Spectrum_04_2021
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S
DE L'UNIVERSITÉ DE FRIBOURG
STUDIERENDENMAGAZIN
DER UNIVERSITÄT FREIBURG
SEPTEMBRE 2021
FONDÉ PAR L'AGEF
Parlons de la Chine
La répression des Ouïghours page 13-15
Made in China : La haute couture Chinoise page 16
China: Eine Frage der Perspektive?
Im Osten nichts Neues Seite 17
Water War: Make it Dam(n) Big Seite 18-19
09.21
spectrum
1
UNIVERSITÉ DE FRIBOURG
SERVICE DES RELATIONS INTERNATIONALES
AV. DE L’EUROPE 20, CH-1700 FRIBOURG
UNIVERSITÄT FREIBURG
DIENSTSTELLE FÜR INTERNATIONALE BEZIEHUNGEN
AV. DE L’EUROPE 20, CH-1700 FREIBURG
INTERNATIONAL
FAIR
28.09.2021
Ehrenhalle (MIS 01)
Hall d’honneur (MIS 01)
16.00 – 18.30
unifr.ch/mobility
On the same day
SES Mobility Lunch
12h10, PER 21
(or online)
2 spectrum 09.21
ÉDITO
SOMMAIRE - INHALT
Leonardo Mariaca
Rédacteur en chef
Rédaction
francophone
Katharina Schatton
Chefredakteurin
Deutschsprachige
Redaktion
CULTURE · KULTUR
Textures, un festival littéraire
vivant
4
De l’autre côté du globe
Si aujourd’hui, occident rime sans conteste avec
les Etats-Unis, première puissance économique
et sujet d’amour-haine par nous autres européens
et européennes au sens continental des termes,
la Chine est quant-à-elle sujette par nous autres
à, soit une forme de crainte diplomatique, soit
à une curiosité spirituelle. Face à cette dualité,
l’équipe de Spectrum s’est tentée à comprendre
un peu plus ce pays lointain et pourtant présent
à chaque jour de notre vie quotidienne.
C’est pourquoi nous présentons ce numéro dédié
à la Chine avec un premier article sur le projet
de recherche d’une professeur de notre université
sur les effets de la Nouvelle route de la soie
sur les communautés locales chinoises, écrit par
Corina Dürr (p. 10-12). Dans un second temps,
nou continuerons par un article sur la répression
des Ouïghours écrit par mes soins. Alexandra Andrist
nous parlera ensuite de la situation géopolitique
autour de l’eau en Chine (18-19) alors que
Lara Diserens nous parlera de haute-couture
chinoise (13).
Cette dernière nous introduira régalement la fondation
Tremplin (20), alors qu‘Amélie Gyger présentera
le festival « Texture », le festival littéraire à
ne pas manquer (4). Meredith Stella nous parlera
du mariage pour tous dans la rubrique Unipolitique
(6) et Velia Ferracini abordera la thématique
suivante dans notre page sexualité : soumission
et féminisme (24-25).
Pour ce numéro, dernier auquel j’aurai le rôle de
rédacteur en chef, je vous souhaites toutes et à
tous une bonne santé et vous remercie de votre
fidélité. Bonne lecture !
Gesunde Distanz
Ein Dossier zum Thema China? Das «Reich der
Mitte» mag geografisch noch so weit von uns
entfernt sein, in hiesigen Medien, unseren Köpfen
ist es präsent. Umso wichtiger die Frage:
Welche Perspektive nehmen wir ein, wenn wir
uns mit dem Land beschäftigen? Genau darauf
gehen Sina Gloor in ihrer Einführung zum Dossier
(S. 8) und Alyna Reading in ihrem Artikel
(S. 17) ein. Weiter stellt Corina Dürr in ihrem Text
das sozialanthropologische Forschungsprojekt
«ROADWORK» vor, das die Auswirkungen der
Neuen Seidenstrasse auf lokale Bevölkerungen
untersucht (S. 10-12). Die französischsprachige
Redaktion behandelt ihrerseits Themen, die weiter
nicht auseinanderliegen können: Von chinesischer
Haute Couture bis zur Unterdrückung der
Uiguren.
Intern gibt es bei Spectrum einige Wechsel.
Unsere Web- und Marketingverantwortlichen
Estelle Zahner und Céline Meisel haben ihr Studium
abgeschlossen und verabschieden sich deshalb.
Ebenso wird unsere geschätzte Korrektorin
Dana Kissling uns verlassen und auch ich werde
auf das neue Semester meinen Posten abgeben.
Als ich vor einem Jahr die Chefredaktion übernahm,
dachte ich, ich sei ihr nicht gewachsen.
Jetzt weiss ich: Redaktionssitzungen zu leiten,
Themen zu finden, Ausgaben zu strukturieren; all
diese Aufgaben waren keine Steine auf dem Weg
zu neuen Heften. Selten hat mich etwas so erfüllt,
wie mit dem aktuellen Spectrum-Team zusammenzuarbeiten
und dieses Magazin zu gestalten.
Magengeschwüre haben mir nur mitternächtliche
Sitzungen im Studierendenrat bereitet: Diskussionen
über Rechtschreibefehler, gekränkten Stolz
und Ferraris. Schade, dass guter Austausch und
Gespräche oft durch solches Geschrei überlagert
wurden. In diesem Sinne wünsche ich meiner
Nachfolgerin etwas mehr Fingerspitzengefühl im
Umgang mit Sensibelchen und schaue mir das
Geschehen weiter mit gesunder Distanz an.
«Les Georges»: Ein Erfahrungsbericht
UNIPOLITIQUE · UNIPOLITIK
Quel avenir pour les droits de la
communauté LGBT ?
Eras-muss auch in Covidzeiten
LES PENSÉES DE...
DOSSIER
Parlons de la Chine · China: Eine
Frage der Perspektive?
FRIBOURG · FREIBURG
Toxicomanie : au-delà des préjugés
«Ich lechze nach solchen
Veranstaltungen»
GESELLSCHAFT
Über die schreibende Frau
SEXUALITÉ · SEXUALITÄT
« Je suis féministe et les
fessées m’excitent »
Alles nur ein Akt der Performanz?
COUP DE GUEULE Comment ça,
ce n’est pas encore le cas ?!
CRITIQUES · KRITIKEN
COMITÉ · KOMITEE
5
6
7
8
9-19
20
22-23
21
24-25
27
26
28-29
31
Danke für das tolle Jahr, liebes Team. Gute
Lektüre allerseits.
09.21
spectrum
3
CULTURE
Texte Amélie Gyger
Illustration Vanessa Cojocaru
Textures, un festival littéraire
vivant
Du 1er au 3 octobre 2021 aura lieu à Fribourg le festival
des rencontres littéraires Textures. Discussion avec son
président, Matthieu Corpataux.
’est en 2019 que Matthieu Corpataux se
C voit prendre en charge la présidence du
festival et décide de lui offrir une année de
transition. Anciennement connu comme le
Salon du Livre romand, l’événement revient
en octobre 2021 sous le nom de Textures et
a bien changé : s’il garde son marché aux livres
typique, il s’étend maintenant sur trois
jours et son programme d’événements littéraires
a été considérablement enrichi. Grande
nouveauté du festival : il s’agit à présent
d’un événement polyglotte, mêlant français,
allemand et italien. « Je nourrissais pour le
salon une ampleur nationale, inspirée des
Journées littéraires de Soleure et de leur
formule multilingue que nous avons donc
adaptée ici à Fribourg », explique Matthieu
Corpataux. Selon lui, la ville s’y prête parfaitement
grâce à son bilinguisme et à la communauté
italophone amenée par l’université.
Pour Matthieu Corpataux, un événement
trilingue de grande ampleur devenait nécessaire
en Suisse romande pour promouvoir
les littératures suisses. Le festival mettra
donc en avant des auteur∙rice∙s suisses des
différentes régions linguistiques, donnant
lieu à un programme varié : plus de trente
événements en français, une dizaine en italien
ou en allemand, et une demi-douzaine
d’événements bilingues, voire trilingues.
Les élèves et la relève
Une autre nouveauté apportée par Textures
est l’accent mis sur la médiation scolaire. Les
enseignant∙e∙s ont en effet la possibilité de
faire venir un∙e auteur∙rice directement dans
leur classe la semaine précédant le festival.
« Je suis arrivé dans la littérature par l’école,
donc je suis particulièrement sensible à
rendre cette littérature accessible », explique
le président. Plus qu’un contact avec la littérature
globale, il s’agit surtout de permettre
un contact avec les littératures suisses,
très souvent absentes de la programmation
scolaire. La liste des activités est variée, allant
de la rencontre à l’atelier d’écriture, en
passant par la discussion autour du métier
d’écrivain∙e et des autres professionnel∙le∙s
du livre. Les auteur∙rice∙s impliqué∙e∙s dans
ces rencontres sont notamment des jeunes
auteur∙rice∙s qui illustrent une autre volonté
du festival, celle de promouvoir la relève littéraire
et la nouveauté. « Et nos auteur∙rice∙s
sont rémunéré∙e∙s », précise Matthieu Corpataux,
pour qui il est nécessaire de rémunérer
les écrivain∙e∙s au même titre que les
autres métiers.
Un programme vivant et varié
Là où le Salon du Livre romand se concentrait
sur le marché aux livres, il était important
pour Matthieu Corpataux d’enrichir le
programme, le faisant ainsi passer d’une
dizaine à une cinquantaine d’événements.
« Nous souhaitions casser l’image élitiste
dont souffre la littérature en proposant des
choses pour les familles, pour les ados, et des
thématiques pop tout en permettant aux
spécialistes présents de trouver leur compte
dans notre programme », précise-t-il. Les
différents lieux investis par le festival proposeront
ainsi des manifestations diverses
dont voici un échantillon : plu sieurs médiations
littéraires, dont une traitant de l’utilité
des revues littéraires, un atelier d’illustration,
des lectures données par divers∙es
auteur∙rice∙s, tel∙le∙s que Damien Murith
ou Elisa Shua Dusapin, des performances,
des concerts, des expositions… Les tarifs
des différentes prestations sont visibles sur
leur site, mais les étudiant∙e∙s de l’université
pourront se réjouir de bénéficier de deux
événements gratuits grâce à un partenariat
avec la Fachschaft de français : une conférence
donnée par le duo du Mock, ainsi
qu’une table ronde traitant du lien entre
YouTube et la littérature. Le festival offrira
ainsi, grâce à une palette variée et colorée,
de quoi répondre aux goûts d’un large
public. P
Matthieu Corpataux est assistant-diplômé
en littérature française à l’Université
de Fribourg. Fondateur de
la revue littéraire de l’Épître, il dirige
également les Presses littéraires de
Fribourg. Il s’inscrit comme auteur,
éditeur et acteur profondément investi
dans le monde du livre.
Programmation :
4 spectrum 09.21
KULTUR
Text Alyna Reading
Fotos Nikita Thévoz
«Les Georges»: Ein Erfahrungsbericht
Vom 12.-17. Juli fand das Musikfestival Les Georges statt.
Trotz Covid-Massnahmen traten zweiundzwanzig
Acts aus dem In- und Ausland auf. Darunter auch
Überraschendes.
eim Betreten des George-Python-Platzes
scannen freiwillige Helfer*innen
B
Covid -Zertifikate und Tickets. Die definitiven
Richtlinien für die Durchführung des
Les Georges haben die Besuchenden erst
kurz zuvor erfahren. In der Broschüre für
das Festival stand nur: «Die von den eidgenössischen
und kantonalen Behörden verordneten
sanitären Massnahmen ändern
sich fortlaufend. Zum Zeitpunkt des Drucks
dieses Programms sind einige Aspekte noch
nicht vollständig geklärt.»
So ähnlich verhält es sich mit diesem
Artikel. Der Pandemieverlauf
mag für Epidemiolog*innen vorhersehbar
sein, die Bekämpfung
ist es aber nicht. Wie sich etwas
im September liest, was im Juli geschrieben
wurde, lässt sich kaum
einschätzen. Die Corona-Unsicherheit
schleicht sich also auch in
diesen Artikel.
Regen im Bier
Es regnet, als am Dienstagabend
der Einlass beginnt. Aufgestellte
Liegestühle und Bänke stehen nass
und abweisend im Freien. Die Besuchenden
drängen sich unter einem
Festzelt zusammen. Der Regen
tropft von den Streben ins Bier. Die
Stimmung ist seltsam gedämpft, die
Leute reden kaum. Eine Besucherin erlaubt
sich einen Scherz: «Das ist Long-Covid,
aber im Sozialen.»
Tatsächlich wirkt es so, als hätten die Leute
verlernt, wie man sich auf Konzerten
verhält. Als die erste Band auftritt – Mnevis,
eine Schweizer Pop-Rock Band –,
stehen die Besucher*innen in kleinen
Grüppchen zusammen. Das könnte zwar
an den Regenschirmen liegen, doch scheint
es eher so, dass man darauf achtet, sich nicht
zu nahe zu kommen.
Beim zweiten Konzert von der französischen
Rockband Last Train taut das Publikum
langsam auf. Die Bandmitglieder tragen
schwarze Mäntel, der Leadsänger wechselt
zwischen einer roten und einer schwarzen
Gitarre mit Goldrändern hin und her. Beim
letzten Song halten einige Besuchende ein
Feuerzeug in die Höhe. Der Leadsänger
singt: «Tired since 1994».
Weissrussische TikTok-Sensation
Die letzte Band des Abends, Molchat Doma,
stammt aus Belarus und hat auf Spotify
– dank ihrer Beliebtheit auf Tiktok – über
zwei Millionen monatliche Hörer*innen.
