Crédialogue 104 - La formation, rempart contre l'exclusion.

Bureau de dépôt :
Bruxelles X
Numéro d’agrément :
P701058
Expéditeur : Crédal, Rue du Bosquet 15A, 1435 Mont-Saint-Guibert
Crédialogue
La formation,
rempart contre l’exclusion
Trimestriel d’information de Crédal
N°104 Juillet-Septembre 2022

en bref
Édito
Se former, tout au long de la vie, est un
luxe auquel certaines personnes n’ont
pas accès. En témoigne dans nos pages
Bénédicte Rorive, coordinatrice de Calif,
un réseau d’acteurs liégeois de l’insertion
socioprofessionnelle. La formation est
pourtant un rempart contre l’exclusion
sociale. Elle permet, via l’apprentissage de
savoir-faire et de savoir-être, de s’insérer
dans la société et sur le marché du travail.
Arrêtons-nous un peu sur ces notions. Aujourd’hui, les « hard skils »
ou « soft skills » qu’on possède ou non nous donnent une « valeur »
sur le « marché du travail ». On parle de « ressources » humaines dans
les entreprises. Ces termes sont violents, en ce sens qu’ils associent
l’être humain à une ressource matérielle au service du marché.
La formation est au cœur de centaines d’associations qui se mobilisent
pour permettre à des personnes ne présentant pas une « valeur
directe » pour le marché de l’emploi de s’en approcher. Mais
elles vont plus loin, puisqu’elles travaillent à la reprise de confiance,
à la compréhension du monde qui nous entoure, au partage d’expérience
entre pairs, à la création d’un réseau social. Elles aident des
personnes, pleines de valeurs humaines, mais en décalage avec les
besoins du marché du travail, à s’insérer par un emploi salarié ou
bénévole, et de là, à trouver une stabilité et une reconnaissance au
sein de notre société.
Comment l’action de Crédal s’inscrit-elle dans cette inclusion via la
formation ? A travers le soutien que nous offrons aux organismes
actifs dans le secteur de la formation. Vous en découvrirez quelques
exemples dans ces pages : une école de devoirs active auprès d’enfants
fragilisés, une association de formation de jeunes adultes atteints
de handicap, une université populaire qui propose du soutien
scolaire aux enfants et des cours de français et d’informatique aux
adultes afin de les aider à s’intégrer. Nous travaillons aussi directement
à plus d’inclusion à travers nos propres formations, adressées
aux entrepreneuses et aux collectifs sociaux.
Avec ces actions, nous tentons de promouvoir la construction d’une
société plus inclusive, dans laquelle la valeur d’humanité prédomine.
Isabelle Philippe,
Directrice générale de Crédal
Une nouvelle
aventure humaine
Crédal, c’est l’histoire de
femmes et d’hommes mobilisés
pour plus de solidarité.
A travers les décennies, les
visages des coopérateurs ont
changé, l’équipe a évolué mais
l’engagement ne s’est jamais
estompé.
C’est avec émotion et bienveillance
que nous vous annonçons
qu’à la fin de l’année,
Isabelle Philippe quittera son
poste de directrice générale de
Crédal. En 5 années de mandat,
de nombreux projets novateurs
ont été menés à bien
et le Groupe a renforcé son impact
social. Une nouvelle direction
générale sera appelée à lui
succéder fin 2022. Le conseil
d’administration tient à souligner
l’engagement, la détermination
et le souci constant
de l’intérêt du Groupe dont fait
preuve Isabelle, y compris pour
la période de transition.
Nous vous tiendrons bien
entendu informés dans notre
prochaine édition.
Hope :
des projets pour
changer le monde
Les 8 et 9 octobre, Crédal participera
au salon Hope. Ce salon
réunit des projets durables
et des initiatives citoyennes
qui promeuvent la transition
écologique et sociale de notre
société. Marché de produits
locaux et de créateurs belges,
conférences... Ne manquez
pas non plus notre atelier sur
les différentes options possibles
pour mener à bien, seul
ou en groupe, un projet qui
participe à la transition.
Salon Hope à l’Arsenal de
Namur les 8 et 9 octobre

La formation,
la clé du
changement
interview
Comment considérez-vous
le rôle de la formation dans
notre société actuelle ?
La formation a un grand rôle
à jouer en termes d’insertion
socioprofessionnelle et d’inclusion
sociale. En effet, l’un des
grands vecteurs d’insertion et
d’inclusion reste le travail. C’est
une façon de se sentir intégré
dans la société, même si
l’emploi n’est pas rémunéré. La
formation intervient alors pour
aider à réintégrer le marché de
l’emploi, et à contribuer activement
aux activités de la société.
