour faire entendre leur voix et ont créé<br />
en 2016 la CARPE (Coordination pour un aéroport respectueux<br />
de la population et de l’environnement). Une coordination dont<br />
fait partie <strong>HabitatDurable</strong> Suisse romande.<br />
Des nuisances de plus en plus grandes<br />
À l’échelon suisse, l’aviation représente environ 20 % des<br />
émissions de CO2 1 . Nos concitoyens voyagent deux fois plus<br />
en avion que leurs voisins européens. Et ces émissions ne font<br />
qu’augmenter, annihilant les efforts consentis dans d’autres<br />
domaines pour réduire l’empreinte carbone de la Suisse. Problèmes<br />
cardiaques et pulmonaires, maladies psychiques, problèmes<br />
d’apprentissage : les effets de ces pollutions sont majeurs<br />
et réels pour les riverains de l’aéroport … Tout cela a un coût.<br />
Si on ne connaît pas le nombre d’années de vies perdues, on<br />
connaît le prix global infligé à la santé, chiffré à 1,3 milliard<br />
pour le transport aérien au niveau suisse. Pour l’aéroport de Genève,<br />
une étude d’impact sur la santé menée par l’Université de<br />
Genève a articulé le chiffre de 52 millions en 2016 2 . L’aéroport,<br />
poumon économique régional, a un prix caché, qui se traduit<br />
par des maladies, de la pollution, et une dévalorisation de biens<br />
immobiliers privés ou publics.<br />
l’aéroport de se développer en tenant compte des riverains et<br />
de l’environnement. Le seul argument économique ne peut être<br />
l’unique base légale d’un géant aéroportuaire hérité du siècle<br />
passé.<br />
L’initiative a été acceptée par le peuple genevois le 24 novembre<br />
2019 à plus de 56 %. La CARPE veillera maintenant à ce qu’elle<br />
soit respectée dans les faits.<br />
Alice Genoud<br />
Coordinatrice de la CARPE<br />
Pour plus d’informations :<br />
carpe.ch<br />
Lire aussi « Avions, toujours plus, pour quoi faire ? »<br />
Édité par la CARPE et l’ARAG (Association des<br />
riverains de l’aéroport de Genève), à commander<br />
sur le site de la CARPE ou à info@carpe.ch<br />
Une initiative pour donner le change<br />
Une institution comme l’aéroport mérite un débat constructif<br />
intégrant toutes les parties prenantes. C’est pour cela que la<br />
CARPE a lancé en 2016 une initiative intitulée « Pour un pilotage<br />
démocratique de l’aéroport de Genève ». Elle avait pour<br />
but d’ancrer dans la Constitution cantonale l’obligation pour<br />
[1] OFAC, les émissions de CO2 du transport aérien, disponible sur :<br />
https://www.bazl.admin.ch/bazl/fr/home/politique/<br />
environnement/aviation-et-rechauffement-climatique.html<br />
[2] Université de Genève, Plan sectoriel d’infrastructure<br />
aéronautique : étude d’impact sur la santé, disponible sur :<br />
https://carpe.ch/enjeux-2/universite-evaluation-dimpact-sur-la-sante/<br />
Réellement différente.<br />
La banque avec un impact positif sur<br />
l’environnement et la société.<br />
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Autovoltaic — construisez votre installation solaire<br />
vous-même !<br />
La Coopérative pour la transition énergétique du canton de<br />
Berne a été fondée en 2015. Grâce à elle, plus de 350 installations<br />
photovoltaïques en autoconstruction ont vu le jour. Voici<br />
comment cela fonctionne :<br />
La personne intéressée devient membre de la coopérative. Un·e<br />