Die russischen Texte versteht das Publikum
nicht. Der Musikstil heisst Cold oder New
Wave: Eine Musik der Dystopie, entstanden
aus der sowjetischen Elektromusik der
1980er Jahre.
Schillernde Lichteffekte jagen über die
Bühne: pink, blau, dann wieder rot. Die drei
Mitglieder der Band – alles Männer – tanzen
synchron, aber seltsam abgehackt, fast roboterhaft.
Die tiefe Stimme des Sängers wirkt
bedrohlich und aufregend zugleich. Die
Menge tanzt wie in Trance. Ein BH fliegt
durch die Luft. Irgendwo wird ein Mann
von der Menge hochgehoben und lässt
sich ein paar Takte lang auf ausgestreckten
Händen treiben.
Zum Vergessen gut
Der George-Python-Platz wirkt wie
verwandelt: Das ist ein anderes Festival
als das, bei dem die Leute unter ihren
Regenschirmen gekauert sind. Als wären
wir in ein Ufo eingestiegen und
fernab von Raum und Zeit gelandet,
gleichermassen vergangen wie zukünftig.
Trotz Regen, trotz Coronavirus lässt
sich das Publikum entführen. Wild und
ohne Maske tanzen wir mitten in der
Un sicherheit einer weltweiten Pandemie.
Wir vergessen, dass es noch lange dauern
wird, bis Impfgerechtigkeit erreicht
sein wird und überall auf der Welt wieder
getanzt werden darf. Molchat Doma spielt
Musik, während wir nicht daran denken,
welche politische Repression in
ihrer Heimat Belarus herrscht. Im Takt
der Synthesizer schüttelt das Publikum seine
Gedanken ab und tanzt. Kurz bekomme
ich Gewissensbisse: Handle ich leichtfertig,
wenn ich hier, mitten in dieser globalen
Krise, so tanze? Darf ich das? Doch Molchat
Doma spielt weiter und reisst mich mit. Als
der letzte Ton verklingt, rufe ich dann: «Zugabe!»
P
09.21
spectrum
5
UNIPOLITIQUE
Texte Meredith Stella
Illustration Alyna Reading
Quel avenir pour les droits de la
communauté LGBT ?
Le dimanche 26 septembre 2021, les Suisse·sse·s voteront
sur deux objets, dont la modification du code civil en faveur
du mariage civil pour tous et toutes.
n Suisse, les couples du même sexe souhaitant
s’unir civilement n’ont accès
E
qu’au partenariat enregistré. Malgré les arguments
des opposant·e·s, le statut reste différent
de celui des marié·e·s. L’étudiante des
sciences de l’Antiquité et membre du comité
fribourgeois Oui, je le veux, Julie Python,
nous aide à comprendre l’importance de
cette votation pour la communauté LGBT.
Oui, je le veux
Au niveau de la loi, les couples unis par le
partenariat n’ont pas les mêmes droits que
ceux unis par le mariage. Qu’il s’agisse de
l’accès à la PMA (procréation médicalement
assistée), de l’adoption conjointe, ou
de la naturalisation facilitée, l’inégalité existe
et peut s’avérer plus subtile. Lors de
l’union, la présence d’un·e témoin n’est
pas prérequise, pas plus que ne l’est la
réciprocité, représentée par le fameux
« Oui, je le veux » chez les couples
de sexes opposés. Pour Julie
Python, il était primordial de s’engager
: « mon engagement dans la
campagne est dans l’intention de
faire comprendre aux gens qu’en
votant oui iels peuvent changer la
vie de beaucoup de personnes ».
La problématique va plus loin :
« lorsqu’on coche la case du partenariat
enregistré, on te force d’une certaine
manière à te proclamer LGBT,
on te stigmatise alors que cela relève
de notre vie privée et on n’a pas forcément
envie que tout le monde le
sache ».
La campagne Oui, je le veux, qui soutient
la modification du code civil, a
débuté le dimanche 27 juin 2021. Par
la suite, les partisan·e·s ont abouti à
plusieurs actions pour leur permettre
d’entrer en contact avec la population
helvétique et leur donner l’occasion d’expliquer
les bénéfices du mariage pour tous·tes.
Les stands tenus à Fribourg ouvrent la discussion
et appellent aux votes ; « au final,
c’est par leur vote que les choses peuvent
changer », insiste Julie Python.
Un pas en avant !
La Suisse a un train de retard en matière de
droits pour les homosexuel·le·s. L’acceptation
du Mariage civil pour tous·tes par les citoyen·ne·s
suisses serait un immense pas en
avant pour la communauté LGBT, ainsi que
pour la protection des familles arc-en-ciel.
« C’est une question d’adaptation des
mœurs, les enfants arc-en-ciel ont toujours
existé et vont probablement encore plus
exister surtout si nos pays voisins en don-
nent la possibilité », souligne Julie Python.
Elle ajoute : « Ces droits qui nous seraient
donnés doivent ensuite être respectés et
acceptés par la société. » Lors de la campagne,
des drapeaux ont été arrachés, vandalisés.
Outre l’aspect matériel, les personnes
homosexuelles subissent aujourd’hui encore
des agressions, violences et discriminations.
« Cela m’attriste qu’on en soit encore
là, même si on ne considère plus que c’est
une maladie, il existe toujours un manque
de connaissance et d’acceptation de la part
de certaines personnes », se désole Julie
Python.
Au sein de l’Université
Qu’en est-il à l’Université ? La commission
EquOpp s’engage pour l’équité et la défense
des intérêts de toutes et tous, notamment
de celles de la communauté LGBTQIA+.
Hors cadre universitaire, des associations
LGBTQIA+ tel que LAGO et Sarigai organisent
respectivement divers évènements
durant l’année : « ces associations sont super,
surtout dans une période où les soirées
sont incertaines, elles permettent de faire la
rencontre d’autres personnes dans un cadre
bienveillant », conclut Julie Python. P
Petit index pour s’y retrouver
avec ces acronymes.
Il y a différentes variantes d’acronymes
pour désigner l’ensemble des
identités possibles : LGBT, LGBT+ et
LGBTQIA+.
Les lettres et symboles correspondent
aux personnes : Lesbiennes,
Gays, Bisexuelles, Trans, Queers, Intersexes,
Asexuelles et le + pour désigner
toutes les autres.
6 spectrum 09.21
UNIPOLITIK
Text Florence Valenne
Foto ZVG
Eras-muss auch in Covidzeiten
Die Pandemie hat in den letzten anderthalb Jahren die
Mobilität zwischen Universitäten stark eingeschränkt.
Wie ist es Studierenden ergangen, die hier einen Aufenthalt
absolvieren wollten?
rasmus ist ein spannendes Projekt für
E Studierende aus ganz Europa – sie
lernen andere europäische Länder und
Kulturen kennen, entwickeln in öffentlich
geförderten Auslandssemestern neue Perspektiven
und schliessen neue Freundschaften.
Unter den Bedingungen der Pandemie
hat sich der Universitätsalltag jedoch stark
verändert – trotzdem sind viele Erasmus-
Studierende während der Pandemie in die
Stadt gezogen.
Vom Erasmus-Präsenzstudium zu Blended
und Virtual Mobility
Auch an der Universität Freiburg kam das
Präsenzstudium seit dem Ausbruch der
Pandemie durch diverse Lockdowns und
weitreichende Beschränkungen für den
Hochschulbetrieb weitgehend zum Erliegen.
Viele Aspekte, durch die ein Erasmus-
Aufenthalt besonders attraktiv war, sind
hierdurch zunächst weggefallen.
Studierende mussten sich
auf digitale Lehrveranstaltungen
umstellen und persönliche
Kontakte zumindest zeitweise
auf ein Mindestmass reduzieren.
Erasmus-Studierenden bietet
die Uni Freiburg, ebenso wie
viele andere Hochschulen in
Europa, unter den Bedingungen
von Corona zwei alternative
Konzepte an: Blended
Mobility ermöglicht den Aufenthalt
im Gastland. Studiert
wird vor allem digital. Wenn es
aber möglich ist, werden auch
Präsenzveranstaltungen angeboten.
Seit dem Herbstsemester
2020 werden solche Angebote
ebenso wie ein regulärer
Erasmus-Aufenthalt uneingeschränkt
gefördert. Bei Virtual
Mobility hingegen handelt
es sich um ein reines Online-Studium, das
optional während des Semesters in ein Präsenzstudium
umgewandelt werden kann.
Kamran Konukcu, Jurastudent aus der Türkei,
hat sein Erasmus-Semester zuerst virtuell
in seinem Heimatland begonnen und
danach physisch in Freiburg fortgesetzt. Er
behält nur positive Erinnerungen an seinen
Aufenthalt in Freiburg. Er unterstreicht:
«Aktiven Menschen, aktiven Studierenden
werden so viele Türen geöffnet.»
Auch während der Pandemie gut
betreut
Die Dienststelle für internationale Beziehungen
der Universität Freiburg und das
Erasmus Student Network (ESN) Freiburg
sorgen dafür, dass Erasmus-Studierende
auch während der Pandemie alle Informationen
erhalten, die sie für ein erfolgreiches
Auslandssemester brauchen und jederzeit
Ansprechpartner*innen finden.
«Wir schätzen, dass 95 Prozent der europäischen
Erasmus-Studierenden, die während
der Pandemie zu uns kamen, aus Deutschland,
Frankreich und Spanien kamen. Dieses
Herbstsemester erwarten wir um die
115 Erasmus-Studierende», sagt Christian
Arciniegas, Verantwortlicher des Buddy-
Systems bei ESN, das die Erasmus-Studierenden
mit den lokalen Studierenden verknüpft.
ESN ist eine internationale Non-Profit-
Organisation, die sich um die Belange ausländischer
Studierender kümmert. ESN-
Sektionen arbeiten heute an über 500
Hochschuleinrichtungen in insgesamt 40
europäischen Ländern. In Freiburg haben
aktive und ehemalige Studierende im Jahr
2016 eine ESN-Sektion gegründet. Mit ihren
Events und anderen Angeboten wenden sie
sich nicht nur an Erasmus-Teilnehmende,
sondern an alle in- und ausländische Studierende
in Freiburg. Auch während der
Corona-Pandemie hat die lokale ESN-Sektion
ihre Aktivitäten weitergeführt. Veranstaltungen
wurden und werden angeboten,
sofern keine strikten Corona-Massnahmen
sie verbieten. Auch im Internet und in den
sozialen Medien ist ESN Freiburg aktiv vertreten.
P
Mehr Informationen zu ESN
findest du hier:
Website von ESN Freiburg: fribourg.
esn.ch
Instagram: esnfribourg
Facebook: ESN Fribourg
Facebook-Gruppe:Fribourg Erasmus
2020/2021
Website des Erasmus Student
Network: esn.org
09.21
spectrum
7
LES PENSÉES DE...
Illustrations Zarina Fäh
Unser China gibt
es nicht
Text Sina Gloor
«Lernen, ohne zu denken, ist eitel; denken, ohne zu lernen, gefährlich.» Eines von Konfuzius’
zahlreichen Zitaten. Sein Name steht wie kein anderer für das philosophische
und jahrtausendealte China. Teilweise wird das «Reich der Mitte» heute gefürchtet,
nicht nur als kommunistischer Überrest, sondern auch als gewaltiger Wirtschaftskonkurrent
und seit neustem als digitaler Überwachungsstaat. Druck und Leistung auf
Arbeitnehmende und Studierende sind ebenfalls zu chinesischen Aushängeschildern
geworden – der Gaokao ist auch uns längst ein Begriff. Dieses ferne, für uns oft fremde
China ist nicht das einzige, das wir kennen: Chinesische Medizinbehandlungen sind
längst keine Ausnahmen mehr und chinesisches Essen ist für die meisten von uns
Alltag. In diesen Momenten empfinden wir dieses Land im «fernen Osten» wieder als
ganz nah. Doch was ist denn nun «China»? Würde man Leuten auf der Strasse diese
Frage stellen, erhielte man wohl ebenso viele Antworten wie Befragte, abhängig von
persönlichen Erfahrungen und Interessen. Welches China-Bild entspricht der Realität
am besten? Ein grosser Teil von uns kann nur vermuten, was China wirklich ist. Mal ernsthaft, wie viele chinesische Wörter kennst du?
Wie oft hast du chinesische Ente in Peking gegessen? Ist es überhaupt relevant oder angebracht, darüber zu diskutieren, was denn nun das
«richtige» China sein soll? Schliesslich liegt es am anderen Ende der Welt und die meisten von uns sind keine Sinolog*innen. Dennoch ist
es wichtig, dass wir uns mit unserer persönlichen Wahrnehmung Chinas auseinandersetzen, wenn wir darüber schreiben wollen. Denn in
unseren Texten geben wir eine Auffassung von dem, was China ist, an die Leser*innen weiter. Was genau China ist oder nicht ist, können
wir nicht beurteilen. Wir können aber unser eigenes China-Bild hinterfragen und offen sein für Neues. Ansonsten halten wir an unserer
Wahrnehmung Chinas blind fest und denken, ohne dazuzulernen. Und das wäre – so hat es bereits Konfuzius gesagt – gefährlich.
