L'AMERICAN COSMOGRAPH DE TOULOUSE

FOCUS EXPLOITATION
COUP DE NEUF POUR
L’AMERICAN COSMOGRAPH
Le cinéma art et essai toulousain a rouvert
le 5 septembre, plus accessible et relooké,
après 9 semaines de travaux.
©Jeremy Breta
A quelques jours de la réouverture, les affiches des films sont en place
n°64
Le Fanzine du Cosmo • Programme du 5 septembre au 3 octobre 2023
cinéma
24 rue Montardy, Toulouse • american-cosmograph.fr
Le fanzine du Cosmo, avec le programme sur 4 semaines,
a lui aussi été rafraîchi à l’occasion des travaux.
Depuis sa reprise en 2016 par sa nouvelle équipe, après
plus de 20 ans sous pavillon Utopia, l’American
Cosmograph, au centre de Toulouse entre la place
Wilson et celle du Capitole, n’avait pas connu de
rénovation d’une telle ampleur. « Nous avions le projet,
dès le rachat, d’entreprendre des travaux, d’abord pour
rendre notre salle 3, au rez-de-chaussée, accessible aux
PMR, mais aussi pour, physiquement, nous détacher de
la déco Utopia », explique Jérémy Breta, gérant de
l’établissement depuis sept ans. Car si à cette époque,
la nouvelle équipe rend au cinéma son nom d’origine
de 1907 et décroche les angelots typiques du look
utopiesque, il en garde les rambardes en bois et peintures
rouges. Les travaux de cet été ont ainsi été
l’occasion d’imprimer une nouvelle identité au lieu,
dès le hall d’entrée, dont le sol devenu blanc reflète la
clarté du jour. « Nous avons refait une demande de
dérogation pour les deux autres salles – en sous-sol et à
l’étage – que nous ne pouvions pas mettre en totale
accessibilité, notamment parce qu’un bas-relief classé,
dans le hall, empêche de construire un ascenseur. Nous
avons toutefois modifié l'escalier central, amélioré les
mains courantes qui n’étaient pas aux normes et, plus
généralement, rendu les circulations plus fluides. La déco
est concentrée autour de la caisse, désormais encadrée par
“le Nautilus”, grande structure métallique arrondie qui
rappelle un sous-marin », décrit le gérant.
Du côté des salles, les moquettes, tentures, fauteuils et
toiles d’écrans ont été remplacés, ainsi que la chaîne
sonore de la salle 3. « Nous avons aussi revu tout notre
système de traitement d'air (changement du groupe froid,
modernisation des CTA, de la chaufferie et du système
électrique), pour une utilisation plus optimale et moins
énergivore ». Et cette rénovation a aussi été l’occasion de
changer la présentation du fanzine, du site internet, mais
pas encore de lancer la vente en ligne. « Nous pensons la
mettre en place prochainement, en particulier pour les séances
spéciales et les spectateurs qui viennent de loin. »
Le chantier, entrepris dès le 28 juin, a duré les 9 semaines
prévues, bien que rendu compliqué par une phase de
désamiantage dans les toilettes qui n’avait pas été anticipée.
« Les artisans ont dû, ensuite, travailler tous en même temps
sur un espace réduit, et je les remercie chaleureusement de
leurs efforts d’adaptation. » Au final, les travaux auront
coûté un million d'euros TTC, financés par un prêt
bancaire et en partie par l’aide sélective et le fonds de
soutien du CNC – « que l’on avait gardé précieusement »
– et le soutien des collectivités dans le cadre de la loi
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©Jeremy Breta
La salle 1, refaite à neuf
Sueur. « Le Département de la Haute-Garonne s’est positionné
très tôt, mais nous avons attendu plus longtemps une réponse
de la Ville de Toulouse, qui conditionne celle de la Région.
Celle-ci doit traiter notre dossier en octobre et nous espérons
donc une réponse favorable. » L’équipe de l’American
Cosmograph, attachée à son indépendance, n’a pourtant
pas l’habitude de solliciter d’aide publique, et « nous ne
demanderons jamais de subvention de fonctionnement,
hormis les aides art et essai ou Europa Cinemas. Mais nous
ne pouvions prendre en charge la totalité de travaux d'une
telle ampleur, dans un bâtiment historique dont nous sommes
locataires, et la loi Sueur est faite pour ça », explique le
gérant. Les tarifs ont légèrement augmenté avec la réouverture,
passant de 7 à 8 € pour le tarif normal et de 50
à 55 € pour les cartes de 10 places (non nominatives, ni
limitées dans le temps).
Pour rappel, le cinéma est exploité via une SARL privée,
montée au départ avec Annie Mahot et dont Jérémy
Breta assume la gérance seul depuis la Covid, entouré
d’une équipe de 10 salariés – dont 2 à temps très partiel
pour le ménage. Les liens sont restés forts avec les
Utopia locaux de Tournefeuille et Borderouge, « qui
nous ont accompagnés sur la programmation pendant
deux ans et avec lesquels nous avons toujours une carte
d’abonnement commune, valable dans les trois cinémas.
Par ailleurs, une page est réservée au Cosmo dans la Gazette
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES
SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE
1 241 - 10m Dolby 5.1 2K
2 129 - 7m Dolby 5.1 2K
3 69 3 5,5m Dolby 7.1 2K
TOTAL 439 3
d’Utopia et inversement ».
Voisin du Pathé Wilson, l’American Cosmograph est par
ailleurs en relation permanente avec l’ABC, l’autre cinéma
art et essai du centre de Toulouse, « avec lequel nous sommes
en concurrence tout en essayant de se partager les films en
bonne intelligence ».
Le 30 août dernier, la commission de sécurité a validé
les nouvelles installations et le mardi 5 septembre, les
spectateurs du Cosmo étaient conviés à une petite fête
d’inauguration, avec un verre offert, une visite du cinéma
rénové suivie d’une avant-première du nouveau film de
Thomas Cailley, Le Règne animal. Toute cette semaine
de réouverture est d’ailleurs ponctuée d'avant-premières
et de rencontres (Levante de Lillah Halla en partenariat
avec le festival Cinélatino, L’Arbre aux papillons d’or en
présence du réalisateur Thien An Pham ou encore Monster
de Kore-eda…), illustrant la ligne art et essai-Recherche
du cinéma toulousain. Avant la Covid, il totalisait 230 000
entrées par an, puis 180 000 en 2022. Et si pour Jérémy
Breta, il a été « un peu frustrant de fermer ce mois d’août
riche de belles propositions », le Cosmo, désormais plus
accessible et plus moderne, devrait profiter de la belle
dynamique de cet été.
Cécile Vargoz
LES ÉQUIPEMENTS*
GLOBAL
Maître d'ouvrage : AMERICAN COSMOGRAPH
Maître d'œuvre / pilote : AFA ALMUDEVER FABRIQUE D'ARCHITECTURE
Bureau de contrôle : APAVE
BÂTIMENT
Gros œuvre : CGEM
Electricité et réseaux : ALIBERT
Climatisation/chauffage : ALIBERT
FAÇADE/HALL
Comptoir : CGEM
Système de billetterie : ARINASOFT
Signalétique intérieure : CGEM
Enseignes façade : CINÉ DIGITAL
SALLES
Fauteuils : KLESLO
Tentures/sols : KLESLO
CABINES
Installateur : CINEMANEXT
Marque des projecteurs : BARCO / SONY
EXPLOITATION
Programmation : JEREMY BRETA
SITE INTERNET
Conception : COM3ELLES
*Basé sur le déclaratif de la salle
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