L'Essor printemps-été 2024

Printemps-été 2024
LA REVUE DU FELLOWSHIP NATIONAL
L’ADORATION AVEC LES MAINS
ABORDER LES BESOINS
HOLISTIQUES DES ENFANTS PAR L’ART
DIEU SOIT LOUÉ AU MILIEU DES NATIONS
L’ART DE L’ADORATION : QUEL RÔLE LES ARTS JOUENT-ILS DANS L’ÉGLISE?
MÉCÈNE :
SE RÉAPPROPRIER LES ARTS

Le mot du président
Printemps-été 2024
J’AI ADORÉ DIEU PENDANT
MA VISITE AU LOUVRE
Steve Jones
LE MOT DU PRÉSIDENT
J
’ai adoré Dieu lors d’une visite au Louvre à Paris, au
Tate à Londres et à l’AGO à Toronto. Je m’explique.
Dieu est un Dieu créateur et il aime créer. Après chacune
des journées de création, Dieu a pris une pause, un pas de
recul et a affirmé que cela était « bon ».
L’art produit le même effet pour nous. Il peut mettre en
évidence ce qui est bon. L’art peut nous permettre de
marquer un temps d’arrêt. J’ai consacré d’innombrables
heures à réfléchir, à parcourir les musées d’art dans le
monde et je me suis souvent retrouvé en pleine adoration.
Non pas devant une œuvre d’art qui représente physiquement
une idole, mais l’art éveille chez moi l’émerveillement
pour Dieu, le créateur. Il suscite mon émerveillement
et mon admiration pour la création de Dieu. Il m’a
permis de louer Dieu à la McMichael Gallery comme au
Musée d’Orsay.
Certains parmi vous le savent, je suis un artiste. Je suis
certainement un apprenti, mais j’aime peindre. Pourquoi
donc? Le langage esthétique de l’art évoque des choses
que les mots ne peuvent exprimer. J’espère que mon art
reflète toute la beauté créée par Dieu. La création et l’appréciation
de l’art peuvent produire beaucoup de choses.
L’art peut susciter l’espoir. Je deviens plein d’espoir
lorsque je regarde quelque chose de beau. D’une certaine
manière, la preuve ontologique de l’existence de Dieu
traite de la perfection et de la beauté qui conduisent à la
perfection originelle pleine d'espoir. Dieu est cette perfection.
Et par rapport à cet être parfait, tout autre chose de la
création présente une caractéristique nuancée de sa beauté.
Toute beauté renvoie à Dieu. C’est pourquoi j’ai choisi de
peindre des paysages : la nature demeure la toile de Dieu.
Je ne parviens pas à saisir toute cette beauté. Mais à l’occasion,
je perçois un aperçu de ce que je recherche pour ma
peinture. Lorsque cela survient, c’est passionnant!
John Ruskin, un critique d’art du XVIII e siècle, croyait que
tout l’art devrait communiquer une compréhension et
faire l’éloge de la nature. L’art devrait transmettre la vérité
par-dessus tout. Je suis d’accord avec lui.
Si l’art suscite l’espoir et notre magnifique monde ne demeure
qu’un aperçu du paysage céleste, alors j’espère que
mon art offre une modeste esquisse de l'espoir du ciel.
Il y a une dizaine d'années, j’ai rencontré un concepteur
graphique qui aime le Seigneur. Son entreprise de
graphisme nous aidait à la modernisation de notre site
Web et au nouveau nom de notre revue, L’Essor. Je me
suis entretenu avec cet homme d’affaires très artistique
sur l’approche de notre revue nationale. Quelle identité
souhaitions-nous donner à notre publication? Je lui ai
répondu : « Je désire que notre revue soit belle. » Il a
souri et notre discussion animée s’est arrêtée net. Il avait
compris. La beauté montre ce que Dieu a dit que cela était
« bon ». Elle suscite l’espoir.

fr.fellowship.ca/lessor l’essor / 3
Il peut remettre en question des idées prétendues vraies par
la société, la norme ou la rectitude politique. L’art peut révéler
des failles, générer des questions et apporter des éclaircissements
sur les idées fausses si chères à notre culture. Les images
valent mille mots.
L’art peut corroder les apparences d’une idée et exposer le mensonge
qui s’y cache. L’artiste, disciple du Christ, souhaite caractériser
la parole à la manière de Dieu et dire la vérité par des
idées sur la justice, la douleur, la compassion et bien d’autres
sujets. L’art évoque souvent des sujets qui ne s’abordent pas
ouvertement. Sans paroles, il révèle la vérité à propos de certaines
choses. Les mots mènent souvent à un débat ou pire, à
un conflit. L’art vous oblige à prendre une pause. Il vous permet
de vous interroger sur vos propres perceptions.
L’art traduit l’expérience personnelle en un langage très
puissant. Il peut susciter de très vives réactions ou faire ressurgir
des souvenirs oubliés.
Les mots peuvent rapidement se perdre. Tentez de vous souvenir
des paroles du prédicateur, celles de votre douce moitié,
de votre patron, de votre parent, de membres de votre famille
ou d’un ami. Une œuvre d’art peut immortaliser un instant.
Vous admirez un tableau, faites une pause, émerveillé. Cette
composition immortalise le moment dans un langage qui vous
permet d’y revenir encore et encore, qui vous parle d’une manière
qui vous est familière. À l’occasion, cette réalisation vous
transmet un message différent, en partie parce que l’état où
vous vous trouvez varie de celui de votre visite antérieure.
Ainsi, je peux admirer le tableau Le fils prodigue de Rembrandt
encore et vivre chaque fois une expérience différente suscitée
par mon vécu actuel. L’art est puissant.
Je crois qu’une bonne œuvre d’art peut être comprise comme
faisant partie de la « grâce commune » de Dieu. Nous pouvons
voir cette grâce divine partout dans notre entourage. Cette grâce
commune peut même être vue implicitement dans les œuvres
d’artistes hostiles à la foi chrétienne. Je l’ai vue moi-même. Une
telle démarche artistique montre à son insu un Dieu bon.
L’art peut guérir. Il peut susciter des souvenirs et nous donner
l’occasion de prendre une pause pour repenser la douleur.
L’art thérapie est largement utilisée
pour favoriser la guérison.
L’art peut transformer. La démarche
de création se ressent souvent comme
la métamorphose d’une chenille en
papillon. Elle connaît de nombreux
faux départs. La corbeille près de mon
chevalet atteste cette vérité. Puis votre
pinceau prend son essor sur le papier :
l’inspiration à l’état pur. J’aime ces
instants où c’est un peu comme si vous
surgissez du cocon. Cette transformation
produit quelque chose de bon et
de beau.
Le président du Fellowship, Steve Jones
L’artiste chrétien Makoto Fujima souligne : « L’art est un
geste inhérent à l’espoir et fait écho à la créativité de
notre Créateur. »
En définitive, je nourris l’espoir que nos Églises susciteront nos
artistes. En arts visuels, en musique, en danse, en multimédia.
Qu’elles produiront des réalisateurs, des poètes, des écrivains
de théâtre, des artisans, des sculpteurs et d’autres qui nous
montreront comment adorer encore plus entièrement notre
Dieu créateur! Je nourris l’espoir que l’Église envisage de devenir
à nouveau une protectrice des arts.
Joignez-vous à moi pour célébrer les arts et les nombreux
et talentueux artistes au sein de nos familles d’Églises. Ils
enseignent, dirigent des collectivités missionnelles, tondent le
gazon de l’église, effectuent la tenue de livres ou servent aux
Conseils de direction pastorale. Imaginons qu’ils soient valorisés
et libérés pour leur permettre
de se servir de leur appel artistique
pour bénir notre communauté de
foi et nos nombreux voisins dans
nos villes et nos arrondissements.
Je crois que la vie serait plus douce,
plus belle et plus joyeuse. Nous
pourrions ainsi trouver que la mission
progresse.
J’espère que ce numéro de L’Essor
vous plaira : « Mécène : se réapproprier
les arts. » Il revêt un thème
différent. Et je prie qu’il saura
inspirer les Églises locales et les dirigeants
d’envisager sérieusement
la manière dont nous pouvons
mieux célébrer nos artistes dans
les jours à venir.
Toutes les
œuvres d'art
apparaissent
sur notre page
couverture ont
été réalisées par
des membres de
nos Églises du
Fellowship.
LA LISTE DE CES ARTISTES
FIGURE À LA PAGE 4.
Steve Jones est président du Fellowship
d’Églises Baptistes Évangéliques au Canada.
Suivez Steve sur Twitter @FellowshipSteve
(en anglais)

