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Spectrum_02_2022

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MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·X·S

DE L'UNIVERSITÉ DE FRIBOURG

STUDIERENDENMAGAZIN

DER UNIVERSITÄT FREIBURG

AVRIL 2022

FONDÉ PAR L'AGEF

Des loyales concurrences ?

Konkurrenz: Das Gesetz des Stärkeren

Eine Sechs und doch nicht gut genug Seiten 14-15

Geschwisterrivalität statt Geschwisterliebe Seite 20

La jalousie et l'envie: aspects purement féminins de la concurrence ? page 16

L'équilibre des forces pages 18-19

04.22

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1


The place to live ...

Rue de l’Hôpital 4 | 1700 Fribourg

T +41 26 300 73 13 | apartis@unifr.ch

2 spectrum 04.22

www.apartis.swiss


ÉDITO

SOMMAIRE - INHALT

Yvan Pierri

Rédacteur en chef

Rédaction

francophone

Morituri te salutant

“Ceux qui s'apprêtent à mourir te saluent.” J’ai

choisi d’ouvrir ce numéro de Spectrum par le

fameux salut des gladiateurs car, si les jeux du

cirque ont aujourd’hui pris une autre forme, leur

logique semble avoir définitivement envahi les

règles de notre société. En ces temps de conflits

armés et de course effrénée à la puissance économique

et politique, il semble bien que la mort

soit la seule récompense réservée à la chair disposable

qu’est (re)devenu le peuple. Comme eux,

esclaves prisonniers de leur condition, jetés dans

l’arène, nous luttons pour notre survie dans le jeu

du cirque qu’est la vie, en concurrence les uns

contre les autres…

Le hasard aura voulu que le comité du magazine

s’accorde pour traiter la thématique de la concurrence

la veille de l’invasion russe de l’Ukraine. Cet

énième conflit européen aura été la dernière expression

des logiques concurrentielles d’empires

économiques, politiques et militaires qui n'auront

eu de cesse de s’immiscer dans les affaires locales

des autres. J’ai eu l’honneur de m’entretenir

avec les professeurs Jean-François Fayet et Gilbert

Casasus sur les causes profondes d’un bien

vieux conflit. Ainsi, nous vivons à l’ère de la concurrence

exacerbée où chacun se doit d’écraser

son prochain au nom du proverbiale “darwinisme

social”. Alison Bender propose dans ce numéro

de revenir sur ce qui est peut-être la réappropriation

la plus simpliste d’une théorie scientifique.

Emilia Astorina, quant à elle, se penchera sur les

origines des dynamiques de concurrence entre

les femmes.

Ce mois-ci, Alison Bender vous parlera également

de diplomatie dans la rubrique Culture. Manon

Becker a pu s’entretenir avec les organisatrices

de la Semaine contre le racisme pour la page

Société. Elle est également allée à la rencontre

de deux personnes réfugiées qui nous partagent

leur parcours avec l’association universitaire OFI/

BFI pour la rubrique Unipolitique. Maxime Staedler

vous parle du retour du FriAir après deux ans

de pandémie. Dans la page verte de ce mois, l’association

La Récup’ est mise à l’honneur.

Alyna Reading

Chefredakteurin

Deutschsprachige

Redaktion

Spectrum hinkt hinterher

Zwischen Dezember und April liegen drei Monate,

sieben Schweizer Goldmedaillen, das Ende einer

Pandemie (?) und Krieg in der Ukraine. Im Dezember

schrieb ich dieses Editorial in Gedichtform,

heute wage ich kaum, es überhaupt zu schreiben.

Zwischen Tippen und Drucken verstreichen zwei

Wochen. In dieser Zeit kann viel geschehen. Der

Schweizer Maler Paul Klee schrieb:

«hinkt Europa?

oder hinke ich?»

Europa hinkt, Klee hinkte, alles hinkt und über

zwei Millionen Menschen sind aus der Ukraine

geflohen. An der Uni Freiburg steht die Zeit nicht

still, sondern Kopf, mit dem Kopf im Sand. Das

Spectrum erscheint pünktlich zu spät. Wir hinken

den Ereignissen hinterher. Im Dossier schreiben

wir über Konkurrenzkämpfe, weil es uns seit

Olympia beschäftigt. Yvan Pierri schreibt über

Russland und die NATO (Seiten 18-19), Pauline

Meyer erzählt von Rivalität zwischen Geschwistern

(Seite 20), Franziska Schwarz über Konkurrenz

an Schulen (Seiten 14-15). Wer gewinnt im

Konkurrenzkampf? Ginge es auch ohne? Ein Leben

wie die Ameisen (Seite 17)?

Wir berichten aus Freiburg und dem Universitätsleben.

Spectrum moderierte im Centre Fries eine

Podiumsdiskussion über Integration von Geflüchteten

an der Uni (Seiten 10-11). Das Musée d’art

et d’histoire Fribourg zeigt eine Ausstellung und

beweist: Da war mal – hoppla, da ist ja – Rassismus

in der Schweiz (Seite 8). Katharina Schatton

führt ein Interview mit einer Freiburgerin, die in

Griechenland mit Geflüchteten arbeitet (Seiten

5-6) und Helene Ermel untersucht das Phänomen

«Polyamorie». Wer gut aufpasst findet

ausserdem (in keiner besonderen Reihenfolge):

veganen Feta, noch mehr alte Gedichte, Batman

und mindestens zwei Kommafehler. Ich wünsche

eine anregende Lektüre und bange mit Ihnen um

die Zukunft.

FRIBOURG

FriAir: le renouveau d'une 4

institution

GESELLSCHAFT · SOCIÉTÉ

La lutte contre le racisme: 5

au centre des préoccupations

fribourgeoises

«Etwas zurückgeben» 6-7

KULTUR · CULTURE

Mit Wissen gegen Rassismus 8

Servir la diplomatie suisse 9

UNIPOLITIQUE · UNIPOLITIK

Bildung als Menschenrecht 10

Accéder aux études: un chemin 11

semé d'embuches pour les

personnes réfugiées

ARCHIV 12

DOSSIER

Des loyales concurrences ? 13-21

Konkurrenz: Das Gesetz des

Stärkeren

PAGE VERTE · GRÜNES BLATT

A l'ère de l'initiative participante, 22

La Récup' !

Vegan Kochen leicht gemacht 23

SEXUALITÉ

La sexologie, un métier d'avenir... 24

Bedeutet Polyarmorie 25

Beziehungsunfähigkeit?

COUPE DE GUEULE

L'objectivité scientifique perdue... 26

ANIMAE LIBERAE 27

CRITIQUES · KRITIKEN 28-29

COMITÉ · KOMITEE 31

Il ne peut en rester qu’un…

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FRIBOURG

Text Maxime Staedler

Illustration Centre Fries

FriAir: le renouveau d’une institution

Le 6 et le 7 mai 2022 marqueront le grand retour du festival FriAir

au Centre Fries. Mais le FriAir, késako ? Retour sur l’histoire du

festival et sur sa prochaine édition, avec Inès Marthaler et Florian

Wagner.

e Festival FriAir est un festival open air

L de musique qui aura lieu au Centre Fries

le 6 et le 7 mai 2022. Mais pour parler de

ce festival, il faut tout d’abord présenter le

Centre Fries, qui est le centre culturel estudiantin

de l’Université de Fribourg depuis

1969. Celui-ci constitue un espace de rencontre,

de créativité et de partage. Situé au

sein d’une villa Art-Nouveau à la vue imprenable

sur la vieille ville, à mi-chemin entre

les universités de Pérolles et Miséricorde et

à cinq minutes à pied de la gare, c’est l’endroit

idéal pour se détendre et passer du bon

temps !

Concerts, projections de films, ateliers cuisines

sont au programme au même titre

que des discussions axées autour d’un thème

spécifique, des soirées jeux ainsi que de

“bonnes grosses fêtes comme on les aime !”

En plus de tout ce qui s’y passe à l’intérieur,

le Centre Fries possède un magnifique

espace extérieur, dans lequel on trouve un

charmant petit potager !

L’édition du renouveau

Les six étudiant·e·s qui y vivent sont chargé·e·s

d’y organiser diverses activités tout

au long de l’année, parmi lesquelles le festival

FriAir, qui a succédé il y a une quinzaine

d’années au festival Nox, rendez-vous printanier

jadis incontournable pour les amateur·trice·s

de musique et de fêtes étudiantes

! C’était sans compter un satané virus dont

nous tairons le nom, mais que nous sommes

bien obligé.e.s d’évoquer. Un master entier,

plus d’un demi-bachelor sans FriAir, c’est

long !

À tel point que l’actuelle équipe du Centre

Fries, dont Florian Wagner fait partie, a dû

s'adjoindre pour cette édition du renouveau

les services d'Inès Marthaler, "mémoire" du

Centre Fries et du festival. Inès a fait partie

de l’équipe du Centre Fries jusqu’à l’année

passée et est la seule à avoir connu la précédente

édition du FriAir en 2019.

Précisons que ce qui est prévu le 6 et le 7 mai

prochains n’est pas exclusivement réservé à

la communauté estudiantine, mais s’adresse

également à l’ensemble des citoyen·ne·s

désireux·ses de (re)découvrir ce magnifique

cadre dans lequel évolue le Centre Fries. En

ce qui concerne le programme, il y aura de

nombreux concerts chaque jour, répartis

entre cour et jardin (on vous a dit qu’il y

aura des concerts dans le jardin ?!), quatre

DJs pour égayer les fins de soirée, ainsi que

diverses animations pour assaisonner le

tout !

Le plaisir de se retrouver

Après deux longues années où les interactions

sociales ont été extrêmement limitées,

Inès prend le pouls : « Les gens ont besoin

de bienveillance, en plus d’être contents de

se retrouver et d’avoir la possibilité de retourner

faire la fête ». La présente édition

est d'autant plus importante que la situation

sanitaire a fait disparaître de l'inconscient

collectif les rendez-vous culturels et festifs

de l'Université. Le FriAir n'y a pas échappé.

Le thème de cette édition est Wonderlands

(les pays des merveilles, pour les moins

anglophones d’entre vous): « L’équipe a à

cœur de capturer l’esprit de cette idée, tout

en s’appuyant sur les traditions issues de la

culture fribourgeoise, et de réaliser cette

combinaison entre plusieurs mondes des

merveilles », explique Inès. Pour Florian, «

ce sera ainsi l’occasion de s’ouvrir à un public

plus large qu’à l’accoutumée, de créer du lien

et d’apporter un peu de culture fribourgeoise

» au bon peuple de l’Université.

Le festival est à la recherche de bénévoles,

sans qui rien n’est possible, et tous.tes les

élèves de l’Université de Fribourg sont les

bienvenu.e.s. Chaque édition, ce n’est pas

loin d’une centaine d’entre eux·elles qui s’activent

pour assumer des tâches aussi variées

que nécessaires : le montage et le démontage,

la tenue du bar, la vaisselle, ou encore l’accueil

des artistes : « l’ambiance est incroyable

», exulte Inès, qui ne dit absolument pas ça

parce qu’elle est à la recherche de bénévoles.

Pour résumer, soyez prêt·e·s, le vendredi 6 et

le samedi 7 mai prochain à “faire bombance”

de 16h à 2h dans une ambiance résolument

bienveillante, chaleureuse et festive. Pensez

à prendre vos billets ! P

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SOCIÉTÉ

Texte Manon Becker

Illustration IMR

La lutte contre le racisme : au centre

des préoccupations fribourgeoises

Pour fêter sa onzième édition, la Semaine contre le racisme est

de retour avec un programme riche et percutant. Spectrum est

allé à la rencontre de Kaziwa Raim et Christelle Fisler à l’origine

du programme de la semaine contre le racisme de cette année.

u 18 mars au 8 mai, la semaine contre

D le racisme convie les fribourgeois.es à

une multitude de rendez-vous gratuits et

ouverts à tout le monde sur la thématique

de la lutte contre le racisme. Le projet est

proposé, depuis onze ans déjà, par le Bureau

de l’intégration des migrant.e.s et de la

prévention du racisme (IMR) qui promeut

l’intégration de chacun et chacune au sein

du canton : « Au sein de l’IMR, nous mettons

différentes procédures en place pour soutenir

des projets qui touchent à l’intégration

des migrant.e.s ou à la lutte contre le racisme.

», explique Christelle Fisler, collaboratrice

du Bureau de l’IMR. En Suisse, chaque

canton dispose ainsi d’un même bureau de

l'intégration qui permet d’aiguiller toute

personne dans le besoin avec notamment

un accès gratuit à des conseils juridiques:

« Le racisme, ce n’était pas juste il y a 50

Affiche Semaine contre le racisme 2022 © Etat

de Fribourg - Staat Freiburg - Musée de l'Homme,

Paris

ou 100 ans, ça arrive encore aujourd’hui et

cela t’empêche de trouver du travail ou un

logement facilement juste parce que tu as

un nom à consonance étrangère. Pouvoir

témoigner ou porter plainte, ce ne devrait

pas être une question de moyen. », estiment

les deux collaboratrices.

Kaziwa Raim, créatrice du podcast l’InConfortable

qui donne la parole aux femmes

racisées, est désormais stagiaire au sein de

l’IMR. Elle détaille son point de vue : « Lutter

contre le racisme, c’est le travail de toute

une vie et je sais très bien que je ne verrai

pas sa fin mais je fais cela pour les prochaines

générations. Parfois cela me décourage

mais je me rappelle que si nous n’avions pas

commencé certains combats il y a 50 ans,

je n’aurais toujours pas le droit de voter en

tant que femme », confie-t-elle. « Je voulais

prendre part plus directement à la lutte »,

affirme pour sa part Christelle qui travaillait

auparavant pour le Secrétariat d’Etat

aux Migrations (SEM) et qui a rejoint l’IMR

depuis un peu plus d’une année.

Zoom sur cette onzième édition

Cette nouvelle édition propose de débattre

de la thématique au niveau international,

national et cantonal. De l’atelier de broderie

à une libraire humaine, en passant par une

journée de diffusion radio, le but de ces événements

est commun : informer le grand public

sur le racisme et la discrimination raciale

et donner une certaine place à leurs victimes

: « Que tu sois blanc ou noir, la lutte contre le

racisme concerne tout le monde. Nous sommes

tous acteur.ice.s dans le racisme, que ce

soit de manière passive ou active», estiment

les deux organisatrices. Parmi les nombreux

évènements, l’IMR propose notamment des

ateliers d’empowerment qui auront pour but

de donner des outils aux personnes victimes

de discrimination raciale. L’événement phare

de cette nouvelle édition est l’exposition

itinérante « Nous et les autres, des préjugés

au racisme » venant tout droit du musée de

l’Homme à Paris et présentée au MAHF, le

Musée d’arts et d’histoire de Fribourg. Cette

expérience immersive sera animée par différentes

stations allant de l’histoire du racisme

jusqu’à l’aspect scientifique de la thématique

et proposera un contenu adapté à la Suisse

qui ne manquera pas de questionner les fribourgeois.ses

face à leur propre représentation

du problème. « Nous avons tendance

à dire que le racisme est moins présent ici

alors que nous ne sommes juste pas suffisamment

au courant de notre histoire. Peu

de gens savent qu’il existait des zoos humains

à Fribourg. », nous explique Kaziwa.