De la morale
confucéenne
Texte Joan Laissue
Le paysage économique chinois est des plus complexes. En effet, l’arrivée au pouvoir
de Xiaoping en 1976 marque une certaine césure idéologique avec un libéralisme
croissant et particulier, rompant ainsi avec plus de 20 ans d’un fort interventionnisme
d’État et d’une régulation appuyée des flux marchands. Dès lors, l’économie chinoise
se voit affublée d’une définition aux caractères bien antagonistes par les analystes
occidentaux, « une économie socialiste de marché ». L’exception chinoise doit donc
probablement trouver sa source dans un paradigme tout aussi isolé que peut l’être sa
conjoncture économique. Peut-être, dans une entreprise aussi Wébérienne soit-elle,
pourrait-on trouver quelques marqueurs ou devrais-je dire quelques « affinités électives
» entre le modèle socio-économique chinois et son héritage Éthique confucéen
millénaire. Confucius, en admirateur des Antiques, ne voyait de vertu collective qu’au
travers d’une quête de vertu individuelle : « Qui voulaient organiser l'État réglaient leur
cercle familial ; ceux qui voulaient régler leur cercle familial visaient d'abord à développer
leur propre personnalité ; ceux qui voulaient développer leur propre personnalité rendaient d'abord leur cœur noble ; ceux qui voulaient ennoblir leur
cœur rendaient d'abord leur pensée digne de foi ; ceux qui voulaient rendre leur pensée digne de foi perfectionnaient d'abord leur savoir ». Le caractère
hautement politique de ce précepte ne peut nous échapper. Deux dimensions me semblent essentielles à soulever. Premièrement, l’Éthique
pratique individuel qui rend vertueux.se ainsi que la nécessiter de collectiviser la vertu émanant de ces impératifs individuels. Ainsi on retrouve
dans le confucianisme un absolu qui contient le travail sur soi et une application extrinsèque sur le monde où la vertu s’articule entre
réalisation personnelle et mise en œuvre de l’univers social. On retrouve dès lors, les prémisses d’un salut individualisé avec un commandement
au perfectionnement ainsi qu’’une expansion de son devoir moral envers la collectivité. Peut-être là, une des clés paradigmatiques qui
aurait permis l’avènement de cette double économie, ballottée entre les deux grandes idéologies politique de la modernité.
8 spectrum 09.21
PARLONS DE LA
CHINE
-
CHINA: EINE
FRAGE DER
PERSPEKTIVE ?
Idée originale Meredith Stella
Chinas Belt and Road Initiative – ein «siebenköpfiger
Drache» Seite 10-12
La répression des Ouïghours pages 13-15
Made in China : La haute couture Chinoise page 16
Im Osten nicht Neues Seite 17
Water War: Make it Dam(n) Big. Seite 18-19
09.21
spectrum
9
DOSSIER
Text Corina Dürr
Fotos Agnieszka Joniak-Lüthi, ZVG
Chinas Belt and Road Initiative -
ein «siebenköpfiger Drache»
Während sich die einen von der «Belt and Road Initiative»
(BRI) eine Wiederbelebung globaler Zusammenarbeit
versprechen, sehen andere darin geo-politische
Gefahren. Was aber bringen Chinas Investitionen der
lokalen Bevölkerung?
Eine neue Strasse wird für die Eröffnungszeremonie vorbereitet. Tashkorgan, China, nahe der Grenze zu Pakistan.
hinas Projekt der «Neuen Seidenstrasse»
mag allen mehr oder weniger ein
C
Begriff sein: Der Ausbau von Schifffahrtswegen
und Landverbindungen finanziert
mit Krediten aus China. Das Ziel: Eine Verbindung
Asiens mit dem Mittleren Osten,
Europa und Afrika. Doch darüber, wem
diese gebauten Strassen einen Vorteil bringen
und wem sie eher schaden, wissen wir
wenig. Die Professorin für Sozialanthro-
pologie Agnieszka Joniak-Lüthi geht mit
ihrem fünfköpfigen Team im Rahmen ihres
Forschungsprojekts «ROADWORK» genau
solchen Fragen nach. Spectrum hat mit ihr
über die Chancen und Gefahren der BRI gesprochen,
gefragt, wie ihre Forschung vor
Ort aussieht und was die Infrastrukturprojekte
mit der schwindenden Eselpopulation
in Zentralasien zu tun haben.
Das ambivalente Projekt
Im Jahr 2013 lancierte Chinas Präsident
Xi Jinping die Initiative der sogenannten
«Neuen Seidenstrasse». Ziel dieses milliardenschweren
Projekts ist es, eine Art
transkontinentales Netzwerk aufzubauen.
«Jeder chinesische Präsident will bzw. muss
ein Zeichen setzen», sagt Agnieszka Joniak-
Lüthi. Die Initiative funktioniere dabei wie
ein Motor für das Land. Die Projekte halten
10 spectrum 09.21
die chinesische Bauindustrie am Laufen,
wovon wiederum die chinesische Wirtschaft
angekurbelt wird. Viele Länder wollen
Teil des Projekts sein und von den chinesischen
Krediten profitieren. Deswegen
ist das Projekt der «Neuen Seidenstrasse»
in den letzten Jahren enorm gewachsen.
Diese Vielzahl an Einzelprojekten macht
es allerdings schwierig, die Initiative und
ihre Folgen genau fassen zu können. «Es ist
unklar geworden, was das Ziel der BRI ist.
So wurde aus dieser Initiative ein sprichwörtlicher
siebenköpfiger Drache. Der eine
Kopf weiss nicht, was der andere macht
und denkt», erklärt die Professorin den
Vergleich. Doch gerade weil kein fixierter,
ausformulierter Masterplan Chinas besteht,
ermöglicht das ein exploratives Vorgehen
und eine beständige Anpassung. Letzteres
wurde nach internationaler Kritik und dem
Ruf nach mehr Nachhaltigkeit unumgänglich.
Denn viele Länder, welche Kredite aus
China beziehen, verschulden sich und sind
nicht rückzahlungsfähig. Passt also auch
hier die Metapher des mehrköpfigen Drachens,
einer Figur aus der Bibel, die für ihre
Zerstörungswucht bekannt ist?
So darf man berechtigterweise fragen: Wo
sind denn die Vorteile dieser Initiative?
«Viele Stimmen, auch aus der Entwicklungshilfe,
sagen, dass der Strassenbau der
lokalen Bevölkerung Vorteile einbringt. Sie
kann dadurch etwa ihre Produkte auf den
Markt bringen oder besseren Zugang zum
Gesundheitswesen erhalten.» Doch Joniak-
Lüthi betont, dass Strassen nicht per se für
die ganze Bevölkerung vor Ort Gutes bringen.
So sichern sich etwa in Zentralasien
meist lokale Eliten chinesische Aufträge, um
sich daran zu bereichern. Andere Bevölkerungsgruppen
profitieren zwar von besseren
Verkehrsverbindungen, haben aber mit
bedeutenden Problemen zu kämpfen, wie
der Verschmutzung von Land oder der Vertreibung
der Viehwirtschaft.
«Eine Strasse bringt
selten nur Gutes mit
sich.»
Einwohner*innen ihres Einsatzortes. Die
Doktorandin Zarina Urmanbetova beispielsweise
stellte fest, was für eine symbolische
Wirkung die Strasse auf ein abgelegenes Gebiet
in Zentralkirgistan hat. «Die Menschen
erhoffen sich durch die schnellere Verbindung
zur Hauptstadt auch eine nähere soziale
Anbindung und somit ein stärkeres
Zugehörigkeitsgefühl zum Norden, der zentralen
Region in Kirgistan.»
In Kasachstan wiederum untersucht die
Doktorandin Verena La Mela die wirtschaftlichen
Folgen für die Dörfer, die wegen des
Autobahnbaus ihren Lebensunterhalt verloren
haben. Früher, als noch die alte, langsamere
Strasse gebraucht wurde, hätten
LKW-Fahrer*innen noch in diesen Dörfern
gegessen, übernachtet oder ihre Autos repariert.
Dieses Geschäft ist jetzt verschwunden.
Doch die BRI hat auch Auswirkungen
auf die Biodiversität. In Asien, aber auch in
Afrika schwindet die Eselpopulation stetig,
weil diese, nicht zuletzt dank der neuen
Transportwege, nach China verkauft
werden. Dort ist das Fell von Eseln in der
traditionellen Medizin sehr wertvoll und
Vom Schwinden lokaler Märkte und der
Eselpopulation
Man sieht: Die BRI ist ein ambivalentes Projekt.
Das Ziel des Teams rund um Prof. Joniak-Lüthi
ist es daher, «hinter die Fassade zu
schauen und zu sehen, was die chinesischen
Investitionen genau bewirken und welche
Konsequenzen sie für die lokale Bevölkerung
haben», sagt die Sozialanthropologin.
Das Forschungsteam hat dazu Hotspots in
verschiedenen Ländern ausgewählt, welche
wichtig für den Warentransport sind. Um
nachvollziehen zu können, welche sozialen
Folgen eine Strasse mit sich bringt, leben
die Forschenden mehrere Monate mit den
Agnieszka Joniak-Lüthi, Professorin für Sozialanthropologie an der Universität Freiburg.
09.21
spectrum
11
wird für die Produktion von Aphrodisiaka
gebraucht. «Dieses skurrile Beispiel zeigt
gut, wie vielfältig und unvorhersehbar die
Auswirkungen eines Strassennetzwerks sein
können», fasst die Sozialanthropologin zusammen.
Weckruf gen Westen
Was also können bzw. sollen europäische
Gesellschaften und Regierungen im Anblick
dessen unternehmen? Keinesfalls sollte die
EU oder die Schweiz Initiativen in gleich
grossem Stil auf die Beine stellen. «Man
dachte, dass die Zeit von Megaprojekten
vorbei sei, da diese meist ökologisch desaströs
sind. Bis China seine BRI lanciert und
das Rad zurückgedreht hat.» Was es nun
brauche, seien interessante Konkurrenzprojekte
seitens Europa, meint Joniak-Lüthi.
Diese sollten kleiner, dafür ökologisch
sinnvoll sein sowie nachhaltig in die lokale
Wirtschaft eingebettet werden. Nur so kann
den Investitionsländern eine faire Alternative
geboten werden.
«Die anderen Staaten
haben gemerkt, dass
man China zu viel Raum
und Zeit überlassen hat.
Jetzt regt sich etwas.»
Seit einigen Jahren sind die USA, Australien,
die islamischen Länder und auch die EU in
diesem Bereich aktiver geworden. Letztere
hat ebenfalls in Infrastrukturprojekte in
Zentralasien investiert und einen Entwicklungsplan
entworfen. Am vergangenen G7-
Gipfel in England wurde unter dem von
den USA angestossenen «Build Back Better
World»-Projekt (B3W) gar eine Alternative
zu Chinas neuer Seidenstrasse angekündigt.
Dabei sollen gerade Länder in Lateinamerika,
Asien und Afrika, welche von der Pandemie
stark getroffen wurden, finanzielle
Unterstützung beim Bau von Infrastrukturprojekten
erhalten. Diese Pläne sollten aber
weniger als ein provokatives westliches
Gegenprojekt wahrgenommen werden,
als vielmehr die Handelsbeziehungen zu
China verbessern. Im Vordergrund des G7-
Projekts stehen ausserdem Anliegen zum
Klimaschutz und zur Biodiversität. «Die anderen
Staaten haben also gemerkt, dass man
China zu viel Raum und Zeit überlassen hat.
Jetzt regt sich etwas.» Prof. Joniak-Lüthi ist
gespannt, was aus solchen Plänen werden
wird. Wir auch. P
Agnieszka Joniak-Lüthi ist seit September
2020 als Professorin Teil
der Einheit für Sozialanthropologie
in Freiburg. Zuvor hat sie unter anderem
an den Universitäten Bern,
St.Gallen, an der LMU München, aber
auch in Xinjiang und Sichuan in China
doziert und geforscht. China ist ihr
primäres Forschungsgebiet, weswegen
sie sich in den letzten Jahren intensiv
der sozialwissenschaftlichen
Erforschung der dortigen Infrastruktur
gewidmet hat. Das vom SNF finanzierte
Projekt «ROADWORK: An
Anthropology of Infrastructure at
China’s Inner Asian Borders» leitet
sie seit 2018.
Weitere Informationen
zum Forschungsprojekt
unter:
Eine Schafherde überquert die neue Autobahn, Südost-Kasachstan.
Mehr Informationen zur Ausbildung
12 spectrum 09.21
DOSSIER
Texte Leonardo Mariaca
Photos Société des peuples menacés
La répression des Ouïghours
Aujourd’hui, la rédaction de Spectrum rencontre Angela
Mattli, responsable de la campagne #NoComplicity :
Les droits humains en Chine, qui a aboutit par une pétition
déposée le 7 septembre 2020. Retour sur un combat
de longue haleine.
e 7 septembre 2020, la Société pour les
L peuples menacés, l’Association Ouïghours
Suisse et l’organisation Campax déposent
une pétition ayant reçu plus de 23 000
signatures. La pétition exige de la Suisse
de renégocier l’accord de libre-échange
avec la Chine. Au cœur de cette initiative,
deux problèmes bien distincts : d’une part,
les Services de Renseignement de la Confédération
ont établi que des opérations
chinoises de surveillances de communautés
tibétaines en Suisse avaient augmentés, et
d’autre part, la mise en évidence par l'ONU
de l’information suivante : près d’un million
de Ouïgours étaient toujours détenus dans
des camps en 2018, ce que dément le président
chinois Xi Jinping. Mais quel est le problème
exactement ? Qui sont les Ouïghours ?
Où en est la situation aujourd’hui ? Nous sommes
allés à la rencontre d’Angela Mattli, responsable
de la campagne #NoComplicity :
Les droits humains en Chine au sein de la
Société pour les peuples menacés (SPM).