Peut-on donc dire que la formation
participe directement
à la construction d’une société
plus inclusive ?
Oui, mais nous pourrions
encore améliorer les choses.
Beaucoup d’organismes font un
travail d’insertion remarquable.
Mais notre société en général
n’inclut pas encore suffisamment.
Par exemple, pour entrer
dans un dispositif d’insertion
socioprofessionnelle, il faut être
demandeur d’emploi. Mais si
nous sommes sans domicile ou
sans-papiers, il est impossible
de s’inscrire. Il reste encore des
solutions à trouver pour ces
personnes-là, et à simplifier
les démarches pour les immigrés
dont le diplôme n’est pas
reconnu en Belgique.
Et pour les personnes concernées
par le handicap ?
Il y a encore aussi du chemin
à faire pour intégrer, au
sein même des dispositifs de
formation, certaines personnes
qui présentent un handicap
temporaire ou permanent, qui
relève de la santé physique ou
mentale. Bien souvent, elles
n’ont pas la possibilité de suivre
les mêmes modules, au même
rythme. Nous devons donc
encore améliorer nos pratiques,
notamment en collaborant
davantage avec d’autres opérateurs.
Cela se fait, mais de
manière encore trop timide et
non systématique.
En tant que fédération, quelle
est votre mission ?
Chez Calif, notre rôle principal
est de créer des synergies
entre les opérateurs pour que
l’offre d’accompagnement et
d’insertion soit la plus complète
et professionnelle possible
pour chaque demandeur
d’emploi. Nous offrons aussi
des formations adéquates aux
professionnels de l’insertion socioprofessionnelle
eux-mêmes
et mutualisons les ressources
pédagogiques.
Quels sont les soutiens dont
ces organismes de formation
ont actuellement besoin ?
On demande souvent plus de
moyens, de meilleures infrastructures,
un plus grand
taux d’encadrement… Toutes
ces revendications sont justes.
Mais j’aimerais porter personnellement
celle d’avoir plus
d’espaces de réflexion organisés
entre les décideurs et les
travailleurs et travailleuses de
terrain.
En tant que coopérative de
finance éthique, qu’est-ce que
Crédal pourrait faire de plus
pour soutenir le secteur de la
formation ?
Je pense qu’aujourd’hui Crédal
apporte le soutien financier
adéquat aux structures de formation.
Le secteur connait bien
Crédal, et il faut que cela dure.
Les organismes de
formation ont un
rôle crucial à jouer
dans la construction
d’une société plus
inclusive. Comment
fonctionnent-ils ?
Quels sont leurs
besoins actuels ?
Rencontre avec
Bénédicte Rorive,
ancienne bénévole
chez Crédal et coordinatrice
de CALIF
(Coordination
d’Actions Liégeoises
d’Insertion et
de Formation).
L’association rassemble
62 membres,
avec plusieurs milliers
de bénéficiaires
par an.
Crédialogue n°104 03

sur le terrain
Une bouffée
d’oxygène pour les
enfants fragilisés
Ça y est, c’est la
rentrée : un moment
fort dans la vie
d’un écolier. Tantôt
source de plaisir,
de rencontres et
d’apprentissage,
l’école peut aussi
être synonyme
de difficultés et
de sentiment
d’exclusion. Un
phénomène qui
s’accentue quand
à la maison, les
parents, peu
éduqués, ne
peuvent pas aider
l’enfant à faire ses
devoirs.
C’est pour soutenir les familles dans le suivi scolaire des enfants que
Jacqueline Simon a ouvert il y a trois ans une école de devoirs indépendante
à Rance (Hainaut). Une dizaine d’élèves de l’enseignement
fondamental y sont accueillis. Mais contrairement à ce que l’on pourrait
penser, leurs activités sont loin de se limiter aux devoirs.
Des après-midis pas comme les autres
La cloche sonne, il est passé 15h. Lucas (prénom d’emprunt) sort de
son école primaire de Sivry. Pour rejoindre en toute sécurité l’école
de devoirs, située à une dizaine de kilomètres, Oxygène a tout prévu
: un transporteur s’occupe du ramassage scolaire, avec un véhicule
financé grâce à un microcrédit chez Crédal.