4 / l’essor Printemps-été 2024
VERSET THÉMATIQUE DU FELLOWSHIP DE 2024 :
« PETITS ENFANTS, N’AIMONS PAS
EN PAROLE NI AVEC LA LANGUE,
MAIS EN ACTION ET EN VÉRITÉ. »
1 JEAN 3.18 (COLOMBE)
2 LE MOT DU PRÉSIDENT
J’AI ADORÉ DIEU AU LOUVRE / Steve Jones
5 LA FONDATION
L’ART DE LA PLANIFICATION SUCCESSORALE /
Gord Baptist
6 LÀ-BAS
L’ADORATION AVEC LES MAINS / Mark Hymus
ATTISER LE POTENTIEL / Mark Hymus
10 L’AMOUR RÉPANDU
ABORDER LES BESOINS HOLISTIQUES DES
ENFANTS PAR L’ART / Denise Wicks
MISE À JOUR DES SECOURS AU MAROC À LA
SUITE DU SÉISME / Paul Hildebrand
12 SUR LE TERRAIN
DIEU SOIT LOUÉ AU MILIEU DES NATIONS / Hugo Éthier
L’ART DE COMMUNIQUER / Larry Freeman
14 SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE
L’ART DE L’ADORATION : QUEL RÔLE LES ARTS JOUENT-ILS
DANS L’ÉGLISE?
16 LE MOT DE LA FIN
LA CONFESSION DE FOI DE NOTRE
FELLOWSHIP / Doug Blair
CONSULTEZ NOTRE SITE INTERNET POUR LIRE
D’AUTRES ARTICLES PERTINENTS :
fr.fellowship.ca/Lessor
Artistes des œuvres en page couverture : Averil Smith, de la Lansing Avenue Baptist Chapel à Sudbury, Ont.; Éric Leblanc, pasteur principal de l'Église
Évangélique Baptiste de Cowansville, Qc; James Tughan, artiste visuel d’Oakville, Ont.; Roy Verbeek, de la Forward Church à Cambridge, Ont.; Ruth
Heaton, de la Restoration Church à Cambridge, Ont.; Steve Jones, président du Fellowship national; Tim Hawman, pasteur principal de l’Emmanuel
Baptist Church de South Huron à Exeter, Ont.; Valerie Heaton de la Forward Church à Cambridge, Ont.
ÉNONCÉ MISSIONNAIRE : L’Essor est la revue officielle du Fellowship d’Églises Baptistes Évangéliques au Canada. Sa publication a pour objectif d’édifier et de renforcer la vie et le
ministère des dirigeants pastoraux et des membres des congrégations du Fellowship par des articles, des sources d’information et des nouvelles qui traduisent les valeurs évangéliques, une
mission commune ainsi qu’un sens d’identité et de vision partagées. L’Essor est publiée trois fois l’an en anglais et en français.
© Le Fellowship d’Églises Baptistes
Évangéliques au Canada
CENTRE DES MINISTÈRES :
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TÉLÉPHONE : 519 821-4830
TÉLÉCOPIEUR : 519 821-9829
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DIRECTRICE DE RÉDACTION : Valerie Heaton ÉDITRICE POUR L’ÉDITION FRANÇAISE : Danielle Robidoux
RELECTRICE : Laurence Medeiros CONCEPTION GRAPHIQUE : Ampersand MANUSCRITS : Faites parvenir vos articles à
Danielle Robidoux, éditrice, Le Centre des ministères, P.O. Box 457 Guelph ON N1H 6K9,
Tél. :519 821-4830. Téléc. : 519 821-9829, Courriel : ebfrancais@fellowship.ca
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correspondance ne pouvant être livrée au Canada à notre Service aux abonnés : P.O. Box 457, Guelph, ON N1N 6K9
LE PROGRAMME DE PARRAINAGE
D’ENFANTS DU FELLOWSHIP
Connaissez-vous le programme de Parrainage d’enfants du
Fellowship? Les enfants sont supervisés par nos missionnaires du
Fellowship à l’étranger. Ces jeunes reçoivent des soins holistiques
dans des contextes d’internat et d’externat. Les parrains et
marraines procurent l’amour aujourd’hui et l’espoir de demain dans
cinq emplacements de quatre pays : La Casa Hogar au Honduras,
le Cedar Home et le Clementia Life Center tous deux au Liban, la
Joy Foundation en République dominicaine et le Love Trust au Sri
Lanka. Consultez le fr.fellowship.ca/ParrainagedunEnfant pour vous
renseigner.
Centrée sur l’Évangile et sur le
Royaume, EPIC + Onside est partenaire
avec les Églises locales. Cette
organisation aide les familles à
s’épanouir par la croissance émotionnelle,
spirituelle, physique et
relationnelle. Elle relie les Églises
à leurs collectivités par la foi, les
sports et la créativité.
Depuis dix ans, EPIC + Onside, en partenariat avec les
Églises, organise des camps, des ligues sportives, des camps
lors de journées pédagogiques. Cette organisation dirige
aussi des programmes STIM et des activités de proximité
pour les collectivités. Comment EPIC + Onside peut-elle
soutenir vos initiatives dans votre collectivité? Consultez
epicandonside.ca pour vous renseigner. (En anglais
seulement)