La résistance ouïghoure
La Chine compte près de dix millions
d’Ouïghour∙e∙s, dont la plupart vivent dans
la province du Xinjang. Les Ouïghour∙e∙s
sont un peuple turcophone de confession
musulmane sunnite. En 1933, la République
islamique du Turkestan oriental fut fondée,
le peule d’Ouïghour gagnant ainsi l’indépendance.
Cette République dura environ
un an avant d'être anéantie par les musulmans
Hui, alliés des Chinois et soutenus par
l'Union soviétique. En 1944, une nouvelle
tentative émergea, principalement dans la
région principalement kazakhe d'Yili. Cette
République-ci dura 5 ans, pendant lesquelles
les Ouïghours administrèrent une région
semi-autonome tolérée par le parti nationaliste
chinois. Elle prit fin en 1949, avec
la fuite du parti à Taïwan et la déclaration
de la République populaire de Chine sur le
Angela Mattli, responsable de la campagne #NoComplicity
09.21
spectrum
13
continent. Le Turkestan oriental fut ainsi
annexé par la Chine après l’arrivée au pouvoir
des communistes. Depuis, le peule revendique
son indépendance, et des dérives
terroristes ont pu être constatées, comme
le 28 octobre 2013, date à laquelle un attentat
est commis par des mouvements
terroristes Ouïghours sur la place Tian'anmen
à Pékin, qui fait cinq morts
et quarante blessés. L’existence de ces
groupes terroristes, très minoritaires
en nombre comparativement aux dix
millions d’Ouïghour∙e∙s présents et
présentes sur le territoire, est la justification
utilisée par la Chine pour
mettre en place des camps de rééducations
chinois, où l’idéologie communistes
serait inculquée de force
à l’aide de torture et d’humiliations,
selon un rapport de l’ONU parût en
août 2018. « La situation est très grave, nous
faisons face à une surveillance permanente
de la population Ouïghour, des disparitions
subites de membres de familles Ouïghours,
des cas de torture et des cas de violation
sexuelles », s’indigne Angela Mattli. Elle
ajoute : « Il est impensable de justifier l’internement
de millions de personnes dans des
camps, parmi lesquelles des intellectuel∙le∙s,
des personnes âgées ou encore des jeunes,
avec pour justification la sécurité ou le redressement
idéologique, rien que ces termes
sont inhumains. »
«La Chine tente de taire la réalité et
décrit ces camps comme des lieux
de formation professionnelle. En
réalité, il ne s’agit ni plus ni moins
que d’une version moderne des
camps de concentration.»
Dolkun Isa, président du Congrès mondial ouïghour.
Le rôle de la Suisse
La Suisse est l’un des premiers pays à avoir
signé un accord de libre-échange avec la
Chine, en 2013. « Les dispositions contenues
dans l’accord ne sont pas suffisamment contraignantes
pour empêcher que des produits
issus du travail forcé ou d’autres activités
portant gravement atteinte aux droits hu-
mains ne parviennent sur le marché suisse »,
explique Angela Mattli. C’est pourquoi la
SPM, en collaboration avec l’Association
Ouïghours Suisse et l’organisation Campax
ont mis en avant une pétition afin de renégocier
l’accord de libre-échange, exigeant
notamment que le respect des droits
humains, le droit du travail et les
droits des minorités soient expressément
confirmés dans une nouvelle
version de l’accord de libre-échange,
et que des clauses contraignantes
relatives au respect des droits
humains soient intégrées au texte
afin de garantir qu’aucun produit
issu du travail forcé ne parvienne sur
le marché suisse. « Nous avons récolté
23 000 signatures, que nous avons
déposées le 7 septembre 2020 »,
annonce Angela Mattli.
Le 09 mars 2021, le Conseil national s’est
prononcé en faveur d’une évaluation du dialogue
entre la Suisse et la Chine sur les droits
humains. Toutefois le Conseil fédéral ne
s’est toujours pas prononcé sur son soutien
éventuel aux sanctions prévues par l’Union
européenne contre la République populaire
14 spectrum 09.21
Remise de la pétition après des semaines de combats
de Chine. « Les choses avancent donc, mais
trop lentement, ce que je déplore », souligne
notre interviewée. Après avoir déposé la
pétition, Angela Mattli a constaté une augmentation
de la surveillance de la centaine
d’Ouïghour∙e∙s présent∙e∙s en Suisse : « Des
membres de la communauté reçoivent des
coups de fils de représentants et représentantes
chinoises exigeants qu’iels cessent
leurs activités politique. On a eu un cas où
une personne a participé à une manifestation
en vue de la pétition, et deux semaines
plus tard, elle a appris que son frère resté en
Chine avait disparu. Cela m’inquiète, car on
peut clairement parler de surveillance et cela
crée de la méfiance dans la communauté :
si l’on perd confiance, il deviendra beaucoup
plus difficile d’agir et de contester ce
genre d’injustices, par peur de représailles. »
Encore aujourd’hui, certaines entreprises
occidentales sont établies dans la région
de la province du Xinjang, n’excluant ainsi
pas, à défaut de contrôles objectifs, que du
travail forcé s’y déroule. En ce qui concerne
la Suisse, il y a notamment l’entreprise
SAURER qui est active dans la région.
« Aujourd’hui, nous avons des échanges avec
les autorités fédérales, nous parlons avec les
entreprises, nous parlons à des politiciens
et politiciennes, nous essayons de sensibiliser
la population. Cela demande énormément
de travail et exige la bonne volonté
d’une multitude d’acteurs et d’actrices du
domaine », explique Angela Mattli. P
Un rapport de l’Australian Strategic
Policy Institute établit qu’entre 2017
et 2019, plus de 80 000 membres
de la communauté ouïghoure ont
été transférés des
camps d’internement
vers d’autres
régions de Chine.
Vous voulez en savoir plus sur la campagne
#NoComplicity,
les droits
humains en Chine ?
Scannez le QR
Code.
09.21
spectrum
15
DOSSIER
Texte Lara Diserens
Photos vogue.fr, fashionwithrenee.com
Made in China : la haute couture
chinoise
La mode chinoise ne se résume pas à la fast fashion. Devant
le potentiel explosif des créateur·rice·s chinois·es, les
grandes maisons de haute couture tremblent.
La chanteuse Rihanna abordant magnifiquement
la création de Guo Pei lors du Met Gala en 2015.
’est en 2008 que la Chine fait ses vrais
C premiers pas dans la haute couture.
Pour la première fois, les pièces de la créatrice
Ma Ke sont présentées lors de la Fashion
Week à Paris. La couturière de la première
Dame de Chine confirme alors le potentiel
créatif de son pays en participant au plus
grand événement de l’industrie de la mode.
Par la suite, de nombreux couturières et
couturiers ont foulé les sols des plus grands
défilés du monde. Que Balmain, Valentino
et Dior se tiennent prêts : la barre est placée
très haut.
La mondialisation de la couture
La mode est un art qui dépasse les frontières
et les barrières culturelles. Pour le président
exécutif de la Fédération française de la
couture, Pascal Morand, la haute couture
prend actuellement une tournure internationale.
« On assiste à une mondialisation
de la couture et des savoir-faire », expliquet-il.
Comme plusieurs maisons mondiales, la
Chine n’a cependant pas toujours joui d’une
place validée face aux grandes maisons européennes.
Difficile de faire concurrence
aux pôles principaux de la haute couture
que sont Paris, New York ou encore Milan.
Pourtant, les créateur·rice·s chinois·es ont
su se faire un nom : Uma Wang, Chen Peng,
ou encore Jason Wu qui a dessiné la robe
de Michelle Obama pour la cérémonie d’investiture
à la présidence des États-Unis… Et
comment ne pas citer Guo Pei, la couturière
qui a habillé Rihanna lors du Met Gala 2015 ?
La Chine n’a décidément plus à prouver sa
place sur le highway et sur le tapis rouge.
Réinventer les traditions
Dans chaque processus de création, l’influence
culturelle du pays d’origine joue
un rôle dans l’originalité et l’unicité de
l’art conçu. On retrouve souvent dans les
collections chinoises une influence culturelle,
notamment sur les ornements et les
coupes qui rappellent les habits traditionnels
comme le Hanfu. Cette longue tunique
est LE costume traditionnel national. Au
niveau des couleurs, c’est le noir et le rouge
qui priment. Le blanc et le bleu, rappelant
les porcelaines chinoises, se retrouvent aussi
dans les créations, notamment celles de Guo
Pei et Lu Kun, surnommé le John Galliano
chinois. Aujourd’hui, les créations chinoises
gagnent de plus en plus en qualité et en popularité
grâce à l’avènement de nouveaux
talents. Pourtant, les Chinois·es continuent
de considérer les marques de luxe occidentales
plus que celles de leur propre pays, car
pour iels, elles sont signe de reconnaissance
sociale, de modernité et de richesse.
Créer pour se définir
Mais au-delà des traditions culturelles,
c’est un sens d’identité raciale et ethnique
qui se reflète dans les collections de tout·e
créateur·rice. Selon l’anthropologue Christina
Moon, les designers mélangent dans
leur travail leur différentes identités ethnico-raciales
en mixant les styles des pays
dans lesquels ils ont évolués. La chercheuse
parle d’une ambiguïté identitaire : « Les designers
peuvent articuler visuellement ces
ambiguïtés à travers leurs créations ou, au
contraire, les nier, mais ils auront toujours à
négocier cette identité à travers les médias
et la manière dont ils sont et seront présentés
par les médias », explique Christina
Moon, d’après Le Temps. Les vêtements
confectionnés traduisent véritablement
des valeurs et des identités qui dépassent
la simple notion de mode ou d’art textile. À
chaque créateur·rice son histoire, son identité
et sa culture. C’est là tout l’intérêt de la
haute couture : transposer les aspects d’une
vie et d’une époque dans du tissu, tout en
s’inscrivant dans la tendance et en y ajoutant
une touche d’innovation. Qui aurait
cru, en 1920, que les créations garçonnes et
pratiques de Coco Chanel se transformerait
en mouvement d’émancipation féminine ?
Les femmes d’aujourd’hui la remercient ! P
Le blanc et le bleu, couleurs caractéristiques des
porcelaines chinoises, se retrouvent dans les
créations de Guo Pei et bien d’autres.
16 spectrum 09.21
DOSSIER
Text und Illustration Alyna Reading
Im Osten nicht Neues
Wie die Medien über China berichten, formt unsere
Vorstellungen über die Volksrepublik und ihre
Bürger*innen. Dabei werden oft dieselben Bilder und
Stereotype wiederholt.
apoleon sprach von China als «gefährlicher
Drache», Kaiser Wilhelm II. von
N
der «gelben Gefahr». Auch heute verwenden
Schweizer Medien bedrohliche Begriffe,
wenn sie über China berichten. Auf der
SRF-Webseite stand im Oktober in roter
Farbe: «Nachrichtendienst warnt» und darunter:
«China rüstet auf – auch propagandistisch».
Zeitungen, Online-Portale und
Fernsehbeiträge benutzten Begriffe wie
«systemische Herausforderung», «wachsender
Einfluss» oder sogar «Würgegriff», um
die Beziehung zwischen China und dem
Westen zu beschreiben. Ein düsteres Bild:
Chinas Wirtschaft und Diktatur stellen
eine Bedrohung für den Westen und die
Demokratie dar.
«Hochproblematisches Hochrisikoland»
Der Ausbruch der Pandemie verlieh der Berichterstattung
über China neuen Auftrieb.
Das neuartige Coronavirus bezeichneten
viele schlicht als «China-Virus». Aufgrund
der menschenrechtswidrigen Behandlung
der uigurischen Bevölkerung, dem gespannten
Verhältnis mit den USA und dem
Ausbruch der Pandemie stiessen Berichte
aus China in der Schweiz auf besorgte Leser*innen.
Seit Ende des Kalten Krieges erreichen den
Westen alarmierende Nachrichten über
China. Dimitrios Psarris analysiert in seiner
Dissertation an der Technischen Universität
Berlin die Darstellung Chinas in sechs
deutschen Printmedien über den Zeitraum
von 1994-2011. Das Ergebnis fällt eindeutig
aus: Über den Zeitraum der Untersuchung
hinweg wird China sowohl als «Hochrisikoland»
wie auch als «hochproblematischer
Akteur in Weltpolitik und Weltwirtschaft»
dargestellt.
Dass wir in der Schweiz ein negatives Bild
von China haben, merkte auch die Sozialanthropologie-Studentin
Melinda B. in
ihrem Austauschjahr von 2018 - 2019 an
der Yunnan Normal University. Proteste
in Hong Kong und die Verhaftung von
Meng Wanzhou sorgten für Empörung im
Westen. Manche Freund*innen und Bekannte
warfen Melinda vor, das chinesische
Stipendium für ihr Studium angenommen
zu haben: «Ich wurde nie persönlich angegriffen,
aber Leute haben oft zu mir gesagt:
Ich könnte ja nie in einem Land leben, in
dem die Menschen so unterdrückt werden.»
Verschwommene Unterschiede
Viele von uns kennen China nur aus den
Medien oder Kung-Fu Filmen mit Jackie
Chan. Wir verbinden das «Reich der Mitte»
mit Stereotypen, die der Vielfalt des Landes
nicht gerecht werden. In China leben über
neunzig ethnische Gruppen von denen
sechsundfünfzig von der Regierung als eigene
Nationalitäten anerkannt werden. Der
chinesische Staat beansprucht eine Fläche
fast so gross wie Europa, vom bitterkalten
Norden bis hin zu heissen Randtropengebieten.
