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Législation<br />

N°192 La Lettre de l’Officiel juridique du sport mars 2024<br />

La « loi Abitbol » votée à l’Assemblée<br />

Le texte, visant à mieux protéger les victimes de violences dans le sport et à davantage contrôler les encadrants<br />

bénévoles a été voté à l’unanimité par les députés à l’Assemblée nationale.<br />

LA LETTRE DE L’OFFICIEL JURIDIQUE DU SPORT<br />

es 207 députés, présents<br />

dans l’hémicycle,<br />

ont voté à<br />

l’unanimité la proposition de<br />

loi visant à renforcer la protection<br />

des mineurs et l’honorabilité<br />

dans le sport. Le<br />

texte est soutenu par l’ex-patineuse<br />

Sarah Abitbol, autrice<br />

du livre Un si long silence<br />

en 2020, qui a amorcé<br />

une grande vague de libération<br />

de la parole. « Je ne laisserai<br />

pas qu’une trace sur la<br />

glace, mais aussi dans<br />

l’Histoire, s’est réjouie Sarah<br />

Abitbol. Quand, il y a 25<br />

ans, j’ai parlé à mon président<br />

de club, et que je lui ai<br />

dit à demi-mot que j’avais<br />

été violée, je n’ai pas été entendue.<br />

Aujourd’hui, ce ne<br />

serait plus possible. »<br />

Déposé au Sénat en janvier<br />

2023 par le sénateur socialiste<br />

de l’Aude, Sébastien<br />

Pla, le texte n’est arrivé à<br />

l’Assemblée nationale que<br />

début 2024. Après, donc, les<br />

longues auditions de la commission<br />

d’enquête parlementaire<br />

sur les défaillances de<br />

fonctionnement du mouvement<br />

sportif français, qui se<br />

sont déroulées à l’automne.<br />

La proposition de loi vise à<br />

renforcer le contrôle de l’honorabilité<br />

des encadrants, en<br />

particulier les bénévoles.<br />

D’après les chiffres fournis<br />

par la directrice des sports à<br />

la rapporteure du texte à<br />

l’Assemblée nationale, la députée<br />

socialiste Claudia<br />

Rouaux, « au 1er février<br />

2024, 1,66 million de bénévoles<br />

avaient vu leur honorabilité<br />

contrôlée, dont<br />

770.000 exploitants d’établissements<br />

d’activités physiques<br />

et sportives (EAPS),<br />

750.000 éducateurs sportifs<br />

et 140.000 arbitres et<br />

juges. » Un nombre en nette<br />

augmentation, mais c’est<br />

l’efficacité du contrôle qui<br />

pose problème.<br />

Le premier article de la loi<br />

vise à graver dans le marbre<br />

le principe d’annualité du<br />

contrôle de l’honorabilité de<br />

tout bénévole participant à<br />

une activité d’encadrement<br />

(juge, arbitre, éducateur, entraîneur,<br />

etc.). Ce contrôle<br />

s’opérera par une double<br />

Le casque rendu obligatoire pour faire du ski ?<br />

a députée LR de<br />

H a u t e - S a v o i e<br />

Christelle Petex a déposé<br />

une proposition de résolution<br />

visant à rendre obligatoire<br />

le port du casque sur<br />

les pistes de ski pour les personnes<br />

de moins de 1m50.<br />

Christelle Petex demande<br />

que les autorités « encouragent<br />

une culture de la sécurité,<br />

en incitant les skieurs à<br />

adopter des comportements<br />

responsables et à être pleinement<br />

conscient des<br />

risques ». Contrairement à<br />

d’autres pays (Autriche,<br />

Italie), qui ont mis en place<br />

une obligation du port du<br />

casque pour les mineurs,<br />

cette proposition de résolution<br />

cible, elle, une caractéristique<br />

physique : la taille.<br />

Plus on est petit, plus on est<br />

consultation de l’extrait B2<br />

du casier judiciaire et du fichier<br />

judiciaire national automatisé<br />

des auteurs d’infractions<br />

sexuelles (FIJAIS). Ce<br />

contrôle doit s’assurer que<br />

les encadrants n’ont pas été<br />

condamnés à des infractions<br />

qui, selon le code du sport,<br />

entraînent l’incapacité<br />

d’exercer. Ces délits vont des<br />

infractions sexuelles à l’homicide,<br />

en passant par<br />

l’usage de stupéfiants.<br />

Le second article de la loi<br />

crée une sanction administrative<br />

contre le dirigeant qui<br />

aurait eu connaissance du<br />

comportement à risque d’un<br />

éducateur mais qui se serait<br />

abstenu de le signaler et de<br />

prendre des mesures à son<br />

encontre. Le préfet aura désormais<br />

la possibilité de prononcer<br />

une suspension provisoire<br />

ou définitive contre<br />

ce dirigeant. L’objectif affiché<br />

est de ne plus tolérer les<br />

pratiques de cadres de fédération<br />

ou de club qui, par<br />

complaisance ou manque de<br />

volonté, fermeraient les<br />

yeux. Plusieurs cas problématiques<br />

avaient été révélés<br />

par les travaux de la commission<br />

d’enquête parlementaire.<br />

Sébastien Pla s’est félicité de<br />

ce texte qui vise à lutter<br />

« contre l’omerta qui pourrit<br />

le sport » et s’est dit déterminé<br />

à « chasser et traquer »<br />

les prédateurs sexuels pour<br />

qu’ils n’aient « plus aucun<br />

contact avec nos enfants ».<br />

Les élus devront encore affiner<br />

le système, pour que ne<br />

passent pas entre les gouttes<br />

les clubs non affiliés à des fédérations<br />

ou les encadrants<br />

bénévoles sans licence, et<br />

donc non contrôlés. Le texte<br />

ne fixe pas non plus d’autres<br />

mesures moins consensuelles,<br />

comme le transfert<br />

des pouvoirs disciplinaires et<br />

éthiques des fédérations à<br />

une autorité administrative<br />

indépendante, dont ne veut<br />

pas la ministre, ou la suspension<br />

automatique des athlètes<br />

en cas de signalement.<br />

Sur ces sujets, Sébastien Pla<br />

et Claudia Rouaux renvoient<br />

à une future loi Sport.<br />

vulnérable avance grosso<br />

modo le texte : « Les personnes<br />

dont la taille est inférieure<br />

ou égale à 1,50 mètre<br />

se retrouvent très souvent à<br />

entrer en collision avec des<br />

personnes plus grandes et à<br />

taper contre des points durs<br />

comme les genoux ou les<br />

hanches. Elles ont souvent<br />

une masse corporelle plus<br />

faible et une masse musculaire<br />

moins développée, ce<br />

qui peut augmenter le<br />

risque de blessures à la tête<br />

en cas de chute ou de collision.<br />

» La députée avait déposé<br />

fin janvier une proposition<br />

similaire, avant de la retirer,<br />

pour « rendre obligatoire<br />

pour tous le port de<br />

casques lors de la pratique<br />

du ski et de ses activités assimilées<br />

».<br />

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