fr.fellowship.ca/lessor
L’ART DE LA
PLANIFICATION
SUCCESSORALE Gord Baptist
La Fondation
J
’ai une fille qui est artiste. Elle
peint la nature sur des toiles vraiment
naturelles. Elle se spécialise
dans les dessins d’animaux sur des
plumes et également sur des feuilles.
Elle se sert de toiles normales
lorsqu’un client le lui demande. À
l’occasion, sa créativité se trouve
coincée. Elle dit alors : « la toile ne me parle pas. » Ce qui
montre le lien étroit qui unit sa passion et la création.
Pour ma part, mon domaine est la finance. Et parfois, je me
sens comme ma fille. Au lieu de me servir de peinture, je
me sers des données pour tisser le canevas d’une planification
successorale. J’aide à évaluer la situation financière
d’une personne dans l’éventualité d’un décès. La plupart
des gens ne connaissent pas cette réalité. Cette démarche
informe les candidats sur ce qui surviendrait à leur succession
s’ils devaient mourir subitement. Cette information
peut s’avérer précieuse. Elle peut leur donner des moyens
pour éviter l’homologation, et favoriser la réduction des
dépenses et des impôts. Elle permet de veiller à ce que leurs
héritiers reçoivent la juste part de leur patrimoine.
C’est ce genre de choses que nous procurons à notre
famille du Fellowship, grâce à Advisors With Purpose,
notre partenaire. Si vous avez entrepris la rédaction de
votre testament ou si vous en possédez déjà un, l’intendance
adéquate d’un plan successoral montre clairement
comment vos finances seront versées aux personnes que
vous aimez et au royaume de Dieu.
Pour vous aider à créer un plan successoral ou un testament,
ou pour répondre à vos questions sur cette démarche,
communiquez avec moi à l’aide de ces coordonnées.
– Gord Baptist est directeur de l’Avancement du
Fellowship et peut être joint ainsi : 519 821.4830 poste
244 ou par télécopieur : 519 821.9829;
gbaptist@fellowship.ca.
La vérité dans une
culture changeante
Congrès national du Fellowship de 2024
du 11 au 13 novembre
à Niagara Falls en Ontario fr.fellowship.ca/CNF2024
Conférencier :
Rick Reed

Là-bas
Printemps-été 2024
L’ADORATION AVEC
LÀ-BAS : LE FELLOWSHIP À L’ÉTRANGER

fr.fellowship.ca/lessor
l’essor / 7
LES MAINS
Mark Hymus
« Ah, vous êtes l’homme des arts », me
dira un pasteur une fois que nous commençons
à parler d’EPIC + Onside. Je
lui réponds d’un sourire narquois. Rien
n'est plus éloigné de la vérité. Soyons
clairs : je n’ai aucune aptitude artistique.
À quatre ans, mes enfants surpassaient
déjà ma créativité. Mes dessins de bonhommes
allumettes sont franchement
misérables. Mais je dois avouer que lorsque nous dirigeons des
programmes d’arts créatifs, oui, je suis « l’homme des arts ».
Deux raisons expliquent pourquoi nous avons intégré un
aspect artistique à nos programmes. D’abord, nos collectivités
connaissent une pénurie de tels programmes. Bien sûr, nous
sentions que nous rations la cible pour favoriser la participation
des enfants qui ne souhaitent pas recevoir l’Évangile et un
ballon-chasseur à la figure. Ensuite, les arts renvoient manifestement
au Dieu que nous servons. Le mois dernier, pendant la
chapelle d’une l’école, je m’apprêtais à aborder la formidable
créativité et les délices du Seigneur à propos de sa création.
J’ai demandé à quelques élèves de créer quelque chose avec de
la pâte à modeler. Au fur et à mesure qu’ils se servent de leur
imagination et de leur créativité, qu’ils montrent leurs œuvres
aux autres et qu’ils reçoivent leurs réactions enthousiastes, l’entrain
et la joie gagnent ces petits créateurs.
Nous reconnaissons notre Dieu créateur dont l’imagination
et l’amour transparaissent dans toute la création. Ce qui nous
donne l’occasion de relier ces éléments à nous, qui sommes
à son image. Les couleurs vives, les paysages majestueux, les
lacs cristallins et les montagnes imposantes sont loin d’être
ordinaires. Genèse 1.27 souligne que nous avons été façonnés
à son image. Nous sommes dotés de créativité dans nos actions,
mais aussi dans notre reconnaissance et notre interaction
avec la beauté magnifique de sa création. L’un des aspects
profonds de notre existence demeure le lien entre la créativité
du Créateur et celle inhérente à l’humanité.
Nous croyons que tout enfant devrait savoir que sa créativité,
lorsqu’elle est bien utilisée, est un moyen d’honorer Dieu et
reflète son image à son peuple. Autrement dit, la créativité
est l’adoration en action, une occasion de montrer notre foi
par un autre moyen. C’est à ce moment que les gens qui me
connaissent remettent en question mon affirmation « je ne
suis pas doué pour les arts ». Ils me rappellent la créativité
que je déploie dans les jeux, les camps, les messages et l’éventail
de ministères que nous dirigeons. Je peux voir comment
le Seigneur se sert de la créativité qu’il m’a donnée pour
rehausser les programmes sans que je recoure à des pinceaux.
C’est ainsi que dans notre camp d’art et EPIC, nous continuons
à faire participer les enfants dans un large éventail de
choix créatifs. C’est un moyen de les captiver avec l’Évangile
et de les aider à se voir eux-mêmes comme façonnés à l’image
de Dieu. Ils ont donc une occasion très particulière et exceptionnelle
de refléter l’amour, la joie et la grâce de Dieu pour
tous ceux qui les entourent.
— Mark Hymus est missionnaire du Fellowship à l’étranger
auprès D’EPIC + Onside à Belleville en Ontario.
EN SAVOIR PLUS SUR EPIC + ONSIDE
Ce ministère du Fellowship à l’étranger établit des partenariats avec les Églises locales pour les aider à nouer
des liens dans leurs collectivités par la foi, le sport et la créativité. Il a pour objectif d'aider les familles
à s'épanouir en cultivant leur croissance émotionnelle, spirituelle, physique et relationnelle. Pour vous
renseigner ou pour connaître la façon dont votre Église peut devenir partenaire d’EPIC + Onside dans votre
collectivité, consultez le epicandonside.ca
(En anglais seulement).
Le ministère des camps estivaux demeure notre principal moyen d’action. Nous
dirigeons aussi des ligues sportives, des camps lors des journées pédagogiques,
des ministères de proximité et des programmes de mi-semaine pour les élèves du
primaire et de l’école à domicile.

