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Cinénacre Douvres-La-Delivrande #448 : 12/07/2023

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FOCUS EXPLOITATION<br />

LE CINÉNACRE BRILLE<br />

À DOUVRES-LA-DÉLIVRANDE<br />

©Claire Perrelle<br />

En prenant le relais de l’historique mono-écran, le nouveau complexe de deux<br />

salles entend impulser une nouvelle dynamique dans la commune normande.<br />

Une nouvelle ère s’ouvre en ce début d’été à <strong>Douvres</strong>la-Délivrande,<br />

village de quelque 5000 habitants situé<br />

au nord de Caen. Érigé à quelques encablures du centreville,<br />

autour d’un centre culturel, d’une piscine et autre<br />

supermarché, le CinéNacre fait le plein de spectateurs<br />

depuis qu’il a démarré ses activités le 5 juillet. Un nouvel<br />

écrin pour l’offre cinématographique, après plus d’une<br />

soixantaine d’années passées dans les murs du Foyer,<br />

ancienne salle paroissiale transformée en mono-écran au<br />

cours des années 50, avec environ 246 places réparties<br />

entre orchestre et balcon. Après une semaine de festivités<br />

en guise d’adieu, l’établissement a baissé le rideau le 27<br />

juin et devrait continuer d’opérer comme salle polyvalente.<br />

«Le bâtiment n’était plus aux normes et nous avions une<br />

dérogation pour continuer à l’exploiter. De plus, au cours<br />

des années 2010, la fréquentation n’a cessé de progresser et<br />

nous étions un peu à l’étroit», indique Nathan Ferrette,<br />

agent polyvalent et seul salarié du site. En 2015, la Ville<br />

initie alors un nouveau projet et se rapproche de l’association<br />

Le Foyer, fondée en 1959. «L’idée d’origine était<br />

de simplement déménager l’activité dans un nouvel équipement,<br />

mais nous y avons vu l’opportunité d’ajouter une<br />

deuxième salle», raconte Marie-Madeleine Cocheteau,<br />

présidente bénévole de l’association.<br />

des murs, l’intercommunalité loge à titre gratuit l’association<br />

rebaptisée CinéNacre, qui assure donc l’exploitation<br />

via une convention signée pour la prochaine<br />

décennie. Le site présente un équipement plus qu’honorable<br />

pour cette typologie de cinéma, avec deux salles de<br />

respectivement 194 et 77 sièges, emplacements PMR<br />

compris. <strong>La</strong> plus grande, baptisée Jacques Tati, est dotée<br />

du son Dolby Atmos et d’une projection laser 4K; la<br />

plus petite, intitulée Alice Guy, projette en laser 2K avec<br />

un son 7.1. Les deux sont accessibles par le haut, via un<br />

escalier et un ascenseur qui les relient à l’entrée.<br />

«Cet équipement va nous changer la vie», anticipait Nathan<br />

Ferrette, à quelques jours de l’ouverture. D’emblée, la<br />

configuration extérieure, avec un parvis commun avec<br />

le centre culturel annexe (Le Cube), sera l’un des atouts<br />

pour développer des synergies. À l’intérieur, sous l’imposante<br />

coque aux teintes rouge et grise, le hall de 170 m²<br />

décuple les opportunités. «Au Foyer, l’étroitesse du hall<br />

nous forçait à refuser des animations, comme celles clé en<br />

main de MaCaO 7 e Art, que nous allons désormais accueillir»,<br />

d’autant plus que le réseau normand est lui aussi présidé<br />

par Marie-Madeleine Cocheteau. Le riche tissu associatif<br />

va lui aussi être mis à contribution pour des séances<br />

événementielles et autres animations.<br />

Ce nouvel écrin va également favoriser la programmation,<br />

toujours élaborée en collaboration avec Mathilde Fras<br />

de l’Entente Lux (réunissant aussi Le Cabieu de Ouistreham,<br />

L’Entracte de Falaise et Le Trianon de Lion-sur-Mer).<br />

«L’idée, c’est de faire la même chose en mieux. Nous avions<br />