Comment lutter contre le racisme ?

Être un allié.e à la cause

Au-delà du bénévolat, Kaziwa juge que lutter

contre le racisme au niveau individuel, c’est

aussi amener ces questions dans nos propres

espaces. « Il faut avoir le courage de lutter

pour les personnes qui ne sont peut-être pas

dans la bonne position pour le faire, ce n’est

pas toujours aux personnes racisées de régler

l’oppression dont elles sont déjà victimes.

». L’IMR a une liste de partenaires, alors si

vous souhaitez concrètement vous affilier à

une association ou donner du temps pour

cette lutte, vous pouvez aussi les contacter

directement !

Pour en savoir plus, on vous laisse découvrir

le compte de l’IMR sur Instagram sous

le pseudo @semainegegenracismee et sur

Facebook en cherchant Intégration et prévention

du racisme - Integration und Rassismusprävention.

P

Semaine contre le

racisme 2022

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GESELLSCHAFT

Text Katharina Schatton

Foto ZVG

«Etwas zurückgeben»

Menschen, die aus ihrer Heimat vertrieben werden, sind leider

nicht erst seit dem Krieg in der Ukraine Teil europäischer Realität.

Die Freiburgerin Mary Wenker setzt sich seit Jahren in Griechenland

für Asylsuchende ein. Im Interview mit Spectrum spricht sie

über ihre Arbeit.

Wie kam es dazu, dass du dich

so intensiv im Flüchtlings- und

Asylbereich einsetzt?

Ich hatte keine einfache Jugendzeit. Aber

ich hatte Glück: Ein paar Monate vor meinen

Maturaprüfungen fand mich mein

Chemielehrer tränenüberströmt auf dem

Weg zu mir nach Hause und lud mich auf

einen Kaffee ein. Ich bin mir sicher, dass

ich meinen Abschluss nicht geschafft hätte,

wenn er sich in dem Moment nicht meiner

angenommen hätte. Ich habe also etwas

von jemandem bekommen, ohne, dass eine

Gegenleistung von mir erwartet wurde. Der

Wunsch, etwas zurückzugeben, prägt deshalb

bis heute mein Tun und ist zu einer Art

Lebensphilosophie geworden. Zu teilen und

zu unterstützen gibt meiner Existenz Sinn.

Wie wirkt sich diese Haltung auf deine

Arbeit aus?

Ich hoffe, dass die Menschen, die ich unterstütze,

ähnlich reagieren. Dass sie in der

Lage sind, etwas beizutragen. Viele von

ihnen tun dies bereits. Hasan zum Beispiel

ist selbst als Flüchtling nach Griechenland

gekommen, wir haben ihn über zwei Jahre

beherbergt. Heute ist sein Asylgesuch angenommen

und er arbeitet als Freiwilliger eng

mit ChooseHumanity zusammen.

Ich bin der Ansicht, dass ich durch Zufall in

diesem Land geboren wurde. Auch die damit

verbundenen Privilegien sind uns durch

Zufall zuteilgeworden und wir müssen sie

teilen. Natürlich bin ich stolz auf alles, was

ich in meinem Leben schon geschafft habe.

Mein Studium, meine Arbeit, mein Engagement.

Mein Schicksal wäre aber ganz anders

verlaufen, wenn ich in Afghanistan oder in

einem afrikanischen Land geboren wäre.

Wir dürfen nichts als Selbstverständlichkeit

ansehen und müssen uns unserer Privilegien

bewusst sein.

Wie sieht heute der Rhythmus deiner

Freiwilligenarbeit aus?

Ich bin aktuell durchschnittlich zehn Tage

pro Monat in Griechenland. Fixe Projekte

habe ich mit meiner Organisation Choose-

Humanity nicht. Wir sind sehr flexibel und

passen uns den aktuellen Umständen an, je

nachdem, was gerade gebraucht wird. Deshalb

hatte ich schon sehr unterschiedliche

«Mir ist klar, dass sich

nicht alle so engagieren

können, wie ich es tue.

Aber wir können einander

Sorge tragen.»

Mary Wenker

Aufgaben: Ich habe Geflüchtete bei der Ankunft

von Booten in Empfang genommen,

Essen und Kleider verteilt, aber auch als

Therapeutin und Übersetzerin gearbeitet

und kreative Workshops angeboten. Wir finanzieren

auch Wohnplätze, medizinische

Massnahmen und Lebensmittelgutscheine.

Generell hat sich meine Arbeit weg von

den Camps hin zu einem individuelleren

Austausch mit Menschen auf der Flucht gewandelt.

Wir arbeiten eng mit anderen Organisationen

zusammen. Es ist wichtig unsere Kräfte

zu bündeln. Dadurch entstehen auch enge

Freundschaften mit anderen Freiwilligen.

Das ist sehr motivierend und essenziell, um

durchzuhalten.

Auf was für Schwierigkeiten stösst du

bei deiner Arbeit?

Als ich zum ersten Mal in Griechenland war,

dachte ich «Ah – endlich habe ich meinen

Platz gefunden.» Davor hatte ich immer Probleme

mit meinen Vorgesetzten. Mir wurde

aber schnell klar, dass die humanitäre Arbeit

ähnliche Schwierigkeiten mit sich bringt, die

oft mit Machtkonflikten und Egos zu tun haben.

Ich hinterfrage auch die Motive mancher

Menschen: Ist man ehrenamtlich tätig, um

etwas zu erleben? Um eine Rubrik in seinem

Lebenslauf hinzuzufügen? Wie sieht

die Hilfe aus, die man leistet? In dem Team,

in dem ich arbeitete, mussten wir eine Art

Verhaltenskodex unterschreiben, in dem

es hiess, dass wir uns zurückhalten und die

Geflüchteten nicht für geleistete Dienste

bezahlen sollten. Ein Geflüchteter zum Beispiel

schnitt mir die Haare und ich sah nicht

ein, wieso ich ihn nicht bezahlen sollte.

Weil wir in der Schweiz ja auch unseren

Coiffeur bezahlen?

Genau. Wir sind nicht da, um den Geflüchteten

zu ‘dienen’, indem wir uns von ihnen

distanzieren. Für mich geht es darum, zu

teilen und ihnen mehr Menschlichkeit zu

bieten, uns auf Augenhöhe mit ihnen auszutauschen.

Zwei Erwachsene, die sich bei

einer Tasse Tee oder Kaffee zum Beispiel

über ihre Kinder, ihr Leben und auch ihre

Werte austauschen.

Ein anderes Problem stellt für mich die oft

unzureichende oder fehlende Vorbereitung

und Betreuung der Freiwilligen dar. Schon

die Ankunft eines Boots kann bei manchen

Freiwilligen traumatisch wirken. Deshalb ist

es wichtig, dass sie zu jeder Zeit mit einer

Vertrauensperson sprechen können, wenn

sie das brauchen und dass ihnen auch nach

einem Einsatz psychologische Unterstützung

angeboten wird. Auch der Austausch

mit anderen Freiwilligen ist beim Heimkommen

oft hilfreich.

6 spectrum 04.22


Mary Wenker mit einer afghanischen Familie im Camp Vial auf Chios

Gibt es etwas, was jeder oder jede

Einzelne tun kann, um zu helfen?

Natürlich kann jede und jeder spenden, der

oder die etwas Geld übrig hat. Was auf jeden

Fall alle tun können, ist, sich über die

Situation vor Ort zu informieren, diese Informationen

zu verbreiten und sich über

die eigene Verantwortung bewusst zu werden.

Mir ist klar, dass sich nicht alle so engagieren

können, wie ich es tue. Aber wir

können einander Sorge tragen. Die Augen

aufmachen und sehen, wie wir handeln können,

um einen – wenn auch noch so kleinen

– Unterschied im Leben eines Menschen zu

machen. Egal, ob das in der Schweiz oder

anderswo ist.

Wie siehst du die Zukunft deiner Arbeit?

Ich liebe, was ich tue. Keine Ahnung, ob ich

je damit aufhören kann. Es ist schwer für

mich zu sagen: «Ich habe genug getan, ich

beschäftige mich jetzt mit etwas anderem.»

Zitat: «Mir ist klar, dass sich nicht alle so

engagieren können, wie ich es tue. Aber wir

können einander Sorge tragen.» P

Zur Person

Mary Wenker leistete im April 2016 zum ersten Mal einen Freiwilligeneinsatz

auf der Insel Chios. Im Jahr 2017 gründete sie die NGO ChooseHumanity, mit

der sie sich im Flüchtlings- und Asylbereich an verschiedenen Standorten in

Griechenland engagiert.

Die studierte Heilpädagogin arbeitet als Therapeutin im Kanton Freiburg. Im

Jahr 2020 erschien ihr Buch «Echos de la Mer Egée. Voix des réfugiés» mit einem

Vorwort des ehemaligen UN-Sonderberichterstatters Jean Ziegler. Das

Buch erschien im Verlag L’Harmattan.

Mary Wenker ist Verfasserin zahlreicher pädagogischer Dossiers (u.a. für das

FIFF) und Autorin zweier Kinderbücher: «Camille aux Papillons», in der die

Geschlechtsidentität thematisiert wird und «Hasan venu d’ailleurs», das im Verlag

Loisirs et Pédagogie erscheinen wird.

Ihre Organisation

ChooseHumanity

kann man hier unterstützen:

Das Interview gibt

es auch auf

Französisch:

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KULTUR

Text Mara Lynette Wehofsky

Foto ZVG

Mit Wissen gegen Rassismus

Gespräche über Rassismus im Alltag lösen oft Unbehagen aus – wir

wollen ja nichts falsch machen. Das Museum für Kunst und Geschichte

(MAHF) versucht in seiner neusten Ausstellung «Wir und die Anderen

– vom Vorurteil zum Rassismus» das Tabu zu brechen.

endern, Frauenquoten und Stipendien

für Minderheiten sind Themen,

G

welche in politischen Diskussionen bereits

angekommen sind. Das Auseinandersetzen

mit eigenen Privilegien, erlerntem Verhalten

und Vorurteilen benötigt Wille und

Energie. «Umso wichtiger ist es, die breite

Öffentlichkeit für dieses Thema zu sensibilisieren,

den Austausch zu fördern und das

Tabu rund um dieses komplexe Thema zu

brechen», erklärt Frau Giuseppina Greco,

Verantwortliche der kantonalen Fachstelle

für die Integration der MigrantInnen und

für Rassismusprävention (IMR) in einem

Gespräch.

Von Paris nach Freiburg

Der Kanton Freiburg unterstützt mit der

Woche gegen den Rassismus jährlich Projekte

und Aktionen, welche die Bevölkerung

und die gesellschaftlichen Strukturen für

Rassismus sensibilisieren. Am 18.03 dieses

Jahres beginnt die 11. Woche gegen den

Rassismus (18.03. – 08.05.) in Freiburg mit

einer Ausstellung im Museum für Kunst und

Geschichte (MAHF). «Museoscope – Wir

und die Anderen – vom Vorurteil zum Rassismus»

ist eine vom Pariser Musée de l’Homme

konzipierte Ausstellung, welche sich mit

Vorurteilen und Rassismus befasst.

«Wir und die Anderen – vom Vorurteil zum

Rassismus» beleuchtet nicht nur, wie Rassismus

funktioniert, sondern auch die Entstehungsgeschichte,

die Wissenschaft und

die aktuelle Situation. «Rassismus ist historisch

gewachsen, aber durchdringt, trotz

enormer Anstrengung, unsere Gesellschaft

noch immer,» sagt Frau Greco. Die Ausstellung

zeigt, dass Rassismus nicht nur durch

individuelle Gewaltausübung sichtbar wird,

sondern in unsere Gesellschaft eingewoben

ist. Auf dem Arbeitsmarkt oder bei der

Wohnungssuche zeigt sich Rassismus auf

struktureller Ebene. Chancengerechtigkeit

bedingt die Entwicklung und Veränderung

von Strukturen.

«Rassismus in der Vergangenheit,

in der

Gegenwart, und hoffentlich

nie mehr – daran arbeiten

wir.»

Giusepppina Greco

Fokus Jugend

Das IMR erweiterte in Zusammenarbeit

mit der Anlauf- und Beratungsstelle gegen

Rassismus «Respekt für alle – Info-Rassismus»

das Material aus Paris für die Schweiz

adaptiert. Hierfür mussten die Museumstexte,

Plakate und Podcasts ins Deutsche

übersetzt werden. Der Aufbau musste für

die gegebenen Räumlichkeiten und die Inhalte

der schweizerischen Rechtssituation

angepasst werden. Frau Greco betont, dass

ein wichtiger Bestandteil der Ausstellung

die Zusammenarbeit mit lokalen Partnerorganisationen

ist, in denen sich unter anderem

Personen mit Rassismuserfahrung

engagieren: «Sie bringen eine zusätzliche

Kompetenz und einen geschärften Blick auf

die Thematik mit.» Sie arbeiten als Mediator*innen,

welche die Führungen leiten und

persönliche Analysen bieten.

Die Ausstellung ist für alle Altersgruppen

konzipiert. Im Fokus liegen jedoch jüngere

Menschen, weshalb es besonders wichtig

war, die Materialien pädagogisch wertvoll

und interaktiv zu gestalten. Dazu gehört

die zweitsprachige Darstellung, sowie das

Integrieren eines Entdeckungsheftes, welches

speziell für 15- bis 19-Jährige konzipiert

wurde. Die Planung hat ungefähr anderthalb

Jahre gedauert, wegen der Pandemie

wird sie erst dieses Jahr präsentiert, damit

eine breite Öffentlichkeit teilnehmen kann.

«Das Bewusstsein, dass Rassismusprävention

uns alle betrifft, wächst.» Frau Greco

betont, dass unsere Gesellschaft komplexer

wird und viele Menschen mehrfache Identitäten

beanspruchen. Diskriminierung

betrifft die ganze Gesellschaft und dafür

soll die Ausstellung «Wir und die Anderen

– vom Vorurteil zum Rassismus» sensibilisieren.

Sie eröffnet einen Raum, indem sich

Menschen über verschiedene Medien und

Kanäle informieren und weiterbilden können,

um Rassismus mit Wissen bekämpfen

zu können. Abschliessend betont Frau Greco:

«Rassismus in der Vergangenheit, in der

Gegenwart, und hoffentlich nie mehr – daran

arbeiten wir». P

Die Ausstellung

«Wir und die Andern –

Vom Vorurteil zum Rassismus»

18.03. bis 08.05.