8 / l’essor Printemps-été 2024
ATTISER LE
POTENTIEL
Mark Hymus
Au Canada, des tendances intéressantes ont modifié récemment
le paysage de nos Églises et de notre entourage.
Les nations viennent à nous et nos voisinages se diversifient
de plus en plus. Si bien qu’un nombre croissant de personnes
n’ont jamais entendu parler de l’Évangile. Finie l’époque où la
plupart des gens dans leur enfance avaient une grand-mère,
une tante ou un ami qui fréquentait l’Église et les y amenait.
Il n’y a plus d’autobus pour conduire les enfants du voisinage
à l’école du dimanche.
Par la foi, les sports et la créativité, EPIC + Onside existe pour
relier les Églises et les collectivités. Notre organisation chrétienne,
centrée sur l’Évangile, noue un partenariat avec les
Églises locales. Elle cultive la croissance des familles sur les
plans émotionnel, spirituel, physique et relationnel. Nous
adoptons notre créativité comme un reflet à l’image de Dieu.
Et nous offrons des occasions de croissance et de développement.
Nous accordons la priorité à l’amour, au service et
à l’apprentissage en commun dans les collectivités. Ancrés
dans un amour profond pour le Seigneur et les gens, nous
témoignons de l’Évangile. Par notre vie, nous sacrifions notre
temps et nos moyens. Nous aspirons à assurer une présence
transformatrice dans chacune des collectivités et à susciter
des retombées dans la vie de tous, selon 1 Thessaloniciens 2.8.
Dans la majorité des camps que nous dirigeons, au moins un
campeur ne connaît pas la Bible. Dans l’un de nos camps, nous
comptions 37 enfants inscrits. Lors de la présentation de notre
équipe, nous avons cité la Bible. Beaucoup de ces enfants nous
ont demandé ce que c’était. À la question : « Combien parmi
vous n’ont jamais entendu parler de la Bible auparavant? » 17
jeunes ont levé la main.
Nos programmes s’adressent souvent à la fois aux nouveaux
Canadiens et aux familles qui vivent ici depuis des années
sans s’être engagées dans une Église. Telle est notre réalité.

fr.fellowship.ca/lessor
l’essor / 9
NOS PROGRAMMES S’ADRESSENT SOUVENT À LA FOIS AUX NOUVEAUX
CANADIENS ET AUX FAMILLES QUI VIVENT ICI DEPUIS DES ANNÉES SANS
S’ÊTRE ENGAGÉES DANS UNE ÉGLISE.
Chez nos pasteurs partenaires, beaucoup d’entre eux ont
raconté que jusqu’à 50 % des familles qui fréquentent nos
camps n’ont jamais assisté à leur Église auparavant.
Un dirigeant étudiant, présent lorsque 17 jeunes ont levé la
main pour confirmer qu’ils n’avaient jamais entendu parler de
la Bible auparavant, nous a raconté avec enthousiasme : « L’un
de ces campeurs est venu tous les jours, pour entendre la lecture
biblique avec beaucoup d’anticipation. Un jour, il m’a demandé si
le moment de la lecture était venu. Puis, il s’est écrié : chut! Les
amis, elle va nous parler de Jésus maintenant! »
En partenariat avec le Fellowship à l’étranger, EPIC + Onside
aspire à recueillir 100 000 $ grâce à l’appel Attiser le potentiel.
Il nous permettra d’envoyer le plus d’enfants possible à nos
camps et d’éduquer de jeunes dirigeants par la formation délibérée
de disciples et de l’entraînement. Cet investissement
cultive l’autonomisation et contribue à un avenir meilleur.
Selon nous, aucune famille ne devrait être empêchée d’entendre
l’Évangile dans nos camps faute d’argent. C’est pourquoi
nous offrons une programmation abordable, moins
chère que les autres camps. Pour favoriser l’accès des jeunes
à nos programmes, nous souhaitons offrir du financement
aux enfants qui, autrement, ne pourraient pas fréquenter les
camps EPIC + Onside. Nous voulons leur donner ainsi l’occasion
d’être tout aussi enchantés d’entendre leurs dirigeants
leur parler de Jésus!
FONDS DE LA FORMATION DE LA DIRECTION
En plus d’éliminer les obstacles financiers des familles, nous
voulons investir dans la formation et l’entraînement de
jeunes disciples dirigeants. Nous voulons nous déverser en
eux et leur donner l’occasion de grandir. Avec anticipation,
nous considérons les personnes qui
dirigeront nos Églises, nos organisations
missionnaires et les organismes
confessionnels en dehors
de l’Église. Elles vivent pour être le
sel et la lumière dans nos collectivités
dans les années à venir. Et nous
voyons ces jeunes dirigeants être
suscités pour accomplir ces tâches. Ces étudiants témoignent
de l’Évangile. Ils se familiarisent avec l’exercice du ministère
auprès de jeunes issus d’arrière-plans culturels, religieux et
sociaux variés. Ils entretiennent des conversations bibliques
avec des familles qui n’ont jamais entendu parler de l’Évangile.
Ils sont ainsi préparés à diriger plus tard, au fur et à
mesure que cette tendance devient la norme dans toutes nos
Églises et nos collectivités.
FONDS POUR L'ENVOI
D'UN ENFANT AU CAMP
Considérerez-vous dans la prière
comment le Seigneur vous appelle
à participer à cette occasion de
ministère particulière? Ensemble,
nous pouvons permettre à davantage
d’élèves de connaître la puissance
transformatrice de l’Évangile et d’attiser leur potentiel pour le
Royaume.
— Mark Hymus est missionnaire du Fellowship à l’étranger
à l’œuvre au ministère EPIC + Onside à Belleville en
Ontario.

