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VH-365

1 an ? déjà ! Purée de pois ! Ça se fête ? ou pas... ? On s'est dit que c'était l'occaz' pour un Virus Hurlant revival ! Happy Saint-Patrick's day ! Tournée générale ! On vous invite ! "There was Barney McGee From the banks of the Lee There was Hogan from County Tyrone There was Johnny McGurk Who was scared stiff of work And a man from Westmeath called Malone"

1 an ? déjà ! Purée de pois !
Ça se fête ? ou pas... ?
On s'est dit que c'était l'occaz' pour un Virus Hurlant revival !
Happy Saint-Patrick's day ! Tournée générale ! On vous invite !
"There was Barney McGee
From the banks of the Lee
There was Hogan from County Tyrone
There was Johnny McGurk
Who was scared stiff of work
And a man from Westmeath called Malone"

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- Hey, John ? C’est toi ?<br />

- Rhoo. c’est pas vrai, t’es toujours vivant, mec ?<br />

- Salut, comme ça fait plaisir de te voir ! Qu’est-ce<br />

que tu t’viens ?<br />

- Oh, pfff, bah, pas grand chose… Je vais faire les<br />

courses avant qu’il soit trop tard. Puis, bah, j’vais<br />

m’rentrer. Et toi ?<br />

- Tranquille… au boulot, on a recommencé en présentiel<br />

et on n’s’en est pas trop mal tiré. Il y a eu que deux<br />

licenciements.<br />

- Ah, quand même…<br />

- Ouais, mais bon, ça aurait pu être pire. Enfin, c’est<br />

pas à toi qu’on va chanter la chansonnette. Hein ?<br />

- Mmm…<br />

- Au fait ! T’aimes bien faire la fête, hein ? Ce soir,<br />

viens à la maison, on fait un ‘tit apéro-clandestin.<br />

Y’aura Mumu, Kévin, Nico et Fred, la grande Julie et<br />

peut-être même Paulo. Ca va être chouette. On va fêter<br />

l’anniversaire du premier confinement ! Et comme c’est la<br />

Saint-Patoch. on a même une thématique : tout le monde<br />

en vert. Alors, tu viens ? Tu verras, tu t’sentiras<br />

comme chez toi. Si tu veux j’te laisserai derrière le<br />

comptoir. Ça fera comme si ton bar avait rouvert !<br />

- …<br />

- eh bah ?<br />

Virus<br />

Hurlant<br />

Créer et propager plutôt que<br />

consommer et détruire<br />

De chez nous, chacun chez soi mais pas reclus !<br />

Virus Hurlant s’est emparé du confinement et... de<br />

ses petits frères, pour dérider les masques et<br />

faire sourire les miasmes !<br />

p3


p4


p5 p5


p6


Propédeutique<br />

à l’exégèse<br />

approximative<br />

du monde<br />

contemporain<br />

Ne nous le cachons pas : la majeure partie<br />

des civilisations a procédé à des sacrifices<br />

rituels pour perdurer. Exemple : la Crète,<br />

dans la mythologie, vivait sous l’égide<br />

du roi Minos, nommé ainsi à cause de la<br />

taille de son sexe. Adoré par les Crétins<br />

(habitants de la Crète mythologique), Minos<br />

voulut faire le malin et demanda aux dieux<br />

un taureau ultra classe qui était capable<br />

de faire la danse de la victoire Floss avec<br />

ses roubignoles. Le taureau s’accoupla<br />

bruyamment avec la femme de Minos dans un<br />

Air B’N’B de Dédale pour leur intimité et<br />

de leur union naquit le jeune Minotaure,<br />

mi-homme mi-zanthrope. Minos, bien embêté<br />

avec son beau-fils qu’il confina aussitôt,<br />

proclama qu’il fallait offrir en sacrifice<br />

sept jeunes garçons et sept jeunes filles<br />

en pâture à ce monstre d’égoïsme. Ainsi,<br />

dans le futur, un dédale contemporain créa<br />

Parcoursup, dont l’anagramme est presque<br />

semblable au mot « labyrinthe ».<br />

Lorsque l’on parle de génération sacrifiée,<br />

on oublie souvent que l’éthymologie (origine<br />

des mots surgie dans l’ivresse dionysiaque)<br />

du mot « sacrifice » est lat(r)ine : « sacer<br />

facere », littéralement « ça sert de serrer<br />

les fesses », référence à la peur de l’homme<br />

de rester sans papier toilette, comme en<br />

témoigne l’empressement d’une majeure<br />

partie de la France de reproduire chez elle<br />

p7 p7


ce que font les grands éditeurs. Une autre<br />

acception est de rendre sacrée la chose<br />

« sacrifiée », c’est-à-dire qu’elle obtient<br />

quasi-instantanément un statut de saint,<br />

alors que normalement, il faut avoir vécu<br />

de façon exemplaire et accéder au statut<br />

de « vénérable » avant de crever la gueule<br />

ouverte et devenir un bienheureux. Là<br />

dessus, incorporez une bonne enquête pour<br />

répondre aux critères apostoliques, qui<br />

correspondent au support élévateur, et si<br />

un miracle en ressort par distillation après<br />

avoir franchi la zone de refroidissement,<br />

vous êtes un distillat canonisé. Aussi, la<br />

jeunesse qui se trouve sacrifiée bénéficie<br />

en réalité d’un traitement de faveur : elle<br />