À 15h30, Lucas pousse les portes de l’association. Après un goûter
et un temps de parole vient le temps des devoirs. C’est grâce à l’aide
d’un bénévole qu’il mémorise sa leçon. Au total, 7 personnes travaillent
pour l’ASBL, en collaborant avec les enseignants. Leur mission
va bien au-delà de l’aide aux devoirs : Lucas apprend aussi à
devenir autonome, en prenant l’habitude de regarder son journal de
classe et en étant épaulé dans la priorisation de ses tâches.
17h : adieu fractions, géographie et conjugaisons ! C’est le moment de
se consacrer à d’autres activités organisées par l’association. Ici, les
enfants sont d’abords considérés comme les citoyens de demain. Aujourd’hui,
Lucas participe à un atelier de vivre-ensemble. Son thème ?
L’acceptation des différences. Deux fois par semaine, les enfants sont
encouragés à s’exprimer, dans le respect des autres, sur les problématiques
qu’ils rencontrent : le racisme, le surpoids… L’association stimule
également leurs aptitudes manuelles et leur créativité à travers
des activités de peinture, de bricolage, ou encore des contes.
18h. La journée de Lucas est terminée, mais pas le travail de l’association.
Oxygène reconduit chez eux les enfants dont les parents n’ont
pas pu venir les chercher, grâce à son transporteur.
Prendre l’air
Parmi les enfants qui fréquentent l’école de devoirs, ils sont nombreux
à ne pas avoir souvent l’occasion de faire des sorties culturelles.
La mission d’Oxygène, c’est aussi de lutter contre la précarité
en proposant aux enfants une visite de l’Aquascope de Virelles,
un moment à l’Espace Nature de la Botte du Hainaut, ou encore un
week-end en gîte avec les animateurs. « C’est vraiment une chance
d’avoir pu obtenir un financement pour notre véhicule, car il sert aussi
à ça : prendre en charge de manière globale des enfants plus fragiles,
et découvrir la région ! », explique Jacqueline Simon.
04 Crédialogue n°102

portrait
En parallèle de mon
métier d’institutrice,
j’ai créé la maison
d’édition jeunesse
« Bulles d’Albane ».
Chez Crédal, en
plus de la formation
qui m’a nourrie, j’ai
fait la rencontre de
personnes compétentes
qui sont
encore aujourd’hui
à mes côtés pour
m’aider à relever
les défis d’un métier
que j’apprends au fil
du temps.
Oriane Philippe
Visitez sa page
Facebook :
www.facebook.com/
bullesdalbane
Crédialogue n°104 05

L’école
dans la vie
Que deviennent les jeunes atteints de handicap léger après leur
scolarité dans l’enseignement spécialisé ? Pour poursuivre leurs
apprentissages et les mettre en pratique dans la vraie vie, une association
de Nivelles a créé un restaurant pédagogique et un service
d’aide à l’insertion socioprofessionnelle. Son nom ? L’école
dans la vie, tout simplement.
Des formations horeca adaptées
Deux
jeunes en
formation
à L’atelier
du Petit
Chemin
L’ASBL est née en 1982. Elle prend en charge les personnes en situation
de handicap mental ou physique, léger à modéré, en leur
confiant la gestion d’un restaurant pas comme les autres : « L’atelier
du Petit Chemin ». Chaque année, une douzaine de jeunes âgés
de 18 à 25 ans y signent une convention de formation, renouvelable
pendant 5 ans. Ils sont encadrés par des professionnels en salle et
en cuisine, dans un objectif de socialisation et d’autonomie. Parmi
leurs apprentissages, on peut bien sûr citer la cuisine, le dressage
et le service en salle, mais aussi la comptabilité, la prise de note des
réservations, le travail d’élocution au contact des clients, ou encore
la communication par téléphone. Chaque jeune bénéficie d’un projet
pédagogique individualisé pour l’aider à surmonter ses propres
difficultés, et à l’issue duquel il sera orienté vers le marché de l’emploi
si ses aptitudes le permettent.
« Chaque jeune
bénéficie d’un
projet pédagogique
individualisé pour
l’aider à surmonter
ses propres
difficultés, et à
l’issue duquel il
sera orienté vers le
marché de l’emploi
si ses aptitudes le
permettent. »
Accompagner chaque personne dans son
intégration
Malgré tout, les personnes atteintes de handicap sont souvent victimes
de discriminations dans le monde professionnel. Il faut dès lors
mettre tout en place pour que ces hommes et femmes puissent sauvegarder
leurs acquis et valoriser socialement leurs compétences,
dans le cadre d’activités appropriées.
