L'Echo de la Réhab - N°27 - 2020 : Souciance Fiction - Février 2021
27ème numéro de l'Echo de la Réhab (10 ans déjà!), qui reprends nos échanges et réflexions non sans lien avec une actualité 2020 particulièrement présente.
27ème numéro de l'Echo de la Réhab (10 ans déjà!), qui reprends nos échanges et réflexions non sans lien avec une actualité 2020 particulièrement présente.
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toujours à la place d’être sa fille, dans
une position infantile, comme si elle
ne pouvait pas me voir comme
ce que je suis, une personne adulte
avec ses qualités et ses défauts.
J’ai l’impression que ma mère me
surprotège, elle n’est pas avec moi
comme avec mes sœurs.
Je suis orpheline. Même adulte, je me
sens encore orpheline et j’aimerais me
trouver des parents.
L’état peut-il jouer ce rôle ?
Le sentiment de solitude persiste, audelà
du confinement pendant lequel
nous étions réellement seuls. On s’est
appelé pendant ce temps, c’était une
relation quelque part plus intime. Ces
appels ont été une bouée de sauvetage,
parler de notre journée nous permettait
de réaliser que ce n’était pas si vide que
ce qu’on aurait pu croire. Les échanges
qu’on a pu avoir par téléphone
renvoyaient une certaine égalité, un
partage d’égal à égal. « Je ne me sentais
pas psychologue tout le temps ! » Il y
avait quelque chose de supplémentaire.
Par téléphone, les psychologues étaient
aussi un peu des amis, c’est l’intimité
qui se partageait.
Recevoir trop d’infos de l’extérieur, « la
fascination BFMTV » pourrait-on dire,
n’entraine-t-il pas le risque de se couper
de soi-même, de quelque chose de son
intimité ?
Texte issu d’un échange collectif
(in)
Au Covid 19 = 584 K décès en six mois.
Enfin dans le monde égal 9,1 M de décès en un an. Et les médias
n’en parlent pas ; les médias justement, on absorbe des
informations passivement sans les remettre en question. Avant
c’était mieux, on débattait, on confrontait les idées pour que
l’audience se fasse son opinion. Aujourd’hui, les réseaux sociaux
prennent le pouvoir, les grands médias vont à la pêche aux
informations sur Twitter, un hypermarché de l’info où l’on peut
lire tout et son contraire, l’info la plus insolite, la plus trash pour
avoir des followers et des likes. Chacun y cherche sa voie, et
porte sa voix à défaut d’en entendre.
Oui j’entends une voix qui me dit être Dieu depuis que j’ai
prophétisé la catastrophe de Fukushima en mars 2011. La voix
conseille, recommande, commande : « jette toi par la fenêtre ».
Je me rebelle et ne saute pas. Maintenant c’est la bienveillance,
« tu ne crains rien, je t’aime d’amour inconditionnel ».
M.B.M.
Je suis inquiet de la situation
économique, en plus de la maladie.
En fait, personne ne sait comment les
choses vont se passer dans les jours,
les mois à venir. Cet inconnu m’inquiète,
me stresse, m’angoisse.
Quand on a perdu un proche, quelques
temps plus tard on repense à lui en se
disant que maintenant il n’est plus
possible de le solliciter quand
on en a besoin, comme avant.
On est interdépendant de la société,
lui faire du bien à elle, c’est se faire
du bien à soi-même.
Actuellement, nous nous centrons sur
la « première nécessité », comme un
repli sur nous-même. Prenons-nous
encore soin de cette société ?
Dans ma famille, les enfants s’occupent
des parents : ma mère s’occupe de ma
grand-mère, et moi je prends soin de ma
mère. J’ai remarqué cela depuis
ma dernière hospitalisation : j’ai été
en colère contre mes parents, et au final
ça m’a aidé à « couper le cordon ». Et
maintenant, c’est moi qui la console, qui
l’aide avec sa dépression.
Je me suis construit une forte
personnalité, même en l’absence
de parents. Tout le monde est différent,
même si nous avons des points
communs entre nous.
Je n’ai pas vu ma mère depuis des mois,
car elle se protège. J’aimerais aller
l’embrasser, bien qu’elle me remette