ne franchit pas une colonne de Vigreux et<br />

passe directement à la case suivante.<br />

Certes, le sacrificateur doit être pur :<br />

vegan a minima, comme le préconise Lacustre,<br />

philosophe vénitien du IV e siècle, dans<br />

cette locution latine totalement oubliée<br />

des pages roses de nos dictionnaires,<br />

oubliés également. Pourtant, il n’y a pas<br />

qu’à Venise qu’on peut citer Lacustre.<br />

Il est strictement interdit à toute personne<br />

qui voudrait s’acquitter de la rude tâche<br />

de sacrificateur, d’écouter « Slip it in »<br />

de Black Flag en dégustant un pâté de tête<br />

persillé. On peut éventuellement remplacer<br />

le sacrificateur par un Chef de protection<br />

du tissu économique, mais ce n’est pas<br />

pareil. On casse le mythe. Et si on se met<br />

à merder avec le protocole, c’est la fin des<br />

haricots.<br />

Notons que la sexualité et la nourriture<br />

sont au centre des problématiques de<br />

sacrifice, comme du confinement. La jeunesse<br />

qui s’épargne les problèmes de nourriture et<br />

de sexualité est mûre pour le syndicalisme<br />

ouvrier. Aujourd’hui, on sacrifie plus<br />

facilement un ouvrier syndiqué qu’un chef<br />

de projet. C’est une donnée fondamentale de<br />

p8 p8


l’amathocratie moderne : le pouvoir donné<br />

aux ignorants. Du Grec « amathia » (ou<br />

agnioia), qui a donné « amateurs » comme<br />

dans la phrase :<br />

« η μητέρα σου είναι ηλίθια ως περιστέρι »,<br />

de Persillade de Constantinople (vers 317-<br />

388 avJC),<br />

ou encore :<br />

« η άγνοια είναι δύναμη » d’Eristophane<br />

Blairios de Motihari (vers 1950)<br />

Ainsi, et j’en arrive au point final de ma<br />

démonstration, les jeunes devraient être<br />

contents d’être enfermés chez eux et d’être<br />

interdits de sortie après dix-huit heures :<br />

la génération qui a vécu la guerre de 1940 a<br />

réalisé de merveilleuses choses après coup,<br />

comme par exemple la commercialisation de<br />

la R5, la plongée sous-marine en Nouvelle-<br />

Zélande et l’avion renifleur.<br />

Ne désespérez pas, jeunesse de France<br />

et d’ailleurs, votre tour viendra où<br />

vous pourrez vous montrer digne de vos<br />

prédecesseurs. Votre marge de maoeuvre<br />

sera un peu limitée du fait de la fin du<br />

monde tel qu’on le connaît en 2050, mais la<br />

valeur n’attend pas le nombre des années.<br />

Allez, comme disait ce cher Georges<br />

Pernoud : bon vent !<br />

/par John Cluster<br />

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p10<br />

/par Ponch


Cher Virus Hurlant,<br />

Avec Paulo et Marcus, on en peut plus… on tient plus debout. Et même<br />

assis, c’est compliqué… On a vu dans vos derniers numéros que vous êtes<br />

assez audacieux pour publier des pétitions de gens souvent incompris. Alors<br />

on aimerait bien vous présenter en quelques mots, notre digne requête.<br />

Les journaux nationaux n’ont pas publié notre lettre ouverte. Vous savez,<br />

ils sont occupés et ils disent qu’ils ont des plus gros chats à fouetter. Ils<br />

disent ce qu’ils veulent, mais en fait les p’tites gens, souvent, ils s’en foutent.<br />

Pourtant, comme dit l’ami Jeannot, l’émission Strip Tease, elle faisait un<br />

carton et sans des gens de notre espèce les journaleux ils n’auraient pas eu<br />

grand-chose à se mettre sous la dent. Enfin, j’m’égare.<br />

Cher Virus Hurlant, vous êtes notre dernier espoir. Avec les copains, on<br />

vous aime bien et on a besoin de vous : pas grand chose, juste que vous publier<br />

notre p’tite bafouille qu’on a écrite avec les poteaux pour dire pourquoi on<br />

est en colère.<br />

Lettre<br />

ouverte<br />

On nous appelle souvent les piliers de bar,<br />

les bras accoudés au comptoir, on discute,<br />

on papote, on refait le monde, on a un avis<br />

sur tout. Tout le monde nous connaît.<br />

Mais voilà que depuis le confinement, on a<br />

disparu, mais attention ! on vous jure,<br />

on a pas désertés. C’est pas nous qu’on a<br />

voulu de cette situation. Nous, on est prêts<br />

à retourner sur le front, à empoigner la<br />

pinte, à siffler un, deux ou trois ballons !<br />

Mais, on a plus rien pour se poser, on a plus<br />

un endroit pour discuter. On a les coudes<br />

atrophiés. Sans un zinc pour s’exercer, on<br />

ne lève plus le bras, on ne lève plus doigt.<br />

En tout cas, c’est pas pareil… Les barmen<br />

ont besoin de nous ! Bien sûr ! Avec les<br />

troquets fermés, ils essaient les boissons<br />

à emporter… mais la bibine, elle n’a pas le<br />

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même goût dans un gobelet ! Et sans un piano<br />