C’est là que le programme « L’app-oui » intervient. Créé en 2015 par
l’École dans la vie, ce service accompagne toute personne handicapée
(de 18 à 60 ans) dans sa recherche de lieux d’activités et
l’aide à s’y intégrer, grâce à des un réseau de partenariats et à des
conventions de volontariat avec des entreprises. « L’app-oui » a favorisé
l’engagement de nombreux bénéficiaires, principalement à
titre bénévole, dans des secteurs aussi variés que les commerces,
les maisons de repos, la restauration, les fermes pédagogiques, les
organismes communaux, citoyens ou humanitaires tels que la Croix-
Rouge, etc.
06 Crédialogue n°102

grand format
Pour poursuivre ses activités au profit des personnes porteuses
d’un handicap, l’association s’est récemment tournée vers Crédal
: « après des mois de fermeture pendant la période Covid et
avec l’augmentation des prix, nous avions besoin d’être aidés. Nous
avons alors sollicité Crédal pour un crédit de trésorerie », explique
Christine Willems, éducatrice. Un soutien financier adapté pour
permettre à l’école dans la vie d’entamer une nouvelle rentrée.
Avant d’être éducatrice au Petit Chemin,
j’ai d’abord suivi un cursus d’hôtellerie et
travaillé dans la restauration. Mais j’avais envie
d’aider directement des personnes à travers
mon activité professionnelle. C’est suite à
cela que je me suis réorientée vers le métier
d’éducatrice. Ici, je peux combiner ma passion
et mes aspirations : la restauration et l’aide à
la personne ! Et avoir plusieurs casquettes, en
accompagnant les jeunes de A à Z dans leur
parcours professionnel.
Christine Willems, éducatrice.
« L’atelier du petit
chemin – Restaurant
pédagogique » est
ouvert en semaine de
12h à 14h30 (service de
midi). Il travaille avec
des producteurs locaux
et des produits bio. Le
mercredi midi est une
« journée car-table »
dédiée aux familles,
avec des activités pour
les enfants.
Un
formateur
en cuisine
et sa
stagiaire

Valoriser les
connaissances
de chacun
sur le terrain
Un professeur qui
discourt seul sur
une estrade devant
des étudiants assis
dans un amphi, c’est
l’image que l’on a
des universités. Une
image à l’opposé
du fonctionnement
de l’Université
Populaire
d’Anderlecht (UPA).
Sa mission ? Désacadémiser
et
déhiérarchiser les
connaissances, pour
viser l’émancipation
des publics
populaires par les
publics populaires.
Les activités de l’UPA sont parties d’un constat : les quartiers de Cureghem
manquent de cohésion sociale. Pour certains publics, la pauvreté
est directement corrélée à un manque d’inclusion. Pour d’autres,
c’est l’offre insuffisante d’initiatives culturelles, citoyennes et sportives
qui les isole. Face à cela, l’UPA ouvre grand ses portes à toutes et à
tous, quels que soient leurs origines ou leurs milieux sociaux. Chacun
y est considéré comme détenteur de connaissances et contribue à
leur mutualisation.
Cette initiative participe directement à la réduction des inégalités sociales,
comme l’explique Carolina, coordinatrice de projets à l’UPA :
« certains publics sont écartés de la société et sentent qu’ils n’ont l’opportunité
de faire partie de rien. Aux yeux de tous, ils sont invisibles.
Mais ils existent bel et bien. Ici, ils peuvent partager leurs connaissances,
participer activement à des projets et avoir accès à des activités
gratuites ou à prix démocratiques. Cela leur permet de s’intégrer,
malgré l’insuffisance de revenus. »
Et tout commence dès l’enfance. Afin d’aider les enfants qui grandissent
dans des conditions de vie difficiles, l’Université Populaire
d’Anderlecht propose du soutien scolaire, à travers son école de devoirs,
et des activités d’épanouissement. Un véritable champ des
possibles s’ouvre alors aux enfants : projets artistiques et sportifs,
sensibilisation à l’environnement ou à l’alimentation…
Quant aux adultes, ils peuvent bénéficier de formations en français
langue étrangère (« Langue en action ») et en informatique (utilisation
de smartphone). Celles-ci s’adaptent aux besoins des participants, qui
viennent des quatre coins du monde. L’objectif est d’aider ces personnes
qui ne parlent pas suffisamment le français à s’intégrer dans
leur quartier et dans la société, et de lutter contre la fracture numérique.
