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© Zohar Ron<br />
56 | hayom 46<br />
> YEMEN BLUES Un des événements les plus marquants<br />
des Journées culturelles juives de Berlin 2012<br />
a sans aucun doute été le concert du groupe israélien Yemen Blues<br />
dans la synagogue Rykestrasse, avec comme participation exceptionnelle<br />
la rappeuse sénégalaise Sister Fa.<br />
Lieu improbable, duo improbable…<br />
© Malik Berkati<br />
L<br />
a soirée s’est avérée magique<br />
et envoûtante grâce à l’amplitude<br />
et aux modulations<br />
de voix extraordinaires de<br />
Ravid Kahalani, fondateur du groupe,<br />
à l’énergie qui se dégageait de la scène,<br />
aux improvisations et invités de dernière<br />
minute. Spectateurs, hôtes,<br />
rabbins-rabbine, toutes générations<br />
confondues, l’audience a battu la mesure,<br />
frappé des mains et des pieds,<br />
dansé sur le rythme insufflé par des<br />
musiciens hors pair, sur cette musique<br />
captivante portée par le charismatique<br />
leader du groupe.<br />
Feu d’artifice musical dans une synagogue<br />
Yemen Blues, révélation musicale en<br />
Israël l’année passée, est un groupe difficile<br />
à caractériser. Avec pour racines<br />
l’Afrique de l’Ouest, le Yémen et des<br />
compositions modernes, l’instrumentation<br />
oscille perpétuellement entre<br />
les sons de différents mondes, des<br />
grooves complexes et des inflexions<br />
singulières. Le résultat ressemble à un<br />
long voyage musical qui peut à chaque<br />
instant changer de direction et nous<br />
mener vers des horizons inconnus ou,<br />
au contraire, nous proposer une halte<br />
dans des contrées plus familières,<br />
sortes d’oasis au milieu du désert fascinant.<br />
Chanteur et guembriste, issu d’une<br />
famille juive yéménite, Ravid Kahalani<br />
a débuté sa carrière musicale<br />
comme chanteur dans le Idan Raichel<br />
Project. Très vite il s’est lancé dans son<br />
propre univers musical, créant des<br />
ponts entre les styles musicaux et les<br />
traditions auxquelles il avait tourné<br />
le dos depuis son adolescence. Personnalité<br />
très attachante, Ravid Kahalani<br />
se laisse emporter par la musique, par<br />
sa propre voix qui parfois semble lui<br />
échapper et part dans des éclats cherchant<br />
à rejoindre les tons sonores de la<br />
genèse du monde. Dans ses échappées<br />
belles et fulminantes, il parvient à capturer<br />
l’attention et la confiance de ceux<br />
qui l’écoutent prêts à le suivre dans un<br />
instant qui ressemble à un inconnu<br />
familier.<br />
portrait<br />
Ravid Kahalani, vous avez créé Yemen<br />
Blues il y a presque trois ans.<br />
Ce groupe semble protéiforme, peu<br />
conventionnel. Comment choisissezvous<br />
les musiciens avec lesquels vous<br />
jouez sur scène et ceux avec lesquels<br />
vous enregistrez vos chansons?<br />
Lorsque j’ai fondé Yemen Blues, j’avais<br />
deux chansons prêtes. J’ai rencontré<br />
Omer (Avital, ndlr) pour un projet sur<br />
lequel on travaillait ensemble et je lui<br />
ai demandé s’il pouvait m’aider dans<br />
cette nouvelle aventure. Depuis ce jour,<br />
tout le travail que nous avons fait a été<br />
magique. Parfois je choisis les musiciens,<br />
mais parfois ce sont d’autres membres<br />
du groupe qui les choisissent. Pour le<br />
premier album, Omer et moi avons choisi<br />
la plupart des musiciens, mais Yemen<br />
Blues reste un projet collectif à bien des<br />
égards et c’est cette approche qui m’inspire.<br />
Les chansons et la formation de<br />
base du groupe en ont fait quelque chose<br />
d’extraordinaire.<br />
Quelle est la formation de base du<br />
groupe?<br />
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