pour se poser, avec la flicaille qui guette<br />

les attroupements, on se fait facilement<br />

dégager. Alors, les barmen sans nous, ils<br />

dépriment. Bah oui, c’est sûr ! Ils ne nous<br />

entendent plus causer. Ils ont bien un bobo<br />

ou deux qui viennent chercher leur jus de<br />

pisse, leur caoua ou leur « déca » to take<br />

awé, en se félicitant de faire une b.a.,<br />

mais bon, tout le monde sait qu’ils n’ont<br />

pas beaucoup de conversation. Vous savez<br />

c’qu’on dit ? A force de brouter de l’herbe,<br />

ils ont la conversation d’une vache… Alors<br />

que nous c’est bien connu, on a une gouaille<br />

bien à nous ! Sans entraînement, ça sert à<br />

rien d’avoir la prétention de baragouiner<br />

notre langage. Messieurs-dames, si vous<br />

n’avez pas régulièrement les dents du fond<br />

qui baignent, vous n’aurez ni l’accent,<br />

ni l’apparence d’un vénéré poivrot ! On<br />

n’a pas attendu le masque pour que les<br />

gens évitent nos embrassades. Les gens<br />

prenaient déjà des distances, craignant les<br />

effluves un peu maussades dans nos gueules<br />

de gentils pochards. Nous ce qu’on aime,<br />

c’est pas tant la bise que les accolades.<br />

Les belles tapes dans le dos pour saluer<br />

le copain, pour soigner un chagrin, pour<br />

remonter le moral à cette inconnue qui est<br />

venue se moucher dans sa bière.<br />

En fait, on est ce qui reste d’humanité !<br />

Tandis que l’alcoolo misanthrope reste<br />

chez lui enfermé, nous on est dehors, là,<br />

à partager, à rire ensemble, à se bidonner.<br />

Et n’croyez pas qu’il soit toujours facile<br />

de les traîner, nos pieds, jusqu’au zinc…<br />

C’est bien pour ça qu’on se repose sur le<br />

comptoir, souvent parce qu’on en peut plus.<br />

Mais quand l’ami nous remplit notre verre,<br />

alors là, ça redémarre. C’est toujours un<br />

nouveau départ ! C’est le fait de sortir de<br />

notre putain de capharnaüm qui fait qu’on<br />

vit encore un peu.<br />

p12 p12


Alors le premier confinement, ça était le<br />

bagne ! Dur. Heureusement, le maton (c’est<br />

comme ça qu’on appelle le président avec<br />

les copains), il nous a laissé sortir pour<br />

les beaux jours. On s’est requinqué : on<br />

s’est humecté le gosier. On a rechargé :<br />

on a étranglé le perroquet. Puis, on nous<br />

a, à nouveau, privé de la petite sœur… Ce<br />

n’était qu’un break. Nous, on aime pas les<br />

break ! On aime les trucs qui durent. Les<br />

habitudes ! On aime se faire bousculer par<br />

le taulier parce qu’il veut fermer.<br />

Si ça continue on va crever ! Sortez-nous<br />

de chez nous : ouvrez nos refuges qu’on<br />

refasse le plein, qu’on s’étale à nouveau sur<br />

nos comptoirs. Que les tournées générales<br />

coulent à flot et qu’on en profite de nouveau,<br />

quitte à se noyer dans le caniveau…<br />

Sinon…, s’il faut encore attendre. On a<br />

bien une petite proposition à vous faire…<br />

A tous ceux qui font des apéro clandestins :<br />

pensez à nous ! Pour faire plus authentique,<br />

invitez un pilier de bar agréé à vos soirées<br />

de résistants. On vous aidera à trouver des<br />

sujets de conversation : on a toujours un<br />

truc à dégueuler et on n’est pas difficile.<br />

La villageoise et les cahouètes, ça nous<br />

va très bien ! Seul truc, pour nous faire<br />

venir, équipez-vous d’un comptoir, en bois,<br />

en cuivre ou en aggloméré, peu importe ça<br />

fera l’affaire.<br />

Allez, chauffe Marcel ! « Bu-vons à la<br />

san-té, des amis et des rires que je vais<br />

retrouver, qui vont me revenir (…) Ami,<br />

rempli mon verre ! Encore un et je va,<br />

encore un et je vais… »<br />

/par John Spread<br />

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Le conseil ZiC<br />

de l’ami Pierrot<br />

Alors pour (re)commencer,<br />

Je vous propose «American caesar»<br />

Ici, rappelez-vous, Mr POP se gausse des<br />

abrutis (vous savez, ceux qui prennent<br />

le pouvoir) Sur une ligne éthylicorythmique<br />

chancelante et hallucinée, la<br />

voie pâteuse et bedonnante,<br />

L’IG déclame des saletés qui sentent bon<br />

la discussion post meat loaf – budweiser<br />

à côté du DODGE ram.<br />

C’est un peu long, sans doute le temps de<br />

se reprendre après avoir mis les doigts<br />

dans la bouche,<br />

Parce que nom de nom, ça allait vraiment<br />

pas !...<br />

Mais ça se déguste aussi.<br />

p14


p15


p16<br />

/par Ponch


ALLO-<br />

APERO-<br />

CLAN-<br />

DESTIN<br />

La crise Covid s’est installée pour durer<br />

et avec elle, les restrictions qui ont<br />

marqué la vie des Français, d’autant plus<br />

difficiles à accepter que ces derniers sont<br />

rarement les derniers à se porter volontaires<br />

pour festoyer. Avec la dernière invention<br />