Elles peuvent aussi participer à des cours de capoeira, théâtre,
yoga, à des ateliers de création de documentaires… parfois directement
donnés par des bénéficiaires. « Il y a à l’UPA une ouverture
d’esprit populaire où chacun peut mettre à profit ses compétences
et bénéficier de celles des autres », note la coordinatrice de projets.
Par ailleurs, comme toute université, l’UPA a aussi une vocation de
recherche. Elle propose ainsi des publications plus académiques qui
sont le fruit de collaborations entre des chercheurs spécialisés et
des participants du quartier. Les questions analysées concernent par
exemple la santé mentale, l’appropriation de l’espace public, le vieillissement,
etc.
08 Crédialogue n°102
Ce travail d’intégration et de formation collective est titanesque, et demande
des financements. « Nous sommes subventionnés par la CO-
COF, la Commune d’Anderlecht et la Fédération Wallonie-Bruxelles,
mais le rythme de ces institutions ne correspond pas forcément à celui
de notre réalité quotidienne, avec le paiement des loyers, des fournitures,
nos besoins immédiats… », explique Myriam, la coordinatrice
générale de l’UPA. « Crédal joue un rôle fondamental à ce niveau : les
crédits nous permettent de couvrir cette période d’incertitude lors du
fonctionnement quotidien. C’est salvateur pour les petites organisations
comme la nôtre. »

sur le terrain
Isabelle et son mari
exploitent depuis
plus de 20 ans la
ferme Fauvarque en
agriculture raisonnée.
Lors de la crise
du Covid, ils lancent
une nouvelle activité
qui remporte
un franc succès :
la vente directe de
colis de viande aux
particuliers. Mais fin
2021, la salle de découpe,
située à côté
de l’abattoir de Ath,
ferme ses portes.
Découvrez la ferme
Holvoet en images :
Se former
pour préserver
l’agriculture
familiale
« Nous étions vraiment embêtés
car nous avions réussi à nous
constituer une bonne clientèle »,
explique Isabelle Fauvarque.
« C’est là que nous est venue
l’idée de nous rassembler, avec
d’autres éleveurs, pour reprendre
cette salle de découpe
et créer une coopérative. » 8
agriculteurs de Wallonie picarde
se sont ainsi unis pour fonder
Wapicowp, une coopérative
d’éleveurs, pour les éleveurs.
Pour créer cette coopérative, les
agriculteurs ont eu besoin d’être
accompagnés. Ils se sont alors
tournés vers Do It Coop, le parcours
de formation dédié aux
projets collectifs. « Nous avons
été bien aidés au niveau du plan
financier, de l’interprétation des
chiffres, de la question du foncier,
de la recherche de fonds...
Sans cet accompagnement,
nous n’aurions pas été capables
de lancer la coopérative », note
Isabelle Fauvarque. Wapicowp a
également bénéficié du soutien
du Parc Naturel du Pays des
Collines, du Parc naturel des
Plaines de l’Escaut et de la ville
de Ath, à qui la coopérative loue
l’atelier de découpe.
Après avoir passé tout l’hiver à
peaufiner le projet en collaboration
avec le pôle accompagnement
de Crédal, Wapicowp
compte désormais 27 coopérateurs.
Chacun d’eux a accès à
cet atelier pour faire découper
ses bêtes par deux bouchers
expérimentés, attentifs à valoriser
les morceaux selon les
différentes races et à offrir une
viande de qualité.
It Coop, est une vraie chance
pour les petites exploitations.
Aurélien Holvoet, l’un des cofondateurs
de la coopérative,
commente : « il reste très peu
de petits abattoirs en Belgique.
Ailleurs, ce sont des abattoirs
industriels qui ne proposent
pas leurs services aux petits
éleveurs. Ou bien, nous voyons
nos animaux partir dans un
camion sans savoir où ils seront
amenés, découpés, ni où la
viande sera vendue. Avec cet
abattoir et notre propre salle
de découpe, nous pouvons
conduire nous-mêmes les
animaux que nous avons élevés
pendant des années, collaborer
avec les bouchers, et vendre
ensuite la viande depuis nos
propres fermes. »
Outre l’impact notable au niveau
de la traçabilité et de la production
locale, qui a lieu de A à Z en
Wallonie picarde, ce processus
garantit aussi aux éleveurs une
rémunération juste pour leur travail.
Cette salle de découpe mutualisée
leur permet de limiter
leurs investissements personnels
et de fixer des prix équitables,
qui conviennent aux consommateurs.