Museum für Kunst und

Geschichte Freiburg

Murtengasse 12

1700 Freiburg

Di-So 11-18, Do 11-20

Mehr Infos

gibts hier

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CULTURE

Texte Alison Eugénie Bender

Photo Selin Varli

Servir la diplomatie suisse

La diplomatie suisse connaît récemment un nouvel élan de jeunesse

grâce à la fondation en 2019 de la Swiss Diplomacy Student Association,

une association étudiante née à l’Université de la Genève internationale.

e 8 mars 2022, la Swiss Diplomacy Student

Association (SDSA) a organisé

L

une conférence au sein de notre alma mater

sous le titre « Diplomatic communication

and culture in Fribourg and Switzerland »,

Spectrum a pu s’entretenir avec Pablo Demierre,

son fondateur et président.

Spectrum : Peux-tu te présenter et

nous raconter ce qui t’a amené à fonder

la SDSA ?

Pablo : J’ai fait un Bachelor en Sciences politiques

à l’UNIL. Ensuite j’ai pu travailler

au sein du Haut Commissariat pour les réfugiés

des Nations Unies. Puis , j’ai entamé

un Master en Études européennes au Global

Studies Institute (GSI) de Genève pour étudier

la place de la Suisse au niveau international,

avec une partie du Master au Royaume-Uni

pour ce qui traitait de la résolution

de conflits et des affaires humanitaires. Aujourd’hui,

je travaille pour la fondation Jean

Monnet pour l’Europe.

Pour ce qui est de la SDSA, les raisons de sa

fondation sont simples : quand je suis arrivé

à Genève pour mon Master avec l’envie

de m’orienter dans la diplomatie, je me suis

aperçu que c’était loin d’être simple, entre

autres parce que ce n'est pas toujours un

milieu facile d'accès et que la Suisse est discrète

à ce sujet, à l’inverse d’une diplomatie

à l’américaine bien plus démonstratrice

avec une foule de réprésentant·e·s. C’est

une force pour donner confiance aux autres

pays, mais c’est alors plus compliqué pour

les étudiant·e·s qui s’y intéressent. Je me suis

simplement dit que j’allais créer la mienne,

vu qu’il n’y avait pas de structure qui me permette

de m'informer sur cette thématique

ainsi que sur ses débouchés professionnels.

S. : Mais c’est quoi au fait la diplomatie

?

P. : Il y a de nombreuses définitions ! Personnellement,

je qualifierais la diplomatie

comme pouvant être l’art de négocier en

représentant et en défendant les intérêts

d’un État, d’une organisation internationale,

supranationale, non gouvernementale

ou encore du secteur public ou privé. Cette

représentation devrait tenir compte de la

personne qui est en face de nous. Il est donc

important d’être dans un rapport de compréhension

de l’autre et cela se traduit notamment

par l’empathie. Au final, l’objectif

est de pouvoir traduire notre volonté dans

des termes que l’interlocuteur ou l’interlocutrice

puisse comprendre, d’où le lien avec

la communication.

S. : Pourquoi la Suisse est-elle un lieu

privilégié de la diplomatie ?

P. : La Suisse est connue pour ses bons offices

et sa discrétion. De plus elle est très

transparente sur ses intentions et n’a aucune

volonté expansionniste. Genève n’est

pas l’unique lieu de cette diplomatie. Ainsi

Lausanne, capitale olympique, est un lieu

privilégié pour la diplomatie du sport, mais

aussi pour celle de l’environnement et du

numérique avec son Ecole Polytechnique

Fédérale. Fribourg, elle, a une expertise en

droit et en communication.

S. : Mais pourquoi s’intéresser à la

diplomatie, pourquoi oser se lancer

dans ce monde-là ?

P. : La diplomatie a un sens très large. Elle

concerne les diplomates qui ont passé le

concours, mais aussi les membres des ONGs

ou encore les agences et programmes onusiens,

et la SDSA est là pour donner les outils

permettant à notre génération d’y contribuer.

Ce n’est pas parce qu’on est jeunes

que l’on n’a rien à dire. Si on a de l’intérêt

dans un domaine, on en est aussi averti des

tenants et aboutissants. Il faut être dans l’action,

faire le pas et par exemple lancer

son ONG. La diplomatie, c’est des thématiques

qui touchent à tout et qui concernent

tout le monde. P

Selin Varli, membre de la SDSA,

nous livre son expérience :

J’ai fait un Master en Business and Communication

à l’UniFr et j’ai découvert la

SDSA un peu par hasard durant ma formation.

Je l’ai intégrée de façon indépendante

en 2020 et je suis devenue cheffe du

Département coordination en novembre

2021. Je dois dire que c’est ma meilleure

expérience associative, avec des membres

très engagé·e·s et motivé·e·s.

L’association permet à ses membres de

participer à de nombreux workshops et

d’assister à des conférences. Le but de la

SDSA est de démocratiser le monde de la

diplomatie et de le rendre plus accessible,

tout en permettant d’acquérir des soft

skills ; tout cela je l’ai vérifié.

Pour en savoir

plus sur la SDSA:

04.22

spectrum

9


UNIPOLITIK

Text Alyna Reading

Foto OFI / OBI

Bildung als Menschenrecht

In der Schweiz können nicht alle studieren, die dies gerne möchten. Ein

Abend im Centre Fries am 15. März sollte dafür sensibilisieren: The long

road from exile to studies.

und Sabine Zurschmitten von Perspektiven

– Studium. Sie alle beschäftigen sich mit der

Frage, wie Geflüchteten in der Schweiz der

Zugang zum Studium ermöglicht werden

soll. Für Sabine Zurschmitten steht fest:

«Wir sind eine diverse Gesellschaft und es

wird Zeit, dass die Hochschulen dies widerspiegeln.»

Diskussionsrunde im Centre Fries am 15. März

er Studierendenverband Orientierung,

D Bildung, Integration (OBI) berät Geflüchtete,

die gerne studieren möchten. Die

Freiwilligen helfen den potenziellen Studierenden

die Anmeldung an der Universität

Freiburg und den Einstieg ins Studium

zu navigieren. Diplome müssen geprüft

werden, Dokumente zusammengetragen,

Sprachkenntnisse erworben und Zulassungsprüfungen

geschrieben. Amandine

Bernel studiert Rechtswissenschaften an

der Universität Freiburg und engagiert sich

bei OBI. Gemeinsam mit anderen Komiteemitgliedern

hat sie einen Filmabend im

Centre Fries mit anschliessender Diskussionsrunde

organisiert: «Wir müssen die

Schwierigkeiten aufzeigen, um Lösungen

zu finden.»

Hürdenlauf zum Studium

Der Verband Schweizer Studierendenschaften

gründete 2016 das Projekt Perspektiven

– Studium, um zwischen Geflüchteten und

Bildungsinstitutionen in der Schweiz zu

vermitteln und einen Zugang zur Universität

zu ermöglichen. Perspektiven – Studium

bietet unterschiedliche Ressourcen und ein

schweizweites Netzwerk, zu dem auch OBI

gehört. Unabhängig von Herkunft oder Aufenthaltsstatus

sollen Menschen den Zugang

zu (Weiter-)Bildung erhalten und sich in die

Gesellschaft einbringen.

Diese Forderungen treffen auf diverse Hindernisse.

OBI hat in ihrem Film mit fünf Geflüchteten

gesprochen, die entweder studieren

oder versuchen Zutritt zum Studium zu

erlangen. Sie erzählen von schwerverständlichen

E-Mails, von langen Wartezeiten, nur

um zu erfahren, dass ein Diplom trotzdem

nicht angenommen wurde. Es mangelt an

Information und Unterstützung. Das Studium

kostet für Geflüchtete mehr als für

Schweizer Bürger*innen. Eine geflüchtete

Person beschreibt den Stress vor der ersten

Prüfung, weil die Sprache und das Format so

fremd waren. Eine junge Frau erklärt, man

habe ihr vom Studium abgeraten, sie solle

sich lieber in die Arbeitswelt integrieren.

Diversität an der Uni?

Nach dem Film eröffneten die Spectrum

Moderator*innen die Diskussionsrunde.

Anwesend waren Moses Mekonnen, Vertreter

im Schweizer Flüchtlingsparlament

und Aktivist bei NCBI (National Coalition

Building Institute), Adiba Qasim, irakische

Journalistin und Studentin, Stéphanie Voser

vom Projekt «Selektivität aufgrund der

sozialen Herkunft» der Universität Freiburg

Adiba Qasim studiert an der Universität

Genf Internationale Beziehungen. Nachdem

sie aus dem Nordirak in die Schweiz

geflüchtet war, hatte sie zuerst vergeblich

versucht an der Universität Freiburg zu

studieren. In Genf konnte sie die Passerelle

Horizon académique absolvieren. Dieses Projekt

ist auf die Bedürfnisse von Asylsuchenden

und Migrant*innen zugeschnitten und

erlaubt ihnen ins Studium einzusteigen.

An der Universität Freiburg gibt es keinen

einheitlichen Zugang für Geflüchtete. Die

Zulassungsbedingungen variieren von Fakultät

zu Fakultät. Jeder Fall wird einzeln

bearbeitet. Eine ähnliche Passerelle wie in

Genf aufzubauen wäre möglich, ist jedoch

mit Kosten verbunden.

Kampf um Bildung

Moses Mekonnen verwies im Gespräch auf

Artikel 26 der Allgemeinen Menschenrechtserklärung:

«Der Hochschulunterricht muss

allen gleichermaßen entsprechend ihren

Fähigkeiten offenstehen.» Diese Forderung

erfüllt heutzutage weder die Schweiz noch

die Universität Freiburg. In der Diskussionsrunde

wird klar, dass für viele Geflüchtete

ihre Herkunft ein Hindernis beim Zugang

zur Universität darstellt. «Ich musste viel

kämpfen, um das Studium zu erreichen»,

meint Moses Mekonnen, der in seiner Heimat

bereits eine Ausbildung als Pädagoge

und Psychologe abgeschlossen hatte, die er

in der Schweiz nochmals von Grund auf beginnen

musste. Nur mit viel Durchsetzungsvermögen

gelangen Geflüchtete in den Vorlesungssaal,

obwohl der Zugang zu Bildung

ein Menschenrecht ist. Das muss sich ändern.

Mit OBI gibt es bereits Strukturen, die

sich ausbauen liessen. Es wäre schön, würde

auch die Uni Freiburg eines Tages unsere diverse

Gesellschaft widerspiegeln. P

10 spectrum 04.22


UNIPOLITIQUE

Texte Manon Becker

Illustration OFI / OBI

Accéder aux études : un

chemin semé d’embuches

pour les personnes réfugiées

Dans l’espoir de pouvoir intégrer les personnes réfugiées au monde académique

Suisse, l’association OFI/OBI, encadrée par des étudiant.e.s de

l'Université de Fribourg, a vu le jour en 2018. Spectrum est allé à la rencontre

d’Amandine Bernel.

L’association, véritable tremplin académique

L’association fribourgeoise Orientation-

Formation-Information/Orientierung-Bildung-Information

(OFI/OBI), vient en aide

aux refugié.e.s et demandeur.euse.s d’asile

dans leur processus d’intégration à la vie

académique autant au niveau informatif que

par un large travail politique auprès des autorités

en charge de la formation supérieure.

Amandine Bernel, étudiante en troisième

année de droit et membre du comité de

l’association donne plus de détails : « OFI/

OBI est née du projet national « perspectives

études » lancé par l’Union Nationale

des étudiants en Suisse (UNES). Nous les

aidons d’un point de vue administratif, mais

aussi pour faire reconnaître ou traduire leur

diplôme tout en leur proposant des séances

de mentorat. En tant qu’étudiant.e.s, nous

nous trouvons déjà au sein du système et

sommes donc probablement les mieux placé.e.s

pour pouvoir les introduire aux fonctionnements

de l’université. ». Mohammad

Reza Feiz, originaire d'Afghanistan, a grandi

en Iran, où il a notamment obtenu un Bachelor

en ingénierie civile, et effectue pour

le moment une équivalence de son Bachelor

à l'école d'Ingénierie et d’architecture de

Fribourg afin d’obtenir un diplôme suisse, il

raconte ses projets : « Je voudrais trouver un

travail en ingénierie civile mais aussi avoir

une vie stable, une famille et être bien intégré

en Suisse. Plus précisément, j’aimerais

m’orienter vers de l'ingénierie écologique

afin de contribuer, à ma manière, à l'amélioration

de la qualité de vie pour les gens

d’ici ». Rose, qui a fui le Burundi en proie

à des conflits armés interethniques qui ont

abouti au dernier génocide, a pu bénéficier

de l’aide de l’association, elle se remémore

son parcours : « J'ai connu OFI/ OBI grâce

à des amis qui m'ont invitée à une soirée de

rencontre au Centre Fries et j’ai été agréablement

surprise de savoir qu'il existait une

association qui venait en aide aux réfugié.e.s.

L’association m’a ensuite mise en contact

avec deux étudiantes qui, en collaboration

avec mon assistant en intégration de Caritas,

ont vraiment su m’orienter dans mes

démarches d'inscription. J’en profite pour

les remercier du plus profond de mon cœur

car, sans leur aide, les démarches auraient

été bien plus longues. ». Rose, qui a travaillé

pendant cinq ans en tant qu’assistante administrative

et financière pour une ONG locale

canadienne au Burundi, aimerait désormais

s’orienter vers une formation d’éducatrice :

« J’ai grandi dans un environnement instable

avec comme voisins des orphelins de

guerre, des femmes violées et des enfants

soldats. Mon parcours a suscité en moi l’envie

de pouvoir, tant bien que mal et selon

mes moyens, venir en aide à ces populations.

Je souhaiterais avoir les bons outils pour

développer mes compétences en matière

d’éducation, de suivi, de conseil et de prise

en charge des tranches de population vulnérables

affectées physiquement ou émotionnellement

par les aléas de la vie. ».

Créer un lien entre l’université et les

personnes réfugiées

« La plupart du temps les réfugié.e.s nous

contactent directement, toutefois notre association

manque encore de visibilité et il

se passe parfois un ou deux ans jusqu'à ce

qu’ils voient notre nom et qu’ils décident de

nous contacter », regrette Amandine. Les

assistant.e.s sociaux de Caritas ainsi que le

décanat de l’université redirigent également

les personnes qui le souhaitent vers les bénévoles

de l’association. Amandine se réjouit

notamment des futures collaborations

que l’association est sur le point de mettre

en place avec le décanat de l’université de

Fribourg. P

Pour en savoir plus

sur OFI/BFI:

04.22

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11


ARCHIV

2. November 1983

12 spectrum 04.22


Konkurrenz: Das Gesetz

des Stärkeren

-

Des loyales concurrences ?

Idée originale Franziska Schwarz

Eine Sechs und doch nicht gut genug

Seiten 14-15

La jalousie et l’envie : aspects purement féminins de la concurrence ?

page 16

Die Ameise und der Mensch

Seite 17

L'équilibre des forces

pages 18-19

Geschwisterrivalität statt

Geschwisterliebe

Seite 20

Le darwinisme social: la loi du

plus fort comme seule loi

page 21

04.22

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13


DOSSIER

Text Franziska Schwarz

Foto Unsplash

Eine Sechs und doch nicht gut

genug

Notendruck in der Schule kann viel Stress und Angst bedeuten.