spécialiste de la coopérative planifie l’installation photovoltaïque<br />
avec elle. Un groupe de membres de la coopérative, dont<br />
la personne intéressée, procède au montage de l’installation en<br />
suivant les instructions du/de la spécialiste. La coopérative procure<br />
le matériel et des entreprises locales fournissent les travaux<br />
ne pouvant être faits en autoconstruction, par exemple l’installation<br />
des échafaudages et les travaux électriques.<br />
Grâce à l’autoconstruction, les coopérateurs et coopératrices<br />
bénéficient d’un prix très intéressant pour leur installation. De<br />
plus, ils acquièrent de précieuses connaissances sur le photovoltaïque,<br />
qui leur seront utiles lors de l’exploitation de leur<br />
Concours pour les enfants<br />
installation. Finalement, ils ont la fierté d’avoir eux-mêmes mis<br />
la main à la pâte en faveur de la transition énergétique.<br />
Les coopérateurs et coopératrices doivent fournir cinq à dix journées<br />
de travail non rémunéré en fonction de la taille de leur<br />
système. Ce travail est fourni sur leur propre toit, mais aussi sur<br />
celui d’autres membres de la coopérative. Un système d’échange<br />
d’heures de travail garantit que chacun·e offre autant d’heures<br />
qu’il a lui-même reçues des autres.<br />
Vu l’attrait et la simplicité du système, le mouvement ne s’est<br />
pas arrêté dans le canton de Berne ; partout en Suisse, des organisations<br />
d’autoconstruction se sont formées depuis.<br />
Diego Fischer<br />
Autovoltaic Neuchâtel<br />
Plus d’informations sur l’autoconstruction en Suisse romande :<br />
autovoltaic.ch<br />
Installations solaires thermiques en autoconstruction :<br />
sebasol.ch<br />
<strong>HabitatDurable</strong> a lancé son concours de dessin et de bricolage pour les enfants tout au début du<br />
confinement dû à la crise sanitaire. Le thème était « C’est ainsi que je veux vivre lorsque je serai<br />
grand·e ».<br />
Nous avons reçu plus de 30 dessins, photos de bricolages en carton,<br />
de maisons et châteaux en sable ou en lego, de cabanes dans<br />
les arbres ou d’appartements. Les artistes ont entre 3 et 14 ans<br />
et viennent de toute la Suisse. Dans leurs créations, les enfants<br />
accordent une place importante aux aires de jeux, ils aiment la<br />
proximité de l’eau, que ce soit un lac, une rivière ou un étang.<br />
Beaucoup d’enfants peuplent leurs habitats de rêve d’animaux<br />
tels que chats, lapins, poules et vaches. Les espaces à l’air libre<br />
comme les balcons, terrasses et jardins sont aussi très prisés.<br />
Quant aux matières, on en rencontre de tout à fait classiques<br />
comme la brique, mais aussi de plus originales : habitats en bois<br />
sur pilotis (ou bâtons de glace) et même une caverne.<br />
Le jury d’<strong>HabitatDurable</strong> composé de Claudia Friedl, Hannes<br />
Heuberger (architecte et géobiologue), Beatrice Kaufmann (graphiste<br />
et illustratrice) et Sophie Robert-Grandpierre (responsable<br />
marketing) a noté les créations quant à l’originalité, la réalisation<br />
et l’impression générale. Ce n’était pas un travail facile au vu<br />
de la multitude d’œuvres originales ; en voici deux exemples.<br />
Mira, 8 ans : « Lorsque je serai grande, je voudrai habiter dans un arbre. »<br />
Hélène, 11 ans : Une architecture originale en pleine nature.
