Boxoffice Pro n°453 – 4 octobre 2023
N°453 / 4 octobre 2023 TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
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N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
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N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />
CONGRÈS FNCF : UN RICHE LINE-UP DE FILMS<br />
ET UNE GRÈVE HOLLYWOODIENNE EN VOIE<br />
DE RÉSOLUTION CONFIRMENT L’OPTIMISME<br />
DES SALLES POUR <strong>2023</strong>/2024
L'intérêt commun<br />
Les problématiques de droits d’auteur et de transparence de l'utilisation<br />
des contenus soulevées par l’intelligence artificielle s'invitent à toutes les<br />
discussions (préférables à celle des punaises de lit), en témoigne l’appel<br />
de 73 organisations culturelles à la Première ministre. Le Congrès des<br />
exploitants, qui a évoqué les enjeux internationaux en table ronde, l’a<br />
aussi mis au centre au regard de la grève américaine des scénaristes,<br />
et ce juste avant son heureux dénouement. Cet accord “exceptionnel”<br />
tant attendu, qui a su répondre aux défis des nouvelles technologies<br />
et modes de diffusions, nous permet d'espérer qu’il ouvrira la voie de<br />
celui des acteurs.<br />
Ce premier volet de revendications aura porté un message puissant au<br />
monde entier sur le rôle de chaque maillon dans la filière, sur la solidarité<br />
des corporations et la nécessité d'un dialogue régulier avant la rupture.<br />
Et ce, dans l'intérêt commun.<br />
Chez nous aussi, s’ouvre une grande période de négociation et de<br />
recherche d'un délicat équilibre que devront atteindre les prochaines<br />
réformes, soulevant beaucoup d'inquiétudes. Comme l’a rappelé Lionel<br />
Bertinet lors des discussions avec les pouvoirs publics à Deauville, l'intérêt<br />
général prévaut sur l'intérêt privé. Il ne nous reste qu'à définir l'intérêt<br />
commun… Beau programme.<br />
Marion Delique<br />
. À LA UNE / CONGRÈS <strong>2023</strong><br />
Les cinémas français, entre confiance et vigilance 11<br />
Panorama d’une reprise contrastée à l’international 14<br />
Journée des éditeurs : quels films pour <strong>2023</strong>/2024 ? 16<br />
. ACTUALITÉS<br />
Grève à Hollywood : accord pour les scénaristes, négociation<br />
pour les acteurs 9<br />
La Cour des comptes analyse le CNC 10<br />
Le public des cinémas en <strong>2023</strong> 26<br />
Les coûts des projets de cinémas par l’ADRC 28<br />
. EXPLOITATION<br />
Première Cinéma reprend une DSP 32<br />
Le Family de St-Just-St-Rambert s’agrandit 32<br />
Le Club de Locminé s’est refait une beauté 33<br />
. INSTITUTIONNEL<br />
CDACi/CNACi 34<br />
L’agenda de la profession 34<br />
Crédits page 3 : ©Jean-Luc Mège Photographie<br />
La Rédaction<br />
JULIEN MARCEL<br />
Directeur de la<br />
publication<br />
MARION DELIQUE<br />
Rédactrice en chef<br />
AYSEGÜL ALGAN<br />
Journaliste<br />
CÉCILE VARGOZ<br />
Journaliste<br />
TANGUY COLON<br />
Journaliste<br />
SLIM MRAD<br />
Journaliste<br />
PHILIPPE COSQUERIC<br />
Infographiste<br />
est une publication de<br />
@<strong>Boxoffice</strong>France<br />
@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />
@boxofficefr<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />
N°ISSN : 2740-3335<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />
c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />
CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />
à parution<br />
Directeur de la publication<br />
Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />
Rédactrice en chef Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />
Rédacteurs Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />
Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />
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Base de données Films guillaume.martin@boxoffice.com<br />
Publicité / Base de données distributeurs<br />
Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />
Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />
Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />
Maquette / Infographie<br />
Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com & Charlie Coulot<br />
Impression SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />
4 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
“ CRUEL.<br />
INGÉNIEUX.<br />
TERRIFIANT.<br />
VOUS N’EN CROIREZ<br />
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”<br />
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AU CINÉMA<br />
LE 25 OCTOBRE<br />
INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS
ACTUALITÉS<br />
Journées professionnelles ADRC/Afcae<br />
au Festival Lumière<br />
Comme chaque année, un parcours dédié aux exploitants est organisé les mercredi 18<br />
et jeudi 19 <strong>octobre</strong> à Lyon, en partenariat avec le Marché international du film classique<br />
(MIFC) et le Festival Lumière.<br />
Au programme de ces deux journées, une table ronde<br />
réunira exploitants, distributeurs et responsables de<br />
festivals autour de La diffusion du cinéma documentaire<br />
de patrimoine (mercredi 18 au Village MIFC), tandis<br />
qu’un “Showcase” Afcae et ADRC abordera L'exploitation<br />
du cinéma de patrimoine en milieu rural (jeudi 19 au<br />
Karbone). Parmi les projections du parcours exploitants :<br />
Maine-Océan de Jacques Rozier (Potemkine, réédition<br />
en salles en 2024), L'Enfer des armes de Tsui Hark<br />
(Splendor Films, prochainement), La Complainte du<br />
sentier de Satyajit Ray (Les Acacias, réédition le 6<br />
décembre), Charles mort ou vif d'Alain Tanner (Les<br />
Films du Camélia) et Lune froide de Patrick Bouchitey<br />
(Malavida, réédition le 15 novembre), qui sera précédée<br />
d’une rencontre avec l’acteur-réalisateur (réservée aux<br />
exploitants, sur inscription, au cinéma Le Comoedia).<br />
Les séances exploitants seront précédées de plusieurs<br />
présentations de line-up par les distributeurs de films de<br />
patrimoine, sans oublier les temps de convivialité qui<br />
permettront d’échanger entre différents acteurs de la<br />
filière.<br />
Pour participer à ces Rencontres professionnelles, les<br />
adhérents à l'Afcae et à l’ADRC doivent s'accréditer au<br />
MIFC (à un tarif préférentiel), ce qui leur donnera accès<br />
à toutes les activités et espaces de travail du marché, mais<br />
aussi aux projections du Festival Lumière en général,<br />
hors séances spéciales.<br />
C.V.<br />
Un parcours exploitants au Cinemed <strong>2023</strong><br />
Le 45 e Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier aura lieu du 20 au 28 <strong>octobre</strong>.<br />
À l’heure où nous bouclons ces lignes, l’ensemble de la<br />
programmation n’a pas encore été dévoilée, notamment<br />
celle de la compétition de longs et courts métrages, mais<br />
le Cinemed a annoncé les grandes lignes de sa 45 e édition.<br />
C’est un film d’animation qui ouvrira le festival : They<br />
Shot the Piano Player de Fernando Trueba et Javier<br />
Mariscal (Dulac Distribution), signé par des Espagnols<br />
et situé en Amérique latine… mais aussi coproduit en<br />
région Occitanie.<br />
La grande rétrospective de cette année sera consacrée au<br />
maestro Ettore Scola, le réalisateur de Nous nous sommes<br />
tant aimés et Affreux, sales et méchants. À noter, aussi, une<br />
rétrospective Maroun Bagdadi, le réalisateur libanais<br />
de, entre autres, Beyrouth ô Beyrouth, Hors la vie, et La<br />
Fille de l’air. Yolande Zauberman est l’invitée du festival,<br />
autour de ses docus et fictions (Classified People, que<br />
Shellac vient de ressortir en version restaurée, Moi Ivan,<br />
toi Abraham ou encore Would You Have Sex With an<br />
Arab ?…), tandis que les acteurs palestiniens Mohammad<br />
et Saleh Bakri, père et fils, échangeront sur leurs carrières<br />
respectives. Une sélection mettra en avant la “Nouvelle<br />
vague catalane : un cinéma au féminin”, comme le<br />
montre l’affiche du 45 e Cinemed, tirée du film Été 93<br />
de Carla Simón. Parmi les avant-premières déjà annoncées<br />
: Le Temps d’aimer de Katell Quillévéré ; La Passion<br />
de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung ; Rosalie de Stéphanie<br />
Di Giusto ; Les Rois de la piste de Thierry Klifa ou encore<br />
Leo de Jim Capobianco et Pierre-Luc Granjon.<br />
Et une table ronde sur l’Éducation aux<br />
images<br />
Enfin, dans le cadre des différents rendez-vous professionnels<br />
Cinemed Meetings, un parcours exploitants sera<br />
proposé pour la troisième année, du 25 au 27 <strong>octobre</strong>,<br />
avec l’Association des cinémas et circuits itinérants du<br />
Languedoc Roussillon (ACCILR). Entre projections et<br />
temps de convivialité, ils participeront notamment à une<br />
table ronde dédiée aux publics jeunes, dans les salles et<br />
dans les festivals, et à la mobilisation que nécessite<br />
l’Éducation aux images. La rencontre sera animée par<br />
une journaliste de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>.<br />
C.V.<br />
La Règle du jeu prépare<br />
les 23 es Rencontres de Bretagne<br />
C’est au cinéma Le Rex de Crozon (29) que s’est tenue la dernière réunion du CA de<br />
l’association présidée par Éric Dubot et qui regroupe plus de 220 écrans art et essai de<br />
Bretagne et du Pays de Loire. Les discussions ont porté sur la création d’un nouveau<br />
poste de soutien administratif et logistique, la refonte du site internet de l’association,<br />
les dispositifs scolaires, les films patrimoine et répertoire ou encore la prochaine AG qui<br />
aura lieu à Quimper le 15 novembre. Il est aussi apparu nécessaire de renforcer le rôle<br />
fédérateur et l’identité locale de La Règle du jeu dans la vie quotidienne des salles<br />
adhérentes. En tout cas, elles se retrouveront, et accueilleront les professionnels des<br />
quatre coins de France, lors des prochaines Rencontres de Bretagne, qui se tiendront à<br />
La Baule du 30 janvier au 3 février 2024.<br />
6 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
VICTOR HADIDA ET MANUEL MUNZ<br />
PRÉSENTENT<br />
“ LE PORTRAIT<br />
SPECTACULAIRE<br />
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D’UNE FEMME LIBRE.<br />
UN GRAND FILM.” RTL<br />
CRÉDITS NON CONTRACTUELS • PHOTO : LAURA POUPON • CRÉATION : BENJAMIN SEZNEC / TROÏKA<br />
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ACTUALITÉS<br />
Le fonds d’aide du CCM<br />
attribué à trois cinémas<br />
Présidée par Mohamed Khouna depuis juin <strong>2023</strong><br />
[voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 28 juin], la Commission d’aide à<br />
la numérisation, à la modernisation et à la création<br />
des salles de cinéma du Centre cinématographique<br />
marocain a attribué ses premières subventions<br />
de l’année.<br />
Réunie lundi 25 septembre, la Commission a<br />
décidé d’attribuer 1,5 million de dirhams<br />
(140 000 €) au Megarama Casablanca, plus grand<br />
cinéma du pays, pour la modernisation de sa salle<br />
10 (sur 14 au total).<br />
Deux cinémas reçoivent une aide à la numérisation<br />
d’une valeur de 1 million de dirhams (92 000 €)<br />
chacun, « pour leur équipement en projection laser »,<br />
nous précise Mohamed Khouna : le cinéma Rif, où<br />
opère la Cinémathèque de Tanger, ainsi que le<br />
CinéAtlas d’El Jadida.<br />
Enfin, la Commission a convenu d’accorder la<br />
deuxième tranche de l’aide à la modernisation au<br />
cinéma Dawliz de Meknès, où a rouvert le Caméra<br />
au printemps <strong>2023</strong>.<br />
La prochaine réunion de la Commission se tiendra<br />
en décembre prochain.<br />
Slim Mrad<br />
Un budget revalorisé pour le CNC en 2024<br />
Dans le cadre du projet de loi de finances 2024, la ministre de la Culture a présenté hier<br />
son budget, dont celui concernant le champ d’action du Centre national du cinéma.<br />
Doté de 713 millions d’euros (M€)<br />
cette année, le Centre national de la<br />
cinématographie et de l’image animée<br />
va bénéficier d’une enveloppe<br />
rehaussée pour l’exercice à venir.<br />
Dévoilé mercredi, le budget du<br />
ministère de la Culture pour l’an<br />
prochain attribue en effet quelque<br />
746 M€ au CNC, soit une progression<br />
de 4,7 %. S’agissant des crédits<br />
d’impôt, celui afférent au cinéma<br />
s’élève à 132 M€ en 2024, contre<br />
109 M€ en <strong>2023</strong> et 139 M€ en 2022<br />
; celui attenant à l’audiovisuel poursuit<br />
sa progression, à 190 M€ après<br />
164 M en 2022 et 170 M en <strong>2023</strong>.<br />
De façon générale, la ministre de la Culture a obtenu<br />
une enveloppe de 4,46 milliards d’euros, hors audiovisuel<br />
public, et de 11,036 Md€ au total. Un budget en<br />
augmentation de 6 % (+ 241 millions d’euros), soit une<br />
hausse moins marquée qu’en <strong>2023</strong> (+ 7 %), qui correspondait<br />
alors à la « résilience et l’action » pour sortir de<br />
la crise sanitaire. Pour Rima Abdul Malak, le budget<br />
2024 est celui « la transformation et de la mutation », qui<br />
s’inscrira notamment dans la transition écologique.<br />
L’éducation artistique et culturelle est aussi une « priorité<br />
absolue ». Dans ce cadre, 210,5 M€ seront affectés au<br />
pass Culture, soit une augmentation de de 2 M€ pour<br />
l’application. Son volet collectif, qui pour rappel a été<br />
étendu aux classes de 6 e et de 5 e en cette rentrée, sera<br />
financé à hauteur de 57 M€ par le ministère de l’Éducation<br />
nationale.<br />
T.C. & C.V.<br />
Les inscriptions des Rencontres du Nord<br />
sont ouvertes<br />
C’est parti pour les 17 es rencontres professionnelles de<br />
la Chambre syndicale des cinémas du Nord-Pas-de-Calais.<br />
Du 8 au 10 novembre, toujours en partenariat avec le<br />
Arras Film Festival, les professionnels pourront découvrir<br />
13 films en avant-première et partager des moments de<br />
convivialité avec les vingt partenaires des Rencontres<br />
dont <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> !<br />
La programmation détaillée est à venir très prochainement.<br />
Pour s'inscrire, rendez-vous exclusivement en ligne<br />
sur lesrencontresprodunord.fr.<br />
Contact : Laurence Lega, 06 83 35 11 25,<br />
contact@lesrencontresprodunord.fr<br />
En image<br />
Scrapper<br />
de Charlotte Regan<br />
©Star Invest Films<br />
Pour son premier long métrage, la réalisatrice britannique<br />
suit une jeune ado orpheline dont le quotidien dans la<br />
banlieue londonienne va être chamboulé par l’apparition<br />
d’un homme qui prétend être son père. Aux côtés de Lola<br />
Campbell, dont c’est la première apparition au cinéma, on<br />
retrouve Harry Dickinson, un des rôles principaux de Sans<br />
filtre de Ruben Östlund. Grand prix du jury à Sundance<br />
cette année, Scrapper est passé par le festival de Dinard, puis<br />
ira à ceux de La Roche-sur-Yon et d’Arras avant sa sortie<br />
nationale le 29 novembre, sous pavillon Star Invest Films.<br />
8 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
À HOLLYWOOD, LES SCÉNARISTES<br />
REPRENNENT LE TRAVAIL<br />
Après cinq mois de grève,<br />
les auteurs de la WGA sont<br />
enfin parvenus à un accord<br />
avec les studios et streamers<br />
de l’AMPTP.<br />
©Writers Guild of America West<br />
<strong>Pro</strong>tection face à l’IA et partage des revenus issus du<br />
streaming : au-delà d’un accord salarial, les avancées<br />
obtenues par les scénaristes américains auprès des big<br />
boss d’Hollywood reflètent l’évolution d’une industrie<br />
dont les technologies comme les modes de diffusion<br />
ont radicalement changé. L’accord, conclu pour trois<br />
ans entre la Writers Guild of America (WGA) et<br />
l'Alliance of Motion Picture and Television <strong>Pro</strong>ducers<br />
(AMPTP), doit encore être ratifié par 11 500 membres<br />
de la WGA mais le syndicat a voté la reprise du travail<br />
à partir du 27 septembre, et détaillé les points d’un<br />
« accord exceptionnel, avec des gains et des protections<br />
pour les membres dans tous les secteurs de leur activité.»<br />
Intelligence artificielle<br />
Les scénaristes ont obtenu que l'IA ne puisse pas<br />
« écrire ou réécrire du matériel littéraire ». De plus, un<br />
script généré par l'IA ne sera pas considéré comme<br />
du « matériel source », ce qui signifie qu’un scénariste<br />
pourra le retravailler tout en étant crédité comme<br />
auteur et percevoir ses droits. Il peut choisir d'utiliser<br />
l'intelligence artificielle pour écrire, mais la société de<br />
production ne peut exiger de l’auteur qu'il utilise un<br />
logiciel d'IA. Elle doit aussi informer le rédacteur si<br />
les documents qui lui sont remis ont été générés,<br />
même en partie, par une IA. Et surtout, la WGA peut<br />
de son côté interdire « l'exploitation du matériel des<br />
scénaristes pour former l'IA ». Autrement dit, une<br />
intelligence artificielle ne pourra pas être nourrie par<br />
les scripts des auteurs du syndicat.<br />
Amélioration des conditions d'emploi<br />
et des rémunérations<br />
Sur les rémunérations des scénaristes, l’accord prévoit<br />
tout d’abord une augmentation des salaires minimums<br />
de 5 % lors de la signature d’un contrat, puis de 4 %<br />
en 2024 et de 3,5 % en 2025. Les taux de cotisation<br />
Les membres de la WGA West réunis au Hollywood Palladium le 28 septembre,<br />
pour fêter le nouvel accord<br />
aux régimes de santé, de pension et de retraite progressent<br />
de 11,5 % à 12 % l’année prochaine. Pour les contrats<br />
à forfait, un scénariste engagé sur la base de 200 %<br />
du minimum ou moins doit recevoir 50 % de ses<br />
honoraires dès signature du contrat. S’il n'a pas livré<br />
son scénario dans les 9 semaines, 25 % des honoraires<br />
sont payables sur facture, les 25 % restants à la livraison.<br />
Pour un long métrage destiné à une plateforme, d’un<br />
budget de 30 M $ ou plus, la rémunération minimale<br />
pour le scénario est de 100 000 $, soit une augmentation<br />
de 18 % par rapport au taux actuel et de 26 %<br />
de la base résiduelle. Si l'on y ajoute les revenus liés<br />
aux droits de diffusion à l’étranger, l’augmentation<br />
est de 49 % par rapport aux accords de 2020.<br />
De meilleurs revenus sur la diffusion<br />
en streaming<br />
Mais les studios ont aussi cédé sur le calcul des revenus<br />
des auteurs issus de la diffusion sur les plateformes.<br />
Ainsi, pour les séries et films qui sortiront dès le 1 er<br />
janvier 2024, l’accord prévoit une prime en fonction<br />
de leur succès en SVOD : lorsque « 20 % ou plus des<br />
abonnés nationaux du service » visionnent la production<br />
« dans les 90 premiers jours de sa sortie », la prime sera<br />
de 50 %, et calculée en fonction du nombre d’heures<br />
de visionnage.<br />
Les droits des scénaristes seront désormais calculés<br />
aussi sur le nombre d’abonnés à l’étranger, ce qui<br />
représente une augmentation de 76 % sur 3 ans. Par<br />
exemple, le montant des droits étrangers de Netflix<br />
sur 3 ans passera de 18 684 $ actuellement pour un<br />