Alternativen gibt es, doch machen diese wirklich

weniger Druck?

"Was für eine Note hast du?", eine Frage,

die wir wohl alle schon mal gehört, oder

auch gestellt haben. Ob man in der letzten

Prüfung eine Vier oder eine Sechs hatte, ist

wichtig. Zumindest im Vergleich zu den anderen

Schüler*innen in der Klasse. Noten in

der Schule sind für uns normal. Sie gehören

nun mal einfach dazu. Was sie jedoch auch

mit sich bringen, und daher leider Teil des

regulären Schulalltags wird, ist der damit

verbundene Stress. Der Notendruck in der

Schule begleitet uns von Primarschule bis in

die Universität und kann auch noch im Berufsleben

Auswirkungen haben. Sich direkt

mitanderen zu vergleichen und daran seine

eigenen Leistungen zu messen, kann verschiedene,

teilweise auch schwerwiegende,

Konsequenzen haben. Die Diskussion rund

um Schulnoten, ihre Wirkung und Aussagekraft

ist immer im Gange. Alternativen zum

regulären Notensystem gibt es auch.

Noten als Massstab der Intelligenz?

Noten sind keine klaren Indikatoren für gute

Leistung oder Intelligenz. Sie sollen Schüler*innen

eine Momentaufnahme ihrer Leistungen

zeigen, und somit Erfolgserlebnisse

generieren. Gerade die Idee, dass durch Noten

die Intelligenz von Schüler*innen ermittelt

werden kann, ist fehlgeleitet. Jede*r hat

das schon mal erlebt: Wer an einem schlechten

Tag eine Prüfung schreibt, erhält eine

schlechtere Note als erhofft. Noten legen

nicht fest, wie intelligent jemand ist. Trotzdem

wird anhand von Noten bestimmt, in

Nervosität, Aggressivität, Schlafstörungen

und Antriebslosigkeit sind nur ein paar Beispiele

für die Auswirkungen des Schulstresses.

Bei grossem Stressgefühl kann es ausserdem

zu regelmässig auftretenden physischen

Symptomen kommen. Die Häufigsten darunter

sind Bauch- oder Kopfschmerzen,

Magen-Darm-Probleme oder auch Appetitlosigkeit.

Problematisch werden diese Dinge

vor allem dann, wenn sie Auswirkungen auf

die schulischen Leistungen haben. Umfragen

in Deutschland haben aufgezeigt, dass

fast ein Viertel der befragten Schüler*innen

im Schuljahr 2016/17 wöchentlich oder sowelche

Oberstufe ein*e Schüler*in nach

der Primarschule geht, ob eine Klasse übersprungen

oder wiederholt werden muss und

ob ein Abschluss bestanden wird oder nicht.

Die Notenvergabe ist nicht komplett objektiv.

Natürlich gibt es Notenstäbe und je nach

Prüfung Punkte zu erreichen, doch nichts ist

in Stein gemeisselt. Je nach Lehrer*in kann

sich die Notenvergabe ändern. Vor allem bei

Prüfungen, die zum Beispiel mündlich sind

oder in Essayform abgelegt werden, kann

sich je nachdem wer die Note vergibt, unterscheiden

wie jemand bewertet wird. Auch

bei der gleichen Lehrperson kann sich die

Notengabe verändern. Implizite Vorannahmen

können zu verzerrten Noten führen.

Dies bedeutet, dass Kinder aus Akademikerfamilien

oftmals als besser eingeschätzt

werden als andere. Kinder aus benachteiligten

Umfeldern werden strenger bewertet als

ihre Klassenkamerad*innen. Auch Migrationshintergrund

kann dazu führen, dass Kindern

weniger zugetraut wird. Gerade wenn

es darum geht in die Oberstufe zu wechseln,

können diese Dinge Probleme bei der fairen

Notenvergabe herbeiführen. Der Vergleich,

den solche Noten erzeugen, sagt daher wenig

darüber aus welche*r Schüler*in nun

der/die Bessere ist.

Stressgefühle in der Schule

Leistungsdruck ist der häufigste Grund für

Schulstress bei Kindern. Dieser kann durch

verschiedene Bedingungen entstehen:

Druck der Eltern, der Lehrperson oder von

den Kindern selbst. Dieser Leistungsdruck

und Stress kann schon in der Primarschule

beginnen und sich immer weiter verschlimmern,

falls nichts dagegen unternommen

wird. Noten haben dabei auch eine entscheidende

Rolle. Wenn Eltern oder Lehrpersonen

auf bessere Noten anderer Kinder

in der Klasse hinweisen, fördern sie das

Konkurrenzdenken in der Klasse. Oftmals

steckt dahinter die Idee, ein Kind zu motivieren,

belastet aber in Wirklichkeit mehr

als es motiviert. In der Sekundarstufe und

im Gymnasium kann sich der Notendruck

auch durch eine Angst des Versagens zeigen.

Viele Schüler*innen haben Angst die Eltern

zu enttäuschen und den Erwartungen nicht

zu entsprechen. Dies kann viele Betroffene

bis ins Erwachsenenleben, an die Uni oder

in den Beruf verfolgen.

14 spectrum 04.22


gar häufiger mit Kopfschmerzen zu kämpfen

hatten. Auch Studien in der Schweiz zeigen,

dass immer mehr Schüler*innen unter Leistungsdruck

leiden.

«Hilf mir, es selbst zu tun.»

Die Frage, ob Noten nicht eher mehr Schaden

anrichten als helfen, stellt sich immer

wieder. Doch wie sollen Lehrpersonen die

Schüler*innen bewerten, wenn sie nicht auf

Noten zurückgreifen können? Die Antwort

ist eigentlich nicht schwer zu finden. Alternative

Schulsysteme gibt es schon lange. Das

wohl bekannteste darunter ist die Montessoripädagogik,

die 1907 von der Italienerin

Maria Montessori entwickelt wurde und die

Montessori-Schulen bis heute anwenden.

Die Leitidee der Pädagogik ist, dass Kinder

ihre eigenen Lernerfahrungen machen sollen,

und zwar dann, wenn sie dazu bereit

und motiviert sind: «Das Kind als Baumeister

seiner selbst». Dies bedeutet, dass jedes

Kind individuell das Tempo, den Inhalt und

die Methode des Lernens wählt. Die Kinder

können sich freier bewegen und die Lehrpersonen

unterstützen ihre selbstbestimmten

Lernprozesse.

Lehrpersonen in Montessori Schulen verteilen

keine Noten. Einerseits führt die Idee,

dass jedes Kind individuelle Lernerfolge erlangen

soll, dazu, dass Prüfungen nicht von

ganzen Klassen gleichzeitig geschrieben

werden. Kinder sollen selbst einschätzen,

wann sie eine Prüfung ablegen wollen, was

den Druck verringern kann. Andererseits

werden die Bewertungen der Leistungen

differenzierter an jedes Kind angepasst

ohne einheitlichen Notenmassstab. Gerade

in Fächern wie zum Beispiel Sport, wo die

Bewertung sehr subjektiv sein kann, hat dies

positive Auswirkungen. Der direkte Notenvergleich

bleibt aus und kann daher nicht

zu Stress oder negativen Gefühlen führen.

Doch bloss, weil der direkte Vergleich durch

Noten ausbleibt, heisst es nicht, dass Kinder

nicht einen anderen Weg finden sich zu vergleichen

und miteinander in Konkurrenz zu

treten.

Eine Welt ohne Noten…

Das Problem von Konkurrenz in der Schule

ist klar verbunden mit der Notenvergabe.

Doch Noten einfach abzuschaffen, wird die

Konkurrenz nicht aufheben. Noten sind in

der Gesellschaft tief verankert. Jede*r versteht,

dass eine Sechs super ist und eine

Vier nur genügend. Jede*r kann sich im

Notensystem irgendwie einfinden. Noten

verstärken zwar den Vergleich, Stress und

das Konkurrenzdenken in den Schulen,

doch auch ohne sie kann es dazu kommen.

Stress bei Leistungsnachweisen gibt es auch

ausserhalb der Schule. Vergleiche zwischen

unseren Mitmenschen gibt es überall, keine

Noten mehr zu verteilen, würde dies nicht

ändern. Doch alternative Varianten der Notenverteilung,

können zu weniger Stress

führen, vor allem bei Primarschüler*innen.

Die Frage nach den Auswirkungen von

Noten auf die physische und psychische

Gesundheit der Schüler*innen wird immer

wieder diskutiert und ist wichtig, um ein

motivierendes Schulumfeld zu bilden. Doch

allein die Abschaffung von Noten löst noch

keine Probleme. Die Frage ist daher eher,

wie das Konkurrenzdenken in der gesamten

Gesellschaft behandelt werden sollte. Noten

sind ein Beigeschmack eines Problems, das

grösser ist, als ob man eine Sechs oder eine

Vier in der Matheprüfung hat. P

04.22

spectrum

15


DOSSIER

Texte Emilia Astorina

Illustration Marie Schaller

La jalousie et l’envie : aspects

purement féminins de la

concurrence ?

Si la concurrence se fait toujours plus présente dans notre société actuelle,

qu’en est-il des sentiments et des comportements qu’elle induit en nous ? Y

a-t-il une différence entre les hommes et les femmes ? C’est ce que Spectrum

se propose de découvrir dans cet article.

ertain.e.s s’accorderont facilement

C pour dire que nous vivons dans une

société qui en demande toujours plus, et ce,

dans tous les domaines. Il en résulte que la

concurrence n’a de cesse de s’accroître également,

que ce soit pour trouver une place

de travail, entrer dans une école ou même

pour trouver un appartement. Arrivent

alors l’inévitable comparaison et le lot de

sentiments qui l’accompagne, l’envie et la

jalousie en étant des exemples particulièrement

récurrents. Afin de mieux comprendre

ce phénomène humain qu’est la comparaison

et dans l’optique de confirmer ou

d’infirmer d’une manière plus scientifique si

l’envie et la jalousie sont des caractéristiques

surtout féminines, l’intervention de Sarah

Kiani, maître-assistante en études genre de

l’université de Neuchâtel, guidera ce thème.

La comparaison : fait social ou comportement

inné ?

Pour mieux comprendre le fonctionnement

de la comparaison, il faut revenir aux origines

de ce phénomène. Le Dr. Sarah Kiani explique

la chose suivante : « Se comparer est

un phénomène de la vie en société et donc

un fait social. Dès lors qu'un individu agit au

sein d'un groupe et en fonction d'autres individus,

il ne peut pas être pensé en-dehors

du social. L’individu n'existe que parce qu'il

implique plusieurs individus. Seul-e, il lui serait

impossible de se comparer ».

L’envie et la jalousie : une affaire de

femmes. Réalité ou idée d’un imaginaire

collectif ?

Les scènes de films, où les protagonistes de

sexe féminin se crêpent le chignon et se font

des crises de jalousie viennent directement à

l’esprit à l’évocation d’un tel sujet. Mais estce

vraiment juste de penser que ces états

émotionnels, certes exagérés dans les médias,

n’appartiennent qu’aux femmes ?

Pour le Dr Sarah Kiani, ce serait trop réducteur

que d’affirmer une telle pensée : « Il me

semble qu'il s'agit là bien plus d'une vision

de sens commun et de stéréotypes de genre.

Des dynamiques de concurrence par exemple

sont décrites dans des univers fortement

masculinisés - dans le domaine professionnel,

le sport, pour ne donner que quelques

exemples. Je me méfierais donc de reproduire

et de nourrir des stéréotypes de genre

en traitant de cette question au féminin ! »

affirme -t-elle en s’interrogeant plutôt sur la

description systématique de la concurrence

comme une problématique féminine : «

Pourquoi ces dynamiques de concurrence

sont-elles souvent pensées comme féminines,

alors que la compétitivité par exemple

ferait largement partie de descriptions d'un

monde masculin ? ».

Une hypothèse peut répondre à cette interrogation

: l’influence des médias sociaux . La

mode, c’est de s’y montrer sous son meilleur

jour tout en s’inspirant souvent de personnes

influentes et populaires. Côté esthétique,

l’exemple de femmes très connues via

les télé-réalités comme Kim Kardashain est

édifiant. Il n’est pas imprudent d’affirmer

que ce sont plutôt des femmes et des jeunes

filles qui se comparent à elles et qui désirent

leur ressembler. Partant du principe que

pour une large part de ces filles-là, l’esthétique

joue un rôle important dans leur vie, la

concurrence aux « j’aime », sur Instagram,

par exemple, sera par conséquent virulente.

Il semble alors naturel de penser qu’elles

sont fortement tentées de se comparer entre

elles et, par la force des choses, de ressentir

de la jalousie les unes envers les autres.

Conclusion

Les hommes, tout comme les femmes sont

amenés à se comparer, puisque la comparaison

est un fait social. Les émotions suscitées

par la comparaison, ou du moins leur démonstration,

surtout chez les femmes, font

partie d’un imaginaire collectif influencé par

les médias comme les résaux sociaux ou le

cinéma. C’est pourquoi, parler de concurrence

spécifiquement entre femmes et faire

des différences ontologiques entre hommes

et femmes semble fortement réducteur.P

16 spectrum 04.22


DOSSIER

Text und Illustration Alyna Reading

Die Ameise und der Mensch

Was wir von Ameisen über Kooperation, Konflikt und

Konkurrenz lernen können – und was nicht.

e r e i t s

beim griechischen

Dichter

Äsop gelten

Ameisen

als

Symbol

für die Tugenden

des Fleisses

und

der harten

Arbeit.

Sie leben

in «Insektenstaaten» mit bis zu mehreren

Millionen Individuen zusammen. Statt

miteinander um Ressourcen zu konkurrieren,

arbeiten sie zusammen am Erhalt der

Kolonie. Gemeinsam können sie schwere

Lasten tragen und jedes Mitglied der «Gesellschaft»

- ob Königin, Arbeiterin oder

saisonales Männchen – leistet einen Beitrag

zum Erhalt ihrer Kolonie. Könnten solche

Ameisengesellschaften auch uns Menschen

als Vorbild für ein kooperatives Zusammenleben

dienen?

Ameisen als Vorbilder

Ganz so einfach ist es nicht. Es gibt ungefähr

15'000 verschiedene Ameisenarten, die sich

in ihrer Sozialstruktur stark unterscheiden.

Manche leben in sehr grossen, kooperativen

Kolonien, andere in kleineren, in denen die

einzelnen Ameisen auch individuelle Ziele

verfolgen. Prof. Adria LeBoeuf erforscht im

«Social Fluids Lab» der Universität Freiburg

das Sozialverhalten von Insekten. Diese Forschung

lässt sich vielseitig anwenden.

