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Schéma de Développement Communal - Historique urbanistique de Liège.

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pale au début du Moyen Âge. Ces faubourgs linéaires prendront <strong>de</strong> plus en plus d’importance<br />

au cours <strong>de</strong>s siècles, au point <strong>de</strong> rassembler la moitié <strong>de</strong>s citoyens liégeois à<br />

la fin <strong>de</strong> l’Ancien Régime.<br />

Les axes historiques <strong>de</strong>s anciens faubourgs, y compris Amercœur annexé en 1795,<br />

sont toujours structurants dans la ville aujourd’hui (voir la carte p.26). Ils combinent<br />

<strong>de</strong>s fonctions multiples : axe <strong>de</strong> cheminement naturel pour les véhicules et les piétons,<br />

polarités commerciales, concentration <strong>de</strong> patrimoine historique, repère i<strong>de</strong>ntitaire lié<br />

à la présence d’églises paroissiales… Outre ces atouts, les anciens faubourgs sont<br />

aussi concernés par plusieurs difficultés qui expliquent la mise en place d’opérations<br />

<strong>de</strong> rénovation urbaine dans certains d’entre eux au cours <strong>de</strong>s vingt <strong>de</strong>rnières années<br />

(Sainte-Marguerite, Saint-Léonard, Amercœur). Ces programmes, guidés par un schéma<br />

directeur, visent une approche globale et intégrée <strong>de</strong> requalification. Il s’agit par<br />

exemple d’y revivifier le commerce <strong>de</strong> détail, d’assurer une reconversion qualitative<br />

d’anciens magasins, <strong>de</strong> valoriser le patrimoine historique parfois dégradé, d’y contrôler<br />

la division en petits logements et d’assurer l’aménagement <strong>de</strong> logements qualitatifs,<br />

d’accompagner les habitants socialement fragilisés, <strong>de</strong> redéfinir les conditions <strong>de</strong> circulation<br />

pour éviter la congestion du trafic, d’améliorer le cadre <strong>de</strong> vie par <strong>de</strong>s opérations<br />

d’embellissement <strong>de</strong> l’espace public…<br />

Aucun véritable faubourg peuplé d’artisans et <strong>de</strong> travailleurs ne s’est par contre développé<br />

sur les terres formant un croissant d’ouest en est sur les <strong>de</strong>ux rives mosanes<br />

allant d’Avroy à Fétinne en passant par Fragnée et les Vennes. Ce vaste domaine ne<br />

faisait en effet pas partie <strong>de</strong> la cité <strong>de</strong> <strong>Liège</strong> : il est resté, durant tout l’Ancien Régime,<br />

la propriété <strong>de</strong> l’évêque et <strong>de</strong> l’Église <strong>de</strong> <strong>Liège</strong>, qui n’y ont concédé que quelques<br />

parcelles à <strong>de</strong>s couvents (Augustins, Guillemins) ou à <strong>de</strong>s chevaliers, qui y érigèrent<br />

<strong>de</strong>s donjons, comme celui bien conservé <strong>de</strong> Rosen (aujourd’hui implanté en face <strong>de</strong> la<br />

gare <strong>de</strong>s Guillemins). Durant l’Ancien Régime, Avroy et Fragnée sur la rive gauche, les<br />

Vennes, Fétinne, et la Boverie <strong>de</strong> l’autre côté du bras principal <strong>de</strong> la Meuse, n’évoluent<br />

donc pas <strong>de</strong> la même manière que la cité proprement dite ou l’Île. Terres relevant <strong>de</strong><br />

l’Église <strong>de</strong> <strong>Liège</strong>, elles furent, surtout à partir du XVI e siècle, le siège <strong>de</strong> vastes exploitations<br />

agricoles et <strong>de</strong> quelques rési<strong>de</strong>nces luxueuses entourées <strong>de</strong> jardins.<br />

1.4. Le rôle <strong>de</strong>s biens du clergé dans la structure <strong>urbanistique</strong><br />

En lien avec son statut <strong>de</strong> capitale religieuse, une spécificité <strong>de</strong> l’organisation du territoire<br />

urbain, <strong>de</strong>puis le Moyen Âge jusqu’à la fin <strong>de</strong> l’Ancien Régime, est le poids<br />

foncier particulièrement important <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> l’Église : on estime que 20 % du<br />

territoire urbain relève <strong>de</strong>s institutions religieuses. L’organisation hiérarchisée du clergé<br />

se traduit aussi dans l’espace urbain par le gabarit <strong>de</strong>s églises et la dimension <strong>de</strong>s<br />

emprises territoriales. Le sommet <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la société liégeoise est illustré par<br />

la cathédrale, reconstruite pendant la pério<strong>de</strong> gothique. Située au cœur d’un quartier<br />

accueillant également les prestigieuses maisons <strong>de</strong> chanoines, elle est complétée <strong>de</strong><br />

cloîtres et <strong>de</strong> divers bâtiments connexes. Ces espaces ont été fortement remaniés,<br />

d’abord dans la foulée <strong>de</strong>s révolutions <strong>de</strong> la fin du XVIII e siècle avec la <strong>de</strong>struction<br />

<strong>de</strong> la cathédrale, puis avec les opérations <strong>de</strong> réaménagement <strong>de</strong>s années 1970. Ils<br />

sont actuellement pour partie occupés par l’îlot Tivoli (jouxtant la place du Marché), la<br />

place Saint-Lambert et l’îlot Saint-Michel. Trois hôtels canoniaux <strong>de</strong> style renaissance<br />

subsistent du côté <strong>de</strong> la place Saint-Michel, tandis que les colonnes métalliques <strong>de</strong> la<br />

place Saint-Lambert évoquent le sanctuaire disparu.

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