épisode d’une heure à 32 830 $. Les plateformes de<br />
streaming s’engagent d’autre part à communiquer,<br />
sous réserve de confidentialité, le nombre total d’heures<br />
diffusées des productions “maison” à gros budget, tant<br />
au niveau national qu'international. Enfin, il est prévu<br />
une prime de 150 % pour les épisodes pilote. À noter<br />
que les droits des scénaristes resteront identiques pour<br />
les services de streaming avec publicité.<br />
Ces avancées ne signifient toutefois pas un retour à<br />
la normale immédiat pour l’industrie, après cinq mois<br />
d’arrêt d’écriture qui ont considérablement retardé la<br />
production américaine. A l'heure où nous bouclons<br />
ces lignes, les acteurs de la SAG-AFTRA, eux, sont<br />
toujours en grève et commencent à peine à négocier.<br />
S’ils demandent notamment des protections juridiques<br />
contre la reproduction de leurs visages et voix par l'IA,<br />
ils ont décidé d’étendre leurs demandes au domaine<br />
des jeux vidéo.<br />
Cécile Vargoz & Marion Delique<br />
Les plateformes se fédèrent et lancent<br />
la Streaming Innovation Alliance<br />
Le jour même où ils signaient leur accord avec<br />
les scénaristes américains, les streamers ont<br />
lancé un groupe de lobbying pour défendre<br />
leurs intérêts.<br />
C'est la première fois que des plateformes de streaming<br />
concurrentes se regroupent en un front commun, pour<br />
« défendre l'innovation dans le domaine de la diffusion vidéo<br />
en continu » et plaider auprès des politiques et entités<br />
gouvernementales. Si les patrons de Netflix ou Disney+,<br />
face aux auteurs en grève, ont négocié au sein de l'Alliance<br />
of Motion Picture and Television <strong>Pro</strong>ducers (AMPTP),<br />
il semblerait donc qu’ils veuillent distinguer leurs activités<br />
de celle des studios de cinéma.<br />
L’un des conseillers principaux de la nouvelle alliance,<br />
l’ancien député républicain Fred Upton, a ainsi déclaré<br />
que « l'essor de nouveaux services de streaming innovants<br />
est une réussite américaine que nous devrions célébrer et<br />
encourager, et non étouffer par des réglementations obsolètes<br />
et mal adaptées, conçues pour des technologies, des produits<br />
et des modèles commerciaux complètement différents ».<br />
L’autre conseillère de la coalition, la démocrate Mignon<br />
Clyburn, a mis en avant « la diversité des programmes »<br />
des plateformes, « qui apporte des histoires pertinentes aux<br />
communautés historiquement mal desservies, tout en ouvrant<br />
des portes à l’emploi aux personnes de couleur ».<br />
De son côté, Charles Rivkin, PDG de la Motion Picture<br />
Association, qui apparemment a joué un rôle de premier<br />
plan dans l'organisation de la Streaming Innovation<br />
Alliance, s’est réjoui de travailler avec elle « pour s'assurer<br />
que les politiques fédérales et nationales favorisent cette<br />
incroyable innovation et ne compromettent pas la valeur<br />
et la diversité dont les consommateurs bénéficient<br />
aujourd'hui ». La MPA fait en effet partie des 17 membres<br />
de la Streaming Innovation Alliance, aux côtés de<br />
Netflix, Disney, Warner Bros. Discovery, Paramount+...<br />
mais pas Apple, ni Amazon et Google.<br />
Cécile Vargoz<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
9
ACTUALITÉS<br />
LA COUR DES COMPTES<br />
REND SES OBSERVATIONS SUR LE CNC<br />
Après avoir ausculté la gestion du Centre national du Cinéma sur 10 ans, la Cour reconnaît qu’il a<br />
rempli ses missions, mais conclut à une nécessaire réforme des aides et à un contrôle<br />
externe renforcé.<br />
Le regroupement et le déménagement du siège du CNC boulevard Raspail en 2018, après avoir vendu ses immeubles<br />
du 16 e arrondissement parisien, est l’un des point positifs que souligne la Cour.<br />
« S’il s’est bien adapté aux mutations du cinéma et de<br />
l’audiovisuel, le CNC a multiplié les dispositifs de soutien<br />
dans un contexte d’augmentation du niveau d’intervention<br />
publique », résume la Cour des comptes après son examen<br />
de la période 2011-2022. « Il importe qu’il mette en œuvre<br />
la réforme qu’il a lui-même annoncée afin d’assurer une<br />
efficience durable de ses aides. Par ailleurs, quatrième<br />
collecteur de taxes affectées, gérant un budget de 850 M €<br />
et doté d’une trésorerie et de provisions abondantes, le CNC<br />
doit désormais être doté d’une gouvernance financière solide,<br />
qui fait aujourd’hui défaut. »<br />
Dans son référé à la Première ministre, le président de<br />
la Cour Pierre Moscovici souligne bien que le CNC<br />
demeure « réactif et à l’écoute des professionnels face aux<br />
mutations des formats et des supports de diffusion » et salue<br />
un établissement dynamique, « qui a su protéger et accompagner<br />
une industrie nationale de premier plan ». Parmi<br />
les défis relevés, il cite la défense d’une production<br />
indépendante à l’échelle européenne, l’intégration des<br />
plateformes numériques au système de financement,<br />
l’aide à la numérisation des salles, sans oublier les crédits<br />
mobilisés pendant la crise sanitaire.<br />
Mais pour la Cour, « ce résultat a été obtenu au prix de<br />
financements publics croissants ». Elle pointe le nombre<br />
et la complexité des dispositifs qui n’ont pas diminué,<br />
« bien au contraire », et regrette notamment que « le CNC<br />
n’a pu infléchir la progression continue du nombre des<br />
films (+20 % entre 2011 et 2019), ce qui fragilise leurs<br />
chances de succès ».<br />
La révision générale des soutiens est, selon la Cour,<br />
« nécessaire à une plus grande lisibilité et efficacité ». Et ce<br />
d’autant plus que le Centre « a largement bénéficié de<br />
crédits exceptionnels dans le contexte de la crise sanitaire ».<br />
L’information comptable manque aussi de clarté selon<br />
la Cour, qui relève que le CNC dispose de plus d’un<br />
milliard d’euros de provisions en 2022, soit un fonds de<br />
roulement en hausse alors que ses résultats de gestion<br />
ont été négatifs. « Du fait de leur complexité, les états<br />
financiers ne lèvent pas toutes les interrogations sur un risque<br />
de surfinancement public », estime la Cour qui en appelle<br />
à des « dispositifs de contrôles externes renforcés », avec la<br />
nomination d'un commissaire aux comptes et d’un comité<br />
d’audit. « Cette clarification est nécessaire pour que le CNC,<br />
adossé à des ressources affectées dynamiques, prenne le relais<br />
de France 2030 afin de soutenir la formation et l’investissement<br />
dans des studios de cinéma et le numérique, comme<br />
il l’a fait dans le passé pour financer la numérisation des<br />
salles et des œuvres. » Et si le statut « sui generis » du Centre,<br />
qui a la particularité d’être à la fois opérateur et régulateur,<br />
lui confère une certaine autonomie, la Cour juge « indispensable<br />
qu’il rende compte plus précisément de son action<br />
auprès de ses tutelles, les ministères de la Culture et des<br />
Finances ». Elle préconise aussi d’établir un contrat<br />
d’objectifs et de performance (COP), définissant les<br />
relations de l’État avec ses opérateurs.<br />
Dominique Boutonnat défend sa gestion<br />
Au reproche émis par la Cour d’« une aversion au risque<br />
excessive », le président du CNC, arrivé en 2019, rappelle<br />
que c'est précisément à la demande de la Cour des comptes<br />
que l’établissement a mis en place le provisionnement<br />
de ses soutiens. Concernant les dotations reçues pendant<br />
la crise sanitaire, elles ont été « nécessaires à la survie même<br />
de la filière », d’autant que le Centre, privé d’une part<br />
importante de ses recettes fiscales pendant les confinements,<br />
n’aurait pu sans ces fonds exceptionnels faire face<br />
à l’urgence. Sur le contrôle de la gouvernance, Dominique<br />
Boutonnat répond que sur les trois dernières années, le<br />
©CNC<br />
Centre a été contrôlé trois fois par la Cour des comptes<br />
et deux fois par le Sénat, et a commandé lui-même des<br />
études indépendantes, comme récemment celle sur les<br />
retombées des crédits d'impôts. S’il travaille à améliorer<br />
le « manque de transparence », la complexité des comptes<br />
est toutefois inhérente à l'activité du Centre (diversité<br />
des mécanismes de soutien et des bénéficiaires, mode de<br />
financement par taxes affectées…) et découle aussi de la<br />
mise en œuvre des précédentes recommandations de la<br />
Cour, comme le passage à la GBCP (gestion budgétaire<br />
et comptable publique).<br />
Concernant la politique de soutien au cinéma, Dominique<br />
Boutonnat regrette que la Cour se base principalement<br />
sur le succès des films aidés en salles, sans mentionner<br />
que les aides, notamment sélectives, « portent une ambition<br />
culturelle autonome et visent à encourager la diversité<br />
et le renouvellement de la création ». En nuançant les chiffres<br />
avancés par la Cour, il rappelle « les performances exceptionnelles<br />
du cinéma français dans la période récente ». Il<br />
souligne aussi que l'augmentation du financement public<br />
liée aux crédits d'impôts est « un objectif de politique<br />
publique distinct, consistant à favoriser la localisation des<br />
tournages en France pour encourager une activité économique<br />
dynamique et génératrice d'emplois ».<br />
Enfin, « le CNC s'efforce d'agir sur tous les leviers à sa<br />
disposition pour permettre à chaque film de trouver son<br />
public ». Cela passe par le renouvellement des commissions<br />
pour mieux apprécier le potentiel des projets, et<br />
les efforts sur la diffusion des films d’auteur. Dominique<br />
Boutonnat met ainsi en avant les ajustements découlant<br />
du rapport Lasserre, « la création d'engagements de diffusion<br />
(afin que ces films soient proposés sur l'ensemble du<br />
territoire national), le renforcement des engagements de<br />
programmation (dont l'objet est précisément d'encourager<br />
la diffusion des films de la diversité dans tous les cinémas)<br />
et par une réforme de l'aide art et essai (dans le but, comme<br />
le suggère la Cour, de mieux récompenser les cinémas qui<br />
font le choix d'une programmation exigeante). C'est dans<br />
cette optique, également, que le CNC est en train de<br />
renégocier les conventions le liant avec les collectivités<br />
territoriales, pour davantage orienter les sommes correspondantes<br />
vers l'éducation à l'image et la médiation<br />
culturelle, et ainsi inciter tous les publics à venir en salles. »<br />
Cécile Vargoz<br />
10 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
©Jean-Luc Mege Photography<br />
LES CINÉMAS FRANÇAIS,<br />
ENTRE ARDEUR ET VIGILANCE<br />
Après un été revigorant, les<br />
exploitants français se sont<br />
réunis, entre eux et face aux<br />
pouvoirs publics. Et si les<br />
sujets étaient récurrents, bon<br />
nombre de repères ont<br />
désormais changé.<br />
Après avoir été l'objet de nombreux rapports, à commencer<br />
par le rapport Lasserre, le secteur de l’exploitation exige<br />
que les préconisations de ce dernier soient, à leur tour,<br />
passées au crible de l’objectivation. Qu’il s’agisse d’art et<br />
essai, d’engagements de programmation et de diffusion<br />
ou de cartes illimitées, « on parle de sujets complexes sur<br />
lesquels une recherche de consensus est essentielle. Toute<br />
modification insuffisamment réfléchie provoquera des effets<br />
pervers non désirés. Il nous faut prendre le temps d’analyser<br />
les données », a prévenu le président de la FNCF Richard<br />
Patry, qui attend, entre autres, le retour du CNC sur<br />
l’observatoire de la diffusion.<br />
Engagements de programmation et de<br />
diffusion : vers une concertation ou un<br />
bras de fer ?<br />
La branche de la moyenne exploitation redoute la « rigidité<br />
excessive » des engagements de programmation, et la<br />
grande exploitation refuse « catégoriquement » leur requalification<br />
en « obligations ». Dans son message vidéo adressé<br />
aux congressistes le mercredi 20 septembre, la ministre<br />
de la Culture Rima Abdul-Malak a toutefois souligné<br />
que la « nouvelle génération » d'engagements sera mise en<br />
place « entre flexibilité et ambition ». Même si la grande<br />
exploitation déplore que « cette année, certains groupes<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
[aient] été homologués contre leur gré », et que le CNC est<br />
désormais habilité à imposer des engagements en cas<br />
d'échec des négociations, c’est donc toujours via la<br />
concertation que les autorités espèrent en fixer les lignes<br />
directrices. D’où leur « nécessaire remise à plat à la lumière<br />
des nouvelles conditions du marché », comme l’a suggéré<br />
Yves Sutter, directeur général de Cinéville, devant les<br />
pouvoirs publics.<br />
La veille, d’autres voix, plus rares au Congrès des<br />
exploitants, s’étaient fait entendre lors du forum de<br />
discussion. La nouvelle coprésidente de la SRF, Axelle<br />
Ropert, s’est notamment inquiétée des difficultés d’accès<br />
aux salles pour le cinéma français, et en particulier de<br />
ses jeunes auteurs. « Les engagements ne sont pas une<br />
charité et un soutien aux faibles, et la diversité présente<br />
un vrai bénéfice pour la fréquentation. » À ses côtés, la<br />
déléguée générale de la SRF, Rosalie Brun, déplorait la<br />
longueur de la mise en place des engagements de<br />
programmation, depuis les premiers agréments en avril<br />
2022, et a évoqué l’intérêt d'y adjoindre des engagements<br />
en matière de promotion. Enfin, les cinéastes de la SRF<br />
ont requis d’être associés aux concertations, « parce que<br />
ce sont nos films dont il est question ».<br />
La petite exploitation a, pour sa part, décrit des demandes<br />
de séances « souvent disproportionnées et inadaptées à la<br />
réalité du terrain, qui tendent les relations avec les éditeurs »,<br />
énonçant l'urgence de reprendre en considération les<br />
recommandations de la Médiatrice qui ont permis, « un<br />
temps, de faciliter l’accès aux œuvres et la diversité des<br />
films sur nos écrans ». La petite exploitation a enfin plaidé<br />
pour une concertation de l’ensemble des branches sur<br />
la diffusion des films, afin « d’ouvrir les échanges avec<br />
tous les éditeurs ».<br />
La réalisatrice Axelle Ropert, en tant que nouvelle coprésidente de la SRF, a porté la voix des cinéastes sur les engagements de<br />
programmation<br />
La mise en place des engagements de diffusion <strong>–</strong> décidés<br />
en 2016 en compensation de l'intégration des cinémas<br />
de 6-7 écrans dans les engagements de programmation<br />
<strong>–</strong> « n’ont, actuellement, pas d'assise juridique réelle », a<br />
prévenu Dominique Boutonnat. « Pour les mettre en œuvre,<br />
il faudra donc passer par une loi », ce qui conditionne leur<br />
calendrier au calendrier parlementaire.<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
11
CONGRÈS FNCF <strong>2023</strong><br />
Point social<br />
Féminisation des postes d’encadrement, examen<br />
automatique de la rémunération au retour de<br />
congé maternité, totale équité dans l’accès à la<br />
formation (notamment celles, très masculines,<br />
dédiées à la technique et à la sécurité), attention<br />
particulière sur les demandes de temps partiel/<br />
complet, prévention du harcèlement… Telles sont<br />
les pistes, non exhaustives, qui seront suivies par<br />
l’accord sur l’égalité professionnelle entre les<br />
femmes et les hommes, signé en février <strong>2023</strong>. Un<br />
texte qui se veut « non coercitif, mais propose de<br />
nouveaux outils pour s’assurer du respect des<br />
dispositions législatives », a précisé Odile Tarizzo.<br />
La présidente de la commission FNCF des<br />
Questions sociales est aussi revenue sur la<br />
négociation annuelle obligatoire, et notamment<br />
l’augmentation des grilles de salaires minima<br />
depuis juillet <strong>2023</strong>. La nouvelle NAO prévoit aussi,<br />
en outre, l’aménagement des tâches des personnes<br />
enceintes la semaine précédant leur départ en<br />
congé maternité ainsi qu’une évolution automatique<br />
des agents d'accueil du coefficient 184 au<br />
coefficient 189 au terme de six mois de<br />
“travail effectif”.<br />
La sous-commission Attractivité des métiers a<br />
finalisé les outils mis à disposition des exploitants,<br />
accessibles via une page débitée du site de la FNCF.<br />
Enfin, parmi les négociations en cours, Odile Tarizzo<br />
a annoncé la création d’un groupe de travail,<br />
paritaire, chargé de réviser les classifications<br />
professionnelles, réitérant par ailleurs son appel à<br />
candidatures pour intégrer la commission des<br />
Questions sociales.<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Victor Hadida a de son côté réfuté la présentation de ces<br />
engagements demandés aux distributeurs comme étant<br />
« miroir » des engagements de programmation des exploitants,<br />
« qui ont déjà un impact sur la diffusion de nos<br />
œuvres ». En outre, le président de la FNEF scrutera avec<br />
attention les données objectives de l'observatoire de la<br />
diffusion « pour voir où sont les problèmes ».<br />
Réforme art et essai : une enveloppe<br />
pour tous, tous pour une enveloppe<br />
Concernant la refonte des critères de classement<br />
préconisée par le rapport Lasserre, la petite exploitation<br />
a réitéré son souhait d’une meilleure prise en<br />
compte de la politique d’animation, estimant que les<br />
critères actuels (80 % consacré à la diffusion, 20 % à<br />
l’animation), « ne sont pas suffisamment représentatifs<br />
des cinémas de la branche ». Une préoccupation à<br />
laquelle a répondu Rima Abdul-Malak dans son<br />
discours enregistré, listant deux engagements principaux<br />
sur le sujet : « Mieux soutenir la prise de risque des<br />
salles qui proposent une programmation ambitieuse, mais<br />
aussi les cinémas qui apportent l’art et essai dans les<br />
territoires les plus reculés ».<br />
Positionnée sur une « ligne claire » <strong>–</strong> aucune salle ne<br />
doit être exclue du classement <strong>–</strong>, la moyenne exploitation<br />
constate qu’« une enveloppe fermée <strong>–</strong> alors que<br />
l’inflation est à 10 % <strong>–</strong> est une enveloppe qui rétrécit ».<br />
Pour le président du CNC Dominique Boutonnat,<br />
l’enveloppe art et essai reste pour autant celle qui a le<br />
plus augmenté ces dernières années (elle est passée de<br />
16 M € en 2019, à 16,5 M € puis 18 M € l’an dernier).<br />
« Si nous en avons les moyens, nous la renforcerons encore ;<br />
c’est un objectif prioritaire du CNC, de la ministre et<br />
du gouvernement », a rajouté le président du Centre,<br />
en réponse à Christine Beauchemin-Flot, coprésidente<br />
du Scare, qui redoute un budget qui n’est « plus en<br />
phase avec les objectifs impulsés par le classement ».<br />
Guillaume Bachy, le président de l’Afcae, a partagé<br />