Zum Beispiel in der Robotik: Die Strategie

der Ameisen beim kollektiven Bewegen von

Objekten hilft uns effizientere Maschinen zu

entwickeln. Wie sich die Kooperation der

Ameisen auf die menschliche Gesellschaft

übertragen lässt, ist da schon schwieriger zu

beurteilen. «Wir dürfen die Ameisen nicht

vermenschlichen», sagt Prof. LeBoeuf, «aber

wir können trotzdem verschiedene Strategien

der Kooperation beobachten und daraus

wertvolle Schlüsse ziehen.»

Gemeinsamer Stoffwechsel

Wie der Name des Labors «Social Fluids

Lab» bereits andeutet, untersucht Prof.

LeBoeuf insbesondere den Austausch von

Flüssigkeiten zwischen sozialen Insekten.

Dieser Prozess nennt sich «Trophallaxis».

Er erlaubt den Ameisen Nährstoffe und

Hormone von Mund zu Mund auszutauschen

und benötigt viel Kooperation innerhalb

einer Kolonie. «Manche Kolonien sind

so kooperativ, dass man sich die individuellen

Ameisen als Zellen eines einzigen Körpers

vorstellen kann», erklärt Prof. LeBoeuf.

Enge Kooperation könnte einigen Ameisenarten

evolutionäre Vorteile verschaffen. Die

Ameisenkönigin scheint, laut der Forschung

am «Social Fluids Lab», keinen eigenen

Stoffwechsel zu unterhalten. Alle Nährstoffe,

die sie braucht, erhält sie per Trophallaxis

von ihren Arbeiterinnen. Die Zellen der

Königin nutzen sich weniger schnell ab, weil

die Arbeiterinnen ihr die Stoffwechselarbeit

abnehmen. Sie kann daher all ihre Energie

in die Fortpflanzung investieren. Dadurch

wächst die Kolonie schneller, als solche deren

Mitglieder mehr individuelle Ziele verfolgen.

Ausserdem lebt sie dreissigmal länger

als die Arbeiterinnen, deren Körper sich

durch den Stoffwechsel abnutzen.

Die Kraft des Konflikts

Dr. Sanja Hakala hat in ihrer Doktorarbeit

an der Universität von Helsinki Konflikte

innerhalb von Ameisenkolonien erforscht.

Dass Ameisen eng zusammenarbeiten müssen,

bedeutet nicht, dass keine Konflikte

ausbrechen können. Die Larven einer Kolonie

konkurrieren um Nahrung. Manchmal

auch darum, welche sich zur nächsten Königin

entwickeln kann. Unterschiedliche Kolonien

kämpfen miteinander um Lebensräume

und Ressourcen. Dr. Hakala sagt: «Wo

es einen Konflikt gibt, muss eine Lösung

gefunden werden.»

Dies gilt auch für Fische, Vögel und Säugetiere

– wie eben der Mensch. Je härter die

Lebensbedingungen sind, desto mehr Kooperation

ist nötig, um das Überleben zu

sichern. Kooperation entsteht also nicht

ohne Konflikte, sondern wird gerade in

solchen immer wieder neu verhandelt.

Das «Social Fluids Lab» untersucht Ameisenarten

mit hoher Kooperation und solche

mit mehr Individualität. Beides sind

Modelle, die funktionieren. Es gibt offenbar

nicht einen einzigen «richtigen» Weg,

wie Ameisen zusammenleben sollten, so

wie es vielleicht auch nicht einen einzigen

«richtigen» Weg gibt, wie Menschen

zusammenleben sollten. «Welche Strategie

am Ende erfolgreicher ist, lässt sich

nicht sagen. Es gibt in der Evolution kein

Ende», sagt Prof. LeBoeuf schmunzelnd. P

04.22

spectrum

17


DOSSIER

Texte Yvan Pierri

Illustration Martin Vonlanthen

L’équilibre des forces

Les événements tragiques qui secouent l’Ukraine depuis

février 2022 sont l’aboutissement de nombreuses tensions

relatives à la situation géopolitique du pays. Retour historique

sur la crise ukrainienne…

e 24 février 2022, le monde se réveille sur

L les images glaçantes des premières frappes

de missiles touchant Kiev et les autres

grandes villes d’Ukraine. L’invasion russe

qualifiée par le Kremlin d'”opération militaire

spéciale de démilitarisation et de dénazification”

est officialisée. Or si une partie du

monde occidental se remet à peine du choc

d’une guerre “tombée du ciel”, les germes

de ce conflit sont à trouver dans une longue

histoire géopolitique des plus complexes…

Des tensions historiques

En 1991, l’Ukraine obtient pour la première

fois son indépendance causant ainsi la dislocation

de l’URSS. Cet événement découle

en partie de négociations entre les puissances

occidentales et la Russie. Pour obtenir le

rattachement de l’Allemagne à l’Organisation

du traité de l’Atlantique nord (OTAN), le

secrétaire d’Etat américain James Baker promet

à Mikhaïl Gorbatchev et Edouard Chevardnadze

que l’OTAN ne s'étendrait pas

vers les pays de l'Est, l’Ukraine comprise 1 .

En 1997 cependant, l’OTAN adopte une politique

d’élargissement qui sera qualifié par

le diplomate américain George Kennan de

“plus fatale erreur de la politique américaine

depuis la fin de la guerre froide.” 2 . Gilbert

Casasus, politologue et professeur en études

européennes à l’Université de Fribourg revient

sur cette période : “Il y a eu des erreurs

graves dans l’appréhension de la fin de l’Union

soviétique par le monde occidental. Il ne

faut jamais humilier son adversaire, surtout

lorsqu’on l’a battu.” De fait, depuis 1999, les

élargissements de l’OTAN continuent d’être

mal perçus par le Kremlin, alimentant des

frustrations d’autant plus attisées par les

politiques locales des pays limitrophes à la

Russie.

L’Ukraine a en effet connu depuis l’élection

en 2005 du président Viktor Ioutchenko

un mouvement pro-occidental soutenu par

l’ouest ethniquement ukrainien et plus urbanisé

que l’Est russophone, rural et largement

dépendant des liens économiques du

pays avec sa grande voisine. Les années 2013

et 2014 voient l’Ukraine devenir le lieu de

tensions internes et externes toujours plus

vivaces. Celles-ci éclatent à l’occasion des

protestations “EuroMaïdan” qui secouent le

pays après que le président pro-russe Viktor

Ianoukovitch a refusé de signer un accord

d’association avec l’Union Européenne

(UE). Ce qui commence comme un mouvement

pacifique et démocratique dégénère

en manifestations violentes à mesure que

des milices fascistes pro-européennes interviennent,

causant une forte répression

gouvernementale. Les conséquences d’EuroMaïdan

sont l’élection d’un gouvernement

intérimaire et la signature de l’accord d’association

avec l’UE.

Ce nouveau gouvernement est considéré

par le Kremlin comme un coup d’Etat fasciste

permis par une ingérence occidentale,

Moscou ayant vu d’un mauvais œil le soutien

public d’acteurs européens et américains à

la révolution de Maïdan. À cela s’ajoute le

financement continu par des ONG américaines

de groupes politiques pro-européens.

Le gouvernement russe s’appuiera sur ces

éléments afin de justifier l’annexion en 2014

de la Crimée ainsi que le soutien officieux

aux républiques séparatistes pro-russes du

Donbass, formées en réaction à EuroMaïdan

et à la politique résolument anti-russe

de certains partis d’extrême-droite comme

Svoboda ou “Patrie”, certes minoritaires

dans le gouvernement ukrainien. Ces événements

ont donné lieu à un conflit entre

les milices séparatistes et le gouvernement

ukrainien appelé “Guerre du Donbass”.

Les accords de Minsk

Aux origines du mouvement EuroMaïdan, le

refus de Viktor Ianoukovitch de signer l’accord

d’association avec l’Europe. En effet,

si l'Ukraine et la Russie avaient déjà un accord

de ce type, des ponts se créent en 2011

entre l’Ukraine et l’UE qui propose à Viktor

Ianoukovitch un accord de libre-échange.

Moscou, craignant que ce nouvel état des

choses ne bouscule l’équilibre économique

russe, décide de couper ses liens avec Kiev,

affaiblissant davantage une Ukraine déjà

touchée par la crise économique de 2008.

S’il y a une tentative de mise en place d’un

accord trilatéral entre la Russie, l’Ukraine

et l’UE, il est refusé par le président de la

commission José Manuel Barroso. À l’évoca-

18 spectrum 04.22

1 David Teurtrie, D. T. (2022, 25 février). Ukraine, pourquoi la crise. le Monde diplomatique.

2 George F. Kennan, G. F. K. (1997, 5 février). A Fateful Error. The New York Times.


L’équilibre des forces

Pour Gilbert Casasus, une autre élémentclé

dans l’escalade du conflit fut l’abandon

du principe de l'équilibre des forces, regrettant

une Europe trop faible militairement et

politiquement, incapable d’accéder aux demandes

légitimes d’équipement militaire des

pays limitrophes à la Russie et impuissante

face à l’OTAN et aux Etats-Unis surarmés

: “On ne fait pas la paix en désarmant mais

en maintenant l’équilibre. Si les deux côtés

baissent leur arsenal de façon proportionnelle,

on fait la paix. Mais s’il y en a un qui

désarme et l’autre qui ne désarme pas, il y a

un déséquilibre et c'est la guerre.” À ce titre,

Roland Dumas, ancien ministre français des

affaires étrangères accusait dans un entretien

de 2022 les forces américaines de surarmement

d’avoir déstabiliser cet équilibre

3 : “ La politique de réarmement américaine

n’est pas destinée à l’Europe mais à d’autres

régions” tempère cependant Gilbert Casasus:

“Mais il est sûr et certain que cette politique

peut générer des questions auprès de

potentiels ennemis des Etats-Unis, car elle

remet en question le principe de l’équilibre

des forces.” L’exercice diplomatique n’est

donc selon Gilbert Casasus réellement effition

de cet évènement, Gilbert Casasus se

montre sans équivoque : "Barroso était un

président faible de l’UE et cette proposition

tenait compte de la faiblesse d’une UE gérée

faiblement. En revanche, les accords de

Minsk, proposés par la France et l’Allemagne,

étaient plus stables et plus prometteurs.

Ils n'étaient certes pas parfaits et demandaient

des sacrifices à l’Ukraine.” nuance-t-il en

évoquant comment un statut neutre aurait

pu être attribué aux régions du Donbass et

de la Crimée : ”On aurait même pu mettre

en place un référendum sous contrôle

international. Il aurait fallu au moins tenir

compte des préférences des gens habitant

ces régions.”

Si les accords de Minsk sont controversés au

sein même de l’UE, Jean-François Fayet, professeur

en histoire contemporaine spécialiste

de la politique d’Europe de l’Est, estime

que c’est Kiev qu’ils agacent le plus alors que

le Kremlin y est plutôt favorable : “En 2021,

Poutine a tenté de proposer un plan global,

visant à mettre un terme à l’élargissement de

l’OTAN et à la coopération militaire avec les

ex-républiques soviétiques, ainsi qu’à retirer

un certain nombre d’infrastructures militaires

américaines d’Europe de l’Est. Estimant

que les Accords de Minsk n’ont pas été suivis

par les Ukrainiens et que les Etats-Unis ne

veulent pas sérieusement entrer en matière,

ayant l’impression qu’on ne le prend pas au

sérieux, se sentant peut-être humilié, il a apparemment

considéré que la guerre était la

seule façon de modifier le rapport de force.”

rappelle Jean-François Fayet

cace qu’avec des moyens de pression équivalents

chez les parties négociantes.

“C’est vraiment un regret que nous pouvons

avoir, celui d’une incapacité des Européens

-Suisses compris - à conduire une politique

extérieure commune et indépendante de

celle des Etats-Unis, en particulier s’agissant

de nos relations avec la Russie,” observe

Jean-François Fayet qui, dans le même

temps, rappelle l’occasion manquée d’un

espace européen avec la Russie lors du premier

mandat de Boris Eltsine dans les années

90. La “Maison commune européenne”

de Gorbatchev et la désescalade ont été abandonnées

au profit d’une guerre entre impérialistes

dont le peuple ukrainien semble

encore et toujours faire les frais… P

Pour en savoir plus,

l'article complet

Quels liens entre la

Suisse et la Russie,

entretien

3 Olivier Berruyer, O. B. (2022, 13 février). Comment l’Occident (…), par Roland Dumas,

ex-ministre des affaires étrangères. Les-Crises.fr.

04.22

spectrum

19


DOSSIER

Text Pauline Anne Meyer

Illustration Alwiya Hussein

Geschwisterrivalität statt

Geschwisterliebe

Wer war eigentlich der erste Mörder? Es war Kain, der

seinen Bruder Abel kaltblütig mit einem Stein erschlug.

Da wo Liebe ist, lässt Hass nicht lange auf sich warten.

Die Bibel erzählt uns die Geschichte

von den Brüdern Kain und Abel. Kain

ist immerzu neidisch auf Abel und betet

für sein Unglück. Eines Tages als Gott nur

Abels Geschenkgabe annimmt und die von

Kain zurückweist, wird er rasend. Kain lockt

seinen Bruder aufs Feld und ermordet ihn.

Auch Romulus tötet Remus, im Osiris-Mythos

stirbt Osiris durch die Hand seines

Bruders Seth und Shakespeare erzählt in

Hamlet die Tragödie eines Brudermordes.

In all diesen Erzählungen bildet die gemeinsame

Blutlinie den Nährboden für Rivalität

und Hass. Kunstmotiv oder Realität? Müssen

Geschwister für immer Rivalen bleiben?

Das Entthronungstrauma

Rivalität ist der Kampf um Vorrang. Bei Geschwistern

beginnt er häufig im Kleinkindalter

um die Gunst der Eltern. Ausgelöst

wird diese Konkurrenz durch die Geburt

des zweiten Kindes. Bisher war das Erstgeborene

im Zentrum der Aufmerksamkeit.

Mit einem Geschwisterchen ändert

sich dies schlagartig. Der Psychotherapeut

Alfred Adler spricht um 1900 erstmals vom

so genannten «Entthronungstrauma»: Das

zweite Kind stösst das erste vom Thron. Als

Reaktion darauf versucht das Erstgeborene,

sein Revier zu verteidigen. Die Soziologin

Prof. Yvonne Schützer dokumentiert in den

1980er Jahren zwei Schwestern: Eva und

Laura. Als die Eltern die neugeborene Eva

wickeln, steigt die ältere, zweijährige Laura

auf den Wickeltisch und ruft wütend «Baby

weg! Weg!». Die Eltern greifen ein, bevor

Laura in die Nähe von Eva gelangt.

Heilt die Zeit alle Wunden?

Im Kinderzimmer entsteht also nicht nur

Geschwisterliebe. In jungen Jahren ist dies

normal und sogar förderlich. So lernen Kinder,

sich zu wehren und werden vielleicht

auch angespornt. Eva und Laura pflegen

heute, 40 Jahre später, ein gutes Verhältnis.