du gouvernement, le couvre-feu soirs et<br />

weekends, inspiré des meilleurs forfaits<br />

de téléphonie mobile pour adolescents<br />

désargentés, la soif de partage de moments<br />

conviviaux et surtout d’alcool de nos<br />

concitoyens s’est trouvée encore plus<br />

contrariée. Bien sûr, des vocations sont<br />

nées de cette nouvelle contrainte, et comme<br />

à la plus belle époque de la Prohibition,<br />

des bootleggers ont fait leur apparition –<br />

voire des rebootleggers, pour les tenants<br />

d’un assouplissement des règles ou d’une<br />

mise à jour du système d’exploitation des<br />

masses. Virus Hurlant s’est rendu à la<br />

rencontre de l’un d’eux, créateur du site<br />

plébiscité Alloapéroclandestin.<br />

p17 p17


<strong>VH</strong> : Bonjour Keveen 1 , et merci<br />

d’avoir accepté cette interview<br />

avec Virus hurlant.<br />

K : C’est bien normal, après tout je dois<br />

aller à la rencontre de mon public.<br />

<strong>VH</strong> : Justement, ce sera ma<br />

première question : n’estce<br />

pas étonnant de faire<br />

ostensiblement de la<br />

publicité pour votre enseigne<br />

alors même qu’elle porte<br />

le nom de « clandestin »<br />

et que le gouvernement<br />

s’oppose clairement à tout<br />

rassemblement en vue de boire<br />

de l’alcool du fait de la crise<br />

Covid ?<br />

K : Votre question était trop longue, mais<br />

je vais quand même y répondre. Je tiens<br />

d’abord à rendre hommage au gouvernement qui<br />

a su prendre les mesures qui s’imposaient<br />

pour donner leur chance à de jeunes<br />

entrepreneurs comme moi. C’est en changeant<br />

régulièrement les règles du marché qu’on<br />

peut rendre l’économie dynamique.<br />

<strong>VH</strong> : Attendez, je croyais que le<br />

gouvernement avait pris ces<br />

mesures pour protéger les<br />

Français.<br />

K : Ah ah. Soyons sérieux. Je ne vous<br />

apprendrai rien en affirmant que du point<br />

de vue sanitaire, le plan du gouvernement<br />

comporte quelques trous dans la raquette,<br />

mais c’est là que j’interviens pour aider<br />

________<br />

1 : Le prénom de Kevin a été changé. En Keveen.<br />

p18 p18


la France à retrouver une croissance à deux<br />

chiffres. Savez-vous qu’Alloapéroclandestin<br />

redistribue gratuitement 40 % de ses<br />

bénéfices à la société civile ?<br />

<strong>VH</strong> : Vous voulez dire que vous<br />

payez des impôts ?<br />

K : Appelez ça comme vous voulez, mais<br />

nous participons à l’effort collectif<br />

avec le maximum de bienveillance envers<br />

nos semblables. Pour répondre à votre<br />

question initiale, il pourrait paraître<br />

contre-intuitif de faire de la publicité<br />

ouvertement pour notre service, mais nous<br />

avons été encouragé par le ministère de<br />

l’Accompagnement du changement, et nous<br />

avons signé la Charte de responsabilité<br />

entrepreneuriale pour le développement des<br />

initiatives bio labellisée environnementale<br />

(CREDIBLE), qui nous engage à respecter<br />

certains critères de qualité produit et de<br />

sécurité, parmi lesquels la santé de nos<br />

employés et de nos concitoyens.<br />

<strong>VH</strong> : Mais vous vendez bien de<br />

l’alcool à destination d’apéros<br />

clandestins actuellement<br />

interdits par la loi ?<br />

K : Ah pardon ! Nous vendons des boissons<br />

capiteuses à destination des particuliers<br />

à des fins médicinales – s’ils décident de<br />

faire autre chose avec, cela ne relève pas<br />

de notre responsabilité.<br />

<strong>VH</strong> : À des fins médicinales ?<br />

K : Oui, comme le professeur Gradoulx l’a<br />

affirmé récemment à la télé entre deux<br />

communiqués « Vous n’êtes rien »®, l’alcool<br />

a des propriétés protectrices contre le<br />

virus du Covid et diminue de 0,03 % les<br />

p19 p19


chances de se faire infecter.<br />

<strong>VH</strong> : Alors vous obtenez<br />

des certificats médicaux de<br />

complaisance ?<br />

K : Je préfère parler de certificats médicaux<br />

de bienveillance, si vous le permettez. Et<br />

ce n’est pas moi qui les obtiens, cette<br />

tâche est entièrement à la charge de<br />

mes clients. D’ailleurs, le gouvernement<br />

réfléchit actuellement.<br />

<strong>VH</strong> : Il réfléchit à quoi ?<br />

K : Je ne sais pas, mais il réfléchit<br />

beaucoup, et donc il y a de bonnes chances<br />

qu’il réfléchisse aussi à ça. D’ailleurs,<br />

je tiens à remercier nos gouvernants qui<br />

n’épargnent pas leurs heures de réflexion<br />

au service des Français.<br />

<strong>VH</strong> : Il y a quelque chose que je<br />

ne comprends pas : pourquoi<br />

votre nom comporte la mention<br />

à quoi que ce soit de clandestin<br />

si vous avez le droit d’effectuer<br />

