découvrez “féerie” - les etes de la danse
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mArIUS peTIpA<br />
Un <strong>danse</strong>ur/chorégraphe français en Russie<br />
Son nom est si lié à l’Ecole russe qu’on en oublie sa<br />
nationalité française. Né à Marseille en 1818, dans une<br />
famille <strong>de</strong> <strong>danse</strong>urs, Marius Petipa se produit d’abord<br />
en Europe, <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux et Nantes à Bruxel<strong>les</strong>, et tente<br />
sa chance à New York (1839). Il revient à Paris où il<br />
travaille avec Auguste Vestris, mais ne parvient pas à<br />
entrer à l’Opéra <strong>de</strong> Paris, où son frère aîné Lucien est à<br />
<strong>la</strong> fois « Premier <strong>danse</strong>ur » (créateur <strong>de</strong> l’Albrecht <strong>de</strong><br />
Giselle) et chorégraphe, auteur d’un ballet « indien »<br />
Sacounta<strong>la</strong> en 1858.<br />
Marius Petipa part en Espagne (dont il utilisera plus<br />
tard <strong>les</strong> <strong>danse</strong>s caractéristiques), puis répond à l’offre<br />
<strong>de</strong> Saint-Pétersbourg qui l’engage comme « Premier<br />
<strong>danse</strong>ur » en 1847. Il n’est pas seulement un interprète<br />
et s’intéresse déjà à <strong>la</strong> chorégraphie. En 1858, il monte<br />
son premier ballet : Un Mariage sous <strong>la</strong> Régence.<br />
Il <strong>de</strong>vient « Maître <strong>de</strong> ballet » <strong>de</strong>s Théâtres Impériaux<br />
(Saint-Pétersbourg et Moscou) en 1862, et succè<strong>de</strong> à<br />
Arthur Saint-Léon comme chorégraphe en titre, en<br />
1870.<br />
Petipa va alors s’imposer comme l’ordonnateur <strong>de</strong><br />
grands ballets spectacu<strong>la</strong>ires, réussissant à allier <strong>la</strong><br />
rigueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>danse</strong> académique aux pas empruntés à<br />
divers folklores (« <strong>danse</strong>s <strong>de</strong> caractère »). De ce métissage<br />
va naître l’Ecole russe.<br />
Petipa excelle à mettre en scène le « ballet d’action »<br />
- qui raconte une histoire mouvementée - à avoir<br />
recours aux effets <strong>de</strong> machinerie (tempêtes, apparitions<br />
fantastiques), tout en privilégiant <strong>la</strong> « <strong>danse</strong> pure »,<br />
où seu<strong>les</strong> comptent <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong>s lignes, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté <strong>de</strong>s<br />
pas, et <strong>la</strong> grâce <strong>de</strong>s interprètes. Il affectionne <strong>les</strong> vastes<br />
compositions, déployant le corps <strong>de</strong> ballet en figures<br />
géométriques savantes. Outre son habileté à régler <strong>les</strong><br />
ensemb<strong>les</strong> et <strong>les</strong> petites formations pour solistes, il fait<br />
preuve d’une capacité inventive à ciseler <strong>les</strong> solos, et<br />
à su porter le pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à son plus haut niveau <strong>de</strong><br />
virtuosité et d’expression, <strong>la</strong> rencontre pouvant prendre<br />
l’allure d’un défi (Don Quichotte), traduire un aveu<br />
sincère (La Belle au bois dormant), partager <strong>la</strong> souffrance<br />
(Le cygne b<strong>la</strong>nc du Lac), ou se révéler une diabolique<br />
machination (Le cygne noir).<br />
Petipa règnera pendant un <strong>de</strong>mi-siècle sur <strong>la</strong> <strong>danse</strong> en<br />
Russie, créant une soixante <strong>de</strong> ballets, dont La Fille<br />
du Pharaon (1862), Don Quichotte (1869), La Bayadère<br />
(1877), Le Carnaval <strong>de</strong> Venise (1881), Le Talisman<br />
(1889), et avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> Tchaikovski, La<br />
Belle au bois dormant (1890), Casse-Noisette (1892),<br />
enfin Le Lac <strong>de</strong>s cygnes (1895), après <strong>la</strong> mort du<br />
compositeur. Raymonda (1898) sera l’un <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rniers<br />
ballets.<br />
Vieillissant et ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, Petipa - qui ne sera jamais revenu<br />
en France - ira finir ses jours sous <strong>de</strong>s climats moins ru<strong>de</strong>s,<br />
quittant en 1907 Saint-Pétersbourg pour <strong>les</strong> bords<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Mer Noire : il mourra à Gourzouf (Crimée) à l’âge<br />
<strong>de</strong> 92 ans, en 1910. Cette année croisée France-Russie<br />
commémore ainsi le centenaire <strong>de</strong> sa disparition.<br />
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