L'Echo de la Réhab - N°27 - 2020 : Souciance Fiction - Février 2021
27ème numéro de l'Echo de la Réhab (10 ans déjà!), qui reprends nos échanges et réflexions non sans lien avec une actualité 2020 particulièrement présente.
27ème numéro de l'Echo de la Réhab (10 ans déjà!), qui reprends nos échanges et réflexions non sans lien avec une actualité 2020 particulièrement présente.
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Courrier
Un homme
Vents chauds et secs sur cet horizon
Au loin est couchée la montagne
Un amas de roches perle le ciel nuageux
Mille pensées, cent souvenirs
Ta tête est pleine de machins bizarres
Et la cloche de ton cœur sonne le glas
Ta belle chemise pourpre flotte au gré
des vents
La fourrure de ton torse frise
La sueur glisse sur ton torse bronzé
Plus tu avances
Et plus tu te rapproches de la fin
De ce court-métrage Kassovitsien
Tu passes la main dans tes cheveux
Comme pour vérifier que tu es toi
Mais le temps te rappelle à l’ordre
Vents chauds et secs sur cet horizon
Au loin est couchée la montagne
Un amas de poussière suit tes pas
Bonjour à tous !
J'espère que ce nouveau confinement se passe au mieux.
Ci-joints 2 textes, l'un de mon cru et l'autre de mon ami
scribouillard TERROS, en souhaitant qu'ils vous plaisent,
et puissent figurer dans le prochain Echo.
Je vous insuffle à tous mes meilleures énergies
à se revoir en forme
Pil
P.S. : petite citation au passage :
« Voilà qui est pur babillage...mais tout art d'écrire
pourrait être la perfection des formes imprécises. »
Elzbieta DRUZBACKA
à bientôt
Easy things
L’orage a sévi aux environs de 3h04.
Levé tôt, j’aérais alors ma piaule. Fenêtre grande ouverte
afin de laisser s’échapper le nuage de fumée nicotineuse.
La pluie qui tombe.
Assis à poil sur mon lit, berceau de mes rêves déglingués,
une énième cigarette au bec.
Discerner le son des gouttes sur les planches
de ma terrasse.
Elucubrations mentales.
Prendre d’éventuelles notes.
Des choses simples.
C’est en ces instants que les pensées acérées hantent mon
cerveau surchauffé, tels des spectres surgissant,
assoiffés, qui guident impitoyablement ma main jusqu’au
stylo le plus proche, à tracer par la suite les quelques lignes
mièvres et inodores.
Nuit sans lune apparente, relents de végétaux humidifiés.
Subtile mélodie envahissant mon esprit.
Velléités à foutre en l’air le langage.
Devenir goutte et me dissoudre dans la terre.
Baiser les vers et les taupes.
Faire corps.
Fuir cette barbarie ambiante, d’où l’humain s’est
proprement évaporé. Aversion croissante pour l’espèce.
Des ruisseaux se forment dans mon jardin, charriant
débris d’herbe, de minéraux, poussières infimes, récurant
l’extérieur, venins séculaires, miasmes nauséabonds de
solitude et de maladies sans remèdes.
Ce monde devient flou.
Peuplé de clowns tristes, créatures écorchées
sanguinolentes aux faces blafardes.
Mutants.
L’averse redouble.
Berceuse.
Rallume une nouvelle cigarette.
Une bonne douche.
Je pleure.
Des choses simples.
Pil