Yunnan liegt so weit von Peking
entfernt wie Stockholm von Athen.
Im westlichen Verständnis verschwimmen
diese Unterschiede. Hierzulande schreiben
Medien über die chinesische Regierung, sagen
aber «China». Die Abneigung, die viele
gegenüber der chinesischen Regierung
ver spüren, überträgt sich manchmal auch
auf die Staatsbürger*innen unter dieser
Regierung und sogar auf Südostasiat*innen,
die nichts mit China zu tun haben. Während
der Corona-Pandemie erfuhren Personen,
die als chinesisch wahrgenommen werden,
dies aber oft gar nicht sind, vermehrt
Anfeindungen und rassistische Gewalt.
Blinder Fleck
Eine Gleichsetzung der chinesischen Regierung
mit ihrer Bevölkerung ist reduktionistisch,
aber nicht das einzige Problem. Melinda
entdeckte bei vielen Freund*innen und
Bekannten einen blinden Fleck, wenn es um
die eigene Wahrnehmung ging: «Wir diskutieren
oft über Zensur in China, während
auch hier die Presse unsere Meinung beeinflusst.
In China ist den Menschen die Beeinflussung
meistens bewusst, uns weniger.»
Obschon unsere Medien keiner Zensur unterliegen,
folgen sie doch einem Narrativ.
Sie stilisieren China zum Gegenspieler des
Westens, der zum Synonym für Freiheit und
Demokratie wird. Menschenrechtsverletzungen
an anderen Orten der Welt, wie z.B.
an der US-mexikanischen Grenze, scheinen
unsere Medien anders zu gewichten als
diejenigen, die in China stattfinden. Vieles
von dem, was sich innerhalb der Grenzen
Chinas abspielt, ist problematisch oder
auch moralisch verwerflich. Sogar die Frage,
wo man diese Grenze zieht, ist heikel.
Trotzdem muss es uns gelingen, eine
Sprache zu finden, die der komplexen
Wirklichkeit gerecht wird und sich nicht
hinter dämonisierenden Stereotypen
versteckt. Der Dichter Xi Chuan schrieb:
«China ist nicht unverständlich, es enthält
einfach mehr Selbst-Widersprüche als
sämtliche Chinatowns der Welt, und jedes
unilaterale Denken wird Schwierigkeiten
haben, ein solches Land zu verstehen.» P
09.21
spectrum
17
DOSSIER
Text Alexandra Andrist
Foto Shutterstock
Water War: Make it Dam(n) Big.
Chinas neighbors find themselves fighting China for
water. Not drinking water, but water that is being diverted
for Chinas giant energy needs. Chinas climate goals have
created growing competition for water resources directed
for hydropower dams.
Bird’s eye view on the Baihetan Dam.
18 spectrum 09.21
hina has set itself an ambitious climate
C goal: Carbon neutrality by 2060. For
a country with a population of 1.4 billion
which is currently generating 56.8% of its
energy from coal, this is a huge undertaking.
The move to renewable energy has China
looking to hydropower. Hydropower
accounts for a total of 17% of energy production
in China, compared to 60% in Switzerland.
While Switzerland has a higher
percentage of hydropower use, Switzerland
has an installed capacity of 16’881 megawatts,
China boasts total capacity of 370 gigawatts,
or 370,0160 megawatts. While the
energy differentiation is primary due to the
size of the two countries, it shows the capacity
that China is capable of. In 2020 alone,
China added 13’760 megawatts followed far
behind by Turkey which has added 2’480
megawatts of hydropower energy in 2020.
Comparatively, Switzerland only added 900
megawatts.
China is not only producing the most hydropower
energy, it also has the largest hydropower
projects in the world. China currently
holds the top spots for the world’s
largest dams. The Three Gorges Dam is
the largest dam in the world, at 181 meters
tall, and 2,335 meters wide, generating 22.5
million KW of energy. In July of this year,
China put the world’s second largest dam,
the Baihetan hydropower plant, into commission.
The Baihetan dam has 16 generating
units, each producing 1 million KW of
energy. The giant dam stands at 289 meters,
reaching just under the Eiffel tower at 300
meters, and far taller than Switzerland’s tallest
tower, the Roche Tower 1 which stands
at 178 meters.
«It’s like we are all still pedaling our bicycles,
while the formula 1 race goes
flying by»
Hydropower alone cannot get China to
meet its climate goals. The water systems
producing hydropower energy are located
far from the cities which need this energy.
Transporting the energy across the country
where it is needed, is no simple feat of engineering.
China has developed ambitious
plans for a super grid solution. This will not
be a standard energy transportation grid;
this will be the largest super grid the world
has ever seen. It is also the first ever Ultra
High Voltage (UHV) Alternating Current
(AC) to Direct Current (DC) power grid.
No other country in the world has ever built
a hybrid UHV AC-DC grid. This advanced
UHV technology puts it leaps ahead of the
rest of the world. «It’s like we are still peda-
ling our bicycles, while the formula 1 race
goes flying by», says Gregory Reed of the
University of Pittsburg’s Center for Energy
to IEEE Spectrum Magazine. While this
energy system sounds complicated, it represents
the Tesla of energy transmission;
effective, efficient, and cutting edge.
«Tibetans have lost all say in what happens
on their land»
In the Tibetan territory, in the foothills of
the Himalayas and just 30 kilometers from
the Indian border, China has new plans for
an even larger dam than the Three Gorges
Dam or the Baihetan dam. The project for
the 60-gigawatt mega dam is planned on
the world highest river, the Yarlung Tsangpo
river on 5,000 meters above sea level. The
river plunges 2,700 meters through the Yarlung
Tsangpo Grand Canyon. This push of
water through the canyon makes it conducive
for creating hydroelectric energy, writes
Al Jazeera.
The Baihetan Dam's height in comparison with
other significant buildings (in meters).
The long-term costs of the construction will
fall on the people of Tibet and the countries
who are located downstream from the fastflowing
river. 14’000 Tibetans live near the
upcoming dam project. Many of the 14’000
residents around the dam project will have
to be relocated, although it is unclear how
many residents will be affected, reports Al
Jazeera. Moreover, around 1.8 billion people
depend on the freshwater runoff from the
river for drinking water, in countries including
China, India, and Bhutan.
«We have lost all say in what happens on
our land», says Tempa Gyaltsen Zamlha, the
Head of Environment and Development at
the Tibetan Policy Institute to Al Jazeera.
Hydropower development as a political
tool
In June 2020, after months of rising tensions
at a disputed border between China and India,
a confutation erupted between soldiers
on the two sides. 20 Indian soldiers and four
Chinese soldiers were killed in the deadliest
clash between the neighboring countries
in 50 years. The hydropower projects that
China is undertaking will very likely further
exasperate the relations between China and
its neighbors who find themselves and their
water systems affected by these projects.
China is accused of knowingly undertaking
these controversial projects to further international
political disputes. The mega dam is
foreseen by the international community to
be used as a political tool by China. India
claims that through these dams, China creates
a bargaining chip to use in political negotiations.
India has already planned a new
hydropower project on another part of the
same river as China is using, as a response to
the Chinese dam encroachment.
The potential conflict is not going unnoticed
by international powers. The United
States of America recently passed the Tibet
Policy and Support Act in which it aims to
«encourage a regional framework on water
security [...] to facilitate cooperative agreements
among all (river affected) nations [...]
on the Tibetan Plateau.»
China responded in December 2020 with
a public statement: «China will continue
to maintain communication with India
and Bangladesh through existing channels.
There is no need for the outside world to
over-interpret it», said Hua Chunying, a spokesperson
for the Chinese Foreign Ministry.
As the number one polluter in the world
(number seven per capita) should the international
community applaud Chinas progressive
steps, or should they be wary of
potential future conflicts in the region? Tensions
are rising for water and energy needs.
Innovations China is undertaking are monumental,
however, the cost at which they
are gaining energy security may be at the
expense of increased regional instability. P
09.21
spectrum
19
FRIBOURG
Texte et photo Lara Diserens
Toxicomanie : au-delà des
préjugés
Depuis 1994, la fondation Le Tremplin, basée à Fribourg,
accueille les personnes en situation d’addiction dans un
but de réinsertion professionnelle, de réentraînement au
travail, et de resocialisation.
evant l’entrée du Seuil, on prend le soleil.
Il y règne une ambiance de cours
D
d’école. L’esprit est convivial, les discussions
animées, les débats vifs. Le tableau a tout
d’une réunion entre amis proches. Dans le
fond, ces gens semblent normaux. Car ils
le sont véritablement. Pour accompagner
les personnes en situation d’addiction, Le
Tremplin se base sur un principe simple :
les personnes toxicodépendantes sont des
citoyen·ne ·s avec des droits et des devoirs,
dignes d’être respectées et responsabilisées...comme
tout être humain.
Une prise en charge transversale
Cédric Fazan est directeur de l’institution
depuis 7 ans. Anciennement éducateur dans
le domaine des addictions, il décrit la fondation
comme un énorme laboratoire. L’institution
agit sur six secteurs d’activités ambulatoires,
dont un service social, des centres
résidentiels et de jours comme le Seuil, ou
encore des ateliers créatifs. M. Fazan insiste
sur le principe de transversalité. « Ces personnes
ont besoin d’accompagnement socio-éducatif.
» glisse le directeur. La prise en
charge des personnes en situation d’addiction
dépasse la consommation. « C’est un public
est en grande précarité social. Ces gens
ne sont pas seulement des toxicomanes,
mais des personnes qui ont des problèmes
d’insertion sociale et d’intégration professionnelle.
» De cette manière, l’accompagnement
l’emporte sur la sanction. M. Fazan
explique : « La réduction des risques a un
principe : on ne force pas la personne à l’abstinence.
D’abord ça ne marche pas, et puis
c’est contre les droits humains. La liberté de
choix des personnes, même si elle se fait du
mal, est fondamentale. »
Les bons termes à utiliser :
Toxicomanie : manie du toxique,
terme avec une connotation morale.
C’est une maladie de la volonté.
Toxicodépendance : maladie avec
une dépendance physique.
Personne en situation d’addiction :
dépendance de la consommation
entraînant une modification de la vision
du monde et de soi-même.
« La consommation n’est pas le problème
numéro un »
Au fil de son parcours, Cédric Fazan reconnait
certains schémas, notamment chez les
jeunes toxicodépendant·e·s. « Souvent, le
produit n’est pas le problème numéro un.
Mais systématiquement, on retrouve des
soucis psychiatriques et de la maltraitance
survenue dans l’enfance. La maltraitance
physique n’est pas le pire : c’est le mépris
psychologique qui empêche la construction
du jeune. » Qu’ils soient adolescent·e·s ou vieillar·e·ds,
les personnes toxicomanes souffrent
d’un manque de considération qui se
poursuit au sein de la société. « Ce qui tue les
personnes qui consomment, c’est le regard
des gens, la stigmatisation, le jugement», se
désole M.Fazan. Le directeur implore la sensibilisation
et la reconnaissance de la population
face à ce public. Malheureusement,
ces gens ont une capacité d’auto-exclusion
énorme. « Ils ont intégré les étiquettes de
la société », rappelle le directeur d’origine
vaudoise. « Il est de notre devoir d’accompagner
ces personnes dans le changement
et de leur faire confiance. ».
Miséricorde VS Le Tremplin
En plus de son engagement exigeant, l’institution
rencontre quelques différents avec
notre chère Université. Les désagréments
concernent la délocalisation de l’institution
pour cause de l’agrandissement de l’Université
de Miséricorde. Si les discussions sont
encore en cours, les propositions de relocalisation
proposées par l’état ne sont pas
suffisamment adaptées à une institution
comme le Tremplin. « Maints obstacles nous
barre encore la vue et nous sommes en train
de viser une solution pérenne, et une solution
temporaire et transitoire qui permettrait
au Tremplin de libérer la parcelle actuelle en
faveur de l'UniFR. » soumet M.Fazan. Pour
autant, Le Tremplin attend de l’état fribourgeois
un soutien et une prise en considération
de l’institution et de ses membres. P
Cédric Fazan, le directeur du Tremplin, devant le
centre d’accueil de jour Le Seuil.
20 spectrum 09.21
GESELLSCHAFT
Text Sina Hasler
Foto Michelle Becht
Über die schreibende Frau
Frauen, die schreiben, gibt es noch nicht sehr lange. Frauen,
die publizieren, sind ein noch viel jüngeres Phänomen.
Sind die Nachwirkungen dieser Spätgeburt auch heute
noch spürbar?
Nina Kunz an einer Lesung im ONO in Bern.
ill man eine Bestandsaufnahme der
W weiblichen Schreibzunft vornehmen,
liefert «Schreibtisch mit Aussicht» einen
guten Ansatzpunkt. Die Anthologie, herausgegeben
von Ilka Piepgras, versammelt
Essays, Interviews und Kurztexte einiger
der profiliertesten Schriftstellerinnen unserer
Zeit. In dem Buch findet sich ganz viel
Liebe zum Handwerk, aber auch ganz viel
Selbstzweifel. Viele der Texte widerspiegeln
das Gefühl der Angst, als Hochstaplerin entlarvt
zu werden. Auch die frischgebackene
Schweizer Bestseller-Autorin und preisgekrönte
Kolumnistin Nina Kunz erzählt im
Gespräch, dass sie dieses Gefühl gut nachvollziehen
kann: «Mit dem Schreiben nimmt
man Raum ein. Mit seinen Gedanken und
seiner Person. Es ist schwierig, sich diese
«Frechheit» herauszunehmen, während
man sich mit dem Gedanken plagt, andere
könnten das vielleicht noch besser. Man
stellt sich auch die Fragen: Wie viel ist Narzissmus?