Un bel exemple d’entrepreneuriat
collectif en circuit
court respectueux des hommes,
des animaux et de l’agriculture
familiale de nos campagnes.
La reprise de cette salle de
découpe en coopérative, grâce
au programme de formation Do
Crédialogue n°104 09

Liste des crédits
professionnels
accordés de février
à juillet 2022
102 crédits accordés
entre le 1 er février 2022 et
le 31 juillet 2022 pour un
total de 9.338.735,52 €
50 crédits d’investissement
pour un total de
3.654.174,39 €
41 crédits de trésorerie
pour un total de
4.537.000 €
6 crédits de fonds de
roulement pour un total
de 331.821,13 €
4 crédits ponts pour un
total de 315.740 €
1 crédit straight loan
pour un total de
500.000 €
10 Crédialogue n°104
Bruxelles
et ses
environs
Accueil d’enfants et services
à la jeunesse
Bruxelles-J
Projet coopératif d’information
réunissant différents
acteurs de l’information de la
jeunesse
Arts et culture
Fox the Fox
Production d’œuvres audiovisuelles
Musiques Mosaïques
Activités d’éveil artistique
Arts et publics
Projets dans le domaine de la
culture, du numérique et du
jeu vidéo
Factum Lab
Espace de conception, de
création et de production
audio-visuelle, multimédia et
transmédia
Cobra Films
Production de films documentaires
d’auteur
Promo Jeunes
Service de soutien aux jeunes
par l’organisation d’activités
sportives et socioculturelles
Artisanat et création
Khobz
Atelier de boulangerie traditionnelle
artisanale
Aube
Boulangerie artisanale et
inclusive
Autres productions de biens
Flemar
Production de pantoufles
Autres services
Sylvie Anonio Bonsangue
Contenus culturels et éducatifs
sur les réseaux sociaux
Beauté et bien-être
Fabienne Skrzypek
Salon de coiffure
Coaching, formation,
consultance et éducation
WeNap
Vente de cocon pour sieste en
entreprise
A.P.R.E Services
Entreprise de travail adapté
Promotion de la Formation
en Alternance
Centre de formation d’insertion
socioprofessionnelle
Espace Cultures et Développement
Commerces
Kazidomi
Site de vente en ligne de
produits alimentaires sains et
biologiques
La Maison des Tartes
Atelier de production et vente
de tartes artisanales
Construction, rénovation,
déménagements
Anastasia Brais
Installation de cuisines et
salles de bains
Horeca et petite restauration
Freddy met Curry
Cantine coopérative pour
entreprises qui propose des
produits sains, locaux et zéro
déchet
Chamsedin Aouam
Restaurant italien
Super Fourchette
Cuisine durable, zéro déchet
et micro magasin de musique
(artistes locaux)
Logement
Solidarité Logement-
Solidariteit Huisvesting (SLSH)
Mise à disposition de
logements à des personnes
précarisées ou en voie de
précarisation
Agence Immobilière Sociale
Etudiante
Permettre aux étudiants dont
les revenus sont modestes de
se loger à Bruxelles à un prix
inférieur à celui du marché
classique
Santé
Centre d’Accueil Postpénitentiaire-Information
aux
Toxicomanes Incarcérés
Maison Médicale Visa Santé
Maison médicale à
Woluwe-Saint-Lambert
Bureaux de Quartiers.