ses craintes sur les « valeurs de majoration et de minoration<br />
des films », appelant également à mettre en place<br />
plus de commissions qui connaissent les territoires,<br />
et à davantage prendre en compte le travail d’accompagnement<br />
des salles art et essai, via notamment la<br />
création d’un label 15-25.<br />
Enfin, côté éditeurs de films, Victor Hadida a évoqué<br />
la volonté de ces derniers de pouvoir « choisir la<br />
recommandation art et essai, et non se la voir imposer ».<br />
Une proposition à laquelle le CNC n'est pas favorable,<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Victor Hadida, président de la FNEF et de Metropolitan<br />
Filmexport, a plaidé pour la liberté des distributeurs de<br />
pouvoir présenter <strong>–</strong> ou pas <strong>–</strong> leurs films au classement<br />
art et essai<br />
Lionel Bertinet, le directeur du Cinéma, rappelant<br />
que, dans le cadre d’une disposition « qui permet aux<br />
œuvres d’être diffusées plus largement auprès d’un plus<br />
grand public, c’est l’intérêt général qui prévaut ». Concernant<br />
le calendrier, Dominique Boutonnat a annoncé vouloir<br />
« entériner la réforme d’ici la fin de l’année, pour une<br />
présentation au conseil d’administration du Centre en<br />
mars 2024, puis une application à partir de juin ».<br />
Transition écologique : une longueur<br />
d’avance pour la filière<br />
« Les salles de cinéma représentent l’un des secteurs les plus<br />
en avance en termes de transition éco énergétique », a<br />
rappelé Erwan Escoubet, chargé du développement et<br />
des questions techniques de la FNCF, lors de sa présentation<br />
aux côtés de Marie-Christine Désandré. Pour la<br />
présidente de la nouvelle commission dédiée à l'écologie<br />
des cinémas, pas question pour autant de traîner, dans<br />
un contexte où « la chaleur deviendra une contrainte<br />
supérieure et plus complexe à maîtriser que celle du froid ».<br />
Odile Tarizzo<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Marie-Christine Desandré, Marc-Olivier Sebbag et Erwan Escoubet, lors de la présentation de la nouvelle commission FNCF de<br />
l’Écologie des cinémas<br />
12 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
De la plantation d’arbres dans les halls pour amener<br />
de la fraîcheur (« un arbre amène autant de fraîcheur<br />
que 5 climatiseurs ») à l'établissement d’une norme<br />
pour les génériques (« qui, lorsqu’elles durent 8 minutes,<br />
représentent 40 minutes de projection par jour et par<br />
salle ; et 1 160 heures de projection sur une sortie nationale<br />
de 250 copies »), toutes les solutions sont bonnes<br />
à prendre pour cette commission qui proposera, sur<br />
le site de la Fédération, une plateforme ouverte aux<br />
contributions de tous.<br />
Sachant que pour l’ensemble de ces éco gestes, « il va<br />
falloir créer des réflexes et de bonnes attitudes parmi nos<br />
personnels », d’où l’importance de leur formation sur<br />
le sujet. Dans la foulée, la secrétaire générale du CNC,<br />
Leslie Thomas, a annoncé que ces formations seront<br />
proposées dès le printemps 2024 sur l’ensemble du<br />
territoire <strong>–</strong>, le Centre travaillant actuellement sur un<br />
cahier des charges en vue d’appel à candidatures auprès<br />
de prestataires en novembre prochain. « L’objectif est<br />
de proposer, gratuitement, des sessions aux exploitants<br />
sur les enjeux de décarbonation et les équipements durables<br />
des cinémas. »<br />
Enfin, si les économies d’énergies exigées par le décret<br />
tertiaire à satisfaire d’ici 2030 ne se feront pas « sans<br />
les moins 8 à 10 % de consommation promises par la<br />
projection laser » d’après Marie-Christine Désandré,<br />
certains s’inquiètent d’une éventuelle dégradation de<br />
la qualité d'image (malgré des mesures de colorimétrie<br />
équivalentes) et les risques d’obsolescence programmée.<br />
Des doutes face auxquels Lionel Bertinet rappelle<br />
ceux qu’avait pu éveiller, en 2007, le passage au<br />
numérique, y opposant comme garde-fou les rigoureuses<br />
normes de projection requises en France, sous<br />
l'égide de l’Afnor.<br />
Pour rappel, l’étude sur le coût du remplacement des<br />
projecteurs <strong>–</strong> évalué à 400 M € pour l’ensemble du<br />
parc français <strong>–</strong> est attendu pour la fin d’année. Face<br />
aux urgences, notamment énergétiques, « le basculement<br />
ne doit pas prendre 15 ans », prévient en l’occurrence<br />
Richard Patry.<br />
Éducation à l’image : mobilisation<br />
générale<br />
Sur le terrain des dispositifs d’éducation à l’image,<br />
l’usage de la part collective du pass Culture <strong>–</strong> et notamment<br />
son impossible attribution au financement des<br />
transports des scolaires <strong>–</strong> interroge particulièrement la<br />
petite et la moyenne exploitation, qui observent de<br />
grandes disparités d’accompagnements en fonction des<br />
Régions. « Ce formidable outil, que l’on partage avec<br />
l’ensemble des secteurs culturels, ne doit pas être un prétexte<br />
pour masquer un désengagement des collectivités locales<br />
dans les parcours d’éducation artistiques et culturels »,<br />
précise Sylvie Jaillet en tant que rapporteure de la<br />
moyenne branche [voir aussi encore ci-contre].<br />
Christine Bentabet, au nom de la petite exploitation,<br />
craint une démobilisation du corps éducatif suite aux<br />
très récentes directives de l’Éducation nationale, notamment<br />
en matière d’obligation de remplacement des<br />
heures de cours sur les heures de sorties au cinéma et<br />
le passage en temps extra-scolaire de leurs temps de<br />
formation. Des inquiétudes relayées par Stéphanie<br />
Dalfeur, vice-présidente de l'Archipel des lucioles, tout<br />
comme Aurélie Delage, présidente de la commission<br />
éducation à l’image de la FNCF, lors de la rencontre<br />
avec le CNC. Ce dernier a assuré que cette « mauvaise »<br />
décision du ministère de l’Éducation nationale, « prise<br />
sans aucune concertation avec la Culture », sera rapidement<br />
débattue entre les ministères… en espérant un retour<br />
en arrière. De son côté, Richard Patry, qui ambitionne<br />
de multiplier le nombre d’élèves participants aux<br />
dispositifs scolaires, a réitéré son appel à un Grenelle<br />
de l’éducation aux cinémas, fédérant ministères, enseignants<br />
et exploitants.<br />
A.A., T.C. & M.D.<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Pass Culture,<br />
la part collective poursuit<br />
ses affinements<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Sébastien Cavallier<br />
Le Congrès FNCF a donné l’occasion de livrer les<br />
derniers chiffres du dispositif lancé en 2019. Au 31<br />
août <strong>2023</strong>, 1 637 cinémas étaient référencés sur<br />
l’application, soit +15 % par rapport à l’année<br />
précédente.<br />
Sur le volet individuel, le pass comptabilise<br />
désormais 11,5 millions de réservations de places<br />
de cinéma par 1,5 million de jeunes usagers. Sur<br />
son volet collectif, il dénombre 22 000 réservations<br />
émanant de 6 200 établissements. Pour rappel,<br />
depuis le 1 er septembre, l'extension de la part<br />
collective du pass aux 6 e et 5 e permet de bénéficier<br />
de 25 € annuels par élève.<br />
Sur le sujet récurrent du financement des<br />
transports pour cette part collective, une<br />
expérimentation est un cours dans le département<br />
de la Haute-Marne « pour voir comment les<br />
collectivités territoriales, qui sont beaucoup plus<br />
armées que nous pour organiser les transports,<br />
peuvent intensifier leurs contributions », a commenté<br />
le président du pass Culture Sébastien Cavallier.<br />
L’amélioration de l’usage de la part collective passe<br />
aussi par sa bonne coordination avec l’ensemble<br />
des dispositifs existants (notamment d’éducation à<br />
l’image) : « le pass n’est pas là pour se substituer, mais<br />
pour amplifier ce qui existe. Les 50 M € de crédits du<br />
ministère de l'Éducation nationale pour financer<br />
l’éducation artistique et culturelle représentent un<br />
budget absolument considérable qui n'existait pas<br />
avant ». Reste à mettre, à l'échelle de territoires,<br />
tous les financeurs de l’AEC autour de la table et à<br />
affiner les règles, adapter ce qui est nécessaire pour<br />
la meilleure allocation possible des ressources.<br />
Salon expo <strong>2023</strong><br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
13
CONGRÈS FNCF <strong>2023</strong><br />
Box-office mondial :<br />
une reprise disparate<br />
mais évidente<br />
La table ronde internationale du Congrès a<br />
été introduite par un rapide tour d’horizon<br />
de la situation de la fréquentation aux<br />
quatre coins du globe, appuyé par les<br />
données de Comscore.<br />
Palpable en 2022, « la reprise globale s’est accélérée<br />
en <strong>2023</strong> », a expliqué Eric Marti, directeur général<br />
de Comscore Movies France, « et notamment<br />
pendant l’été », principalement dopée par les sorties<br />
de Barbie et Oppenheimer. L’analyste a particulièrement<br />
souligné la reprise « spectaculaire » de deux<br />
territoires, pourtant perçus comme « les enfants<br />
malades fin 2022 » : la Chine et l’Italie. Chacun<br />
bénéficie ainsi d’un rebond remarquable de +70 %<br />
de leurs entrées et de leurs recettes par rapport à<br />
2022, l’Empire du Milieu surfant sur une<br />
dynamique enclenchée par un Nouvel An record<br />
en février, tandis que la Botte a retrouvé de belles<br />
couleurs depuis l’été [voirci-contre]. Le marché<br />
chinois montre des signes encourageants, avec<br />
plusieurs productions nationales régulièrement<br />
dans le top 10 mondial ainsi qu’un box-office qui a<br />
retrouvé ses niveaux de la moyenne 2017-2019<br />
(bien que les entrées restent encore inférieures,<br />
-15 %).<br />
Si certains territoires, comme le Japon, présentent<br />
une tendance inverse <strong>–</strong> une fréquentation en<br />
progrès mais des recettes en retard <strong>–</strong>, d’autres<br />
affichent une bonne dynamique. Ainsi, les<br />
Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche et même la<br />
Belgique signent une solide reprise, avec des<br />
entrées en baisse de seulement -10 à -4 % par<br />
rapport à la moyenne 2017-2019 et des recettes<br />
parfois supérieures à la moyenne de cette période.<br />
Eric Marti note toutefois que plusieurs marchés,<br />
comme l’Australie, le Royaume-Uni, l’Espagne,<br />
l’Italie et le Brésil, restent en retrait en raison d’une<br />
forte dépendance à la production hollywoodienne,<br />
dont l’offre n’a pas encore retrouvé son niveau<br />
pré-Covid. « De fait, les territoires proposant une<br />
production locale abondante sont ceux qui s’en<br />
sortent le mieux », a confirmé l’analyste.<br />
C’est bien le cas de la France, où la fréquentation<br />
de <strong>2023</strong> tutoie les chiffres antérieurs à la crise<br />
sanitaire. « En juin et juillet, les entrées n’ont affiché<br />
qu’un retard de 900 000 spectateurs par rapport à<br />
2019 (-2,6 %). Et cette dynamique semble se<br />
confirmer. Ainsi, depuis fin mai, la courbe de<br />
fréquentation de <strong>2023</strong> épouse celle de 2019. C’est très<br />
encourageant », a souligné le directeur général de<br />
Comscore. De quoi pousser la société d’analyse à<br />
revoir à la hausse ses prévisions : le marché français<br />
pourrait s’approcher, atteindre, voire dépasser, le<br />
cap des 190 millions d’entrées (contre 182 M<br />
initialement estimés). À l’échelle mondiale,<br />
Comscore et Gower Street Analytics considèrent<br />
que le box-office global pourrait finalement<br />
s’élever à 34,5 milliards de dollars au lieu des 32<br />
Mds estimés (+8 %). Un pas supplémentaire pour<br />
se rapprocher des 40 Mds $ des niveaux pré-Covid.<br />
À DEAUVILLE,<br />
UNE FENÊTRE SUR LE MONDE<br />
Une reprise qui avance à des rythmes différents mais des<br />
initiatives à profusion ; des inquiétudes concernant les<br />
répercussions à moyen terme des grèves à Hollywood mais une<br />
vision unanimement optimiste de l’avenir du cinéma en salles :<br />
la table ronde du congrès a offert aux exploitants français un<br />
panorama international probant.<br />
Après les chiffres du marché mondial posés par Eric<br />
Marti, le directeur général de Comscore France [voir<br />
ci-contre], c’est John Fithian, le “récent ex-président”<br />
de la Nato <strong>–</strong> qui a quitté ses fonctions en mai dernier<br />
après 30 ans à la fédération américaine <strong>–</strong> qui, le premier,<br />
a salué, dans son message vidéo, le retour en force du<br />
cinéma en France, notamment grâce aux « amazing<br />
French films ». De façon générale, l'ancien dirigeant est<br />
certain que le cinéma « se relèvera plus fort qu’avant la<br />
crise traversée » et s’est dit confiant sur la résolution<br />
prochaine du conflit social à Hollywood, alors même<br />
que les négociations reprenaient entre les scénaristes et<br />
les studios <strong>–</strong> et qui, depuis, ont abouti [voir p.9].<br />
Conscient des conséquences des grèves sur le calendrier<br />
des sorties, particulièrement pour l’année 2025, John<br />
Fithian a souligné que ces difficultés relèveront de<br />
retards, et non de baisses de production.<br />
Car au-delà de la production américaine qui, notamment<br />
cet été, a fortement porté la reprise mondiale, les panélistes<br />
ont réaffirmé l’importance des films nationaux, qui<br />
font toujours la différence. « Là où l’industrie n’a pas repris,<br />
ce n’est pas par manque de public, mais par manque de<br />
films », a ainsi rappelé Phil Clapp, directeur général de<br />
la UKCA (l’association des cinémas britanniques), qui<br />
regarde « avec jalousie » la reprise dans certains autres<br />
territoires. « Au Royaume-Uni, nous avons sous-estimé<br />
l'impact de la pandémie sur la production et la distribution<br />
des plus petits films et l’importance du contenu local comme<br />
de la diversité. Aujourd’hui, c’est le moment de les soutenir,<br />
c’est la partie de l’industrie que nous devons favoriser. »<br />
Tanguy Colon<br />
14 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
Modérée par Julien Marcel (DG de The <strong>Boxoffice</strong> Company et d’AlloCiné), la table ronde internationale a réuni [de gauche à droite],<br />
Laura Houlgatte (PDG de l’Unic), Phil Clapp (DG de l’UKCA et président de l’Unic), Tim Richards (PDG de Vue International), Daniela Elstner (DG<br />
d’Unifrance), Xavier Albert (DG d’Universal Pictures France et Italie) et Jaime Tarrazón (délégué aux affaires internationales de la FECE)<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Mais la reprise de la fréquentation doit aussi beaucoup<br />
à l’énergie déployée par les salles, notamment en Europe,<br />
et au soutien de leurs gouvernements. Un tarif réduit<br />
hebdomadaire pour les seniors dans les cinémas espagnols<br />
(voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 31 mai), une carte d'abonnement<br />
fédérant les cinémas indépendants aux Pays-Bas,<br />
en Belgique, en Autriche et bientôt en Allemagne (voir<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 23 août), un Kulturpass équivalent à<br />
notre pass Culture outre-Rhin (voir <strong>Boxoffice</strong> du 1 er<br />
mars) ou le Bono cultural outre-Pyrénées, une ribambelle<br />
de Fêtes du Cinéma… Laura Houlgatte n’a pas<br />
manqué d’exemples pour illustrer les initiatives mises<br />
en place à travers l’Europe. « Certes, la première des<br />
choses pour attirer les publics reste la diversité de contenus,<br />
mais il y a aussi tout le travail des salles », souligne la<br />
PDG de l’Unic, mettant en valeur « tous ces petits plus »<br />
<strong>–</strong> des séances tricots qui cartonnent en Norvège à celles<br />
où l’on peut ramener sa bière aux Pays-Bas <strong>–</strong> qui<br />
« premiumisent, à leur manière, l’expérience salle ».<br />
Parmi les marchés qui ont le plus rebondi cet été, l’Italie<br />
a multiplié les efforts, avec un soutien de 20 millions<br />
d’euros de son ministère de la Culture. Il faut dire que<br />
le pays est à la peine depuis des années, et a « vécu une<br />
expérience extrêmement traumatisante avec la Covid »,<br />
comme a rappelé Xavier Albert, le directeur général<br />
d’Universal Pictures France, qui est aussi responsable<br />
du territoire transalpin depuis le printemps 2021. Dans<br />
le premier pays européen à avoir été confiné <strong>–</strong> et le<br />
dernier à avoir levé l’obligation de port de masque dans<br />
ses salles de cinéma <strong>–</strong>, le public, « et notamment les plus<br />
de 50 ans, mettent plus de temps à revenir ». L'opération<br />
tarifaire Cinema Revolution, proposée pour renforcer<br />
la saison estivale cette année (voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 6<br />
septembre), a été initiée par le gouvernement « qui a<br />
compris, ici comme ailleurs, l'importance de soutenir le<br />
secteur ». Résultat : le nombre d’entrées pour les films<br />
nationaux et européens a augmenté de 69 % cet été<br />
par rapport à 2022, et avec le renfort du phénomène<br />
Barbenheimer, le box-office de juillet a dépassé de 45 %<br />
celui de 2019. Un record qui a cassé l'idée selon laquelle<br />
les Italiens ne vont pas au cinéma en été !<br />
Tim Richards, en tant que PDG fondateur d’un circuit<br />
de près de 2 000 salles réparties dans 9 pays, dont<br />
l'Italie, bénéficie d’un poste d’observation assez unique<br />
chez Vue International. Le parc cinématographique<br />
transalpin, qui a souffert du vieillissement et des difficultés<br />
d’investissements, présente un retard « de 10 à<br />
20 ans » comparé à d'autres pays, bénéficie désormais<br />
d’un « énorme » soutien du gouvernement, « qui a financé<br />
jusqu’à 75 % certains équipements, comme les fauteuils<br />
inclinables ou projecteurs laser ».<br />
Côté espagnol, la prise en compte des cinémas par les<br />
pouvoirs publics reste toujours un « challenge particulier »,<br />
a déploré Jaime Tarrazón, délégué aux affaires internationales<br />
de la Federación de cines de España. « Mais<br />
avec la crise du Covid, nous commençons à avoir l’attention<br />
du gouvernement », remarque le responsable. Même<br />
si l’État aide moins les cinémas qu’en Italie, il intervient<br />
sur l’opération tarifaire pour les plus de 65 ans, mise<br />
en place depuis juillet <strong>–</strong> avec des places à 2 euros pour<br />
les spectateurs, que l’État complète à hauteur de 3 euros<br />
pour la salle <strong>–</strong> ou encore le lancement du « Bono cultural »<br />
pour les jeunes de 18 ans. Selon l’Unic, le ministère<br />
de la Culture espagnol a investi 10 millions d’euros<br />
pour les salles.<br />
Toutefois, au-delà du montant global du soutien public,<br />
Phil Clapp a alerté sur l’importance de sa répartition.<br />
« Au Royaume-Uni, les établissements de la grande exploitation<br />