An ihre Rivalität im Kindesalter erinnern sie

sich kaum noch. Allgemein wird vermutet,

dass Geschwisterrivalität in Kindheit und

Jugend ausgeprägter ist als im Erwachsenenalter.

Leider heilt die Zeit aber nicht alle

Wunden. Wenn in der Familie nicht offen

kommuniziert wird, können solche Konflikte

bis ins Erwachsenenalter weitergeführt

werden. Was bleibt sind heftige Auseinandersetzungen,

Firmenteilungen oder endgültige

Funkstille. Für Betroffene sind dies

meist sehr belastende Situationen.

Im Schatten des Geschwisters

Und welche Rolle spielen die Eltern? Wenn

sie ihre Kinder vergleichen, werden Konkurrenzgefühle

gefördert. «Nimm dir doch

mal deine Schwester als Vorbild!», kann es

etwa heissen. Bessere Noten werden gelobt,

Freund*innen miteinander verglichen oder

Zukunftspläne bevorzugt. Die Psychotherapeutin

Dorothee Adam-Lauterbach meint:

«Eine ungleiche Behandlung kann die Geschwisterbeziehung

übers ganze Leben

hinweg belasten.» Sie erklärt, dass in ihrer

Praxis auch Erwachsene waren, die immer

noch stark unter der Rivalität mit ihrem

Geschwister leiden. Konfliktreicher seien

Beziehungen zwischen ähnlichen Geschwistern.

Also insbesondere gleichgeschlechtliche

Geschwister und Geschwister mit

geringem Altersunterschied. Hier besteht

ein höheres Risiko, sich zu vergleichen oder

verglichen zu werden.

Hänsel und Gretel

Die Familientherapeutin Bettina Brockmann

betont: «Eltern sollten jedes Kind so

unterstützen, fördern und behandeln, wie es

den individuellen Bedürfnissen des Kindes

entspricht.» Während Partner*innen oder

Freund*innen kommen und gehen, bleiben

unsere Geschwister unsere Geschwister. Es

ist eine der längsten Beziehungen, die wir

im Leben haben. Umso wichtiger, dass ihr

Sorge getragen wird. Von den Eltern und

von den Geschwistern selbst. Es muss also

nicht Kain und Abel sein, vielleicht entsteht

auch eine Beziehung à la Hänsel und Gretel,

aber ohne die Hexe. Ich würde es allen Geschwistern

wünschen.

20 spectrum 04.22


DOSSIER

Texte Alison Eugénie Bender

Illustration Wikimedia Commons

Le darwinisme social : la loi du

plus fort comme seule loi

Il existe de nombreuses théories infâmes et répugnantes cherchant à

justifier la haine d’autrui ou l’indifférence assumée vis-à-vis des plus

« faibles » que soi. Les personnes qui prônent les discriminations les

justifient souvent à l’aide de la récupération scientifique . La théorie

de l’évolution initiée par Charles Darwin n’y a pas fait exception.

La théorie de l’évolution est un ensemble

de concepts relativement complexes et

entremêlés, et ce déjà au temps de Darwin.

Cependant certaines formules simplistes

ont très vite tenté de la résumer, sans nécessairement

le faire avec de mauvaises

intentions. Ainsi, on a résumé la sélection

naturelle par « les plus fort.e.s survivent »

ou « les plus performant.e.s survivent », ou

par leurs formulations négatives telles que

« les plus faibles mourront » ou « ne se reproduiront

pas ». Au-delà de la part d’informations

complexes ou des moqueries qui en

ont résulté, certaines personnes y ont vu des

justifications naturelles et objectives de leur

mode de pensée. Les doctrines appliquant

les concepts évolutionnistes aux sociétés

humaines sont regroupées par leurs opposant·e·s

sous le nom du “darwinisme social”.

En effet le terme semble apparaître pour la

première fois dans l’espace public dans la

bouche d’Eduard Oscar Schmidt, un zoologiste

allemand dénonçant dans une conférence

en 1877 la récupération des idées

scientifiques, dont celles de Darwin, à des

fins de justification politique. Depuis, le terme

est resté connoté négativement. L’anarchiste

Émile Gautier apporta d’ailleurs cette

terminologie dans le monde francophone au

travers d’un tract en 1880 à Paris.

Le darwinisme social présente deux points

de vue généraux très différents : le refus

d’intervenir dans une sélection naturelle

qui agirait dans les sociétés humaines ou au

contraire la justification d’une accélération

de cette sélection.

Dichotomie idéologique

Le refus d’intervenir se caractérise par un

laissez-faire économique et social, interprétant

l’intervention de l’État ou de la société

"A Venerable Orang-outang", une caricature de

Charles Darwin, 1871

comme contraire à la loi naturelle qui devrait

permettre la domination des fort.e.s

sur les faibles – les fort.e.s et les faibles en

question variant selon l’idéologie prônée,

comme les hommes et les femmes, les riches

et les pauvres, l’élite cultivée et la plèbe, telle

ethnie contre une autre, tel pays contre son

voisin et ainsi de suite… Ainsi certain·e·s

refusent toute aide dédiée aux misérables,

comme l’économiste Thomas Malthus qui

voyait en la charité une potentielle exacerbation

des problèmes sociaux, idée que le

darwinisme social reprendra parfois. Francis

Galton, un polymathe anglais, pensait,

lui, que la qualité morale des individus relevait

aussi de l’hérédité et qu’il fallait donc

éviter que les éléments faibles de l’humanité

ne se reproduisent trop. Pour ce faire, il suggérait

de limiter l’aide sociale ou la création

d’asiles psychiatriques.

Il n’y a alors qu’un pas pour préférer l’action

au laissez-faire. Viennent ainsi pêle-mêle

l’eugénisme, l’autoritarisme, le fascisme ou

encore le nazisme qui récupèrent ces idées

pour justifier une sélection plus proactive,

allant de la discrimination systématique aux

massacres et guerres en tout genre. Tous ont

en commun un rejet de plusieurs groupes

humains, pour des motifs racistes, politiques

ou classistes, au profit d’un autre groupe

naturellement prédisposé à régner, à savoir

eux-mêmes, invoquant systématiquement

une certaine « qualité génétique ». Ce sont

ces idéologies et en particulier les dégâts

qu’elles causeront durant le XXe siècle ainsi

que l’avancée de la recherche scientifique

qui réduiront la popularité du darwinisme

social et le rendra quasiment inaudible.

Récupérer la science

Il faut bien relever que ces partisan·e·s

n’ont jamais compris – ou voulu comprendre

– ce qu’était la théorie de l’évolution et

les concepts qui lui sont liés. Ces individus

ont manifestement interprété les théories

scientifiques à l’aune de leurs propres croyances.

D’ailleurs, les théories scientifiques

tendraient plutôt à montrer que l’évolution

semble avoir eu un rôle clef dans l’émergence

de comportements tels que l’empathie ou

l’entraide dans le monde animal, humains y

compris, de même pour l’altruisme ou le

sens du sacrifice. La science et ses découvertes

ne sont pas là pour plaire à nos esprits,

alors veillons autant que possible à ce

qu’elle reste ce qu’elle doit être : une quête

de connaissance pour mieux comprendre

notre monde, et non pas le modeler à notre

guise. P

04.22

spectrum

21


PAGE VERTE

Texte Joan Laissue

Illustrations La Récup'

A l’ère de l’initiative participante,

La Récup’ !

La Récup’ Fribourg est une nouvelle plateforme gratuite

d’échange d’objets entre particulier s qui a vu le jour en

décembre 2021.

Avènement anthropocènique

Le 20ème siècle est très certainement une

des phases les plus intenses de transformations

du capitalisme. Lorsque Roosevelt se

fait instigateur du New Deal en 1933, on voit

apparaître une forme nouvelle de rapport

aux biens de consommation. En effet, d’un

plan de relance aux lignes keynésiennes qui

se sont volontiers conjuguées à l’intégration

des doctrines du Fordisme, est né le consumérisme.

Il est évident qu’aux premières lueurs, cette

« mode » est bien plus perçue comme

théorie économicopolitique que comme fait

sociologique. Heureux.se.s sont les premier.

ère.s expérimentateur.ice.s. à qui plein emploi

et pouvoir d’achat ont ravivé les passions

après une période d’austérité inédite. Cette

opulence a cependant des pendants aux affects

plus négatifs. En effet, nos inclinations

quelque peu primitives nous gratifiant d’un

amalgame hormonal lorsque nous satisfaisons

nos désirs d'accumulation perpétuent

une quête inépuisable. Cette satisfaction

immédiate, lorsqu’elle s’amenuise, ne sait

laisser place qu’au vide qu’elle synthétise.

Outre ces abstractions psychiques, l'impact

environnemental est évidemment catastrophique.

Une étude de l’institut Weiz-

« le désir, de sa nature, est

souffrance […] ; la possession

lui enlève son attrait

; le désir renaît sous une

forme nouvelle.»

A.S, le Monde comme volonté et comme représentation

mann parue dans le magazine Nature début

2021, révèle que la masse des fabrications

humaines a dépassé la biomasse présente

sur terre. "L’Humanité est devenue une

force dominante pour modifier la face de la

Terre […] Nous avons découvert que la Terre

est exactement à un tournant : fin 2020, la

masse anthropogénique, qui a doublé tous

les 20 ans, a surpassé la biomasse vivante […]

En moyenne, pour chaque personne sur le

globe, la masse anthropogénique produite

chaque semaine est égale ou supérieure à sa

masse corporelle".

Une économie solidaire

C’est fort d’un ensemble de ces constatations

que s’est créée en novembre 2021,

l’association La Récup’Fribourg. La Récup’,

c’est avant tout une plateforme « d’économie

solidaire » qui permet de proposer des

objets dont on a épuisé l’utilité et qui peuvent

encore servir à d’autres, créant ainsi

une rupture avec ce consumérisme, jugé effréné

par beaucoup d’entre nous, pour favoriser

une forme de solidarisme. « À la Récup’,

nous essayons de ne rien jeter. Récupérer

est comme recycler, mais encore mieux : on

réutilise quelque chose qui peut encore servir,

au lieu de le jeter. Nous le faisons pour

favoriser une économie circulaire, s’entraider

et limiter notre impact écologique. Nous

pouvons tous.tes apporter une contribution

importante à la cause du climat grâce à nos

actions personnelles, en appliquant les 3 R

: réduire, réutiliser, recycler -si on ne peut

pas réutiliser. Nous pouvons y arriver. Nous

pouvons faire la différence et commencer à

créer, tous.tes ensemble, un modèle de consommation

circulaire et solidaire, qui aura

un impact sur l’environnement et sera si fort

qu’il ne pourra plus être ignoré. »

Pour ceci, la Récup s’est fixé des aspirations

plus qu’univoque : « Diminuer l’impact sur

l’environnement. Le fait de maintenir les objets

hors des sites d’enfouissement et des décharges

contribue en effet à bâtir un avenir

plus durable. Ensuite, renforcer l’esprit de

solidarité. Offrir des biens que l’on n’utilise

plus à des personnes qui vivent près de chez

nous et favoriser une dynamique d’entraide

locale. »

Rappelons encore, que La Récup' se constitue

uniquement de bénévoles, que le site

est entièrement gratuit, que les articles proposés

sont et doivent rester gratuits et en

accessibilité totale.

Alors pensez-y ! Si vous disposez d’objets

encore fonctionnels qui ne vous servent plus

ou qu’au contraire, vous avez besoin de choses,

produisez et consultez des annonces

sur www.larecupfr.ch ! P

22 spectrum 04.22


GRÜNES BLATT

Text Ella Lory

Foto Pexels

Vegan Kochen leicht gemacht

Der veganen Ernährung gerät in die Kritik, wenn Argumente wie «rettet

das Klima» oder «ist nicht zwingend teurer» gebraucht werden.

Dabei stellt sich die Frage, wie teuer oder günstig es tatsächlich ist,

vegan zu kochen.

Beim Schlendern durch den Supermarkt

sticht den Kund*innen vorerst nur eines

ins Auge: Vegane Ersatzprodukte, wie

«Frischkäse» oder «Schinken», sind wirklich

teurer. Besonders die veganen Käsealternativen

kosten fast doppelt so viel, wie die traditionelle

Variante.

Der Preis alltäglicher Dinge wie Pflanzendrinks,

Margarine, veganem Joghurt oder

Tofu ist allerdings mit dem tierischer Produkte

vergleichbar.

Dazu kommt, dass die Nachfrage für vegane

Fertigprodukte weniger hoch ist als für

die tierischen Varianten. Je stärker Lebensmittel

verarbeitet sind, desto teurer ist ihr

Einkaufspreis. Zusammenfassend lässt sich

sagen: Ja, vegane Ernährung kann viel kosten.

Es ist eine Frage der Qualität und des

Verarbeitungsgrades eines Produkts. Es gibt

aber Möglichkeiten, sich günstig und dazu

gesund, vegan zu ernähren. Die Lösung ist,

so gut wie möglich auf Fertigprodukte zu

verzichten und stattdessen mit Grundzutaten

wie Linsen, Tofu, Reis und Gemüse zu

arbeiten. Als Einstieg habe ich euch daher

ein relativ einfaches und schnelles veganes

Rezept herausgesucht, das in jeden Alltag

passt. Viel Spass beim vegan Kochen!

Kassensturz

Im Vergleich zum «normalen Flammkuchen»

wird bei diesem Rezept statt Feta

eine selbstgemachte Alternative aus Tofu

verwendet. Im Coop kostet ein 250g Block

«Prix Garantie Feta» 2.75 CHF, wobei ein

310g «Prix Garantie Tofu nature» nur 1.25

CHF kostet. Der gekaufte vegane Feta

«Yolo White Greek» aus dem Coop kostet

für 200g 4.95 CHF und ist demnach fast

doppelt so teuer. Beim Crème Fraîche wird

im Rezept auf die Alternative von Beleaf

ausgewichen, die im Coop für 1.75 CHF zu

175g erhältlich ist, wobei das 200g «Crème

Fraîche nature von Coop» 2.70 CHF kostet.

Die restlichen Zutaten blieben gleich.

Günstige vegane Ernährung ist also mit etwas

Kreativität nicht nur möglich, sondern

schmeckt auch gut!

Flammkuchen mit Randen und selbstgemachtem Feta

Veganer Feta:

Zutaten

200g fester Tofu

120ml Olivenöl

1EL getrocknetes Basilikum

1EL getrockneter Oregano

1TL getrockneter Thymian

2 Knoblauchzehen gehackt

1.5TL Meersalz

1TL Paprikaflocken optional

1TL Ganze Pfefferkörner optional

Zubereitung:

1. Den Tofu zunächst abtropfen lassen, dann

trocken tupfen und in Würfel schneiden. Im

Anschluss die Würfel in ein verschliessbares

Glas geben.