L’amour répandu
Printemps-été 2024
ABORDER LES BESOINS HOLISTIQUES
DES ENFANTS PAR L’ART Denise Wicks
AIDE : L'AMOUR RÉPANDU
L
’art visuel, musical, théâtral,
sous toutes ses formes, demeure
une composante bien accueillie du
programme de Parrainage d’enfants
du Fellowship qui se consacre au développement
de la personne tout entière.
Cet outil polyvalent peut servir
à l’enseignement, la formation de
disciples, aux relations et à l’accompagnement des jeunes
de tous âges et de tous horizons. L’art habite la période
de bricolage à la Casa Hogar au Honduras. Au Liban, il réside
dans la prière et l’adoration au Cedar Home comme
lors de l’art thérapie au Clementia Life Centre. Dans les
sketches, l’art s’invite au Love Trust au Sri Lanka lors de
la présentation de l’Évangile aux enfants et aux familles.
Il réside à la Joy Foundation en République dominicaine
lorsque les petits d’âge préscolaire bougent au son de la
musique. L’art joue un rôle essentiel dans les soins holistiques
et durables.
Il brille comme composante particulière des soins holistiques
dans la thérapie des enfants. Les cinq emplacements
du Parrainage d’enfants du Fellowship prêtent assistance
à de nombreux jeunes au parcours traumatisant.
Le poids du vécu de ces tout-petits pèse davantage que
celui d’aucune autre personne. Ils portent la confusion,
la douleur et la honte qu’entraînent notamment
la maltraitance, la négligence, la tyrannie et la guerre.
Dieu leur offre la liberté et la guérison. Cependant, le
fait de permettre à un petit de réfléchir, de s’exprimer, de
comprendre, de se libérer et de guérir d’un traumatisme
demeure beaucoup plus exigeant que de simplement l'interroger
sur le sujet.
Au Clementia Life Centre (CLC), le personnel tient régulièrement
des événements d’art thérapie qui aident les
jeunes et leurs parents à surmonter leur traumatisme.
Comme chacun peut l’imaginer, le trauma demeure
répandu chez ces jeunes, issus de familles de réfugiés syriens
pour la plupart. L’art thérapie a joué un rôle important
après les séismes qui ont frappé la Türkiye et la Syrie
en février 2023. Le Liban a connu aussi des secousses,
avec toutefois moins de dégâts matériels. Les membres de
la famille de nombreux enfants du CLC habitent encore
la Syrie. Les séismes et leurs répliques ont déclenché des
sentiments d’inquiétude, d’impuissance et de désespoir.
Les événements d’art thérapie au CLC et la régularité de
ses activités comme le chant offrent aux élèves un moyen

fr.fellowship.ca/lessor
l’essor / 11
(L’ART) BRILLE COMME COMPOSANTE
PARTICULIÈRE DES SOINS HOLISTIQUES
DANS LA THÉRAPIE DES ENFANTS […] QUI
PORTENT LA CONFUSION, LA DOULEUR ET
LA HONTE QU’ENTRAÎNENT NOTAMMENT
LA MALTRAITANCE, LA NÉGLIGENCE, LA
TYRANNIE ET LA GUERRE.
sécuritaire et soutenu par une activité amusante pour traiter leur
traumatisme et libérer leurs émotions réprimées. Ces enfants
n’anticipent pas souvent de bons événements. Cette activité
régulière leur permet d’avoir hâte d’y participer. Comme dans
tous les autres aspects du ministère du CLC, le personnel saisit
toute occasion pour parler de la vérité de l’Évangile en paroles
et en actions. Il s’assure que ces jeunes connaissent leur identité
en Christ, ce Sauveur qui est mort pour eux et la source
de la guérison vitale de leurs souffrances. Cette belle image
illustre la manière dont notre Dieu créateur et créatif
répond aux besoins de ces jeunes là où ils sont par l’entremise
du Parrainage d’enfants du Fellowship.
— Denise Wicks est coordonnatrice des projets d'AIDE et de
leur promotion
Le programme de Parrainage d’enfants
du Fellowship favorise l’autonomisation
des jeunes, des familles et de leurs
collectivités par le parrainage des
jeunes. Lorsque vous parrainez un
enfant, vous suscitez des retombées
durables et holistiques dans sa
vie, lui prodiguant de l’amour
aujourd’hui et l’espoir de demain.
Pour vous renseigner davantage
ou pour parrainer un enfant,
consultez le www.fr.fellowship.ca/
ParrainagedunEnfant.
MISE À JOUR
DES SECOURS AU MAROC
À LA SUITE DU SÉISME
Paul Hildebrand,
coordonnateur des projets d'AIDE et de leur promotion.
Le vendredi 8 septembre, à 23 h 11, heure locale, un
puissant tremblement de terre d’une magnitude de 6,8
a frappé la région centrale du Maroc, près de Marrakech.
Un dirigeant pastoral local nous a rapporté qu’il avait des
amis qui habitaient les villages montagnards frappés par
le séisme. Un père a raconté qu’il dormait avec sa famille
lorsque le séisme est survenu. Sa femme, leurs enfants et lui
ont tous fui la maison sans savoir ce qui venait de survenir.
Tant de bruit et de désordre régnaient!
Un grand nombre parmi vous ont réagi par la prière et la générosité.
Votre aide a permis de recueillir 24 169,30 $ pour les efforts
de secours. De cette somme, 5 000 $ ont été versés à Operation
Mobilization. L’équipe de Bechara Karkafi, missionnaire du
Fellowship à l’étranger a employé le reste de cette somme.
Merci pour vos prières et vos dons généreux. Les efforts de secours
se poursuivent. Veuillez continuer à prier pour les Églises qui témoignent
de l’amour du Christ en écoutant et en aidant ces gens.

