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Tsimanampetsotsa - Madagaskar-Lexikon - Dilag-Tours

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Naturschutzparks<br />

Andringitra - Bemaraha (Sud) - <strong>Tsimanampetsotsa</strong><br />

Quelques appels lointains et le son cadencé d'un petit groupe électrogène troublent l'habituelle tranquillité de<br />

l'endroit. Le débarcadère de Bekopaka et le va et vient du bac et des pirogues, apportent sur les deux cotés du<br />

fleuve Manambolo la principale animation quotidienne.<br />

Nous avons négocié auprès de Vavana, de nous conduire en pirogue en amont d'Andadoany, dans les gorges du<br />

fleuve Manambolo dont les premières falaises sont situées à quelques coups de perche.<br />

Traversant de part en part, sur une longueur de 12 Km, l'immense massif du Bemaraha, les gorges permettent de<br />

découvrir ce karst vu d'en bas. Les falaises laissent entrevoir le soulèvement du plateau et ses différentes strates<br />

de calcaire aux teintes claires, qui semblent avoir été tranchées au couteau. La végétation s'agrippe à tout interstice,<br />

et les Hildegardia erythrosiphon avec leurs bouquets de fleurs rouge sang se détachent sur ce ciel, d'un magnifique<br />

bleu pur. Les euphorbes, et d'autres plantes aux allures originales sont là pour nous rappeler que de<br />

nombreuses plantes sont ici uniques.<br />

L'eau du fleuve est en cette fin de saison sèche à son plus bas niveau. La pirogue touche parfois le fond sablonneux<br />

nous obligeant à pousser pour avancer. Vavana nous montre un banc de sable où sont visibles des traces<br />

de crocodiles qui peuplent encore le fleuve, mais heureusement pour nous, ces derniers sont particulièrement<br />

craintifs à la vue de l'homme.<br />

Chargée de micro particules de terre, l'eau s'est imprégnée de la couleur de celle-ci et semble porter le sang des<br />

douloureux feux de brousse. Plus nous avançons et plus le silence, entrecoupé par les cris stridents des perroquets<br />

ou des papangos, nous imprègne d'un fort respect envers cette nature encore intacte et libre.<br />

Vavana tape avec sa perche sur le rebord de la pirogue. Le son mat du bois est amplifié et résonne durant de<br />

longues secondes. L'écho fait rebondir le son sec sur les parois verticales hautes de plusieurs centaines de mètres.<br />

Ce long défilé nous isole du monde et nous enveloppe d'une aura mystérieuse. À flanc de falaises, des grottes<br />

abritent des sépultures Vazimba. Des ossements et divers objets ont été conservés dans des pirogues de<br />

bois pour la traversée vers l'au-delà. Le lieu est sous la bienveillante protection de "Rasoalao" divinité maîtresse<br />

du Bemaraha à qui l'on dédie un "Fangatahana" ou vœux en échange d'une libation de rhum et d'un peu de miel.<br />

La tradition orale place les Vazimba comme les premiers habitants de Madagascar. Michel, vieux broussard et<br />

natif de la région, nous raconte que ceux-ci vivaient aussi, autrefois, sur les hauts plateaux, mais suite à des luttes<br />

avec d'autres clans pour la prise des principales collines gardiennes des terres rizicoles, les Vazimba ont dû<br />

se replier vers les grandes plaines désertiques du moyen Ouest. Il existerait encore aujourd'hui des descendants<br />

de ces fameux colons qui étaient répartis en trois clans dont, les Beosy qui vivraient encore dans certaines grottes<br />

de la forêt située à la lisière ouest du Bemaraha. Ils seraient cueilleurs, chasseurs et pratiqueraient l'élevage<br />

et le troc, mais en limitant le contact avec le monde extérieur. Le second groupe, les Sakalava Vazimba Ampelamana<br />

que l'on peut traduire par les "Maîtres des eaux" vivent encore de nos jours aux abords du fleuve Manambolo<br />

alors que les Andrianavoavo ou Vovo auraient disparu.<br />

Alfred Grandidier a pu en 1869 observer cette société Vazimba dans les gorges du Manambolo et déclarait alors :<br />

"Il résulte de tout ce que j'ai vu et appris que par leurs mœurs, par leur langue et par leurs traditions, les Vazimba<br />

se rattachent à la grande famille malgache dont l'origine indonésienne me semble démontrée" (dans Revue, notes,<br />

reconnaissances et explorations tome V, 2e sem. 1903, p.101, Tananarive. Imp. officielle). "Dia olona hiany<br />

tahak izao olona izao". C'étaient des gens comme ceux d'aujourd'hui. (-D'après. "Tantara ny Andriana eto Madagasikara"<br />

trad. orales malgaches recueillies par R.P. Callet - 1908. Tananarive).<br />

Au retour de notre périple, nous avons été invités par les villageois à assister à une veillée funéraire. Toute la nuit<br />

et sur les rythmes du Soakejy, les hommes et les femmes ont chanté et dansé inlassablement. Dans une obscurité<br />

relative, les hommes tournent autour des cases de pisée et de chaume en imitant les cris du zébu car ici, dans<br />

le Menabe, les Sakalava Vazimba Ampelamana ont gardé, avant tout, une forte tradition pastorale. La poussière<br />

et l'ambiance que dégage le déplacement de cette longue chaîne humaine sont impressionnantes. Le défunt, lui,<br />

a été enveloppé dans un linceul et sera veillé plusieurs jours dans une petite case où les proches se relaient à<br />

son chevet éclairé par une faible lampe à pétrole. En attendant, dans la cour, tandis que certains sont allongés<br />

sur des nattes et entament un repos-, le "toaka gasy", alcool fort distillé localement, est servi à profusion dans un<br />

seau, passant de main en main, dans des gobelets émaillés. Le lendemain matin, les sons se sont estompés et<br />

quelques voix laissent deviner qu'une assemblée continue à veiller jusqu'à l'inhumation du mort.<br />

Les Tsingy "Pratique"<br />

L'A.N.G.A.P. gère l'accès au Parc National du Bemaraha dont l'ouverture au public dépend de la saison des<br />

pluies. Ainsi, les circuits sont ouverts généralement du mois d'avril à novembre.<br />

Accès au Parc : ticket d'entrée : 50 000 Fmg /pers pour 3 jours de visite. Guidage payant obligatoire tarif suivant<br />

les circuits, mais compter entre 25 et 120 000 Fmg/ groupe de 5 personnes maxi. Pour la remontée des gorges<br />

du Manambolo à partir de Bekopaka, la location d'une pirogue avec piroguier coûte 20 000 Fmg/pers pour un circuit<br />

de 2 heures environ.<br />

À Antananarivo :<br />

Programme Bemaraha<br />

© DILAG-TOURS – <strong>Madagaskar</strong> Reisen Letzter Update: 01.02.2008 Seite 21 von 24

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