Worauf will ich hinaus?»
Frausein als Hindernis
Am meisten beneidet die amerikanische
Schriftstellerin Kathryn Chetkovich ihren
erfolgreichen Schriftsteller-Partner
um seinen Glauben an die eigene Arbeit.
In «Schreibtisch mit Aussicht» schreibt
Chetkovich, dass dieser Mangel an Selbstbewusstsein
nicht von ungefähr kommt.
Die Vorbilder aus dem Literaturkanon sind
spärlich, die Arbeitstradition kurz. Die österreichische
Literarturnobelpreisträgerin
Elfriede Jelinek sagte 1989, dass intellektuelle
Arbeit die Frau nicht aufwerte. An
dieser Meinung hält sie auch heute noch
fest. Obschon Frauen im Literaturbetrieb
präsenter seien und mehr ausgezeichnet
werden müssten, schaffen es Frauen nach
wie vor kaum in den Kanon. Dorthin also,
wo Bücher verewigt werden. Stattdessen
würdigen wir nach wie vor die grossen Kulturschöpfungen
des Mannes: «Die Frau hat
kein Werk», sagt Jelinek.
«Vielleicht hätte es
diesen Drang zum
Schreiben nicht gegeben,
wenn ich nicht
als Frau aufgewachsen
wäre.»
Auch die beiden Schriftstellerinnen Sheila
Heti und Elena Ferrante diskutieren in
ihrem Gespräch, ob die intellektuelle Frau
eine Form des Selbsthasses in sich trägt. Es
gibt sogar Autorinnen, die lieber «Schriftsteller»
anstatt «Schriftstellerinnen» genannt
werden wollen. Nina Kunz kann gut
verstehen, dass man als Frau nicht auf sein
Frausein beschränkt werden will. Gleichzeitig
ist sie der Ansicht, dass man durch die
Benennung keine Ungleichheit schafft. Die
Ungleichheit sei schon vorher da. In ihrem
Buch «Ich denk, ich denk zu viel» schreibt
sie: «Eigentlich will ich im Alltag gar nicht
über mein Frausein nachdenken. [...] Aber
damit veräppele ich mich nur selbst.»
Frausein als Antrieb
Nina Kunz erkennt zudem an, dass ihre Erfahrungen
als Frau auch stark ihr eigenes
Schreiben inspirieren. Für sie sei Schreiben
ein Weg, diffuses Unbehagen einordnen und
Fragen beantworten zu können. Solche seien
erstmals in der Pubertät aufgetaucht, als
sie merkte, dass die Frauenrolle ein «seltsames,
ausschliessendes Konstrukt ist, das viel
Arbeit macht». Im Interview sagt sie: «Diese
Erfahrungen haben mich zum Schreiben gebracht,
um mir selbst die Welt zu erklären.
Vielleicht hätte es diesen Drang zum Schreiben
nicht gegeben, wenn ich nicht als Frau
aufgewachsen wäre.»
Es scheint, als läge noch ein langer Weg vor
dem Literaturbetrieb, aber auch vor den
Autorinnen selbst. Die Ansätze, um vorwärtszukommen,
sind so vielfältig wie die
Schriftstellerinnen selbst. Die italienische
Romanautorin Elena Ferrante plädiert: «Es
gibt keine Befreiung ohne ein starkes Ich-
Gefühl. Wir brauchen eine eigene Ethik,
die wir derjenigen entgegenstellen können,
die uns die männliche Welt auferlegt und
abverlangt hat. Wir brauchen eine eigene
Hierarchie von Verdienst und Schuld, die
der Wahrheit Rechnung trägt.» P
Das ganze Interview mit Nina Kunz
kannst du hier nachlesen:
-Plug «Ich denk, ich
denk zu viel» - Nina
Kunz, Kein & Aber,
2021.
-Plug «Schreibtisch
mit Aussicht»- Hg.
Ilka Piepgras, Kein &
Aber, 2020.
09.21
spectrum
21
FREIBURG
Interview und Foto Matthias Venetz
«Ich lechze nach solchen
Veranstaltungen»
Dr. Juri Auderset ist Lektor am Departement für
Zeitgeschichte der Universität Freiburg. Auderset war zudem
jahrelang für die Bandbetreuung an der «Bad Bonn
Kilbi» zuständig. Ein Gespräch über Groupie-Verhalten,
Kommerz und Gesellschaftskritik.
22 spectrum 09.21
Juri Auderset, was macht ein Bandbetreuer
an der «Bad Bonn Kilbi» eigentlich
genau?
Jahrelang waren wir da zwei, drei Kollegen.
Der Kontext war sehr familiär und sollte
nicht zu aufgeblasen sein. Ehrlich gesagt
hatten wir keine grossen Vorkenntnisse.
Die Bands trafen ein, wir haben ihnen den
Backstage-Bereich gezeigt und sie auf den
Zeitplan aufmerksam gemacht. Ich glaube,
die Bands waren auch froh, dass wir nicht in
Groupie-Verhaltensmustern steckten. Aber
das wollten wir auch gar nicht.
Also hatten Sie gar keinen näheren
Kontakt?
Gelegentlich ergaben sich Situationen: Man
hat mit Bandmitgliedern eine Zigarette geraucht
und kam so ins Gespräch. Manchmal
passierte das auch nach dem Auftritt, wenn
die Anspannung abfiel. Da ist aber jede Band
verschieden. Einige fallen nach Konzerten
in exzessive Verhaltensmuster, andere wiederum
möchten über das Konzert und die
Atmosphäre sprechen. Es war sehr interessant,
diese unterschiedlichen Umgangsweisen
kennenzulernen. So erhält man auch
einen anderen Blick auf die Bands, als wenn
man eine Performance für sich betrachtet.
Die Künstlerinnen und Künstler werden so
viel nahbarer und bleiben keine abgehobenen
Ikonen.
Welche Band blieb Ihnen in Erinnerung?
Da gab es verschiedene. Mogwai zum Beispiel
waren sehr professionell. Sie waren
überlegte Leute und als Kollektiv sehr beeindruckend.
Das hat mir gefallen. Aber
auch Mugison, ein isländischer Künstler,
ist mir geblieben. Er war ein herzenslieber
Mensch. Mit ihm haben meine Kollegen und
ich hinter der Bühne einige Biere getrunken.
Man merkte sofort, dass die Chemie
zwischen uns stimmte. Die nachfolgenden
Bands haben wir dann etwas angeschlagen
betreut.
Letztes Jahr wurde die «Bad Bonn
Kilbi» abgesagt. Was haben Sie stattdessen
am ersten Juniwochenende gemacht?
Es gab tatsächlich eine Lücke im Sommerprogramm.
Natürlich kam das nicht sehr
überraschend, da sich die Absage abgezeichnet
hat. Trotzdem fehlte die «Kilbi». Sie ist
eines der frühsten Festivals in der Saison
und somit eigentlich der Auftakt in den Festivalsommer.
Viele andere grosse Festivals wurden
auch dieses Jahr abgesagt, die «Bad
Bonn Kilbi» wurde verschoben. Macht
es in dieser epidemiologischen Lage
Sinn, einen Grossevent durchzuführen?
Da gibt es verschiedene Meinungen. Die
meisten Virologinnen und Virologen würden
wohl sagen nein. Menschen aus dem
Kulturbetrieb hingegen ja. Dazwischen gibt
es viele ambivalente Positionen. Das war
auch in den letzten anderthalb Jahren der
Pandemie so. Es ist ein Spiel auf Grautönen.
Und wo sehen Sie sich?
Ich bin der Meinung, dass die Impfungen,
Konzepte und Schutzmassnahmen der vergangenen
Monate Möglichkeiten eröffnet
haben. Gepaart mit einer gewissen Eigenverantwortung
sollte es möglich sein, Veranstaltungen
wie die «Kilbi» durchzuführen.
Ich selbst lechze nach solchen Veranstaltungen,
auch wenn ein mulmiges Gefühl bleibt,
das man nicht komplett ausschalten kann.
Haben Festivals eine Funktion für die
Gesellschaft, die über den Konsum
von Musik und (il-)legalen Drogen hinausgeht?
Die Bedeutung von kulturellen Veranstaltungen
für eine Gesellschaft ist nicht zu
unterschätzen. Es geht nicht nur um individuellen
Konsum. Das wäre eine reduktionistische
Sicht. Klar, der Konsum spielt auch
eine Rolle und in der Organisation eines
Festivals spielen solche Überlegungen mit.
Aber es geht auch um Geselligkeit, um Auseinandersetzung
mit der Musik, der Kunst
und ihrem Blick auf die Welt. Hinzu kommt
ein kritisches Hinterfragen, das über die
Musik transportiert wird. Eine Gesellschaft
braucht solche Veranstaltungen, die Selbstverständlichkeiten
in Frage stellen und die
uns als Kollektiv dazu bringen, nachzudenken.
Das wird aber erst möglich, wenn sich
Menschen treffen und eine Dialog-Situation
entsteht.
Haben Sie selbst an der «Kilbi» auch
schon Dinge hinterfragt?
Ja klar. Ich habe dort Menschen verschiedenster
Hintergründe getroffen. Man verwickelt
sich in Gespräche, die man so nicht
erwartet hat. Wenn man sich für Menschen
interessiert, ergibt sich das fast automatisch.
An solchen Festivals werden die eigenen
Probleme über Musik und Austausch neu
kontextualisiert. Die Durchmischung von
sozialen Schichten und Hintergründen ist
bereichernd. Ich arbeite im akademischen
Bereich und da tut es gut, mit anderen Kontexten
und Problemlagen konfrontiert zu
werden. Das erdet.
Die «Bad Bonn Kilbi» gilt als «das andere
Musikfestival» und als Festival,
das sich weniger dem Kommerz verschreibt.
Zu Recht?
Die Kilbi ist sehr dynamisch und hat etwas
Widerborstiges. Trotzdem: Dem Sog der
Kommerzialisierung kann sich auch die
«Kilbi» nicht vollends entziehen, aber sie ist
vielleicht widerständiger als andere, die sich
dem stärker verschreiben. Das hat damit zu
tun, dass der Hauptorganisator Daniel Fontana
eine gewisse Widerspenstigkeit besitzt
und sich selbst Autonomie in der Planung
und Durchführung des Festivals gibt. Seine
Lust an der Provokation spielt ebenfalls
eine Rolle. Ausserdem kommen teils auch
die Stammgäste, die auch das Jahr hindurch
Konzerte im Bad Bonn besuchen, an die
«Kilbi». Das sorgt für eine gewisse lokale
Verankerung.
Doch die «Bad Bonn Kilbi» strahlt weit
über die Region aus.
Es kommt auch internationales Flair auf,
ja. Das ergibt eine besondere Mischung.
Ich glaube auch, dass der künstlerische Anspruch
hinter dem Festival nicht zu unterschätzen
ist. Daniel Fontana kennt die Musikszene
extrem gut und hat auch den Mut,
Künstler und Künstlerinnen zu bringen, die
von anderen Festivals übersehen werden.
Das führt dazu, dass auch Kennerinnen und
Kenner der Szene an der «Bad Bonn Kilbi»
Neues entdecken können.P
Dr. Juri Auderset hat an der Universität
Freiburg Zeitgeschichte
und germanistische Literaturwissenschaft
studiert. 2013 promovierte
er zum Thema transnationaler Föderalismus.
Er ist seit 2014 Lektor
im Departement für Zeitgeschichte
der Universität Freiburg und seit
2015 Post-Doc-Stipendiat am Historischen
Institut der Universität Bern.
09.21
spectrum
23
SEXUALITÉ
Texte Velia Ferracini
Illustration Romain Buffetrille
« Je suis féministe et les fessées
m'excitent »
La rubrique sexualité est de retour pour un débat
polémique : être féministe et aimer la soumission, est-ce
problématique ?
24 spectrum 09.21
eut-on être féministe et aimer être dominé·e
sexuellement ? La réponse paraît
P
évidente : bien sûr. Toutefois, la question
n'est en réalité pas si simple, si bien que sur
7 expert·e·s interviewé·e·s, seule une personne
a accepté d'y répondre, et de manière très
succincte. En effet, cette interrogation provoque
des réflexions connexes, qui semblent
problématiques : la domination sexuelle estelle
un dérivé du patriarcat ? Quelle est l'intention
du partenaire dominant ? Que ressent-il
à devoir exercer un rapport de force
si, par exemple, il se revendique féministe ?
Est-ce qu'aimer être attachée ou se faire
traiter de « salope » fait d'une féministe une
traitre à sa cause ? Comment faire face au
jugement de potentielles féministes qui estimeront
précisément qu'aimer la soumission,
c'est faire une infidélité à son combat ?
Un problème clé : le rapport au consentement
?
Un aspect essentiel du féminisme, notamment
depuis le mouvement #metoo, est la
notion de consentement. Et aimer être prise
par surprise, être bâillonnée ou fessée, ne se
fait généralement pas à la suite d'une question
polie : « est-ce que tu es d'accord que je
frappe tes petites fesses ? ». En effet, il s'agit
d'un acte de violence, de surprise, qui suscite
l'excitation, et cette dimension peut donc
s'avérer problématique si l'on ne la questionne
pas.
Un podcast d'arte radio, « soumission impossible
», créé par Claire Richard, met alors le
doigt sur un élément primordial : la confiance.