Sur le Terrain
Printemps-été 2024
DIEU SOIT
LOUÉ AU MILIEU
DES NATIONS Hugo Éthier
« SAUVE-NOUS, ÉTERNEL, NOTRE DIEU! ET RASSEMBLE-NOUS DU MILIEU DES
NATIONS, AFIN QUE NOUS CÉLÉBRIONS TON SAINT NOM, ET QUE NOUS
METTIONS NOTRE GLOIRE À TE LOUER! » PSAUME 106.47 (COLOMBE)
SUR LE TERRAIN : LE MINISTÈRE FRANCOPHONE
Pour un enfant de Dieu et pour
une Église, tout commence par le
salut, la nouvelle naissance en Jésus-
Christ. Pour ma part, j’ai rencontré
Jésus à l’automne 1991. J’avais 19
ans, je me suis agenouillé devant lui,
près de mon lit, je me suis abandonné
à lui et j’ai reçu sa grâce merveilleuse
et insondable. Depuis, le Seigneur m’a enseigné à
vivre de manière nouvelle comme une célébration de sa
gloire, par sa grâce selon Éphésiens 1.6,12,14. (Colombe)
Lorsque le Seigneur nous a appelés Lyne, mon épouse
et moi comme pasteur principal de l’Église Baptiste
Évangélique de Rivière-des-Prairies à Montréal, on m’a
raconté qu’il s’agissait d’un appel de « redynamisation ».
Après y avoir servi pendant quelques mois, je me suis
rendu compte que cette Église était remplie de chrétiens
solides. Nous devions cependant sortir du bâtiment pour
atteindre nos voisins de manière créative.
Le Seigneur nous a bénis : quelques frères et sœurs se
sont joints à nous. En tant que communauté, nous avons
commencé à vivre à l’extérieur… Par la musique! La première
fois que nous avons organisé un concert évangélique
dans un parc magnifique, j’avais mal évalué l’ampleur
de cet événement. Lorsque nous avons commencé
à apporter notre matériel sur la scène, je me suis assis,
découragé, le visage dans les mains. À ce moment-là,
l’équipe est arrivée pour aider aux installations. J’ai changé
d’humeur. Je me souviens d’avoir loué le Seigneur
pour l’assistance nombreuse, puis d’avoir prêché l’Évangile
pendant que les frères et sœurs servaient des hotdogs
et des hamburgers. Bouleversé de joie, je louais le
Seigneur devant les nations!
— Hugo Éthier est pasteur principal de l’Église Baptiste
Évangélique Renaissance à Rivière-des-Prairies à
Montréal. Autrefois enseignant de mathématiques, il a
été également ancien implanteur à Rivière-du-Loup.

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l’essor / 13
L’ART DE
COMMUNIQUER Larry Freeman
Nous avons demandé à plusieurs
aumôniers et aumônières du
Fellowship de nous raconter comment
la puissance des arts les a reliés avec les
personnes qu’ils aspiraient à atteindre.
Plusieurs d’entre eux ont souligné la valeur
de la musique dans leur ministère,
surtout ceux et celles qui servent le
Seigneur dans les établissements pour aînés. Cathy Klapstein,
de Cowansville au Québec, a raconté que dans la résidence
où elle exerce son ministère, la chorale de Noël demeure le
plus grand événement qu’elle et d’autres personnes de son
Église organisent depuis dix ans. L’expérience d’Isabelle
Leduc, d’Amos au Québec, de jouer du violon, lui permet
d’établir un lien auprès des aînés comme avec les personnes à
l’hospice, qui en sont très touchés. Pour sa part, Ross Fogwell,
de Norland en Ontario, raconte que la musique en tous genres
semble raviver certains aînés dont l’esprit semble manquer
de dynamisme. Quant à François Provencher de Granby
au Québec, il joue du violon lors de plus d’une centaine de
funérailles qu’il préside chaque année.
Karate for Christ, le ministère de Neil McGillivray à
Cambridge en Ontario aide les Églises à tirer parti des arts
martiaux pour interagir avec les familles dans leur collectivité.
Il réunit hebdomadairement environ 500 enfants et
adultes.
Réjean Joly, de Saint George au Québec, se sert de sa formation
professionnelle d’annonceur et de présentateur pour
témoigner de l’Évangile à la radio et à la télévision. Il anime
une émission de télévision hebdomadaire virtuelle où il
s’entretient avec des chrétiens à propos de leur relation avec
le Seigneur. Éric Lanthier, de Gatineau au Québec, est une
autre voix à la radio et sur les réseaux sociaux. Il souligne
que la créativité demeure fondamentale, surtout lorsque
nous aspirons à servir d’instrument pour Dieu et éveiller les
consciences des auditeurs non chrétiens.
Jean-Baptiste Sancey à Ottawa en Ontario, chef cuisinier
professionnel, procure un délicieux repas hebdomadaire aux
étudiants de nombreuses confessions de foi différentes à l’Algonquin
College à Ottawa.
Dorothy Bouwman, également à Ottawa, nous donne des explications.
« Dans notre cours d’anglais langue seconde, nous
recourons à l’art dans la conversation, la lecture, l’écriture et à
l’imagination en général pour communiquer les uns avec les
autres, pour enseigner et apprendre. »
Michel Vincent de Laval au Québec raconte que cette année,
l’Église ouvrira une salle de montre et d’exposition, Le Lounge.
Dans cette salle, de l’art visuel, des musiciens, des écrivains et
des poètes pourront exposer leurs points de vue sur la gloire
de Dieu par leurs œuvres.
Neil McGillivray résume ainsi ses pensées : « Le monde a
déformé les arts. Nous pouvons les restaurer et nous en servir
pour glorifier Dieu. »
— Larry Freeman est coordonnateur de l’Aumônerie du
Fellowship national.
LA MUSIQUE EN TOUS GENRES SEMBLE RAVIVER CERTAINS AÎNÉS
DONT L’ESPRIT SEMBLE MANQUER DE DYNAMISME.