Planning Familial - Centre de
Consultations Conjugales et
Familiales
Maison Médicale Homborch
Santé
Maison médicale à Uccle
Services aux personnes
Santé Mentale et Exclusion
sociale – Belgique
Lutte contre l’exclusion sociale
Brabant
wallon
Autres
Cyreo
Entreprise d’insertion dans la
transition écologique
Marie Jemine
Fabrique de pots
Coaching, formation,
consultance et éducation
L’école dans la vie
Insertion sociale et professionnelle
d’adultes porteurs de
handicap mental ou physique
Cadreci
Organisme de formation
professionnelle (bureautique
et alphabétisation)
Luigi Risaci-Bin-Lokende
Cours en ligne
Commerces
aSmartWorld
Tablettes et smartphones
reconditionnés
Horeca et petite restauration
MIE.NIMALISTE
Boulangerie bio au levain à
Nivelles
Recherche et sensibilisation
Ma terre, mon assiette
Asbl dont la mission est de
permettre à tous les enfants
de bénéficier d’une éducation
alimentaire durable à l’école
Contrat de rivière Dyle-Gette
Mise en place d’une approche
globale des cours d’eau du
bassin Dyle-Gette

Namur
Accueil d’enfants et services
à la jeunesse
Atouts camps
Organisme de labellisation des
endroits de camps pour jeunes
Les Enfants de la Salle
Animation et accueil extrascolaire
Agriculture, élevages, forêts
Collectif des Coopératives
Citoyennes pour les Circuits
Courts
Art et culture
Resanesco
Activités liés au secteur socioculturel
et au développement
durable
Autres productions de biens
Brasserie de la Lesse
Brasserie artisanale et coopérative
Coaching, formation,
consultance et éducation
Jean-Philippe Habran
Support administratif auprès
d’entreprises
Commerces
Myriam Kiala
Vente d’accessoires pour
cheveux
Fédérations et centres
d’entreprises
RESSOURCES
Réseau des entreprises d’Economie
Sociale actives dans
le réemploi et le recyclage
Horeca et petite restauration
Angélique Caranza
Foodtruck de produits régionaux
Recherche et sensibilisation
Réseau Wallon de Lutte
contre la Pauvreté
Travaille sur l’accès et l’exercice
des droits des personnes
en situation de pauvreté
Agence Alter
Agence de presse spécialisée
en économie sociale
Santé
Maison Médicale sur Lesse
Maison médicale à l’acte
Sports et loisirs
Z!
Promeut un festival engagé
de musiques du monde : le
festival Esperanzah
Les ateliers de la bicyclette
Coopérative proposant réparations,
vente et location de
vélos, ainsi que des événements
de promotion du vélo
relles et de loisirs, ainsi que de
formations qualifiantes
En vies d’avenir-Les copains
d’Eric
Projet de réinsertion en sport
mécanique moto et en français
langue étrangère
Kodo Wallonie
Sensibilisation et éducation
aux technologies en milieu
scolaire
FORMATHE
Projet de réinsertion en
informatique et formation de
transition vers l’emploi
Commerces
Julie Minne
Epicerie traiteur bio, vrac et
avec des produits locaux
Singulières
Boutique de vêtements inclusifs
fabriqués en Europe
Alizée-Lou Apaz Real
Magasin de jouets écoresponsable
Kameo Bikes
Vente et leasing de vélos
Horeca et petite restauration
Green Burger Coop
Restaurant vegan
Jordan Hiard
Projet horeca en circuit court
Scaletta Arianna
Plats traiteur
Logement
Association Solidarité pour
Tous (Asolito)
Ecole de devoirs, d’alphabétisation
et de FLE. Centre d’accueil
pour mineurs étrangers
non accompagnés
Recherche et sensibilisation
Imagine, Ecologie et Société
Magazine bimestriel qui traite
des questions d’écologie, de
société et de relations Nord-
Sud
Sports et loisirs
Fabrice Leonard
Activités touristiques durables
Marine Broen
Psychomotricité relationnelle
et hippothérapie
Hainaut
Filière de formation et d’insertion
socioprofessionnelle
SACE Système d’Accompagnement
à la Création
d’Entreprises
Aide à l’autocréation d’entreprise
Commerces
Raphaël Carelli
Achat et vente de voitures
Horeca et petite restauration
Sabri Aras
Foodtruck végétarien
Logement
Relogeas
Rénovation et gestion de
biens immobiliers afin de loger
des personnes précarisées
Services sociaux
Le Comptoir
Aide aux toxicomanes et
comptoir d’échange de
seringues
Sports et loisirs
Naturia
Camping en transition, écocamp
de Chimay
Transports
Jean-Luc Kabamba
Transport de colis
Luxembourg
Agriculture, élevage, forêts
Grande Forêt de Saint-Hubert
et de la Haute Lesse
Valorisation touristique du
massif forestier « La Grande
Forêt de Saint-Hubert »
Autres productions de biens
AGRINEW
Hall relais agricole incluant
des ateliers partagés
Coaching, formation,
consultance et éducation
3B Bricolage-Bécane-Brocante
Formation professionnelle et
technique auprès de publics
fragilisés
Commerces
Stéphane Jusseret
Magasin de cristaux et pierres
semi-précieuses
Microcrédits
aux
particuliers
Entre le 1 er février 2022
et le 31 juillet 2022,
Crédal a accordé 385
microcrédits personnels
pour un montant total
de 2.235.934,11 €.
Dont 38 prêts verts
bruxellois pour un
montant total de
453.673,83 €.
Montant moyen des microcrédits
: 5.807,64 €.
Durée moyenne de
remboursement : 38,35
mois.