n’ont reçu aucun soutien, comme s’il y avait des<br />
bons et des mauvais cinémas. » Or, pour le président de<br />
l’UKCA, la grande exploitation fait non seulement sa<br />
part en matière de diffusion de cinéma indépendant<br />
dans les quatre pays du royaume, mais « les spectateurs<br />
ne font pas, eux, de distinction entre les salles qui sont près<br />
de chez eux ».<br />
Daniela Elstner rappelle de son côté que beaucoup<br />
d’initiatives ont été financées par le plan de relance<br />
européen, qui arrive à sa fin. « Il faut donc aussi sensibiliser<br />
la commission européenne. Nos cinémas nationaux<br />
voyagent ; Anatomie d’une chute commence à faire ses<br />
preuves à l’étranger, comme Sans filtre, la Palme d’or de<br />
l’an dernier. » Et la directrice d’Unifrance est bien<br />
décidée à aller chercher le public là où il est, comme<br />
avec son nouveau festival en ligne MyMetaStories, calé<br />
du 13 au 16 <strong>octobre</strong> prochains dans le metaverse de<br />
Minecraft, « où l’on a construit des salles de cinéma<br />
virtuelles, pour faire gagner aux jeunes joueurs des places<br />
dans de vraies salles ».<br />
Une façon, comme le prône le PDG de Vue International,<br />
« d’arrêter de se référer à 2019 et de regarder vers le futur ! ».<br />
Aysegül Algan & Cécile Vargoz<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
15
CONGRÈS FNCF <strong>2023</strong> / JOURNÉE DES DISTRIBUTEURS<br />
QUELS FILMS EN SALLE<br />
EN <strong>2023</strong>/24 ?<br />
Co-organisée par la Fédération nationale des éditeurs<br />
de films (FNEF) et celle des cinémas français (FNCF),<br />
la journée des éditeurs a permis aux exploitants<br />
participants au congrès deauvillais de découvrir,<br />
via plus de 400 contenus exclusifs, l’offre de films à venir.<br />
Line-up tricolore au programme de Studiocanal, qui a lancé le bal des projections de<br />
bandes-annonces avec celle du Règne animal, la réalisation de Thomas Cailley avec<br />
Romain Duris et Adèle Exarchopoulos (4/10). A suivi celle de 3 jours max (25/10), de<br />
et avec Tarek Boudali, dont le précédent 30 jours max avait dépassé le 1,3 million<br />
d’entrées malgré sa sortie en pleine crise sanitaire en <strong>octobre</strong> 2020. Puis celle de Soudain<br />
seuls (6/12) de Thomas Bidegain, avec Gilles Lellouche et Mélanie Thierry.<br />
La structure dirigée par Anna Marsh amorcera 2024 avec la comédie romantique de<br />
Pascal Thomas Le Voyage en pyjama (17/01), avec Alexandre Lafaurie et Constance<br />
Labbé, suivie de la nouvelle réalisation de Gilles de Maistre Le Dernier Jaguar (7/02/24).<br />
Studiocanal a par ailleurs diffusé la bande-annonce d’Ici et là-bas de Ludovic Bernard,<br />
avant de projeter des images exclusives de plusieurs films non datés pour le moment :<br />
Scandaleusement vôtre de Thea Sharrock, Cold Storage de Jonny Campbell, Ni chaînes<br />
ni maîtres de Simon Moutaïrou, Saint Ex de Pablo Agüero, Back To Black de Sam<br />
Taylor-Johnson <strong>–</strong> le biopic sur Amy Winehouse, interprétée par Marisa Abela <strong>–</strong> et<br />
L’Amour ouf de Gilles Lellouche, avec François Civil et Adèle Exarchopoulos.<br />
Paname Distribution a projeté la bande-annonce de Lost in the Night, du réalisateur<br />
mexicain Amat Escalante, que le distributeur s’apprête à lancer le 4 <strong>octobre</strong> prochain.<br />
A suivi la bande-annonce du premier long de Rudy Milstein, Je ne suis pas un héros<br />
(15 novembre), que le réalisateur est venu présenter sur scène accompagné de ses comédiens<br />
Vincent Dedienne et Géraldine Nakache, et de Laurence Gachet, directrice<br />
de Paname.<br />
Lambert Wilson, actuellement en tournage d’une série télévisée, a par ailleurs enregistré<br />
un message pour présenter le nouveau film d’Émilie Deleuze, 5 hectares, prévu pour le<br />
13 décembre, et pour lequel il se déclare « prêt à labourer toute la France » en tournée.<br />
Paname a également projeté les bandes annonces du film yéménite Les Lueurs d’Aden<br />
(10/01/24), réalisé par Amr Gamal, et du premier long métrage de Nora El Hourch,<br />
HLM Pussy (6/03/24).<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Dulac Distribution a présenté les bandes annonce du documentaire de Claire Simon<br />
Notre corps (4/10) ; du nouvel Alexandre Arcady Le Petit Blond de la Casbah (15/11),<br />
dont la bande-annonce était accompagnée d’un message vidéo du réalisateur ; du cannois<br />
Les Colons (20/12) de Felipe Gálvez Haberle et Javier Mariscal ; de l’animation historique<br />
et musicale They Shot the Piano Player (24/01) de Fernando Trueba ; du film israélien<br />
Le Déserteur de Dani Rosenberg ; ainsi que du film turc Yurt de Nehir Tuna.<br />
Memento Distribution, qui fête cette année son 20 e anniversaire, a diffusé, en plus de<br />
ses bandes annonces, des extraits de Simple comme Sylvain (8/11) de Monia Chokri,<br />
et de Bonnard, Pierre et Marthe (10/01) de Martin <strong>Pro</strong>vost. La société fondée par<br />
Alexandre Mallet-Guy a également projeté les BA de Voyage au pôle sud de Luc Jacquet<br />
(20/12) - présent lors des avant-premières du lundi soir -, Le Molière imaginaire<br />
d’Olivier Py et du prix Orizzonti du meilleur film à la Mostra <strong>2023</strong>, Explanation for<br />
Everything, réalisé par Gábor Reisz.<br />
À la suite de la bande-annonce de Complètement cramé ! (1/11), Universal Pictures<br />
a invité sur scène le réalisateur et écrivain à succès Gilles Legardinier, particulièrement<br />
ému de présenter le film adapté de son propre roman. La major américaine a également<br />
projeté les bandes annonces de Five Nights at Freddy’s (8/11) ; la nouvelle animation<br />
des studios Illumination Migration (6/12) ; Winter Break d’Alexander Payne (13/12) ;<br />
et de Drive-Away Dolls d’Ethan Coen (13/03/24). The Fall Guy (28/02/24), adaptation<br />
signée David Leitch de la série des années 80 L’Homme qui tombe à pic, avec Ryan<br />
Gosling, Emily Blunt et Aaron Taylor-Johnson, a eu le droit à tout un promo reel.<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Rudy Milstein, réalisateur de Je ne suis pas un héros, avec ses comédiens Vincent Dedienne et<br />
Géraldine Nakache<br />
Aux côtés de François Clerc (Apollo), Claude Zidi Jr et Kev Adams étaient présents pour<br />
Maison de retraite 2<br />
16 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Gilles Legardinier, réalisateur de Complètement cramé !, et Céline Demoulin (Universal)<br />
Apollo Films a dévoilé la première réalisation de Florent Bernard avec Charlotte<br />
Gainsbourg et José Garcia, Nous, les Leroy qui sortira le 10 avril 2024. Le distributeur<br />
a ensuite présenté la bande-annonce de la nouvelle comédie de Christophe Barratier,<br />
Comme par magie (22/11), avec le duo Kev Adams et Gérard Jugnot ; des Segpa font<br />
du ski d’Ali et Hakim Bougheraba <strong>–</strong> pour rappel, le premier Segpa avait fédéré 730 000<br />
spectateurs en avril 2022 <strong>–</strong> ; de Comme un prince d’Ali Marhyar (17/01/24) ; des Rois<br />
de la piste de Thierry Klifa (27/03/24), qui réunit Fanny Ardant et Mathieu Kassovitz ;<br />
et de <strong>Pro</strong>digieuses (second semestre 2024), co-réalisé par Frédéric et Valentin Potier.<br />
Deux ans après le succès surprise de Maison de retraite avec plus de 2 millions d’entrées,<br />
Apollo, et non plus UGC, sortira le 14 février Maison de retraite 2, dont un montage<br />
spécial a été projeté. Le réalisateur Claude Zidi Jr et son acteur principal Kev Adams,<br />
« bouillant pour la tournée du film », étaient tous deux présents sur scène.<br />
Spécialisé dans les « films d’inspiration chrétienne et/ou destinés à un public familial »,<br />
Saje Distribution s’apprête à distribuer en salle, en partenariat avec CGR Events et<br />
uniquement les 6 et 8 <strong>octobre</strong> prochains, les huit épisodes de la saison 3 de la série The<br />
Chosen, qui a connu un carton outre-Atlantique, tout comme Sound of Freedom.<br />
Prévu pour le 15 novembre, ce “faith film” d’action raconte l’histoire vraie d’un ancien<br />
agent fédéral lancé dans le sauvetage d’enfants prisonniers de trafiquants sexuels. Saje a<br />
également montré les bandes-annonces du documentaire de Damien Boyer Sacerdoce<br />
(18/10), de la coproduction britannico-irlandaise Le Club des miracles de Thaddeus<br />
O’Sullivan (24/01/2024) ; et du documentaire Libres de Santos Blancos (mars).<br />
L’exercice <strong>2023</strong> est clos pour Zinc., la structure de Jérôme Hilal se projettant d’ores et<br />
déjà sur 2024 avec la sortie, dès le 3 janvier, des Trois Fantastiques, le premier long<br />
métrage de Michaël Dichter avec Raphaël Quenard, Emmanuelle Bercot et le jeune<br />
Diego Murgia. Il s’agissait de la seule bande-annonce projetée par la jeune société de<br />
distribution, le reste de son line-up 2024 étant toujours en tournage mais dont des<br />
images ont été montrées : Tombé du camion (28/02/24) de Philippe Pollet-Villard ; Les<br />
Enfants de la forêt (24/04/24) d’Olivier Casas ; Little Jaffna (29/05/24) de Lawrence<br />
Valin ; Le Fil (4/09/24) de Daniel Auteuil ; Rembrandt de Pierre Schoeller, avec Camille<br />
Cottin et Gilles Lellouche ; et Cassandre, premier long de Hélène Merlin.<br />
Zinc. a monopolisé le reste de son temps imparti par une présentation drôle et impertinente,<br />
menée par une voix-off de Pio Marmaï et une Mélanie Auffret qui a tenté de<br />
remercier un à un les quelque 1 500 cinémas ayant programmé son film Les Petites<br />
Victoires, qui a cumulé près d’un million d’entrées.<br />
Au programme de Pathé Films, la comédie politique Second tour d’Albert Dupontel<br />
sera lancée le 25 <strong>octobre</strong>, avant Les Trois Mousquetaires - Milady (13/12), qui tentera<br />
de réitérer a minima les 3,3 M d’entrées de D’Artagnan au printemps dernier. L’enseigne<br />
au coq débutera 2024 avec Moi, capitaine (3/01/24) de Matteo Garrone, primé à<br />
Venise et représentant italien dans la course à l’Oscar du meilleur film international,<br />
suivi de la nouvelle comédie de Fred Cavayé provisoirement intitulée Les Chèvres<br />
(21/02/24), avec Dany Boon et Jérôme Commandeur. Le groupe français, dont l’entrée<br />
en bourse est aussi prévue l’année prochaine, a présenté un teaser de Monsieur Aznavour<br />
(23/10/24), avec Tahar Rahim dans le rôle éponyme et Grand Corps Malade & Mehdi<br />
Idir derrière la caméra ; un extrait exclusif du prochain Jacques Audiard Emilia Perez ;<br />
et, sur un fond noir et la voix de Jeff Tuche, un pré-teaser des Tuche 5, qui sera tourné<br />
l’année prochaine.<br />
Riche programme de fin d’année pour la Metropolitan FilmExport, qui a d’abord<br />
diffusé la bande-annonce d'Expendables 4, qu’elle accompagnera en salles dès le 11<br />
<strong>octobre</strong>. Pour rappel, le premier opus, Expendables : Unité spéciale, avait réuni 1,6 M de<br />
spectateurs en 2010 ; le deuxième, 1,9 M en 2012 ; le troisième, 1 M en 2014. Le thriller<br />
sera suivi, deux semaines plus tard, par Saw X le 25 <strong>octobre</strong>, puis, une semaine après,<br />
par le biopic Flo (1/11), que la réalisatrice Géraldine Danon est venue présenter sur<br />
scène. Gros enjeu autour de Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau<br />
chanteur (15/11) dont la bande-annonce a également été diffusée, le prequel de la saga<br />
de science-fiction qui tentera, malgré une grève des acteurs amputant la promotion du<br />
film, de renouer avec les chiffres de la tétralogie originale : 1,7 M pour le premier Hunger<br />
Games en 2012 ; 3,1 M pour L’Embrasement en 2013 ; 3,1 M également pour La Révolte<br />
- Partie 1 en 2014 ; et enfin, 2,8 M pour La Révolte - Partie 2 en 2015.<br />
Le distributeur a également projeté les FA de Dumb Money (29/11), ainsi qu’un montage<br />
réunissant des extraits de Coup de chance (27/09), Night of the Hunted (13/12), The<br />
Iron Claw (27/12), Shayda, Black Flies, Imaginary, 2Win <strong>–</strong> ces derniers étant prévus<br />
pour le 1 er trimestre 2024 <strong>–</strong> de Ballerina, avec Ana De Armas et Keanu Reeve, de<br />
Return to Silent Hill et de Red Sonja.<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Géraldine Danon, réalisatrice du biopic Flo<br />
Mathieu Turi, réalisateur de Gueules noires, et son acteur Samuel Le Bihan, aux côtés de<br />
Nicolas et Delphine Rihet (Alba)<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
17
CONGRÈS FNCF <strong>2023</strong> / JOURNÉE DES DISTRIBUTEURS<br />
Nathalie Lemelin et Frédéric Monnereau (Disney) ont reçu le Ticket d'or pour<br />
Avatar : La Voie de l'eau<br />
Alba Films a diffusé les bandes annonces de son « Mad Max familial » Rally Road Racers<br />
(20/12) ; de la comédie de Malik Chibane Ma part de Gaulois (31/01/2024), librement<br />
inspirée du roman éponyme de Magyd Cherfi (du groupe Zebda) ; du film d’animation<br />
jeune public Goldbeak (février 2024) ; ainsi que de Gueules noires (15/11), un « film<br />
de monstres social », dont un extrait supplémentaire a été projeté et que le réalisateur<br />
Mathieu Turi et l’acteur Samuel Le Bihan sont venus présenter sur scène. Alba a également<br />
annoncé un partenariat avec Mediawan pour distribuer des documentaires inédits<br />
en salle, en 2024.<br />
Diaphana Distribution a présenté la bande-annonce du premier long d’Iris Kaltenbäck,<br />
Le Ravissement, avec Hafsia Herzi et Alexis Manenti (11/10) ; du 23 e film de Robert<br />
Guédiguian, Et la fête continue ! (15/11) ; et de Pendant ce temps sur terre de Jérémy<br />
Clapin (7/02/24). Iris et les hommes (17/01/24) de Caroline Vignal (la réalisatrice de<br />
Antoinette dans les Cévennes) a eu le droit à un promo reel, tandis qu’un teaser de Daaaaaali !<br />
a donné aux exploitants un avant-goût du 12 e film de Quentin Dupieux. Présentée à la<br />
Mostra <strong>2023</strong>, cette comédie réunissant Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, Pio Marmaï<br />
et Jonathan Cohen dans le rôle de Salvador Dalí tentera de dépasser les 400 000 entrées<br />
de Yannick, en salles depuis le 9 août et le plus grand succès du cinéaste au box-office.<br />
Diaphana a par ailleurs diffusé la bande-annonce de La <strong>Pro</strong>messe verte d’Édouard<br />
Bergeon (27/03/24), en présence, sur scène, de l’équipe du film ; et a affiché des images<br />
du reste de son line-up 2024, qui comprend : En fanfare d’Emmanuel Courcol (juin) ;<br />
le Grand prix du jury à Venise Evil Does Not Exist de Ryusuke Hamaguchi ; le premier<br />
long métrage de Koya Kamura Hiver à Sokcho, avec Roschdy Zem ; le film du Sud-Coréen<br />
Hur Jin-ho A Normal Family ; Le Bruit de l’été de Blandine Lenoir ; Reine Mère de<br />
Manele Labidi ; ainsi que du prochain Mike Leigh.<br />
Du côté de The Walt Disney Company, après la diffusion des bandes annonces de<br />
Wish - Asha et la bonne étoile (29/11), d’Une équipe de rêve (20/12), du Lion d’or<br />
<strong>2023</strong> Pauvres créatures (17/01/ 24), d’Elio (28/02/24), et de The Bikeriders, le<br />
prochain film MCU, The Marvels, a eu le droit au troisième promo reel de la matinée.<br />
La major s’est également vu décerner, des mains de Richard Patry, le ticket d’or, qui<br />
récompense la société de distribution derrière le film au plus grand nombre d’entrées<br />
de l’année, soit Avatar : La Voie de l’eau (14 452 495 entrées). Sur scène pour le recevoir,<br />
le directeur de la distribution France, Frédéric Monnereau, et la responsable des<br />
ventes de la région Lyon, Nathalie Lemelin, qui avait collaboré à la sortie du premier<br />
opus Avatar en 2009, chez la Fox.<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
C’est un message vidéo de D'Jal <strong>–</strong> alias Hakim dans Opération Portugal <strong>–</strong> qui a introduit<br />
la présentation de Sony Pictures, avant qu’Opération Portugal 2 (7/02/24), toujours<br />
réalisé par Franck Cimière, ne se dévoile à travers un teaser. A suivi le FA de Thanksgiving,<br />
le nouveau film d’horreur d’Eli Roth (Cabin Fever, Hostel 1 et 2…), attendu pour le 29<br />
novembre prochain. Enfin, deux extraits et le FA du Napoléon de Ridley Scott (22/11),<br />
avec Joaquin Phoenix <strong>–</strong> mais aussi notre Tahar Rahim national ! <strong>–</strong> ont, une nouvelle<br />
fois, fait frémir la salle.<br />
KMBO, fidèle à sa ligne, prévoit un florilège de films d’animation. Se sont enchaîné<br />
les FA de Nina et le secret du hérisson (11/10), L'Incroyable Noël de Shaun le mouton<br />
(15/11), et Les Inséparables de Jérémie Degruson (13/12), introduit par une vidéo<br />
d’Eric Judor présentant les autres voix VF du film, et conclu par celle de Jean-Pascal<br />
Zadi rappant une scène. Animation encore avec l’ambitieux Léo de Jim Capobianco et<br />
Pierre-Luc Granjon (31/01/24), puis Le Royaume des abysses du Chinois Tian Xiaopeng<br />
(21/02/24) et Ozi de Tim Harper (à dater), film d’animation engagé dans la défense<br />
de la forêt tropicale <strong>–</strong> et coproduite par Leonardo DiCaprio. Mais KMBO n’en oublie<br />
pas pour autant les plus grands, avec ses nouvelles comédies françaises, Le Syndrome<br />
des amours passées, découvert à la Semaine de la Critique à Cannes (25/10) et La Vie<br />
de ma mère, de Julien Carpentier avec Agnès Jaoui et William Lebghil (06/03/24), la<br />
S-F animée hongroise Sky Dome 2123 (17/04/24) ou encore le film catastrophe<br />
d’épouvante coréen <strong>Pro</strong>ject Silence (à dater), tous présentés via les FA.<br />
Tandem a proposé les FA de Little Girl Blue de Mona Achache avec Marion Cotillard<br />
(15/11), qui avait été montré en séance spéciale à Cannes, du nouveau film de David<br />
Oelhoffen, le réalisateur de Frères ennemis et Loin des hommes qui signe cette fois Les<br />
Derniers Hommes (29/11) et de La Salle des profs de Ilker Çatak (07/02/24), qui<br />
représente l’Allemagne à la course aux Oscars. Ont suivi les bandes annonces du thriller<br />
socio-judiciaire Première affaire de Victoria Musiedlak avec Noée Abita, Anders<br />
Danielsen Lie et François Morel (06/03/24), du polar en production En cavale de<br />
Baptiste Debraux avec Bastien Bouillon, Léa Drucker et Marion Barbeau (à dater), et<br />
de l'épouvante française Vermines de Sébastien Vaniček (27/12).<br />
Condor terminera l’année avec Entre les lignes d’Eva Husson, avec Odessa Young, Josh<br />
O'Connor et Colin Firth (4/10), dont la bande annonce a été projetée, ainsi que celles<br />
de How to Have Sex (15/11), premier long métrage de Molly Manning Walker <strong>–</strong> prix<br />
Un Certain Regard à Cannes, où le comité 15-25 de l’Afcae lui avait décerné son coup<br />
de cœur, de Border Line de Juan Sebastián Vásquez & Alejandro Rojas (01/05/24) et<br />
de Dans la bulle de Miss Fran (27/12) de Rachel Lambert. La structure d’Alexis Mas<br />
a aussi montré un extrait des Carnets de Siegfried du maître britannique Terence Davies<br />
(06/03/24) et de Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï, découvert à la Semaine<br />
de la critique (03/04/24). Dans le reste du line-up condensé qui a clôturé la boucle,<br />