Ainsi, aussitôt que l'on se situe dans
un rapport de confiance dans lequel on sait
qu'il n'y a aucune violence réelle et que l'acte
est fondé sur le respect, la notion de consentement
cesse d'être problématique. Une
femme explique : « Je ne l'accepte pas de
n'importe qui », et cette phrase est éclairante
: aimer la soumission, ce n'est pas désirer
se faire prendre de force dans la rue par un
inconnu, ni renoncer à sa liberté de n'importe
quelle manière. Toutefois, le doute peut
s'insinuer : « est-ce que mon partenaire me
respecte vraiment ? Est-ce qu'il ne me perçoit
pas uniquement dans ce type de rapports
? ». Pour disperser ce doute, s'il existe,
il est donc nécessaire de réévaluer son rapport
de confiance, en communiquant avec
son partenaire.
En réalité, la réflexion se pose donc plutôt
sur la zone grise, celle dans laquelle on ne se
questionne pas. Au contraire, le BDSM est
précisément l'établissement contractuel de
ce jeu de pouvoir, les deux partenaires ayant
alors conscience d'être dans un schéma de
soumission-domination et l'acceptant dans
la confiance. Dans la zone grise, la situation
peut s'avérer plus délicate et devenir problématique
si l'on ne s'interroge pas : est-ce
qu'il s'agit d'une envie consciente ou est-ce
une injonction du patriarcat ? Est-ce que tu
te sais consentante dans ce moment-là et tu
le manifestes à ton partenaire ou, au contraire,
c'est le fait qu'on viole ton consentement
qui te plaît ? Cette « zone grise », cette
frontière sur laquelle on oscille, est donc
précisément le nœud du problème.
L'origine du désir de soumission
Une seconde question, et pas des moindres,
porte sur l'origine de ce désir : pour quelles
raisons aime-t-on être dominée, fessée, traitée
de salope ? Est-ce lié à la pornographie
qui présente fréquemment ce type de sexualité
? Si tel est le cas, le regard féministe s'active
alors et se fait dénonciateur : en effet,
la pornographie, étant centrée sur l'homme,
est un produit pur du patriarcat, il semble
nécessaire de questionner ce désir. Pour certaines
féministes, aimer la soumission correspondra
donc à un manque de jugement :
il s'agirait de femmes n'ayant pas fini le chemin
de la déconstruction du patriarcat et
qui seraient encore sous la coupe des désirs
instaurés par la pornographie masculine et,
de ce fait, par l'homme. Toutefois, comment
interpréter alors le désir de soumission qui
prend vie dans les couples lesbiens ? Effectivement,
ces couples ne fonctionnant pas
réellement sur un modèle calqué sur le patriarcat,
le rapport de domination n'apparaît
pas problématique. Être féministe, lesbienne
et aimer être dominée ne suscite pas le
même questionnement. Pourquoi donc ?
Potentiellement car le terme « aimer se faire
dominer » n'est probablement pas le bon,
et la soumission évoque en réalité un autre
élément, dissociable du patriarcat : l'idée de
lâcher prise. Or, pour le pan traditionnel du
féminisme, entendre « moi, ma liberté, c'est
d'être soumise, de désirer lâcher prise »
apparaît contradictoire. Manon Garcia, philosophe
française, écrit sur ce sujet : « C'est
difficile de penser l'oppression, tout en respectant
le fait que les femmes savent ce
qu'elles font ». Car être soumise peut être un
choix. Selon Manon Garcia, toujours, la soumission
peut même représenter une forme
de pouvoir : « regarde comme je me démets
devant toi et ce que ça te donner comme obligation
d'être à la hauteur de ma démission »,
résume Claire Richard (arte).
En réalité, l'idée de « soumission » est donc
faussée, car il s'agit justement de lâcher
prise, d'une sortie totale de soi, d'un signe
absolu de confiance. La pratiquer n'a pas de
lien réel avec la domination masculine, mais
plus exactement avec la mise en jeu de son
être. Et à cet instant même, le vide s'installe,
l'on cesse de se demander comment se comporter,
à quoi l'on ressemble. En ce sens, la
« soumission », ou plutôt ce laisser-aller, ne
représenterait-il donc pas le principe même
de liberté, une libération des questions et
des contraintes ? Et, dans ce cas, aimer être
soumise serait, au contraire du postulat initial,
un acte de libération et donc de féminisme
?
Le problème ne serait alors plus le fait de
désirer ce lâcher-prise, cette soumission,
mais la culpabilité créée par le mouvement
féministe, ce sentiment de « trahir la cause »,
l'oppression venant de ce qui nous nourrissait
initialement. Ainsi, se libérer de cette
culpabilité semblerait primordial et assumer
ses désirs et ses ambiguïtés deviendrait une
force. Car, les assumer, c'est établir : « je ne
suis pas humiliable, car tu m'humilies parce
que je l'ai désiré et que ça n'aura aucune conséquence
sur qui je suis » (arte, « soumission
impossible). Aussitôt établi qu'il s'agit d'un
jeu, l'acte devient alors un acte de pouvoir,
de libération, dans lequel on se montre nu
et fragile, et dans lequel assumer sa fragilité
devient une force.
Gloria Steinem, féministe américaine, parlait
d'érotisation de l'égalité. Ne s'agirait-il pas
alors de repenser l'érotique de la soumission
hors de la dimension du genre pour aller
dans un monde où la soumission, ou plus
justement le lâcher-prise, serait communément
admis ? Un monde dans lequel les
hommes pourraient également se soumettre
librement, dans un jeu hybride entre force
et faiblesse ? Un monde dans lequel le sexe
pourrait être une bataille dans laquelle il serait
acceptable de désirer sortir vaincu·e ?
Finalement, cet article laisse volontairement
ouvertes de nombreuses questions. Il
ne cherche d'ailleurs même pas à y répondre,
car il n'y a pas de réponse universelle à
une thématique aussi intime. Au contraire,
il invite au questionnement, à la réflexion
et à définir au niveau personnel sa propre
réponse. P
09.21
spectrum
25
COUP DE GUEULE
Texte Leonardo Gomez Mariaca
Illustration www.pinterest.fr
Comment ça, ce n’est pas
encore le cas ?!
Alors que les votations du 26 septembre approchent, le
résultat de l’initiative « Mariage pour tous » s’annonce
comme un pas historique pour la Suisse en termes de
combat pour l’égalité des genres.
parlementaire. Cette dernière a ensuite été
adoptée par le Conseil national 7 ans plus
tard, avant d’être contestée par un référendum.
Tout ce temps perdu met en exergue
que depuis 2001, la question ne se pose
plus pour 13 pays de l’Union Européenne.
Le fait que le débat soit encore ouvert est
un scandale dont la Suisse s’est cachée avec
des fausses solutions comme l’introduction
du partenariat enregistré. C’est donner des
demis droits, sous-entendant ainsi des demi
citoyens ou citoyennes, ce qui n’est pas acceptable,
et cela peu importe comment l’on
retourne la question.
e samedi 28 août, je participais à un stand
L interpartis sur la place de la gare à Fribourg,
en tant que représentant des vert’libéraux,
dans le cadre de la campagne pour le
mariage pour toutes et tous. Je l’annonce ici
par subjectivité que je veux le plus honnête
possible, mais si ce n’est l’origine de l’initiative,
le parti n’a pas vraiment d’importance
pour notre histoire. Et alors que je distribuais
timidement aux passants et passantes
des pin’s « Oui, je le veux », la réaction que
j’ai le plus souvent reçue s’avère être, alors
qu’iels se saisissaient d’un flyer, une question
étonnée, souvent accompagnée d’un haussement
de sourcils interrogateur : « Comment
ça, ce n’est pas encore le cas ?! »
Vous remarquerez que j’écris la phrase avec
un point d’interrogation, usuel pour une
question, suivi d’un point d’exclamation, plus
révélateur ici, puisque ce dernier résume
bien l’indignation des militants et militantes
qui participent à la campagne « Mariage
pour tous ». Un argumentaire que j’entends
tous les jours, récité abasourdi, les mains
levées au ciel ou alors la main plaquée au
front : « Mais comment est-ce possible qu’en
Suisse, en 2021, le mariage pour les couples
de même sexe soit toujours interdit ?! »
Et c’est une remarque pertinente, puisque
c’est en 2013 que la conseillère nationale Kathrin
Bertschy a déposé la fameuse initiative
Alors que l’Espagne parle déjà de faire entrer
l’écriture inclusive dans sa Constitution ;
que l’idée d’un congé parental se concrétise
à peine à Genève avec le lancement d’une
initiative populaire cantonale ; que la notion
de consentement a du mal à se faire une place
dans le Code pénal suisse pendant que
le Danemark peut se targuer de proposer
une éducation non genrée et parmi les plus
efficientes du monde ; le mélange d’interrogation
et d’ indignation que représente ce
fameux « Quoi, ce n’est pas encore le cas ?! »
frappe encore plus fort, tant on a du mal à
ne pas se dire que l’on est effectivement en
retard. En retard par rapport à des mœurs
qui évoluent, en retard par rapport à des critiques
du patriarcat, en retard par rapport
aux changements qu’embrassent actuellement
notre société et qu’il faut aujourd’hui
accueillir à bras ouverts car ce sont eux qui
nous poussent non seulement en avant, mais
qui nous ramènent aussi dans le présent. Le
mariage pour toutes et tous est une question
du passé et une évidence du présent. Il est
temps d’entrer dans le XXIe siècle. P
26 spectrum 09.21
SEXUALITÄT
Text Ella Lory
Photo Shutterstock
Alles nur ein Akt der
Performanz?
Judith Butler und ihr Buch «Das Unbehagen der
Geschlechter» sorgten in den 90er-Jahren für Aufruhr.
Ihre Thesen stellten die heteronormativ geprägte Weltanschauung
langfristig auf den Kopf.
eute existieren viele verschiedene Kategorien
und Selbstbeschreibungen für
H
Menschen, die von der Geschlechter-Norm
abweichen. Oft fasst man sie unter dem
Begriff «queer» zusammen. Seit einigen
Jahren erhält auch die Kategorie «nicht-binär»
vermehrt Aufmerksamkeit. Sie bietet
denjenigen Menschen Raum zur Identifikation,
die nicht in das vorherrschende binäre
Geschlechtersystem passen. Die nichtbinäre
Geschlechtsidentität bildete sich
erstmals 1990 im Zuge der Entwicklung
der Queer-Theorie heraus, die sich mit der
sozialen und geschlechtlichen Identität auseinandersetzt
und die Frauen-, Lesben- und
Schwulenbewegung unterstützt. Eine der
Vertreter*innen dieser Theorie ist die amerikanische
Philosophin Judith Butler.
Die heteronormative Welt steht Kopf
Der Einfluss von Judith Butler auf die
Queer-Theorie basiert auf den provokanten
Thesen aus ihrem Buch «Das Unbehagen
der Geschlechter» («Gender Trouble»).
Darin zweifelt Butler an der Natürlichkeit
des sozialen Geschlechts («Gender»), welches
den sozialen Normen entspricht, die
dem weiblichen und dem männlichen Geschlecht
vorschreiben, wie es zu sein hat.
Ein Beispiel hierfür ist, dass Frauen – das
weibliche Geschlecht – Röcke und Kleider
tragen. Männer in bunten, langen Kleidern
weichen jedoch von der gesellschaftlichen
Norm ab.
Damit wälzt Butler die bis dahin eingeimpfte
Vorstellung einer zweigeschlechtlichen
Welt um. Wie es der Titel schon vermuten
lässt, sorgte das Buch damit für Unbehagen,
Aufsehen und regte eine hitzige Diskussion
an. Zum Teil waren sogar Feminist*innen
empört von der These, die Butler in ihrem
Philosophin Judith Butler.
Buch vertrat. Sie fanden die Vorstellung lächerlich,
dass das Geschlecht performt werde
– das Leben sei schliesslich keine Theaterbühne.
Butler konnte diese Kritik nicht
ohne Reaktion stehenlassen, wenn ihre
Arbeit weiterhin ernst genommen werden
sollte. Sie verteidigte sich und ihr Werk, indem
sie drei Jahre später ein neues Buch veröffentlichte:
«Körper von Gewicht» wurde
erneut von der Kritik aufgegriffen und sollte
Unklarheiten bereinigen. Trotzdem musste
sich Butler damit abfinden, dass sie als Frau,
die um die Ecke denkt, wohl immer von
Teilen der Gesellschaft belächelt werden
würde.
Durch Performance zur Geschlechteridentität
Neu ist diese These der Performativität des
sozialen Geschlechts jedoch nicht. Die französische
Philosophin und Schriftstellerin
Simone de Beauvoir verlieh bereits im Jahr
1949 dem Feminismus mit dem Satz «man
wird nicht als Frau geboren, man wird zur
Frau gemacht» eine neue Perspektive.
Nebst dem sozialen Geschlecht äussert
Butler auch ihre Zweifel an der Natürlichkeit
des biologischen Geschlechts («Sex»).
Sie ist der Ansicht, dass der Feminismus
einsehen muss, dass auch das biologische
Geschlecht lediglich durch die gesellschaftliche
Interaktion und den Diskurs geformt
wird und so nur der Festigung der heteronormativ
geprägten Welt dient. Die Philosophin
stellt damit die Behauptung in den
Raum, dass sowohl das biologische wie auch
das soziale Geschlecht eine soziokulturelle
Konstruktion sind, einem performativen
Akt unterliegen und erst durch soziale Interaktion
entstehen. Indem man sich einem
Geschlecht unterordnet, dieses «spielt»,
verkörpert und sich in die Geschlechterrolle
hineinversetzt, performt man. Denn, so
schreibt Butler in ihrem Buch, «die Begriffe
‘Mann’ und ‘männlich’ können […] ebenso
einfach einen männlichen und einen weiblichen
Körper bezeichnen wie umgekehrt die
Kategorien ‘Frau’ und ‘weiblich’.»