Répartition
géographique
des microcrédits
aux
particuliers
(hors Prêts verts
bruxellois)
Brabant wallon : 8,6%
Bruxelles-Capitale : 15,9%
Hainaut : 18,4%
Liège
Art et culture
Fleur Sauvage
Organisation d’événements
culturels
Coaching, formation,
consultance et éducation
La Charlemagn’rie
Organisation d’une large
palette d’activités sociocultu-
Autres
Corporate ReGeneration
Mise en relation de jeunes
et d’entreprises dans une
démarche de développement
durable
Art et culture
Big Trouble in Little Belgium
Société de production audiovisuelle
Les filles du Viaduc
Restauration à base de
produits des fournisseurs de
la ceinture alimentaire du
Tournaisis et programmation
culturelle
Jean-Francis Atsassaga
Production de films
Coaching, formation,
consultance et éducation
Centre Européen Jean Meunier
Transition à une vie active
Services aux personnes
Les Compagnons de la
Maison
Services de proximité : bricolage,
parcs et jardins pour
public précarisé
Alimen’T
Soutien aux institutions
travaillant dans le secteur de
l’action sociale et de l’aide
alimentaire et matérielle en
province de Luxembourg
Liège : 24,5%
Namur : 19,3%
Luxembourg : 12,4%
Communauté
germanophone : 0,6%
Brabant flamand : 0,3%
Crédialogue n°104 11

Évolution des fonds chez Crédal
Entre août 2020 et août 2022
50.000.000
48.000.000
48.899.729€
La hausse des investissements se poursuit, mais à plus
faible allure. Notre objectif des 50 millions d’euros n’est
donc pas encore atteint. Or, en cette période difficile,
nos clients ont un besoin accru de soutien financier.
46.000.000
44.000.000
42.000.000
En tant qu’acteurs de finance éthique et solidaire, Crédal
et ses coopérateurs se doivent d’être à la hauteur
pour répondre à ces demandes. Comment ? En faisant
connaître Crédal pour élargir notre communauté d’investisseurs
engagés.
40.000.000
38.000.000
Août
2020
Août
2022
Les dividendes ont été distribués, donnés ou réinvestis.
Merci à chacun ! Vous n’avez pas eu l’occasion de nous
faire parvenir votre formulaire réponse ? Votre dividende
a été placé en réserve et peut être récupéré ou
donné à tout moment par simple demande à l’adresse
cooperateurs@credal.be.
Paroles
de c opérateurs
Rédaction :
Diane Lecart
Graphisme :
Beltza (chiqui@beltza.be)
Crédit photo :
Bertrand Vandeloise
Éditeur responsable :
Isabelle Philippe,
Centre d’Entreprises Dansaert
Rue d’Alost, 7-11
1000 Bruxelles
Sophinie Ong cherchait
depuis longtemps une
école dans laquelle son
fils pourrait s’épanouir
pleinement en bénéficiant
d’un encadrement
qui lui convienne. Lorsqu’elle
a appris, en 2014,
que l’école d’orientation
Steiner (EOS) souhaitait
ouvrir ses portes à
Bruxelles, elle n’a pas
hésité. La pédagogie
en lien avec la nature et
l’art, l’approche pluridimensionnelle
de l’enfant,
l’apprentissage par les
histoires et la qualité de
l’alimentation proposée
aux élèves ont fini de la
convaincre.
Mais pour que le projet
puisse se concrétiser,
l’école avait besoin de
fonds : garanties locatives
du bâtiment, travaux
d’aménagement…
Dès lors, pour soutenir le
projet, de nombreux parents
sont devenus coopérateurs
chez Crédal.
En bloquant leurs parts
pendant toute la durée
du crédit, ils couvrent
ainsi les financements
octroyés. Sophinie est
l’une d’entre eux : « On
voulait vraiment que
l’école ouvre. Devenir
coopérateur, c’était une
manière pour nous de la
soutenir, tout en gardant
la possibilité de récupérer
notre argent après le
crédit en cas de besoin. »
Un élan de solidarité qui
illustre bien l’implication
des parents dans les
écoles Steiner, qu’elle
soit financière ou non.
Aujourd’hui, les trois
enfants de Sophinie ont
fréquenté ou fréquentent
encore cette école
maternelle et primaire,
reconnue par la Fédération
Wallonie-Bruxelles.
Ils y côtoient plus d’une
centaine d’élèves belges
et internationaux, notamment
grâce à un partenariat
avec Fedasil.