figurent aussi Green Border (annoncé au 7/02 depuis) ainsi que Tigresse, El <strong>Pro</strong>fesor<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Christophe Rossignon, producteur, aux côtés de Félix Moati et Edouard Bergeon,<br />
pour La <strong>Pro</strong>messe verte<br />
18 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
et Dali (toujours à dater).<br />
Gros enjeu pour SND avec la sortie de L’Abbé Pierre - Une vie de combats le 8 novembre<br />
prochain, que Christophe Courtois a présenté à Deauville en compagnie du réalisateur<br />
Frédéric Tellier et du comédien Benjamin Lavernhe. Ce sont ensuite des spectateurs<br />
qui, sur l’écran du CID, ont parlé de La Tresse de Laetitia Colombani (29/11), avant<br />
que la réalisatrice ne monte sur scène. Trois autres productions françaises suivront pour<br />
le distributeur, qui a montré les FA de Jeff Panacloc - À la poursuite de Jean-Marc<br />
(20/12), d’Un coup de dés d’Yvan Attal (17/01/24), dans lequel le réalisateur partage<br />
l’affiche avec Guillaume Canet et Maïwenn ; de Cocorico de Julien Hervé, avec Christian<br />
Clavier, Didier Bourdon et Sylvie Testud (7/02/24) et de One Life de Aisling Walsh<br />
(21/02/24), avec Anthony Hopkins, dans le rôle de l’Anglais Nicholas George Winton,<br />
qui a sauvé des centaines d’enfants des nazis. Enfin, dans un tout autre registre, le<br />
distributeur a dévoilé un teaser de Fiona avec un A, de Frank Bellocq et avec l’actrice/<br />
humoriste Camille Lellouche (à dater).<br />
Art House continue à faire découvrir le cinéma japonais et a projeté un extrait du film<br />
d’animation Le Grand Magasin, de Yoshimi Itazu (6/12), puis les FA du Jardin zen<br />
de Naoko Ogigami (18/09/24) et A Man, de Kei Ishikawa (14/02/24). Mais le distributeur<br />
diversifie son programme, comme l’a cocassement illustré un détournement d’un<br />
extrait de Comme un lundi <strong>–</strong> sorte de Jour sans fin dans l’univers du travail japonais,<br />
qui sortira le 1 er mai 2024 <strong>–</strong>, dévoilé via son FA. Sans trop s’éloigner de sa culture de<br />
prédilection, Art House proposera donc, aussi, un film coréen, Greenhouse de Sol-hui<br />
Lee (3/01/24), puis Sidonie au Japon de la Française Élise Girard, qui réunit Isabelle<br />
Huppert, August Diehl et Tsuyoshi Ihara (3/04/24).<br />
Diversification aussi pour Eurozoom, qui, tout en restant fidèle à l’animé japonais avec<br />
Blue Giant de Yuzuru Tachikawa (6/03/24), distribuera aussi la fable écolo hongroise<br />
Les 4 âmes du coyote de Áron Gauder (1/05/24) ou encore Goodbye Monster du<br />
Chinois Jianming Huang (15/05/24). La structure a aussi acquis des films montrés à<br />
Cannes : le mongol Si seulement je pouvais hiberner de Zoljargal Purevdash, qui était<br />
à Un Certain Regard (10/01/24), et le Français Laissez-moi, de Maxime Rappaz avec<br />
Jeanne Balibar, dévoilé par l’Acid (20/03/24). Pour les plus petits, Eurozoom a montré<br />
les FA de Katak, le brave béluga (25/10) et de La Course au miel (22/11). Dans le<br />
reste de son line up 2024, le distributeur prévoit Adam change lentement de Joël<br />
Vaudreuil (février 2024), Monsieur Renard et Madame Lapin de Mascha Halberstad<br />
Benjamin Lavernhe et Frédéric Tellier, acteur et réalisateur de L'Abbé Pierre - Une vie de<br />
combats, aux côtés de Christophe Courtois (SND)<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
Laetitia Colombani était présente pour son film La Tresse<br />
(3/04), ainsi qu'une reprise de Suzume, son grand succès de <strong>2023</strong>, dans les formats<br />
premium (Imax, Ice…).<br />
The Jokers prépare la sortie du premier long métrage d’Adrien Beau Le Vourdalak<br />
(1/11) avant de se placer sous le signe de la Corée, en compagnie du réalisateur Kim<br />
Jee-Woon. Après son nouveau film Ça tourne à Séoul ! Cobweb (8/11), une rétrospective<br />
de trois de ses œuvres (A Bittersweet Life, 2 Sœurs, Foul King), restaurées en 4K,<br />
est prévue pour le 15 novembre. Suivra le film d’Hamé Bourokba et Ekoué Labitey Rue<br />
des dames, porté par Garance Marillier, puis une nouvelle rétrospective, consacrée cette<br />
fois-ci à Wong Kar Wai (Chungking Express, Les Anges déchus, Happy Together, The<br />
Hand). En 2024, la structure de Manuel Chiche accompagnera King’s Land (17/01/24)<br />
du cinéaste danois Nikolaj Arcel avec Mads Mikkelsen, Sleep de Jason Yu (31/01), le<br />
film d’animation historique The Peasants (21/02/24) par les réalisateurs de Loving<br />
Vincent, DK et Hugh Welchman et le polar Maldoror, où Fabrice Du Welz réunit<br />
Anthony Bajon, Alba Gaia Bellugi et Alexis Manent. À noter aussi que le distributeur<br />
a dévoilé des photos du Système Victoria de Sylvain Desclous,avec Damien Bonnard<br />
et Jeanne Balibar, et annoncé la première réalisation de Laetitia Dosch : Le <strong>Pro</strong>cès du<br />
chien. Enfin, alors que son Livre des solutions est actuellement en salle, Michel Gondry<br />
a remercié les exploitants présents à Deauville dans un message vidéo. The Jokers sortira<br />
son prochain film, une animation intitulée Maya, donne-moi un titre.<br />
Du côté du studio centenaire Warner Bros, l’année finira en chocolat avec Wonka, de<br />
Paul King avec Timothée Chalamet (13/12), dont les congressistes ont pu voir un extrait<br />
de sept minutes. Autre date qui a été maintenue pour la période des fêtes : celle d’Aquaman<br />
et le Royaume perdu dans lequel Jason Momoa reprend le costume du super-héros DC<br />
(20/12). On sait qu’il faudra patienter jusqu’au 13 mars 2024 pour Dune : 2 e partie de<br />
Denis Villeneuve, décalé notamment à cause de la grève des acteurs, dont les siens ne<br />
sont pas des moindres (Timothée Chalamet, Zendaya, Austin Butler, Rebecca Ferguson,<br />
Javier Bardem, Dave Bautista ou Christopher Walken…). Autre blockbuster dont Warner<br />
a montré des images : Furiosa de George Miller, avec Anya Taylor-Joy et Chris Hemsworth<br />
(22/05/24), aux origines de l'héroïne de Mad Max.<br />
Gaumont a diffusé un message vidéo d’Éric Toledano et Olivier Nakache, toujours en<br />
tournée avec Une année difficile (18/10). Quelques heures avant d’apprendre sa sélection<br />
pour représenter la France aux Oscars, le distributeur a montré le FA de La Passion<br />
de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung (8/11), puis du Temps d’aimer de Katell<br />
Quillévéré (29/11), récompensé à Angoulême. L’enseigne à la marguerite terminera<br />
l’année sur la comédie Noël Joyeux le 6 décembre, puis le “drame d’épée” Une affaire<br />
d’honneur de Vincent Perez (27/12), dévoilé aux exploitants en avant-première mardi<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
19
CONGRÈS FNCF <strong>2023</strong> / JOURNÉE DES DISTRIBUTEURS<br />
soir. 2024 commencera en compagnie de la Rosalie de Stéphanie Di Giusto et de Chien<br />
et chat de et avec Reem Kherici accompagnée de Franck Dubosc (14/02/24), dévoilé<br />
via une conséquente promo-reel.<br />
<strong>Pro</strong>gramme éclectique pour l’indépendant Jour2Fête, avec d’abord des images de<br />
We Have a Dream, le nouveau docu de Pascal Plisson après Sur le chemin de l'école. Le<br />
film a commencé sa vie à travers de nombreuses séances scolaires, avant sa sortie nationale<br />
la semaine prochaine, le 27 septembre. Autre style avec la comédie d’anticipation<br />
The Pod Generation de Sophie Barthes avec Emilia Clarke et Chiwetel Ejiofor (25/10),<br />
puis Testament du Québécois Denys Arcand (22/11). 2024 commencera pour Jour2Fête<br />
avec When it melts de Veerle Baetens, l’actrice belge découverte dans Alabama Monroe,<br />
passée à la réalisation (10/01). Autres documentaires : Orlando, ma biographie politique<br />
du philosophe Paul B. Preciado, en attente de date, et celui de Gilles Perret, qu’il a<br />
présenté en vidéo, La Ferme des Bertrand, où il est revenu filmer la famille d’agriculteurs<br />
au centre de son premier film en 1997, dans sa région de Haute-Savoie (31/01/24).<br />
C’est avec un message vidéo de Franck Dubosc et Karin Viard, vantant “incognitos”<br />
leur Nouveau départ (27/09), que UGC Distribution a débuté sa boucle, où dominaient<br />
bien entendu des FA de titres tricolores, mais dans un mélange plus inhabituel des<br />
genres : Monsieur le Maire avec Clovis Cornillac (1/11), le conte animalier de Noël<br />
Kina et Yuk : renards de la banquise (7/12), Au fil des saisons, avec Catherine Deneuve<br />
et Andrea Riseborough en mère et fille séparées par la vie (21/02/24), et Chasse gardée<br />
pour une bataille rangée entre locaux du terroir et bobos parisiens (20/12). Dévoilée via<br />
un teaser mais encore à dater, Toutes pour une, la nouvelle réalisation de Houda<br />
Benyamina (Divines) propose une revisite féministe des “Trois mousquetaires”. Fidèle<br />
à son humour, Baptiste Lecaplain a envoyé des nouvelles du tournage de Jamais sans<br />
mon psy, et l’élève Ducobu teasé Ducobu passe au vert. Enfin, parmi les titres à dater,<br />
on retrouvera aussi Bruno Podalydès et sa Petite vadrouille.<br />
Après le message de Jean-Pierre Améris, en pleine tournée de Marie-Line et son juge<br />
(en salles dès le 11 <strong>octobre</strong>), c’était au tour de Michèle Halberstadt, cofondatrice d’ARP<br />
Sélection, et de Philippe Kaempf, directeur de la distribution, de commenter, toujours<br />
par un message vidéo, leurs dernières acquisitions en festivals. Au FA de Goodbye Julia<br />
du Soudanais Mohamed Kordofani (8/11) et à l’extrait de May December de Todd<br />
Haynes (24/01/24), tous deux en sélection à Cannes, s’est donc ajouté un teaser de<br />
Priscilla de Sofia Coppola (3/01/24), tandis LaRoy de l’Américain Shane Atkinson,<br />
multi primé à Deauville, n’a pas encore d’images (mais déjà une sortie prévue au 17<br />
avril). Past Lives - Nos vies d’avant déroulera sa romance à travers le temps et l’océan,<br />
entre Corée et États-Unis, à partir du 13 décembre, et Le Jeu de la Reine, avec Jude<br />
Law en Henri VIII et Alicia Vikander dans la peau de sa dernière épouse, est prévu pour<br />
le 28 février. Après la FA du premier et un extrait du second, le distributeur a dévoilé<br />
la bande-annonce de l’objet filmique L’Empire (13/03/24), qui se présente comme un<br />
Star Wars à la sauce… Bruno Dumont !<br />
Comme à son habitude, Nour Films a projeté les bandes annonces de plusieurs titres<br />
art et essai, en commençant par le cannois Un hiver à Yanji (22/11), un air de Jules &<br />
Jim chinois par le réalisateur singapourien Anthony Chen. A suivi celle de The Survival<br />
of Kindness (13/12) de l’Australien Rolf de Heer, en compétition à la Berlinale <strong>2023</strong> ;<br />
puis des extraits du premier long métrage de Claire Vassé, Double foyer (31/01/24) ;<br />
du documentaire de Christine Angot, Une famille (20/03/24) ; du prochain Germinal<br />
Roaux Cosmos (avril) ; et du premier long métrage du réalisateur tunisien Lotfi Achour,<br />
Les Enfants rouges (juin).<br />
Le Pacte, représenté sur la scène du CID par son fondateur Jean Labadie et son directeur<br />
de la distribution Xavier Hirigoyen, a accueilli Yolande Moreau, alias La Fiancée du<br />
poète (11/10). La structure retrouve d'autres auteurs fidèles, à commencer par Ken<br />
Loach et son Old Oak (25/10), Ladj Ly et son Bâtiment 5 (6/12), Kore-Eda et son<br />
Monster (27/12) et Stéphane Demoustier et son Borgo (17/04/24). Le Pacte a aussi<br />
présenté le FA de l’animation franco-britannique à la dimension philosophico-écologique,<br />
Le Royaume de Kensuke (7/02/24), ainsi qu’un extrait de Bis repetita d’Emilie Noblet,<br />
Yolande Moreau, venue pour son film La Fiancée du poète<br />
avec Louise Bourgoin, prévu pour le 1 er trimestre 2024. Restent encore à dater, à partir<br />
du début de l’année prochaine, de nombreux titres Le Pacte, de l’animation Les<br />
Aventuriers de l’arche de Noé à Service public, de Nicolas Boukhrief, en passant par<br />
Les Barbares de Julie Delpy.<br />
Paramount Pictures lancera le 11 <strong>octobre</strong> les nouvelles aventures de sa Pat Patrouille :<br />
La Super Patrouille, une semaine avant le nouveau Martin Scorsese Killers of the<br />
Flower Moon (18/10), sa dernière sortie de l’année. Les deux FA étaient suivis de ceux<br />
du prequel de Sans un bruit, Jour 1 (6/03/24) et du biopic Bob Marley : One Love<br />
(14/02/24), précédé d’un message du fils de l’icône jamaïcaine, Ziggy Marley. If<br />
(22/05/24), le film familial que son scénariste et réalisateur John Krasinski décrit comme<br />
« un Pixar live », a été présenté via un extrait-making of.<br />
Parmi les boucles les plus “animées”, Gebeka a partagé un extrait puis le FA de Linda<br />
veut du poulet (18/10), le FA de Rose, petite fée des fleurs (14/02/24), mais aussi, une<br />
sortie de séances <strong>–</strong> aux festivals de Cannes puis d’Annecy <strong>–</strong> de Mars Express de Jérémie<br />
Périn (22/11). Le film destiné au public jeune et jeune adulte faisait par ailleurs partie<br />
des avant-premières du Congrès de cette année. Le distributeur a aussi projeté des extraits<br />
de Vivre avec les loups, le nouveau documentaire de Jean-Michel Bertrand dont Gebeka<br />
avait déjà accompagné, début 2020, la Marche avec les loups.<br />
Bodega a diffusé les bandes annonces de trois titres, dont un film iranien… déjà sorti.<br />
En effet, The Wasteland d’Ahmad Bahrami, drame social dans une briqueterie, est en<br />
salle depuis le 6 septembre <strong>2023</strong>. Ont suivi celles de deux films présentés à la Quinzaine<br />
des cinéastes en mai dernier : Blue Summer (6/12), le nouveau titre de A Song Sung<br />
Blue de Zihan Geng, et La Grâce (24/01), du Russe Ilya Povolotsky.<br />
32 e et dernier distributeur de cette journée, Wild Bunch a soigné sa position de last but<br />
not least, en débutant sa boucle avec la bande-annonce, en exclusivité mondiale, du<br />
Garçon et le Héron de Hayao Miyazaki (1/11). Le distributeur, qui terminera l’année<br />
avec une autre animation, Mon ami robot (27/12), prévoit un line up 2024 éclectique.<br />
Preuve en ont été le FA de Captives d'Arnaud des Pallières, l’extrait et la promo reel<br />
d’Une vie rêvée avec Valeria Bruni-Tedeschi et le jeu Félix Lefebvre (à dater), l’annonce<br />
de Niki, la première réalisation de la comédienne Céline Sallette. Le tout, ponctué<br />
d’extraits de la comédie 14 jours pour aller mieux (6/03/24), avec l’humoriste<br />
Maxime Gasteuil.<br />
©Jean-Luc Mege Photography<br />
20 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
CONCOURS<br />
WISH - ASHA ET LA BONNE ÉTOILE<br />
L’univers de Wish - Asha et la bonne étoile a exaucé<br />
les vœux de Céline Dupré-Hessiat (Cinéma Les Étoiles<br />
de Bruay-la-Buissière), qui a gagné une nuit sous les étoiles au<br />
Pic du midi, et de Morgan Rassinoux (Le Fauteuil Rouge<br />
de Bressuire), qui a remporté des AirPods.<br />
De gauche à droite : Marion Delique (<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>), Séverine Garrido (Disney), Céline Dupré-Hessiat, Marilyn Iacovissi (The <strong>Boxoffice</strong> Company) et Morgan Rassinoux
CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />
Zone A Zone B Zone C<br />
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />
Besançon, Bordeaux,<br />
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />
Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />
Créteil, Montpellier,<br />
Paris, Toulouse,<br />
REPRISE<br />
Limoges, Lyon, Poitiers<br />
Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />
Rouen, Strasbourg<br />
Versailles<br />
CONTENU ALTERNATIF<br />
S40<br />
4 OCT.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
NIGHT ED FILMS 800 - LE FILM 02h50 M.Sripathy M.Mittal, Narain, M.Nambiar<br />
WARNER BROS. FRANCE BERNADETTE 01h32 L.Domenach C.Deneuve, D.Podalydès, M.Vuillermoz<br />
BON VOYAGE FILMS DEHORS DEDANS 01h22 F.Havez<br />
LES FILMS DES DEUX RIVES DES IDÉES DE GÉNIE ? 01h33 B.Gravelle<br />
CONDOR DISTRIBUTION ENTRE LES LIGNES 01h44 E.Husson O.Young, J.O'Connor, C.Firth<br />
LA RUELLE FILMS JE VOUS SALUE SALOPE : LA MISOGYNIE AU TEMPS DU NUMÉRIQUE 01h20 L.Clermont-Dion et G.Maroist M.Seclin<br />
SHELLAC LA BATAILLE DE SOLFÉRINO 01h34 J.Triet L.Dosch, V.Macaigne, A.Harari<br />
MUSEO FILMS LA FERME FLORALE DE CAMILLE 01h20 C.Breton<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION L'AIR DE LA MER REND LIBRE 01h30 N.Moknèche Y.Abi-Ayad, K.Fortas, S.Bentaïeb<br />
ARIZONA DISTRIBUTION L'AUTRE LAURENS 01h57 C.Schmitz O.Rabourdin, L.Leroy, K.Moran<br />
STUDIOCANAL LE RÈGNE ANIMAL 02h08 T.Cailley N.Avinée, R.Duris, M.Benkimoun<br />
PATHÉ LIVE LE TARTUFFE OU L’HYPOCRITE (COMÉDIE-FRANÇAISE) 02h45 I.Van Hove<br />
PANAME DISTRIBUTION LOST IN THE NIGHT 02h00 A.Escalante J.García Treviño, E.Expósito, B.Mori<br />
CINÉ SORBONNE MARK DIXON, DÉTECTIVE 01h35 O.Preminger D.Andrews, B.Freed, K.Malden<br />
WIDE DISTRIBUTION NEGATIVE NUMBERS 01h33 U.Beria S.Kalandadze, V.Barbakadze, T.Bekhauri<br />
DULAC DISTRIBUTION NOTRE CORPS 02h48 C.Simon<br />
NIGHT ED FILMS RATHTHAM 02h12 C.Amudhan V.Antony, M.Nambiar, N.Swetha<br />
CGR EVENTS THE CHOSEN, L’ÉVÉNEMENT AU CINÉMA D.Jenkins<br />
S41<br />
11 OCT.<br />
S42<br />
18 OCT.<br />
21 OCT.<br />
S43<br />
25 OCT.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
LES FILMS DU CAMELIA COMING APART 01h51 M.Moses Ginsberg R.Torn, S.Kirkland, L.Markle<br />
CARLOTTA FILMS CONTES ET SILHOUETTES 00h43 L.Reiniger<br />
LA TRAVERSE DE LA CONQUÊTE 01h14 F.Prenant<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT EXPEND4BLES 01h43 S.Waugh J.Statham, S.Stallone, A.Garcia<br />
CINÉMA PUBLIC FILMS LA COLLINE AUX CAILLOUX 00h52<br />
LE PACTE LA FIANCÉE DU POÈTE 01h43 Y.Moreau Y.Moreau, S.López, G.Gadebois<br />
PARAMOUNT PICTURES FRANCE LA PAT' PATROUILLE : LA SUPER PATROUILLE LE FILM 01h33 C.Brunker F.Lee-Epp, M.Grace, C.Convery<br />
PAN DISTRIBUTION LE CONSENTEMENT 01h58 V.Filho L.Trabaud, J.Rouve, F.Redouloux<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT LE FESTIN NU 01h55 D.Cronenberg P.Weller, I.Holm, J.Davis<br />
LES FILMS DU CAMELIA LE LOUP-GAROU DE WASHINGTON 01h25 M.Moses Ginsberg K.Kallay, H.Ferrentino, N.Andrews<br />
PATHÉ LIVE LE MALADE IMAGINAIRE (COMÉDIE-FRANÇAISE) 02h20 C.Stratz<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION LE RAVISSEMENT 01h37 I.Kaltenbäck H.Herzi, A.Manenti, N.Meurisse<br />
CINÉ SORBONNE LES CHARIOTS DE FEU 01h59 H.Hudson N.Havers, I.Holm, J.Gielgud<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR L'EXORCISTE - DÉVOTION 01h51 D.Gordon Green L.Odom Jr., E.Burstyn, A.Dowd<br />
REZO FILMS LOST COUNTRY 01h38 V.Perišić J.Ginic, J.Djuricic, M.Jovanović<br />
DISSIDENZ FILMS LOVE IT WAS NOT 01h23 M.Sarfaty<br />
UFO DISTRIBUTION MAL VIVER 02h07 J.Canijo A.Moreira, R.Blanco, M.Almeida<br />
ARP SÉLECTION MARIE-LINE ET SON JUGE 01h43 J.Améris L.Emera, M.Blanc, V.Belmondo<br />
FESTIZICNEMA DISTRIBUTION MATHILDE 02h00 O.Goujon N.Bedu, J.Rochard, O.Goujon<br />
KMBO NINA ET LE SECRET DU HÉRISSON 01h18 A.Gagnol et J.Felicioli A.Tautou, G.Canet, G.Bats<br />