Als Lösung solcher sozialen Konstruktionen
bestärkt Butler in ihrem Buch den Feminismus
ebenfalls dazu, noch bewusster auf die
Vielfältigkeit der Geschlechter einzugehen,
anstatt weiterhin die Normen der weiblichen
Identität zu stützen. P
09.21
spectrum
27
CRITIQUES
La gouvernance de la Chine
onnaissez-vous l’actuel président chinois, Xi
C Jinping ? Pour beaucoup, cette figure centrale
de l’actuel échiquier international semble être un inconnu
notoire. Or son ouvrage La Gouvernance de
la Chine, paru principalement en deux tomes, nous
permet d’appréhender et d’analyser sa vision de la
place et de l’avenir de l’Empire du Milieu, voire du
monde.
En 550 pages, pour chaque tome, il rassemble ses
discours et ses interventions les plus marquantes.
Tout au long de la lecture, très soporifique en toute
sincérité, nous pouvons entrevoir les grandes lignes
de la société chinoise selon l’oncle Xi : une société
stable, où le parti communiste tient une direction
centrale permettant le calme public.
La notion du « rêve chinois d’une société de
moyenne aisance » constitue sans conteste la pierre
angulaire des réformes et politiques actuelles de la
Chine. La mission contemporaine de l’Empire du
Milieu consisterait ainsi en la renaissance nationale
et au développement du bien-être des bons citoyen.
ne.s.
Pour paraphraser le timonier moderne, « le peuple
fait l’histoire et le travail crée l’avenir ». Le travail
s’analyse ainsi comme la force fondamentale qui fait
avancer les sociétés humaines.
Ainsi, chacun.e se doit d’être à la recherche de bons
points pour avancer, sciemment, dans la direction
du progrès, ou se voir restreindre ses libertés, malchance
!
L’idéologie d’un « socialisme à la chinoise », se disant
différent du soviétisme, se veut initialement respectueux
de grands principes comme le multipolarisme,
l’indépendance et l’affirmation de la Chine sur la
scène mondiale, le développement économique mutuel
et pacifique ainsi que de la poursuite du concept
« un pays, deux systèmes ». Enfin, ceci ressort que
des discours et non des actes concrets, notamment
pour le dernier point.
Fort du mandat céleste octroyé à vie, le camarade
Jinping conçoit également l’avenir de la nation
chinoise comme respectant les trois piliers de sa
société, « la Triple représentation », regroupant les
travailleurs, la culture moderne et les intérêts fondamentaux
du peuple. Le développement chinois
se doit de trouver un équilibre entre ces forces motrices.
Ovide consacra dans ses Fastes (1 :225) « Nous
louons les Anciens, mais nous sommes de notre
temps ». Décidemment, le bon XI a bien appris sa leçon
avec son pavé blanc au lieu du petit livret rouge.
Maxime Corpataux
Xi Jinping
Maison Mille Fleurs
2014, 2017, 2020 (Tome I, II, III)
500 pages chacun (environ)
L’ambivalence de la famille
’air est moite et pesant dans la chambre qu’occupe
Claire. En visite chez ses grands-parents
L
à Tokyo, elle se réfugie dans cette chambre quand
la distance avec ces derniers devient trop vaste à
combler. Ce roman, c’est l’esquisse brute des liens
difficiles à renouer et de l’incapacité à communiquer.
C’est revenir dans une maison qu’elle n’a pas vue depuis
des années ; côtoyer le train de vie inchangé de
ses grands-parents, l’entretien du Pachinko, avec ses
machines et ses billes. Affronter une parole morcelée,
dans un coréen qu’elle maîtrise mal, entrecoupé
d’anglais approximatif. S’abstenir du japonais, car ses
grands-parents le refusent. La chaleur l’étouffe ; l’absence
de la parole et les échanges vides aussi. Leur
manque d’enthousiasme à l’idée du voyage en Corée
qu’elle s’efforce d’organiser, car comment retourner
dans un pays qu’on a quitté il y a cinquante ans déjà ?
Et cette incapacité à renouer qui s’étend jusqu’à Mieko,
la petite fille qu’elle est chargée de garder ponctuellement
afin de lui apprendre le français.
Les billes du Pachinko est un roman puissant, très cru,
très brut, dans la réalité parfois violente des relations
qu’on s’efforce de (re)nouer et des origines oubliées.
Elisa Shua Dusapin dépeint ainsi avec une clarté
brûlante la chaleur écrasante de Tokyo, la perte de
repère, les non-dits, la tendresse et le devoir de la
famille mêlé à un puissant sentiment d’étrangeté.
Amélie Gyger
Les billes du Pachinko
Elisa Shua Dusapin
Type d’œuvre : Roman
148 pages
28 spectrum 09.21
KRITIKEN
Eine halbe Promille zu wenig
in, etwas Tonic und Eis – während andere ihren
G Green-Smoothie zum Frühstück kippen, gönnt
sich Martin (Mads Mikkelsen) den ersten Drink des
Tages. Was sich im ersten Moment nach dem Tagesablauf
eines langjährigen Alkoholikers anhört, ist eigentlich
ein Selbstversuch. Vier Freunde, alle Lehrer
am Gymnasium, beschliessen, ihr Leben gemäss der
These eines norwegischen Psychiaters umzukrempeln.
Die Theorie: Mit einem konstanten Alkoholpegel
lässt es sich besser leben. So beginnen die vier
ihren Arbeitsalltag mit exakt 0.5 Promille Alkohol
im Blut. Am Wochenende und nach acht Uhr abends
hingegen ist der Konsum tabu. Schliesslich soll das
Experiment einzig ihrem tristen Alltag mehr Spass
beziehungsweise ihnen selbst mehr Lebenslust einhauchen.
Was bloss dabei rauskommt?
Thomas Vinterberg erzählt auf provokative Art
und Weise eine Geschichte über das (Be-)Trinken.
Für den dänischen Regisseur aber steht vor allem
das im Zentrum, was durch den Alkohol hervorgebracht
wird: Kontrollverlust oder eben das Gefühl
des Sich-Gehen-Lassens. «Etwas, das in unserer
heutigen sehr kontrollierten Gesellschaft mehr an
Bedeutung gewinnt», meint Vinterberg in einem
Interview. Und tatsächlich. Der nur in Originalsprache
ausgestrahlte Film war der erste, den ich
mir im Kino anschaute, sobald es die Corona -
Massnahmen wieder zuliessen. Die Stimmung des
lebensbejahenden Films schwappt merklich auf uns
Zuschauer*innen über. Während man den Protagonisten
dabei zuschaut, wie sie in ihren sturmfreien
Häusern Schallplatten auflegen und mit jedem weiteren
Drink ausgelassener tanzen, kann sich manch
eine*r nichts vormachen. Während Corona vermisst
man das Feiern.
Wer nun denkt, dass Another Round eine Hymne
auf den Alkohol anstimmt oder aber die Moralkeule
schwingt, liegt falsch. Vielmehr wirft der Film Fragen
auf, die er nicht sogleich beantwortet. So viel sei
gesagt: Was nun die Moral der Geschichte ist, kann
bzw. soll wohl jede*r für sich selbst bestimmen. Was
aber die Protagonisten im Film klar verkörpern, ist,
dass gerade beim Trinken Euphorie und Irrationalität,
Lebensfreude und Tod noch näher beieinander
liegen. Es lohnt sich deshalb allemal, sich mit
den Begleiterscheinungen der meistkonsumierten
Droge der Welt auf diese Weise auseinanderzusetzen.
In dem Sinne – Skål!
Corina Dürr
Another Round (Originaltitel:
«Druk»)
Ein Film von Thomas Vinterberg
Dänemark/Schweden/Niederlande
2020
116 Min.
Wer darf leben?
n den letzten anderthalb Jahren wurde über kein
I anderes Thema mehr diskutiert als die Covid-
19-Pandemie. Alle sind davon betroffen. Alle können
mitreden – oder nicht? Jedenfalls haben viele eine
starke Meinung, wenn es um die Massnahmen des
Staates zur Eindämmung der Pandemie geht. Was
einige als notwendig ansehen, gilt für andere als Verstoss
gegen die Menschenrechte. Zuletzt entscheidet
jedoch die Regierung. Oder Ärzt*innen. Diese
nämlich wurden mitten in der Covid-19-Pandemie
mit Fragen konfrontiert, was geschehen würde,
wenn die Ressourcen tatsächlich zu knapp werden.
Wen rette ich? Wie priorisiere ich?
Es drohte Triage, wie sonst nur auf Notfallstationen.
Doch darf es überhaupt zu einer solchen Auswahl
kommen? Wenn ja, wie sehen mögliche Triage-Kriterien
aus? Dürfen Menschenleben gegeneinander
abgewogen werden? Medizin, Ethik, Rechtsprechung
und Gesundheitsökonomie sind sich uneinig.
Solch kritische Fragen diskutiert der Philosoph und
Sozialunternehmer Adriano Mannino in seinem
Buch. Er vergleicht den Normalfall mit einem Katastrophenfall,
wie der Covid-19-Pandemie, spricht
über reale und gedachte Einigungsmöglichkeiten,
um die Logik einer Triage zu begründen. Ein wichtiger
Punkt dabei: die hoch umstrittene Bedürftigkeit
einer Person. Wer braucht wie viel medizinische
Versorgung? Und wie ist das für diejenigen, die diese
Entscheidungen fällen müssen?
Mannino zeigt Aspekte auf, die viele Menschen
nicht beachten, wenn sie über die Coronamassnahmen
und die Engpässe in den Krankenhäusern
diskutieren. Menschen konstruieren im Laufe ihres
Lebens ihre Moralvorstellung – was ist in ihren Augen
gerecht? Mannino zeigt auf, dass dies nicht unbedingt
ethisch korrekt ist.
Ich finde, der Bestsellerautor zeigt in diesem Buch
auf, dass aus einem einzelnen, spezifischen Blickwinkel
ein Vorgehen für die Verteilungsgerechtigkeit logisch
erscheinen kann. Werden jedoch weitere Aspekte
miteinbezogen, scheint die Sache doch nicht
mehr so eindeutig zu sein.
Viele ethische Grundsätze widersprechen auch meiner
Intuition, was die gesamte Thematik so kompliziert
und gleichzeitig spannend macht.
Anja Blaser
Wen rette ich – und wenn ja,
wie viele?
Adriano Mannino
Reclam Verlag
2021
120 Seiten
09.21
spectrum
29
30 spectrum 09.21
COMITÉ · KOMITEE
Photos Indra Crittin
Comité
De gauche à droite : Lisa Schneider, Velia Ferracini, Lara Diserens, Leonardo Mariaca, Meredith Stella, Loïs Pythoud.
Komitee
Von links nach rechts: Florence Valenne, Estelle Zahner, Alyna Reading, Céline Meisel, Katharina Schatton.
IMPRESSUM · SEPTEMBER 2021
Rédaction-en-chef·fe · Chefredaktion
Unipolitique · Unipolitik
Culture · Kultur
Online
Couverture · Titelbild
Layout
Correction · Korrektur
Info · Abonnement
Site web · Website
Administration
Marketing
Prochaine parution · Nächste Ausgabe
Leonardo G. Mariaca, Katharina Schatton
Meredith Stella, Florence Valenne
Velia Ferracini, Alyna Reading
Lara Diserens, Estelle Zahner
Martin Vonlanthen
Lisa Schneider
Mériem Ottet, Dana Kissling, Corina Dürr
redaction@spectrum-unifr.ch
abo@spectrum-unifr.ch
student.unifr.ch/spectrum/
Loïs Pythoud
Céline Meisel
01.11.2021
Photographes · Fotograf·innen
Illustrations · Illustrationen
Contributions · Mitautor·innen
Adrien Perritaz, Nikita Thévoz, Agnieszka
Joniak-Lüthi, Lara Diserens, Michelle Becht,
Matthias Venetz
Vanessa Cojocaru, Alyna Reading, Zarina Fäh,
Romain Buffetrille
Amélie Gyger, Alyna Reading, Meredith Stella,
Florence Valenne, Sina Gloor, Joan Laissue, Corina
Dürr, Leonardo G. Mariaca, Lara Diserens,
Alexandra Andrist, Sina Hasler, Matthias Venetz,
Velia Ferracini, Ella Lory, Maxime Corpataux,
Anja Blaser
Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiant·e·s de l’Université
de Fribourg. Entièrement créé par elleux, le magazine
est également bilingue. Chaque étudiant·e peut participer à sa
conception et ainsi faire ses premiers pas dans le journalisme.
Spectrum paraît six fois par an et est gratuitement à la disposition
de la communauté estudiantine dans les locaux de
l’Université, ainsi que sur Internet.
Tirage : 1.100.
Das Studierendenmagazin Spectrum gibt es seit 1958. Es wird
von Studierenden der Universität gestaltet und ist zweisprachig.
Alle Studierenden können mitmachen und dabei Erfahrungen
im Journalismus sammeln. Spectrum erscheint sechsmal
im Jahr und liegt kostenlos an der Uni und auf dem Internet auf.
Auflage: 1'100.
09.21
spectrum
31
chilled
coffee
time
to chill
STA_HAN_3225_58296_21_V02_RZ.indd 1 02.09.21 10:32
32 spectrum 09.21