2. Alle oben genannten Zutaten für die Marinade

zusammenrühren und anschliessend

über die Tofuwürfel giessen. Danach das

Glas schliessen und fest schütteln, sodass

alle Tofuwürfel mit Marinade bedeckt sind.

3. Der Tofu Feta muss nun mindestens eine

Nacht lang im Kühlschrank bleiben. Je länger,

desto intensiver und besser schmeckt er.

4. Tipp: Die Mariande kann je nach Geschmack

mit 1TL heller Misopaste, 2-3EL

Hefeflocken oder Sojasauce verfeinert werden

und etwas Essig oder Zitronensaft verleiht

dem Tofu -Feta bei Bedarf noch einen

saureren Geschmack.

Flammkuchen:

Zutaten

1 Flammkuchenteig (Supermarkt

oder selbstgemacht)

1 Rande (rote Bete) gekocht, geschält

150 g Veganes Crème Fraîche (z.B Beleaf

Crème Fraîche Alternative aus dem Coop)

100 g Tofu-Feta selbstgemacht

Etwas Salz und Pfefer

Etwas Baumnüsse

Zubereitung:

1. Den Teig auswallen und auf ein

Blech legen.

2. Die Randen (geschält) in dünne

Scheiben schneiden

3. Den Teig mit einer Crème Fraîche

Alternative bestreichen

4. Die Randenscheiben, die Tofu-Fetawürfel

und gehackten Baumnüsse darüber

verteilen

5. Mit Salz und Pfeffer nachwürzen

6. Während ca. 10-12 Minuten im

Ofen bei 220 Grad goldbraun backen

04.22

spectrum

23


SEXUALITÉ

Texte Yvan Pierri

Illustration Unsplash

La sexologie, un métier

d’avenir…

Le métier de sexologue n’est pas encore reconnu par la Confédération

suisse. Cependant, iels sont de plus en plus nombreux.

ses à l’exercer. Rencontre avec Nicole Dubois, sexologue…

icole Dubois, spécialiste en sexologie

N à Fribourg, commença sa carrière professionnelle

loin des cabinets médicaux. En

effet, après un apprentissage dans un salon

de coiffure accueillant des travailleuses du

sexe, elle ouvre son propre salon de coiffure.

Mais elle change rapidement d’orientation

à l’âge de 20 ans et se forme dans une école

d’infirmière en psychiatrie. Plus tard, elle

travaille dans une fondation vaudoise dans

un service d’admission de psychiatrie adulte

et notamment auprès de femmes souffrant

de troubles psychologiques à la suite de leur

accouchement. Cette expérience décide Nicole

Dubois à s’orienter vers la santé sexuelle.

Elle a depuis ajouté de nombreuses autres

formations qui lui ont permis de devenir

une sexologue accomplie.

Spectrum : Comment définiriez-vous

le métier de sexologue ?

Nicole Dubois : La sexologie est l'étude de

la sexualité humaine et de ses manifestations.

Elle étudie tous les aspects de la sexualité

tels que le développement sexuel, les

mécanismes érotiques, les comportements

sexuels, l’imaginaire, les désirs et les fantasmes

ou encore les relations affectives et le

sentiment amoureux. C’est une science qui

se situe au carrefour de plusieurs disciplines

intégrant des aspects physiologiques, psy-

chologiques, médicaux, sociaux, culturels,

religieux. Son innovation est de rompre

avec des perspectives trop étroitement médicales.

C’est véritablement une formation

complémentaire, une spécialisation…

Comment devient-on sexologue ?

Les portes d’entrées sont nombreuses. Certaines

personnes sont à la base médecins,

généralistes, psychiatres, gynécologues

ou encore urologues. D'autres thérapeutes

sont issu.e.s des professions de milieux

psycho-sociaux ou paramédicaux. On peut

également être psychologue, sage-femme

ou infirmières. Il existe d’ailleurs divers

courants de formation avec des caractères

spécifiques. La sexologie clinique à l’Université

de Genève adoptera un angle plutôt

médical là où l’institut JeanYves Desjardin

va développer un courant sexocorporel qui

s’est répandu en Europe axé sur les habiletés

corporelles. La société suisse de sexologie

offre, quant à elle, une plateforme de formations

complémentaires, entre autres la sexualité

positive. Nous pouvons encore citer la

sexoanalyse de Claude Crépault centrée sur

l’imaginaire érotique.

Il est à ce titre intéressant d’enrichir et définir

son approche par diverses combinaisons

de formations et de poursuivre par des

supervisions de cas cliniques régulières

Quel est le statut des sexologues en

Suisse ?

Pour ceux.elles qui sont médecins, l’assurance

maladie prend en charge les prestations

déclarées sous « entretien conseil ». Mais

pour les indépendant.e.s qui ne bénéficient

pas du titre de médecin comme moi, il n’y

pas de véritable statut malheureusement.

Ceci est dû au fait que la Confédération n’a

pas reconnu le titre malgré les efforts que la

Société suisse de sexologie déploie depuis

plus de 10 ans pour valider ce titre ! Cela

implique deux conséquences majeures. Premièrement,

les assurances ne prennent pas

en charge mes consultations. Les gens doivent

donc les payer eux-mêmes, ce qui est

évidemment discriminatoire…

Deuxièmement, puisqu’il n’y a pas de reconnaissance

du titre sur la base d‘une

formation, une personne non formée peut

se prétendre sexologue, le titre n’étant pas

protégé.

Est-ce que vous avez constaté une

évolution dans la perception de votre

métier au fil de votre carrière?

Je parlerais de changement de comportements

plutôt que d’évolution, qui sont à

mettre en lien avec des aspects sociétaux

et culturels tels que les divers mouvements

féministes, comme #Meetoo ou #Balancetonporc.

L’accès à la pornographie et sa

consommation, toutes les questions liées à

la communauté LGBTIQAA+, et l’augmentation

des relations polyamoureuses qui déconstruisent

« l’ordre hétérosexuel »

J’ai observé en revanche ce qui pourrait être

une évolution significative. Elle concerne

l’âge des personnes qui consultent. À mes

débuts en 2009, la moyenne d’âge se situait

entre 35 et 55 ans alors que depuis 4 ou 5 ans,

j’accueille des patient.e.s très jeunes et très

agé.e.s. Une tranche d’âge qui va de 18 ans

jusqu’à…77 ans ! P

24 spectrum 04.22


SEXUALITÄT

Texte Helene-Shirley Ermel

Illustration Pinterest

Bedeutet Polyamorie

Beziehungsunfähigkeit?

Was ist Polyamorie genau? Und verstehen wir den Begriff überhaupt?

Spectrum versucht über Vorurteile aufklären.

ob sie verheiratet sind oder nicht.

Betrachten wir das ganze Leben eines Menschen,

so ist er von Natur aus nicht monogam,

sondern geht meist seriell monogame

Beziehungen ein. Das bedeutet, ein Mensch

hat für eine bestimmte Zeit Gefühle für

eine bestimmte Person, und sobald die Beziehung

beendet ist, strebt er wieder nach

einer neuen erfüllenden monogamen Beziehung.

So gut wie niemand bleibt von der

ersten Schwärmerei bis ans Lebensende

mit demselben oder derselben Partner*in

zusammen.

Polyamorie: Traute Mehrsamkeit?

lternative Beziehungsformen werden

A zwar immer beliebter, trotzdem gibt es

unzählige Vorurteile. Warum fällt es uns so

schwer, neue Konzepte zu verstehen?

Was ist Polyamorie?

Polyamorie bedeutet frei übersetzt «Vielliebe»

und ist eine Beziehungsform, bei der

mehr als zwei Personen Beziehungen zueinander

eingehen und alle Beteiligten davon

wissen. Sie können in Hierarchien strukturiert

sein, müssen aber nicht. Natürlich bestehen

auch innerhalb dieser Beziehungen

romantische (und sexuelle) Gefühle.

Zu unterscheiden ist Polyamorie jedoch

von anderen non-«monogamen» Beziehungsformen

wie der Polygamie (der Vielehe

in einigen Kulturkreisen), der offenen

Beziehung (eine Beziehung zwischen zwei

Menschen öffnet sich zugunsten einer abwechslungsreicheren

Sexualität ohne Gefühle

zu Dritten) und beispielsweise der

Beziehungsanarchie (keine Unterschiede

zwischen romantischen Beziehungen und

Freundschaften).

«Super, ich suche eh nichts Festes»

Obwohl das Prinzip eigentlich ein einfaches

ist, sehen sich polyamoröse Menschen

oft mit Unverständnis konfrontiert. Viele

missverstehen Polyamorie als eine an sich

«monogame», aber offene Beziehung, in der

eine starke Hierarchie herrscht und weitere

Partner*innen nicht so wichtig seien. Zudem

ist die Annahme weit verbreitet, dass

Eifersucht ein zu grosses Problem sei, sehr

viel Konkurrenz zwischen den Beteiligten

herrsche und es gar unmöglich sei, Gefühle

für mehr als eine Person zu haben.

Für viele Menschen bedeutet Polyamorie

auch, untreu zu sein und Fremdgehen zu

legitimieren. Sie könnten sich nicht an eine

bestimmte Person binden, sondern müssten

sich ständig auf die Suche nach Neuem machen.

Doch Polyamorie funktioniert anders:

Alle Beteiligten wissen voneinander und

geben sich mit den langfristigen Beziehungen

einverstanden. Kommunikation ist die

wichtigste Voraussetzung für das Gelingen

eines polyamorösen Netzwerkes – wie in jeder

monogamen Beziehung eigentlich auch.

Warum nicht monogam?

Um eines zu Beginn klarzustellen: Als Monogamie

gilt in diesem Kontext die exklusive

Liebesbeziehung zweier Menschen, egal

Ein Problem kann dabei sein, dass alle Erwartungen

auf einer einzigen Person lasten.

Wie kann ein einziger Mensch alle Bedürfnisse

eines anderen erfüllen, ohne selbst

zu kurz zu kommen? Besonders für queere

Menschen, die sich zu mehr als einem Geschlecht

hingezogen fühlen, kann es auf

Dauer ein Gefühl der Unerfülltheit auslösen

oder Unwohlsein bereiten.

Oft hat man zudem das Gefühl, von vielen

Seiten toxische Meinungen zu hören:

«Mein*e Partner*in darf mit niemandem des

anderen Geschlechts ausser mir Kontakt

haben. Wenn Gefühle für andere aufkommen,

müssen wir schnellstmöglich Schluss

machen.» Das hindert jegliche Kommunikation

und kann einer gesunden Beziehung im

Weg stehen.

Wer in Betracht zieht, die Beziehung zu

öffnen oder Polyamorie für sich auszuprobieren,

darf sich also einiger Freiheiten erfreuen.

Dennoch ist sie nicht für jede*n die

beste Lösung – immerhin kann schon eine

Beziehung zu einem einzigen Menschen

viel Zeit beanspruchen, geschweige denn

zu mehreren. Auch das Aufkommen von

Eifersucht ist in der Polyamorie genauso

möglich, wie in der Monogamie. In jeder

Beziehungsform ist es das Wichtigste, respektvoll

miteinander zu kommunizieren

und zusammen - sei dies zu zweit, zu dritt

oder mehr - glücklich zu sein. P

04.22

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25


COUP DE GEULE

Texte Joan Laissue & Lia Ludwig

Illustrations Flickr

L’objectivité scientifique perdue…

« En regardant une théorie physique comme une explication hypothétique

de la réalité matérielle, on la place sous la dépendance de la

Métaphysique. […] On en limite l’acceptation à ceux qui reconnaissent

la philosophie dont elle se réclame. » écrivait Duhem dans sa théorie

physique. Analyse d’un renouveau du paradigme scientifique.

i la science trouvait jusqu’ici sa légitimité

ontologique de l’explication du mon-

S

de dans la méthode et sa réfutabilité poppérienne,

elle se trouve aujourd’hui dans un

conflit épistémologique majeur. Si la physique

parvenait à convaincre ici par son application

empirique et ses données prédictives,

les théories dernièrement émises au sein du

XXe siècle par la physique quantique sont

pour l’heure indémontrables. Ces théories,

telles que la théorie des cordes ou la théorie

des quanta, ne peuvent être qu’invalidées et

«Le monde est ma représentation.

— Cette proposition

est une vérité pour tout être

vivant et pensant, bien que,

chez l'homme seul, elle arrive

à se transformer en connaissance

abstraite et réfléchie.

Dès qu'il est capable de l'amener

à cet état, on peut dire

que l'esprit philosophique est

né en lui»

Arthur Schopenhauer

non vérifiées sur un ensemble de données

empiriques. La méthode newtonienne de la

preuve par le raisonnement inductif est dès

lors inapplicable. Ces théories sont issues

d’un raisonnement déductif, reposant sur

un ensemble théorique tout aussi complexe

et issu, lui aussi, d’éléments probabilistes. Le

réalisme scientifique est donc difficilement

La science est-t-elle aussu devenue un simulacre ?

adoptable en vertu de la dimension métaphysique

et des présupposés épistémologiques

que ces théories requièrent. Il devient

alors impossible d’objectiver les états de fait

que proposent les sciences dans la même

configuration théorique que la physique

quantique. Les sciences avancées ne peuvent

donc plus s’approprier le vrai, mais

doivent se déclarer comme conjoncturellement

vraies ou approximativement vraies.

Nonobstant le paradoxe logique que cela

crée puisqu’une proposition scientifique

se doit d’être universellement vraie et non

pas vraie seulement dans un milieu donné.

Mais alors comment la science pourrait-elle

se passer de la philosophie et des lois du

subjectivisme ?

Et bien en vérité, elle ne s’en absout pas.

Si l’on pouvait théoriser un concept de «

carrières » des sciences, la physique qui

entrevoit sa culminance dans la physique

quantique, serait la plus mature d’entre-elles.

En effet, elle semble avoir dépassé cette

conception d’une binarité logique du

réel, pour laisser les éléments à caractères

probabilistes obtenir une valeur de vérité

scientifique. La physique quantique a dès

lors compris que la science doit opérer à la

restructuration de ses croyances et de son

emprise sur le monde physique. Les sciences

sociales n’en sont malheureusement

qu’au stade fœtal de cette « carrière ». Dans

un souci de légitimité constante, elles ont

longtemps cru bon d’évincer toutes contingences

de ses formulations, croyant ainsi

rompre avec toute forme de relativité. La

physique quantique a, quant à elle, intégré

dans son propre savoir scientifique que les

pratiques de connaissance qu’elle emploie

ont un effet efficient sur les résultats qu’elle

obtiendra. En sciences sociales, même

si quelques courants reconnaissent cette «

fragilité » de l’énoncé scientifique et sa dimension

performative, elle reste néanmoins

une frange assez marginale. Cette nécessité

de reconfigurer la science ne signifie pas de

s’encastrer dans un carcan nihiliste, mais, au

contraire de redéfinir entièrement l’ontologie

de l’objet scientifique et la relation que le

sujet entretient avec ce dernier pour enfin

reconnaître que les expressions du réel sont

multiples. P

26 spectrum 04.22


ANIMAE LIBERAE

Text Maria Papantuono

Illustration Alyna Reading

For my dear naïve friend

y friend’s driving and I am sitting in

M the passenger seat. “I am sad sometimes,

too,” they say, focused on the car in

front of us. I, speechless, don’t know how to

react so I stay quiet. This is my answer, a few

months too late, but my dear naïve friend:

this is for you, read carefully.