TAMASA DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE "MARIO BAVA : SIX FILMS POUR L'ASSASSIN" M.Bava Six femmes pour l'assassin/Le Masque du démon...<br />
PATHÉ LIVE TAYLOR SWIFT | THE ERAS TOUR 02h48 S.Wrench T.Swift<br />
BOBINE FILMS VICENTA B 01h17 C.Lechuga L.Hernandez Valdes, M.Chapman, A.Despaigne<br />
UFO DISTRIBUTION VIVER MAL 02h04 J.Canijo N.Lopes, F.Areosa, L.Silveira<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
LES FILMS DU LOSANGE ANSELM (LE BRUIT DU TEMPS) 01h33 W.Wenders<br />
FRIDAY ENTERTAINMENT BHAGAVANTH KESARI 02h10 A.Ravipudi N.Balakrishna, K.Aggarwal, Sreeleela<br />
PATHÉ LIVE DEAD MAN WALKING - LA DERNIÈRE MARCHE (METROPOLITAN OPÉRA) 03h15 I.Van Hove L.Moore, J.DiDonato, S.Graham<br />
DAMNED DISTRIBUTION EN BONNE COMPAGNIE 01h35 S.Munt A.Falcó, I.Ituño, E.Tarrats<br />
PARAMOUNT PICTURES FRANCE KILLERS OF THE FLOWER MOON 03h27 M.Scorsese L.DiCaprio, R.De Niro, L.Gladstone<br />
ART HOUSE LA COMÉDIE HUMAINE 02h20 K.Fukada K.Abe, M.Adachi, K.Akiyama<br />
CARLOTTA FILMS LE MAGNIFIQUE 01h33 P.de Broca J.Belmondo, J.Bisset, V.Caprioli<br />
FRIDAY ENTERTAINMENT LEO 02h30 L.Kanagaraj J.Vijay, S.Dutt, A.Sarja<br />
LES FILMS DU PRÉAU LES TOUROUGES ET LES TOUBLEUS 00h37 S.Cutler et D.Snaddon<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR LES TROLLS 3 01h31 W.Dohrn J.Timberlake, A.Kendrick, C.Cabello<br />
GEBEKA FILMS LINDA VEUT DU POULET ! 01h16 C.Malta et S.Laudenbach M.Leclerc, C.Hesme, L.Dosch<br />
SAJE DISTRIBUTION SACERDOCE 01h24 D.Boyer<br />
GAUMONT DISTRIBUTION UNE ANNÉE DIFFICILE 01h58 E.Toledano et O.Nakache P.Marmaï, J.Cohen, M.Amalric<br />
LA VINGT-CINQUIÈME HEURE UNE FEMME SUR LE TOIT 01h35 A.Jadowska D.Pomykala, B.Koca, A.Bobik<br />
JHR FILMS UN PRINCE 01h22 P.Creton A.Pirotte, M.Schaap, V.Barré<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
STUDIOCANAL 3 JOURS MAX 01h30 T.Boudali T.Boudali, P.Lacheau, J.Arruti<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS ANNÉES EN PARENTHÈSES 2020-2022 01h35 H.Charf<br />
NEW STORY CHAMBRE 999 01h25 L.Playoust R.Zlotowski, J.Gray, A.Diwan<br />
SURVIVANCE DÉMÉNAGEMENT 02h04 S.Sōmai T.Tabata, J.Sakurada, K.Nakai<br />
SEVENTH ART PRODUCTIONS EXPOSITIONS SUR GRAND ÉCRAN: KLIMT ET LE BAISER 01h30 A.Ray<br />
CAPRICCI FILMS FAUX-SEMBLANTS 01h55 D.Cronenberg J.Irons, G.Bujold, H.von Palleske<br />
EUROZOOM KATAK, LE BRAVE BÉLUGA 01h22 C.Dallaire-Dupont et N.Lemay A.Bacon, Y.Jacques, L.Reding<br />
POTEMKINE FILMS KURONEKO 01h40 K.Shindô H.Kanze, N.Otowa, K.Taichi<br />
CARLOTTA FILMS LES SŒURS MUNEKATA 01h52 Y.Ozu K.Tanaka, H.Takamine, K.Uehara<br />
KMBO LE SYNDROME DES AMOURS PASSÉES 01h29 A.Sirot et R.Balboni L.Debay, L.Gousseau, F.Loiret-Caille<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LE VOURDALAK A.Beau A.Labed, K.Mottet Klein, G.Colin<br />
LES FILMS DES DEUX RIVES MARIN DES MONTAGNES 01h35 K.Aïnouz K.Aïnouz<br />
POTEMKINE FILMS ONIBABA 01h45 K.Shindô N.Otowa, J.Yoshimura, T.Tonoyama<br />
LES FILMS DU LOSANGE RÉTROSPECTIVE WIM WENDERS, D’UN MONDE À L’AUTRE W.Wenders<br />
Alice dans les villes/Lisbonne Story/Million Dollar Hotel/<br />
Buena Vista Social Club/Tokyo-Ga/Pina<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT SAW X 01h58 K.Greutert T.Bell, S.Smith, S.Macody Lund<br />
22 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
S43<br />
25 OCT.<br />
S44<br />
1 ER NOV.<br />
6 NOV.<br />
S45<br />
8 NOV.<br />
S46<br />
15 NOV.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
PATHÉ SECOND TOUR 01h37 A.Dupontel C.de France, J.Mateu, A.Dupontel<br />
KINOVISTA SISSI & MOI 02h12 F.Finsterwalder S.Hüller, S.Wolff, S.Kurt<br />
LES FILMS DU CAMELIA THE APPOINTMENT 01h29 L.Vickers E.Woodward, J.Merrow, S.Weysom<br />
LE PACTE THE OLD OAK 01h53 K.Loach D.Turner, E.Mari, C.Rodgerson<br />
JOUR2FÊTE THE POD GENERATION 01h51 S.Barthes E.Clarke, C.Ejiofor, R.Craig<br />
SOLARIS DISTRIBUTION TRILOGIE GEORGE A. ROMERO G.Romero La Nuit des morts-vivants/Le Jour des morts-vivants/Zombie<br />
ECRANSUD DISTRIBUTION UN PONT AU-DESSUS DE L'OCÉAN 01h40 F.Fourcou<br />
CARLOTTA FILMS UNE FEMME DANS LE VENT 01h24 Y.Ozu K.Tanaka, S.Sano, C.Murata<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
L'ATELIER DISTRIBUTION À L'INTÉRIEUR 01h45 V.Katsoupis W.Dafoe, G.Bervoets, E.Stuyck<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL F COMPLÈTEMENT CRAMÉ ! G.Legardinier J.Malkovich, F.Ardant, P.Bas<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT FLO 02h05 G.Danon S.Caillard, A.Wheeler, A.Michalik<br />
PAN DISTRIBUTION INESTIMABLE E.Fraticelli D.Bourdon, E.Fraticelli, P.Corti<br />
ALBA FILMS INSPECTEUR SUN ET LA MALÉDICTION DE LA VEUVE NOIRE 01h28 J.Soto Gurpide<br />
WILD BUNCH DISTRIBUTION LE GARÇON ET LE HÉRON 02h04 H.Miyazaki S.Santoki, M.Suda, T.Kimura<br />
AD VITAM L'ENLÈVEMENT 02h14 M.Bellocchio P.Pierobon, E.Sala, L.Maltese<br />
ALEA FILMS LE REPAIRE DES CONTRAIRES 01h20 L.Rinaldi<br />
TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL BALLET : DON QUICHOTTE 03h20 C.Acosta<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION LE THÉORÈME DE MARGUERITE 01h52 A.Novion E.Rumpf, J.Darroussin, C.Courau<br />
AD VITAM MARX PEUT ATTENDRE 01h36 M.Bellocchio M.Bellocchio<br />
SHELLAC MMXX 02h40 C.Puiu<br />
UGC DISTRIBUTION MONSIEUR, LE MAIRE K.Blanc et M.Tavares C.Cornillac, E.Haïdara, L.Côte<br />
URBAN DISTRIBUTION / DEAN MEDIAS PORTRAITS FANTÔMES 01h33 K.Mendonça Filho K.Mendonça Filho<br />
LES ACACIAS RÉTROSPECTIVE LE GÉNIE GUITRY (EN 11 FILMS) S.Guitry<br />
Ceux de chez nous/Le Roman d'un tricheur/Mon père avait<br />
raison/Faisons un rêve/Le Mot de Cambronne/Il étaient<br />
neuf célibataires/Donne-moi tes yeux/Le Comédien/Le<br />
Diable boiteux/Le Trésor de Cantenac/La Poison<br />
LES FILMS DE L’ATALANTE ZORN I, II & III M.Amalric<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS ÇA TOURNE À SÉOUL ! COBWEB 02h00 K.Jee-Woon S.Kang-Ho, I.Soo-Jung, J.Yeo-bin<br />
SPLENDOR FILMS DELICATESSEN 01h39 J.Jeunet et M.Caro D.Pinon, K.Viard, T.Holgado<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR FIVE NIGHTS AT FREDDY'S E.Tammi J.Hutcherson, E.Lail, K.Conner Sterling<br />
ARP SÉLECTION GOODBYE JULIA 02h00 M.Kordofani S.Riak, G.Duany, E.Yousif<br />
SND L'ABBÉ PIERRE - UNE VIE DE COMBATS 02h18 F.Tellier B.Lavernhe, E.Bercot, M.Vuillermoz<br />
GAUMONT DISTRIBUTION LA PASSION DE DODIN BOUFFANT 02h14 T.Anh Hung J.Binoche, B.Magimel, E.Salinger<br />
L'ATELIER DISTRIBUTION L'ARMÉE DES 12 SINGES 02h10 T.Gilliam B.Willis, M.Stowe, C.Plummer<br />
CINÉMA PUBLIC FILMS L'HIVER D'EDMOND ET LUCY 00h45 F.Narboux<br />
CGR EVENTS MONTREUX COMEDY POP CORN : LES HUMORISTES DES BANCS PUBLICS 02h30<br />
VRAIVRAI FILMS PAR LA FENÊTRE OU PAR LA PORTE 01h29 J.Bloc A.Ascaride<br />
NEW STORY PIERRE FEUILLE PISTOLET 01h25 M.Hamela<br />
LOUISE PRODUCTIONS RETOUR À VISEGRAD 01h35 A.Jaccoud et J.Biro<br />
CARLOTTA FILMS RÉTROSPECTIVE YASUJIRŌ OZU EN 4 FILMS Y.Ozu Dernier caprice/Femmes et voyous/Récit d'un propriétaire...<br />
MEMENTO DISTRIBUTION SIMPLE COMME SYLVAIN 01h50 M.Chokri M.Lépine Blondeau, P.Cardinal, F.Rhéaume<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE THE MARVELS N.DaCosta B.Larson, I.Vellani, T.Parris<br />
FRA CINÉMA TURANDOT (OPÉRA DE PARIS) 02h30 R.Wilson S.Radvanovsky, C.Bosi, M.Kares<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
PAN DISTRIBUTION AUGURE 01h30 Baloji M.Zinga, L.Debay, E.Umuhire<br />
BAC FILMS AVANT QUE LES FLAMMES NE S’ÉTEIGNENT 01h34 M.Fikri C.Jordana, S.Zermani, S.Khammes<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION ET LA FÊTE CONTINUE ! 01h46 R.Guédiguian A.Ascaride, J.Darroussin, L.Naymark<br />
ALBA FILMS GUEULES NOIRES M.Turi S.Le Bihan, A.El Kacem, J.Anglade<br />
CONDOR DISTRIBUTION HOW TO HAVE SEX 01h28 M.Manning Walker M.McKenna-Bruce, S.Bottomley, L.Peake<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT HUNGER GAMES: LA BALLADE DU SERPENT ET DE L'OISEAU CHANTEUR 02h45 F.Lawrence T.Blyth, R.Zegler, V.Davis<br />
PANAME DISTRIBUTION JE NE SUIS PAS UN HÉROS R.Milstein V.Dedienne, G.Nakache, C.Poésy<br />
CGR EVENTS LA NUIT DE LA GLISSE <strong>2023</strong> 02h30 T.Donard<br />
DULAC DISTRIBUTION LE PETIT BLOND DE LA CASBAH 02h08 A.Arcady L.Campion, M.Gillain, C.Berkel<br />
CARLOTTA FILMS LES HARMONIES WERCKMEISTER 02h25 B.Tarr et A.Hranitzky P.Fritz, L.Rudolph, H.Schygulla<br />
SANOSI LES VOIES JAUNES 01h41 S.Meinzer<br />
KMBO L'INCROYABLE NOËL DE SHAUN LE MOUTON 00h40<br />
LES FILMS DU CAMELIA L'INONDATION 01h40 I.Minaev I.Huppert, B.Nevzorov, M.Lipkina<br />
TANDEM LITTLE GIRL BLUE 01h35 M.Achache M.Cotillard<br />
MALAVIDA FILMS LUNE FROIDE 01h30 P.Bouchitey P.Bouchitey, J.Stévenin, K.Nuris<br />
CGR EVENTS MICHEL POLNAREFF : LE CONCERT ICONIQUE AU CINÉMA 01h30<br />
JOUR2FÊTE NOUS, ÉTUDIANTS ! 01h22 R.Fariala<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS RÉTROSPECTIVE KIM JEE-WOON EN 3 FILMS K.Jee-Woon 2 sœurs/A Bittersweet Life/Foul King<br />
LES FILMS DU LOSANGE RICARDO ET LA PEINTURE B.Schroeder<br />
SAJE DISTRIBUTION SOUND OF FREEDOM 02h11 A.Monteverde J.Caviezel, B.Camp, M.Sorvino<br />
SWASHBUCKLER FILMS THE FRONT PAGE 01h41 L.Milestone A.Menjou, P.O'Brien, M.Brian<br />
NOUR FILMS UNE FAMILLE 01h22 C.Angot<br />
DAHU PRODUCTION VIGNERONNES 01h19 G.Bodin<br />
CAPRICCI FILMS VINCENT DOIT MOURIR 01h48 S.Castang K.Leklou, V.Pons, F.Chattot<br />
PATHÉ LIVE X : LA VIE DE MALCOLM X (METROPOLITAN OPERA) 03h42 R.O’Hara L.Hawkins, R.Bryce-Davis, V.Robertson<br />
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />
régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
23
CHIFFRES<br />
COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />
À l’occasion de la sortie de<br />
Notre corps de Claire Simon<br />
le 4 <strong>octobre</strong>, retour en<br />
chiffres sur la filmographie<br />
de la cinéaste, alternant<br />
fiction et documentaire.<br />
TITRE<br />
VOUS NE DÉSIREZ<br />
QUE MOI<br />
LE CONCOURS<br />
LE BOIS DONT LES<br />
RÊVES SONT FAITS<br />
GARE DU NORD<br />
LES BUREAUX DE DIEU<br />
Date de sortie 09/02/2022 08/02/2017 13/04/2016 04/09/2013 05/11/2008<br />
Distributeur DULAC DISTRIBUTION DULAC DISTRIBUTION DULAC DISTRIBUTION DULAC DISTRIBUTION SHELLAC FILMS<br />
Cumul des entrées 44 619 33 335 27 716 74 394 108 650<br />
1 er jour 5 743 2 036 2 019 5 131 3 964<br />
1 er week-end 16 872 10 019 7 360 26 128 31 136<br />
Copies 92 28 36 64 82<br />
Moyenne par<br />
copies 1 er we<br />
Cœfficient<br />
Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />
Taux de transformation<br />
(cumul des entrées/1 er we)<br />
183 358 204 408 380<br />
2,79 1,98 2,07 2,36 3,68<br />
x7,8 x16,4 x13,7 x14,5 x27,4<br />
Note Spectateur AlloCiné 3 3,6 3,9 2,4 2,3<br />
Source CBO-Box Office<br />
TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />
RANG<br />
DATE FILM DISTRI.<br />
COPIES<br />
1 ER WE<br />
ENTRÉES<br />
1 ER WE<br />
SÉANCES<br />
1 ER WE<br />
MOYENNE PAR<br />
SÉANCE 1 ER WE<br />
1 19/07/23 BARBIE WARNER 665 1 166 115 11 351 103<br />
2 05/04/23 SUPER MARIO BROS, LE FILM UNIVERSAL 738 1 364 123 15 101 90<br />
3 01/02/23 ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU PATHÉ 772 1 362 290 16 389 83<br />
4 01/03/23 CREED III WARNER 587 932 355 11 595 80<br />
5 19/07/23 OPPENHEIMER UNIVERSAL 668 842 867 10 636 79<br />
6 17/05/23 FAST & FURIOUS 10 UNIVERSAL 813 1 167 702 15 019 78<br />
7 03/05/23 LES GARDIENS DE LA GALAXIE, VOLUME 3 DISNEY 611 1 017 381 14 447 70<br />
8 08/02/23 TITANIC (REP <strong>2023</strong>) DISNEY 252 149 351 2 321 64<br />
9 08/02/23 ALIBI.COM 2 STUDIOCANAL 680 727 132 13 485 54<br />
10 28/06/23 INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE DISNEY 689 761 448 14 127 54<br />
11 02/08/23 EN EAUX TRÈS TROUBLES WARNER 553 527 219 10 007 53<br />
12 05/07/23<br />
ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE (REP<br />
<strong>2023</strong>)<br />
PATHÉ 405 146 572 2 910 50<br />
13 08/03/23 SCREAM VI PARAMOUNT 427 389 918 8 129 48<br />
14 23/08/23 ANATOMIE D'UNE CHUTE LE PACTE 379 254 086 5 632 45<br />
15 12/07/23 MISSION: IMPOSSIBLE - DEAD RECKONING PART 1 PARAMOUNT 785 669 330 15 341 44<br />
16 05/04/23 LES TROIS MOUSQUETAIRES : D'ARTAGNAN PATHÉ 732 602 352 14 115 43<br />
17 26/07/23 LES DÉGUNS 2 APOLLO 259 222 907 5 238 43<br />
18 18/01/23 BABYLON PARAMOUNT 584 392 515 9 367 42<br />
19 05/07/23 INSIDIOUS: THE RED DOOR SONY 311 250 720 6 031 42<br />
20 13/09/23 LA NONNE : LA MALÉDICTION DE SAINTE LUCIE WARNER 367 377 048 9 102 41<br />
*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company.<br />
24 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
L’ADRC ANALYSE LES COÛTS DES PROJETS<br />
DE CINÉMAS SOUTENUS EN 2022<br />
CHIFFRES<br />
Comme chaque année, l’Agence pour le développement du cinéma en régions fait le bilan des<br />
projets soutenus par l'aide sélective du CNC à la petite et moyenne exploitation. Les “ratios” au<br />
fauteuil et au m², basés sur le coût des travaux, sont en baisse sur 2022.<br />
Le nombre de projets soutenus par la Commission d’aide<br />
sélective en 2022, qui reste représentatif de l’évolution<br />
nationale, est en baisse relative, avec 25 projets contre<br />
26 l’année précédente. Sachant que la moyenne sur les<br />
dix dernières années était de 39 projets soutenus par an,<br />
l’impact de la pandémie se fait encore sentir.<br />
Logiquement, les investissements en euros constants<br />
diminuent aussi, passant de 66 millions d'euros en 2021<br />
à 59,8 millions en 2022, mais le prix moyen par projet<br />
baisse aussi légèrement : 2,39 millions d’euros en 2022<br />
contre 2,54 millions en 2021.<br />
Concernant les projets les plus lourds, on observe un<br />
déséquilibre entre le nombre de projets privés et publics,<br />
ce qui est rare hors période d’élections municipales. Ainsi<br />
sur 10 projets structurants, seulement 2 sont portés par<br />
des collectivités, qui peinent à trouver des financements.<br />
On constate aussi une recrudescence de projets portés<br />
conjointement par des maîtrises d'œuvres publiques et<br />
privées, ce qui contribue à la baisse des coûts de création,<br />
les promoteurs privés prenant en charge le gros-œuvre.<br />
Des ratios en baisse<br />
Si l’indice du coût de construction a grimpé de façon<br />
générale (+8,8 % sur 2022), on remarque pourtant que<br />
sur les projets soutenus par le CNC, les ratios ont fortement<br />
baissé (-16,8 %). « Cela peut s’expliquer par un<br />
échantillon plus réduit, notamment de projets publics et<br />
donc moins représentatif des prix de la filière, ainsi que de<br />
l’évolution des typologies de projets soutenus », interprète<br />
l’Agence.<br />
Le prix médian au fauteuil, après une augmentation en<br />
2021 (+40,2 %), diminue de 35,59 % en 2022. La baisse<br />
est plus légère pour les projets les plus chers (-17,69 %),<br />
mais ils sont beaucoup moins nombreux. Les ratios au<br />
m² suivent la même tendance, -30,65 % et -16,34 %<br />
pour les projets les plus onéreux, retrouvant le même<br />
niveau qu’entre 2014 et 2020.<br />
Le coût moyen par projet évolue peu (-3,8 % en 2022),<br />
ce qui, conjugué aux baisses des différents ratios, démontre<br />
une diminution du nombre de projets ambitieux, en<br />
raison des difficultés économiques, au profit d’opérations<br />
plus légères, pour lesquelles les objectifs qualitatifs,<br />
environnementaux et les contraintes urbanistiques sont<br />
toujours autant d’actualité. Les conséquences de la crise<br />
sanitaire vont maintenant laisser place à celles du conflit<br />
ukrainien et la logique voudrait que la dynamique de<br />
baisse s’inverse pour l’année <strong>2023</strong>.<br />
Répartition des projets par<br />
type en 2022<br />
Les proportions des différents types de<br />
projets évoluent<br />
En 2022, un tiers des projets sont des créations (9<br />
opérations, comme en 2021) y compris les transferts de<br />
cinéma sur un nouveau site. La proportion de projets<br />
structurants (créations ex nihilo et adjonctions de salles)<br />
diminue (40 % contre 50 % en 2021). Les adjonctions<br />
sont en baisse drastique (4 % contre 15 % en 2021 et<br />
24 % en 2020) et concernent principalement des restructurations<br />
globales, imposées notamment par les contraintes<br />
architecturales en centre-ville.<br />
En parallèle, les réhabilitations augmentent (28 % des<br />
projets contre 11,5 % en 2021). Avec des objectifs de<br />
développement durable et de réduction des coûts, il est<br />
en effet plus (éco)logique de réaménager un bâtiment<br />
existant que d’en construire un nouveau.<br />
Le nombre de rénovations augmente légèrement, passant<br />
de 3 en 2021 à 4 en 2022 (16 % des projets soutenus).<br />
Si les années précédentes étaient marquées par le besoin<br />
d’écrans supplémentaires pour la petite exploitation, on<br />
observe aujourd’hui une volonté de créer des halls conviviaux<br />
et à même d’accueillir des animations. Cette<br />
évolution de l’exploitation, conjuguée à une diminution<br />
des projets conséquents se traduit par une augmentation<br />
des projets in-situ. Les améliorations (projets les plus<br />
simples sans enjeu structurant) passent à 4 en 2022 contre<br />
7 en 2021, mais sont très variées donc peu analysables.<br />
« Globalement, l’année 2022 restera marquée par un<br />
échantillon réduit, avec des projets variés, illustrant les<br />
changements dans le renouvellement du parc cinématographique<br />
français. La croissance du secteur a progressé avant<br />
de subir un nouveau coup d’arrêt à la suite du conflit<br />
ukrainien dont les conséquences, notamment au niveau<br />
énergétique, se répercuteront encore en <strong>2023</strong> », conclut l’ADRC.<br />
Cécile Vargoz<br />
©Cinéma L'Entr'Actes<br />
©Atelier d'architecture ELC<br />
©Groupe Giboire / ARS /Spectrum<br />
Création : dans le cas du Concorde à La Roche-sur-Yon<br />
(transfert extension du cinéma existant au sein d’un bâtiment<br />
à vocation multiple), qui passe de 2 à 4 écrans pour un total de<br />
450 fauteuils, les coûts du bâtiment, portés par un promoteur<br />
privé, ne sont pas présentés en commission. Cela impacte les<br />
ratios qui sont d’environ 4 200 €/fauteuil et 1 300 €/m², hors<br />
gros œuvre.<br />
Adjonction : l’unique opération de 2022 est l’ajout d’une<br />
salle de 39 places au Brady, dans le 10 e arrondissement de<br />
Paris. Une opération marquée par des contraintes urbaines et<br />
architecturales très fortes, dont le coût (600 K €) est deux fois<br />
plus faible que le coût médian des adjonctions en 2021, alors<br />
que les ratios sont largement supérieurs : 3 800 €/fauteuil (+<br />
58 % par rapport à 2021) et 2 200 €/m ² (+ 21 %). Un exemple<br />
révélateur de la petite exploitation qui cherche à ajouter des<br />
écrans dans un tissu urbain souvent contraint.<br />
Réhabilitation : Le projet de transformation de L’Entracte de<br />
Vagney, mono-écran vétuste du centre de cette commune<br />
de 4 000 habitants, illustre les réhabilitations qui participent<br />
à redynamiser les centres urbains et sont de plus en plus<br />
onéreuses. Ce projet d’envergure montre des ratios importants<br />
(8 200 €/fauteuil et 2 300 €/m²), ce qui s’explique par une faible<br />