ces ventes ?<br />

K : En réalité, il existe une légère<br />

restriction technique sur le plan légal<br />

qui nous pose problème. Le moment exact de<br />

la livraison a de bonnes chances de revenir<br />

dans le tamis de la raquette, si vous voyez<br />

ce que je veux dire.<br />

<strong>VH</strong> : C’est comme pour le trafic<br />

de drogue, vous n’êtes pas<br />

couvert au moment de la<br />

transaction ?<br />

K : Je ne souscris pas à vos formulations<br />

tendancieuses. Mais ce serait quelque chose<br />

comme ça, oui. En tout cas, nous avons<br />

p20 p20


ien sûr pris des mesures pour protéger nos<br />

contracteurs indépendants lors de leurs<br />

missions.<br />

<strong>VH</strong> : Vous voulez parler de vos<br />

livreurs ?<br />

K : J’aimerais qu’on ne s’en tienne pas à<br />

une vision réductrice, si vous le voulez<br />

bien. Nos contracteurs sont bien plus que<br />

des livreurs, c’est avec eux que notre<br />

entreprise se bâtit et s’oriente vers<br />

l’avenir.<br />

<strong>VH</strong> : Mais est-ce que c’est avec<br />

eux que se partagent les<br />

bénéfices ?<br />

K : Du fait de notre adhésion à CREDIBLE,<br />

nous offrons à tous nos contracteurs une<br />

couverture santé de qualité, qui leur<br />

permet tout de même d’aller consulter des<br />

ostéopathes ou des chiropracteurs à raison<br />

d’une fois par an et par contracteur. Ce<br />

n’est pas rien.<br />

<strong>VH</strong> : Et quelles sont les mesures<br />

que vous avez prises ?<br />

K : Eh bien, nous avions commencé par leur<br />

offrir des tenues de camouflage intégral,<br />

qui couvraient également leurs bicyclettes<br />

et scooters, mais on a eu quelques problèmes<br />

d’accidentologie qui nous ont conduit à<br />

changer de solution. Les contracteurs<br />

impliqués ont bien sûr été chaudement<br />

remerciés.<br />

<strong>VH</strong> : J’imagine que je ne veux<br />

pas savoir ce que ça signifie. Et<br />

quelles ont été les nouvelles<br />

solutions ?<br />

p21 p21


K : Nous avons créé les concepts de<br />

Vélambulance © et de Scoot’Victims ©, qui<br />

nous ont permis de disposer de gyrophares<br />

et de sirènes pour nous déplacer en urgence.<br />

D’ailleurs, les gens se mettent à leurs<br />

balcons pour applaudir nos contracteurs<br />

quand ils les entendent passer. C’est très<br />

encourageant.<br />

<strong>VH</strong> : Mais je croyais qu’il fallait<br />

rendre discret le moment de la<br />

transaction ?<br />

K : En réalité, notre mission a été redéfinie<br />

pour porter avant tout sur les premiers<br />

secours, pour lesquels les clients… je<br />

veux dire les personnes en détresse nous<br />

contactent par le biais de notre application.<br />

Il arrive parfois que nos contracteurs<br />

oublient leur sac en partant. Charge à<br />

nos clients ensuite de signaler les objets<br />

qu’ils trouveront à l’intérieur.<br />

<strong>VH</strong> : Je suis sûr qu’ils se<br />

précipitent. Merci Keveen pour<br />

cet exposé éclairant sur la<br />

pensée disruptive qui régit<br />

aujourd’hui le pays.<br />

K : Je vous en prie. Je me permettrai<br />

simplement de vous inviter à suivre dans<br />

quelques jours les Macrons 2<br />

du jeune<br />

entreprenariat où je suis nominé dans<br />

7 catégories cette année, dont celle de<br />

Meilleur harcèlement moral ayant conduit à<br />

la démission d’un salarié.<br />

________<br />

2 : Les Macrons sont à l’entreprenariat ce que les Césars sont au cinéma,<br />

à la différence près que ce n’est pas de la tôle qui est compactée pour<br />

fabriquer les récompenses, mais directement de la viande de travailleurs.<br />

/par John Fluo<br />

p22 p22


p23<br />

/par Pierrot


p24<br />

/par Ponch


Nouvelle pièce pour le<br />

nouveau théâtre de l’absurde<br />

en un Acte et une scène.<br />

Par John Gaby<br />

Le chasseur<br />

de pangolin<br />

Acte I, scène 1<br />

Personnages :<br />

• Un chasseur de pangolin<br />

• Un pangolin<br />

Le chasseur de Pangolin (se déplaçant vite et<br />

partout) :<br />

- Bonjour, je suis un chasseur de pangolin<br />

qui chasse les pangolins comme tous les<br />

nombreux chasseurs de pangolins qui peuplent<br />

aujourd’hui nos contrées.<br />

(se mettant à viser dans le vide).<br />

Pour chasser les pangolins, j’utilise<br />

plusieurs techniques. Je peux utiliser<br />

le moyen le plus discret à savoir de la<br />

dynamite. (il lance quelque chose au sol et court se mettre hors<br />

de danger et après un moment se relève). En aparté. Oups…<br />

j’ai lancé un paquet de suppositoires qui<br />

était dans ma poche droite au lieu de la<br />

dynamite qui était dans la poche gauche.<br />

Ils n’ont sûrement rien vu…<br />

(Il s’éclaircit la voix)<br />

Je peux aussi appeler le pangolin (sortant<br />