Sur la même longueur d’onde
L’ART DE L’ADORATION :
QUEL RÔLE LES ARTS JOUENT-ILS DANS L’ÉGLISE?
Lorsque nous songeons à l’adoration dans le contexte de l’Église, des images de cultes dominicaux
nous viennent à l’esprit. Des congrégations réunies y entonnent ensemble des chants de louange.
Est-ce pourtant la seule définition de l’adoration? Nous avons recueilli les points de vue de professeurs
et de pasteurs de l’adoration à l’échelle du Fellowship sur le sujet. Ils nous livrent leur sagesse et leurs
perspectives sur l’importance des arts dans les Églises comme pour tout croyant.
SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE
Q: Comment les arts, visuels, musicaux et ceux de la
scène enrichissent-ils la vie et le ministère de l’Église
locale et son groupe de croyants?
Doug Thomson, directeur des études en musique et en
adoration à Heritage College & Seminary à Cambridge en
Ontario.
R: « En tant que musicien, j’ai tendance à répondre à ces
questions selon un point de vue musical. Dans le Nouveau
Testament, les références à la musique sont intimement
liées à deux principes qu’évoquent Colossiens 3.16 et
Éphésiens 5.18-20 (Colombe). Selon le premier principe,
la musique demeure étroitement liée à l’enseignement
et à l’admonition. Dans son essence, cet outil facile et
inoubliable sert à implanter les vérités de la Parole de
Dieu dans notre cœur et notre esprit. Le second principe
établit que l’œuvre du Saint-Esprit dans notre vie
devrait produire des cœurs reconnaissants débordants
de louanges et de gratitude. Ces deux passages décrivent
le rôle de l’éducation et celui de la louange et l’adoration
sur un pied d’égalité. Nous devons nous rappeler
que notre soumission à l’enseignement de l’Écriture
joue un rôle essentiel dans la véritable adoration. De ces
manières, les arts, la musique en particulier, peuvent enrichir
la vie et le ministère sur le plan esthétique, comme
par des paroles instructives. Ils servent d’instrument personnel
et collectif de louange à Dieu. »
Lee Brubacher est pasteur de l’adoration et des arts créatifs
à Emmanuel à Barrie en Ontario. Il est également
professeur adjoint à Heritage College & Seminary à
Cambridge en Ontario.
R: « J’ai sondé récemment des pasteurs et des directeurs
de quarante Églises canadiennes dont l’assistance compte
plus de 600 personnes. Ces Églises proviennent de seize
confessions de foi évangéliques différentes réparties
dans sept provinces. Elles nous ont fourni leurs données
démographiques sur les arts. La musique, y compris
l’équipe d’adoration, la chorale d’adultes et la musique
particulière connaissaient un soutien qui s’étalait de
moyen à fort. L’art visuel, la danse, le théâtre n’étaient
offerts respectivement que dans trois, cinq et huit Églises.
Les Églises bibliquement fondées devraient étudier les
manières dont le peuple ancien de Dieu exprimait la