capacité (156 fauteuils), mais avec un véritable effort sur les<br />
espaces d’accueil (3,7 m²/spectateur).<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
25
ÉTUDE<br />
LE CNC AUSCULTE LE PUBLIC<br />
DES CINÉMAS EN <strong>2023</strong><br />
Quelles sont les pratiques des spectateurs depuis le début de<br />
l’année ? Du choix du film au choix de la salle, entre réservation<br />
et déplacement, expérience collective ou solitaire, petit tour<br />
d’horizon de l’étude dévoilée par le Centre, basée sur l’enquête<br />
CinExpert de Vertigo.<br />
La salle de cinéma demeure le lieu privilégié pour découvrir<br />
un film. C’est le plébiscite qui ressort de l’étude du<br />
CNC, dans laquelle 81,5 % des personnes interrogées<br />
en <strong>2023</strong> disent favoriser le grand écran, devant la télévision<br />
(7,8 %) et internet (4,4 %). Cette préférence se<br />
révèle d’ailleurs plus prononcée chez les plus de 50 ans<br />
(89,3 %) que chez les 25-34 ans (70,4 %) et les 15-24<br />
ans (73,4 %), les deux tranches d’âge les plus fortes<br />
s’agissant de regarder un film en vidéo.<br />
Partant de ce postulat, comment le spectateur choisit-il<br />
le film qu’il souhaite découvrir ? L’étude confirme que<br />
la bande-annonce diffusée en salle reste la première source<br />
d’incitation du public à aller voir un film (55,5 %,<br />
sensiblement similaire à 2019), corroborant ainsi le fait<br />
qu’une forte fréquentation permet aux bandes-annonces<br />
de toucher une audience encore plus importante. Mais<br />
les années Covid ont surtout favorisé l’émergence<br />
d’internet, qui a bondi de 13,5 points par rapport à 2019<br />
(24,6 %) et est désormais incontournable pour s’informer<br />
sur les films pour 38,1 % des sondés. Si les jeunes et les<br />
CSP- sont les plus à même d’utiliser ce support, les<br />
séniors privilégient toujours la télévision. À noter, aussi<br />
surprenant que cela puisse paraître, une perte de puissance<br />
du bouche-à-oreille, source d’information de près d’une<br />
personne sur 3 en 2019 et désormais citée par seulement<br />
20,4 % des répondants.<br />
La Géographie du cinéma<br />
2022<br />
Comme chaque année, le Congrès FNCF a été<br />
l’occasion pour le CNC de publier l’une des<br />
études les plus précises sur l’année de<br />
l’exploitation cinématographique, la Géographie<br />
du cinéma. Évolution du parc de salles,<br />
fréquentation, offre de films : l’exercice 2022 du<br />
secteur est passé au peigne fin aussi bien à<br />
l’échelle nationale, régionale, départementale<br />
et même communale. Une “bible” à retrouver<br />
en intégralité via le QR code ci-dessous.<br />
S'informer sur les films (% des spectateurs)<br />
58 %<br />
53,2 %<br />
55,5 %<br />
24,6 %<br />
33,4 %<br />
38,1 %<br />
29,9 %<br />
20,8 % 20,4 %<br />
2019 2022 <strong>2023</strong> 2019 2022 <strong>2023</strong> 2019 2022 <strong>2023</strong><br />
Bande-annonce<br />
en salle<br />
Internet<br />
Source : CNC - Vertigo, enquête CinExpert, spectateurs 7 derniers jours, 15 ans et plus.<br />
Questions posées entre le 31/05/23 et le 20/06/23<br />
4 spectateurs sur 5<br />
choisissent d’aller<br />
voir un film dans les<br />
15 jours suivant sa<br />
sortie en salles, d’après<br />
l’étude CNC - Vertigo<br />
Bouche à oreille<br />
Impatience et anticipation<br />
D’après le CNC, le spectateur témoigne d’un relatif<br />
empressement pour aller voir un nouveau film : 82,6 %<br />
décident de se rendre en salle dans les 15 jours suivant<br />
la sortie du film. L’effet nouveauté prend de l’importance<br />
puisque la part de ceux qui choisissent d’y aller plus tard<br />
se réduit (13,1 % en <strong>2023</strong> vs 15,7 % en 2019). Soulignons<br />
que les 15-24 ans font partie de ceux qui vont davantage<br />
voir un film le jour de sa sortie ou lors du premier weekend<br />
(37 %) ; et ce, alors même qu’il s’agit du public le<br />
moins décisionnaire concernant le choix du film à voir<br />
(58,6 % contre 71,2 % pour l’ensemble des individus)<br />
et qu’il se montre plus enclin à se laisser influencer par<br />
son entourage.<br />
Ce laps de temps plus court pour aller au cinéma s’accompagne<br />
d’une plus grande anticipation de la sortie. Ainsi,<br />
en <strong>2023</strong>, 38 % des sondés affirment décider plusieurs<br />
jours à l’avance de se rendre en salle (36,9 % en 2019),<br />
tandis que 33 % prévoient la veille d’y aller (31,6 %). Ce<br />
choix semble toutefois lié aux habitudes de fréquentation :<br />
si les occasionnels anticipent le plus (78,3 %), les assidus<br />
décident le plus souvent de s’y rendre le jour même (39,1 %).<br />
26 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
En <strong>2023</strong>, plus d’1 spectateur sur 3 déclare profiter<br />
d’une animation au cinéma (avant-première,<br />
ciné-club, hors film, conférence) contre 1<br />
spectateur sur 4 en 2019<br />
La préparation accrue de la sortie cinéma se retrouve<br />
également dans les pratiques de réservation. Un tiers des<br />
spectateurs (33 %) déclarent réserver leur ticket en amont<br />
en <strong>2023</strong>, contre un quart (25,6 %) en 2019, et ce, principalement<br />
pour avoir une place pour la séance souhaitée,<br />
mais aussi pour éviter les files d'attente. Plus d’un tiers<br />
des 15-24 ans ont recours à ce procédé, utilisé par près<br />
de la moitié des 25-34 ans (vs 20,3 % en 2019) ; la preuve<br />
que cette habitude s’est grandement démocratisée avec<br />
la crise sanitaire. Dans le détail, ces réservations se font<br />
encore principalement par ordinateur (45,1 %) mais<br />
l’écart se réduit avec le téléphone mobile, au plus haut<br />
en <strong>2023</strong> (36,1 % vs à peine 20 % en 2019). Et, comme<br />
pour le choix du film, réserver sa place se fait de moins<br />
en moins le jour même, et de plus en plus à l’avance.<br />
<strong>Pro</strong>ximité et expérience collective<br />
La séance calée, dans quel cinéma le spectateur choisit-il<br />
de se rendre et par quel moyen ? D’après le CNC, le<br />
public tricolore choisit la simplicité : en <strong>2023</strong>, 82,1 %<br />
des répondants affirment aller toujours dans le même<br />
établissement, 74,2 % d’entre eux citant, comme premier<br />
argument, la proximité entre la salle et leur domicile, qui<br />
reste, par ailleurs et de loin, le premier point de départ<br />
(82,6 %), devant un restaurant/café (7,8 %) ou le lieu de<br />
travail (5,8 %). En moyenne, il faut 16 minutes pour<br />
une personne pour se rendre au cinéma en <strong>2023</strong>, 92,5 %<br />
des sondés mettant moins de 30 minutes. La voiture<br />
reste privilégiée (62 %), devant les transports en commun<br />
(16,8 %) et la marche (16 %). À noter que les Franciliens<br />
sont 38,2 % à se rendre au cinéma en voiture, contre<br />
69,1 % pour les spectateurs résidant en province.<br />
Le confort du lieu est, lui aussi, un facteur essentiel du<br />
choix du cinéma pour un tiers des sondés et sur ce point,<br />
il est intéressant de constater que le standing des fauteuils<br />
est un élément de plus en plus différenciant (92 % des<br />
spectateurs s’estiment satisfaits en <strong>2023</strong> contre 88,5 %<br />
en 2019). Si le prix du billet n’est pas plus un critère cette<br />
année qu’avant le Covid, le fait de posséder une carte<br />
illimitée est prépondérant dans le choix de la salle,<br />
progressant de 5,7 points en quatre ans (cité par 11,7 %<br />
des répondants en <strong>2023</strong> vs 6 % en 2019).<br />
Autre élément de plus en plus plébiscité : ce que le CNC<br />
appelle les activités liées au cinéma (avant-premières,<br />
ciné-clubs, conférences, etc.). 36,1 % des spectateurs<br />
interrogés confirment avoir participé à une séance animée,<br />
une nette progression par rapport à 2019 (25,3 %).<br />
D’après l’étude, les moins de 35 ans forment la partie<br />
du public qui assiste le plus à ces événements, et principalement<br />
de manière collective. Parmi les 15-19 ans,<br />
trois spectateurs sur quatre affirment venir en famille ou<br />
entre amis. Globalement, si les chiffres démontrent que<br />
plus la personne va fréquemment en salle, plus elle s’y<br />
rend individuellement, la sortie cinéma reste largement<br />
une expérience collective, près de 80 % des spectateurs<br />
précisant être allés voir un film à plusieurs en <strong>2023</strong>.<br />
Mode de réservation des places<br />
de cinéma à l'avance (%)<br />
20,5<br />
53,4<br />
21<br />
29,4 36,1<br />
55,9<br />
14,1<br />
45,1<br />
17,8<br />
2019 2022 <strong>2023</strong><br />
d'une autre façon<br />
par téléphone<br />
via un ordinateur<br />
en passant à l'avance au<br />
cinéma<br />
Source : CNC - Vertigo, enquête CinExpert, spectateurs 7 derniers jours, 15 ans et plus.<br />
Questions posées entre le 22/02/23 et le 28/02/23<br />
Moment de réservation des<br />
places de cinéma à l'avance (%)<br />
67,4 50.,4 46<br />
18,5<br />
36,5<br />
14,1 13,1<br />
32,7<br />
21,4<br />
2019 2022 <strong>2023</strong><br />
le jour même<br />
la veille<br />
plusieurs jours à l'avance<br />
Source : CNC - Vertigo, enquête CinExpert, spectateurs 7 derniers jours, 15 ans et plus.<br />
Questions posées entre le 22/02/23 et le 28/02/23<br />
82,6 % des spectateurs qui vont au<br />
cinéma viennent de leur domicile<br />
92,5 % des spectateurs se rendent au<br />
cinéma en moins de 30 minutes<br />
Tanguy Colon<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
27
La Fédération Nationale des Cinémas Français<br />
remercie chaleureusement tous ceux qui ont contribué<br />
à l’organisation de son<br />
ème<br />
CONGRÈS<br />
DEAUVILLE<br />
Les partenaires du Congrès :<br />
AUDIENS, ICE, DOLBY, NATIXIS COFICINÉ,<br />
L’ENTRAIDE DU CINÉMA ET DES SPECTACLES,<br />
ALLOCINÉ,<br />
L’ensemble des 73 exposants,<br />
Victor Hadida et la Fédération Nationale des Éditeurs<br />
de Films,<br />
L’ensemble des sociétés présentes à la Journée des<br />
Éditeurs de Films,<br />
Julien Marcel et les participants à la table ronde<br />
internationale,<br />
Philippe Rouyer, Didier Allouch,<br />
Écran Total, Le Film Français, Satellifacts, The<br />
<strong>Boxoffice</strong> Company<br />
Les partenaires techniques du Congrès :<br />
Alain Surmulet, Jean-Baptiste Hennion,<br />
Gérard Lemoine,<br />
Étienne Roux et Ciné Digital,<br />
Jérôme Roche & Emmanuel Marchand<br />
et Cinemeccanica France,<br />
Hervé Baujard & Dominique Schmit et Dolby,<br />
François Decruck et DK Audio,<br />
Éric Midoux & Julien Kunetz et Cin’Equip,<br />
Emmanuel Boussard et Cinémob Brouillet <strong>Pro</strong>duction,<br />
Clément Follet et Ciné-Sign,<br />
Alain Odorico & Caroline Pastureau et Access<br />
Dynamic,<br />
La salle de vision de Gaumont : André Labbouz,<br />
Serge Monginou, Manon Alonzo<br />
Pour l’hommage à François Ozon :<br />
Félix Lefebvre, Rebecca Marder, Géraldine Pailhas,<br />
Melvil Poupaud, Philippe Rombi, Marine Vacth,<br />
Jean-Claude Moireau, Carole Bethuel,<br />
Charlotte Tourret, Thierry Laurentin,<br />
Christophe Courtois, Amélie Chatellier et L’Agence<br />
du court métrage, Positif, La Fondation<br />
Jérôme Seydoux-Pathé, Thomas Laisné et Luc Roux<br />
Pour le film hommage à François Ozon :<br />
Fernand Berenguer,<br />
Nicolas Sarkissian, Clément Zveguintzoff,<br />
Jean-Pierre Boiget, Sophie Boyer, Quentin Tristan,<br />
Cécile Miralves,<br />
Deluxe : Marie-Laure Barrau, Véronique Villamizar,<br />
David Delort, Romain <strong>Pro</strong>venzano, Nicolas Mifsud,<br />
Xavier Vandercruyssen<br />
Piste rouge : Fabien Devillers, Benjamin Dubois,<br />
Jessica Roesch,<br />
Silverway Paris : Jérôme Giraud, Xavier Desjours,<br />
Alice Dusong, Romain Verney,<br />
Les ayants droit : L’Agence du court métrage,<br />
Diaphana, FOZ, Gaumont, Le Pacte, Mandarin & Cie,<br />
SND, StudioCanal.<br />
Pour les avant-premières du Congrès :<br />
Les distributeurs des films présentés en avantpremière<br />
: Dulac Distribution, Gaumont Distribution,<br />
Gebeka Films, Memento Distribution, Paname<br />
Distribution,<br />
Le Cinéma Le Morny pour l’accueil des avantpremières<br />
du lundi.<br />
Rendez-vous à Deauville<br />
pour le 79 ème Congrès<br />
du 23 au 26 septembre 2024
Crédit photos : Jean-Luc Mege Photography <strong>2023</strong>/ FNCF
NUMÉRIQUE/PIRATAGE<br />
Clap de fin pour deux sites<br />
pirates de premier plan<br />
L'Alliance for Creativity and Entertainment (ACE), la<br />
principale coalition mondiale de lutte contre le<br />
piratage, a annoncé le 20 septembre la fermeture<br />
de deux des hébergeurs pirates parmi les plus<br />
notoires au monde : Uptobox et Uptostream.<br />
L'action, menée en France et aux Émirats arabes<br />
unis, met fin à un “service” de piratage accessible<br />
gratuitement ou via un abonnement premium<br />
payant. En activité depuis une décennie, il a<br />
bénéficié d'une audience massive, principalement<br />
en France <strong>–</strong> mais aussi en Indonésie, en Inde et au<br />
Mexique <strong>–</strong>, avec 1,5 milliard de visites au cours des<br />
trois dernières années.<br />
Derrière Uptobox et Uptostream se cachaient deux<br />
ressortissants français basés à Dubaï. « Cette affaire<br />
envoie un message fort aux opérateurs criminels :<br />
leurs actions illégales finiront par prendre fin. Ils<br />
pensent peut-être que leurs opérations sont secrètes,<br />
mais ACE dispose du réseau, des ressources et de<br />
l’expertise nécessaires pour les identifier et les<br />
arrêter », a déclaré Jan van Voorn, vice-président<br />
exécutif et chef mondial de la protection des<br />
contenus de la Motion Picture Association et<br />
directeur de l'ACE.<br />
Confirmation de la<br />
condamnation d’un<br />
cyberlocker<br />
Après un premier jugement, en avril 2021,<br />
l’administrateur du site de téléchargement illégal<br />
1FICHIER.com et la société DStorage qui l’opère ont<br />
été condamnés, le 25 septembre dernier, par la<br />
Cour d’appel de Nancy.<br />
L’administrateur du site a écopé d’une peine d’un<br />
an de prison avec sursis et d’une amende de 20 000<br />
euros. La société Dstorage a été, pour sa part,<br />
condamnée à 100 000 euros d’amende et à verser<br />
1,3 million d’euros de dommages et intérêts aux<br />
ayants-droits.<br />
Une décision judiciaire saluée par l’Association de<br />
lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa), la<br />
Fédération nationale des éditeurs de Films (FNEF),<br />
l’Association des producteurs indépendants (API)<br />
et le Syndicat des éditeurs vidéo numérique<br />
(SEVN). « Cette confirmation de la Cour d’appel de<br />
Nancy est une victoire de plus contre la contrefaçon<br />
numérique de masse, en ce qu’elle sanctionne un<br />
hébergeur. Elle est de nature à réduire significativement<br />
l’audience illégale », ont déclaré les<br />
organismes sus-cités, se félicitant que les tribunaux<br />
aient « pleinement pris la mesure des dommages<br />
causés à notre industrie créative fondée sur la<br />
propriété intellectuelle par ce type d’activité illégale et<br />
que l’effort des professionnels mérite d’être<br />
poursuivi ».<br />
FILMS EN VOD/SVOD : UNE<br />
OFFRE LÉGALE INSUFFISANTE ?<br />
En 2022, seuls 43 % des films sortis dans les salles françaises depuis 1950 étaient<br />
disponibles légalement en vidéo à la demande. L’offre légale reste malgré tout importante<br />
pour les titres récents… mais est à renforcer pour les films antérieurs à 1990.<br />
Pour rappel, dans son Baromètre de la consommation<br />
2022, l'Autorité de régulation de la communication<br />
audiovisuelle et numérique avait observé que "la<br />
faiblesse de l’offre légale" ( cité par 41 % des internautes<br />
pirates) était le deuxième frein (après le prix) à une<br />
consommation licite. Dans le souci de confronter ce<br />
ressenti avec la réalité de l’offre des catalogues VOD<br />
et SVOD, l’Arcom s’est donc penchée sur la disponibilité<br />
des 33 751 films sortis en salle en France, de<br />
1950 à 2021. Son étude publiée le 21 septembre<br />
montre que 43 % des films en question, soit près de<br />
14 500 titres, sont disponibles en vidéo à la demande.<br />
Disponibilité des films sortis en salle en France en vidéo à la demande<br />
57 % ne sont donc disponibles dans aucune offre licite,<br />
et 46 % ni en offre licite ni en offre illicite. Enfin, une<br />
part « marginale » de 11 % des films n’est disponible<br />
que sur des services illégaux.<br />
Ce constat général masque cependant des situations<br />
différentes selon l’ancienneté des films, 84 % des films<br />
sortis en salle en 2020 et 2021 et 79 % des films des<br />
années 2010 étant disponibles en vidéo à la demande<br />
légale. A contrario, moins d’un quart des films sortis en<br />
salle depuis plus de trente ans (entre 1950 et 1989) sont<br />
licitement disponibles.<br />
Enfin, sur l’ensemble des films disponibles en vidéo à la<br />
demande, la quasi-totalité figure dans les catalogues VOD<br />
(95 %), contre 43 % dans les catalogues SVOD (38 %<br />
des films étant disponibles à la fois en VOD et SVOD).<br />
Focus sur les films sortis en France<br />
entre 1950 et 2021<br />
Part des films disponibles sur les<br />
services de vidéo à la demande<br />
légaux par ancienneté<br />
Entre 1950 et 2021, un total de 33 751 films sont sortis au cinéma en France (en excluant les films<br />
classés X et les films interdits aux moins de 18 ans, mais en conservant les films érotiques).<br />
Après une première période 1950-1969 de relative stabilité (environ 3 700 sorties dans les années<br />
1950 puis environ 3 900 dans les années 1960), une première progression apparaît dans les<br />
années 1970 avec près de 5 000 sorties. Après un reflux dans les années 1980 et 1990 s’accompagnant<br />
d’une baisse de la fréquentation, on assiste à une forte reprise du nombre de films en salle<br />
au tournant du siècle : environ 5 400 entre 2000 et 2009, et près de 6 600 entre 2010 et 2019.<br />
30 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
EXPLOITATION<br />
UGC prépare la réouverture<br />
du Majestic de Meaux<br />
Le cinéma de la commune basée en Seine-et-Marne bénéficie depuis plusieurs semaines<br />
d’une rénovation d’ampleur qui doit s’achever en 2024.<br />
©UGC<br />
C’est donc au printemps prochain que UGC Le Majestic<br />
rallumera ses projecteurs à Meaux, après quatre ans de<br />
fermeture. L’établissement arborera toujours sa façade<br />
art déco historique et servira désormais d’entrée, l’ancienne,<br />
sur la droite, sera recouverte d’un habillage en bois ; à<br />
l’intérieur, le hall a été repensé et agrandi, précédant<br />
l’accès aux 7 salles. Intégralement équipées en projection<br />
laser, six d’entre elles seront accessibles aux personnes à<br />
mobilité réduite. Au total, l’établissement abritera 850<br />
fauteuils. Le projet a été conçu conjointement par UGC<br />
avec les architectes Pierre Chican et Bourillet & Associés.<br />
La programmation alliera offre grand public et films<br />
d’auteur, en VF comme en VO. « L’accent sera mis sur le<br />
jeune public en proposant aux scolaires de venir découvrir<br />