un téléphone de sa poche gauche) et lui raconter<br />

n’importe quoi pour le faire sortir de<br />

sa tanière, comme par exemple lui dire :<br />

Des pangolins d’Extrême-droite, dont la<br />

devise est : « Faites-vous mordre plus<br />

pour contaminer plus » sont en train de<br />

casser votre voiture avec des maillets sous<br />

p25 p25


prétexte que vous êtes marron et pas gris.<br />

Alors, il surgit et s’exécute de peur des<br />

représailles de la milice bleu marine. (un<br />

pangolin sort côté jardin) Et là, hop, y’a plus qu’à<br />

le cueillir ! (éclat de rire crasseux. La bête s’échappe côté<br />

cour)<br />

Mais comment faire lorsque vous êtes<br />

attaqué par un pangolin. C’est dangereux,<br />

ces bêtes-là, hein, c’est sournois. Tout<br />

d’abord, ne paniquez pas. Il faut dire :<br />

« Là-bas ! Un ours ! Ha, non c’est<br />

l’auteur de Baraka en centre droit, avec sa<br />

barbe...on aurait cru. Ensuite, vous lui<br />

soufflez dessus – ça paraît pas comme ça,<br />

mais c’est dévastateur, surtout quand vous<br />

venez d’avaler deux rhum-aux-crêpes – cela<br />

l’entraine vers un autre pangolin, placé<br />

ici au préalable, et il se dit alors (prenant<br />

une voix pangolesque) « La vache, un miroir si je<br />

continue comme ça, je vais m’exploser ».<br />

Ensuite vous placer entre eux un élève de<br />

seconde – n’importe lequel, de n’importe<br />

quelle seconde – pour qu’il dise n’importe<br />

quoi, c’est souvent ce qu’ils savent faire<br />

de mieux. Cela lui provoquera assurément<br />

une crise cardiaque et vous aurez enlevé<br />

une fameuse épine dans le pied du monde –<br />

qui entre autre est l’Italie – et voilà,<br />

vous en savez autant que moi sur la chasse<br />

au pangolin. (Le chasseur de pangolin quitte la scène. Le<br />

pangolin ressort côté cour et traverse la scène pour ressortir côté<br />

jardin.)<br />

/par John Gaby<br />

p26 p26


Le conseil ZiC<br />

de l’ami Pierrot<br />

Lay lady lay<br />

Oui, mais par MINISTRY !<br />

Al Jourgensen dans un élan de tendresse<br />

reprend ce grand classique.<br />

Il restait probablement beaucoup de<br />

trucs à ingurgiter dans le studio.<br />

Mais l’exercice est réussi, franchement,<br />

ça change de la vanne pocharde de Tri<br />

yann…<br />

Maintenant si ça vous plait pas,<br />

contentez vous de filth pig (y’avait encore<br />

Barker on bass !)<br />

Interview de AL à l’époque : « je crois qu’il<br />

est au courant de notre version mais<br />

il ne sait plus faire la différence entre<br />

l’original et un panier d’œufs…<br />

Alors ? qui était le plus bourré ?....<br />

p27


Voici la retranscription de la réunion<br />

tenue par le FLNA (Front de Libération<br />

National de l’Apéro), les organisateurs<br />

ont tenu à garder le lieu secret. On<br />

peut révéler que c’était sur une île<br />

française, heu..., non pas française …<br />

enfin sur une île.<br />

- Nous, peuple de l’apéro, nous revendiquons<br />

notre droit à l’accession, au partage et à l’abus de<br />

biens librement acquis et produits sur notre terre.<br />

Cependant, nous sommes conscients de la situation<br />

sanitaire, pour preuve nous nous conformons au port<br />

du masque comme vous pouvez le constater.<br />

- On était vraiment obligé de les faire si gros…<br />

- Tais-toi Dominique, tu vas pas recommencer.<br />

Donc, nous respectons les mesures sanitaires, allant<br />

même jusqu’au port de gants. Pour ce qui est de la<br />

distanciation sociale, personne ne nous empêchera de<br />

nous rendre où on veut sur notre terre.<br />

p28


- Ouais, mais on a dit pas chez moi les gars, ma<br />

femme elle…<br />

- Ta gueule Dominique ! la distanciation sociale<br />

est donc respectée.<br />

- De toutes façons, personne ne peut se tenir à<br />

moins de deux mètres de Lisandru quand il mange…<br />

- Bon c’est fini… je continue. Nous revendiquons<br />

le droit de prendre l’apéro ensemble, celui-ci<br />

sera constitué uniquement de produits locaux. Nous<br />

demandons également à l’état de nous fournir le<br />

vaccin contre le covid 19…<br />

- Ouais, mais pas contre le pastis 51…hé, hé…<br />

- Oh ! T’as du brocciu dans les oreilles Dumé, ou<br />

bien…laisse moi finir !<br />

- T’énerves pas Ange, allez… parles aussi du<br />

travail, chômage partiel et tout ça..<br />

- Ah oui, tu fais bien d’en parler Mathéo, la<br />

dernière fois que tu as travaillé Napoléon est descendu<br />

de la statue pour voir ça. Enfin, nous demandons à<br />

l’État Français de poursuivre le versement du chômage<br />

partiel à l’ensemble de la population après la fin de<br />

la pandémie. Nous exigeons également, l’allègement<br />

des 35 heures pour passer à 18 heures. Si l’État<br />

refuse ce sera terrible !<br />

