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Crédialogue 104 - La formation, rempart contre l'exclusion.

La formation, rempart contre l'exclusion. Découvrez dans ce numéro 104 (septembre 2022) comment les organismes de formation luttent pour plus d'inclusion sociale, avec l'aide de Crédal.

La formation, rempart contre l'exclusion. Découvrez dans ce numéro 104 (septembre 2022) comment les organismes de formation luttent pour plus d'inclusion sociale, avec l'aide de Crédal.

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Valoriser les<br />

connaissances<br />

de chacun<br />

sur le terrain<br />

Un professeur qui<br />

discourt seul sur<br />

une estrade devant<br />

des étudiants assis<br />

dans un amphi, c’est<br />

l’image que l’on a<br />

des universités. Une<br />

image à l’opposé<br />

du fonctionnement<br />

de l’Université<br />

Populaire<br />

d’Anderlecht (UPA).<br />

Sa mission ? Désacadémiser<br />

et<br />

déhiérarchiser les<br />

connaissances, pour<br />

viser l’émancipation<br />

des publics<br />

populaires par les<br />

publics populaires.<br />

Les activités de l’UPA sont parties d’un constat : les quartiers de Cureghem<br />

manquent de cohésion sociale. Pour certains publics, la pauvreté<br />

est directement corrélée à un manque d’inclusion. Pour d’autres,<br />

c’est l’offre insuffisante d’initiatives culturelles, citoyennes et sportives<br />

qui les isole. Face à cela, l’UPA ouvre grand ses portes à toutes et à<br />

tous, quels que soient leurs origines ou leurs milieux sociaux. Chacun<br />

y est considéré comme détenteur de connaissances et contribue à<br />

leur mutualisation.<br />

Cette initiative participe directement à la réduction des inégalités sociales,<br />

comme l’explique Carolina, coordinatrice de projets à l’UPA :<br />

« certains publics sont écartés de la société et sentent qu’ils n’ont l’opportunité<br />

de faire partie de rien. Aux yeux de tous, ils sont invisibles.<br />

Mais ils existent bel et bien. Ici, ils peuvent partager leurs connaissances,<br />

participer activement à des projets et avoir accès à des activités<br />

gratuites ou à prix démocratiques. Cela leur permet de s’intégrer,<br />

malgré l’insuffisance de revenus. »<br />

Et tout commence dès l’enfance. Afin d’aider les enfants qui grandissent<br />

dans des conditions de vie difficiles, l’Université Populaire<br />

d’Anderlecht propose du soutien scolaire, à travers son école de devoirs,<br />

et des activités d’épanouissement. Un véritable champ des<br />

possibles s’ouvre alors aux enfants : projets artistiques et sportifs,<br />

sensibilisation à l’environnement ou à l’alimentation…<br />

Quant aux adultes, ils peuvent bénéficier de <strong>formation</strong>s en français<br />

langue étrangère (« <strong>La</strong>ngue en action ») et en informatique (utilisation<br />

de smartphone). Celles-ci s’adaptent aux besoins des participants, qui<br />

viennent des quatre coins du monde. L’objectif est d’aider ces personnes<br />

qui ne parlent pas suffisamment le français à s’intégrer dans<br />

leur quartier et dans la société, et de lutter <strong>contre</strong> la fracture numérique.<br />

Elles peuvent aussi participer à des cours de capoeira, théâtre,<br />

yoga, à des ateliers de création de documentaires… parfois directement<br />

donnés par des bénéficiaires. « Il y a à l’UPA une ouverture<br />

d’esprit populaire où chacun peut mettre à profit ses compétences<br />

et bénéficier de celles des autres », note la coordinatrice de projets.<br />

Par ailleurs, comme toute université, l’UPA a aussi une vocation de<br />

recherche. Elle propose ainsi des publications plus académiques qui<br />

sont le fruit de collaborations entre des chercheurs spécialisés et<br />

des participants du quartier. Les questions analysées concernent par<br />

exemple la santé mentale, l’appropriation de l’espace public, le vieillissement,<br />

etc.<br />

08 <strong>Crédialogue</strong> n°102<br />

Ce travail d’intégration et de <strong>formation</strong> collective est titanesque, et demande<br />

des financements. « Nous sommes subventionnés par la CO-<br />

COF, la Commune d’Anderlecht et la Fédération Wallonie-Bruxelles,<br />

mais le rythme de ces institutions ne correspond pas forcément à celui<br />

de notre réalité quotidienne, avec le paiement des loyers, des fournitures,<br />

nos besoins immédiats… », explique Myriam, la coordinatrice<br />

générale de l’UPA. « Crédal joue un rôle fondamental à ce niveau : les<br />

crédits nous permettent de couvrir cette période d’incertitude lors du<br />

fonctionnement quotidien. C’est salvateur pour les petites organisations<br />

comme la nôtre. »

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