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l’essor / 15
louange par la musique, les arts visuels et même par l’artisanat.
Exode 35.30-35, Jérémie 31.4 et 13, les Psaumes 45.1 et 150
présentent des exemples. De concert avec la musique, cette
expression plus répandue, ils devraient encourager la culture
de l’art visuel et l’art de la scène.
En tant que peuple créé comme imago dei, il n’est pas étonnant
que la créativité et l’art nous attirent. L'art dans l'adoration
avantage le royaume. Il lui accorde une voix dans un
éventail d’aptitudes artistiques. Il donne l’occasion aux enfants
et aux jeunes de renforcer leurs aptitudes du ministère.
Il permet de présenter des vérités bibliques avec une créativité
renouvelée. Il favorise la visualisation de l’Évangile et
dans une foi souvent intellectuelle et cérébrale, il suscite des
émotions et de l’affection pour le Seigneur. »
Keith Sparrow, pasteur de l’adoration et des communications
à la Forward Church à Cambridge en Ontario.
R: « Je crois que nous sommes tous exceptionnellement créés
à l’image de Dieu. Chaque participant dans l’Église locale
est inspiré de différentes manières et est ému par des formes
diversifiées de communication. Nous devons reconnaître
que nous sommes tous créés à l’image de Dieu, cet imago dei
auquel Genèse 1.27 réfère. Nous présentons tous un reflet différent
de Jésus. Nous montrons divers aspects de ce qu’il est.
Nous expérimentons la plénitude de Dieu en vivant celle de
son image dans la plénitude de son peuple. »
Michel Vincent, pasteur de l’adoration et des communications
à l’Église Espoir à Longueuil au Québec.
R: « Par son exposition de l’Évangile et son reflet de la gloire
de Dieu, l’Église se tient à l’avant-plan des arts dans la société.
En effet, chacun des éléments de la beauté reflète la gloire
de Dieu dans ce monde. Depuis la chute, l’âme humaine se
languit de Dieu. Son cœur le recherche incessamment par la
beauté. L’homme, dans sa quête de gloire et de beauté, se sert
des arts visuels, de la musique et de la poésie comme d'un
réservoir. »
Q: L’Église devrait-elle redevenir une mécène des arts?
Pourquoi ou pourquoi pas?
Doug: « La réponse brève se lit : oui, nous le devrions! En
grande partie, à l’heure actuelle, dans nos congrégations,
la musique se centre sur Dieu comme auditoire. Cette
démarche est évidemment biblique. De même, l’adoption
de chants destinés au peuple de Dieu comme principal
auditoire demeure tout aussi biblique. Une telle musique
est conçue pour instruire et réprimander. Nous devrions
encourager les compositeurs à écrire ce genre de cantiques.
Nous devrions également encourager les solistes, les ensembles
et les chorales à chanter la Parole de Dieu à son
peuple. Et nous servir des arts dramatiques et visuels pour
« prêcher » la Parole et conduire l’auditoire au Christ. Par
notre formation et notre encouragement à produire cet art
et ces artistes, nous remplissons le mandat de Colossiens 3.16
et d’Éphésiens 5.18-20. Et nous permettons aux personnes
douées d’exercer leurs talents pour Dieu. Par conséquent,
nous pouvons et devrions soutenir les arts selon nos principes,
dans nos mises en pratique et peut-être aussi avec
notre argent. »
Lee: « Le financement des arts connaît un déclin dans les
écoles. Et l’Église devrait en prendre le relais. L’un des directeurs
d’adoration canadiens que j’ai sondés nous rappelle
que le mécénat s’inscrivait dans l’histoire des musiciens dans
l’Église.
“Michel-Ange a reçu du financement de l’Église pour
construire quelque chose. L’Église a financé Bach pour composer
de la musique. Je crois que le plus beau talent appartenait
à l’Église et servait à conduire les gens vers Jésus. Nous
comptons des personnes douées. [Aujourd’hui, nous devons]
nous servir du meilleur des arts pour montrer la gloire de
Dieu aux gens… mettre la danse, les arts visuels en évidence,
comme compléments des talents que Dieu nous a donnés
pour raconter son histoire.”
« Ce dirigeant nous rappelle l’importance du rôle d’incubateur
de talents artistiques de l'Église. Malgré les associations
peu recommandables ou la maltraitance culturelle de la créativité,
aujourd’hui, l’Église ne devrait pas craindre les arts. Elle
devrait plutôt ajouter audacieusement sa voix de la vérité de
l’Évangile à celles des cercles séculiers. Nous pouvons racheter
les arts pour la gloire de Dieu et le bien de son royaume. »
Keith: « Puisque par les arts, l’Église reflète la beauté de notre
créateur, je crois qu’il est normal que certaines des meilleures
expressions artistiques proviennent de l’Église. Je ne suis
pas certain que l’Église a cessé d’être une mécène des arts. Ce
mécénat a peut-être ralenti ou s’est éteint dans les groupes
plus modestes, non pas dans ceux de premier plan. Pourtant,
beaucoup de personnes continuent à créer pour la gloire de
Dieu, de génération en génération. Nous devons attirer l’attention
du public vers le Christ, cultiver l’adoration sincère
à sa gloire. Lorsque nous révélons la gloire de Dieu par de
magnifiques arts visuels, de la musique émouvante et de l’art
dramatique fascinant, nous produisons le meilleur art qui
soit. Et nous attirons les cœurs et les esprits vers leur créateur.
Oui, cela est important. Et l’Église devrait adopter les arts et
s’en servir pour glorifier leur créateur et leur inspirateur. »
Michel: « L’Église demeure la réponse, le moteur et le catalyseur
de cette quête de la beauté sur terre. Elle reflète cette
gloire que les hommes recherchent tant. Inspirés par l’Évangile,
nous pouvons être de puissants ambassadeurs par l’entremise
des artistes chrétiens. Par eux, nous pouvons initier
notre génération à la splendeur de la gloire de Dieu par les
arts. Nous pouvons ainsi exprimer avec puissance toutes les
émotions que suscite Jésus, tant par sa Parole que par sa création.
Une Église qui place les arts au cœur de ses activités enrichit
sa vision de l’Évangile. Elle offre au monde qui l’entoure
un glorieux reflet de Jésus. »

Le mot de la fin
Printemps-été 2024
LE MOT DE LA FIN
LA CONFESSION DE FOI
DE NOTRE FELLOWSHIP
Chacun d’entre nous a sans
doute entendu quelques sermons
sur l’importance de disposer
d’une bonne fondation dans notre
vie. De tels discours insistaient sur
l’établissement de la fondation en
Christ que Dieu nous présente.
Dans notre Confession de foi, nos
prédécesseurs ont établi notre compréhension des vérités
essentielles qui comportent deux objectifs : le premier,
elles nous unissent dans les choses auxquelles nous
croyons comme mouvement et nous permettent de collaborer
étroitement. Le deuxième consiste à nous différencier
des gens qui appartiennent à d’autres allégeances.
Beaucoup de changements sont survenus dans le
domaine de la théologie depuis les débuts de notre
Fellowship. Des questions ont été soulevées, qui auraient
été impensables en 1953. La langue a changé. Nous faisons
face à des problèmes différents. La Parole de Dieu,
elle, n’a pas changé. Devant ces réalités, notre Fellowship
a amorcé un parcours pour mettre à jour et élargir
quelque peu notre Confession de foi.
Une équipe d’hommes et de femmes fidèles et solides
théologiquement à l’échelle de notre pays se sont réunis
pour nous diriger dans cette importante démarche. En
tant que président de ce comité, j’ai eu le privilège d’expérimenter
l’unité d’esprit et le ferme engagement envers
les Écritures de tous les membres de cette équipe.
Doug Blair
Notre mandat consiste à rafraîchir notre Confession de
foi tout en demeurant fidèle à l’intention originale de
notre document. Nous sentions que nous devions apporter
quelques ajouts pour aborder les questions actuelles.
Qu’entend-on par ajouts et mises à jour? À l’heure actuelle,
notre équipe travaille à cette question précise. Nous avons
sondé notre famille du Fellowship et avons entendu de
nombreuses réflexions.
Notre équipe s’est réunie en personne à la fin d'août
2023, par la suite sur Zoom à de nombreuses reprises,
puis à nouveau en personne en mars 2024. Nous soumettrons
un rapport à nos Églises et nous les inviterons à
nous communiquer leurs commentaires, après la tenue
de notre prochaine rencontre. Nous travaillons à transmettre
les communications les plus étendues qui soient,
pour obtenir une vaste rétroaction et la meilleure entente
qui soit avant le Congrès national du Fellowship (CNF)
de 2024 en novembre prochain. Nous planifions envoyer
une ébauche de la Confession de foi révisée à nos Églises
à la fin de cet été, pour fins de discussion au CNF de 2024.
Nous espérons produire un document final qui sera présenté
au CNF de 2025.
Que notre fondation solide soit fortifiée dans cette occasion
de ministère qui s’offre à nous, telle est notre prière.
— Doug Blair accomplit du travail pastoral intérimaire
et est président du Conseil national du Fellowship.