Depression is not a decision you take at

7.00am when you open your eyes and you

question whether you have the strength to

get out of bed. You don’t decide to be like

this when you stare into the bathroom mirror,

empty inside, and you start following

the course of your tears as if they would

somehow show you the way. It’s not a button

you press when you try to cover your

tiredness with your pale make-up or when

you force a warm colour onto your eyelids.

You don’t consider the pros and cons when

you barely have the energy to get down

the stairs, and they start to seem endless,

like the day ahead of you. It’s not a choice

you make when you walk through the lifeless

streets, your head lowered because the

weight on your shoulders doesn’t allow you

to see the upper half, the sun, the light. All

you see is the grey street that stays the same.

You can’t say no to depression when you

try your hardest not to fall into that familiar

hole where you feel comfortable and where

you are not constantly reminded that you’ll

never be like them.

We did not choose this but it’s part of who

we are. Try to imagine the pain we have to

go through every day: people telling us to

take a walk, to sleep more, to sleep less, to

eat more, to eat less, that life’s hard, that

others have it worse, that we have a home,

friends, family, that we should be happy and

grateful, that life goes on, that everyone has

problems, people not believing us because

they can’t see the illness, not being taken

seriously, being called “lazy” and of course

the winner of the worst things you can say to a

person with depression: “I am sad sometimes,

too.”

Thank you from the community of people

“who are just sad sometimes” and in the 19th

century would have been called “melancholic”

(Edgar Allan Poe, this one’s for you).

Here's what you can do instead:

«I am sad sometimes,

too»

• Listen (really listen to what we say or what we’re trying to say)

• Don’t just assume that you know how we feel and what we’re going through

• Don’t generalise depressed people; we all experience it diffrently

• Check up on us even if we seem “fine”

• Don’t be scared to ask questions

04.22

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27


CRITIQUES

Amabili resti

“Era prima che i bambini scomparsi fossero ritenuti

fatti di cronaca. Era prima che questi fatti si pensasse

potessero accadere”

osì inizia Amabili resti, film thriller e drammatico

del 2009, del regista neozelandese Peter

C

Jackson, Premio Oscar nel 2004 per Il Signore degli

anelli e tratto dall’omonimo libro di successo

dell’autrice statunitense Alice Sebold -inoltre autrice

di Lucky e La quasi luna.

Il 6 dicembre del 1973 Susie Salmon, una ragazza di

quattordici anni gioiosa, ribelle e fantasiosa, viene

adescata dal suo vicino di casa, un uomo per bene

assolutamente insospettabile, che dopo averla stuprata

la uccide per poi nasconderne il corpo in una

cassaforte. La storia, raccontata attraverso la voce

narrante dello spirito di Susie, parla da un lato del

suo omicidio e delle conseguenze che tale avvenimento

ha avuto sulla sua famiglia, e sui suoi amici,

come anche delle azioni che l’assassino, il signor

Harvey, compie in seguito all’annuncio della scomparsa

della ragazza. Dopo la sua morte, lo spirito di

Susie resta bloccato in uno spazio del paradiso che

lei chiama “il mio Cielo”, posto da cui non osserva

soltanto ciò che accade alla sua famiglia e agli amici

dopo la sua scomparsa, ma anche da cui manda loro

indizi attraverso segnali naturali.

Amabili resti è un film che si fa guardare dall’inizio

alla fine senza permettere allo spettatore di staccare

un momento lo sguardo dallo schermo, senza

lasciargli il tempo di una pausa. È un film allo

stesso tempo diretto, preciso e delicato, che anche

nei brevi momenti di gioia fa sentire il peso di una

mancanza. Si volge come un giallo in cui però a

narrare è proprio la vittima, occupando così chi osserva

non alla ricerca dell’assassino e del movente,

ma alla comprensione di una tripla evoluzione più

profonda. Ogni elemento all’interno del film ha un

senso preciso nell’istante e nella posizione esatta in

cui è stato collocato e permette allo spettatore di

cogliere ciò che a parole non può essere detto. Non

ci sono dialoghi lunghi e complessi, ma ogni frase

dice più di quel che non esprima esplicitamente. Il

film è inoltre caratterizzato da un susseguirsi repentino

ed intercalato di inquadrature che va a creare

un legame attraverso i tre mondi di Susie nel suo

Cielo, della sua famiglia ed una quotidianità messa

a dura prova, e dell’assassino con la sua ossessione

animalesca e maniacale. Questo susseguirsi mostra

inoltre tre mondi diversi e uniti allo stesso tempo,

all’intero dei quali ogni personaggio fa un’evoluzione

elaborando l’avvenimento che viene palesato

sin dall’inizio del film: un omicidio, uno stupro, una

perdita.

Tanimara Sartori

Amabili resti

Peter Jackson

2009

135 min

Cynic - un voyage cosmique

e 26 novembre dernier est sorti un ovni : Ascension

Codes, le quatrième album de groupe de

L

métal progressif Cynic. Et avant de fuir devant

le mot « métal », permettez-moi de vous indiquer

que Cynic ne s’apparente à aucun archétype, ne se

range pas dans une case, et ne s’affilie à aucun genre

précis. Cynic est inclassable, unique, et c’est tant

mieux.

Ascension Codes, qui paraît six ans après leur dernier

opus, porte la marque d'une tragédie récente.

Début 2020 décède Sean Reinert, batteur historique

du groupe, à l’âge de 48 ans. Bien qu’il ait été

remplacé en 2015 par Matt Lynch, l’impact de sa

disparition est immense et affecte infiniment Sean

Malone - basse - et Paul Masvidal - guitare et chant

-, avec qui il aura joué pendant presque trente ans.

Le choc est encore plus douloureux pour Paul Masvidal,

qui parlait de Reinert en ces termes :

« C'était un de mes plus anciens amis, un frère karmique.

Nous étions connectés par quelque chose

qui nous dépassait ».

Fin 2020, c’est Sean Malone qui décède à son tour.

Masvidal est « dévasté par une douleur », que nous

ne pouvons qu’imaginer. D’aucuns voient la fin de

Cynic. Mais c’était sans compter sur la force et la

persévérance admirable du chanteur-guitariste, qui

non seulement réussira à sortir grandi et élevé de

toute cette peine, mais trouvera en lui les ressources

qui lui permettront d’achever l’écriture et l'enregistrement

d’un nouvel album. Si ce n’était que

cela, ce serait déjà absolument fou et respectable

au-delà de toute mesure. Or, Ascension Codes est

de surcroît un album singulièrement sublime, qui

coule sans encombre malgré sa densité, qui rend

hommage à ses anciens membres sans jamais tomber

dans le pathos et qui réussit l’exploit, comme

tous les albums de Cynic, d’être très aéré malgré

– ou plutôt, grâce à – la virtuosité de ses membres.

« Je n’ai jamais autant ressenti », témoigne Paul

Masvidal à l’issue de ce processus. Cet album est

un cadeau qu’il nous fait, dans lequel transparaît

un degré d’illumination spirituelle rare, que nous

ne pouvons sans doute qu’effleurer au travers de

sa musique.

Dans son intelligence et sa sensibilité, Masvidal

comprend qu’il ne pourra jamais remplacer Sean

Malone et son toucher unique à la basse fretless. Il

amène ainsi Dave Mackay à jouer les parties de basse

au synthétiseur, pour un résultat étonnamment

excellent et fluide.

Ascension Codes est un album que je n’arrive pas à

ne pas écouter depuis sa sortie. Je ne peux que vous

enjoindre à vous y initier.

Maxime Staedler

Ascension Codes

Cynic

Seasons of Mist

2021

28 spectrum 04.22


KRITIKEN

Riddle me this...

ruce Wayne alias Batman ist wohl einer der

B bekanntesten Comic Superhelden aller Zeiten.

Daher verwundert es wenige, dass fast schon regelmässig

ein Batman-Film mit einem neuen Schauspieler

in der Titelrolle erscheint. Nach Christian

Bale und Ben Affleck ist der neueste Batman Robert

Pattinson. Ja, Robert Pattinson, der Typ aus

den Twilight-Filmen. Eine eher verblüffende Wahl.

Doch Pattinsons schauspielerische Leistung ist nur

eine der Überraschungen, welche uns im neuesten

DC-Film erwarten.

In The Batman von Regisseur Matt Reeves kehrt

Batman zu seinen Detektiv-Wurzeln zurück. Der

klassische Batman Bösewicht der Riddler (Paul

Dano) terrorisiert die Stadt Gotham, eine fiktive

und brutale Version von New York City, als er beginnt

politische Figuren zu ermorden und kryptische

Nachrichten für Batman an den Tatorten zu

hinterlassen. Die Polizei in Gotham, darunter auch

James Gordon (Jeffrey Wright), ein Verbündeter

von Batman, ist am Ende ihrer Kräfte und holt sich

die Hilfe des maskierten Selbstjustizlers Batman.

Was folgt ist eine Geschichte voller Rätsel, cleveren

Twists und etwas Liebe als Selina Kyle, alias Catwoman

(Zoë Kravitz), Batman über den Weg läuft.

Egal ob man langjähriger Batman- und Comic-Fan

ist oder nicht, The Batman ist etwas für alle. Auf Comic-Fans

warten Überraschungen und alle anderen

Filmbesucher*innen werden mit einem komplexen

Thriller unterhalten. Die Brutalität des Films wirkt

nie wie ein simpler Versuch, das Publikum zu schockieren,

sondern als ein integrativer Teil des Geschehens.

Die trostlose Atmosphäre und Noir-Film

Ästhetik differenzieren diesen Batman von seinen

Vorgängern. Die Darstellungen des ganzen Casts

sind überzeugend. Pattinson ist ein junger, noch etwas

unsicherer Batman, den es in dieser Geschichte

braucht . Die Nebenfiguren brillieren durch gute

Charakterisierungen ohne, dass das Publikum sich

durch endlose Hintergrundgeschichten kämpfen

muss. Herausragend unter den Charakteren ist

Zoë Kravitz als Catwoman, eine Figur mit eigenen

Motivationen, die nicht nur als hübsches Objekt

den Film verziert. Die fast drei Stunden Laufzeit

könnten dem Film jedoch zum Verhängnis werden.

Obwohl es nicht langweilig wird, merkt man irgendwann,

dass man schon über zwei Stunden im gleichen

Kinosessel sitzt.

Trotzdem ist dieser Batman mit den atemberaubenden

Bildern und dem mitreissenden Soundtrack sehenswert.

Franziska Schwarz

The Batman

Matt Reeves

2022

176 min

«Anata wa, dare?»

er bist du?» Wer verbirgt sich hinter dieser

W digitalen Maske? Diese Fragen haben zwar

noch nichts mit dem Metaverse zu tun, in der fiktiven

Welt «U» sind sie jedoch omnipräsent.

Während eines ihrer Konzerte wird Belle unterbrochen,

da ein Übeltäter sich Zugang verschafft und

von einer Art Polizei verfolgt wird. Dieser Drachen,

auch oft als «Biest» bezeichnet, erregt sofort Belles

Aufmerksamkeit und sie möchte mehr über ihn erfahren.

Das Biest ist ihr gegenüber sehr abweisend,

aber nicht ohne einige Male Belles Annäherungsversuche

anzunehmen. Doch er kann ihr seine wahre

Identität nicht anvertrauen.

Helene-Shirley Ermel

So wie die Protagonistin Suzu kann sich dort jede*r

ein Benutzerkonto erstellen und eine alternative

Realität aufbauen, die sich besser als das reale Leben

lenken lässt. Suzu fühlt sich verlassen, seit ihre

Mutter vor ihren Augen gestorben ist. Eines Tages

meldet sie sich voller Hoffnung bei U an und erstellt

ihre eigene Figur namens Bell. Obwohl Suzu

nach dem Tod ihrer musikbegeisterten Mutter

nicht mehr singen kann, begeistert Bell in Windeseile

Millionen von Nutzer*innen mit ihrem Gesang.

Der Unterschied zwischen den Welten könnte nicht

grösser sein: die Aussenseiterin Suzu und das Idol

Bell – die später, als Anspielung auf das französische

Adjektiv, Belle genannt wird.

Die Situation ist sowohl für Belle als auch für das

Biest gefährlich, denn ihre Identitäten könnten jederzeit

enthüllt werden. Suzu und ihre beste Freundin

versuchen alles, um herauszufinden, wer der

Drache ist und welches erschütterndes Geheimnis

er verbirgt.

Der preisgekrönte Anime BELLE (im Original

wörtlich «Der Drache und die Prinzessin mit den

Sommersprossen») ist eine herzzerreissende Neubearbeitung

des Märchens Die Schöne und das Biest

mit tiefgründigen Soundtracks und einem bewundernswert

gelungenen Aufeinandertreffen zweier

Welten. Emotional packend und mit Liebe zum

Detail verarbeitet Mamoru Hosodas Film Themen

wie emotionale Vernachlässigung und das Streben,

für sich selbst einzustehen. Und er lehrt uns auch,

dass Internetbekanntschaften uns manchmal helfen

können, mutig und kraftvoll über uns selbst hinauszuwachsen.

Grandios!

Belle

Mamoru Hosoda Studio Chizu

2021

124 min

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COMITÉ · KOMITEE

Photo Florence Valenne

Comité

Komitee

Von links nach rechts: Manon Becker, Alison Eugénie Bender, Helene-Shirley Ermel, Oliver Clemente, Emilia Astorina, Franziska Schwarz,

Alyna Reading, Tim König, Yvan Pierri, Jérôme Meyer, Pauline Meyer

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IMPRESSUM · APRIL/AVRIL 2022

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redaction@spectrum-unifr.ch

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student.unifr.ch/spectrum/

Loïs Pythoud

Jérôme Meyer

10.05.2022

Photographes · Fotograf·innen

Illustrations · Illustrationen

Contributions · Mitautor·innen

Florence Valenne, Selin Varli

Alwiya Hussein, Alyna Reading, Marie Schaller,

Martin Vonlanthen

Manon Becker, Alison Eugénie Bender, Helene-

Shirley Ermel, Ella Lory, Pauline Meyer, Maria

Papantuono, Yvan Pierri, Alyna Reading, Katharina

Schatton, Franziska Schwarz, Mara Wehofsky,

Maxime Staedler, Emilia Astorina, Joan Laissue,

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Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiant·e·s de l’Université

de Fribourg. Entièrement créé par elleux, le magazine

est également bilingue. Chaque étudiant·e peut participer à sa

conception et ainsi faire ses premiers pas dans le journalisme.

Spectrum paraît six fois par an et est gratuitement à la disposition

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