- C’est-à-dire… parce que tu dis ça mais bon...on<br />

ne sent pas vraiment le caractère urgent, tu vois.<br />

Et puis on ne va pas non plus faire sauter un truc<br />

pour partager la coppa. Non mais je dis ça, je dis<br />

rien…<br />

- Putain, vous faites ch…Bon Dumé, j’espère que<br />

t’as pris le tire-bouchon cette fois…<br />

/par Benbill<br />

p29


p30<br />

/par Ponch


Des avis de recherche<br />

commencent à être placardés<br />

dans les rues de France et de<br />

Navarre, gare à vous, amis<br />

résistants ! Afin d’échapper aux<br />

contrôles et de ne pas vous<br />

faire balancer par des voisins<br />

plus Darmanin-sympathisants<br />

que sympathiques, voici :<br />

un guide<br />

d’entrainement<br />

aux bonnes<br />

pratiques à<br />

l’usage des<br />

apprentis<br />

organisateurs<br />

d’apéros<br />

clandestins<br />

Comment choisir les personnes<br />

avec qui organiser des apérosclandestins<br />

?<br />

Avant de lancer une invitation, vérifiez que<br />

le potentiel partenaire d’apéro-clandestin<br />

n’est pas :<br />

• Un membre du gouvernement (logique !)<br />

• Un flic (encore plus logique !)<br />

• Un gendarme (encore que, certains<br />

seraient prêts à fermer les yeux, si<br />

vous leur servez un jaune bien frais)<br />

• Un-e voisin-e qui porte son masque<br />

p31 p31


FFP2 pour éclaircir ses rosiers.<br />

• Un-e voisin-e qui a équipé son<br />

caniche d’une visière FF399 pour une<br />

raison encore obscure.<br />

• Les personnes qui vous suivent du<br />

regard dès que vous dirigez votre<br />

cadi au rayon chips.<br />

• Marc-Olivier Fogiel, il est grillé.<br />

C’est vous qui ne voulez pas vous<br />

retrouver épinglé à côté de lui. De<br />

toute façon, il préfère les<br />

restaurants chics aux apéros<br />

clandestins. Cet exemple n’est donc<br />

que très peu pertinent…<br />

Comment faire ses courses<br />

avec discrétion ?<br />

La France est connue pour sa gastronomie.<br />

Profitons donc des recettes de notre cher pays<br />

dans lesquelles l’alcool est un ingrédient<br />

majeur pour remplir sans crainte notre<br />

chariot. Pour ne pas éveiller les soupçons,<br />

nous vous conseillons, bien évidemment,<br />

de vous procurer la liste complète des<br />

ingrédients des recettes proposées cidessous.<br />

• Une bonne carbonade flamande, déguisera<br />

votre achat de bières brunes (Pelforth ou<br />

Leffe brune) ou pour les amateurs de bonnes<br />

bières belges (Chimay bleue de préférence<br />

ou Orval – mais attention on s’alcoolise un<br />

peu plus). Se vendant par pack de 3 ou 6, vous<br />

pourrez débuter l’apéro tranquillement.<br />

N’oubliez pas d’acheter 1kg de paleron<br />

de bœuf, du lard, des oignons, un bouquet<br />

garni, du laurier et du pain d’épice.<br />

• Pour les amateurs de bourgogne,<br />

l’incontournable Bœuf Bourguignon sera<br />

votre allié. Un peu de gîte de noix de<br />

bœuf, des carottes, des champignons de<br />

Paris, des oignons, de l’ail, du laurier,<br />

p32 p32


et bien sûr un litre de Givry ou de Côte de<br />

Nuits Village fera l’affaire.<br />

• Si vous voulez un peu de soleil,<br />

c’est dans les desserts que vous trouverez<br />

votre bonheur. Si le Baba au rhum est trop<br />

téléphoné, nous vous proposons d’opter pour<br />

l’excuse des beignets de banane. Du lait<br />

(si vous voulez faire un Bikini Cocktail)<br />

ou mieux du lait de coco (qui pourra être<br />

réutilisé pour réaliser une pina colada<br />

maison), des œufs, de la farine, du sucre<br />

vanillé, des bananes et du rhum 3 Rivières.<br />

• Prétextez avoir un côté breton. La<br />

crêpe est votre meilleure complice ! A part<br />

la farine, le lait et les œufs, elle vous<br />

permet d’acheter de la bière (levure idéale<br />

pour faire monter rapidement la pâte), du<br />

rhum, du calvados, du Grand Marnier et j’en<br />

passe, le tout toujours pour ajouter du<br />

goût, des saveurs !<br />

Ayant bien fait attention à dissimuler<br />

vos activités, il ne faut pas flancher<br />

sur la dernière étape. Celle des biscuits<br />

apéritifs qui risque de vous faire repérer<br />

et de faire sonner l’alarme à la caisse !<br />

Evitez précieusement le rayon des chips,<br />

Tucs, Curly, Bretzel et autres choses salées<br />

qui vous ferez directement être démasqués.<br />

Comme les agents de rayonnage ont tous subi<br />

un entrainement intensif ne tombez pas dans<br />

le panneau du saucisson Cochonou ou des<br />

apéricubes qu’ils vous proposent à moins<br />

50% en tête de gondole. Non, non, vous devez<br />

immédiatement vous rendre au rayon saveurs<br />

et traditions pour du pâté à tartiner et<br />

des sardines (toujours bretonnes). C’est<br />

beaucoup moins risqué !<br />

N.B. : Si vraiment vous ne pouvez<br />