une vraie frustration de devoir refuser des films, blockbusters<br />

Au moment d’entrer dans une phase concrète de conception,<br />

le projet est impacté par le Covid et doit attendre<br />

avril 2022 pour officiellement démarrer son chantier,<br />

achevé en mai dernier. Impulsé par la Ville mais repris<br />

entre-temps par la Communauté de communes Cœur<br />

de Nacre, le dossier a été réalisé par le cabinet local DHD<br />

Architectes, moyennant un budget de 2,4 M€, soutenu<br />

en partie par les collectivités locales et le CNC. Propriétaire<br />

©Claire Perrelle<br />

32 N°448 / <strong>12</strong> juillet <strong>2023</strong>


©Claire Perrelle<br />

LES ÉQUIPEMENTS*<br />

GLOBAL<br />

Maître d’ouvrage : VILLE DE DOUVRES-LA-DÉLIVRANDE<br />

Maître d’œuvre / pilote : DHD ARCHITECTES<br />

Bureau de contrôle : VERITAS<br />

comme d’auteur. Dorénavant, nous pourrons les prendre<br />

mais aussi augmenter les séances de ceux déjà à l’affiche»,<br />

explique Nathan Ferrette, qui ambitionne de proposer<br />

une sortie nationale par semaine et non plus mensuelle.<br />

«Par ailleurs, jouer un titre porteur dans la grande salle<br />

nous permettra de prendre plus de risques dans la programmation<br />

de la petite.» Comme au Foyer, l’art et essai devrait<br />

représenter environ 55% de l’offre, qui entend conserver<br />

le classement et les labels Jeune public et Patrimoine,<br />

avec le Recherche dans le viseur à plus ou moins long<br />

terme. L’accueil des scolaires, via les dispositifs d’éducation<br />

aux images notamment, reste aussi une priorité,<br />

pesant environ un quart de la fréquentation de l’ancien<br />

cinéma, qui avait attiré 36000 spectateurs en 2019. Pour<br />

le CinéNacre, l’étude menée par le cabinet Hexacom vise<br />

quelque 50000 tickets à court terme.<br />

Un objectif dans les cordes du complexe, malgré son<br />

implantation dans une zone relativement bien équipée<br />

en salles. Outre les mono-écrans de Ouistreham (une<br />

deuxième salle devrait ouvrir d’ici la fin d’année) et<br />

Lion-sur-Mer précités, se trouvent également dans un<br />

rayon d’une dizaine de kilomètres le Cinéma de la Gare<br />

de Courseulles-sur-Mer et Le Drakkar de Luc-sur-Mer<br />

(fonctionnant principalement l’été), gérés par la famille<br />

Reynaud, et la salle du Casino de Saint-Aubin-sur-mer.<br />

À moins de 20 km, l’agglomération caennaise abrite<br />

quatre établissements: le Café des images à Hérouville-<br />

Saint-Clair (4 écrans), le Lux de Caen (3 salles), le Pathé<br />

Les Rives de l’Orne (10 écrans) et l’UGC Ciné Cité<br />

Mondeville (<strong>12</strong> salles). À noter que l’ensemble de ces<br />

cinémas ont réalisé quelque 1,3 million d’entrées en 2022.<br />

Tanguy Colon<br />

CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />

BÂTIMENT<br />

Gros œuvre : ZENONE<br />

Electricité et réseaux : VIGOURT<br />

Climatisation/chauffage : COURTIN<br />

Enseignes : VIGNOURT<br />

FAÇADE/HALL<br />

Système de billetterie : MONNAIE SERVICES<br />

Affichage dynamique : CINEDIGITAL<br />

SALLES<br />

Fauteuils : KLESLO<br />

Tentures : ENTREPRISE PIERRE ET PEINTURE<br />

Sols : CRLC<br />

CABINES<br />

Installateur : CINEDIGITAL<br />

Marque des projecteurs : CHRISTIE<br />

EXPLOITATION<br />

Programmation : NATHAN FERRETTE VIA ENTENTE LUX<br />

*Basé sur le déclaratif de la salle<br />

SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />

1 194 5 <strong>12</strong> Atmos <strong>La</strong>ser 4K<br />

2 77 3 7,4 7,1 <strong>La</strong>ser 2K<br />

TOTAL 271 8<br />

©Claire Perrelle<br />

©Claire Perrelle<br />

N°448 / <strong>12</strong> juillet <strong>2023</strong><br />

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