© Urs Wyss<br />
Festival<br />
Alternatiba Léman<br />
Le mouvement Alternatiba Léman est né en 2015. Il s’agissait<br />
alors de mobiliser d’une manière originale et positive tous les<br />
acteurs de la société civile en vue de sensibiliser la population<br />
à une échéance majeure pour le climat : le sommet international<br />
de la COP21, fin 2015 à Paris. Alternatiba Léman vise à montrer<br />
aux négociateurs des gouvernements que sur nos territoires, les<br />
citoyen·ne·s sont prêt·e·s à s’engager pour le défi climatique.<br />
<strong>HabitatDurable</strong> sera présent avec un stand. Venez nous retrouver<br />
et échanger !<br />
Journées du<br />
patrimoine – Verticalité<br />
Genève<br />
Adresse<br />
Samedi 26 septembre toute la journée<br />
Le festival est gratuit et sans inscription.<br />
Parc des Bastions<br />
Les questions liées à l’utilisation de technologies durables dans<br />
la construction ou dans la rénovation de bâtiments verticaux<br />
(tours) seront abordées grâce aux regards croisés d’un professeur<br />
spécialisé dans l’architecture durable et d’un historien de<br />
l’architecture.<br />
© Ch. von Düring<br />
Les exemples de rénovation de tours d’habitation à Serrières et<br />
de la construction de la tour bioclimatique de l’OFS seront entre<br />
autres présentés.<br />
Neuchâtel<br />
Samedi 12 septembre<br />
14h – 16h<br />
Adresse Espace de l’Europe 10,<br />
14e étage de la tour OFS<br />
Intervenants<br />
Prof. Emmanuel Rey<br />
Directeur du Laboratoire<br />
d’architecture et technologies durables à l’EPFL<br />
et associé du bureau Bauart.<br />
Bruno Corthésy<br />
Historien de l’architecture, auteur du livre « La tour Bel-Air »<br />
Ces conférences sont gratuites.<br />
Inscription jusqu’au 9.9.<strong>2020</strong><br />
Mail<br />
contact@habitatdurable.ch<br />
Téléphone 031 311 50 55<br />
Agenda<br />
29 août<br />
Journée sur le bois et construction de toilettes sèches<br />
à Treytorrens / VD<br />
5 septembre<br />
Pollution électromagnétique et visite d’une coopérative<br />
à Sainte-Croix / VD<br />
12 septembre<br />
Journées du patrimoine à Neuchâtel<br />
26 septembre<br />
Alternatiba à Genève<br />
Plus d’informations concernant nos manifestations :<br />
habitatdurable.ch/calendrier
Pollution électromagnétique<br />
et visite<br />
d’une coopérative<br />
Nous sommes tous concernés par l’augmentation exponentielle<br />
de l’électrosmog. Après une partie théorique avec l’un des meilleurs<br />
spécialistes de la question en Suisse romande, vous pourrez<br />
participer à un atelier pratique pour détecter et réduire votre<br />
exposition aux ondes électromagnétiques présentes sur place et<br />
émises par divers appareils d’usage courant. Une visite guidée<br />
de la coopérative DomaHabitare aura lieu en fin d’après-midi.<br />
Lors de votre inscription, précisez si vous êtes intéressé·e à cette<br />
visite.<br />
Sainte-Croix / VD<br />
Conférence et atelier<br />
Visite coopérative<br />
Adresse<br />
Samedi 5 septembre<br />
13h30 – 16h15<br />
16h45 – 18h15<br />
Salle commune de DomaHabitare<br />
Avenue des Gittaz 9<br />
Intervenants Pierre Dubochet, ing. radio (théorie et atelier)<br />
Daniel Perrenoud (atelier)<br />
Daniel Béguin et Jacqueline Menth (visite coopérative)<br />
Coût<br />
Membres CHF 20.–<br />
Non membres CHF 40.–<br />
Inscription<br />
Mail<br />
contact@habitatdurable.ch<br />
Téléphone 031 311 50 55<br />
P.P. / Journal<br />
CH-3001 Berne<br />
© Lignum<br />
<strong>HabitatDurable</strong> Suisse a sa page facebook ! Nous vous<br />
invitons à aller voir notre page, l’aimer et la partager :<br />
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Impressum<br />
Revue destinée aux membres d’<strong>HabitatDurable</strong> Éditeur / rédaction : <strong>HabitatDurable</strong> Suisse Case postale 2464 3001 Berne T 031 311 50 55<br />
Lundi – vendredi : 8h30 – 12h et lundi, mardi, jeudi : 13h30 – 16h30 contact@habitatdurable.ch Paraît 5 fois par an Tirage : 1700 exemplaires<br />
Prochaine parution : 4 septembre <strong>2020</strong> N o ISSN 2235-8196 Édition en ligne N o ISSN 2235 820X Impression : Artgraphic Cavin SA Rue<br />
de Neuchâtel 37 1422 Grandson T 024 447 35 50 info@cavin.ch NE : <strong>HabitatDurable</strong> Neuchâtel 2000 Neuchâtel neuchatel@habitat<br />
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