des films et pourquoi pas faire naître chez eux une passion<br />
profonde pour le 7 e Art », indique Mathieu Nicolas. Pour<br />
le directeur de l’UGC Le Majestic, « la culture est depuis<br />
longtemps un poumon essentiel de la ville de Meaux. Avec<br />
mon équipe, nous avons comme défi de retrouver nos spectateurs<br />
mais aussi, je l’espère, d’en rencontrer de nouveaux ».<br />
Maire de Meaux, Jean-François Copé se félicite des<br />
avancées des travaux : « Avec UGC, nous travaillons main<br />
dans la main et les délais seront tenus ! Cette rénovation<br />
marque un retour très attendu par tous les Meldois. Notre<br />
cinéma local a été le témoin de nombreux souvenirs précieux<br />
pour nous tous. Dès le printemps 2024, il sera prêt à en<br />
créer de nouveaux. »<br />
C’est en décembre 2016 qu’UGC rachète le Majestic à<br />
Jean-François Edeline, envisageant alors d’agrandir les<br />
lieux de deux écrans supplémentaires, opération validée<br />
par la CDACi en 2017. En <strong>octobre</strong> 2020, les travaux<br />
sont interrompus pour cause de fuite d’eau fragilisant le<br />
sol, mais la situation se débloque lorsqu’en novembre<br />
2022, la Ville de Meaux décide de céder les murs du<br />
cinéma à UGC. Le groupe de Brigitte Maccioni reprend<br />
alors les travaux pour mener l’actuel projet, autorisé par<br />
la CDACi en janvier dernier.Pour rappel, lors de sa<br />
dernière année pleine d’activité en 2019, UGC Le Majestic<br />
avait attiré 255 000 spectateurs.<br />
Marion Delique & Tanguy Colon<br />
Une salle Ice aux Cinés Palace d’Épinal<br />
©CGR<br />
Le futur cinéma<br />
de Bobigny a trouvé<br />
son nouveau nom<br />
Après leur consultation publique récemment close,<br />
Est Ensemble et la Ville de Bobigny ont annoncé<br />
que le nouveau complexe francilien de 6 salles,<br />
attendu pour début 2025, portera le nom de la<br />
pionnière du cinéma Alice Guy.<br />
Kinepolis continue<br />
d’investir chez Kinepolis<br />
Après les transactions de cet été <strong>–</strong> qui lui ont<br />
permis d'acquérir 117 699 actions propres pour un<br />
montant total de 5,23 M € <strong>–</strong>, le groupe belge coté à<br />
la bourse d'Euronext Brussels annonce un nouveau<br />
programme de rachat d'actions propres. Un<br />
programme à travers lequel le circuit compte<br />
acquérir, entre le 25 septembre <strong>2023</strong> et le 24 mars<br />
2024, un maximum de 151 000 actions propres<br />
pour un montant maximal de 8 M €.<br />
2 e feu vert pour le cinéma<br />
de Gréoux-les-Bains<br />
La CDACi des Alpes-de-Haute-<strong>Pro</strong>vence a validé à<br />
l'unanimité, le 13 septembre, le projet d’un<br />
complexe de 3 écrans et 470 places, dont un en<br />
plein air. Jean-Marc Paris, qui opère les deux salles<br />
de cinéma du Centre des congrès l’Étoile dans la<br />
commune bas-alpine, projette depuis nombre<br />
d’années de transférer son activité dans un nouvel<br />
établissement dédié. Le nouvel Ecociné Verdon<br />
proposera deux salles de 209 et 84 places et un<br />
espace de 175 places pour les projections en plein<br />
air, soit une capacité totale de 468 places. Le projet<br />
avait reçu un premier aval de la CDACi en mars 2017.<br />
Mais après de nombreux reports, les travaux prévus<br />
pour l'automne 2020 n’avaient finalement pas pu<br />
débuter. Par ailleurs classé art et essai avec deux<br />
labels (Jeune public et Recherche-découverte), il<br />
avait attiré plus de 42 500 spectateurs en 2019.<br />
Ouverture espérée du nouveau cinéma fin 2025.<br />
<strong>Pro</strong>fitant du Congrès FNCF, Ice Theaters, leader des<br />
salles premium françaises et immersives développées par<br />
le groupe rochelais CGR Cinémas, a annoncé un accord<br />
avec Cinés Palace pour l’ouverture d’une salle premium<br />
Ice à Épinal (Vosges), en novembre 2024. Si la technologie<br />
immersive a déjà conquis l’international <strong>–</strong> pour rappel,<br />
le format est présent aux États-Unis, en Arabie Saoudite,<br />
en Inde et en Espagne, et sera prochainement déployé<br />
en Estonie <strong>–</strong> , c’est la troisième fois que le format Ice sera<br />
installé en France dans un autre cinéma que ceux du<br />
groupe CGR, après la salle au Majestic de Compiègne<br />
et au Méga Castillet de Perpignan.<br />
« Les Cinés Palace Épinal ont toujours défendu l'idée selon<br />
laquelle les films se vivent plus qu'ils ne se regardent », a<br />
déclaré Patrick Nardin, président du multiplexe vosgien.<br />
Pour Laurent Desmoulins, directeur général de Ice<br />
Theaters, « Après une expansion à l'international, nous<br />
sommes particulièrement fiers de faire naître ce nouveau<br />
partenariat en France avec les équipes de Cinés Palace et<br />
ainsi consolider notre parc national. La salle premium Ice<br />
Theaters continue de dynamiser le box-office dans les différents<br />
circuits grâce une offre de films riche et les spectateurs<br />
ne cessent de nous prouver qu’ils sont friands d’expériences<br />
premium au cinéma. »<br />
Slim Mrad<br />
Le futur cinéma de<br />
Rambervillers confirmé en<br />
CNACi<br />
« C’est le début d’une nouvelle aventure », s’était<br />
réjoui Thierry Tabaraud, après avoir reçu l’aval de la<br />
CNACi, le 14 septembre, suite au rejet de<br />
l’ensemble des recours. L’exploitant, qui gèrera le<br />
futur complexe Renaissance en DSP, avait obtenu<br />
l’aval de la CDACi des Vosges en mai dernier. Porté<br />
par la commune de Rambervillers et imaginé par le<br />
cabinet Tracks Architectes, le cinéma abritera 3<br />
salles et 397 places (dont une grande en Dolby<br />
Atmos de 200 sièges) moyennant un budget<br />
d’environ 4 M€. Généraliste, la programmation fera<br />
aussi la part belle à l’art et essai, avec le classement<br />
comme objectif, pour une fréquentation estimée à<br />
37 000 entrées annuelles.<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
31
EXPLOITATION<br />
Premières Cinémas se dote d’une nouvelle DSP<br />
Depuis le 1 er <strong>octobre</strong>, le groupe a repris la délégation de service public de Chantonnay en Vendée.<br />
Le groupement dirigé par Charles Vintrou a pris les commandes pour les cinq prochaines<br />
années du Ciné Lumière de Chantonnay, à la suite de Cinéode, après avoir remporté<br />
l’appel d’offres de la Ville, dans le cadre du renouvellement du contrat de DSP.<br />
Artec Cinémas, la filiale « DSP » du groupe Première Cinémas (anciennement Geci),<br />
acquise en mai 2022 et dirigée par Julien Bourges, fait ainsi une première incursion<br />
hors de Gironde, après avoir consolidé ses acquis et renouvelé au moins de juin dernier<br />
les contrats des cinémas de Saint-Médard-en-Jalles, Soulac-sur-Mer et Gujan-Mestras.<br />
Le Ciné Lumière a enregistré 22 000 entrées en 2022. L’objectif affiché est de s’approcher<br />
au plus près des 30 000 entrées annuelles pour ce mono-écran de 160 places qui<br />
sera désormais programmé par le GPCI.<br />
©Geci<br />
Avec cette nouvelle salle, ce sont désormais 20 cinémas et 40 écrans qui sont exploités<br />
par Première Cinémas, piloté par Charles Vintrou. D’autre part, le groupe œuvre sur<br />
la réouverture du cinéma de Draveil pour 2025 dont les travaux ont commencé en<br />
juillet, ainsi que sur son projet de Frontignan, de quatre écrans, à horizon mi-2025.<br />
Marion Delique<br />
Le Family de St-Just-St-Rambert achève son agrandissement<br />
©Kévin Henry<br />
majeurs, mais « nous allons pouvoir jouer encore davantage<br />
les films à succès sur la durée. Par ailleurs, cela va également<br />
nous permettre de répondre à la demande sur les gros films<br />
les week-ends. Jusqu’à présent, notre grande salle de 268<br />
places était rapidement complète ; avec la 8 e nous pourrons<br />
mieux gérer les flux. »<br />
Après une soirée privée le 5 <strong>octobre</strong>, cette nouvelle salle<br />
sera inaugurée publiquement le 6, avec l’avant-première<br />
de 3 jours max de Tarek Boudali, en présence de la Bande<br />
à Fifi. Ce sera le point de départ de quinze jours de<br />
festivités, avec d’autres avant-premières, des venues<br />
d'équipes, des séances portes-ouvertes, une soirée bandesannonces,<br />
des animations Jeune public, une vente<br />
d'affiches et une nuit de cinéma. Pour cet agrandissement,<br />
3,5 millions d’euros ont été déboursés (fonds propres,<br />
emprunts, mécènes et soutien automatique du CNC).<br />
Depuis 2016, la commune ligérienne possède un cinéma<br />
flambant neuf de 7 écrans, implanté dans un pôle<br />
d’activités, qui a succédé au complexe de 4 salles historique<br />
du centre-ville. Si le projet d’un site de 9 écrans n’avait<br />
pu aboutir à l’époque (retoqué en CDACi puis CNACi),<br />
l’idée de s’agrandir n’a jamais vraiment quitté l’esprit de<br />
l’équipe du cinéma. Après six années d’exploitation en<br />
l’état, c’est en 2022 que se concrétise le souhait d’ajouter<br />
une salle supplémentaire de 355 places et de faire évoluer<br />
l’ex 9 e salle imaginée en une pièce de conférence et de<br />
réunion, baptisée Espace 8 ½. Principalement destiné<br />
aux événements privés, ce lieu est équipé de 5 écrans led<br />
muraux utilisables indépendamment, et se révèle modulable<br />
avec une scène escamotable et des gradins dépliables.<br />
Enfin, l’étude du cabinet CinéConseil anticipe 300 000<br />
entrées cette année, 330 000 pour 2024 avec, à terme,<br />
l’idée de renouer avec les niveaux pré-Covid (350 000<br />
tickets en 2019) puis les dépasser.<br />
Tanguy Colon<br />
©Kévin Henry<br />
Dotée du son Atmos Studio, la 8 e salle se compose de<br />
⅔ de fauteuils inclinables Kleslo, d’un espace entre les<br />
rangées agrandis (1,3 mètre), d’une projection laser et<br />
d’un large écran de 20 mètres de base. « Nous avons<br />
rapidement évacué l’idée d’un concept premium, préférant<br />
une salle grand confort ; nous sommes un cinéma associatif,<br />
avec un tarif plein à 8 €, et ne voulions pas imposer de<br />
supplément à nos spectateurs », explique Julie Coquard,<br />
directrice du Family. Dans cette nouvelle configuration,<br />
la programmation ne va pas subir de bouleversements<br />
32 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
LE CLUB DE LOCMINÉ EST RÉNOVÉ<br />
©Club Locminé<br />
Nouvelle déco pour le hall du Club<br />
Le cinéma associatif de la commune du Morbihan a rouvert le 27 septembre, après un<br />
mois de travaux réalisés par les bénévoles.<br />
À l’affiche du Club de Locminé pour sa réouverture :<br />
Nouveau départ. Joli clin-d'œil pour le mono-écran qui<br />
reprend ses séances après « un vrai coup de neuf », se réjouit<br />
Emmanuel Le Roux, directeur et seul salarié du cinéma<br />
de la petite ville bretonne de 4 500 habitants. Depuis fin<br />
août, la trentaine de bénévoles de l’association qui gère<br />
Le Club a en effet entrepris de rénover la salle du sol au<br />
plafond, de revoir toute la décoration et le mobilier des<br />
parties de circulation, « pour un hall plus moderne et<br />
chaleureux ». Le cinéma, ouvert en 1929, racheté par la<br />
mairie en 1992, avait certes été déjà rénové, dont la<br />
dernière fois en 2006. « La structure de la salle avait alors<br />
été revue pour permettre l’accès aux PMR, et la jauge passée<br />
de 234 à 216 fauteuils. Cette fois, nous avons supprimé le<br />
premier rang et réduit à 187 places, pour privilégier des<br />
fauteuils plus larges », explique le directeur.<br />
Avec son équipe de bénévoles, ils ont d’abord démonté<br />
les vieux sièges qu’ils ont revendus, « ce qui nous a rapporté<br />
plus de 4 000 € et permis de remplacer les dalles du faux<br />
plafond ». Hormis l’électricité, la pose de moquette et des<br />
nouveaux fauteuils par Kleslo, les bénévoles ont fait tout<br />
le reste eux-mêmes, soit une grosse économie sur la main<br />
d'œuvre. Si le cinéma appartient à la Ville, c’est l’association<br />
qui a financé le coût total du chantier, de 80 000 €,<br />
sur un emprunt bancaire et en montant un dossier d’aide<br />
au CNC. « Mais la mairie nous aide déjà beaucoup, en ne<br />
faisant pas payer de loyer et en assumant les charges énergétiques<br />
», précise Emmanuel Le Roux, dont le salaire, en<br />
revanche, est pris en charge par l'association.<br />
Le directeur s’occupe de tout dans le cinéma, qu’il<br />
programme avec Sylvain Clochard de l’entente Épic, de<br />
façon à ce que les bénévoles puissent se consacrer à<br />
l’accueil et à la caisse. Avec 40 % de séances art et essai<br />
qui lui valent le classement et le label Jeune public, Le<br />
Club enregistrait, avant la Covid, près de 37 000 entrées<br />
annuelles. « Nous devrions dépasser les 30 000 cette année,<br />
même avec un mois de fermeture », sachant que le cinéma<br />
rayonne sur un bassin de près de 15 000 habitants.<br />
Jeudi prochain, Le Club de Locminé accueillera la<br />
réunion de la Chambre syndicale des cinémas de<br />
l’Ouest, ce qui sera pour l’exploitant « l’occasion d’avoir<br />
le retour des collègues sur notre rénovation ».<br />
Cécile Vargoz<br />
©Club Locminé<br />
N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
33
INSTITUTIONNELS<br />
PROCHAINES CDACi/CNACi<br />
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />
12/10/23 SAS CINÉMA CONFLUENCES ROMILLY<br />
CINÉMA CONFLUENCES<br />
ROMILLY<br />
CDACi<br />
5 514<br />
CNACi<br />
09/10/23 CINÉ-LINES 4 533<br />
30/11/23 CINÉMA CONFLUENCES 4 459<br />
<strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe porté par<br />
la SAS Cinéma Confluences Romilly Romilly-sur-Seine Aube<br />
<strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe porté par<br />
la SAS Ciné-Lines Milly-la-Forêt Essonne<br />
Communauté de<br />
communes des Portes<br />
de Romilly-sur-Seine<br />
Communauté de<br />
communes<br />
des 2 Vallées<br />
<strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe porté<br />
la SAS Cinéma Confluences Carquefou Carquefou Loire-Atlantique Nantes Métropole<br />
Soutiens Afcae<br />
Action promotion<br />
Le Garçon et le Héron de Hayao Miyazaki (Wild Bunch -<br />
1 er novembre)<br />
L'Enlèvement de Marco Bellocchio (Ad Vitam - 1 er novembre)<br />
Pierre Feuille Pistolet de Maciek Amela (New Story -<br />
8 novembre)<br />
La Rivière de Dominique Marchais (Météore - 22 novembre)<br />
La sélection 15-25 - <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
Le Règne animal de Thomas Cailley (Coup de Cœur<br />
du Comité 15-25) (Studiocanal - 4 <strong>octobre</strong>)<br />
Lost Country de Vladimir Perišić (Rezo Films - 11 <strong>octobre</strong>)<br />
Le Consentement de Vanessa Filho (Pan distribution - 11 <strong>octobre</strong>)<br />
Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien<br />
Laudenbach (Gebeka - 18 <strong>octobre</strong>)<br />
The Pod Generation de Sophie Barthes (Jour2Fête - 18 <strong>octobre</strong>)<br />
Pour Halloween, en partenariat avec le pass<br />
Culture le Comité 15-25 met en avant les nouveaux<br />
maîtres de l’horreur états-uniens :<br />
Midsommar de Ari Aster (Metropolitan, contact : Livio Frankias)<br />
It Follows de David Robert Mitchell (Metropolitan, contact :<br />
Livio Frankias)<br />
Nope de Jordan Peele (Universal, contact : Arthur Pawlowski)<br />
The Lighthouse de Robert Eggers (Universal, contact :<br />
Arthur Pawlowski)<br />
Soutiens ADRC<br />
Les films accompagnés<br />
Le Ravissement de Iris Kaltenbäck (Diaphana - 11 <strong>octobre</strong>)<br />
Un prince de Pierre Creton (JHR - 18 <strong>octobre</strong>)<br />
Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien<br />
Laudenbach (Gebeka - 18 <strong>octobre</strong>)<br />
Le Syndrome des amours passées d’Ann Sirot et Raphaël<br />
Balboni (KMBO - 25 <strong>octobre</strong>)<br />
CNC : Rafaèle Garcia<br />
nommée directrice<br />
adjointe du cinéma<br />
Elle remplace, depuis le 1 er <strong>octobre</strong>, Laurent Vennier,<br />
devenu directeur des politiques territoriales, comme<br />
adjointe de Lionel Bertinet, directeur du cinéma.<br />
Entrée au CNC en 1992, Rafaèle Garcia intègre la<br />
direction du cinéma en 1998 comme responsable des<br />
aides sélectives à la distribution puis devient cheffe du<br />
service des aides sélectives à la production et à la<br />
distribution en 2004. Aux côtés de Catherine Verliac,<br />
directrice adjointe du cinéma en charge de l’exploitation,<br />
de la régulation et de la classification, Rafaèle<br />
Garcia sera chargée de la création, de la production<br />
et de la distribution.<br />
Une proposition<br />
de loi basée sur<br />
le rapport Bacchi<br />
La traduction législative du rapport « Le cinéma contreattaque<br />
», des sénateurs Céline Boulay-Espéronnier, Sonia<br />
de la <strong>Pro</strong>vôté et Jérémy Bacchi présenté en mai dernier,<br />
a été déposée en première lecture au Sénat. Articulée en<br />
7 articles, la proposition de loi vise, entre autre, à assouplir<br />
l'encadrement des cartes illimitées et l’établissement<br />
de contraintes en matière d’engagements de diffusions.<br />
Plus d’infos sur www.boxofficepro.fr.<br />
AGENDA DE LA PROFESSION<br />
AG DE L'UCF (UNION DES CINÉMAS DU SUD DE LA FRANCE) 06/10/23 MARSEILLE<br />
FÊTE DU CINÉMA D'ANIMATION 11 AU 31/10/23 FRANCE<br />
PARCOURS EXPLOITANTS AU CINEMED 25 au 27/10/23 MONTPELLIER<br />
RENCONTRES PROFESSIONNELLES AFCAE/ADRC<br />
(DANS LE CADRE DU MIFC DU FESTIVAL LUMIÈRE)<br />
18 et 18/10/23 LYON<br />
RENCONTRES PROFESSIONNELLES DU NORD 8 au 10/11/23 ARRAS<br />
RENCONTRES CINÉMATOGRAPHIQUES DE L'ARP 8 au 10/11/23 LE TOUQUET-PARIS-PLAGE<br />
JOURNÉE ART ET ESSAI DU CINÉMA EUROPÉEN 12/11/<strong>2023</strong> MONDE (40 PAYS)<br />
RENCONTRES NATIONALES ARCHIPEL DES LUCIOLES 14 au 16/11/23 SAINT-JEAN-DE-LUZ<br />
LE SOMMET DES ARCS 19 au 23/12/23 LES ARCS<br />
RENCONTRES DE BRETAGNE 30/01 au 03/02/24 LA BAULE<br />
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE 17 au 23/01/24 FRANCE<br />
RENCONTRES DU SUD 18 au 23/03/24 AVIGNON<br />
RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 8 au 11/04/24 GÉRARDMER<br />
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE ENFANTS 13 au 30/04/24 FRANCE<br />
FESTIVAL DE CANNES 14 AU 25/05/24 CANNES<br />
Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />
34 N°453 / 4 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong>
RENDEZ-VOUS A ARRAS !<br />
du 13 au 15 novembre 2019<br />
s Rencontres <strong>Pro</strong>fessionnelles du Nord<br />
organisées par la Chambre Syndicale des Cinémas du Nord - Pas de Calais et l’Arras Film Festival<br />
professionnels réunis pendant 3 jours, plus de 12 projections de films en avant-première<br />
résentations de line-up par les distributeurs, des moments de convivialité au coeur<br />
d’un patrimoine unique à 50 minutes seulement de Paris en TGV !<br />
Photo : LLaurent Coët<br />
ordination et aide à l’inscription :<br />
.83.35.11.25 - contact@lesrencontresprodunord.fr<br />
hambre Syndicale des Cinémas :<br />
oppey - Laurent Coët - www.csc-npdc.fr<br />
lm Festival : www.arrasfilmfestival.com<br />
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