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Alexandre Nurock
Nationale Suisse
Agence générale du canton de Genève
Rue Versonnex 7
1211 Genève 3
Tél. 022 318 39 05
Fax 022 318 39 49
alexandre.nurock@nationalesuisse.ch
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sion du monde assez «osée»… Simplement
les laïcs israéliens ne sont pas
toujours au fait de leur patrimoine
culturel! C’est pourquoi, depuis la
fin des années 90, je me suis attaché à
mettre en place des programmes pédagogiques
pour valoriser la culture
israélienne juive laïque dans le système
d’éducation nationale…
Comment votre histoire familiale at-elle
influencé votre conception du
judaïsme culturel?
Je ne suis pas le premier athée de la
famille! Mon enfance à Varsovie s’est
déroulée dans un environnement laïc,
dans une école régie par le mouvement
Bund. Lorsqu’à l’âge de sept ans, j’ai
suivi ma famille à Tel-Aviv (en 1934),
ma scolarité s’est poursuivie dans
un établissement de la mouvance du
syndicat des travailleurs Histadrout.
Autant dire que la religion m’était
presque totalement étrangère. Et si
mon grand-père maternel faisait par-
tie des «ger hasid», ma mère – une
athée – était radicalement hostile à ce
milieu. Du reste, à l’époque, il n’y avait
pour ainsi dire pas de raison d’être en
contact avec le monde religieux à Tel-
Aviv: la presse, le théâtre, la littérature,
l’ensemble de la vie culturelle étaient
sous l’influence des laïcs! Mes amis
étaient socialistes, je ne prenais pas
part aux défilés du 1 er Mai. Les fêtes
juives étaient chez moi célébrées de façon
sécularisée. Et je ne suis pas entré
dans l’enceinte d’une synagogue avant
ma majorité.
Vous considérez la religion comme
un diktat?
La religion est née avec la dictature. Et
oui elle dicte notre mode de vie… Mais
pour moi, la laïcité reste victorieuse en
Israël. Notre vie quotidienne n’est pas
régie par une norme religieuse. Nous
pouvons vivre très librement ici. Pour
autant, la construction de la culture
laïque reste un vaste chantier. En Israël,
Sivan Maas
israël
le camp séculier a longtemps été passif
et il lui faut des outils, une éducation,
pour défendre ses positions».
Propos recueillis
par Nathalie Hamou
Parole de femme rabbin laïque
Avec son pantalon ajusté, et ses cheveux lâchés, Sivan Maas n’a
pas forcément le style de l’emploi. Première femme rabbin laïque
du pays, elle assume toutefois haut et fort son titre. «À mes yeux, le
rabbin n’est pas un prêtre qui parle à Dieu, mais une sorte de mentor
qui doit donner à tout un chacun la force de trouver le judaïsme qui
lui convient. En tout état de cause, si l’on veut une expérience spirituelle,
célébrer les fêtes, il est nécessaire de s’appuyer sur un leader
spirituel», explique la directrice de l’Institut Tmura de Jérusalem, qui
se définit comme une femme rabbin «laïque humaniste».
Depuis 2003, pas moins de 24 rabbins séculiers sont sortis des
rangs de «Tmura», dont environ 50% de femmes. Une partie non
négligeable d’entre eux se définissent comme athées. «Les laïcs ont
abandonné la pratique religieuse, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont
pas besoin de «coach» dans certaines circonstances de leur vie», indique cette mère de trois enfants. Le public intéressé au premier
chef par les rabbins séculiers de Tmura? «Des laïcs qui veulent des réponses, ou encore des leaders souhaitant découvrir le judaïsme
séculier afin de fonder des communautés laïques», souligne Sivan Maas. Pendant des années, les femmes ont été mises à l’écart des
rites, qu’il s’agisse des naissances ou des bené et benot mitzvah, sans oublier les mariages qui dans le rite orthodoxe, négligent la
dimension égalitaire».
Pour la fille du Professeur Yaakov Malkin, une chose est sûre: le judaïsme culturel peut et doit servir de garant de la démocratie israélienne.
«Non seulement, ce courant véhicule une vision pluraliste mais il présente l’avantage de ne pas pousser une idéologie». À l’en
croire, le renouveau du judaïsme culturel est inextricablement lié à la renaissance de la langue hébraïque. «Quand j’unis des époux
israéliens par des phrases du Cantique des Cantiques, écrit voilà plus de 2000 ans, je suis convaincue de relayer une expérience culturelle
unique!»
N.H.
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