p33 p33


vous passer des noix de cajou<br />

et cacahuètes, dans ce cas<br />

reprenez la technique des<br />

plats traditionnels, mais cette<br />

fois-ci africains. Un mafé ou un<br />

poulet aux noix de cajou. Pour<br />

ce dernier, il vous faut 1kg de<br />

cuisses de poulet, du gingembre,<br />

de l’huile de canola, de la sauce<br />

soja, du piment rouge et bien<br />

entendu, un paquet de noix de<br />

cajou.<br />

/par John Spread<br />

p34 p34


Virus<br />

Hurlant<br />

spécial<br />

MARS<br />

La mission Mars 2020, qui est<br />

allée chercher des traces de<br />

Rouge sur la planète Vie, est<br />

parvenue à sa destination fin<br />

février 2021. A son bord, le<br />

Rover Rougefeuille emporte<br />

une contribution française :<br />

l’instrument<br />

SuperJohn,<br />

véritable couteau suisse pour<br />

analyser le sol et les nappes<br />

(tant phréatiques que cirées<br />

aux motifs provençaux). Un<br />

événement planétaire à suivre<br />

avec le CNRS [Centre National de la<br />

Recherche Sur l’apéritif, NDLR].<br />

Confinement, frontière infinie vers laquelle<br />

voyage notre vaisseau, le Rover Rougefeuille.<br />

Sa mission : explorer de nouveaux modes<br />

d’apéritifs étranges, découvrir les stades<br />

de la déshydratation, expérimenter les<br />

soûlographies nouvelles, et au mépris du<br />

danger, aller vers l’inconnu.<br />

Déceler des traces d’apéritif dans des<br />

territoires isolés où l’homme n’a plus<br />

posé le pied depuis des millésimes, c’est<br />

la mission prioritaire de SuperJohn. Grâce<br />

à son pouvoir absorbant, il détecte les<br />

p35 p35


traces de vin, bière, et autres apéritifs<br />

anisés dans ces espaces arides que l’on<br />

nommait autrefois « bars », « comptoirs<br />

», ou « PMU ». Une intervention de notre<br />

envoyée spatiale, Suzie Daire.<br />

Suzie Daire. :<br />

« SuperJohn, tout de suite un petit mot pour<br />

nos lecteurs : comment est l’atmosphère<br />

dans le confinement ? »<br />

SuperJohn :<br />

« Et bien, Suzie, je dirais – et je me base<br />

sur des relevés scientifiques très précis –<br />

que l’ambiance est franchement morose, et<br />

que si des alcools coulent à flot il n’y a<br />

souvent aucune électricité dans l’air. »<br />

Suzie Daire :<br />

« Quelles difficultés avez-vous rencontré<br />

lors de votre voyage ? »<br />

SuperJohn :<br />

« Je dirais que la principale source de<br />

difficulté a été la liaison assez mauvaise<br />

avec la NASA [National Aperitif Society<br />

of America NDLR]. Toutes les connections<br />

ont été assez mauvaises, surtout dans un<br />

souci impérieux de synchronisation. Mais<br />

on ne peut pas blâmer la technologie pour<br />

des erreurs humaines, comme disait Demis<br />

Roussos. »<br />

Suzie Daire :<br />

« Une dernière question, Superjohn.<br />

Que pensez-vous trouver au bout du<br />

confinement ? »<br />

Superjohn :<br />

« Il ne s’agit pas de trouver, mais<br />

d’explorer, de se déplacer dans le temps<br />

et l’espace à la recherche de nos propres<br />

vérités et de nos alter ego aussi lointains<br />

soient-ils. C’est un voyage, une exploration<br />

sans fin, où nous frôlons l’éternité à chaque<br />

instant. Cela peut paraître décourageant,<br />

mais Mars, et ça repart. »<br />

p36 p36<br />

/par John Cluster


Mots croisés<br />

1<br />

A<br />

2<br />

3<br />

I<br />

II/4<br />

iii<br />

iv<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

Vertical<br />

I) Boisson à l’agrume<br />

pétillant<br />

II) Je bois du latin.<br />

Règle. Langue pleine de<br />

pastis.<br />

III) S’ils ne sont pas à<br />

vous, regardez votre verre.<br />

Consonne numéro 4. Finance<br />

tout et n’importe quoi.<br />

IV) Verve verte de bon<br />

vivant<br />

V) Education latine en<br />

deux mots.<br />

VI) Accumulation de gras<br />

dans les hépatocytes<br />

Horizontal<br />

1) Riche conjonction<br />

2) « Her »<br />

3) Sigle anglais<br />

4) Végétation<br />

5) Offrandes<br />

6) Antalgique basque<br />

7) Coin d’église<br />

8) Doctor. Régule son corps<br />

9) Point. Fédération<br />

Internationale des Charcutiers-<br />

Bouchers<br />

10) Attache mot. Equal<br />

Employment Opportunity<br />

11) A. La recherche en France.<br />

12) Offerte.<br />

13) Injonction nietzschéenne<br />

tronquée.<br />

p37<br />

par John Cluster


Mots<br />

croisé<br />

p38 p38<br />

Comme on est chic,<br />

on vous a préparé<br />

l’antisèche !


p39


Virus Hurlant<br />

Avec la participation de :<br />

Fred L.F., Nicolas G., Bruno V., Boris R.,<br />

Sylvie B., Gabriel B., Michaël V., Pierre C.,<br />

Jean-Louis « Prenez soin B., Patricia de vous F. !<br />

On reviendra... qui sait ? «<br />

p40

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