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eau et contribue ainsi à l’existence d’Israël. Tant<br />
que le pays sera verdoyant et florissant, beaucoup<br />
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votre grande famille vous tiennent à cœur, venez<br />
prendre conseil auprès de nous.<br />
״ורוצקי הנירב העמדב םיערוזה״<br />
> Hava Naguila…<br />
Deux mots qui enchantent ou qui agacent, qui donnent envie de danser ou de partir en courant. Deux mots qui restent<br />
définitivement associés à la musique juive, qu’il s’agisse d’un mariage orthodoxe ou d’un concert de rastafaris juifs.<br />
«H<br />
ava Naguila», qui signifie<br />
«réjouissons-nous et<br />
soyons heureux», doit<br />
ses origines à la communauté<br />
hassidique Sadigora de Galicie il<br />
y a une centaine d’années. À l’époque,<br />
c’était un niggoun, une mélodie sans paroles<br />
intégrée à l’office. Ensuite, la chanson<br />
a émigré à Jérusalem et a reçu des<br />
paroles écrites par Abraham Idelsohn.<br />
Depuis, elle a été revisitée, chantée par<br />
Bob Dylan et Harry Belafonte, mise à<br />
la sauce judéo-cubaine (dans le disque<br />
«Bongos and Bagels»), détournée pour<br />
servir la cause sioniste, devenue chanson<br />
folk, morceau classique, improvisation<br />
jazz, solo de guitare électrique, et<br />
est entrée dans le répertoire d’un chœur<br />
japonais et d’évangéliques américains.<br />
Beaucoup ne connaissent pas le sens des<br />
paroles. D’autres ne savent même pas<br />
qu’il y a des paroles. Et Hava Naguila<br />
continue de ne pas laisser indifférent.<br />
Comment cette chanson en est-elle venue<br />
à définir la culture juive? Comment<br />
cette mélodie est-elle restée «très juive»<br />
Aly Raisman<br />
tout en devenant universelle? Roberta<br />
Grossman a voulu explorer et expliquer<br />
dans un excellent documentaire qui<br />
vient de sortir aux États-Unis, Hava Nagila:<br />
What is it? Son propos est d’analyser les<br />
origines et surtout l’évolution musicale,<br />
culturelle et sociale du morceau.<br />
Grossman travaille sur ce documentaire<br />
depuis trois ans. Elle a lancé une campagne<br />
de financement en montrant un<br />
clip de son film en devenir sur YouTube.<br />
Cette chanson, devenue éternelle et ne<br />
révélant pas son âge, a d’un coup bénéficié<br />
d’une publicité inespérée.<br />
L’été passé, la jeune gymnaste américaine<br />
Aly Raisman a gagné sa médaille<br />
d’or aux Jeux Olympiques de Londres<br />
avec une excellente présentation au sol<br />
sur accompagnement musical de Hava<br />
Naguila. Après sa performance, la communauté<br />
juive américaine était pleine<br />
d’émotion pour celle qui avait eu l’audace<br />
et la fierté de choisir de la musique<br />
juive par excellence (même si elle n’était<br />
pas la première à épouser le rythme endiablé<br />
de Hava Naguila). Son podium<br />
échos d’amérique<br />
Roberta Grossman<br />
doré était tout à fait mérité. Quand Aly<br />
a immédiatement dédié sa victoire aux<br />
athlètes israéliens massacrés quarante<br />
ans plus tôt aux Jeux de Munich en 1972,<br />
elle est devenue l’héroïne du peuple juif,<br />
osant commémorer à haute voix la tragédie<br />
que les autorités olympiques avaient<br />
délibérément tue. Le tabloïd New York<br />
Post a fait son gros titre de une avec Aly,<br />
«Star of David». Sa prouesse a eu des retombées<br />
sur sa synagogue (Beth Avodah<br />
à Newton, une banlieue de Boston). Un<br />
soldat israélien lui a écrit une lettre très<br />
émouvante qui a fait le tour d’Internet.<br />
Sans enlever à Aly son travail acharné et<br />
l’exigence cruelle de ce sport, on se souviendra<br />
d’elle comme de la jeune gymnaste<br />
qui a choisi la musique de Hava<br />
Naguila pour sa prestation olympique.<br />
Quelle houtzpah!<br />
Le documentaire de Grossman révèle<br />
aussi la popularité de cette chanson<br />
bien au-delà des cercles juifs, en particulier<br />
en Asie – tel chœur thaïlandais, tel<br />
enregistrement au Japon, tel karaoké en<br />
Corée. Là encore, une recherche sur You-<br />
Tube révèle bien des surprises – qui font<br />
rire, qui émeuvent ou qui invitent à la<br />
moquerie. Ces deux exemples, Aly Raisman<br />
et le chœur thaïlandais, confirment<br />
que Hava Naguila est une chanson<br />
à la fois profondément juive et puissamment<br />
universelle.<br />
Brigitte Sion<br />
11 | hayom 46