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Les Lumières du XXIe siècle
par le Groupe de Chercheurs du Centre Régional d’Etudes Franc-maçonniques Paris-Bucarest
A des époques et à des endroits différents, au
coeur des différentes cultures on a vu naître des expressions
de la pensée, des actions humaines censées libérer
et mettre en œuvre ce qu’il y a de fondamental dans la
nature de l’homme et ce qui devrait être l’éducation et le
respect d’une perspective de libération et d’élévation
spirituelle.
Les préceptes adressés aux empereurs des Indes au
IIIe siècle av.J-C, les idées libres de l’Islam aux VIII-e
et XIe siècles, les mouvements hostiles à l’esclavage en
Afrique au XVIIe et au début du XVIIIe siècles, n’en
sont que quelques exemples.
“Est-il toujours et partout présent l’esprit de la
lumière?” se demandait Tzetan Todorov.
L’histoire de l’humanité depuis le XVIIIe siècle
jusqu’à présent montre qu’il fallait relativiser la capacité
des hommes et des cultures à mettre en pratique les
enseignements des Lumières du XVIIIe siècle. Ce qui
pire est, ces idées ont été entravées par l’horreur qui
s’est abattue sur la Terre entière au XXe siècle, marquant
le point culminant. Les trauma provoqués par le
nazisme, la méchanceté et la mauvaise volonté affirmées,
qui ne se réalisent pas par des cérémonies, nous
ont empêchés d’assister au génocide de Ruanda, monstruosité
qui s’est déroulée avec tant de rapidité.
Le progrès de l’histoire a toujours supposé des sacrifices,
des luttes, il repose sur la volonté et l’espoir de
la construction et de la reconstruction, telles qu’elles
doivent être.
Est-il nécessaire, au début de ce XXIe siècle d’apprécier
les progrès entamés il y a plus de 300 ans? Estelle
nécessaire l’idée de comprendre la philosophie des
Lumières dans notre époque et les problématiques de
notre temps? Nous connaissons déjà l’esprit de la
réponse: la pensée de l’homme et son imagination sont
pour lui un combat à mener en tout lieu et à tout
moment.
La question se pose à la Franc-maçonnerie, tiraillée,
de nos jours, entre deux grandes interrogations: sa
capacité à considérer les philosophes des Lumières dans
notre époque, à faire rayonner les principes universels,
de respect de l’homme et de progrès, en antithèse avec
une réalité mondiale, le tout gravitant autour du maître-
mot “complexité”.Quel héritage des Lumières? Certes,
un recueil de poèmes de personnalités remarquables,
libres, courageuses, qui ont mis leur empreinte sur leur
siècle: Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Diderot,
Condorcet, Kant, Hume, Goethe, Mozart, Benjamin
Franklin, Adam Smith, Vico, Beccaria.
Il faut considérer aussi les origines de la laïcité, de la
démocratie, des droits de l’homme, de l’émancipation
de l’individu, de la ville au fur et à mesure de la science
et du progrès. C’est vrai, mais partiellement vrai, il faut
les regarder comme une illusion rétrospective.
Les problèmes que l’on se pose au jour d’aujourd’hui
nous induiront-ils peut-être une vision déformée
du XVIIIe siècle?
Ces problèmes-là seront :
-la laïcité de notre conception sur le retour de l’irrationnel
vers la religion;
-la démocratie qui s’impose par la force;
-la recherche de l’humain, dans le progrès de la science;
-la conception d’une universalité sans uniformité dans le
respect de la pluralité des gens et des cultures;
-l’individu amoindri par sa solitude de consommateur;
- la liberté de la pensée et la prétention des médias d’illustrer
à eux seuls les débats publics.
Gravure maçonnique